[R27,1965] Restauration

Le (long) cycle de peinture étant terminé, j'entame la repose du cylindre, et donc du piston.

Sur mes guides de poussoirs neufs, je monte des joints neufs qui font l'étanchéité avec les colonnettes.



Ces joints doivent être écrasés de 1 mm au serrage. Je note donc leur épaisseur à vide, un peu moins de 5 mm.

J'utilise l'outil Meyer pour enfoncer la colonnette dans le support, à la bonne hauteur pour obtenir ce serrage. J'avais mesuré le dépassement de la colonnette avant de la déposer.



En cherchant une carde à lime, j'ai trouvé cette brosse. Elle est en poils durs, avec des poils métalliques au milieu.




Je fais un montage à vide pour vérifier le jeu :



Un peu moins de 4 mm de hauteur de joint, il est bien comprimé de 1 mm comme demandé.

J'en profite pour remplacer les écrous de cylindre par des neufs :

Je compresse les segments pour les rentrer dans le cylindre.




Vu la hauteur de cet outil, je monte le piston dans le cylindre avant de le fixer sur la bielle :



Pour entrer l'axe du piston, je chauffe légèrement ce dernier.
Pour pousser l'axe, l'outil Meyer pour les colonnettes convient parfaitement :



J'ai mis de la pâte à joint sous et sur le joint d'embase, sur les bons conseils de on the road again et PizzaRoller, alors que le manuel préconise une montage à sec. Jacky m'a confirmé l'utilité de cette pâte.

Le bas moteur est remonté, ainsi que le cylindre et le piston.




Prochaine étape : les tiges de culbuteurs et la culasse.

Dans l'étape d'aujourd'hui, sont neufs :
les guides de poussoirs et les poussoirs,
les joints entre ces guides et les colonnettes,
le piston et les segments.

Le cylindre a été décapé, dérouillé et repeint, les colonnettes ont été nettoyées et passées au Belgom chrome.

Ça semble bien sec, tout ça !

Tu mets de l'huile quand tu assembles ?

PizzaRoller a écrit:Ça semble bien sec, tout ça !

Tu mets de l'huile quand tu assembles ?

Oui il en met!

Palica a écrit:

PizzaRoller a écrit:Ça semble bien sec, tout ça !

Tu mets de l'huile quand tu assembles ?

Oui il en met!

c'est Jacky qui lui a donné ?

Dans le carter, je ne suis pas inquiet mais quand on assemble un piston dans un cylindre, il de bon ton de mettre de l’huile dans le cylindre et sur le piston. Pareil pour les poussoirs et autres bidules qui semblent bien sec sur les images.

Arretes, on va se taper 3 pages sur les huiles/graisse de montage...........

Comme pour graisser les serrures : un litre dedans, deux à côté.

goeland_ a écrit:Arretes, on va se taper 3 pages sur les huiles/graisse de montage...........

   

Quelle viscosité l'huile ?

Les photos ne semblent pas refléter la réalité sur ce point.

J'ai acheté une belle burette pour l'occasion :



J'ai huilé tous les montages avec elle, à commencer par le roulement de vilebrequin (on devine quelques gouttes qui ont perlé sur la rondelle ondulée) :



Puis les poussoirs :



Pour monter le piston dans le cylindre, j'ai bien huilé, notamment de part et d'autre des segments (au-dessus et au-dessous), puis j'en ai remis un peu au-dessus une fois monté :



J'ai huilé le bas des tiges de culbuteurs, avant de les poser sur les poussoirs.

R27 a écrit:....J'ai mis de la pâte à joint sous et sur le joint d'embase, sur les bons conseils de on the road again et PizzaRoller, alors que le manuel préconise une montage à sec. Jacky m'a confirmé l'utilité de cette pâte....

Tu n'en a pas parlé, mais en ce qui concerne l'étanchéité des monos, il y a aussi le point critique qui concerne le serrage des guides des poussoirs en acier sur le carter en alu ; j'espère que tu t'es éloigné du manuel d'atelier (qui là encore ne précise rien...) et que tu n'as pas fait un montage à sec à cet endroit.

Au début de la restauration, j'avais acheté ces huiles :



Puis, sur vos bons conseils, j'ai modifié mon choix pour le moteur :



Nous avons débattu précédemment sur l'aspect minéral et non détergent de cette huile Elf.

Néanmoins, pour ne pas gâcher, c'est la Castrol initiale que j'ai mise dans la burette, pour huiler les pièces au montage.

Nicht über \"Max" a écrit:

R27 a écrit:....J'ai mis de la pâte à joint sous et sur le joint d'embase, sur les bons conseils de on the road again et PizzaRoller, alors que le manuel préconise une montage à sec. Jacky m'a confirmé l'utilité de cette pâte....

Tu n'en a pas parlé, mais en ce qui concerne l'étanchéité des monos, il y a aussi le point critique qui concerne le serrage des guides des poussoirs en acier sur le carter en alu ; j'espère que tu t'es éloigné du manuel d'atelier (qui là encore ne précise rien...) et que tu n'as pas fait un montage à sec à cet endroit.

Aïe ! Non, je n'avais pas identifié ce point.

Je suis donc resté fidèle au manuel, mais la question m'a traversé l'esprit quant à l'étanchéité de ce montage.
Elle a traversé ... puis est ressortie de l'autre côté.
Et je viens de remonter la culasse ...
Bon, je pense que je vais redémonter.

Merci d'avoir attiré mon attention sur ce point. Je suppose qu'il faut mettre de la pâte à joint sur la portée (bien faible), voire sur le filet ?

Donc, avant d'être alerté sur l'étanchéité des guides de poussoirs, j'avais déjà remonté la culasse.

Celle-ci, au démontage :



Puis après réfection :



Soupapes et guides neufs, siège d'échappement neuf (passage au sans plomb), surfacée.

Sur le conseil de Jacky, j'ai vérifié le libre passage des vis de culasse à l'interface entre le support de culbuteur et la culasse elle-même.
Il peut y avoir soit un léger décalage, soit un copeau, bref une difficulté pour la vis à franchir cet interface.

On le sent en passant la vis, elle peut accrocher un peu à mi-hauteur.

Dans mon cas, c'est vrai pour une des 4 vis.

Solution selon Jacky : passer gentiment un foret de 10 mm sur l'interface, pour éliminer ce qui gène :



Un peu impressionnant, mais très efficace. Les 4 vis passent maintenant librement (tiens, une burette à l'arrière-plan ).




Culasse montée, serrée au couple. Dommage, je vais redémonter pour étanchéifier les guides de poussoirs.

Je suppose que le joint de culasse est écrasé par le serrage au couple, donc à changer au remontage ?

Au point où j'en suis, je prends le temps de vérifier le calage de la distribution :




J'identifie ce point sur le volant :



J'ai réglé le jeu aux culbuteurs à 2 mm comme indiqué pour ce contrôle.

Par contre, je n'identifie pas bien la notion de « point de chevauchement».

De quoi s'agit-il exactement ?

Je pensais voir un point où les 2 soupapes se chevauchent, se croisent, bougent en même temps, que sais-je ?

Or il me semble qu'elles bougent l'une après l'autre, avec un certain écart entre les deux.

Bref, je n'arrive pas à identifier un point précis, qui correspondrait au repère de 10° avant PMH.

J'ai trouvé ça :



Ce qui semble confirmer ce que j'ai vu rapidement sur le moteur : le chevauchement se fait sur une plage, sur un angle.

Donc comment identifier ce point précis, 10° avant PMH ?

R27 a écrit:Aïe ! Non, je n'avais pas identifié ce point.

Je suis donc resté fidèle au manuel, mais la question m'a traversé l'esprit quant à l'étanchéité de ce montage.
Elle a traversé ... puis est ressortie de l'autre côté.
Et je viens de remonter la culasse ...
Bon, je pense que je vais redémonter.

Merci d'avoir attiré mon attention sur ce point. Je suppose qu'il faut mettre de la pâte à joint sur la portée (bien faible), voire sur le filet ?

Je regrette de ne pas te l'avoir rappelé au bon moment ; j'avais juste évoqué le sujet quand tu cherchais la clé adaptée ici.

Un montage à sec des guides des poussoirs ne reste à peu près étanche que peu de temps (moins de 5000 Km...)
A cela deux raisons :
- d'une part par construction un filetage cylindrique ne peut pas être étanche (angle du filet + jeu de montage nécessaire) ; une conicité (même faible) solutionne souvent le problème.
- d'autre part on a affaire à un assemblage de deux métaux différents avec chacun leur propre coefficient de dilatation et leur propre inertie thermique ; au bout d'un certain nombre de cycles de "chauffe-refroidissement", cet assemblage va bouger de quelques microns, parfois de quelques centièmes ; la pression des vapeurs d'huile du carter va finir par se frayer un chemin ; la solidité de l'assemblage ne sera pas remise en cause, mais les vapeurs vont s'échapper et "cochonner" le pied du cylindre.

A cet endroit là, après nettoyage des filets à l'acétone, j'utilise du drei Bond (sur tout le filetage mâle, la face plane de portée est tellement faible...), d'autres ne jurent que par le freinetanch... passe un coup de fil à Jacky, je suis sûr qu'il a aussi son produit fétiche !

Merci Nicht über "Max" pour tes si précieux conseils, toujours précis, efficaces et constructifs !

Dommage qu'on ait laissé passer aussi cette étape, ça aurait été le moment idéal.

Mais le monde n'est pas parfait, ça se saurait.

Pour le contrôle du calage de distribution, j'ai plutôt l'impression de voir une «plage de chevauchement», plutôt qu'un «point de chevauchement» ?

Je ne vois pas comment identifier précisément sur le mouvement des soupapes ce «point de chevauchement» ?

C'est de l'ancien Français (mal traduit). Tu peux remplacer par croisement   moment ou l'une se ferme et l'autre s'ouvre

Oui, mais je vois plus une plage, qu'un moment précis.

R27 a écrit:Oui, mais je vois plus une plage, qu'un moment précis.

C'est normal. 
Pour identifier le point de chevauchement, c'est le moment où les deux soupapes sont enfoncées de la même valeur.