Ma R80G/S de 1986
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Re: Ma R80G/S de 1986
Grand merci pour ces récits, j'adore lire ce genre de voyage.
Au sujet du pont suspendu de Lisbonne ( mes roues ne m'ont pas emmené si loin que toi, mais un peu au Portugal quand même....), je confirme. La première fois qu'on roule sur la section en treillis, ça fait bizarre.
Et encore plus la seconde fois, sous la pluie, quand on a loupé la bonne direction et qu'on s'offre un aller/retour sur le pont avant de repartir.....
Au sujet du pont suspendu de Lisbonne ( mes roues ne m'ont pas emmené si loin que toi, mais un peu au Portugal quand même....), je confirme. La première fois qu'on roule sur la section en treillis, ça fait bizarre.
Et encore plus la seconde fois, sous la pluie, quand on a loupé la bonne direction et qu'on s'offre un aller/retour sur le pont avant de repartir.....
Francesco
Re: Ma R80G/S de 1986
Merci François62 pour ce nouveau récit... moi aussi je suis fan de ce genre de lecture.
Gastair
Re: Ma R80G/S de 1986
Voilà, le voyage aux Canada et aux Etats Unis est derrière moi. Un magnifique souvenir !
La vie de routine reprend, métro, boulot, dodo….
Au mois de septembre 1987, je fais ma révision des 30 000 kilomètres chez Arcueil Motor.
La moto cumule alors 34 184 kilomètres au compteur. Comme je suis de grande taille (1m96), je me procure un saute-vent pour « faire comme » les motos du Paris Dakar.
Avec un peu de chance, cela me protègera un peu de la pression d’air, car même si je ne dépasse pas le 110km/h, soit 4000 tours/minute, les longues étapes aux Etats-Unis m’ont tordu le cou !
Le coût de la révision plus la base du saute-vent me revient à 1 710,67 francs.
On se sent tout de suite plus léger….
La recommandation de la vitesse de 110km/h et des 4000 tours/minute provient de la discussion que j’ai eu avec le chef du garage BMW près de Graz en Autriche lors de mon retour de Yougoslavie en Juin 1986.
Il m’avait alors expliqué que cette série de moteur avait été étudiée pour tourner à 4000 tours environ. Si l’on s’y tenait, le moteur était inusable.
Depuis je roule toujours à 4000 tours/minute.
Finalement ça doit être vrai, aujourd’hui la moto comptabilise 150 000 kilomètres, et je m’en sers toujours pour des voyages !
En Septembre 1987, je change le pneu avant, toujours d’origine qui aura donc parcouru cette même distance de 34 184 kilomètres.
Côté pneu arrière, le pneu d’origine Metzeler a tenu 16 800 kilomètres.
Le second, un Michelin « T64 » a tenu 13 000 kilomètres.
Tandis que le troisième est un pneu américain, inconnu en France (et de seconde main car le réseau BMW aux Etats-Unis n’avait pas de pneu pour les 80G/S à cette époque) que j’ai fait monter lors de la traversée des Etats-Unis et qui cumule déjà 4380 kilomètres au compteur.
En Octobre 1987, je m’achète un nouveau casque.
Un casque BMW, qui s’ouvre sur le devant, ce qui permet de dialoguer plus facilement lors de nos rencontres en voyages.
Décembre 1987, pour fêter Noël, ma batterie rend l’âme ! A 18 jours de la fin de la garantie !
(La batterie était garantie deux ans). Arcueil Motor me la remplace gratuitement.
J’ai eu un peu de chance sur ce coup-là….
Au cours de cette deuxième année, j’ai parcouru environ 15 000 kilomètres, et celle année me revient à 6 101, 02 francs + 2 600 francs d’assurance, soit plus d’un mois de salaire ( 6800 francs.)
Au début de la troisième année, en avril 1988, le compteur affiche 37 455 kilomètres. J’achète alors un système Heckhoff afin de communiquer avec madame derrière sans avoir besoin d’ouvrir la visière ou de ralentir, voir à s’arrêter.
Avec mon père, nous modifions le système pour l’adapter aux casques ouvrants.
Après le montage d’une prise « cigare » sur le guidon, nous faisons les premiers essais qui se révèlent satisfaisants. Je me souviens encore du plaisir de pouvoir communiquer !
Je me dis qu’en pouvant dialoguer sur la route, madame dormira moins….
Mais rien n’y fera, après les 50 premiers kilomètres de chaque trajet, madame continuera toujours de s’endormir avec ou sans le système de communication !
Le 13 mai 1988, je fais effectuer ma révision des 37500 kilomètres (1 157 francs) alors que le compteur affiche déjà 39655 kilomètres, la dernière révision ayant été réalisée à 34184 kilomètres, soit 5500 kilomètres entre deux révisions, au lieu des 7500 kilomètres possibles.
J’ai en effet prévu de repartir en Juillet faire un autre voyage, la moto doit être prête !
La vie de routine reprend, métro, boulot, dodo….
Au mois de septembre 1987, je fais ma révision des 30 000 kilomètres chez Arcueil Motor.
La moto cumule alors 34 184 kilomètres au compteur. Comme je suis de grande taille (1m96), je me procure un saute-vent pour « faire comme » les motos du Paris Dakar.
Avec un peu de chance, cela me protègera un peu de la pression d’air, car même si je ne dépasse pas le 110km/h, soit 4000 tours/minute, les longues étapes aux Etats-Unis m’ont tordu le cou !
Le coût de la révision plus la base du saute-vent me revient à 1 710,67 francs.
On se sent tout de suite plus léger….
La recommandation de la vitesse de 110km/h et des 4000 tours/minute provient de la discussion que j’ai eu avec le chef du garage BMW près de Graz en Autriche lors de mon retour de Yougoslavie en Juin 1986.
Il m’avait alors expliqué que cette série de moteur avait été étudiée pour tourner à 4000 tours environ. Si l’on s’y tenait, le moteur était inusable.
Depuis je roule toujours à 4000 tours/minute.
Finalement ça doit être vrai, aujourd’hui la moto comptabilise 150 000 kilomètres, et je m’en sers toujours pour des voyages !
En Septembre 1987, je change le pneu avant, toujours d’origine qui aura donc parcouru cette même distance de 34 184 kilomètres.
Côté pneu arrière, le pneu d’origine Metzeler a tenu 16 800 kilomètres.
Le second, un Michelin « T64 » a tenu 13 000 kilomètres.
Tandis que le troisième est un pneu américain, inconnu en France (et de seconde main car le réseau BMW aux Etats-Unis n’avait pas de pneu pour les 80G/S à cette époque) que j’ai fait monter lors de la traversée des Etats-Unis et qui cumule déjà 4380 kilomètres au compteur.
En Octobre 1987, je m’achète un nouveau casque.
Un casque BMW, qui s’ouvre sur le devant, ce qui permet de dialoguer plus facilement lors de nos rencontres en voyages.
Décembre 1987, pour fêter Noël, ma batterie rend l’âme ! A 18 jours de la fin de la garantie !
(La batterie était garantie deux ans). Arcueil Motor me la remplace gratuitement.
J’ai eu un peu de chance sur ce coup-là….
Au cours de cette deuxième année, j’ai parcouru environ 15 000 kilomètres, et celle année me revient à 6 101, 02 francs + 2 600 francs d’assurance, soit plus d’un mois de salaire ( 6800 francs.)
Au début de la troisième année, en avril 1988, le compteur affiche 37 455 kilomètres. J’achète alors un système Heckhoff afin de communiquer avec madame derrière sans avoir besoin d’ouvrir la visière ou de ralentir, voir à s’arrêter.
Avec mon père, nous modifions le système pour l’adapter aux casques ouvrants.
Après le montage d’une prise « cigare » sur le guidon, nous faisons les premiers essais qui se révèlent satisfaisants. Je me souviens encore du plaisir de pouvoir communiquer !
Je me dis qu’en pouvant dialoguer sur la route, madame dormira moins….
Mais rien n’y fera, après les 50 premiers kilomètres de chaque trajet, madame continuera toujours de s’endormir avec ou sans le système de communication !
Le 13 mai 1988, je fais effectuer ma révision des 37500 kilomètres (1 157 francs) alors que le compteur affiche déjà 39655 kilomètres, la dernière révision ayant été réalisée à 34184 kilomètres, soit 5500 kilomètres entre deux révisions, au lieu des 7500 kilomètres possibles.
J’ai en effet prévu de repartir en Juillet faire un autre voyage, la moto doit être prête !
francois62
Re: Ma R80G/S de 1986
Merci pour cette suite d'un quotidien de motard voyageur des années 80...
Pourquoi n'avoir pas entretenu ta bécane toi même t'aurais économisé un max d'osus et t'aurais appris à mieux la connaitre. .
Pourquoi n'avoir pas entretenu ta bécane toi même t'aurais économisé un max d'osus et t'aurais appris à mieux la connaitre. .
Gastair
Re: Ma R80G/S de 1986
francois62 a écrit:
Je me dis qu’en pouvant dialoguer sur la route, madame dormira moins….
Mais rien n’y fera, après les 50 premiers kilomètres de chaque trajet, madame continuera toujours de s’endormir avec ou sans le système de communication !
J'ai la même a la maison ! Une ou deux fois, je me suis fait peur ! (Elle non, vu qu'elle roupillait)
____________________
“Due to budget constraints, the light at the end of the tunnel has been temporarily shut off. Please find your way in the dark.”
Mick13
Re: Ma R80G/S de 1986
Ma fille me fait le coup parfois... quand je sens les mains qui se relâchent ça me stresse.
Elles n'ont pas le risque de tomber ?
Elles n'ont pas le risque de tomber ?
Gastair
Re: Ma R80G/S de 1986
Pareil avec la copine elle s'endort. J'ai jamais eu de soucis, elle s'est même endormie dans un col...
Motard71
Re: Ma R80G/S de 1986
Moi j'avoue que ça me fait un peu peur ...
Mais si j'attache madame sur la moto, j'ai peur de me retrouver en garde a vue ...
Mais si j'attache madame sur la moto, j'ai peur de me retrouver en garde a vue ...
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“Due to budget constraints, the light at the end of the tunnel has been temporarily shut off. Please find your way in the dark.”
Mick13
Re: Ma R80G/S de 1986
Merci à vous tous pour vos réactions.
Quant à savoir pourquoi je n'entretenais pas ma moto moi-même ? tout simplement parce que je n'ai jamais été doué en mécanique. En outre, je ne disposais que d'une place de parking que je partageais avec la voiture de mon père. Nous n'avions pas de garage. J'ai tout de même plusieurs fois par la suite fait mes vidanges de moteur et de boite moi-même ainsi que le réglage des soupapes. Par contre, la synchro des carbus m'a toujours rebuté. J'ai également diagnostiqué une panne qui m'était survenue lors de l'épisode 5.
Et concernant vos commentaires sur nos passagers, tout comme vous, je me suis fait plusieurs frayeurs, heureusement sans issue malencontreuse.
Je l'expliquerai plus tard au cours de l'histoire de ma moto, mais quand ma première femme et moi avons décidé de nous séparer, je me suis juré de faire en sorte que la suivante conduise sa moto. Et j'ai réussi. Raison pour laquelle nous nous promenons avec deux G/S dès que l'on peut. Un vrai bonheur de pouvoir partager une de ses passions avec madame !
Je retourne à l'écriture de l'épisode 4 !
A bientôt.
Francois
Quant à savoir pourquoi je n'entretenais pas ma moto moi-même ? tout simplement parce que je n'ai jamais été doué en mécanique. En outre, je ne disposais que d'une place de parking que je partageais avec la voiture de mon père. Nous n'avions pas de garage. J'ai tout de même plusieurs fois par la suite fait mes vidanges de moteur et de boite moi-même ainsi que le réglage des soupapes. Par contre, la synchro des carbus m'a toujours rebuté. J'ai également diagnostiqué une panne qui m'était survenue lors de l'épisode 5.
Et concernant vos commentaires sur nos passagers, tout comme vous, je me suis fait plusieurs frayeurs, heureusement sans issue malencontreuse.
Je l'expliquerai plus tard au cours de l'histoire de ma moto, mais quand ma première femme et moi avons décidé de nous séparer, je me suis juré de faire en sorte que la suivante conduise sa moto. Et j'ai réussi. Raison pour laquelle nous nous promenons avec deux G/S dès que l'on peut. Un vrai bonheur de pouvoir partager une de ses passions avec madame !
Je retourne à l'écriture de l'épisode 4 !
A bientôt.
Francois
francois62
Re: Ma R80G/S de 1986
Episode 4
Cette fois, direction l’Est.
1988, Juillet.
Partir 4 semaines à la découverte de la Turquie, voilà notre objectif ! Et pourquoi en Juillet ? alors que je crains les trop fortes chaleurs (et j’ai bien raison, le futur va me le confirmer !).
Je ne sais pas, mais la décision est prise.
Néanmoins, nous nous préparons pour ce nouveau voyage. Rien ne change en ce qui concerne l’équipement de la moto. Tout est déjà là, prêt à servir à nouveau.
Pour l’itinéraire, nous passerons par Munich, puis l’Autriche, la Yougoslavie (encore) la Bulgarie ou la Grèce pour enfin atteindre la Turquie.
Je me mets en action afin d’obtenir les fameux traveller’s chèques. Je me renseigne également pour obtenir un visa de transit pour la Bulgarie. Apres lecture des différents documents, il me faut aller le mercredi matin à l’ambassade de la Bulgarie. En 1988 nous sommes toujours dans les affrontements des blocs de pouvoir en Europe. Il fait froid, même si ce n’est pas la guerre ! J’arrive donc le matin en question devant l’ambassade. Pas difficile de trouver car d’autres ont eu la même idée que moi. Au moins une vingtaine de personnes attendent. Au bout d’un quart d’heure, la porte impressionnante s’ouvre pour laisser circuler quelques billets de francs ce qui facilitent visiblement les échanges linguistiques … Après l’entrée de 3 personnes, nouvelle attente de 20 minutes, pour assister au même cinéma. Finalement après 90 minutes d’attente, je démissionne, nous passerons par la Grèce. Même pas vu un visage de bulgare !
La première étape est une très longue étape car elle consiste à relier Paris à Munich. Pas le pied ! mais rejoindre la Turquie à 3500 kilomètres, il faut savoir accepter de faire de la route.
Deux nuits à Munich où je profite pour faire la visite du musée BMW. Et aussi régler ma carburation qui n’est pas synchronisée comme il se doit. (Je suis quelque peu perfectionniste sur la synchro de carburation). Je trouve un petit garage dans la banlieue où le patron, pas très content au début de notre discussion, accepte de refaire la synchro en 3 minutes (45 francs = 15DM). La moto ronronne parfaitement, bien que le réglage ait été fait à l’oreille !
La deuxième étape relie Munich à un petit village après Maribor en Yougoslavie. Nous dormons cette fois dans un petit hôtel avec d’autres routards. Nous y arrivons la nuit tombée, et nous ne tardons pas à aller au lit.
Le lendemain nous prenons la route secondaire pour rejoindre Belgrade. Sur la route nous traversons des villages endormis, où de nombreuses cigognes ont construit leur nid sur les cheminées des maisons. En fin de journée, peu avant Belgrade, nous choisissons un hôtel situé sur un début d’autoroute à péage.
Le lendemain matin, j’essaye de comprendre comment échanger mon ticket de péage obtenu la veille afin de m’acquitter du prix normal. Les employés tentent de m’expliquer qu’il suffit de dire « hôtel » ! Nous voilà donc partis avec le mot de passe, et effectivement, en annonçant « hôtel », on ne paye RIEN. Drôle d’histoire tout de même mais qui fait nos affaires car le budget est plutôt limité.
Nous laissons sur notre gauche la route vers la Bulgarie, et nous nous lançons vers la frontière grecque. Le trafic sur cette route est minimaliste, il semble que tous les véhicules depuis Belgrade aient pris la route de la Bulgarie. Les kilomètres défilent, nous passons la frontière, puis prenons direction Thessalonique. Nous arrivons enfin, il est 16h30 dans la baie de Thessalonique, au pied d’une belle plage. L’eau est totalement transparente qu’elle inspire à la baignade. Heureux paysage, je passe mon maillot de bain, et je me lance à l’eau ! Quel régal après ces 2500 kilomètres en quelques jours. Nous négocions ensuite une chambre dans un des immeubles au bord de la baie et nous dormons comme des bébés.
En Grèce, la circulation est quelque peu chaotique. On fait un peu ce que l’on peut ou ce que l’on veut. Au choix. Eviter les charrettes ou les anes est aussi un des exercices obligatoires de chaque automobiliste sur ces routes du nord de la Grèce. Malgré tout, nous continuons de progresser bon an, mal an et nous arrivons à la frontière ou nous allons vivre notre première expérience turque. Imaginez-vous un no man’s land entre la Grèce et la Turquie d’à peu près un kilomètre. Il n’y a rien, et où l’on ressent aussitôt la pression entre ses deux pays ennemis. Peu avant le poste frontière turque, il nous faut rouler dans une « piscine » pour véhicules pour désinfecter, semble-t-il, la moto. Point assez inquiétant, car il n’y a pas d’autre véhicule autour de moi et l’eau si trouble ne permet pas d’en apercevoir le fond. Finalement rien de grave, mais quand même 40 centimètres d’eau. Puis les formalités commencent. Nous sommes dans un fortin, gardés par des soldats armés jusqu’aux dents. La musique orientale résonne à nos oreilles grâce de puissants haut-parleurs, destinés certainement à inquiéter l’étranger. (Le film Midnight Express vient cogner dans les coins de nos cerveaux). Nous devons tout d’abord nous présenter au comptoir pour les passeports. Deux soldats sont attablés. Les armes sont sur les tables, prêtes à servir. Je n’en mène pas large ! Après avoir tamponné les deux passeports, un des deux soldats les jettent par terre. Pourquoi ? je n’ai toujours pas compris. Il nous faut ensuite obtenir un papier pour la moto. Après un petit moment d’attente, nous obtenons ce papier et nous quittons cette salle. Nous montons sur la moto, et partons vers la sortie le côté Est du fortin où on nous arrête pour la remise du fameux petit papier pour la moto, sous l’observation d’une dizaine de soldats. Finalement, une fois ce papier rendu, nous avons droit à notre premier sourire turque! ouf ! Les soldats ouvrent la porte, donnant accès à l’objectif de ce voyage. La Turquie après 6 jours dont un passé à Munich. 2750 kilomètres.
Le premier contact avec la circulation routière, apparait fortuitement à une intersection équipée du premier feu tricolore rencontré. Bien entendu, à mon approche, le feu tricolore passe au rouge, je ralentis donc, puis m’arrête. Dans le rétro, je vois une voiture se rapprocher rapidement, puis j’entends un coup de klaxon. Et là, la voiture me dépasse à toute vitesse et franchit le carrefour. Décidément si en Grèce, il fallait faire un peu attention, en Turquie il va falloir dès à présent faire très attention !
Nous continuons quelques kilomètres et nous trouvons le premier camping de nos vacances turques. Et par le plus grand des hasards, il y a déjà un couple de français en camping-car !
Le lendemain matin, une vieille femme turque vient nous proposer du lait de chèvre pour le petit déjeuner. Très bon !
Nous sommes toujours dans la partie européenne de la Turquie, et notre objectif est de passer au plus vite dans la partie orientale. Nous nous dirigeons vers le détroit des Dardanelles. Nous embarquons la moto sur le ferry et glissons vers Canakkale que nous percevons dès le milieu de la traversée grâce aux coups de klaxon sans fin. Nous changeons d‘esprit !
Après avoir avalé un kebab de bouc, premier repas dans la partie orientale… Nous partons vers le sud. En Turquie les sites historiques sont signalés sur la route par de grand panneaux sur fond jaune. Au premier, nous obliquons et après quelques kilomètres, nous découvrons que ce site historique n’est autre qu’un canon de la deuxième guerre mondiale parmi toute la batterie de défense du détroit des Dardanelles. Nous avions envisagé un site plus … ancien pour notre première visite historique ! Peu importe, toute chose est intéressante à prendre. Nous poursuivons notre route vers le sud et nous nous arrêtons sur le site historique de Troie. Une reproduction du cheval en bois nous y attend. Pour être très honnête, il ne reste pas grand-chose, et la ville me semble étonnamment petite par rapport à toute l’histoire de la belle Hélène et qui conduira à la destruction de Troie. Le soir nous plantons notre tente dans un village perdu dénommé Assos. Il y a là tout ce qu’il faut pour y passer un moment agréable. La mer chaude nous invite à de multiples baignades. De plus, le site d’Assos fut habité il y a très longtemps, - 4000 puis à l’époque de la domination grecque. Cela en fait donc un site privilégié. Extraordinaire de se promener sur la route d’accès d’une forteresse vieille de 4000 ans, de toucher ses remparts plus vieux que les pyramides d’Egypte, puis de se promener dans les décombres du temple de la déesse Athéna, ainsi que dans l’ancienne nécropole. Après ces 2 jours de repos, nous reprenons la route pour nous rendre à Bergame, vieille cité antique. Sur cette route tranquille, alors que nous avalons à 90 km/h les kilomètres, je ressens tout à coup une douleur/brûlure intense au-dessus de mon coude gauche. Après un arrêt d’urgence, et l’enlèvement du blouson, je découvre une abeille dont le dard est bien enfoncé dans ma peau. Après avoir enlevé délicatement l’abeille et son dard, nous repartons. Quelques 30 minutes plus tard, je commence à ressentir des impressions désagréables au niveau de la tête. Il est temps d’arriver. Nous avons une adresse, trouvée dans le guide du routard au pied de la cité antique. Il s’agit d’un ancien monastère et nous dormons dans des cellules de religieux. Mais quand je souhaite enlever mon casque, voilà que je n’y arrive plus ! Ma tête a enflé, ce qui expliquait mes sensations inhabituelles. Finalement, avec bien du mal, j’extrais ma tête de sa protection, et mon amie observe de nombreuses plaques d’urticaire un peu partout sur le visage. Il en va de même sur le corps un peu partout également. Décidément les abeilles/guêpes et moi ne faisons pas bon ménage (voir épisode 3). Pour calmer les éruptions cutanées, et stopper mon bras gauche qui gonfle un peu plus chaque minute je prends une bonne douche relativement froide ... Nous prenons immédiatement la direction d’une pharmacie où le personnel sera bien incapable de m’aider. Je repars néanmoins avec une pommade dont je m‘enduis le corps. Après une bonne nuit, je me réveille avec 75% des plaques en moins, mais mon bras a doublé de volume. Il est extrêmement lourd comparé au bras droit. Après un retour à la pharmacie, on m’informe qu’il n’y a rien à faire, seulement attendre.
Visite de la ville antique de Bergame, en reconstruction grâce aux moyens européens. Magnifique témoignage d’une ville antique romaine. Cette ville était construite près de la mer autrefois qui se trouve aujourd’hui à 25 kilomètres.
Prochaine halte Izmir. Nous en profitons pour visiter le vieux souk et déambulons dans la vielle ville. Nous changeons aussi de l’argent. Puis nous arrivons au village de Ahmetbeyli, où nous cherchons un camping ! Pas un touriste en vue ! Nous restons deux jours au camping. Et nous nous offrons même le luxe d’un repas au restaurant du camping. L’anecdote à partager avec les lecteurs est que lors de ce repas pris sur la terrasse, terrasse protégée par un paillage, alors que le serveur vient nous apporter le plat principal, un serpent tombe en plein milieu de notre table…… Froid dans le dos !
Le serveur en un éclair attrape le serpent par la queue, fait de grand mouvement de bras et envoie le serpent apprendre à voler, (ce que le serpent ne réussit pas), et le serpent retombe près de notre tente ... tout va bien ! Plus de peur que de mal. Mon bras est quant à lui, toujours autant gonflé depuis 4 jours. J’engage la conversation avec de vieilles femmes turques toutes vêtues de noir, et leurs montre ce bras, toujours aussi lourd et encombrant qu’au premier jour. Une d’entre elles me fait signe de la suivre, et m’amène à la fontaine du village où coule une eau diablement froide. Elle mime que je dois placer mon bras enflé sous la fontaine. Et attendre. Un peu septique, je consens à m’exécuter. Je passe donc une bonne partie de ma journée à appliquer la méthode locale.
24 heures après, le bras est revenu à sa taille normale.
Pendant ce séjour dans ce petit village, nous en profitons pour prendre la piste qui longe la côte et nous nous rendons à Ephèse, haut lieu du tourisme. Nous y passons une journée entière. Alors que nous n’avons pas vu de touristes depuis des jours, c’est un choc de voir tous ces cars alignés sur le parking…
Après une dernière et bonne nuit au camping sans nouvelle rencontre avec des serpents, nous repartons le lendemain vers Pamukkale, site bien connu pour ses baignoires d’eau chaudes sur le flanc de la colline. Sur la route, nous rencontrons un couple allemand sur un 600XT, et roulons ensemble car nous allons à la même destination. La température est si élevée, que nous souffrons comme jamais. Au bord de cette route sont disposées des sortes de douches pour véhicules. Nous décidons de les utiliser également et passons à travers à très faible vitesse pour nous refroidir. Nous sommes bien entendu extrêmement trempés, mais 10 kilomètres plus loin nous sommes totalement secs. Visite du site de Pamukkale ainsi que la ville antique romaine qui avait créé des thermes en exploitant la ressource d’eau chaude.
Le lendemain nous souhaitons visiter la cité antique d’Aphrodisias qui se trouve à 50 kilomètres de Pamukkale.
Visite de l’ancienne ville avec son stade pour les courses de chars, son théâtre, ses façades de maisons etc…. A cette époque en 1988, le site était presque ouvert à tous sans vraiment de contrôle. La municipalité percevait un droit d’entrée, mais tout restait ouvert. Cette ville antique m’a totalement impressionné. Très peu de touristes, très appréciable. A visiter. Puis départ, mais départ difficile car dans le village, j’ai repéré un barbier. Ma barbe ayant bien poussé, je tente l’aventure. Le barbier est extrêmement honoré de recevoir un étranger dans son établissement. Commence alors le rasage avec un rituel très appuyé du patron, sous le nez d’une vingtaine de personnes, agglutinées derrière la vitre. Après impossible de partir, nous voilà invités à boire le thé avec les familles les plus importantes du village. Difficile de refuser sans choquer la susceptibilité des habitants. Résultat, 3 heures de retard sur l’horaire ... Nous arrivons en fin de journée à Kale après une belle piste dont ils préparent le goudronnage pour bientôt.
Nous trouvons un hôtel, et je négocie le prix de la chambre – j’ai en effet progressé dans la langue, et j’avoue que je commence à prendre plaisir à la pratiquer.
Nous partons manger une omelette turque qui va nous retourner le ventre…. Et nous allons nous coucher fiers de notre négociation tarifaire. 01h00 du matin, tambourinements à la porte de la chambre ! Je me lève et ouvre la porte. Devant moi des soldats armés qui pointent leurs armes sur moi. Décidément c’est une manie ici ! Contrôles des papiers, puis question : raison de notre présence, d’où nous venons, où nous allons ! Après 15 minutes de palabres, les soldats commencent à rigoler et expliquent qu’ils ont vu la moto devant l’hôtel. Alors ils contrôlent. Je les félicite de leur haut professionnalisme et je repars me coucher.
Le lendemain nous arrivons à Marmaris. Nous, étrangers de ce pays, nous nous fondons dans la masse des étrangers ... Tout est bien diffèrent ici, tout le monde est étranger. Bref, ce n’est pas notre façon de voir, et nous fuyons cette zone touristique au plus vite. Notre omelette turque ne passe vraiment pas, il fait presque 40 degrés. Il est temps de changer de plan et de ne pas continuer vers le sud-est, mais plutôt il faut aller chercher un peu de fraîcheur dans le nord du pays et un peu d’authenticité.
Puis Bursa, avec visite du Mausolée Vert, Mausolée du cinquième Sultan Ottoman Mehmed 1er. J’assimile de mieux en mieux la technique de conduite turque, et je klaxonne désormais autant qu’eux aux carrefours, au point que les camions s’arrêtent pour me laisser passer.
Passage par Iznik ville fortifiée par 3 fois, donc 3 enceintes différentes ! La Turquie est vraiment un pays riche en histoire.
Sur la route vers le Nord, nous prenons un hôtel dans une petite ville. A peine installés, des insectes sortent de tous les orifices de la chambre, et nous devons faire face à une attaque en règle de ces petites bêtes. Après discussion avec le patron, rien d’anormal pour lui. On va tout de même changer de chambre, bien que cela soit certainement la même chose dans tout l’hôtel. Ici dans le nord, l’architecture des maisons a changé et les habitants font davantage appel au bois. Nous arrivons sur les rivages de la mer noire, dont les eaux sont transparentes à souhait Après un peu de repos, et une bonne baignade dans la mer, avec une multitude de crabes (je devais continuellement nager car je me souviens que je ne savais pas où mettre les pieds !) nous prenons la direction de l’ouest pour nous rendre à Istanbul.
A cette époque, il n’y avait qu’un seul pont, reliant les parties européenne et orientale, pas entièrement terminé car son accès laissait entrevoir le manque de goudron, les plaques d’égouts dépassant de 15 centimètres. Dans la circulation, il me fallait tout mon attention pour ne pas sauter sur l’une d’entre elles.
3 jours de promenade et de découverte à Istanbul. Bien entendu, Sainte Sophie, la grande mosquée, le fameux réservoir d’eau (qui apparait dans un des films de James Bond) Palais Topkapi etc… et une belle remontée du Bosphore jusqu’à la mer noire en bateau.
Après cette escapade stambouliote, nous reprenons la direction de la Grèce puisque pas de visa de transit pour la Bulgarie. J’ai repéré sur la carte une piste qui longe la mer de Marmara. Après quelques difficultés pour trouver l’entrée de la piste, aucun panneau de direction, nous voilà embarqués sur une liaison fabuleuse, notamment quelques passages taillés dans la roche avec en contrebas la mer.
Cette piste est un de mes meilleurs souvenirs de moto. Nous traversons un village totalement perdu, et nous prenons quelques photos de feuilles de tabac qui sèchent devant les façades des maisons. A la sortie de ce village, nous rencontrons des Marseillais. Un couple de retraités en camping-car, qui passe 6 mois en Turquie dans ce village. Lui pêche, et troque avec les gens du village, poisson contre légumes. Il y a un point d’eau douce, un arbre, et la mer. Invités à partager le poisson frais du matin, nous allons finalement nous laisser tenter par cet arrêt non prévu. Montage de la tente, et soirée entre français. Un très bon moment. Le lendemain lavage à l’eau fraiche du puit, et départ vers la frontière.
Le retour va se faire par la même route que l’aller à la différence près que nous évitons Thessalonique et passons plus au nord par de petites routes, ce qui va nous provoquer une frayeur car il n’y a pas beaucoup de station-service pour un réservoir 19 litres... Mais finalement nous en trouvons une. Ravitaillement en essence et en nourriture pour se préparer à une nouvelle nuit de camping près de Skopje.
Ensuite ce seront des journées de moto pour revenir à Paris, Je me souviens d’avoir failli me faire renverser sur l’autoroute près de Zagreb par une voiture immatriculée en Italie. Mais au-delà de cela aucun souci rencontré sur le parcours du retour. Avec petite révision chez BMW près de Graz (toujours le même, quand on est content !) Nous alternons camping et chambre d’hôte jusqu’à Paris au terme d’un voyage de 4 semaines.
La moto a bien roulé, nous avons fait de multiples rencontres, et ce, pendant 8300 kilomètres.
Nous sommes jeunes. La vie est belle. On repartira l’année prochaine dans un pays où il fait moins chaud.
Cette fois, direction l’Est.
1988, Juillet.
Partir 4 semaines à la découverte de la Turquie, voilà notre objectif ! Et pourquoi en Juillet ? alors que je crains les trop fortes chaleurs (et j’ai bien raison, le futur va me le confirmer !).
Je ne sais pas, mais la décision est prise.
Néanmoins, nous nous préparons pour ce nouveau voyage. Rien ne change en ce qui concerne l’équipement de la moto. Tout est déjà là, prêt à servir à nouveau.
Pour l’itinéraire, nous passerons par Munich, puis l’Autriche, la Yougoslavie (encore) la Bulgarie ou la Grèce pour enfin atteindre la Turquie.
Je me mets en action afin d’obtenir les fameux traveller’s chèques. Je me renseigne également pour obtenir un visa de transit pour la Bulgarie. Apres lecture des différents documents, il me faut aller le mercredi matin à l’ambassade de la Bulgarie. En 1988 nous sommes toujours dans les affrontements des blocs de pouvoir en Europe. Il fait froid, même si ce n’est pas la guerre ! J’arrive donc le matin en question devant l’ambassade. Pas difficile de trouver car d’autres ont eu la même idée que moi. Au moins une vingtaine de personnes attendent. Au bout d’un quart d’heure, la porte impressionnante s’ouvre pour laisser circuler quelques billets de francs ce qui facilitent visiblement les échanges linguistiques … Après l’entrée de 3 personnes, nouvelle attente de 20 minutes, pour assister au même cinéma. Finalement après 90 minutes d’attente, je démissionne, nous passerons par la Grèce. Même pas vu un visage de bulgare !
La première étape est une très longue étape car elle consiste à relier Paris à Munich. Pas le pied ! mais rejoindre la Turquie à 3500 kilomètres, il faut savoir accepter de faire de la route.
Deux nuits à Munich où je profite pour faire la visite du musée BMW. Et aussi régler ma carburation qui n’est pas synchronisée comme il se doit. (Je suis quelque peu perfectionniste sur la synchro de carburation). Je trouve un petit garage dans la banlieue où le patron, pas très content au début de notre discussion, accepte de refaire la synchro en 3 minutes (45 francs = 15DM). La moto ronronne parfaitement, bien que le réglage ait été fait à l’oreille !
La deuxième étape relie Munich à un petit village après Maribor en Yougoslavie. Nous dormons cette fois dans un petit hôtel avec d’autres routards. Nous y arrivons la nuit tombée, et nous ne tardons pas à aller au lit.
Le lendemain nous prenons la route secondaire pour rejoindre Belgrade. Sur la route nous traversons des villages endormis, où de nombreuses cigognes ont construit leur nid sur les cheminées des maisons. En fin de journée, peu avant Belgrade, nous choisissons un hôtel situé sur un début d’autoroute à péage.
Le lendemain matin, j’essaye de comprendre comment échanger mon ticket de péage obtenu la veille afin de m’acquitter du prix normal. Les employés tentent de m’expliquer qu’il suffit de dire « hôtel » ! Nous voilà donc partis avec le mot de passe, et effectivement, en annonçant « hôtel », on ne paye RIEN. Drôle d’histoire tout de même mais qui fait nos affaires car le budget est plutôt limité.
Nous laissons sur notre gauche la route vers la Bulgarie, et nous nous lançons vers la frontière grecque. Le trafic sur cette route est minimaliste, il semble que tous les véhicules depuis Belgrade aient pris la route de la Bulgarie. Les kilomètres défilent, nous passons la frontière, puis prenons direction Thessalonique. Nous arrivons enfin, il est 16h30 dans la baie de Thessalonique, au pied d’une belle plage. L’eau est totalement transparente qu’elle inspire à la baignade. Heureux paysage, je passe mon maillot de bain, et je me lance à l’eau ! Quel régal après ces 2500 kilomètres en quelques jours. Nous négocions ensuite une chambre dans un des immeubles au bord de la baie et nous dormons comme des bébés.
En Grèce, la circulation est quelque peu chaotique. On fait un peu ce que l’on peut ou ce que l’on veut. Au choix. Eviter les charrettes ou les anes est aussi un des exercices obligatoires de chaque automobiliste sur ces routes du nord de la Grèce. Malgré tout, nous continuons de progresser bon an, mal an et nous arrivons à la frontière ou nous allons vivre notre première expérience turque. Imaginez-vous un no man’s land entre la Grèce et la Turquie d’à peu près un kilomètre. Il n’y a rien, et où l’on ressent aussitôt la pression entre ses deux pays ennemis. Peu avant le poste frontière turque, il nous faut rouler dans une « piscine » pour véhicules pour désinfecter, semble-t-il, la moto. Point assez inquiétant, car il n’y a pas d’autre véhicule autour de moi et l’eau si trouble ne permet pas d’en apercevoir le fond. Finalement rien de grave, mais quand même 40 centimètres d’eau. Puis les formalités commencent. Nous sommes dans un fortin, gardés par des soldats armés jusqu’aux dents. La musique orientale résonne à nos oreilles grâce de puissants haut-parleurs, destinés certainement à inquiéter l’étranger. (Le film Midnight Express vient cogner dans les coins de nos cerveaux). Nous devons tout d’abord nous présenter au comptoir pour les passeports. Deux soldats sont attablés. Les armes sont sur les tables, prêtes à servir. Je n’en mène pas large ! Après avoir tamponné les deux passeports, un des deux soldats les jettent par terre. Pourquoi ? je n’ai toujours pas compris. Il nous faut ensuite obtenir un papier pour la moto. Après un petit moment d’attente, nous obtenons ce papier et nous quittons cette salle. Nous montons sur la moto, et partons vers la sortie le côté Est du fortin où on nous arrête pour la remise du fameux petit papier pour la moto, sous l’observation d’une dizaine de soldats. Finalement, une fois ce papier rendu, nous avons droit à notre premier sourire turque! ouf ! Les soldats ouvrent la porte, donnant accès à l’objectif de ce voyage. La Turquie après 6 jours dont un passé à Munich. 2750 kilomètres.
Le premier contact avec la circulation routière, apparait fortuitement à une intersection équipée du premier feu tricolore rencontré. Bien entendu, à mon approche, le feu tricolore passe au rouge, je ralentis donc, puis m’arrête. Dans le rétro, je vois une voiture se rapprocher rapidement, puis j’entends un coup de klaxon. Et là, la voiture me dépasse à toute vitesse et franchit le carrefour. Décidément si en Grèce, il fallait faire un peu attention, en Turquie il va falloir dès à présent faire très attention !
Nous continuons quelques kilomètres et nous trouvons le premier camping de nos vacances turques. Et par le plus grand des hasards, il y a déjà un couple de français en camping-car !
Le lendemain matin, une vieille femme turque vient nous proposer du lait de chèvre pour le petit déjeuner. Très bon !
Nous sommes toujours dans la partie européenne de la Turquie, et notre objectif est de passer au plus vite dans la partie orientale. Nous nous dirigeons vers le détroit des Dardanelles. Nous embarquons la moto sur le ferry et glissons vers Canakkale que nous percevons dès le milieu de la traversée grâce aux coups de klaxon sans fin. Nous changeons d‘esprit !
Après avoir avalé un kebab de bouc, premier repas dans la partie orientale… Nous partons vers le sud. En Turquie les sites historiques sont signalés sur la route par de grand panneaux sur fond jaune. Au premier, nous obliquons et après quelques kilomètres, nous découvrons que ce site historique n’est autre qu’un canon de la deuxième guerre mondiale parmi toute la batterie de défense du détroit des Dardanelles. Nous avions envisagé un site plus … ancien pour notre première visite historique ! Peu importe, toute chose est intéressante à prendre. Nous poursuivons notre route vers le sud et nous nous arrêtons sur le site historique de Troie. Une reproduction du cheval en bois nous y attend. Pour être très honnête, il ne reste pas grand-chose, et la ville me semble étonnamment petite par rapport à toute l’histoire de la belle Hélène et qui conduira à la destruction de Troie. Le soir nous plantons notre tente dans un village perdu dénommé Assos. Il y a là tout ce qu’il faut pour y passer un moment agréable. La mer chaude nous invite à de multiples baignades. De plus, le site d’Assos fut habité il y a très longtemps, - 4000 puis à l’époque de la domination grecque. Cela en fait donc un site privilégié. Extraordinaire de se promener sur la route d’accès d’une forteresse vieille de 4000 ans, de toucher ses remparts plus vieux que les pyramides d’Egypte, puis de se promener dans les décombres du temple de la déesse Athéna, ainsi que dans l’ancienne nécropole. Après ces 2 jours de repos, nous reprenons la route pour nous rendre à Bergame, vieille cité antique. Sur cette route tranquille, alors que nous avalons à 90 km/h les kilomètres, je ressens tout à coup une douleur/brûlure intense au-dessus de mon coude gauche. Après un arrêt d’urgence, et l’enlèvement du blouson, je découvre une abeille dont le dard est bien enfoncé dans ma peau. Après avoir enlevé délicatement l’abeille et son dard, nous repartons. Quelques 30 minutes plus tard, je commence à ressentir des impressions désagréables au niveau de la tête. Il est temps d’arriver. Nous avons une adresse, trouvée dans le guide du routard au pied de la cité antique. Il s’agit d’un ancien monastère et nous dormons dans des cellules de religieux. Mais quand je souhaite enlever mon casque, voilà que je n’y arrive plus ! Ma tête a enflé, ce qui expliquait mes sensations inhabituelles. Finalement, avec bien du mal, j’extrais ma tête de sa protection, et mon amie observe de nombreuses plaques d’urticaire un peu partout sur le visage. Il en va de même sur le corps un peu partout également. Décidément les abeilles/guêpes et moi ne faisons pas bon ménage (voir épisode 3). Pour calmer les éruptions cutanées, et stopper mon bras gauche qui gonfle un peu plus chaque minute je prends une bonne douche relativement froide ... Nous prenons immédiatement la direction d’une pharmacie où le personnel sera bien incapable de m’aider. Je repars néanmoins avec une pommade dont je m‘enduis le corps. Après une bonne nuit, je me réveille avec 75% des plaques en moins, mais mon bras a doublé de volume. Il est extrêmement lourd comparé au bras droit. Après un retour à la pharmacie, on m’informe qu’il n’y a rien à faire, seulement attendre.
Visite de la ville antique de Bergame, en reconstruction grâce aux moyens européens. Magnifique témoignage d’une ville antique romaine. Cette ville était construite près de la mer autrefois qui se trouve aujourd’hui à 25 kilomètres.
Prochaine halte Izmir. Nous en profitons pour visiter le vieux souk et déambulons dans la vielle ville. Nous changeons aussi de l’argent. Puis nous arrivons au village de Ahmetbeyli, où nous cherchons un camping ! Pas un touriste en vue ! Nous restons deux jours au camping. Et nous nous offrons même le luxe d’un repas au restaurant du camping. L’anecdote à partager avec les lecteurs est que lors de ce repas pris sur la terrasse, terrasse protégée par un paillage, alors que le serveur vient nous apporter le plat principal, un serpent tombe en plein milieu de notre table…… Froid dans le dos !
Le serveur en un éclair attrape le serpent par la queue, fait de grand mouvement de bras et envoie le serpent apprendre à voler, (ce que le serpent ne réussit pas), et le serpent retombe près de notre tente ... tout va bien ! Plus de peur que de mal. Mon bras est quant à lui, toujours autant gonflé depuis 4 jours. J’engage la conversation avec de vieilles femmes turques toutes vêtues de noir, et leurs montre ce bras, toujours aussi lourd et encombrant qu’au premier jour. Une d’entre elles me fait signe de la suivre, et m’amène à la fontaine du village où coule une eau diablement froide. Elle mime que je dois placer mon bras enflé sous la fontaine. Et attendre. Un peu septique, je consens à m’exécuter. Je passe donc une bonne partie de ma journée à appliquer la méthode locale.
24 heures après, le bras est revenu à sa taille normale.
Pendant ce séjour dans ce petit village, nous en profitons pour prendre la piste qui longe la côte et nous nous rendons à Ephèse, haut lieu du tourisme. Nous y passons une journée entière. Alors que nous n’avons pas vu de touristes depuis des jours, c’est un choc de voir tous ces cars alignés sur le parking…
Après une dernière et bonne nuit au camping sans nouvelle rencontre avec des serpents, nous repartons le lendemain vers Pamukkale, site bien connu pour ses baignoires d’eau chaudes sur le flanc de la colline. Sur la route, nous rencontrons un couple allemand sur un 600XT, et roulons ensemble car nous allons à la même destination. La température est si élevée, que nous souffrons comme jamais. Au bord de cette route sont disposées des sortes de douches pour véhicules. Nous décidons de les utiliser également et passons à travers à très faible vitesse pour nous refroidir. Nous sommes bien entendu extrêmement trempés, mais 10 kilomètres plus loin nous sommes totalement secs. Visite du site de Pamukkale ainsi que la ville antique romaine qui avait créé des thermes en exploitant la ressource d’eau chaude.
Le lendemain nous souhaitons visiter la cité antique d’Aphrodisias qui se trouve à 50 kilomètres de Pamukkale.
Visite de l’ancienne ville avec son stade pour les courses de chars, son théâtre, ses façades de maisons etc…. A cette époque en 1988, le site était presque ouvert à tous sans vraiment de contrôle. La municipalité percevait un droit d’entrée, mais tout restait ouvert. Cette ville antique m’a totalement impressionné. Très peu de touristes, très appréciable. A visiter. Puis départ, mais départ difficile car dans le village, j’ai repéré un barbier. Ma barbe ayant bien poussé, je tente l’aventure. Le barbier est extrêmement honoré de recevoir un étranger dans son établissement. Commence alors le rasage avec un rituel très appuyé du patron, sous le nez d’une vingtaine de personnes, agglutinées derrière la vitre. Après impossible de partir, nous voilà invités à boire le thé avec les familles les plus importantes du village. Difficile de refuser sans choquer la susceptibilité des habitants. Résultat, 3 heures de retard sur l’horaire ... Nous arrivons en fin de journée à Kale après une belle piste dont ils préparent le goudronnage pour bientôt.
Nous trouvons un hôtel, et je négocie le prix de la chambre – j’ai en effet progressé dans la langue, et j’avoue que je commence à prendre plaisir à la pratiquer.
Nous partons manger une omelette turque qui va nous retourner le ventre…. Et nous allons nous coucher fiers de notre négociation tarifaire. 01h00 du matin, tambourinements à la porte de la chambre ! Je me lève et ouvre la porte. Devant moi des soldats armés qui pointent leurs armes sur moi. Décidément c’est une manie ici ! Contrôles des papiers, puis question : raison de notre présence, d’où nous venons, où nous allons ! Après 15 minutes de palabres, les soldats commencent à rigoler et expliquent qu’ils ont vu la moto devant l’hôtel. Alors ils contrôlent. Je les félicite de leur haut professionnalisme et je repars me coucher.
Le lendemain nous arrivons à Marmaris. Nous, étrangers de ce pays, nous nous fondons dans la masse des étrangers ... Tout est bien diffèrent ici, tout le monde est étranger. Bref, ce n’est pas notre façon de voir, et nous fuyons cette zone touristique au plus vite. Notre omelette turque ne passe vraiment pas, il fait presque 40 degrés. Il est temps de changer de plan et de ne pas continuer vers le sud-est, mais plutôt il faut aller chercher un peu de fraîcheur dans le nord du pays et un peu d’authenticité.
Puis Bursa, avec visite du Mausolée Vert, Mausolée du cinquième Sultan Ottoman Mehmed 1er. J’assimile de mieux en mieux la technique de conduite turque, et je klaxonne désormais autant qu’eux aux carrefours, au point que les camions s’arrêtent pour me laisser passer.
Passage par Iznik ville fortifiée par 3 fois, donc 3 enceintes différentes ! La Turquie est vraiment un pays riche en histoire.
Sur la route vers le Nord, nous prenons un hôtel dans une petite ville. A peine installés, des insectes sortent de tous les orifices de la chambre, et nous devons faire face à une attaque en règle de ces petites bêtes. Après discussion avec le patron, rien d’anormal pour lui. On va tout de même changer de chambre, bien que cela soit certainement la même chose dans tout l’hôtel. Ici dans le nord, l’architecture des maisons a changé et les habitants font davantage appel au bois. Nous arrivons sur les rivages de la mer noire, dont les eaux sont transparentes à souhait Après un peu de repos, et une bonne baignade dans la mer, avec une multitude de crabes (je devais continuellement nager car je me souviens que je ne savais pas où mettre les pieds !) nous prenons la direction de l’ouest pour nous rendre à Istanbul.
A cette époque, il n’y avait qu’un seul pont, reliant les parties européenne et orientale, pas entièrement terminé car son accès laissait entrevoir le manque de goudron, les plaques d’égouts dépassant de 15 centimètres. Dans la circulation, il me fallait tout mon attention pour ne pas sauter sur l’une d’entre elles.
3 jours de promenade et de découverte à Istanbul. Bien entendu, Sainte Sophie, la grande mosquée, le fameux réservoir d’eau (qui apparait dans un des films de James Bond) Palais Topkapi etc… et une belle remontée du Bosphore jusqu’à la mer noire en bateau.
Après cette escapade stambouliote, nous reprenons la direction de la Grèce puisque pas de visa de transit pour la Bulgarie. J’ai repéré sur la carte une piste qui longe la mer de Marmara. Après quelques difficultés pour trouver l’entrée de la piste, aucun panneau de direction, nous voilà embarqués sur une liaison fabuleuse, notamment quelques passages taillés dans la roche avec en contrebas la mer.
Cette piste est un de mes meilleurs souvenirs de moto. Nous traversons un village totalement perdu, et nous prenons quelques photos de feuilles de tabac qui sèchent devant les façades des maisons. A la sortie de ce village, nous rencontrons des Marseillais. Un couple de retraités en camping-car, qui passe 6 mois en Turquie dans ce village. Lui pêche, et troque avec les gens du village, poisson contre légumes. Il y a un point d’eau douce, un arbre, et la mer. Invités à partager le poisson frais du matin, nous allons finalement nous laisser tenter par cet arrêt non prévu. Montage de la tente, et soirée entre français. Un très bon moment. Le lendemain lavage à l’eau fraiche du puit, et départ vers la frontière.
Le retour va se faire par la même route que l’aller à la différence près que nous évitons Thessalonique et passons plus au nord par de petites routes, ce qui va nous provoquer une frayeur car il n’y a pas beaucoup de station-service pour un réservoir 19 litres... Mais finalement nous en trouvons une. Ravitaillement en essence et en nourriture pour se préparer à une nouvelle nuit de camping près de Skopje.
Ensuite ce seront des journées de moto pour revenir à Paris, Je me souviens d’avoir failli me faire renverser sur l’autoroute près de Zagreb par une voiture immatriculée en Italie. Mais au-delà de cela aucun souci rencontré sur le parcours du retour. Avec petite révision chez BMW près de Graz (toujours le même, quand on est content !) Nous alternons camping et chambre d’hôte jusqu’à Paris au terme d’un voyage de 4 semaines.
La moto a bien roulé, nous avons fait de multiples rencontres, et ce, pendant 8300 kilomètres.
Nous sommes jeunes. La vie est belle. On repartira l’année prochaine dans un pays où il fait moins chaud.
francois62
Re: Ma R80G/S de 1986
Merci, c'est toujours un grand plaisir de te lire.
J'espère que tu t'es fait dé-sensibiliser depuis, au sujet des piqures de guêpes.....
J'espère que tu t'es fait dé-sensibiliser depuis, au sujet des piqures de guêpes.....
Francesco
Re: Ma R80G/S de 1986
Je viens de m'envoyer les deux pages non-stop.
Super récit surtout les USA/Canada que j'ai fait aussi mais en voiture, à 5.
Super récit surtout les USA/Canada que j'ai fait aussi mais en voiture, à 5.
BernardP
Re: Ma R80G/S de 1986
Bonsoir,
Merci de nouveau pour ce partage.
Très agréable à lire, et des petites incartades sur gogol permettent de mettre des images sur certaines descriptions.
Si l'abeille t'avait piqué vers la tête, le cou ça n'aurait pas été la même musique...
Encore merci
Merci de nouveau pour ce partage.
Très agréable à lire, et des petites incartades sur gogol permettent de mettre des images sur certaines descriptions.
Si l'abeille t'avait piqué vers la tête, le cou ça n'aurait pas été la même musique...
Encore merci
Gastair
Re: Ma R80G/S de 1986
Tu envisages une édition littéraire de tes voyages car à priori tu as déjà tous les brouillons de tes chapitres?
Très agréable à déguster en tous cas
Très agréable à déguster en tous cas
Juanito
Re: Ma R80G/S de 1986
Merci à vous tous pour vos retours. Cela motive à continuer de partager avec vous les aventures de ma r80G/S.
Pour répondre a une des questions, j'en profite pour préparer un livre sur cette aventure de 34 ans et qui se poursuit encore aujourd'hui. J'ai d'autres voyages en tête.
En effet, je dispose toujours de ma moto, et je crois que je la garderai jusqu'à mon dernier souffle. Trop de souvenirs ensemble. J'écris mes mémoires en quelque sorte.
Pour répondre a une autre question, je ne me suis jamais fait désensibiliser, et cela m'inquiète jour après jour un peu plus. Les médecins m'avaient demandé de partir avec une dose d'antihistaminique. Et je ne l'ai jamais fait. Quand on est jeune.....
A bientôt pour l'épisode 5 où il fera beaucoup moins chaud que la Turquie en Juillet!
F
Pour répondre a une des questions, j'en profite pour préparer un livre sur cette aventure de 34 ans et qui se poursuit encore aujourd'hui. J'ai d'autres voyages en tête.
En effet, je dispose toujours de ma moto, et je crois que je la garderai jusqu'à mon dernier souffle. Trop de souvenirs ensemble. J'écris mes mémoires en quelque sorte.
Pour répondre a une autre question, je ne me suis jamais fait désensibiliser, et cela m'inquiète jour après jour un peu plus. Les médecins m'avaient demandé de partir avec une dose d'antihistaminique. Et je ne l'ai jamais fait. Quand on est jeune.....
A bientôt pour l'épisode 5 où il fera beaucoup moins chaud que la Turquie en Juillet!
F
francois62
Re: Ma R80G/S de 1986
Peut-être que ton allergie a diminué avec le temps. (Je posais la question, parce-que ma femme a eu les mêmes symptômes, avec une dernière réaction en oedème de Quincke, il était plus que temps qu'elle entame un traitement vis à vis des piqures de guêpes, ça a duré quelques années. Entretemps, on partait à moto avec une piqure d'adrénaline et de la ventoline, au cas ou....)francois62 a écrit:
Pour répondre a une autre question, je ne me suis jamais fait désensibiliser, et cela m'inquiète jour après jour un peu plus. Les médecins m'avaient demandé de partir avec une dose d'antihistaminique. Et je ne l'ai jamais fait. Quand on est jeune.....
Francesco
Re: Ma R80G/S de 1986
Je viens de relire ces récits depuis le début, c'est chouette de voyager confiné !
Francesco
Re: Ma R80G/S de 1986
Depuis mon retour de Turquie, j’ai dû m’occuper sérieusement de la moto !
En effet, septembre 1988, ça fuit au niveau du joint de palier, également les joints spi de boite de vitesse, et je n’ai plus de voyant de point mort depuis quelques centaines de kilomètres.
Direction Arcueil Motor pour y laisser la modique somme de 1214 francs et 55 centimes de l’époque. La moto totalise 50 300 kilomètres.
2944 kilomètres plus tard, je change également l’huile de fourche et les joints spi qui fuient depuis peu. Décidément c’est l’année des fuites !
Et enfin pour terminer l’année, quelques jours avant Noël, panne d’allumage et problème de carburation à 54 600 kilomètres. Changement bobine, des membranes de carbu et anti parasites. Bref 2115 Francs partis dans les caisses d’Arcueil Motor ...
Finalement en Janvier 1989, la moto fête ses trois ans avec 55 000 kilomètres au compteur.
Beaucoup de souvenirs impérissables mais aussi finalement pas mal de petits pépins !
Je ne regrette toujours pas mon choix, mais l’affaire coûte cher.
Et pour ceux qui connaissent bien les r80G/S, l’aiguille du compteur de vitesse commence à gigoter quand je roule. L’indication du taux de vitesse devient aléatoire avec son aiguille qui évolue à plus ou moins 20 kilomètres par heure autour de la vitesse réelle.
Je me renseigne sur une éventuelle réparation, et l’on me répond qu’il n’y a rien à faire. (ce qui est faux mais je le découvrirai 28 ans plus tard en Afrique avec le même genre de problème sur r80G/S de madame)
Seul remède acheter un nouveau compteur de vitesse.
Vu le prix, cela attendra donc encore un peu comme le fameux commodo cassé au Canada….
En effet, septembre 1988, ça fuit au niveau du joint de palier, également les joints spi de boite de vitesse, et je n’ai plus de voyant de point mort depuis quelques centaines de kilomètres.
Direction Arcueil Motor pour y laisser la modique somme de 1214 francs et 55 centimes de l’époque. La moto totalise 50 300 kilomètres.
2944 kilomètres plus tard, je change également l’huile de fourche et les joints spi qui fuient depuis peu. Décidément c’est l’année des fuites !
Et enfin pour terminer l’année, quelques jours avant Noël, panne d’allumage et problème de carburation à 54 600 kilomètres. Changement bobine, des membranes de carbu et anti parasites. Bref 2115 Francs partis dans les caisses d’Arcueil Motor ...
Finalement en Janvier 1989, la moto fête ses trois ans avec 55 000 kilomètres au compteur.
Beaucoup de souvenirs impérissables mais aussi finalement pas mal de petits pépins !
Je ne regrette toujours pas mon choix, mais l’affaire coûte cher.
Et pour ceux qui connaissent bien les r80G/S, l’aiguille du compteur de vitesse commence à gigoter quand je roule. L’indication du taux de vitesse devient aléatoire avec son aiguille qui évolue à plus ou moins 20 kilomètres par heure autour de la vitesse réelle.
Je me renseigne sur une éventuelle réparation, et l’on me répond qu’il n’y a rien à faire. (ce qui est faux mais je le découvrirai 28 ans plus tard en Afrique avec le même genre de problème sur r80G/S de madame)
Seul remède acheter un nouveau compteur de vitesse.
Vu le prix, cela attendra donc encore un peu comme le fameux commodo cassé au Canada….
francois62
Re: Ma R80G/S de 1986
Merci pour vos remarques.
Il faut faire attention aux allergies. Ici en Afrique du Sud, et depuis mon arrivée il y a 6 ans, j'ai dû combattre de multiples allergies, respiratoires ou dermatologiques. J'ai même une fois fini aux urgences à 01h00 du matin, on aurait cru elephant man ! Heureusement nous sommes prêts de Johannesbourg. Comme avait dit l'urgentiste, j'avais bien fait de venir.
Depuis je fais extrêmement attention car il y a ici tout un tas d'insecte volant ou rampant dont il faut se méfier et également de la nourriture qui peut ne pas être la meilleure, (d'autant plus que j'aime trainer dans les endroits peu touristiques).
Il me semble qu'avec l’âge, les choses empirent... malheureusement.
No deux r80G/S ayant dû repartir en France car les services des douanes du pays ne les voulaient plus au-delà de deux ans, nous verrons bien les dispositions à prendre quand nous serons de retour en France avant de repartir en voyage.
Bonne continuation à tous.
Il faut faire attention aux allergies. Ici en Afrique du Sud, et depuis mon arrivée il y a 6 ans, j'ai dû combattre de multiples allergies, respiratoires ou dermatologiques. J'ai même une fois fini aux urgences à 01h00 du matin, on aurait cru elephant man ! Heureusement nous sommes prêts de Johannesbourg. Comme avait dit l'urgentiste, j'avais bien fait de venir.
Depuis je fais extrêmement attention car il y a ici tout un tas d'insecte volant ou rampant dont il faut se méfier et également de la nourriture qui peut ne pas être la meilleure, (d'autant plus que j'aime trainer dans les endroits peu touristiques).
Il me semble qu'avec l’âge, les choses empirent... malheureusement.
No deux r80G/S ayant dû repartir en France car les services des douanes du pays ne les voulaient plus au-delà de deux ans, nous verrons bien les dispositions à prendre quand nous serons de retour en France avant de repartir en voyage.
Bonne continuation à tous.
francois62
Re: Ma R80G/S de 1986
Episode 5
Après un voyage en Juillet en Turquie, où finalement il aura fait bien trop chaud, destination cette fois le grand Nord !
On rêve tous de piloter notre moto jusqu’au Cap Nord… Je vais réaliser ce rêve.
Comme à mon habitude, en Mai 1989, je réalise une révision avant mon départ, la révision des 60 000 kilomètres avec un peu d’avance puisque je n’ai que 57 300 kilomètres.
Coût de la révision 1534 francs et 38 centimes.
Mais avec les péripéties des six derniers mois de l’année 1988, je préfère être prudent.
Je casse également ma tirelire pour m’offrir un réservoir 42 litres en kevlar et je bricolerai mon tapis de réservoir Briand pour l’adapter à cette nouvelle forme et dimension. Bien gentiment, les Briand me font parvenir par voie postale, quelques mètres de leur sangle, que je couds avec grande précaution à celles d’origine. Nous voilà parés pour partir.
Début juin 1989 départ.
Nous avons réservé un trajet en bateau au départ de Lubeck pour nous rendre à Helsinki.
Cette fois-ci la moto est bien chargée, avec le nouveau réservoir et les bagages à l’arrière
La montée vers Lubeck se déroule en deux temps sans point majeur à souligner.
Une fois à bord du ferry, nous rencontrons trois autres français (Alain, Eric et Didier) qui voyagent sur deux motos et nous sympathisons.
Bien nous y prend car nous allons les retrouver plusieurs fois au cours du voyage.
Après une journée et deux nuits de traversée, nous arrivons sous un ciel tout gris et bien bas à Helsinki. Nous disons au revoir aux trois français et nous partons de la ville immédiatement pour camper dans un terrain à environ 60 kilomètres.
Le lendemain nous rallions la ville de Lappeenranta, et sur la route nous voyons notre premier accident de « renne ». Il ne faut pas plaisanter. Ces animaux errent un peu partout, et du point de vue de l’administration, le responsable sera toujours l’automobiliste.
Il faut donc faire très attention. La police doit intervenir pour les constats, et les dégâts provoqués par un renne sont loin d’être minime pour les automobiles.
La Finlande est finalement un pays très plat. Complétement recouvert de glace pendant des milliers d’année, les montagnes/collines ont été érodées par les frottements des glaciers. Dans chaque cuvette des lacs, et lorsqu’il y a du soleil, les paysages sont magnifiques.
Nous remontons vers le Nord, et longeons la frontière avec l’Union Soviétique près de Simpele. Du côté Soviétique sont érigées les guérites de surveillance de la frontière. Drôle d’impression. Les arrêts café ne ressemblent en rien avec ceux en France. Tout est extrêmement silencieux. Personne ne s’exprime. Les gens ne sont définitivement pas latins !
Il ne fait toujours pas très beau, et de ce fait, vers notre quête du Cap Nord, nous alternons quelques « Moskit » à prononcer « Moche kit » et nuit sous la tente. Mais à 2 degrés la nuit (près de Sondankyla), nous avons souvent froid en ce début de vacances. Quant aux « Moskit », ce sont de petits chalets de bois à louer. Très petits mais bien isolés, ce sont de petits havres de paix où l’on peut se préparer nos repas et surtout dormir au chaud. C’est aussi l’occasion de se faire des saunas « Made in Finland » chez l’habitant.
La nudité n’est pas vraiment le problème en Finlande ce qui est au début assez déroutant pour les touristes français que nous sommes.
Après la ville de Ruka nous passons le cercle polaire arctique.
Plus au Nord, nous atteignons la bourgade de Juuma, et nous tombons sur nos trois amis français rencontrés sur le bateau. Quel hasard ! Nous allons passer deux journées ensemble, et allons en profiter pour approcher la frontière soviétique. Après l’achat d’une carte détaillée du coin, nous filons vers la frontière. Finalement ce sont des pistes qui nous y conduisent, où le danger principal se révèlera de nouveau être le renne. Cet animal se confond parfaitement avec la couleur du terrain.
Il devient difficile de le déceler s’il ne bouge pas. Par chance il fait beau ce jour-là ce qui rend les choses un peu plus faciles. Après avoir rejoint la barrière nous interdisant le passage, - le no man’s land commence là -, nous stationnons les motos. Puis nous partons randonner sur le chemin qui délimite le No Man’s land jusqu’à une rivière où sont tendus des câbles délimitant l’entrée dans la zone interdite. On ne rigole pas ici en 1989….
De retour à notre camp de base, nous profitons également du sauna, et le lac se substitue à la classique douche…. Il ne reste qu’à plonger !!
Même après une bonne baignade à 12/13 degrés, nos corps fument en y ressortant. Très vivifiant !
Notre périple continue seuls. Nos trois amis français sont partis de leur côté. J’avais souhaité rallier Kirkenes en Norvège à partir de Laponia en Finlande, en sachant que c’était principalement une longue piste, et sans station-service. Je fais donc le plein complet d’essence avant de partir. Nous roulons des heures durant dans la toundra qui s’éclaircit au fur et à mesure de notre progression vers le nord. Les arbres réduisent en taille et en nombre. Les rennes sont plus visibles, même si nous continuons à nous faire peur de temps en temps. Ces foutus animaux ont la fâcheuse tendance à traverser quand nous sommes à leur approche.
Nous arrivons finalement à l’issue d’une très longue journée à la frontière.
Le temps ne semble plus tourner. Il fait jour toutes les nuits déjà depuis notre arrivée en Finlande.
Sous la tente, cela implique de multitudes réveils pendant la nuit, car les rayons du soleil traversent la toile de tente et l’on peut croire qu’il est l’heure de se lever.
Après une nouvelle nuit de camping, la météo s’étant amélioré, nous arrivons sous un grand soleil à Kirkenes, port sur l’océan glacial arctique. De ce port le plus oriental de la Norvège, retranché au fond d’une baie étroite, nous engageons les pourparlers avec les employés pour faire grimper la moto sur l’« Express Côtier ». Cette liaison maritime relie tous les ports de la Norvège au départ d’Oslo, soit du sud au nord et inversement. Il ne s’agit pas à proprement parler d’un ferry, mais plutôt d’un petit bateau sur lequel il est possible d’embarquer quelques voitures et bien sur la moto. Il convient de réserver bien à l’avance, ce que nous avions fait. Mais revenons à notre difficulté. Comment monter la moto à bord alors que le dispositif d’embarquement est spécialement conçu pour les voitures (soit 4 roues) ?
Apres discussions, des câbles seront passés sous la colonne de direction, et à l’arrière dans le système de porte bagages. Et voilà le travail ! La même technique sera utilisée à l’arrivée au port du Cap Nord. Le bateau quitte le port sur une luminosité exceptionnelle, grand soleil, mer calme, couleurs formidables.
Nous assistons alors à une discussion entre deux hommes âgés, le premier est allemand, le second américain ou anglais. Au cours de la discussion, nous comprenons que pendant la seconde guerre mondiale, le premier était affecté à un sous-marin, et basé à Kirkenes ; tandis que le second patrouillait à la sortie de la baie pour couler les sous-marins allemands qui tentaient des sorties. L’allemand parlait de ses copains qui n’ont jamais refait surface dans le coin. L’américain ou l’anglais parlait des siens qui ont sombré ici. En tous les cas, les deux avaient perdu de nombreux camarades. Voilà le triste bilan de la guerre.
Nous n’avons pas pris de cabine sur ce bateau, car le tarif ne nous permettait pas de boucler le budget. Pas facile de dormir quand il fait bien jour. Néanmoins vers 02h00 du matin, sous un beau soleil, nous sombrons tout de même, et un sympathique passager en profite pour « emprunter définitivement » le blouson en cuir de madame. Si cet incident n’est pas la fin du monde en soi, il convient d’approuver qu’au Cap Nord, avec les vents venus d’Arctique la chose est plus grave. Après enregistrement du vol auprès du commandant de bord, un allemand nous propose un blouson en cuir pour terminer le voyage. A la condition de lui renvoyer bien entendu, ce qui sera fait dès le lendemain de notre retour à Paris.
Donc même en Scandinavie, sur un bateau, il faut faire attention !
A l’arrivée au port du Cap, la météo s’est dégradée. Vents violents mais heureusement il ne pleut pas. La moto est descendue comme elle était montée, avec ses câbles.
Puis nous terminons nos derniers kilomètres qui nous séparent du parking à la pointe nord de l’ile, alors que de nombreuses bandes de neige ou de glace entourent la route.
Nous y sommes. Impossible d’aller plus loin sans se mouiller !! Plus loin, les iles Spitzberg, et au-delà l’arctique. Mission accomplie.
Direction Paris maintenant.
Nous descendons vers le port par la route inverse, où nous embarquons sur un vrai ferry cette fois pour nous ramener sur le continent.
Et ensuite dans un froid difficile, nous sillonnons la côte norvégienne.
Les paysages sont grandioses, les torrents tempétueux.
Nous passons voir les peintures rupestres d’Alta dont on dit qu’elles sont vieilles de 5000 ans.
En fin de journée nous visons un camping et découvrons nos trois amis français déjà installés dans un de ces chalets en bois. Nous partageons une nouvelle fois la même petite maison. Economie oblige. Encore une bonne soirée avec beaucoup de bonne humeur.
Le lendemain, ce sera la vraie séparation, car nos amis continuent vers le sud à travers la Norvège et ces fiords, alors que nous obliquerons en arrivant à Narvik, vers la Suède et enfin vers la Finlande de nouveau. Il sera dit cependant que nous nous reverrons à Paris pour partager des photos et les souvenirs. Ne dit-on pas que les voyages, ce sont aussi des rencontres ?
Narvik, haut lieu des combats entre Allemands et les alliés. La ville est dans une sorte de brouillard assez désagréable. Nous n’y restons pas, et prenons la route vers Kiruna en Suède. Il faut passer le col et suivre la voie de chemin de fer qui permettait aux Allemands de sortir le minerai de fer de la région pendant la seconde guerre mondiale. Fort heureusement après le col, les températures sont encore fraiches mais il fait beau. Je n’ai pas fait le plein à Narvik, et suis actuellement à 640 kilomètres en autonomie d’essence, Je commence à m’inquiéter ! c’est la première fois que je tente aussi loin l’expérience. Finalement à l’arrivée dans cette petite ville du nord de la Suède, spécialisée dans l’extraction du minerai, je fais le plein 40 litres ! 810 kilomètres réalisés. A Kiruna, circulent de vieilles voitures américaines. Comme la ville est plutôt petite, et la rue principale courte, il suffit de s’installer en terrasse pour assister au défilé des vieilles américaines. Ce doit être l’activité principale des jeunes dans les environs.
Nous descendons jusqu’à la côte où nous allons camper et franchissons pour la deuxième fois le cercle polaire. Si nous avions déjà essuyé quelques attaques de moustiques, ce n’était rien par rapport à ce qui nous attend. Les maisons en milieu rural disposent de véranda, sans vitre, mais avec des moustiquaires. De petites mouches nous harcellent en permanence, cela ne s’arrête qu’au soir venu, ou s’il pleut ou s’il y a du vent. Pas de chance, il fait désormais très chaud, environ 25 degrés. Nous passons de nouveau la frontière et revenons en Finlande. Nous réussissons même à nous baigner au nord de la mer Baltique à Kemi et y campons. Nous suivons la côte à travers ce pays plat mais en prenant assez souvent des itinéraires alternatifs, ce qui nous conduit à prendre des bacs pour passer les différents lacs. Le revers de la médaille est que la progression est forcément plus longue, mais les décors plus véridiques. Les routes sont parfois goudronnées parfois pas.
Ce pays est vraiment particulier. Il n’y a pas d’énervement, les automobilistes sont extrêmement calmes et extrêmement respectueux du code de la route. Au gré des pistes et des bacs, nous arrivons presqu’au terme de notre voyage, Turku. Ville estudiantine, très suédoise dans l’âme, nous y passons avec grand plaisir deux jours dans un centre d’étudiant qui accueille des touristes peu fortunés pendant l’été. Cela nous permet de découvrir la ville sans prendre la moto.
Et puis c’est le retour à Helsinki où nous y passerons également deux jours à découvrir la ville, extrêmement propre et bien organisée.
Architecture très proche du style soviétique, bâtiments austères, mais diablement efficaces. Assez facile d’y trouver sa place même si les habitants ne sont pas bavards.
Traversée maritime ensuite jusqu’à Lubeck où nous arrivons plus vite que nous le pensions, car nous sommes en pleine saison et le bateau doit faire plus de rotation pour répondre aux besoins des touristes. Un peu déçu car nous avions pris une cabine privée pour le retour en pensant y passer deux nuits !! Finalement, à l’annonce de l’arrivée au port, il nous faut faire les bagages au plus vite et descendre au parking moto pour le débarquement.
Comme nous avons finalement une journée d’avance, nous nous arrêtons chez un de mes amis allemands rencontrés pendant mon service militaire, Christophe, et nous, profitons de ce délai non prévu pour visiter la ville d’Hambourg.
Et comme toutes les bonnes choses ont une fin, il nous faut remonter sur la moto pour avaler les presque 1000 kilomètres qui nous séparent de la maison. Pas très passionnant mais il faut le faire.
Il pleuvra malheureusement pendant toute la durée du retour.
A rouler sur ces autoroutes sans fin, nous décidons tout de même de terminer le trajet, car mouillés pour être mouillés, autant rentrer à la maison et tout sécher correctement.
Nous arrivons vers 22 heures à Paris. Fin du voyage.
Côté moto, tout s’est bien passé. Pas de crevaison bien que les pistes fussent nombreuses mais généralement bien stabilisées. Aucun souci mécanique, même pas une seule fuite….
La moto totalise 64 500 kilomètres au retour.
Je suis très content du réservoir, car il m’apporte davantage d’autonomie, mais surtout il rétablit très correctement l’assiette de la moto par rapport au poids de madame et des bagages à l’arrière. Même si la garde au sol est moins importante, la direction est plus stable en duo, chargés.
Il ne reste plus qu’à tout ranger en vue d’un prochain voyage.
Mais nous sommes déjà en juillet de l’année 1989, on se prépare au bi centenaire de la révolution française. Les allemands que nous avions rencontrés pendant notre voyage en Turquie vont venir passer ces quelques jours de fête avec nous sur Paris, avec pour clou du spectacle, la parade sur les Champs Élysées. On va en profiter pour évoquer un prochain voyage…..
Après un voyage en Juillet en Turquie, où finalement il aura fait bien trop chaud, destination cette fois le grand Nord !
On rêve tous de piloter notre moto jusqu’au Cap Nord… Je vais réaliser ce rêve.
Comme à mon habitude, en Mai 1989, je réalise une révision avant mon départ, la révision des 60 000 kilomètres avec un peu d’avance puisque je n’ai que 57 300 kilomètres.
Coût de la révision 1534 francs et 38 centimes.
Mais avec les péripéties des six derniers mois de l’année 1988, je préfère être prudent.
Je casse également ma tirelire pour m’offrir un réservoir 42 litres en kevlar et je bricolerai mon tapis de réservoir Briand pour l’adapter à cette nouvelle forme et dimension. Bien gentiment, les Briand me font parvenir par voie postale, quelques mètres de leur sangle, que je couds avec grande précaution à celles d’origine. Nous voilà parés pour partir.
Début juin 1989 départ.
Nous avons réservé un trajet en bateau au départ de Lubeck pour nous rendre à Helsinki.
Cette fois-ci la moto est bien chargée, avec le nouveau réservoir et les bagages à l’arrière
La montée vers Lubeck se déroule en deux temps sans point majeur à souligner.
Une fois à bord du ferry, nous rencontrons trois autres français (Alain, Eric et Didier) qui voyagent sur deux motos et nous sympathisons.
Bien nous y prend car nous allons les retrouver plusieurs fois au cours du voyage.
Après une journée et deux nuits de traversée, nous arrivons sous un ciel tout gris et bien bas à Helsinki. Nous disons au revoir aux trois français et nous partons de la ville immédiatement pour camper dans un terrain à environ 60 kilomètres.
Le lendemain nous rallions la ville de Lappeenranta, et sur la route nous voyons notre premier accident de « renne ». Il ne faut pas plaisanter. Ces animaux errent un peu partout, et du point de vue de l’administration, le responsable sera toujours l’automobiliste.
Il faut donc faire très attention. La police doit intervenir pour les constats, et les dégâts provoqués par un renne sont loin d’être minime pour les automobiles.
La Finlande est finalement un pays très plat. Complétement recouvert de glace pendant des milliers d’année, les montagnes/collines ont été érodées par les frottements des glaciers. Dans chaque cuvette des lacs, et lorsqu’il y a du soleil, les paysages sont magnifiques.
Nous remontons vers le Nord, et longeons la frontière avec l’Union Soviétique près de Simpele. Du côté Soviétique sont érigées les guérites de surveillance de la frontière. Drôle d’impression. Les arrêts café ne ressemblent en rien avec ceux en France. Tout est extrêmement silencieux. Personne ne s’exprime. Les gens ne sont définitivement pas latins !
Il ne fait toujours pas très beau, et de ce fait, vers notre quête du Cap Nord, nous alternons quelques « Moskit » à prononcer « Moche kit » et nuit sous la tente. Mais à 2 degrés la nuit (près de Sondankyla), nous avons souvent froid en ce début de vacances. Quant aux « Moskit », ce sont de petits chalets de bois à louer. Très petits mais bien isolés, ce sont de petits havres de paix où l’on peut se préparer nos repas et surtout dormir au chaud. C’est aussi l’occasion de se faire des saunas « Made in Finland » chez l’habitant.
La nudité n’est pas vraiment le problème en Finlande ce qui est au début assez déroutant pour les touristes français que nous sommes.
Après la ville de Ruka nous passons le cercle polaire arctique.
Plus au Nord, nous atteignons la bourgade de Juuma, et nous tombons sur nos trois amis français rencontrés sur le bateau. Quel hasard ! Nous allons passer deux journées ensemble, et allons en profiter pour approcher la frontière soviétique. Après l’achat d’une carte détaillée du coin, nous filons vers la frontière. Finalement ce sont des pistes qui nous y conduisent, où le danger principal se révèlera de nouveau être le renne. Cet animal se confond parfaitement avec la couleur du terrain.
Il devient difficile de le déceler s’il ne bouge pas. Par chance il fait beau ce jour-là ce qui rend les choses un peu plus faciles. Après avoir rejoint la barrière nous interdisant le passage, - le no man’s land commence là -, nous stationnons les motos. Puis nous partons randonner sur le chemin qui délimite le No Man’s land jusqu’à une rivière où sont tendus des câbles délimitant l’entrée dans la zone interdite. On ne rigole pas ici en 1989….
De retour à notre camp de base, nous profitons également du sauna, et le lac se substitue à la classique douche…. Il ne reste qu’à plonger !!
Même après une bonne baignade à 12/13 degrés, nos corps fument en y ressortant. Très vivifiant !
Notre périple continue seuls. Nos trois amis français sont partis de leur côté. J’avais souhaité rallier Kirkenes en Norvège à partir de Laponia en Finlande, en sachant que c’était principalement une longue piste, et sans station-service. Je fais donc le plein complet d’essence avant de partir. Nous roulons des heures durant dans la toundra qui s’éclaircit au fur et à mesure de notre progression vers le nord. Les arbres réduisent en taille et en nombre. Les rennes sont plus visibles, même si nous continuons à nous faire peur de temps en temps. Ces foutus animaux ont la fâcheuse tendance à traverser quand nous sommes à leur approche.
Nous arrivons finalement à l’issue d’une très longue journée à la frontière.
Le temps ne semble plus tourner. Il fait jour toutes les nuits déjà depuis notre arrivée en Finlande.
Sous la tente, cela implique de multitudes réveils pendant la nuit, car les rayons du soleil traversent la toile de tente et l’on peut croire qu’il est l’heure de se lever.
Après une nouvelle nuit de camping, la météo s’étant amélioré, nous arrivons sous un grand soleil à Kirkenes, port sur l’océan glacial arctique. De ce port le plus oriental de la Norvège, retranché au fond d’une baie étroite, nous engageons les pourparlers avec les employés pour faire grimper la moto sur l’« Express Côtier ». Cette liaison maritime relie tous les ports de la Norvège au départ d’Oslo, soit du sud au nord et inversement. Il ne s’agit pas à proprement parler d’un ferry, mais plutôt d’un petit bateau sur lequel il est possible d’embarquer quelques voitures et bien sur la moto. Il convient de réserver bien à l’avance, ce que nous avions fait. Mais revenons à notre difficulté. Comment monter la moto à bord alors que le dispositif d’embarquement est spécialement conçu pour les voitures (soit 4 roues) ?
Apres discussions, des câbles seront passés sous la colonne de direction, et à l’arrière dans le système de porte bagages. Et voilà le travail ! La même technique sera utilisée à l’arrivée au port du Cap Nord. Le bateau quitte le port sur une luminosité exceptionnelle, grand soleil, mer calme, couleurs formidables.
Nous assistons alors à une discussion entre deux hommes âgés, le premier est allemand, le second américain ou anglais. Au cours de la discussion, nous comprenons que pendant la seconde guerre mondiale, le premier était affecté à un sous-marin, et basé à Kirkenes ; tandis que le second patrouillait à la sortie de la baie pour couler les sous-marins allemands qui tentaient des sorties. L’allemand parlait de ses copains qui n’ont jamais refait surface dans le coin. L’américain ou l’anglais parlait des siens qui ont sombré ici. En tous les cas, les deux avaient perdu de nombreux camarades. Voilà le triste bilan de la guerre.
Nous n’avons pas pris de cabine sur ce bateau, car le tarif ne nous permettait pas de boucler le budget. Pas facile de dormir quand il fait bien jour. Néanmoins vers 02h00 du matin, sous un beau soleil, nous sombrons tout de même, et un sympathique passager en profite pour « emprunter définitivement » le blouson en cuir de madame. Si cet incident n’est pas la fin du monde en soi, il convient d’approuver qu’au Cap Nord, avec les vents venus d’Arctique la chose est plus grave. Après enregistrement du vol auprès du commandant de bord, un allemand nous propose un blouson en cuir pour terminer le voyage. A la condition de lui renvoyer bien entendu, ce qui sera fait dès le lendemain de notre retour à Paris.
Donc même en Scandinavie, sur un bateau, il faut faire attention !
A l’arrivée au port du Cap, la météo s’est dégradée. Vents violents mais heureusement il ne pleut pas. La moto est descendue comme elle était montée, avec ses câbles.
Puis nous terminons nos derniers kilomètres qui nous séparent du parking à la pointe nord de l’ile, alors que de nombreuses bandes de neige ou de glace entourent la route.
Nous y sommes. Impossible d’aller plus loin sans se mouiller !! Plus loin, les iles Spitzberg, et au-delà l’arctique. Mission accomplie.
Direction Paris maintenant.
Nous descendons vers le port par la route inverse, où nous embarquons sur un vrai ferry cette fois pour nous ramener sur le continent.
Et ensuite dans un froid difficile, nous sillonnons la côte norvégienne.
Les paysages sont grandioses, les torrents tempétueux.
Nous passons voir les peintures rupestres d’Alta dont on dit qu’elles sont vieilles de 5000 ans.
En fin de journée nous visons un camping et découvrons nos trois amis français déjà installés dans un de ces chalets en bois. Nous partageons une nouvelle fois la même petite maison. Economie oblige. Encore une bonne soirée avec beaucoup de bonne humeur.
Le lendemain, ce sera la vraie séparation, car nos amis continuent vers le sud à travers la Norvège et ces fiords, alors que nous obliquerons en arrivant à Narvik, vers la Suède et enfin vers la Finlande de nouveau. Il sera dit cependant que nous nous reverrons à Paris pour partager des photos et les souvenirs. Ne dit-on pas que les voyages, ce sont aussi des rencontres ?
Narvik, haut lieu des combats entre Allemands et les alliés. La ville est dans une sorte de brouillard assez désagréable. Nous n’y restons pas, et prenons la route vers Kiruna en Suède. Il faut passer le col et suivre la voie de chemin de fer qui permettait aux Allemands de sortir le minerai de fer de la région pendant la seconde guerre mondiale. Fort heureusement après le col, les températures sont encore fraiches mais il fait beau. Je n’ai pas fait le plein à Narvik, et suis actuellement à 640 kilomètres en autonomie d’essence, Je commence à m’inquiéter ! c’est la première fois que je tente aussi loin l’expérience. Finalement à l’arrivée dans cette petite ville du nord de la Suède, spécialisée dans l’extraction du minerai, je fais le plein 40 litres ! 810 kilomètres réalisés. A Kiruna, circulent de vieilles voitures américaines. Comme la ville est plutôt petite, et la rue principale courte, il suffit de s’installer en terrasse pour assister au défilé des vieilles américaines. Ce doit être l’activité principale des jeunes dans les environs.
Nous descendons jusqu’à la côte où nous allons camper et franchissons pour la deuxième fois le cercle polaire. Si nous avions déjà essuyé quelques attaques de moustiques, ce n’était rien par rapport à ce qui nous attend. Les maisons en milieu rural disposent de véranda, sans vitre, mais avec des moustiquaires. De petites mouches nous harcellent en permanence, cela ne s’arrête qu’au soir venu, ou s’il pleut ou s’il y a du vent. Pas de chance, il fait désormais très chaud, environ 25 degrés. Nous passons de nouveau la frontière et revenons en Finlande. Nous réussissons même à nous baigner au nord de la mer Baltique à Kemi et y campons. Nous suivons la côte à travers ce pays plat mais en prenant assez souvent des itinéraires alternatifs, ce qui nous conduit à prendre des bacs pour passer les différents lacs. Le revers de la médaille est que la progression est forcément plus longue, mais les décors plus véridiques. Les routes sont parfois goudronnées parfois pas.
Ce pays est vraiment particulier. Il n’y a pas d’énervement, les automobilistes sont extrêmement calmes et extrêmement respectueux du code de la route. Au gré des pistes et des bacs, nous arrivons presqu’au terme de notre voyage, Turku. Ville estudiantine, très suédoise dans l’âme, nous y passons avec grand plaisir deux jours dans un centre d’étudiant qui accueille des touristes peu fortunés pendant l’été. Cela nous permet de découvrir la ville sans prendre la moto.
Et puis c’est le retour à Helsinki où nous y passerons également deux jours à découvrir la ville, extrêmement propre et bien organisée.
Architecture très proche du style soviétique, bâtiments austères, mais diablement efficaces. Assez facile d’y trouver sa place même si les habitants ne sont pas bavards.
Traversée maritime ensuite jusqu’à Lubeck où nous arrivons plus vite que nous le pensions, car nous sommes en pleine saison et le bateau doit faire plus de rotation pour répondre aux besoins des touristes. Un peu déçu car nous avions pris une cabine privée pour le retour en pensant y passer deux nuits !! Finalement, à l’annonce de l’arrivée au port, il nous faut faire les bagages au plus vite et descendre au parking moto pour le débarquement.
Comme nous avons finalement une journée d’avance, nous nous arrêtons chez un de mes amis allemands rencontrés pendant mon service militaire, Christophe, et nous, profitons de ce délai non prévu pour visiter la ville d’Hambourg.
Et comme toutes les bonnes choses ont une fin, il nous faut remonter sur la moto pour avaler les presque 1000 kilomètres qui nous séparent de la maison. Pas très passionnant mais il faut le faire.
Il pleuvra malheureusement pendant toute la durée du retour.
A rouler sur ces autoroutes sans fin, nous décidons tout de même de terminer le trajet, car mouillés pour être mouillés, autant rentrer à la maison et tout sécher correctement.
Nous arrivons vers 22 heures à Paris. Fin du voyage.
Côté moto, tout s’est bien passé. Pas de crevaison bien que les pistes fussent nombreuses mais généralement bien stabilisées. Aucun souci mécanique, même pas une seule fuite….
La moto totalise 64 500 kilomètres au retour.
Je suis très content du réservoir, car il m’apporte davantage d’autonomie, mais surtout il rétablit très correctement l’assiette de la moto par rapport au poids de madame et des bagages à l’arrière. Même si la garde au sol est moins importante, la direction est plus stable en duo, chargés.
Il ne reste plus qu’à tout ranger en vue d’un prochain voyage.
Mais nous sommes déjà en juillet de l’année 1989, on se prépare au bi centenaire de la révolution française. Les allemands que nous avions rencontrés pendant notre voyage en Turquie vont venir passer ces quelques jours de fête avec nous sur Paris, avec pour clou du spectacle, la parade sur les Champs Élysées. On va en profiter pour évoquer un prochain voyage…..
Dernière édition par francois62 le Lun 28 Déc 2020 - 17:00, édité 2 fois
francois62
Re: Ma R80G/S de 1986
Juillet 1989, le voyage dans le Grand Nord est derrière moi.
Il nous reste à attendre le prochain qui, cette fois est encore plus ambitieux !
D’ici là, de retour de la Scandinavie, j’offre à ma r80G/S une nouvelle révision
le 13 Juillet 1989 pour un montant de 873 francs et 75 centimes. La seule intervention au-delà de la revision normale sera le changement du contacteur de point mort qui a une sacrée tendance sur cette moto à ne plus s’allumer régulièrement.
En juin 1990, au cours de l’une de mes promenades en Europe, le silencieux arrière s’éventre sur son côté gauche. Un trou d’environ 5 centimètres permet aux gaz brûlants de l’échappement de partir directement ... sur la paroi de la valise …qui va donc fondre.
Ce silencieux aura donc tenu environ 70 000 kilomètres. Il avait complétement rouillé, et il se formait depuis quelques mois de petites éventrations sur le côté exterieur. Bilan de l’opération, 1594 francs, prix à l’époque du nouveau silencieux BMW.
Je répare avec mon père la valise gauche. Le trou est comblé avec de la fibre de verre. Je n’ai d’ailleurs jamais peint cette partie réparée, et je me souviens à chaque fois de cette anecdote lorsque je prépare mes bagages pour une nouvelle aventure. Aujourd’hui, l’âge de la moto avançant, cette valise gauche est remplie de pièces de rechange, d’huile, de chambres à air, de démontes pneus etc …
En Octobre 1990, je fais réviser de nouveau la moto qui totalise 76300 kilomètres, et je fais changer l’embrayage et la tige d’embrayage ainsi que le piston de butée.
Au cours de l’été, j’avais été percuté par l’arrière à un stop (que bon citoyen que j’étais et que je suis encore) que j’avais marqué conformément à la réglementation du code de la route, mais que la jeune personne derrière moi en voiture n’envisageait de marquer. Je me souviens avoir traversé la nationale, sans chuter et sans percuter de voiture – OUF !!! Mais cette affaire avait conduit au fur et à mesure à une dureté de plus en plus nette au débrayage. Où etait la relation de cause a effet? je ne l’ai jamais sue.
Moralité, entre la révision, la réparation adhoc, le remplacement du joint de culasse gauche (eh oui, ca fuit tout le temps ces choses là, et ca ne sera pas la dernière fois) et le changement de l’embrayage, me voila rendu à 5528 francs et 06 centimes.
Fin Novembre 1990, j’achète quelques pièces de rechange telles que bougies, câble gaz, filtres essence, fusibles, lampe H4, lampe clignotant, filtre à air et chambres à air.
De manière totalement inconsidérée, je m’aperçois que je me suis promené pendant 76 300 kilomètres sans jamais emporter dans mes bagages ni chambres à air, ni rustines … un bon dieu vieillait donc sur moi jusque là, mais cela ne sera pas le cas du prochain voyage qui doit durer trois mois et qui consiste à partir de Paris pour rejoindre Monbasa en Tanzanie….
Il nous reste à attendre le prochain qui, cette fois est encore plus ambitieux !
D’ici là, de retour de la Scandinavie, j’offre à ma r80G/S une nouvelle révision
le 13 Juillet 1989 pour un montant de 873 francs et 75 centimes. La seule intervention au-delà de la revision normale sera le changement du contacteur de point mort qui a une sacrée tendance sur cette moto à ne plus s’allumer régulièrement.
En juin 1990, au cours de l’une de mes promenades en Europe, le silencieux arrière s’éventre sur son côté gauche. Un trou d’environ 5 centimètres permet aux gaz brûlants de l’échappement de partir directement ... sur la paroi de la valise …qui va donc fondre.
Ce silencieux aura donc tenu environ 70 000 kilomètres. Il avait complétement rouillé, et il se formait depuis quelques mois de petites éventrations sur le côté exterieur. Bilan de l’opération, 1594 francs, prix à l’époque du nouveau silencieux BMW.
Je répare avec mon père la valise gauche. Le trou est comblé avec de la fibre de verre. Je n’ai d’ailleurs jamais peint cette partie réparée, et je me souviens à chaque fois de cette anecdote lorsque je prépare mes bagages pour une nouvelle aventure. Aujourd’hui, l’âge de la moto avançant, cette valise gauche est remplie de pièces de rechange, d’huile, de chambres à air, de démontes pneus etc …
En Octobre 1990, je fais réviser de nouveau la moto qui totalise 76300 kilomètres, et je fais changer l’embrayage et la tige d’embrayage ainsi que le piston de butée.
Au cours de l’été, j’avais été percuté par l’arrière à un stop (que bon citoyen que j’étais et que je suis encore) que j’avais marqué conformément à la réglementation du code de la route, mais que la jeune personne derrière moi en voiture n’envisageait de marquer. Je me souviens avoir traversé la nationale, sans chuter et sans percuter de voiture – OUF !!! Mais cette affaire avait conduit au fur et à mesure à une dureté de plus en plus nette au débrayage. Où etait la relation de cause a effet? je ne l’ai jamais sue.
Moralité, entre la révision, la réparation adhoc, le remplacement du joint de culasse gauche (eh oui, ca fuit tout le temps ces choses là, et ca ne sera pas la dernière fois) et le changement de l’embrayage, me voila rendu à 5528 francs et 06 centimes.
Fin Novembre 1990, j’achète quelques pièces de rechange telles que bougies, câble gaz, filtres essence, fusibles, lampe H4, lampe clignotant, filtre à air et chambres à air.
De manière totalement inconsidérée, je m’aperçois que je me suis promené pendant 76 300 kilomètres sans jamais emporter dans mes bagages ni chambres à air, ni rustines … un bon dieu vieillait donc sur moi jusque là, mais cela ne sera pas le cas du prochain voyage qui doit durer trois mois et qui consiste à partir de Paris pour rejoindre Monbasa en Tanzanie….
francois62
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