Ma R80G/S de 1986
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Re: Ma R80G/S de 1986
Episode 21 La Namibie
Nous arrivons au poste de frontière Buitepos après environ quatre heures de route sous un soleil ardent. A une de nos pauses sous un des rares arbres du parcours, nous découvrons un petit passager clandestin d’une forme extrêmement inhabituelle.
Cet animal vole. A force d'être pris en photo, il a décollé devant nous.
Le passage de la frontière se fait en un temps record. Nous payons là encore une taxe pour les routes mais à part cela, rien d’autre. Les personnels sont très professionnels. Processus efficace des deux côtés. Tamponnement des carnets de passage.
Puis la route est toute droite jusqu’à Gobabis (à prononcer Robabis).
Après une première tentative dans un hôtel dans la nature mais bien au-delà de notre budget, puis un second abordable mais complet, nous sommes aidés dans notre recherche par le personnel de la réception de l’hôtel qui nous réserve une chambre dans un autre à l’ouest de la ville. Nous y arrivons vers 17H00, ce qui est anormalement tard pour nous, mais il n’y avait pas beaucoup d’autres options. Les derniers cent dix kilomètres de la journée furent bien longs.
Nous restons deux nuits car nous souhaitons acheter une carte SIM en ville. Mais dimanche oblige, les bureaux du fournisseur d’accès sont fermés. Nous en profitons pour nous rendre en ville à pied et en profitons pour repérer la boutique.
Grâce au WIFI de l’hôtel, nous réservons un AirB&B à Windhoek, la capitale pour plusieurs nuits car il faut régler ce problème de fuite d’huile pour Claudie, et faire nos premières vidanges de notre voyage après celle de Johannesbourg.
Le lundi nous achetons donc notre carte SIM, et une fois fait, nous partons vers Windhoek. De nouveau les lignes droites se succèdent. Parfois avec des panneaux indiquant la présence de phacochères, panneaux absolument véridiques puisque nous voyons ces braves bêtes un peu partout sur la route.
Puis c’est la capitale. Avec l’aide du téléphone de Claudie, je me repère dans les successions d’avenue, et nous trouvons notre logement. Les gens sont particulièrement sympathiques, et tous veulent savoir d’où nous venons et où nous allons, etc…
Nous passons cinq jours à Windhoek. Le choix de notre logement s’est porté sur sa proximité avec le garage BMW. Dreyer, jeune chef de l’atelier, de trente ans me rassure sur sa capacité à résoudre le problème et prend en charge la moto de Claudie immédiatement. Nous gardons la mienne pour pouvoir circuler et en profiter pour trouver un coiffeur. Voilà typiquement une chose simple mais ardue à trouver. Au-delà de la coupe classique garçon pour moi, il faut aussi trouver un coiffeur dame pour Claudie.
Le lendemain nous passons au garage. Finalement la fuite à laquelle je pensais en est une autre. C’est le joint torique qui permet l’entrainement de l’alternateur qui a lâché. Dreyer me montre l’alternateur démonté et il procède au moment de notre visite au nettoyage de l’intérieur du couvercle avant, ainsi que les spires de l’alternateur. Nous aurons fait trois mille cinq cents kilomètres avec cette fuite, sans dommage sur le fonctionnement de la moto. Vraiment robustes ces r80G/S !
Nous permutons les motos le troisième jour. Dreyer resserre le boulon au sommet du tube de fourche, nettoie la boite de vitesse mais à ma demande n’a pas changé le joint spi du kick car le niveau de boite ne change pas. Par contre je récupère un peu d’huile de boite car on ne sait jamais.
Dreyer a procédé à la vidange moteur sur les deux motos, et au nettoyage des filtres à air ce qui sur la mienne nécessite de lever le réservoir de quarante-deux litres pour sortir la caissette du filtre à air. Point qui reviendra à la surface par la suite quelques mois plus tard.
Dans le même temps, nous avons rendu visite à l’ambassade de Zambie pour lancer la demande de visa. Des gens une nouvelle fois fort sympathiques nous aident à la constitution du dossier. Nous payons nos demandes de Visa, et nous prolongeons de deux jours notre séjour à Windhoek pour récupérer nos passeports avec les visas.
Puis c’est le départ. Comme nous connaissons déjà assez bien la Namibie, nous optons pour partir directement vers la côte et la ville de Walvis Bay car nous n’avions pas pu faire toutes les activités lors de notre dernier passage. Avant cela, nous avons réservé dans un camping près de Usakos à mi-chemin. Ce camping niché dans un coin perdu s’atteint par une piste bien large, mais aussi ponctuée de quelques paquets de sable qu’il faut négocier avec attention.
Les couleurs sont magnifiques, l’endroit est désert. Puis nous quittons la piste par un chemin de terre qui grimpe dans les collines environnantes. La partie est plus trial. Bien que nos motos soient bien chargées, Claudie s’en sort admirablement bien, et nous nous installons là pour trois nuits. A part le couple d’employé gérant le camping, nous sommes les seuls dans les environs. Nous en profitons pour faire quelques marches et faire des photos de cet endroit perdu.
Le matin du départ, Claudie démarre sa moto, et m’interpelle immédiatement par interphone. Sa moto ne tourne pas « rond ». Je coupe la mienne, et vient écouter. Effectivement, le moteur ne tourne pas comme d’habitude. Je tire à fond le starter, la moto s’étouffe. Je replace en position normale le starter, Claudie redémarre et la moto tourne à nouveau correctement. Nous partons et au cours des premiers kilomètres de chemins puis de pistes, je me dis qu’il me faudra regarder cela d’un peu plus près à Walvis Bay. Au cours de cette matinée, et les quelques deux cent kilomètres, le paysage change profondément. Partis au milieu de prairies jaunâtres et entourés de collines, nous traversons tout d’abord une zone de brousse de petite taille, puis tout devient rabougri pour finir enfin par des immensités de sable. La température s’abaisse drastiquement à l’approche de la côte. Nous avions chaud, il fait désormais frais à notre arrivée dans les environs de Swapkopmund. Le vent en provenance de l’Atlantique et l’Antarctique est particulièrement froid. Nous sommes début Septembre et par conséquent ce n’est que la fin de l’hiver ici. Après quelques photos souvenirs au bord de la mer, et un déjeuner dans une baraque à frites (comme on dit dans le nord de la France), nous effectuons les derniers kilomètres pour rejoindre notre auberge de jeunesse à Walvis Bay. Entre Swapkopmund et Walvis Bay, la route longe la côte, et nous roulons souvent entre dunes à gauche et océan à droite, juste suffisamment de place pour la route. Le vent qui était fort déjà à Swapkopmund se renforce, et il n’est pas rare de trouver du sable sur la chaussée.
Nous passons quatre jours à Walvis bay. Entre autres, nous faisons une sortie à Sandwich Harbour, un port aujourd’hui abandonné suite à la modification du littoral, autrefois occupé par une poignée de familles. Nous faisons une sortie bateau qui nous conduit au plus près des flamants roses, pélicans, otaries, dauphins, et baleines. Que la nature est belle et que les otaries sentent mauvais ! Nous délaissons nos deux roues pour partir en quad pour une sortie à thème historique et géographique dans les dunes, dunes qui ont remplacé une flore et faune abondantes il y a quelques centaines d’années. Nous retrouvons au hasard des descentes des dunes, des cimetières, où les cercueils encore visibles recèlent le squelette de leur occupant, mais aussi nous découvrons les empreintes d’éléphants, girafes et aussi traces de pieds d’autochtones. Tout cela en plein milieu du désert de sable. Ces zones se recouvrent et réapparaissent au gré des mouvements de dunes.
Mais avant cette dernière sortie, j’ai démarré la moto de Claudie. Après deux minutes de fonctionnement, le moteur s’est coupé de lui-même. Le disfonctionnement constaté à Usakos n’était pas une simple vue de l’esprit.
Je passe ma main sous le réservoir Paris Dakar, et tapote comme je peux les fiches des antiparasites. Je sens l’un des antiparasites un peu lâche. Je retire sur le champ le réservoir, et ausculte avec plus d’attention la bobine. Je constate en effet que l’antiparasite droit est sorti de son orifice, et n’est que légèrement en contact. Je vérifie la partie cuivre de l’antiparasite. Il est un peu écrasé. J’écarte très légèrement les parties cuivrées, et enfiche à nouveau l’antiparasite dans la bobine. Maintenant il tient bien. Une fois le réservoir remonté, le moteur démarre dès la sollicitation sur le bouton du démarreur. Voilà un problème de réglé. Les vibrations de la piste avaient dû avoir raison de l’enfichage timide dans la bobine.
Puis c’est le départ pour la colonie d’otaries de Cape Cross, le cap de la croix, croix qui fut érigée en 1486 par le premier navigateur européen à descendre si loin au sud. Pour ce faire, il faut remonter vers le nord et passer à nouveau par Swapkopmund puis Henties Bay. Ensuite c’est une route de sel qui nous conduit à travers un paysage de désolation jusqu’au cap en question. Soixante kilomètres de piste dure comme du goudron, agrémentée de panneau indiquant la présence de chacal.
Après la visite du site, nous repartons, toujours dans la fraicheur vers Henties Bay, où nous logeons pour la nuit. Le lendemain est une grosse journée. Nous commençons par acheter de quoi préparer un petit sandwich pour la route. Il n’y a absolument rien sur les cent trente kilomètres de piste avant notre destination « Uis ». Pour notre malchance, cette belle piste est en réfection ou plutôt en modification et le tarmac grignote jour après jour un peu plus de kilomètres. La conséquence de tout cela est que la piste est dans un état lamentable. Pire, de multiples déviations nous poussent dans des secteurs encore plus compliqués à franchir. Le bon côté des choses, est que nous y faisons tout de même de belles photos.
Nous allons toutefois avoir une sueur froide au cours de cette journée. Alors que nous sommes arrêtés pour une de ces fameuses photos, quand Claudie appuie sur le bouton du démarreur pour repartir, rien ne se passe. Je vérifie. Le niveau de batterie est bon, nous sommes au point mort. Je tente un nouveau démarrage en débrayant, mais rien à faire. Nous voilà bien. Au milieu de la piste, au milieu de rien. Et du sable partout. Mais le bon dieu est avec nous, après quelques minutes d’angoisse, lors d’une énième tentative, le démarreur tourne, le moteur démarre. Ouf ! Ni une ni deux, nous voilà partis, avec pour objectif de ne plus couper le moteur avant l’arrivée à notre camp. Nous y arrivons sans encombre en milieu d’après-midi.
Aussitôt les motos déchargées, je me mets au démontage du comodo droit pour comprendre d’où vient le problème. Equipé de mes lunettes de vue de près…. Oui votre serviteur vieillit ! je découvre que le bouton de démarreur est saturé de sable. Claudie roulant derrière moi, sa moto récupère toute la poussière et le sable. Le démontage du bouton par lui-même est plutôt facile. Le nettoyage de l’ensemble de ces petites pièces également. Par contre le remontage est une autre histoire. Il faut réussir à remettre en place un petit circlip de quelques millimètres dans le comodo. Bien sur ce petit circlip tient tout le système de commande du démarreur. Après quatre-vingt-dix minutes de tentative infructueuse, Claudie avec ses doigts de fée réussit à replacer le circlip. Là où j’échouais magistralement. Ouf deuxième fois de la journée!!! Je remonte l’ensemble et procède à un test de démarrage. Impeccable ! D’ailleurs je découvre lors de ce bricolage que le comodo est made in Japan. Mais il a tenu quand même trente-sept ans, alors on ne peut pas lui en vouloir !
Le lendemain, nous partons pour une journée de 4x4 avec le patron du camp qui nous a proposé de faire le tour du massif du « Brandbreg » et de traverser le Messum crater. Nous partons vers 08h00 et rentrons à 19H00. Une journée passée dans la nature, et l’immensité extrême. Nous n’avons croisé personne, à part des Springkok, des autruches, et des koudous. Nous manquons de peu les éléphants du désert.
Nous reprenons la piste après une bonne nuit de sommeil pour rejoindre Khorixas, située à cent vingt-cinq kilomètres plus au Nord Est. Nous croisons sur la route quelques représentants de diverses tribus, avec lesquelles nous faisons encore et toujours des photos. La piste bien meilleure nous permet de rallier la ville rapidement. Nous roulons à 50/60 kilomètre/heure sur cette bonne piste, même s’il faut toujours être prudent.
A l’arrivée, j’en profite pour faire nettoyer les deux motos qui sont bien entendu couvertes de poussières. Entre temps, la chaleur est revenue car nous sommes désormais loin de la côte.
Puis notre objectif suivant est la ville de Tsumeb plus au nord et la visite de son musée. Pour nous y rendre, nous faisons une première étape à Otjiwarongo, après avoir marqué un arrêt au magasin de bricolage de Outjo pour acheter du WD40 car les serrures de nos valises BMW sont de plus en plus difficiles à manœuvrer avec la poussière et le sable.
A Otjiwarongo, nous rencontrons notre deuxième couple motard en voyage. Ceux-là nous viennent d’Angleterre. Arrivés à Nairobi par avion, ils ont pris la direction de Cape Town il y a trois semaines. Nous passons la fin de l’après-midi ensemble, puis partageons le diner. Nous échangeons les infos sur les belles pistes au sud de la Namibie, d’Afrique du Sud, mais aussi nos adresses WhatsApp pour de futures communications. C’est cela aussi le voyage, la rencontre avec autrui et le partage.
Puis Tsumeb. Deux nuits dans une maison tenue par des descendants allemands de l’époque coloniale. Comme je parle allemand, je me régale. Mais ce sera bien la seule chose d’agréable dans la ville car tous les musées de la ville sont fermés… Nous allons aussi nous heurter à notre première déception de notre voyage en Afrique. Nous nous rendons au lac Otjikoto. A notre arrivée, le gardien du site nous annonce un prix exorbitant pour voir ce lac naturel. Nous refusons de tomber dans le piège à touriste de cette façon aussi nous rebroussons chemin, au grand mécontentement du gardien.
Nous visons désormais le grand nord, la rivière Okavongo et la frontière avec l’Angola. Avant de partir, je me suis renseigné car ma carte routière indique clairement une route. Google Map est moins affirmatif. Néanmoins, c’est bien d’une route dont il s’agit. Au fur et à mesure que nous avançons vers le nord, le paysage change, et la brousse laisse place aux arbres. Pourtant nous sommes encore loin de la rivière. Nous traversons nos premiers villages constitués de huttes aux toits de chaume.
Dans cette région peu touristique, on se sent plongés au cœur de la vraie Afrique. Les habitants utilisent les bœufs pour tirer les charrettes, les femmes préparent les repas en cuisinant sur un feu de bois. Pas de plastique. Vraiment authentique. La difficulté de la région va venir de l’hébergement. Difficile à trouver. Ce sera finalement dans le gros village de Nkurenkuru où nous trouvons notre bonheur (un mot un peu excessif pour décrire une maisonnette avec quatre murs et un lit en son centre) Mais il y a quand même une douche et un toilette. Une petite cuisine nous permet de préparer notre diner et le petit déjeuner du matin. Le soir nous nous promenons sur la rive droite de l’Okavongo, observant la population locale s’affairer à la rivière, aussi bien pour laver les voitures ou les intérieurs de voiture, que de faire la vaisselle à côté et un peu plus loin de se laver avec l’eau du fleuve. L’eau c’est la vie ! sur la rive d’en face l’Angola. Au cours de discussion avec les autochtones, nous comprenons que les crocodiles sont un peu plus loin en aval. Ça ne risque pas beaucoup, nous disent-ils. Mais il faut toutefois faire attention car au moins une fois par mois un enfant disparait…. Le dernier a disparu il y a trois semaines.
Après une bonne nuit, nous quittons ce gros village pour la ville de Rundu, plus à l’Est. Nous longeons la rivière pendant cent trente kilomètres. La forêt disparait alors pour laisser place à de plus en plus de construction de toutes sortes. La population augmente au fur et à mesure que nous avançons. Le besoin d’habitation avec ! Les arbres disparaissent car ils sont coupés pour devenir du charbon de bois et ils sont vendus au bord de la route. Le paysage se désertifie et à Rundu la route d’accès à notre logement n’est que sable. Il fait encore bien chaud aujourd’hui. La soirée arrive et nous dinons avec des employés du tourisme namibien en stage dans les environs.
Puis c’est encore vers l’Est que nous partons. Direction Divundu où nous avons trouvé un logement très abordable tenu par un canadien français, marié à une namibienne. La route se prolonge droite à travers de nouveau la forêt. Les hommes se font de plus en plus rare dans cette partie. Notre logement situé sur la dernière boucle de l’Okavongo, n’accueille presque aucun touriste. Nous sommes presque seuls une nouvelle fois, face à la nature. Nous entendons les hippopotames au loin mais cette fois nous ne les voyons pas.
Puis nous arrivons à notre dernière étape en Namibie. Nous devons rallier Katima Mulilo en traversant le parc de Caprivi. L’entrée du parc suggère une grande variété d’espace animale. Mais à part quelques phacochères et quelques oiseaux, et des traces de passages d’éléphants, nous ne verrons rien, bien que tout le monde nous mette en garde pour cette traversée. Nous arrivons finalement à notre logement niché dans la petite forêt de la ville. Il fait encore plus chaud. içi Je négocie pour que la cuisinière en chef nous prépare un petit plat pour le soir, et nous soufflons un peu avec une température de 35 degrés, grâce à la climatisation de la chambre.
Nos deux motos propres comme neuves à la sortie de Windhoek sont de nouveau bien poussiéreuses.
Côté moto :
Ma boite de vitesse continue de se recouvrir d’huile. Je me remets en question car si je ne perds pas d’huile de boite, ça ne peut être que de l’huile moteur. Mais d’où vient cette huile ? Je n’ai jamais eu ce genre de fuite auparavant. Et venir de si haut dans le moteur. Chose étonnante, seulement le côté gauche de la boite est recouvert d’huile, pas le côté droit ??
Pour Claudie, sa moto est désormais en pleine forme. Tout fonctionne à merveille. Le seul bémol, l’inclinaison quand la moto repose sur la béquille latérale. Et avec les valises pleines et le sac jaune bien chargé, l’exercice de redressement de la moto nécessite un peu de force !
Entrée en Namibie le 10 Septembre 2022
Sortie de Namibie le 05 Octobre2022, soit un total de 25 jours et près de 2461 kilomètres.
Et presque que du soleil !!! Seulement la partie au bord de mer était nuageuse, venteuse et fraiche. Pas de pluie en Namibie.
Nous arrivons au poste de frontière Buitepos après environ quatre heures de route sous un soleil ardent. A une de nos pauses sous un des rares arbres du parcours, nous découvrons un petit passager clandestin d’une forme extrêmement inhabituelle.
Cet animal vole. A force d'être pris en photo, il a décollé devant nous.
Le passage de la frontière se fait en un temps record. Nous payons là encore une taxe pour les routes mais à part cela, rien d’autre. Les personnels sont très professionnels. Processus efficace des deux côtés. Tamponnement des carnets de passage.
Puis la route est toute droite jusqu’à Gobabis (à prononcer Robabis).
Après une première tentative dans un hôtel dans la nature mais bien au-delà de notre budget, puis un second abordable mais complet, nous sommes aidés dans notre recherche par le personnel de la réception de l’hôtel qui nous réserve une chambre dans un autre à l’ouest de la ville. Nous y arrivons vers 17H00, ce qui est anormalement tard pour nous, mais il n’y avait pas beaucoup d’autres options. Les derniers cent dix kilomètres de la journée furent bien longs.
Nous restons deux nuits car nous souhaitons acheter une carte SIM en ville. Mais dimanche oblige, les bureaux du fournisseur d’accès sont fermés. Nous en profitons pour nous rendre en ville à pied et en profitons pour repérer la boutique.
Grâce au WIFI de l’hôtel, nous réservons un AirB&B à Windhoek, la capitale pour plusieurs nuits car il faut régler ce problème de fuite d’huile pour Claudie, et faire nos premières vidanges de notre voyage après celle de Johannesbourg.
Le lundi nous achetons donc notre carte SIM, et une fois fait, nous partons vers Windhoek. De nouveau les lignes droites se succèdent. Parfois avec des panneaux indiquant la présence de phacochères, panneaux absolument véridiques puisque nous voyons ces braves bêtes un peu partout sur la route.
Puis c’est la capitale. Avec l’aide du téléphone de Claudie, je me repère dans les successions d’avenue, et nous trouvons notre logement. Les gens sont particulièrement sympathiques, et tous veulent savoir d’où nous venons et où nous allons, etc…
Nous passons cinq jours à Windhoek. Le choix de notre logement s’est porté sur sa proximité avec le garage BMW. Dreyer, jeune chef de l’atelier, de trente ans me rassure sur sa capacité à résoudre le problème et prend en charge la moto de Claudie immédiatement. Nous gardons la mienne pour pouvoir circuler et en profiter pour trouver un coiffeur. Voilà typiquement une chose simple mais ardue à trouver. Au-delà de la coupe classique garçon pour moi, il faut aussi trouver un coiffeur dame pour Claudie.
Le lendemain nous passons au garage. Finalement la fuite à laquelle je pensais en est une autre. C’est le joint torique qui permet l’entrainement de l’alternateur qui a lâché. Dreyer me montre l’alternateur démonté et il procède au moment de notre visite au nettoyage de l’intérieur du couvercle avant, ainsi que les spires de l’alternateur. Nous aurons fait trois mille cinq cents kilomètres avec cette fuite, sans dommage sur le fonctionnement de la moto. Vraiment robustes ces r80G/S !
Nous permutons les motos le troisième jour. Dreyer resserre le boulon au sommet du tube de fourche, nettoie la boite de vitesse mais à ma demande n’a pas changé le joint spi du kick car le niveau de boite ne change pas. Par contre je récupère un peu d’huile de boite car on ne sait jamais.
Dreyer a procédé à la vidange moteur sur les deux motos, et au nettoyage des filtres à air ce qui sur la mienne nécessite de lever le réservoir de quarante-deux litres pour sortir la caissette du filtre à air. Point qui reviendra à la surface par la suite quelques mois plus tard.
Dans le même temps, nous avons rendu visite à l’ambassade de Zambie pour lancer la demande de visa. Des gens une nouvelle fois fort sympathiques nous aident à la constitution du dossier. Nous payons nos demandes de Visa, et nous prolongeons de deux jours notre séjour à Windhoek pour récupérer nos passeports avec les visas.
Puis c’est le départ. Comme nous connaissons déjà assez bien la Namibie, nous optons pour partir directement vers la côte et la ville de Walvis Bay car nous n’avions pas pu faire toutes les activités lors de notre dernier passage. Avant cela, nous avons réservé dans un camping près de Usakos à mi-chemin. Ce camping niché dans un coin perdu s’atteint par une piste bien large, mais aussi ponctuée de quelques paquets de sable qu’il faut négocier avec attention.
Les couleurs sont magnifiques, l’endroit est désert. Puis nous quittons la piste par un chemin de terre qui grimpe dans les collines environnantes. La partie est plus trial. Bien que nos motos soient bien chargées, Claudie s’en sort admirablement bien, et nous nous installons là pour trois nuits. A part le couple d’employé gérant le camping, nous sommes les seuls dans les environs. Nous en profitons pour faire quelques marches et faire des photos de cet endroit perdu.
Le matin du départ, Claudie démarre sa moto, et m’interpelle immédiatement par interphone. Sa moto ne tourne pas « rond ». Je coupe la mienne, et vient écouter. Effectivement, le moteur ne tourne pas comme d’habitude. Je tire à fond le starter, la moto s’étouffe. Je replace en position normale le starter, Claudie redémarre et la moto tourne à nouveau correctement. Nous partons et au cours des premiers kilomètres de chemins puis de pistes, je me dis qu’il me faudra regarder cela d’un peu plus près à Walvis Bay. Au cours de cette matinée, et les quelques deux cent kilomètres, le paysage change profondément. Partis au milieu de prairies jaunâtres et entourés de collines, nous traversons tout d’abord une zone de brousse de petite taille, puis tout devient rabougri pour finir enfin par des immensités de sable. La température s’abaisse drastiquement à l’approche de la côte. Nous avions chaud, il fait désormais frais à notre arrivée dans les environs de Swapkopmund. Le vent en provenance de l’Atlantique et l’Antarctique est particulièrement froid. Nous sommes début Septembre et par conséquent ce n’est que la fin de l’hiver ici. Après quelques photos souvenirs au bord de la mer, et un déjeuner dans une baraque à frites (comme on dit dans le nord de la France), nous effectuons les derniers kilomètres pour rejoindre notre auberge de jeunesse à Walvis Bay. Entre Swapkopmund et Walvis Bay, la route longe la côte, et nous roulons souvent entre dunes à gauche et océan à droite, juste suffisamment de place pour la route. Le vent qui était fort déjà à Swapkopmund se renforce, et il n’est pas rare de trouver du sable sur la chaussée.
Nous passons quatre jours à Walvis bay. Entre autres, nous faisons une sortie à Sandwich Harbour, un port aujourd’hui abandonné suite à la modification du littoral, autrefois occupé par une poignée de familles. Nous faisons une sortie bateau qui nous conduit au plus près des flamants roses, pélicans, otaries, dauphins, et baleines. Que la nature est belle et que les otaries sentent mauvais ! Nous délaissons nos deux roues pour partir en quad pour une sortie à thème historique et géographique dans les dunes, dunes qui ont remplacé une flore et faune abondantes il y a quelques centaines d’années. Nous retrouvons au hasard des descentes des dunes, des cimetières, où les cercueils encore visibles recèlent le squelette de leur occupant, mais aussi nous découvrons les empreintes d’éléphants, girafes et aussi traces de pieds d’autochtones. Tout cela en plein milieu du désert de sable. Ces zones se recouvrent et réapparaissent au gré des mouvements de dunes.
Mais avant cette dernière sortie, j’ai démarré la moto de Claudie. Après deux minutes de fonctionnement, le moteur s’est coupé de lui-même. Le disfonctionnement constaté à Usakos n’était pas une simple vue de l’esprit.
Je passe ma main sous le réservoir Paris Dakar, et tapote comme je peux les fiches des antiparasites. Je sens l’un des antiparasites un peu lâche. Je retire sur le champ le réservoir, et ausculte avec plus d’attention la bobine. Je constate en effet que l’antiparasite droit est sorti de son orifice, et n’est que légèrement en contact. Je vérifie la partie cuivre de l’antiparasite. Il est un peu écrasé. J’écarte très légèrement les parties cuivrées, et enfiche à nouveau l’antiparasite dans la bobine. Maintenant il tient bien. Une fois le réservoir remonté, le moteur démarre dès la sollicitation sur le bouton du démarreur. Voilà un problème de réglé. Les vibrations de la piste avaient dû avoir raison de l’enfichage timide dans la bobine.
Puis c’est le départ pour la colonie d’otaries de Cape Cross, le cap de la croix, croix qui fut érigée en 1486 par le premier navigateur européen à descendre si loin au sud. Pour ce faire, il faut remonter vers le nord et passer à nouveau par Swapkopmund puis Henties Bay. Ensuite c’est une route de sel qui nous conduit à travers un paysage de désolation jusqu’au cap en question. Soixante kilomètres de piste dure comme du goudron, agrémentée de panneau indiquant la présence de chacal.
Après la visite du site, nous repartons, toujours dans la fraicheur vers Henties Bay, où nous logeons pour la nuit. Le lendemain est une grosse journée. Nous commençons par acheter de quoi préparer un petit sandwich pour la route. Il n’y a absolument rien sur les cent trente kilomètres de piste avant notre destination « Uis ». Pour notre malchance, cette belle piste est en réfection ou plutôt en modification et le tarmac grignote jour après jour un peu plus de kilomètres. La conséquence de tout cela est que la piste est dans un état lamentable. Pire, de multiples déviations nous poussent dans des secteurs encore plus compliqués à franchir. Le bon côté des choses, est que nous y faisons tout de même de belles photos.
Nous allons toutefois avoir une sueur froide au cours de cette journée. Alors que nous sommes arrêtés pour une de ces fameuses photos, quand Claudie appuie sur le bouton du démarreur pour repartir, rien ne se passe. Je vérifie. Le niveau de batterie est bon, nous sommes au point mort. Je tente un nouveau démarrage en débrayant, mais rien à faire. Nous voilà bien. Au milieu de la piste, au milieu de rien. Et du sable partout. Mais le bon dieu est avec nous, après quelques minutes d’angoisse, lors d’une énième tentative, le démarreur tourne, le moteur démarre. Ouf ! Ni une ni deux, nous voilà partis, avec pour objectif de ne plus couper le moteur avant l’arrivée à notre camp. Nous y arrivons sans encombre en milieu d’après-midi.
Aussitôt les motos déchargées, je me mets au démontage du comodo droit pour comprendre d’où vient le problème. Equipé de mes lunettes de vue de près…. Oui votre serviteur vieillit ! je découvre que le bouton de démarreur est saturé de sable. Claudie roulant derrière moi, sa moto récupère toute la poussière et le sable. Le démontage du bouton par lui-même est plutôt facile. Le nettoyage de l’ensemble de ces petites pièces également. Par contre le remontage est une autre histoire. Il faut réussir à remettre en place un petit circlip de quelques millimètres dans le comodo. Bien sur ce petit circlip tient tout le système de commande du démarreur. Après quatre-vingt-dix minutes de tentative infructueuse, Claudie avec ses doigts de fée réussit à replacer le circlip. Là où j’échouais magistralement. Ouf deuxième fois de la journée!!! Je remonte l’ensemble et procède à un test de démarrage. Impeccable ! D’ailleurs je découvre lors de ce bricolage que le comodo est made in Japan. Mais il a tenu quand même trente-sept ans, alors on ne peut pas lui en vouloir !
Le lendemain, nous partons pour une journée de 4x4 avec le patron du camp qui nous a proposé de faire le tour du massif du « Brandbreg » et de traverser le Messum crater. Nous partons vers 08h00 et rentrons à 19H00. Une journée passée dans la nature, et l’immensité extrême. Nous n’avons croisé personne, à part des Springkok, des autruches, et des koudous. Nous manquons de peu les éléphants du désert.
Nous reprenons la piste après une bonne nuit de sommeil pour rejoindre Khorixas, située à cent vingt-cinq kilomètres plus au Nord Est. Nous croisons sur la route quelques représentants de diverses tribus, avec lesquelles nous faisons encore et toujours des photos. La piste bien meilleure nous permet de rallier la ville rapidement. Nous roulons à 50/60 kilomètre/heure sur cette bonne piste, même s’il faut toujours être prudent.
A l’arrivée, j’en profite pour faire nettoyer les deux motos qui sont bien entendu couvertes de poussières. Entre temps, la chaleur est revenue car nous sommes désormais loin de la côte.
Puis notre objectif suivant est la ville de Tsumeb plus au nord et la visite de son musée. Pour nous y rendre, nous faisons une première étape à Otjiwarongo, après avoir marqué un arrêt au magasin de bricolage de Outjo pour acheter du WD40 car les serrures de nos valises BMW sont de plus en plus difficiles à manœuvrer avec la poussière et le sable.
A Otjiwarongo, nous rencontrons notre deuxième couple motard en voyage. Ceux-là nous viennent d’Angleterre. Arrivés à Nairobi par avion, ils ont pris la direction de Cape Town il y a trois semaines. Nous passons la fin de l’après-midi ensemble, puis partageons le diner. Nous échangeons les infos sur les belles pistes au sud de la Namibie, d’Afrique du Sud, mais aussi nos adresses WhatsApp pour de futures communications. C’est cela aussi le voyage, la rencontre avec autrui et le partage.
Puis Tsumeb. Deux nuits dans une maison tenue par des descendants allemands de l’époque coloniale. Comme je parle allemand, je me régale. Mais ce sera bien la seule chose d’agréable dans la ville car tous les musées de la ville sont fermés… Nous allons aussi nous heurter à notre première déception de notre voyage en Afrique. Nous nous rendons au lac Otjikoto. A notre arrivée, le gardien du site nous annonce un prix exorbitant pour voir ce lac naturel. Nous refusons de tomber dans le piège à touriste de cette façon aussi nous rebroussons chemin, au grand mécontentement du gardien.
Nous visons désormais le grand nord, la rivière Okavongo et la frontière avec l’Angola. Avant de partir, je me suis renseigné car ma carte routière indique clairement une route. Google Map est moins affirmatif. Néanmoins, c’est bien d’une route dont il s’agit. Au fur et à mesure que nous avançons vers le nord, le paysage change, et la brousse laisse place aux arbres. Pourtant nous sommes encore loin de la rivière. Nous traversons nos premiers villages constitués de huttes aux toits de chaume.
Dans cette région peu touristique, on se sent plongés au cœur de la vraie Afrique. Les habitants utilisent les bœufs pour tirer les charrettes, les femmes préparent les repas en cuisinant sur un feu de bois. Pas de plastique. Vraiment authentique. La difficulté de la région va venir de l’hébergement. Difficile à trouver. Ce sera finalement dans le gros village de Nkurenkuru où nous trouvons notre bonheur (un mot un peu excessif pour décrire une maisonnette avec quatre murs et un lit en son centre) Mais il y a quand même une douche et un toilette. Une petite cuisine nous permet de préparer notre diner et le petit déjeuner du matin. Le soir nous nous promenons sur la rive droite de l’Okavongo, observant la population locale s’affairer à la rivière, aussi bien pour laver les voitures ou les intérieurs de voiture, que de faire la vaisselle à côté et un peu plus loin de se laver avec l’eau du fleuve. L’eau c’est la vie ! sur la rive d’en face l’Angola. Au cours de discussion avec les autochtones, nous comprenons que les crocodiles sont un peu plus loin en aval. Ça ne risque pas beaucoup, nous disent-ils. Mais il faut toutefois faire attention car au moins une fois par mois un enfant disparait…. Le dernier a disparu il y a trois semaines.
Après une bonne nuit, nous quittons ce gros village pour la ville de Rundu, plus à l’Est. Nous longeons la rivière pendant cent trente kilomètres. La forêt disparait alors pour laisser place à de plus en plus de construction de toutes sortes. La population augmente au fur et à mesure que nous avançons. Le besoin d’habitation avec ! Les arbres disparaissent car ils sont coupés pour devenir du charbon de bois et ils sont vendus au bord de la route. Le paysage se désertifie et à Rundu la route d’accès à notre logement n’est que sable. Il fait encore bien chaud aujourd’hui. La soirée arrive et nous dinons avec des employés du tourisme namibien en stage dans les environs.
Puis c’est encore vers l’Est que nous partons. Direction Divundu où nous avons trouvé un logement très abordable tenu par un canadien français, marié à une namibienne. La route se prolonge droite à travers de nouveau la forêt. Les hommes se font de plus en plus rare dans cette partie. Notre logement situé sur la dernière boucle de l’Okavongo, n’accueille presque aucun touriste. Nous sommes presque seuls une nouvelle fois, face à la nature. Nous entendons les hippopotames au loin mais cette fois nous ne les voyons pas.
Puis nous arrivons à notre dernière étape en Namibie. Nous devons rallier Katima Mulilo en traversant le parc de Caprivi. L’entrée du parc suggère une grande variété d’espace animale. Mais à part quelques phacochères et quelques oiseaux, et des traces de passages d’éléphants, nous ne verrons rien, bien que tout le monde nous mette en garde pour cette traversée. Nous arrivons finalement à notre logement niché dans la petite forêt de la ville. Il fait encore plus chaud. içi Je négocie pour que la cuisinière en chef nous prépare un petit plat pour le soir, et nous soufflons un peu avec une température de 35 degrés, grâce à la climatisation de la chambre.
Nos deux motos propres comme neuves à la sortie de Windhoek sont de nouveau bien poussiéreuses.
Côté moto :
Ma boite de vitesse continue de se recouvrir d’huile. Je me remets en question car si je ne perds pas d’huile de boite, ça ne peut être que de l’huile moteur. Mais d’où vient cette huile ? Je n’ai jamais eu ce genre de fuite auparavant. Et venir de si haut dans le moteur. Chose étonnante, seulement le côté gauche de la boite est recouvert d’huile, pas le côté droit ??
Pour Claudie, sa moto est désormais en pleine forme. Tout fonctionne à merveille. Le seul bémol, l’inclinaison quand la moto repose sur la béquille latérale. Et avec les valises pleines et le sac jaune bien chargé, l’exercice de redressement de la moto nécessite un peu de force !
Entrée en Namibie le 10 Septembre 2022
Sortie de Namibie le 05 Octobre2022, soit un total de 25 jours et près de 2461 kilomètres.
Et presque que du soleil !!! Seulement la partie au bord de mer était nuageuse, venteuse et fraiche. Pas de pluie en Namibie.
francois62
Re: Ma R80G/S de 1986
Quelle régalade de te lire, cela me (nous?) transpose dans tes lointaines contrées que je ne verrais probablement jamais. ça, c'est de l'aventure !
Du fond du coeur, MERCI
Du fond du coeur, MERCI
Diabo
Re: Ma R80G/S de 1986
Bonsoir à tous,
Quelques nouvelles de notre voyage.
Nous continuons notre route vers le nord même si cela devient de plus en plus difficile.
Nous avons du faire évoluer nos plans pour éviter l'Ethiopie qui a changé unilatéralement les conditions d'entrée des véhicules étrangers sur son territoire.
Nous sommes donc arrivés dans la péninsule arabique.
C'est plus délicat pour les deux motos qui commencent désormais à perdre de l'huile de tous les cotés. Je vous raconterai cela en détail au fur et à mesure.
Il nous reste au plus court environ 8500 km pour atteindre la France. Nous verrons bien si nous y arrivons.
Je partage avec vous tous une photo clin d'œil.
A bientôt.
François
Quelques nouvelles de notre voyage.
Nous continuons notre route vers le nord même si cela devient de plus en plus difficile.
Nous avons du faire évoluer nos plans pour éviter l'Ethiopie qui a changé unilatéralement les conditions d'entrée des véhicules étrangers sur son territoire.
Nous sommes donc arrivés dans la péninsule arabique.
C'est plus délicat pour les deux motos qui commencent désormais à perdre de l'huile de tous les cotés. Je vous raconterai cela en détail au fur et à mesure.
Il nous reste au plus court environ 8500 km pour atteindre la France. Nous verrons bien si nous y arrivons.
Je partage avec vous tous une photo clin d'œil.
A bientôt.
François
francois62
Re: Ma R80G/S de 1986
Quelques nouvelles de notre progression.
Nous vous avions laissé près de Mascate dans le sultanat d'Oman avec la photo du tropique du cancer.
Désormais nous sommes en Arabie Saoudite à environ 330 kilomètres au nord de Riyad.
Je vous joins une photo souvenir de la vieille ville en pisée de Shaqra. Magnifique.
Nous progressons moins vite en prenant soin de nos motos qui commencent à faillir toutes les deux. Pas facile mais il nous reste encore 7 semaines pour rejoindre la France. Alors nous y croyons. Nous ménageons nos montures. Nous vous décrirons les détails de nos ennuis techniques dans les épisodes à venir.
Comme dit notre docteur G/S, elles nous ramèneront ! On croise les doigts.
Plus de 28 000 kilomètres déjà depuis Cape Town.
A bientôt.
François
Nous vous avions laissé près de Mascate dans le sultanat d'Oman avec la photo du tropique du cancer.
Désormais nous sommes en Arabie Saoudite à environ 330 kilomètres au nord de Riyad.
Je vous joins une photo souvenir de la vieille ville en pisée de Shaqra. Magnifique.
Nous progressons moins vite en prenant soin de nos motos qui commencent à faillir toutes les deux. Pas facile mais il nous reste encore 7 semaines pour rejoindre la France. Alors nous y croyons. Nous ménageons nos montures. Nous vous décrirons les détails de nos ennuis techniques dans les épisodes à venir.
Comme dit notre docteur G/S, elles nous ramèneront ! On croise les doigts.
Plus de 28 000 kilomètres déjà depuis Cape Town.
A bientôt.
François
francois62
Re: Ma R80G/S de 1986
Fichtre ça c'est un voyage ! Bravo, et bravo à Claudie de tenir le coup.
Gastair
Re: Ma R80G/S de 1986
Tout à fait Gastair. Claudie tient le coup et vous verrez à travers les épisodes à venir que les conditions ne sont pas optimales pour elle et sa moto. Elle garde le moral et la volonté de finir. Alors chapeau bas à madame !
François
François
francois62
Re: Ma R80G/S de 1986
Merci IDX.ldx a écrit:Boone route pour la longue finale !
Nous avons deux options pour regagner la France. Une courte avec 4000km et une plus longue avec 6000km et un peu plus risquée.
Nous n'avons pas encore statué sur ce que nous allons faire. La longue est tentante, mais ce sera un vrai défi technique que de finir.
A suivre nous devrions prendre la décision vers le 25 Avril.
François
francois62
Re: Ma R80G/S de 1986
Episode 22 La Zambie
C’est le grand jour. Nous allons entrer dans la véritable Afrique cette fois.
Après quelques kilomètres, nous arrivons au poste namibien. En deux trois mouvements, nos passeports et carnets de passage sont tamponnés. Nous nous déplaçons au bâtiment d’immigration de la Zambie. Un grand moment de bonheur commence ! L’officier d’immigration nous explique le principe du visa zambien alors que nous avons déjà nos visas. Il ne les avait pas vus alors qu’il avait déjà parcouru nos passeports ! Après un coup de tampon, nous partons régler la taxe carbone : deux fois 3€50. Deux militaires armés à l’entrée du bureau m’expliquent que le responsable est parti à la banque. Nous attendons donc sagement sur deux chaises devant l’entrée du dit-bureau. Une heure plus tard, la personne revient enfin. Elle s’affaire d’abord avec un Zambien passé devant nous…. (Il faut savoir s’entraider entre zambien). Après trente minutes supplémentaires d’attente, l’employé m’informe que son système est hors connexion…. (Ça me rappelle quelque chose – voir épisode 19). Il m’invite aussi à aller faire du change car je ne peux payer qu’en monnaie locale. Je pars donc à la banque. Après vingt minutes d’attente, je réussis à changer cent dollars. Je retourne au bureau des taxes carbone. La connexion est rétablie. Je paye mon équivalent de sept euros. Je récupère les deux certificats. De retour dans le premier bâtiment, je dois acheter maintenant une assurance. Deux femmes se proposent immédiatement pour établir les polices d’assurances. Nous réglons cinquante-cinq euros pour trois mois d’assurance pour les deux motos. Pas moyen de faire plus court. Pensant que nous avions tout fait, nous présentons nos carnets de passage à la personne chargée des impôts. Erreur, il nous faut maintenant payer la taxe des routes. Très bien, changement de bureau alors. Cette fois, pour chaque moto nous devons payer vingt dollars et pas en monnaie locale s’il vous plait en dollars uniquement ! Je présente quarante dollars qui me sont refusés. Motif, il y a un petit point sur les billets. Je présente alors un billet de cent dollars tout neuf. L’employé est satisfait mais il n’a pas de monnaie. Il faut donc continuer d’attendre… A ce stade, je me demande si attendre n’est pas le sport national, car autour de nous tout le monde attend aussi…. Finalement après quinze minutes supplémentaires, l’employé nous rend la monnaie avec le même genre de billet que celui qu’il nous avait refusé. Allez comprendre !
Retour au bureau de l’employé des impôts. La dame est contente avec tous les récépissés que je présente. Elle tamponne alors nos deux carnets de passage. Nous nous réjouissons. Nous y sommes ! Ouf déjà trois heures pour le seul côté Zambien.
Nous enfourchons nos motos et partons vers la sortie du poste frontière. Soudainement un soldat nous intime l’ordre de nous arrêter. Après explication, il nous informe que nous devons payer la taxe régionale. Allons bon. Nous n’en finirons jamais ! Je me rends au bureau où deux personnes sont assises. L’homme obtient de moi toutes les informations nécessaires, et transmet à sa collègue qui se charge de porter certains de ces renseignements sur le formulaire officiel. Je paye car à ce jeu des frontières, à la fin, il faut toujours payer. Quand je récupère les deux formulaires, je m’aperçois que la marque des motos mentionnée sur le document est Honda, et que les numéros d’immatriculation sont erronés. J’interpelle la personne immédiatement, mais elle déclare qu’elle ne les refera pas ! Elle reprend son téléphone portable et retourne sur les réseaux sociaux. Alors son collègue gêné, annote nos formulaires lui-même et donne son numéro de téléphone au cas où nous sommes contrôlés par la police. Ainsi la police pourra appeler le bureau des permis du poste frontière. Les casques à nouveau sur nos têtes, nous repartons. Pas bien loin, car à deux mètres de la sortie, nous voilà à nouveau arrêtés. Cette fois il faut présenter l’ensemble des documents pour que soit tamponné un dernier papier qui nous avait été remis précédemment. Ça commence à faire un peu long et ça devient pénible. Finalement après près de quatre heures de gesticulation, nous franchissons enfin le portail de sortie du poste frontière. Youpi !
Deuxième étape de la journée, se dépêcher de se rendre à Sesheke, la petite ville de l’autre côté du fleuve Zambèze pour acheter une carte SIM et récupérer de l’argent au seul distributeur de la ville. Nous franchissons le fleuve par un immense pont, et entrons en ville. Nous trouvons assez rapidement le petit magasin du fournisseur d’accès. Après échange de copie de passeport, nous en ressortons en vingt minutes avec notre carte SIM. Ensuite nous nous rendons à la banque. Encore un grand moment de patience. Quand j’arrive devant le distributeur, ce dernier vient d’arrêter de fonctionner. On m’informe qu’il doit faire sa mise à jour. Très bien, je vais attendre. (Je deviens fort à ce jeu-là maintenant) trente minutes plus tard, ça ne fonctionne toujours pas. Cette fois la liaison avec internet a été perdue. Il faut donc attendre encore. Soixante minutes plus tard, je me résous à changer un autre billet de cent dollars au guichet, et pour cela il faut encore attendre. J’attends donc encore trente minutes. Finalement je vais troquer avec un chinois mon billet de cent dollars contre la monnaie locale au même taux que celui indiqué à la banque. Quand je ressors, le distributeur fonctionne. Zut ! L’agent de sécurité me glisse alors, « vous voyez, je vous l’avais dit, il allait de nouveau fonctionner, il fallait attendre ».
Cela ne m’aura pris que deux heures, après les quatre heures au poste frontière….
Je récupère Claudie exaspérée qui est restée sur la route principale car l’accès à la banque est non goudronné, et un énorme cratère en bloque l’accès. Claudie est furieuse car elle n’arrivait pas à descendre de sa moto avec cette foutue béquille latérale qui se rétracte toute seule. Elle a finalement demandé de l’aide à un passant ! On ne déjeunera pas cette journée là car il est déjà près de 15h00 et on nous a donné l’adresse d’un hébergement sur le fleuve Zambèze à environ soixante kilomètres au nord. Nous partons donc vite, car les panneaux se font rares en Afrique. Par conséquent il vaut mieux trouver le logement avant la nuit.
Soixante kilomètres plus au nord, nous repérons le panneau nous indiquant le lodge. Comme d’habitude, il y a un panneau mais pas de distance. J’emprunte le téléphone mobile de Claudie et regarde sur google maps, et à l’aide du calque satellite je détermine qu’il nous faudra faire environ cinq kilomètres dans la nature. Et de fait, nous faisons les cinq kilomètres en sillonnant cette piste, parfois sableuse ; parfois en demandant à un autochtone si nous sommes sur la bonne route. Nous apprendrons plus tard que les panneaux existaient, mais ils ont été dérobés pour devenir du bois de chauffage !
Nous passons deux nuits dans cet hébergement très aéré, puisque de notre chambre ou des toilettes ou de la douche, on peut apercevoir le sol. Le propriétaire du lieu arrive dans la nuit déjà tombée et au petit matin vient faire un brin de causette avec nous. Nous aurons droit à un petit tour en bateau sur le Zambèze, et à la découverte de l’ile à proximité.
Après ces deux nuits, nous nous dirigeons vers Lusaka, la capitale du pays. Pour ce faire, nous devrons faire cinq étapes. La première étape consiste à rejoindre Sioma. Nom des chutes éponymes du Zambèze mais bien en amont de celles de Victoria Falls. Ici tout est très naturel. Pas de chichi dans les hébergements. Nous trouvons une petite chambre dans un hôtel dont la porte laisse entrevoir étonnamment le jour pour être considérée comme une vraie porte. Mais nous y dormons bien et en sécurité dans notre tente moustiquaire. Visite des chutes où à l’entrée du parc, une jeune fille me demande de m’acquitter d’un tarif d’entrée, mais déjà fortement habitué aux magouilles des uns et des autres, je perçois rapidement que cette jeune femme est autant responsable du site que je suis le père Noël. Je m’échappe donc pour payer mon droit d’entrée au bureau officiel quelques cinq cent mètres plus loin. Après la visite des chutes retour à la chambre. Diner poulet frites et gros dodo.
Nuit épouvantable, à cause d’une sono située à plus d’un kilomètre qui n’a bien voulu s’arrêter malheureusement que vers 05h00 du matin. Nous passons cette fois sur la rive gauche du fleuve. Nous le suivons vers le nord, et nous l’apercevons à plusieurs reprises. Nous traversons régulièrement des affluents à sec du fleuve, et nous imaginons comment tout cela doit être rempli d’eau lors de la saison des pluies.
Un des nombreux petits villages de hutte près du Zambèze.
En remontant ainsi nous observons les petits villages formés de huttes traditionnelles. Tout y est propre. Aucune pollution. Le seul bémol à cette vision idyllique est la coupe des arbres ici ou là qui témoigne là encore que suite à la pression démographique, les habitants doivent couper de plus en plus d’arbres pour faire la cuisine, construire de nouvelles huttes ou se chauffer. Dans la partie sud de cette route, les choses sont encore sous contrôle, mais au fur et à mesure de notre avancée vers Lusaka, les choses deviendront vraiment préoccupantes. En effet le négoce de charbon de bois est un bon moyen de gagner quelques sous. Aussi les autochtones coupent de plus en plus d’arbres pour en faire du charbon de bois qu’ils revendent sur le bord de la route aux clients des villes. En conséquence les parcelles sans arbres deviennent de plus en plus nombreuses et tout cela porte un nom, la déforestation.
A Mongu, nous tombons mal car se tient la semaine du développement. Même le président de Zambie viendra. Nous galérons pour trouver une chambre d’hôtel minable. Si minable que le gérant après avoir tenté les réparations nécessaires nous change de chambre en fin de journée. Il fait chaud. C’est incroyable. Nous faisons nos courses et découvrons que cette ville est le sanctuaire des Land Rovers. Il y en a de tous les âges, tous dans des états de délabrement certain, et certains roulent en crabe avec leur châssis déformé.
Ou parfois des Land rover à l'arrêt au milieu de la route!
Puis c’est la route pour Kaoma. A la déforestation liée aux besoins de la population, et la fabrication de charbon de bois, voilà que maintenant le défrichage laisse place à la culture des noix de cajou. Une vraie catastrophe écologique qu’on appelle la mono culture.
La mono culture des noix de cajou à gauche... à droite la forêt primitive.
Par chance nous traversons encore quelques zones restées sauvages mais pour combien de temps ? La route qui jusque-là avait été un beau ruban de goudron, commence à laisser entrevoir un certain manque de maintenance. Nous évitons désormais les nids de poule. Parfois certaines zones ne sont plus asphaltées du tout sur quelques kilomètres.
Sur la route de Kaoma, plus on avance, plus l'asphalte disparait !
A Kaoma nous rencontrons un français, qui travaille pour les nations unies. En le questionnant à propos de la Zambie, il nous explique que le plus grand problème de la Zambie est l’accroissement de sa population. Tous les vingt-cinq ans ans la population double. Donc problème d’alimentation en eau, de nourriture, et accès à la médecine et création de pollution dans les zones urbaines.
Le lendemain nous continuons vers l’Est et cette fois nous traversons le parc national de Kafue. On nous informe des dangers car les prédateurs y circulent librement, ainsi que les buffles. Mais nous en avons déjà vu d’autres, notamment au Botswana ! Ce parc est la dernière zone encore non touchée par l’expansion humaine, mais reste néanmoins encore braconnée. Nous la traverserons en n’y voyant que quelques antilopes, buffles et zèbres.
Arrivés à Mumbwa nous logeons dans un petit hôtel loin de l’agitation urbaine. Et nous repartons le lendemain pour notre dernière étape vers Lusaka. Le trafic sur la route augmente au fur et à mesure de notre progression. Mais cela reste encore convenable. En arrivant dans la banlieue de Lusaka, nous faisons le plein d’essence, et dégustons un yaourt frais à l’intérieur du magasin en profitant de l’air climatisé ! Par cette chaleur c’est agréable ! Je constate pendant cette pause que le carburateur gauche de la moto de Claudie perd de l’essence. Je cours à la moto, ferme le robinet et la fuite s’arrête. Encore le carburateur gauche. Quand nous repartons tout est redevenu normal. Aucune fuite.
En arrivant à Lusaka nous entrons dans le vif du sujet. Nous passons tout d’abord au milieu de zones industrielles plus moches les unes que les autres. On s’y perd. J’emprunte le téléphone de Claudie et grâce à notre ami google maps, nous atteignons notre back packer situé de l’autre côté de la ville. Dans ce backpacker, des tas de gens différents se côtoient ; échangent des infos sur les choses à faire et celles à éviter. De notre côté, notre après-midi est déjà planifiée. Nous devons obtenir une assurance pour les pays africains que nous voulons traverser. Cette assurance dénommée COMESA est délivrée par la compagnie d’assurance que nous avons souscrite à l’entrée du pays. Au cours de cette démarche, nous découvrons que Claudie et moi avons des assurances de deux compagnies différentes. Il va donc falloir faire cette démarche dans les deux cabinets. Au premier, à la présentation de notre assurance zambienne, la responsable nous informe que nous avons un problème car nous avons payé trop cher. Sans discussion aucune, la compagnie d’assurance nous déduit le trop payé du montant de l’assurance COMESA. Très professionnelle. Nous réglons.
Pour la deuxième assurance, il en va tout différemment. Premièrement le montant de l’assurance COMESA est plus élevée ce que nous avons payé dans la première compagnie. Deuxièmement, l’assurance pour les trois mois en Zambie est aussi plus chère que dans la première compagnie. Aussi après avoir perdu quatre-vingt-dix minutes en discussion, nous sommes remboursés totalement. A nous de trouver à nouveau une nouvelle assurance. Facile nous retournons à la première assurance. Tout est réglé en vingt minutes.
Nous voilà assurés pour les prochains mois. Nous décidons de partir dès le lendemain en direction de ce que l’on appelle là-bas la « Copper belt ». En traduction la ceinture de cuivre. Là se trouvent les plus grosses mines de cuivre à ciel ouvert. Notre intérêt ne réside pas là car nous souhaitons visiter l’orphelinat des chimpanzés. Nous ne savons pas en effet si nous aurons la chance d’en apercevoir à l’état sauvage plus tard. Par contre ce que nous ne savons pas encore, c’est que la route qui mène dans le nord du pays est une route extrêmement dangereuse. Une file de camion ininterrompue y circule en permanence dans les deux sens car il s’agit de la route principale reliant la Tanzanie et Lusaka. Comme le trafic ferroviaire est quasi inexistant bien que la ligne existe toujours, tout se reporte sur la route. Nous partons donc sans le savoir sur une des routes les plus difficile et nous allons vite nous en apercevoir. L’accumulation des poids lourds a déformé la chaussée si bien que nous roulons dans un rail qui parfois s’enfonce de vingt centimètres de profondeur par rapport à la hauteur normale de la route. Il nous faudra deux jours pour avaler nos cinq cent cinquante kilomètres, deux jours de terreur et de peur. Nous échappons à la mort au moins trois fois par jour car les motos doivent se pousser si un camion veut dépasser. Cela s’appelle la loi du plus gros. Nous effectuons des freinages d’urgence de multiples fois et dégageons sur le bas-côté pour rester vivants. Finalement nous arrivons à notre destination épuisés. Le guide « le petit futé » recommande le meilleur hôtel de la ville, nous le prenons… il est situé en face d’une discothèque… et nous nous en apercevrons seulement le soir venu.
Le lendemain, après une courte première nuit, nous avalons les soixante-dix kilomètres qui nous mène à l’embranchement de la piste de l’orphelinat. Puis ce sont les derniers quinze kilomètres à travers la forêt.
Sur la petite piste menant à l'orphelinat.
Nous sommes alors à vol d’oiseau à vingt-cinq kilomètres de la république démocratique du Congo. Le site est sous la supervision d’une française pour deux ans, après ce sera une nouvelle volontaire. Dans cet orphelinat, environ cent cinquante chimpanzés, qui avaient été capturés, maltraités ou abandonnés, sont récupérés et remis en état. Malheureusement dans cette partie de l’Afrique, les chimpanzés ne peuvent survivre car la forêt ne produit pas les fruits/feuilles nécessaires à leur alimentation. Sur les vingt-cinq pays africains qui hébergeaient des chimpanzés, aujourd’hui plus que vingt et un en possèdent toujours. Dans les quatre autres ils ont été chassés, capturés ou mangés.
Nos proches cousins les chimpanzés.
Au retour à l’hôtel, je constate que la protection caoutchouc du levier de vitesse de Claudie a disparu. Nous sommes donc à égalité. Un partout.
Après les deux jours passés dans la zone de Copper Belt, nous reprenons la même route mais dans le sens inverse.
Pause dans un marché de fruits et légumes au bord de la route.
Tout simplement car il s’agit de la seule route goudronnée ! Au retour nous nous arrêtons dans la ville de Kabwe, où nous logeons dans un petit lodge tenu par des allemands. Dix Yamaha XT 600 trônent dans la propriété. Ils organisent pour les européens des séjours moto dans le pays, pistes exclusivement.
Puis c’est notre retour à Lusaka mais cette fois chez Harry, un hollandais qui tient un camping et un B&B. Nous rencontrons à cette occasion notre troisième motard du voyage. Un hollandais avec une 250 Honda. Nous sympathisons. Nous profitons de ce deuxième arrêt à Lusaka pour faire le changement d’huile moteur chez Mus, un mécano assez connu dans le coin. Malheureusement les filtres à huile que je transporte depuis le début ne sont pas les bons. Alors on remonte les anciens et on continue ainsi. Les soupapes ne font aucun bruit. Donc on laisse aussi comme cela.
Nous laissons passer la fête de l’indépendance puis nous filons cette fois vers le sud et son lac Kariba. Nous souhaitons voir en effet le barrage qui retient deux cent quatre-vingt kilomètres d’eau à la frontière entre Zimbabwe et Zambie. Sur cette route où il n’y a pas de trafic, nous sommes arrêtés pour excès de vitesse. Incroyable. La route est en pleine nature. Aucune habitation mais la vitesse est toutefois limitée à 50km/h. De manière assez étonnante, je n’ai pas vu le panneau. J’interroge le policier qui m’explique que le 50km/h est peint sur la chaussée. Très bien. Après discussion nous repartons sans payer l’amende. Avant d’obliquer à droite pour Siyavanga, nous nous arrêtons à la forêt pétrifiée, où tout du moins ce qu’il en reste car je subodore que les visiteurs prennent chacun à leur tour un petit souvenir si bien qu’il ne reste presque rien de cette forêt fossilisée. Pas grave nous nous rattrapons sur la route avec de gros et beaux baobabs.
La rencontre avec les premiers Baobabs de la zone de Siavanga.
A Siyavanga, il fait presque quarante degrés. Nous sommes en Octobre, un des mois le plus chaud de l’année, juste avant le début de la saison des pluies. Impossible de faire quoique ce soit car le taux d’humidité près du lac est trop important. Sur les panneaux d’information du barrage, on nous explique que le lac perd quinze centimètres de hauteur d’eau par jour à cause de l’évaporation. Nous tournons dans les environs et visitons la petite ville. Puis nous repartons vers Lusaka, cette fois en faisant attention au marquage au sol.
Des baobabs de plus en plus gros.
Mal m’en prend, car me voilà arrêté une nouvelle fois pour excès de vitesse. Cette fois 60km/h sur des lignes droites sans aucune habitation aux alentours. J’ai le droit d’aller discuter avec trois dames de la police dans une voiture à l’ombre pour connaitre ma sanction. Mais comme je dois avoir une bonne tête, nous repartons sans payer d’amende une nouvelle fois.
Nous revenons chez Harry passer la nuit avant de repartir vers l’Est. Le lendemain nous quittons donc Lusaka définitivement, nous traversons son township, et passons visiter l’orphelinat des éléphants. Nous assistons à la ruée des petits pachydermes vers les biberons de cinq à dix litres ! Puis c’est par une piste que nous rejoignons la route principale qui conduit vers le Malawi. La route est relativement en bon état pendant cent quatre vingt premiers kilomètres puis se détériore méchamment avec de multiples nids de poule où nos motos peuvent tenir entièrement. Par malchance, cette zone est atteinte alors que le soir tombe. Nous voulons à la fois atteindre le campement de Bridge camp avant la nuit, et à la fois ne pas tomber dans un des nids de poule. Nous atteignons finalement le camp à la nuit tombée où les employés nous attribuent un petit chalet. Au cours de la nuit, je suis réveillé par des petits bruits saccadés. Je me redresse et dans le noir je ne vois rien. Après quelques minutes, le même bruit revient. Je me redresse à nouveau et allume la lampe de poche. J’ausculte. Rien. Plus de bruit. Après quelques minutes, je me rendors.
Au matin, nous préparons nos bagages. Quand j’en viens à prendre ma sacoche réservoir posée sur le lit, Claudie et moi constatons des petits morceaux noirs sur les draps. Zut un rat a tenté de grignoter la sacoche réservoir Briand, il n’a pas pu atteindre les bananes à l’intérieur, mais a créé un trou de cinq centimètres environ sur le côté gauche, et méchamment abimé la fermeture éclair. Pas de chance. Après près de trente ans de bons et loyaux services, me voilà avec ma sacoche détériorée. Désormais, je ne peux plus la fermer totalement. Nous verrons comment remédier à cela à notre retour en France.
Dans ce camp, nous avons retrouvé Martin, le hollandais. Exceptionnellement nous roulons le lendemain à trois jusqu’à Petauke. La route sinue entre les montagnes. Le revêtement est merveilleux et pour cause, l’Agence Française pour le Développement a payé la remise en état de la route. Jusqu’à la frontière du Malawi, il en sera ainsi, une belle route française au milieu de l’Afrique. Après la nuit à Petauke, nous nous séparons. Martin part vers le parc South Luanga par une petite piste, alors que nous continuons par la route goudronnée jusqu’à Chipata. La route devient alors moins sinueuse et nous perdons progressivement de l’altitude. En ville, après une première tentative décevante d’un hôtel, nous nous arrêtons dans un autre dénommé « La Rochelle ». Après la belle route française, un hôtel au nom français ne devrait pas être de mauvaise qualité. Finalement, cet hôtel très basique nous rendra un bon service. Le service du restaurant qui comme à son habitude en Afrique est toujours très lent, nous permettra néanmoins de déjeuner et de diner convenablement. Le personnel est par ailleurs fier d’accueillir des étrangers.
Le lendemain, nous partons vers le South Luanga Park.
En approchant le parc de South Luanga.
Nous n’avons pas vu d’animaux sauvages depuis notre traversée du parc de Kafue. Traversant des décors époustouflants, nous continuons de perdre de l’altitude pour nous retrouver au fond d’une vallée au milieu de laquelle coule une grosse rivière bien que la saison des pluies ne soit pas encore arrivée. Nous choisissons un camp parmi de nombreux. Et dans ce camp nous optons pour un banda, c’est-à-dire une petite pièce contenant 2 lits. Rien d’autre. Il y a normalement des moustiquaires mais ces dernières sont partiellement cassées. Claudie a l’angoisse que les singes viennent nous rendre visite, car des singes courent, sautent partout dans cette nature luxuriante. D’ailleurs Martin qui campe un peu plus loin en fera les frais car les singes sauteront sur sa tente au point de briser ses armatures. Le lendemain, nous payons le droit d’entrée dans le parc, valable pour vingt-quatre heures. Et nous nous offrons deux game drives, un tôt le matin, et un second tard en fin de journée. Nous aurons la chance d’être chargés par un hippopotame qui ne semble pas apprécier le véhicule de safari près de lui.
Parc South Luanga, l'hippopotame à droite nous a chargé 2 minutes plus tôt.
Nous aurons aussi la chance en autre d’observer une lionne avec des petits de quelques jours, ainsi qu’une multitude d’oiseaux plus jolis les uns que les autres. Entre temps, ce sera piscine dans une eau à plus de trente deux degrés. Après ces deux nuits, nous repartons vers Chipata pour notre dernière nuit en Zambie. De nouveau nous choisissons l’établissement « La Rochelle ». Martin nous y rejoint dans l’après-midi car sa tente ne lui permet plus de camper.
Le lendemain, nous quittons la Zambie pour le Malawi.
Côté moto :
Ma boite de vitesse est toujours recouverte d’huile moteur. Je continue d’ajouter un peu d’huile toutes les semaines. Les freinages successifs et violents ont réglé le problème de voilage du disque de frein dont j’ai parlé dans une de mes contributions précédentes.
Pour Claudie, tout va bien. A part la protection du sélecteur de vitesse qui a disparu sur la piste.
Côté désagréable de la Zambie, les multiples gendarmes couchés dans chaque village. En entrée ou en sortie, deux ou trois séries se suivent, chacune composées de quatre gendarmes couchés très prononcés. Pour ne pas souffrir mes organes génitaux, je dois les franchir à moins de dix km/h chacun….
Entrée, 06 Octobre 2022
Sortie, 03 Novembre 2022 soit un total de 29 jours et près de 3200 kilomètres.
Et que du soleil !!! à part trois minutes de gouttes dans la section des nids de poule.
Le parcours
C’est le grand jour. Nous allons entrer dans la véritable Afrique cette fois.
Après quelques kilomètres, nous arrivons au poste namibien. En deux trois mouvements, nos passeports et carnets de passage sont tamponnés. Nous nous déplaçons au bâtiment d’immigration de la Zambie. Un grand moment de bonheur commence ! L’officier d’immigration nous explique le principe du visa zambien alors que nous avons déjà nos visas. Il ne les avait pas vus alors qu’il avait déjà parcouru nos passeports ! Après un coup de tampon, nous partons régler la taxe carbone : deux fois 3€50. Deux militaires armés à l’entrée du bureau m’expliquent que le responsable est parti à la banque. Nous attendons donc sagement sur deux chaises devant l’entrée du dit-bureau. Une heure plus tard, la personne revient enfin. Elle s’affaire d’abord avec un Zambien passé devant nous…. (Il faut savoir s’entraider entre zambien). Après trente minutes supplémentaires d’attente, l’employé m’informe que son système est hors connexion…. (Ça me rappelle quelque chose – voir épisode 19). Il m’invite aussi à aller faire du change car je ne peux payer qu’en monnaie locale. Je pars donc à la banque. Après vingt minutes d’attente, je réussis à changer cent dollars. Je retourne au bureau des taxes carbone. La connexion est rétablie. Je paye mon équivalent de sept euros. Je récupère les deux certificats. De retour dans le premier bâtiment, je dois acheter maintenant une assurance. Deux femmes se proposent immédiatement pour établir les polices d’assurances. Nous réglons cinquante-cinq euros pour trois mois d’assurance pour les deux motos. Pas moyen de faire plus court. Pensant que nous avions tout fait, nous présentons nos carnets de passage à la personne chargée des impôts. Erreur, il nous faut maintenant payer la taxe des routes. Très bien, changement de bureau alors. Cette fois, pour chaque moto nous devons payer vingt dollars et pas en monnaie locale s’il vous plait en dollars uniquement ! Je présente quarante dollars qui me sont refusés. Motif, il y a un petit point sur les billets. Je présente alors un billet de cent dollars tout neuf. L’employé est satisfait mais il n’a pas de monnaie. Il faut donc continuer d’attendre… A ce stade, je me demande si attendre n’est pas le sport national, car autour de nous tout le monde attend aussi…. Finalement après quinze minutes supplémentaires, l’employé nous rend la monnaie avec le même genre de billet que celui qu’il nous avait refusé. Allez comprendre !
Retour au bureau de l’employé des impôts. La dame est contente avec tous les récépissés que je présente. Elle tamponne alors nos deux carnets de passage. Nous nous réjouissons. Nous y sommes ! Ouf déjà trois heures pour le seul côté Zambien.
Nous enfourchons nos motos et partons vers la sortie du poste frontière. Soudainement un soldat nous intime l’ordre de nous arrêter. Après explication, il nous informe que nous devons payer la taxe régionale. Allons bon. Nous n’en finirons jamais ! Je me rends au bureau où deux personnes sont assises. L’homme obtient de moi toutes les informations nécessaires, et transmet à sa collègue qui se charge de porter certains de ces renseignements sur le formulaire officiel. Je paye car à ce jeu des frontières, à la fin, il faut toujours payer. Quand je récupère les deux formulaires, je m’aperçois que la marque des motos mentionnée sur le document est Honda, et que les numéros d’immatriculation sont erronés. J’interpelle la personne immédiatement, mais elle déclare qu’elle ne les refera pas ! Elle reprend son téléphone portable et retourne sur les réseaux sociaux. Alors son collègue gêné, annote nos formulaires lui-même et donne son numéro de téléphone au cas où nous sommes contrôlés par la police. Ainsi la police pourra appeler le bureau des permis du poste frontière. Les casques à nouveau sur nos têtes, nous repartons. Pas bien loin, car à deux mètres de la sortie, nous voilà à nouveau arrêtés. Cette fois il faut présenter l’ensemble des documents pour que soit tamponné un dernier papier qui nous avait été remis précédemment. Ça commence à faire un peu long et ça devient pénible. Finalement après près de quatre heures de gesticulation, nous franchissons enfin le portail de sortie du poste frontière. Youpi !
Deuxième étape de la journée, se dépêcher de se rendre à Sesheke, la petite ville de l’autre côté du fleuve Zambèze pour acheter une carte SIM et récupérer de l’argent au seul distributeur de la ville. Nous franchissons le fleuve par un immense pont, et entrons en ville. Nous trouvons assez rapidement le petit magasin du fournisseur d’accès. Après échange de copie de passeport, nous en ressortons en vingt minutes avec notre carte SIM. Ensuite nous nous rendons à la banque. Encore un grand moment de patience. Quand j’arrive devant le distributeur, ce dernier vient d’arrêter de fonctionner. On m’informe qu’il doit faire sa mise à jour. Très bien, je vais attendre. (Je deviens fort à ce jeu-là maintenant) trente minutes plus tard, ça ne fonctionne toujours pas. Cette fois la liaison avec internet a été perdue. Il faut donc attendre encore. Soixante minutes plus tard, je me résous à changer un autre billet de cent dollars au guichet, et pour cela il faut encore attendre. J’attends donc encore trente minutes. Finalement je vais troquer avec un chinois mon billet de cent dollars contre la monnaie locale au même taux que celui indiqué à la banque. Quand je ressors, le distributeur fonctionne. Zut ! L’agent de sécurité me glisse alors, « vous voyez, je vous l’avais dit, il allait de nouveau fonctionner, il fallait attendre ».
Cela ne m’aura pris que deux heures, après les quatre heures au poste frontière….
Je récupère Claudie exaspérée qui est restée sur la route principale car l’accès à la banque est non goudronné, et un énorme cratère en bloque l’accès. Claudie est furieuse car elle n’arrivait pas à descendre de sa moto avec cette foutue béquille latérale qui se rétracte toute seule. Elle a finalement demandé de l’aide à un passant ! On ne déjeunera pas cette journée là car il est déjà près de 15h00 et on nous a donné l’adresse d’un hébergement sur le fleuve Zambèze à environ soixante kilomètres au nord. Nous partons donc vite, car les panneaux se font rares en Afrique. Par conséquent il vaut mieux trouver le logement avant la nuit.
Soixante kilomètres plus au nord, nous repérons le panneau nous indiquant le lodge. Comme d’habitude, il y a un panneau mais pas de distance. J’emprunte le téléphone mobile de Claudie et regarde sur google maps, et à l’aide du calque satellite je détermine qu’il nous faudra faire environ cinq kilomètres dans la nature. Et de fait, nous faisons les cinq kilomètres en sillonnant cette piste, parfois sableuse ; parfois en demandant à un autochtone si nous sommes sur la bonne route. Nous apprendrons plus tard que les panneaux existaient, mais ils ont été dérobés pour devenir du bois de chauffage !
Nous passons deux nuits dans cet hébergement très aéré, puisque de notre chambre ou des toilettes ou de la douche, on peut apercevoir le sol. Le propriétaire du lieu arrive dans la nuit déjà tombée et au petit matin vient faire un brin de causette avec nous. Nous aurons droit à un petit tour en bateau sur le Zambèze, et à la découverte de l’ile à proximité.
Après ces deux nuits, nous nous dirigeons vers Lusaka, la capitale du pays. Pour ce faire, nous devrons faire cinq étapes. La première étape consiste à rejoindre Sioma. Nom des chutes éponymes du Zambèze mais bien en amont de celles de Victoria Falls. Ici tout est très naturel. Pas de chichi dans les hébergements. Nous trouvons une petite chambre dans un hôtel dont la porte laisse entrevoir étonnamment le jour pour être considérée comme une vraie porte. Mais nous y dormons bien et en sécurité dans notre tente moustiquaire. Visite des chutes où à l’entrée du parc, une jeune fille me demande de m’acquitter d’un tarif d’entrée, mais déjà fortement habitué aux magouilles des uns et des autres, je perçois rapidement que cette jeune femme est autant responsable du site que je suis le père Noël. Je m’échappe donc pour payer mon droit d’entrée au bureau officiel quelques cinq cent mètres plus loin. Après la visite des chutes retour à la chambre. Diner poulet frites et gros dodo.
Nuit épouvantable, à cause d’une sono située à plus d’un kilomètre qui n’a bien voulu s’arrêter malheureusement que vers 05h00 du matin. Nous passons cette fois sur la rive gauche du fleuve. Nous le suivons vers le nord, et nous l’apercevons à plusieurs reprises. Nous traversons régulièrement des affluents à sec du fleuve, et nous imaginons comment tout cela doit être rempli d’eau lors de la saison des pluies.
Un des nombreux petits villages de hutte près du Zambèze.
En remontant ainsi nous observons les petits villages formés de huttes traditionnelles. Tout y est propre. Aucune pollution. Le seul bémol à cette vision idyllique est la coupe des arbres ici ou là qui témoigne là encore que suite à la pression démographique, les habitants doivent couper de plus en plus d’arbres pour faire la cuisine, construire de nouvelles huttes ou se chauffer. Dans la partie sud de cette route, les choses sont encore sous contrôle, mais au fur et à mesure de notre avancée vers Lusaka, les choses deviendront vraiment préoccupantes. En effet le négoce de charbon de bois est un bon moyen de gagner quelques sous. Aussi les autochtones coupent de plus en plus d’arbres pour en faire du charbon de bois qu’ils revendent sur le bord de la route aux clients des villes. En conséquence les parcelles sans arbres deviennent de plus en plus nombreuses et tout cela porte un nom, la déforestation.
A Mongu, nous tombons mal car se tient la semaine du développement. Même le président de Zambie viendra. Nous galérons pour trouver une chambre d’hôtel minable. Si minable que le gérant après avoir tenté les réparations nécessaires nous change de chambre en fin de journée. Il fait chaud. C’est incroyable. Nous faisons nos courses et découvrons que cette ville est le sanctuaire des Land Rovers. Il y en a de tous les âges, tous dans des états de délabrement certain, et certains roulent en crabe avec leur châssis déformé.
Ou parfois des Land rover à l'arrêt au milieu de la route!
Puis c’est la route pour Kaoma. A la déforestation liée aux besoins de la population, et la fabrication de charbon de bois, voilà que maintenant le défrichage laisse place à la culture des noix de cajou. Une vraie catastrophe écologique qu’on appelle la mono culture.
La mono culture des noix de cajou à gauche... à droite la forêt primitive.
Par chance nous traversons encore quelques zones restées sauvages mais pour combien de temps ? La route qui jusque-là avait été un beau ruban de goudron, commence à laisser entrevoir un certain manque de maintenance. Nous évitons désormais les nids de poule. Parfois certaines zones ne sont plus asphaltées du tout sur quelques kilomètres.
Sur la route de Kaoma, plus on avance, plus l'asphalte disparait !
A Kaoma nous rencontrons un français, qui travaille pour les nations unies. En le questionnant à propos de la Zambie, il nous explique que le plus grand problème de la Zambie est l’accroissement de sa population. Tous les vingt-cinq ans ans la population double. Donc problème d’alimentation en eau, de nourriture, et accès à la médecine et création de pollution dans les zones urbaines.
Le lendemain nous continuons vers l’Est et cette fois nous traversons le parc national de Kafue. On nous informe des dangers car les prédateurs y circulent librement, ainsi que les buffles. Mais nous en avons déjà vu d’autres, notamment au Botswana ! Ce parc est la dernière zone encore non touchée par l’expansion humaine, mais reste néanmoins encore braconnée. Nous la traverserons en n’y voyant que quelques antilopes, buffles et zèbres.
Arrivés à Mumbwa nous logeons dans un petit hôtel loin de l’agitation urbaine. Et nous repartons le lendemain pour notre dernière étape vers Lusaka. Le trafic sur la route augmente au fur et à mesure de notre progression. Mais cela reste encore convenable. En arrivant dans la banlieue de Lusaka, nous faisons le plein d’essence, et dégustons un yaourt frais à l’intérieur du magasin en profitant de l’air climatisé ! Par cette chaleur c’est agréable ! Je constate pendant cette pause que le carburateur gauche de la moto de Claudie perd de l’essence. Je cours à la moto, ferme le robinet et la fuite s’arrête. Encore le carburateur gauche. Quand nous repartons tout est redevenu normal. Aucune fuite.
En arrivant à Lusaka nous entrons dans le vif du sujet. Nous passons tout d’abord au milieu de zones industrielles plus moches les unes que les autres. On s’y perd. J’emprunte le téléphone de Claudie et grâce à notre ami google maps, nous atteignons notre back packer situé de l’autre côté de la ville. Dans ce backpacker, des tas de gens différents se côtoient ; échangent des infos sur les choses à faire et celles à éviter. De notre côté, notre après-midi est déjà planifiée. Nous devons obtenir une assurance pour les pays africains que nous voulons traverser. Cette assurance dénommée COMESA est délivrée par la compagnie d’assurance que nous avons souscrite à l’entrée du pays. Au cours de cette démarche, nous découvrons que Claudie et moi avons des assurances de deux compagnies différentes. Il va donc falloir faire cette démarche dans les deux cabinets. Au premier, à la présentation de notre assurance zambienne, la responsable nous informe que nous avons un problème car nous avons payé trop cher. Sans discussion aucune, la compagnie d’assurance nous déduit le trop payé du montant de l’assurance COMESA. Très professionnelle. Nous réglons.
Pour la deuxième assurance, il en va tout différemment. Premièrement le montant de l’assurance COMESA est plus élevée ce que nous avons payé dans la première compagnie. Deuxièmement, l’assurance pour les trois mois en Zambie est aussi plus chère que dans la première compagnie. Aussi après avoir perdu quatre-vingt-dix minutes en discussion, nous sommes remboursés totalement. A nous de trouver à nouveau une nouvelle assurance. Facile nous retournons à la première assurance. Tout est réglé en vingt minutes.
Nous voilà assurés pour les prochains mois. Nous décidons de partir dès le lendemain en direction de ce que l’on appelle là-bas la « Copper belt ». En traduction la ceinture de cuivre. Là se trouvent les plus grosses mines de cuivre à ciel ouvert. Notre intérêt ne réside pas là car nous souhaitons visiter l’orphelinat des chimpanzés. Nous ne savons pas en effet si nous aurons la chance d’en apercevoir à l’état sauvage plus tard. Par contre ce que nous ne savons pas encore, c’est que la route qui mène dans le nord du pays est une route extrêmement dangereuse. Une file de camion ininterrompue y circule en permanence dans les deux sens car il s’agit de la route principale reliant la Tanzanie et Lusaka. Comme le trafic ferroviaire est quasi inexistant bien que la ligne existe toujours, tout se reporte sur la route. Nous partons donc sans le savoir sur une des routes les plus difficile et nous allons vite nous en apercevoir. L’accumulation des poids lourds a déformé la chaussée si bien que nous roulons dans un rail qui parfois s’enfonce de vingt centimètres de profondeur par rapport à la hauteur normale de la route. Il nous faudra deux jours pour avaler nos cinq cent cinquante kilomètres, deux jours de terreur et de peur. Nous échappons à la mort au moins trois fois par jour car les motos doivent se pousser si un camion veut dépasser. Cela s’appelle la loi du plus gros. Nous effectuons des freinages d’urgence de multiples fois et dégageons sur le bas-côté pour rester vivants. Finalement nous arrivons à notre destination épuisés. Le guide « le petit futé » recommande le meilleur hôtel de la ville, nous le prenons… il est situé en face d’une discothèque… et nous nous en apercevrons seulement le soir venu.
Le lendemain, après une courte première nuit, nous avalons les soixante-dix kilomètres qui nous mène à l’embranchement de la piste de l’orphelinat. Puis ce sont les derniers quinze kilomètres à travers la forêt.
Sur la petite piste menant à l'orphelinat.
Nous sommes alors à vol d’oiseau à vingt-cinq kilomètres de la république démocratique du Congo. Le site est sous la supervision d’une française pour deux ans, après ce sera une nouvelle volontaire. Dans cet orphelinat, environ cent cinquante chimpanzés, qui avaient été capturés, maltraités ou abandonnés, sont récupérés et remis en état. Malheureusement dans cette partie de l’Afrique, les chimpanzés ne peuvent survivre car la forêt ne produit pas les fruits/feuilles nécessaires à leur alimentation. Sur les vingt-cinq pays africains qui hébergeaient des chimpanzés, aujourd’hui plus que vingt et un en possèdent toujours. Dans les quatre autres ils ont été chassés, capturés ou mangés.
Nos proches cousins les chimpanzés.
Au retour à l’hôtel, je constate que la protection caoutchouc du levier de vitesse de Claudie a disparu. Nous sommes donc à égalité. Un partout.
Après les deux jours passés dans la zone de Copper Belt, nous reprenons la même route mais dans le sens inverse.
Pause dans un marché de fruits et légumes au bord de la route.
Tout simplement car il s’agit de la seule route goudronnée ! Au retour nous nous arrêtons dans la ville de Kabwe, où nous logeons dans un petit lodge tenu par des allemands. Dix Yamaha XT 600 trônent dans la propriété. Ils organisent pour les européens des séjours moto dans le pays, pistes exclusivement.
Puis c’est notre retour à Lusaka mais cette fois chez Harry, un hollandais qui tient un camping et un B&B. Nous rencontrons à cette occasion notre troisième motard du voyage. Un hollandais avec une 250 Honda. Nous sympathisons. Nous profitons de ce deuxième arrêt à Lusaka pour faire le changement d’huile moteur chez Mus, un mécano assez connu dans le coin. Malheureusement les filtres à huile que je transporte depuis le début ne sont pas les bons. Alors on remonte les anciens et on continue ainsi. Les soupapes ne font aucun bruit. Donc on laisse aussi comme cela.
Nous laissons passer la fête de l’indépendance puis nous filons cette fois vers le sud et son lac Kariba. Nous souhaitons voir en effet le barrage qui retient deux cent quatre-vingt kilomètres d’eau à la frontière entre Zimbabwe et Zambie. Sur cette route où il n’y a pas de trafic, nous sommes arrêtés pour excès de vitesse. Incroyable. La route est en pleine nature. Aucune habitation mais la vitesse est toutefois limitée à 50km/h. De manière assez étonnante, je n’ai pas vu le panneau. J’interroge le policier qui m’explique que le 50km/h est peint sur la chaussée. Très bien. Après discussion nous repartons sans payer l’amende. Avant d’obliquer à droite pour Siyavanga, nous nous arrêtons à la forêt pétrifiée, où tout du moins ce qu’il en reste car je subodore que les visiteurs prennent chacun à leur tour un petit souvenir si bien qu’il ne reste presque rien de cette forêt fossilisée. Pas grave nous nous rattrapons sur la route avec de gros et beaux baobabs.
La rencontre avec les premiers Baobabs de la zone de Siavanga.
A Siyavanga, il fait presque quarante degrés. Nous sommes en Octobre, un des mois le plus chaud de l’année, juste avant le début de la saison des pluies. Impossible de faire quoique ce soit car le taux d’humidité près du lac est trop important. Sur les panneaux d’information du barrage, on nous explique que le lac perd quinze centimètres de hauteur d’eau par jour à cause de l’évaporation. Nous tournons dans les environs et visitons la petite ville. Puis nous repartons vers Lusaka, cette fois en faisant attention au marquage au sol.
Des baobabs de plus en plus gros.
Mal m’en prend, car me voilà arrêté une nouvelle fois pour excès de vitesse. Cette fois 60km/h sur des lignes droites sans aucune habitation aux alentours. J’ai le droit d’aller discuter avec trois dames de la police dans une voiture à l’ombre pour connaitre ma sanction. Mais comme je dois avoir une bonne tête, nous repartons sans payer d’amende une nouvelle fois.
Nous revenons chez Harry passer la nuit avant de repartir vers l’Est. Le lendemain nous quittons donc Lusaka définitivement, nous traversons son township, et passons visiter l’orphelinat des éléphants. Nous assistons à la ruée des petits pachydermes vers les biberons de cinq à dix litres ! Puis c’est par une piste que nous rejoignons la route principale qui conduit vers le Malawi. La route est relativement en bon état pendant cent quatre vingt premiers kilomètres puis se détériore méchamment avec de multiples nids de poule où nos motos peuvent tenir entièrement. Par malchance, cette zone est atteinte alors que le soir tombe. Nous voulons à la fois atteindre le campement de Bridge camp avant la nuit, et à la fois ne pas tomber dans un des nids de poule. Nous atteignons finalement le camp à la nuit tombée où les employés nous attribuent un petit chalet. Au cours de la nuit, je suis réveillé par des petits bruits saccadés. Je me redresse et dans le noir je ne vois rien. Après quelques minutes, le même bruit revient. Je me redresse à nouveau et allume la lampe de poche. J’ausculte. Rien. Plus de bruit. Après quelques minutes, je me rendors.
Au matin, nous préparons nos bagages. Quand j’en viens à prendre ma sacoche réservoir posée sur le lit, Claudie et moi constatons des petits morceaux noirs sur les draps. Zut un rat a tenté de grignoter la sacoche réservoir Briand, il n’a pas pu atteindre les bananes à l’intérieur, mais a créé un trou de cinq centimètres environ sur le côté gauche, et méchamment abimé la fermeture éclair. Pas de chance. Après près de trente ans de bons et loyaux services, me voilà avec ma sacoche détériorée. Désormais, je ne peux plus la fermer totalement. Nous verrons comment remédier à cela à notre retour en France.
Dans ce camp, nous avons retrouvé Martin, le hollandais. Exceptionnellement nous roulons le lendemain à trois jusqu’à Petauke. La route sinue entre les montagnes. Le revêtement est merveilleux et pour cause, l’Agence Française pour le Développement a payé la remise en état de la route. Jusqu’à la frontière du Malawi, il en sera ainsi, une belle route française au milieu de l’Afrique. Après la nuit à Petauke, nous nous séparons. Martin part vers le parc South Luanga par une petite piste, alors que nous continuons par la route goudronnée jusqu’à Chipata. La route devient alors moins sinueuse et nous perdons progressivement de l’altitude. En ville, après une première tentative décevante d’un hôtel, nous nous arrêtons dans un autre dénommé « La Rochelle ». Après la belle route française, un hôtel au nom français ne devrait pas être de mauvaise qualité. Finalement, cet hôtel très basique nous rendra un bon service. Le service du restaurant qui comme à son habitude en Afrique est toujours très lent, nous permettra néanmoins de déjeuner et de diner convenablement. Le personnel est par ailleurs fier d’accueillir des étrangers.
Le lendemain, nous partons vers le South Luanga Park.
En approchant le parc de South Luanga.
Nous n’avons pas vu d’animaux sauvages depuis notre traversée du parc de Kafue. Traversant des décors époustouflants, nous continuons de perdre de l’altitude pour nous retrouver au fond d’une vallée au milieu de laquelle coule une grosse rivière bien que la saison des pluies ne soit pas encore arrivée. Nous choisissons un camp parmi de nombreux. Et dans ce camp nous optons pour un banda, c’est-à-dire une petite pièce contenant 2 lits. Rien d’autre. Il y a normalement des moustiquaires mais ces dernières sont partiellement cassées. Claudie a l’angoisse que les singes viennent nous rendre visite, car des singes courent, sautent partout dans cette nature luxuriante. D’ailleurs Martin qui campe un peu plus loin en fera les frais car les singes sauteront sur sa tente au point de briser ses armatures. Le lendemain, nous payons le droit d’entrée dans le parc, valable pour vingt-quatre heures. Et nous nous offrons deux game drives, un tôt le matin, et un second tard en fin de journée. Nous aurons la chance d’être chargés par un hippopotame qui ne semble pas apprécier le véhicule de safari près de lui.
Parc South Luanga, l'hippopotame à droite nous a chargé 2 minutes plus tôt.
Nous aurons aussi la chance en autre d’observer une lionne avec des petits de quelques jours, ainsi qu’une multitude d’oiseaux plus jolis les uns que les autres. Entre temps, ce sera piscine dans une eau à plus de trente deux degrés. Après ces deux nuits, nous repartons vers Chipata pour notre dernière nuit en Zambie. De nouveau nous choisissons l’établissement « La Rochelle ». Martin nous y rejoint dans l’après-midi car sa tente ne lui permet plus de camper.
Le lendemain, nous quittons la Zambie pour le Malawi.
Côté moto :
Ma boite de vitesse est toujours recouverte d’huile moteur. Je continue d’ajouter un peu d’huile toutes les semaines. Les freinages successifs et violents ont réglé le problème de voilage du disque de frein dont j’ai parlé dans une de mes contributions précédentes.
Pour Claudie, tout va bien. A part la protection du sélecteur de vitesse qui a disparu sur la piste.
Côté désagréable de la Zambie, les multiples gendarmes couchés dans chaque village. En entrée ou en sortie, deux ou trois séries se suivent, chacune composées de quatre gendarmes couchés très prononcés. Pour ne pas souffrir mes organes génitaux, je dois les franchir à moins de dix km/h chacun….
Entrée, 06 Octobre 2022
Sortie, 03 Novembre 2022 soit un total de 29 jours et près de 3200 kilomètres.
Et que du soleil !!! à part trois minutes de gouttes dans la section des nids de poule.
Le parcours
francois62
Re: Ma R80G/S de 1986
Bonsoir
Quelques nouvelles.
Depuis mon dernier message, nous avons parcouru un peu de chemin.
En effet, après discussion avec Claudie, nous avons pris la décision de relever le défi de prendre la route la plus longue. Alors nous y sommes encore (sur la route) et devrions rejoindre la France désormais pour la première semaine de Juin.
Nous roulons sur la route la plus directe car les motos ne nous permettent plus de faire du tourisme. Encore moins pour Claudie qui roule depuis Abu Dhabi sans première vitesse.. J'aurais le plaisir de vous raconter toutes nos mésaventures dans les épisodes à suivre.
Pour faire court, nous avons pris en Jordanie la direction de l'Irak, et après une semaine dans ce pays, nous avons gagné la Turquie. Nous sommes encore bien à l'Est de la Turquie, et très exactement à Gaziantep.
Reste à traverser la Bulgarie, la Serbie, la Hongrie, l'Autriche puis l'Allemagne.
4006 km nous dit Googlemaps ce soir. Nous y croyons toujours, et nous nous limitons à environ 350km par jour, afin de ne pas rouler sans huile dans ma boite de vitesse qui fuit par le contacteur situé en dessous et la sortie vers le cardan. Sans compter que mon alternateur ne recharge plus la batterie. Mais j'avais prévu le coup en emportant dans nos bagages un chargeur de batterie. Alors tous les soirs, c'est le même refrain, vérification et appoint huile moteur sur les deux, vérification et appoint pour ma boite et recharge de la batterie.
Ca roule ainsi depuis quelques milliers de kilomètres, et tous les matins nos deux mémères démarrent. Et au kick pour la mienne pour éviter d'utiliser la batterie !
Voilà vous savez presque tout de notre aventure de manière grossière. Les détails suivront car il y a eu des situations périlleuses notamment en Arabie Saoudite. A suivre donc.
Je vous joins une photo prise en Irak, où nous étions obligatoirement accompagnés par l'armée irakienne sur les 300 premiers kilomètres à cause des troubles en provenance de Syrie.
Je répondrai à toutes vos questions si vous en avez en fonction de mes connexions WIFI.
Bonne continuation à tous.
Claudie et François
Quelques nouvelles.
Depuis mon dernier message, nous avons parcouru un peu de chemin.
En effet, après discussion avec Claudie, nous avons pris la décision de relever le défi de prendre la route la plus longue. Alors nous y sommes encore (sur la route) et devrions rejoindre la France désormais pour la première semaine de Juin.
Nous roulons sur la route la plus directe car les motos ne nous permettent plus de faire du tourisme. Encore moins pour Claudie qui roule depuis Abu Dhabi sans première vitesse.. J'aurais le plaisir de vous raconter toutes nos mésaventures dans les épisodes à suivre.
Pour faire court, nous avons pris en Jordanie la direction de l'Irak, et après une semaine dans ce pays, nous avons gagné la Turquie. Nous sommes encore bien à l'Est de la Turquie, et très exactement à Gaziantep.
Reste à traverser la Bulgarie, la Serbie, la Hongrie, l'Autriche puis l'Allemagne.
4006 km nous dit Googlemaps ce soir. Nous y croyons toujours, et nous nous limitons à environ 350km par jour, afin de ne pas rouler sans huile dans ma boite de vitesse qui fuit par le contacteur situé en dessous et la sortie vers le cardan. Sans compter que mon alternateur ne recharge plus la batterie. Mais j'avais prévu le coup en emportant dans nos bagages un chargeur de batterie. Alors tous les soirs, c'est le même refrain, vérification et appoint huile moteur sur les deux, vérification et appoint pour ma boite et recharge de la batterie.
Ca roule ainsi depuis quelques milliers de kilomètres, et tous les matins nos deux mémères démarrent. Et au kick pour la mienne pour éviter d'utiliser la batterie !
Voilà vous savez presque tout de notre aventure de manière grossière. Les détails suivront car il y a eu des situations périlleuses notamment en Arabie Saoudite. A suivre donc.
Je vous joins une photo prise en Irak, où nous étions obligatoirement accompagnés par l'armée irakienne sur les 300 premiers kilomètres à cause des troubles en provenance de Syrie.
Je répondrai à toutes vos questions si vous en avez en fonction de mes connexions WIFI.
Bonne continuation à tous.
Claudie et François
francois62
Re: Ma R80G/S de 1986
Salut,
Génial, merci de nous faire partager votre périple. Ça donne envie et ça fait surtout… réfléchir
Si jamais vous souhaitez réparer les motos en arrivant en France, je suis à Strasbourg juste après la frontière Allemande, et j’ai de quoi réparer.
Génial, merci de nous faire partager votre périple. Ça donne envie et ça fait surtout… réfléchir
Si jamais vous souhaitez réparer les motos en arrivant en France, je suis à Strasbourg juste après la frontière Allemande, et j’ai de quoi réparer.
Slide
Re: Ma R80G/S de 1986
Pas mieux, je lis avec grand plaisir et je te remercie de nous faire vivre votre périple.
Flatman
Re: Ma R80G/S de 1986
Oui c’est formidable , hors normes , j’ai fais pas mal de voyages en moto solo , ou petit groupe , avec et sans GPS , mais sans commune mesure avec les votres
Bravo et merci pour le partage des aventures , où j’ai retrouvé un peu de l’ambiance de mes trips car j’étais aussi à Kirkenes , à cape Town , Madagascar , Seattle miami , la piste ho chi Ming en moto, le Laos , et d’autres trucs magiques la lybie 3X murzuc , akakous et Ubari et beaucoup d’autres en Afrique , Turquie , grèce etc;.
Bravo et merci pour le partage des aventures , où j’ai retrouvé un peu de l’ambiance de mes trips car j’étais aussi à Kirkenes , à cape Town , Madagascar , Seattle miami , la piste ho chi Ming en moto, le Laos , et d’autres trucs magiques la lybie 3X murzuc , akakous et Ubari et beaucoup d’autres en Afrique , Turquie , grèce etc;.
THIERRY67
Re: Ma R80G/S de 1986
Merci à vous tous pour vos commentaires que je prends comme des encouragements à terminer. Cela fait terriblement plaisir. Merci.
Merci aussi à Slide pour la proposition. Je la retiens, surtout si ça devient encore plus chaotique. Mais je croise les doigts pour arriver dans notre ville de départ Calais pour faire la photo et ainsi fermer le livre de ce voyage. On verra bien. Après on va passer à la remise en état et il y aura un peu de travail notamment pourquoi Claudie a perdu la première vitesse et voir si on peut réparer, et de mon côté essayer de comprendre pourquoi je perds autant d'huile moteur par la "soupape" de respiration et qui ressort par le filtre à air.
Les carburateurs ne sont plus synchronisés et les différents garages BMW au Sultanat d'Oman, Emirates et Jordanie ont refusé de le faire car ils ne connaissent pas ces engins. La prochaine fois j'emporterai un Twinmax ! J'ai fait au mieux avec un Srilankais à Dubai !
Petite pause après 3 jours d'autoroute de poids-lourds. Nous nous sommes posés en Cappadoce pour deux nuits. Il faisait froid dans les montagnes et la pluie tombait quand nous sommes arrivés. Ce fut notre quatrième jour de pluie en presque 9 mois et demi de voyage. On ne se plaint pas mais il va falloir reprendre les vieilles habitudes de la combinaison de pluie.
Mardi matin nous repartirons.
A bientôt.
François
Merci aussi à Slide pour la proposition. Je la retiens, surtout si ça devient encore plus chaotique. Mais je croise les doigts pour arriver dans notre ville de départ Calais pour faire la photo et ainsi fermer le livre de ce voyage. On verra bien. Après on va passer à la remise en état et il y aura un peu de travail notamment pourquoi Claudie a perdu la première vitesse et voir si on peut réparer, et de mon côté essayer de comprendre pourquoi je perds autant d'huile moteur par la "soupape" de respiration et qui ressort par le filtre à air.
Les carburateurs ne sont plus synchronisés et les différents garages BMW au Sultanat d'Oman, Emirates et Jordanie ont refusé de le faire car ils ne connaissent pas ces engins. La prochaine fois j'emporterai un Twinmax ! J'ai fait au mieux avec un Srilankais à Dubai !
Petite pause après 3 jours d'autoroute de poids-lourds. Nous nous sommes posés en Cappadoce pour deux nuits. Il faisait froid dans les montagnes et la pluie tombait quand nous sommes arrivés. Ce fut notre quatrième jour de pluie en presque 9 mois et demi de voyage. On ne se plaint pas mais il va falloir reprendre les vieilles habitudes de la combinaison de pluie.
Mardi matin nous repartirons.
A bientôt.
François
francois62
Re: Ma R80G/S de 1986
francois62 a écrit:
Les carburateurs ne sont plus synchronisés et les différents garages BMW au Sultanat d'Oman, Emirates et Jordanie ont refusé de le faire car ils ne connaissent pas ces engins.
Comme quoi l'incompétence est universelle.
Gastair
Re: Ma R80G/S de 1986
J’ai fais la synchro au twinmax quand j’ai acheté ma moto mais après avoir roulé elle s’est décrassée disons et ensuite les réglages étaient mauvais .
Ma technique très simple , pour le ralenti ( je suis droitier ) alors moteur chaud je monte le ralenti cylindre gauche et je joue dans les 2 sens avec la vis de ralenti droite en écoutant le moteur et en contrôlant avec les genoux dans le réservoir les vibrations quand c’est dérégler le moteur tape dans le réservoir et cela se ressent très bien .
Pour le réglage en charge , c’est un peu pareil , mais empirique bien sur , tu règles le cable du cylindre gauche à la bonne longueur puis tu essayes d’ajuster celle du cable du carbu droit pareil puis tu roules , si ça broute à la remise ( pas bon ) alors tu tend le cable un quart ou un demi tour de plus , tu re-essayes si c’est mieux essayes encore , si c’est pire , desserre , voila , très simple mais en étant minutieux on arrive à un résultat acceptable et cela prend très peu de temps .
Bon courage et bonne route .
Ma technique très simple , pour le ralenti ( je suis droitier ) alors moteur chaud je monte le ralenti cylindre gauche et je joue dans les 2 sens avec la vis de ralenti droite en écoutant le moteur et en contrôlant avec les genoux dans le réservoir les vibrations quand c’est dérégler le moteur tape dans le réservoir et cela se ressent très bien .
Pour le réglage en charge , c’est un peu pareil , mais empirique bien sur , tu règles le cable du cylindre gauche à la bonne longueur puis tu essayes d’ajuster celle du cable du carbu droit pareil puis tu roules , si ça broute à la remise ( pas bon ) alors tu tend le cable un quart ou un demi tour de plus , tu re-essayes si c’est mieux essayes encore , si c’est pire , desserre , voila , très simple mais en étant minutieux on arrive à un résultat acceptable et cela prend très peu de temps .
Bon courage et bonne route .
THIERRY67
Re: Ma R80G/S de 1986
Bonjour à rous.
Voilà nous sommes arrivés au terme de notre voyage. 35 500km à travers l'Afrique et le moyen orient. 10 mois et 3 jours de route. Quelles aventures et aussi mésaventures. Vous lirez cela dans les prochaines semaines. Merci à Slide qui m'a donné envie de jouer une nouvelle fois avec mes carburateurs. Ce n'est pas encore ça mais ça cognait moins. Pas d'autre souci mécanique à part ceux déjà mentionnés. Sauf peut-être le support de clignotant avant droit qui a cassé en Hongrie. Mais avec du scotch et attaché au guidon ça clignotait encore ! Merci à vous tous pour vos commentaires. Profitez du beau temps.
François
Voilà nous sommes arrivés au terme de notre voyage. 35 500km à travers l'Afrique et le moyen orient. 10 mois et 3 jours de route. Quelles aventures et aussi mésaventures. Vous lirez cela dans les prochaines semaines. Merci à Slide qui m'a donné envie de jouer une nouvelle fois avec mes carburateurs. Ce n'est pas encore ça mais ça cognait moins. Pas d'autre souci mécanique à part ceux déjà mentionnés. Sauf peut-être le support de clignotant avant droit qui a cassé en Hongrie. Mais avec du scotch et attaché au guidon ça clignotait encore ! Merci à vous tous pour vos commentaires. Profitez du beau temps.
François
francois62
Re: Ma R80G/S de 1986
Bravo à vous et chapeau pour votre ténacité... Merci de nous avoir emmené avec vous.
Gastair
Re: Ma R80G/S de 1986
Bonjour à tous,
Après quelques mois pour reprendre nos marques, le démontage des motos, le remontage d'une première, je reprends le fil de nos histoires. En espérant vous réchauffer le cœur en ce mois de janvier pluvieux.
Episode 23 Le Malawi
Nous entrons au Malawi le 03 Novembre 2022. Nous avons fait la demande de visa via le site officiel du Malawi lorsque nous étions à Lusaka. Le site internet du Malawi est particulièrement mal construit. Pire le site refuse le paiement par nos cartes bancaires françaises. La solution vient d’une voyageuse hollandaise qui paye pour nous et que nous remboursons aussitôt en argent local. Nous passons la frontière en milieu de matinée. Martin le Hollandais nous a rejoint et passe la frontière avec nous. Côté Malawi, il nous faut aussi nous acquitter des frais de route, à payer impérativement en argent du pays. Donc change auprès d’une des personnes qui tourne autour de nous depuis notre arrivée. Ensuite attente pour refaire les papiers d’entrée délivrés par la douane, car ils se sont trompés ! Bref il est presque 11H30 quand nous quittons le poste de douane.
Nous prenons enfin la route pour Lilongwe, la capitale du pays. Quelques kilomètres après le poste frontière, nous voilà arrêtés par la police. On commence à s’habituer car au Zimbabwe ou en Zambie, on passe son temps à être contrôlés. Contrôle des passeports comme d’habitude et cette fois, une première, contrôle des assurances. Comme ce point avait été réglé précédemment à Lusaka, nous présentons l’assurance COMESA, et nous repartons dans la foulée. Nous atteignons l’auberge de jeunesse de Lilongwe en début d’après-midi. Cet hébergement offrait jusqu’à récemment une multitude de service. Malheureusement les propriétaires vieillissants, en ont laissé la gestion à une personne moins intéressée si bien l’établissement tombe en ruine. Donc pas de logement en dur mais quelques tentes individuelles en location. Nous en louons donc deux, une pour Claudie, l’autre pour moi car ce ne sont que des tentes individuelles. Nous retrouvons dans cette auberge de jeunesse Richard, 66 ans, le nouveau zélandais qui circule sur une KTM 500, que nous avions rencontré sur la route nous menant au parc de Luangwa en Zambie. Il est arrivé la veille. Il a monté sa tente, et s’affaire à réparer un problème d’huile de boite de vitesse.
Lilongwe, héberge de jeunesse
Nous partons acheter une carte SIM et récupérer de l’argent au distributeur. J’essaye de trouver une carte routière car je ne sais pas par quelle mauvaise idée, je n’ai pas pris de carte du Malawi. Changement d’époque, à chaque fois que je demande une carte routière, on me répond « Googlemaps ». Nous repartirons de Lilongwe sans carte. On fera des points réguliers avec notre ami googlemaps ! mais pas très facile car je n’ai pas de support pour le téléphone.
La nuit à l’auberge de jeunesse sera particulièrement bruyante. Deux groupes de jeunes s’y amusent et la bière coule à flot. Alors que nous allions nous coucher, un des jeunes hurle « serpent ». Tout le monde se précipite pour observer en effet deux jeunes serpents d’environ 50 cm. Il fait déjà nuit donc il devient assez difficile de les reconnaitre. Cependant, un sud-africain amateur de serpents, munis d’un bâton va réussir à en attraper un, et déterminer que c’est un mamba noir, un des pires serpents qui puisse exister en Afrique. Heureusement personne n’est mordu cette soirée-là.
La nuit fut donc difficile, avec de la musique, des cris, des hurlements. Bien que nous ayons décidé de passer 2 jours à Lilongwe, nous nous en échappons à grande vitesse pour la ville de Dedza, située au sud est. Nous traversons la capitale nous frayant un chemin parmi les voitures et taxi qui encombrent les routes au niveau de toutes les stations-service. Chacun pensant être plus intelligent que l’autre, les voitures encombrent les rues. On nous avait prévenu d’un problème de disponibilité de diesel, mais maintenant il semblerait que ce soit le « super » qui soit difficile de se procurer. Trouver un logement dans ce gros village de Dedza sera un peu compliqué mais au troisième essai, nous trouvons une chambre pas chère mais pas non plus très confortable. Par contre la gérante nous accueille avec sympathie et se démène pour nous accommoder et nous préparer les repas. Après une nuit bien plus reposante que la précédente, nous partons pour une randonnée au sommet de la montagne qui surplombe le village. Nous partons avec deux personnes du village qui nous servent de guide. La montée et la descente seront quelque peu folkloriques car ils ne se souviennent plus comment atteindre le sommet (mais nous réussirons tout de même), et pour la descente, adeptes des principes romains et de la ligne droite, ils nous forcent à une descente en ligne droite. Nos genoux s’en rappelleront longtemps. Au cours de la montée, nous rencontrons des locaux que la déforestation dans la plaine pousse à couper du bois sur les flancs de la montagne de plus en plus haut. Les hommes, les femmes et les enfants sont mis à contribution. Je m’essaye à soulever un fagot qu’un des hommes portait sur la tête. Diable bleu, je ne le décolle à peine du sol. Claudie tente à son tour sans succès. Quelle santé ces gens !
Après une deuxième nuit à Dedza et un premier remplissage de nos réservoirs avec de l’essence achetée au marché noir – oui impossible d’acheter de l’essence à la station Total du village (à 3 € le litre, on va donc faire attention à nos kilomètres et à notre vitesse de circulation) nous quittons la montagne pour nous rendre sur les berges du lac Malawi, à Monkey Bay exactement.
Remplissage des réservoirs avec de l'essence du Mozambique !
La route qui nous fait passer de 1200 à 400 mètres d’altitude est absolument fantastique. Virages à souhait, décor de rêve et vue à vous couper le souffle.
Sur la route vers la plaine du lac.
Arrivés dans la plaine, nous traçons tout droit et trouvons nos premiers baobabs malawiens. Rendus à Monkey Bay, dans un autre backpackers, nous retrouvons une nouvelle fois Martin le Hollandais qui nous avait quitté après la première nuit à Dedza, et Richard, le nouveau Zélandais qui se sont retrouvés la veille sur une des routes du pays. Le monde est petit quand on voyage et les logements peu onéreux très peu nombreux! Ce nouveau logement est situé sur le bord du lac Malawi. De notre côte, bien qu’il fasse très chaud et très humide, nous résistons à l’envie d’aller nous baigner. En effet le lac abrite des minuscules vers qui peuvent pénétrer par la peau et attaquer divers organes du corps humain. Cette maladie s’appelle la bilharziose. Bien que des traitements existent pour lutter contre cette invasion, nous préférons ne pas prendre de risque. Mais que la tentation est grande, avec cette eau si transparente, si chaude et bleue. Le surlendemain un couple de français arrive. Ils sont journalistes et travaille principalement pour une société de production télévisuel. Cette fois, ils sont en repérage au Malawi pour proposer un reportage sur les pécheurs du lac Malawi à la chaine ARTE. Nous passons un agréable moment et apprenons beaucoup. Au cours d’une de nos discussions ils nous confient être partis la veille avec deux pécheurs pour faire quelques prises vidéo sur le lac. Vers midi, après avoir bu leur bouteille d’eau, les pécheurs ont jeté les bouteilles à l’eau. Quand les deux journalistes leur demandent pourquoi ils ne gardent pas les bouteilles vides à bord, leur réponse est sans appel. Ce n’est pas grave, ça coule ! On ne les reverra plus. Ce voyage est particulièrement intéressant car les points de vue différent sur ce qui est le plus important.
Nous passons 3 nuits à Monkey Bay puis repartons vers le nord où on nous a indiqué une mission catholique qui propose des logements dans un des plus vieux sites du pays. Avant cela nous reprenons la grande ligne droite qui nous avait mené à Monkey Bay quelques jours auparavant et nous en profitons pour nous arrêter sur le bord de la route auprès d’un groupe de personne qui s’affaire autour d’un four à brique. Nous passons environ 20 minutes avec eux. Ils nous expliquent comment ils réalisent les briques grâce à un moule fabriqué par leur soin. Puis ils coupent des arbres car il va falloir tenir le feu pendant 12 heures. Quand le four est chaud, il est colmaté avec de la boue, et une semaine est nécessaire pour son refroidissement. Ainsi 14000 briques seront fabriquées d’un seul coup. La brique est vendue 30 centimes d’Euros. Il sembleraient que chaque famille s’essaye à la cuisson des briques ; si bien qu’en conséquence, il y a de moins en moins d’arbres dans les environs. Nous repartons et repérons d’ailleurs plusieurs baobabs qui ont été abattus récemment. Sachant que les baobabs dans la région ont plus de 1000 ans, et que leur croissance est particulièrement lente, à ce rythme il n’y aura plus de baobabs dans une vingtaine d’année dans la région. Une vraie catastrophe vue par le prisme européens, mais pour les malawiens c’est une question de survie.
Pour atteindre Mua Mission nous devons sortir de la route goudronnée, traverser un petit village très typique puis grimper sur le flanc de la montagne. Il y a là quelques chambres à louer et surtout un excellent musée ethnologique. Il est 13 heures. Il fait chaud, même très chaud. Nous prenons notre chambre, déjeunons, puis partons aussitôt à la visite du musée. Par deux fois je dois interrompre le guide car la température atteint 45 degrés dans le musée. Insupportable sous les tôles ondulées. Après la visite, nous explorons le village qui s’est bâti autour de la mission, et au hasard de notre promenade nous retrouvons notre guide du musée. Ce dernier nous emmène voir comment les prêtres avaient utilisé la force de la rivière pour faire tourner la première génératrice du pays et donc produire de l’électricité. Nous apprenons que Mua mission fut de fait, le premier village du Malawi à avoir l’électricité. Ces prêtres étaient allemands et français. Maintenant la génératrice ne fonctionne plus et comme la production électrique du pays est aléatoire, le village reste dans le noir de temps en temps. Triste sort pour ce village pionnier.
Nous quittons Mua Mission le lendemain latin avec l’espoir de rallier une petite ville dans les montagnes où il fera moins chaud, mais aussi de trouver un peu d’essence.
Sortie de Mua Mission
Lors de ce trajet, nous remontons par une jolie route avec d’agréables virages, puis nous obliquons sur des routes encore plus petites. Nous traversons de nombreux villages, achetons quelques concombres et avocats pour le déjeuner.
A remarquer la même femme au tee-shirt jaune 3 fois sur la photo !
Notre chemin nous conduit aussi devant un camp de réfugiés, maintenus par les nations unis. Arrivés dans la ville de Kasungu, je pars à la recherche d’un logement un peu moins cher que les 70€ que me demande l’hôtel Chikho à l’entrée de la ville. J’ai repéré une Guest house. Comme d’habitude, un portail fermé empêche l’accès à la maison d’hôte. Mon clignotant fonctionne quand je m’arrête au portail, et voulant klaxonner, j’appuie malencontreusement sur le bouton du démarreur en lieu et place de l’avertisseur. Je comprends aussitôt mon erreur car le bruit n’a rien à voir avec un klaxon, mais plus surprenant mon clignotant ne fonctionne plus. Il demeure au fixe ! Dommage ! Et une deuxième fois dommage car le logement est particulièrement insalubre. Impossible de rester là. Donc retour à l’hôtel Chikho et adieu à 70€. Sur place j’essaye avec le propriétaire de l’hôtel d’acheter légalement de l’essence. Il téléphone partout puis m’avise que notre problème est résolu. Malheureusement entre le temps où il m’appelle pour aller à la station de la ville, et le moment où nous arrivons, il n’y a plus d’essence… Le marché noir va bon train içi.
Après deux piqures de moustique (gare au paludisme), et une bonne nuit, nous repartons vers la ville de Jenda où nous devons remettre des photos de notre ancien jardinier de Johannesbourg à ses parents. Le rendez-vous est situé en plein milieu du village. Nous sommes l’attraction. Les jeunes viennent nous voir, nous encerclent et nous questionnent, notamment ceux qui parlent suffisamment anglais. Après 20 minutes d’attente, le frère de notre ancien jardinier arrive. Il nous conduit à sa maison où nous remplissons nos réservoirs d’essence, essence qui vient de la Zambie toute proche, en toute illégalité. Une fois le plein fait, nous quittons la ville pour nous rendre dans le village natal de notre jardinier où nous attendent le père et la mère. Après quelques kilomètres sur la route goudronnée qui part vers le nord, nous entamons par un petit chemin la montée vers une colline, puis redescendons vers des maisons éparpillées dans la nature. Nous suivons le frère du jardinier qui chevauche une 125cc. Après quelques kilomètres nous stoppons devant deux maisons. Les parents sortent et nous sommes présentés officiellement à la famille. Nous remettons les photos qui nous avaient été confiées. Mission accomplie. Après visite des maisons, et les habituelles politesses, nous repartons par le même petit chemin, avec malheureusement en bruit de fond le grondement de l’orage au loin. Nous avons une soixantaine de kilomètres à faire pour atteindre notre prochain logement. Les 20 derniers kilomètres sont hors goudron, et malheureusement pour nous il tombe maintenant une petite pluie fine. Nous descendons la montagne au milieu d’une magnifique forêt (on se croirait dans les Vosges) que nous ne verrons que partiellement à cause des nuages qui s’accrochent aux arbres. Notre hébergement est situé en pleine nature, tenu par un anglais. Nous profitons grâce à l’arrêt de la pluie pour faire une randonnée de 2 heures autour de la maison. Bon diner et lit pas très confortable, style hamac.
Le lendemain nous voulons redescendre vers le lac du Malawi. La première partie de la journée dans la montagne est tout simplement magnifique, et la route passe au milieu de nombreux blocs monolithe en granit, un peu comme au Zimbabwe.
Parmi les blocs granitiques du Malawi
Après photos, et discussion avec un groupe de bucheron nous continuons notre descente. Nous trouvons enfin de l’essence à la station Total de Mzuzu. Par chance le camion de livraison délivre son contenu dans les cuves au moment où nous arrivons. Après 30 minutes d’arrêt, et discussions avec tous les motards des environs venus eux aussi faire de l’essence, nous repartons vers l’Est et donc vers les rives du lac. Magnifique route de 25 kilomètres de virolos, construite par les autrichiens. En bas de la montagne, nous devons prendre la M11, qui devrait être une grande route nationale mais qui se révèle n’être qu’une piste plutôt sableuse. Comme il y a 65 kilomètres à faire ainsi, nous changeons nos plans et décidons de remonter vers la ville de Mzuzu et nous loger là-bas. En arrivant en ville nous croisons sur la route un caméléon. Claudie s’arrête pour faire quelques photos tandis que je suis approché par un africain du sud qui va ouvrir dans quelques temps son hôtel. Il nous propose d’être ses premiers clients ! Plutôt basique voire très basique, mais nous sommes invités au diner qu’il a organisé avec des amis de la région. Ambiance détendue, bonne nourriture. Mais pour la douche on verra au prochain logement !
Nous repartons de Mzuzu le lendemain direction le nord. La route est belle une nouvelle fois. Par contre, nous sommes arrêtés en pleine nature par un homme qui se présente comme agent d’immigration. Il veut voir nos passeports. Je lui demande alors sa carte de service puisqu’il n’a pas d’uniforme. Il me répond que le gouvernement n’a pas d’argent pour acheter tous les uniformes et fournir des cartes officielles. Je repars en lui disant que rien ne prouve qu’il soit un agent officiel de l’état, donc je ne lui donne pas nos passeports. Pas de souci pour lui. C’est ça aussi l’Afrique.
Nous nous arrêtons à Khondowe au camp Chitimba, tenu par un couple d’Hollandais depuis 2005. Ils ont tout quitté pour vivre une vie plus libre au Malawi. Propre, fonctionnel, et bonne nourriture. Nous restons 4 jours là car nous devons attendre la date du 18 novembre pour entrer en Tanzanie – visa oblige. Nous allons randonner à pied dans les environs pour économiser l’essence et notamment monter jusqu’à Livingstonia. Le paludisme décimait les nouveaux arrivants sur les berges du lac. En montant en altitude, les colons blancs s’affranchissaient des moustiques. Livingstonia fut donc créé en altitude, et son nom provient du fameux explorateur anglais Livingstone.
Nous profitons aussi de cet arrêt pour nous promener sur la plage où nous rencontrons des pécheurs. Munis de pirogue creusée dans un tronc d’arbre, ils partent sur le lac, principalement la nuit, et avec une petite lampe, attrapent les quelques poissons qui restent. La surpopulation générale autour du lac entraine une sur-pêche. De ce fait, il devient de plus en plus difficile de pécher du gros poisson. Les pécheurs ramènent essentiellement des petits poissons, type sardine, qu’ils font sécher sur des filets et parfois à même le sol, et qu’ils revendent.
Puis nous repartons plus au nord passer deux nuits à Karonga. Nous profitons de cet arrêt pour effectuer la visite du musée de la ville financé par la Suède, qui abrite la reproduction d’un squelette de dinosaure retrouvé à quelques kilomètres. Malheureusement le musée semble à l'abandon....
Arrive enfin la journée du 18 novembre. Nous en avons fini avec le Malawi. Le problème d’approvisionnement d’essence ne nous aura pas permis de visiter le pays comme nous l’avions souhaité. Voyager c’est aussi cela, se plier aux réalités du terrain.
Côté moto :
Toujours mes suintements d’huile sur la boite de vitesse. Un de mes soufflets de fourche a craqué. Réparation avec du chatterton.
Pour Claudie, tout va bien si ce n’est qu’un de ses soufflets de fourche a aussi rendu l’âme. Réparation avec du Chatterton également.
Entrée 03 Novembre 2022
Sortie 18 Novembre 2022 soit un total de 15 jours et près de 1552 kilomètres.
Un après-midi de pluie. Le reste du temps un beau ciel bleu.
Le parcours :
Après quelques mois pour reprendre nos marques, le démontage des motos, le remontage d'une première, je reprends le fil de nos histoires. En espérant vous réchauffer le cœur en ce mois de janvier pluvieux.
Episode 23 Le Malawi
Nous entrons au Malawi le 03 Novembre 2022. Nous avons fait la demande de visa via le site officiel du Malawi lorsque nous étions à Lusaka. Le site internet du Malawi est particulièrement mal construit. Pire le site refuse le paiement par nos cartes bancaires françaises. La solution vient d’une voyageuse hollandaise qui paye pour nous et que nous remboursons aussitôt en argent local. Nous passons la frontière en milieu de matinée. Martin le Hollandais nous a rejoint et passe la frontière avec nous. Côté Malawi, il nous faut aussi nous acquitter des frais de route, à payer impérativement en argent du pays. Donc change auprès d’une des personnes qui tourne autour de nous depuis notre arrivée. Ensuite attente pour refaire les papiers d’entrée délivrés par la douane, car ils se sont trompés ! Bref il est presque 11H30 quand nous quittons le poste de douane.
Nous prenons enfin la route pour Lilongwe, la capitale du pays. Quelques kilomètres après le poste frontière, nous voilà arrêtés par la police. On commence à s’habituer car au Zimbabwe ou en Zambie, on passe son temps à être contrôlés. Contrôle des passeports comme d’habitude et cette fois, une première, contrôle des assurances. Comme ce point avait été réglé précédemment à Lusaka, nous présentons l’assurance COMESA, et nous repartons dans la foulée. Nous atteignons l’auberge de jeunesse de Lilongwe en début d’après-midi. Cet hébergement offrait jusqu’à récemment une multitude de service. Malheureusement les propriétaires vieillissants, en ont laissé la gestion à une personne moins intéressée si bien l’établissement tombe en ruine. Donc pas de logement en dur mais quelques tentes individuelles en location. Nous en louons donc deux, une pour Claudie, l’autre pour moi car ce ne sont que des tentes individuelles. Nous retrouvons dans cette auberge de jeunesse Richard, 66 ans, le nouveau zélandais qui circule sur une KTM 500, que nous avions rencontré sur la route nous menant au parc de Luangwa en Zambie. Il est arrivé la veille. Il a monté sa tente, et s’affaire à réparer un problème d’huile de boite de vitesse.
Lilongwe, héberge de jeunesse
Nous partons acheter une carte SIM et récupérer de l’argent au distributeur. J’essaye de trouver une carte routière car je ne sais pas par quelle mauvaise idée, je n’ai pas pris de carte du Malawi. Changement d’époque, à chaque fois que je demande une carte routière, on me répond « Googlemaps ». Nous repartirons de Lilongwe sans carte. On fera des points réguliers avec notre ami googlemaps ! mais pas très facile car je n’ai pas de support pour le téléphone.
La nuit à l’auberge de jeunesse sera particulièrement bruyante. Deux groupes de jeunes s’y amusent et la bière coule à flot. Alors que nous allions nous coucher, un des jeunes hurle « serpent ». Tout le monde se précipite pour observer en effet deux jeunes serpents d’environ 50 cm. Il fait déjà nuit donc il devient assez difficile de les reconnaitre. Cependant, un sud-africain amateur de serpents, munis d’un bâton va réussir à en attraper un, et déterminer que c’est un mamba noir, un des pires serpents qui puisse exister en Afrique. Heureusement personne n’est mordu cette soirée-là.
La nuit fut donc difficile, avec de la musique, des cris, des hurlements. Bien que nous ayons décidé de passer 2 jours à Lilongwe, nous nous en échappons à grande vitesse pour la ville de Dedza, située au sud est. Nous traversons la capitale nous frayant un chemin parmi les voitures et taxi qui encombrent les routes au niveau de toutes les stations-service. Chacun pensant être plus intelligent que l’autre, les voitures encombrent les rues. On nous avait prévenu d’un problème de disponibilité de diesel, mais maintenant il semblerait que ce soit le « super » qui soit difficile de se procurer. Trouver un logement dans ce gros village de Dedza sera un peu compliqué mais au troisième essai, nous trouvons une chambre pas chère mais pas non plus très confortable. Par contre la gérante nous accueille avec sympathie et se démène pour nous accommoder et nous préparer les repas. Après une nuit bien plus reposante que la précédente, nous partons pour une randonnée au sommet de la montagne qui surplombe le village. Nous partons avec deux personnes du village qui nous servent de guide. La montée et la descente seront quelque peu folkloriques car ils ne se souviennent plus comment atteindre le sommet (mais nous réussirons tout de même), et pour la descente, adeptes des principes romains et de la ligne droite, ils nous forcent à une descente en ligne droite. Nos genoux s’en rappelleront longtemps. Au cours de la montée, nous rencontrons des locaux que la déforestation dans la plaine pousse à couper du bois sur les flancs de la montagne de plus en plus haut. Les hommes, les femmes et les enfants sont mis à contribution. Je m’essaye à soulever un fagot qu’un des hommes portait sur la tête. Diable bleu, je ne le décolle à peine du sol. Claudie tente à son tour sans succès. Quelle santé ces gens !
Après une deuxième nuit à Dedza et un premier remplissage de nos réservoirs avec de l’essence achetée au marché noir – oui impossible d’acheter de l’essence à la station Total du village (à 3 € le litre, on va donc faire attention à nos kilomètres et à notre vitesse de circulation) nous quittons la montagne pour nous rendre sur les berges du lac Malawi, à Monkey Bay exactement.
Remplissage des réservoirs avec de l'essence du Mozambique !
La route qui nous fait passer de 1200 à 400 mètres d’altitude est absolument fantastique. Virages à souhait, décor de rêve et vue à vous couper le souffle.
Sur la route vers la plaine du lac.
Arrivés dans la plaine, nous traçons tout droit et trouvons nos premiers baobabs malawiens. Rendus à Monkey Bay, dans un autre backpackers, nous retrouvons une nouvelle fois Martin le Hollandais qui nous avait quitté après la première nuit à Dedza, et Richard, le nouveau Zélandais qui se sont retrouvés la veille sur une des routes du pays. Le monde est petit quand on voyage et les logements peu onéreux très peu nombreux! Ce nouveau logement est situé sur le bord du lac Malawi. De notre côte, bien qu’il fasse très chaud et très humide, nous résistons à l’envie d’aller nous baigner. En effet le lac abrite des minuscules vers qui peuvent pénétrer par la peau et attaquer divers organes du corps humain. Cette maladie s’appelle la bilharziose. Bien que des traitements existent pour lutter contre cette invasion, nous préférons ne pas prendre de risque. Mais que la tentation est grande, avec cette eau si transparente, si chaude et bleue. Le surlendemain un couple de français arrive. Ils sont journalistes et travaille principalement pour une société de production télévisuel. Cette fois, ils sont en repérage au Malawi pour proposer un reportage sur les pécheurs du lac Malawi à la chaine ARTE. Nous passons un agréable moment et apprenons beaucoup. Au cours d’une de nos discussions ils nous confient être partis la veille avec deux pécheurs pour faire quelques prises vidéo sur le lac. Vers midi, après avoir bu leur bouteille d’eau, les pécheurs ont jeté les bouteilles à l’eau. Quand les deux journalistes leur demandent pourquoi ils ne gardent pas les bouteilles vides à bord, leur réponse est sans appel. Ce n’est pas grave, ça coule ! On ne les reverra plus. Ce voyage est particulièrement intéressant car les points de vue différent sur ce qui est le plus important.
Nous passons 3 nuits à Monkey Bay puis repartons vers le nord où on nous a indiqué une mission catholique qui propose des logements dans un des plus vieux sites du pays. Avant cela nous reprenons la grande ligne droite qui nous avait mené à Monkey Bay quelques jours auparavant et nous en profitons pour nous arrêter sur le bord de la route auprès d’un groupe de personne qui s’affaire autour d’un four à brique. Nous passons environ 20 minutes avec eux. Ils nous expliquent comment ils réalisent les briques grâce à un moule fabriqué par leur soin. Puis ils coupent des arbres car il va falloir tenir le feu pendant 12 heures. Quand le four est chaud, il est colmaté avec de la boue, et une semaine est nécessaire pour son refroidissement. Ainsi 14000 briques seront fabriquées d’un seul coup. La brique est vendue 30 centimes d’Euros. Il sembleraient que chaque famille s’essaye à la cuisson des briques ; si bien qu’en conséquence, il y a de moins en moins d’arbres dans les environs. Nous repartons et repérons d’ailleurs plusieurs baobabs qui ont été abattus récemment. Sachant que les baobabs dans la région ont plus de 1000 ans, et que leur croissance est particulièrement lente, à ce rythme il n’y aura plus de baobabs dans une vingtaine d’année dans la région. Une vraie catastrophe vue par le prisme européens, mais pour les malawiens c’est une question de survie.
Pour atteindre Mua Mission nous devons sortir de la route goudronnée, traverser un petit village très typique puis grimper sur le flanc de la montagne. Il y a là quelques chambres à louer et surtout un excellent musée ethnologique. Il est 13 heures. Il fait chaud, même très chaud. Nous prenons notre chambre, déjeunons, puis partons aussitôt à la visite du musée. Par deux fois je dois interrompre le guide car la température atteint 45 degrés dans le musée. Insupportable sous les tôles ondulées. Après la visite, nous explorons le village qui s’est bâti autour de la mission, et au hasard de notre promenade nous retrouvons notre guide du musée. Ce dernier nous emmène voir comment les prêtres avaient utilisé la force de la rivière pour faire tourner la première génératrice du pays et donc produire de l’électricité. Nous apprenons que Mua mission fut de fait, le premier village du Malawi à avoir l’électricité. Ces prêtres étaient allemands et français. Maintenant la génératrice ne fonctionne plus et comme la production électrique du pays est aléatoire, le village reste dans le noir de temps en temps. Triste sort pour ce village pionnier.
Nous quittons Mua Mission le lendemain latin avec l’espoir de rallier une petite ville dans les montagnes où il fera moins chaud, mais aussi de trouver un peu d’essence.
Sortie de Mua Mission
Lors de ce trajet, nous remontons par une jolie route avec d’agréables virages, puis nous obliquons sur des routes encore plus petites. Nous traversons de nombreux villages, achetons quelques concombres et avocats pour le déjeuner.
A remarquer la même femme au tee-shirt jaune 3 fois sur la photo !
Notre chemin nous conduit aussi devant un camp de réfugiés, maintenus par les nations unis. Arrivés dans la ville de Kasungu, je pars à la recherche d’un logement un peu moins cher que les 70€ que me demande l’hôtel Chikho à l’entrée de la ville. J’ai repéré une Guest house. Comme d’habitude, un portail fermé empêche l’accès à la maison d’hôte. Mon clignotant fonctionne quand je m’arrête au portail, et voulant klaxonner, j’appuie malencontreusement sur le bouton du démarreur en lieu et place de l’avertisseur. Je comprends aussitôt mon erreur car le bruit n’a rien à voir avec un klaxon, mais plus surprenant mon clignotant ne fonctionne plus. Il demeure au fixe ! Dommage ! Et une deuxième fois dommage car le logement est particulièrement insalubre. Impossible de rester là. Donc retour à l’hôtel Chikho et adieu à 70€. Sur place j’essaye avec le propriétaire de l’hôtel d’acheter légalement de l’essence. Il téléphone partout puis m’avise que notre problème est résolu. Malheureusement entre le temps où il m’appelle pour aller à la station de la ville, et le moment où nous arrivons, il n’y a plus d’essence… Le marché noir va bon train içi.
Après deux piqures de moustique (gare au paludisme), et une bonne nuit, nous repartons vers la ville de Jenda où nous devons remettre des photos de notre ancien jardinier de Johannesbourg à ses parents. Le rendez-vous est situé en plein milieu du village. Nous sommes l’attraction. Les jeunes viennent nous voir, nous encerclent et nous questionnent, notamment ceux qui parlent suffisamment anglais. Après 20 minutes d’attente, le frère de notre ancien jardinier arrive. Il nous conduit à sa maison où nous remplissons nos réservoirs d’essence, essence qui vient de la Zambie toute proche, en toute illégalité. Une fois le plein fait, nous quittons la ville pour nous rendre dans le village natal de notre jardinier où nous attendent le père et la mère. Après quelques kilomètres sur la route goudronnée qui part vers le nord, nous entamons par un petit chemin la montée vers une colline, puis redescendons vers des maisons éparpillées dans la nature. Nous suivons le frère du jardinier qui chevauche une 125cc. Après quelques kilomètres nous stoppons devant deux maisons. Les parents sortent et nous sommes présentés officiellement à la famille. Nous remettons les photos qui nous avaient été confiées. Mission accomplie. Après visite des maisons, et les habituelles politesses, nous repartons par le même petit chemin, avec malheureusement en bruit de fond le grondement de l’orage au loin. Nous avons une soixantaine de kilomètres à faire pour atteindre notre prochain logement. Les 20 derniers kilomètres sont hors goudron, et malheureusement pour nous il tombe maintenant une petite pluie fine. Nous descendons la montagne au milieu d’une magnifique forêt (on se croirait dans les Vosges) que nous ne verrons que partiellement à cause des nuages qui s’accrochent aux arbres. Notre hébergement est situé en pleine nature, tenu par un anglais. Nous profitons grâce à l’arrêt de la pluie pour faire une randonnée de 2 heures autour de la maison. Bon diner et lit pas très confortable, style hamac.
Le lendemain nous voulons redescendre vers le lac du Malawi. La première partie de la journée dans la montagne est tout simplement magnifique, et la route passe au milieu de nombreux blocs monolithe en granit, un peu comme au Zimbabwe.
Parmi les blocs granitiques du Malawi
Après photos, et discussion avec un groupe de bucheron nous continuons notre descente. Nous trouvons enfin de l’essence à la station Total de Mzuzu. Par chance le camion de livraison délivre son contenu dans les cuves au moment où nous arrivons. Après 30 minutes d’arrêt, et discussions avec tous les motards des environs venus eux aussi faire de l’essence, nous repartons vers l’Est et donc vers les rives du lac. Magnifique route de 25 kilomètres de virolos, construite par les autrichiens. En bas de la montagne, nous devons prendre la M11, qui devrait être une grande route nationale mais qui se révèle n’être qu’une piste plutôt sableuse. Comme il y a 65 kilomètres à faire ainsi, nous changeons nos plans et décidons de remonter vers la ville de Mzuzu et nous loger là-bas. En arrivant en ville nous croisons sur la route un caméléon. Claudie s’arrête pour faire quelques photos tandis que je suis approché par un africain du sud qui va ouvrir dans quelques temps son hôtel. Il nous propose d’être ses premiers clients ! Plutôt basique voire très basique, mais nous sommes invités au diner qu’il a organisé avec des amis de la région. Ambiance détendue, bonne nourriture. Mais pour la douche on verra au prochain logement !
Nous repartons de Mzuzu le lendemain direction le nord. La route est belle une nouvelle fois. Par contre, nous sommes arrêtés en pleine nature par un homme qui se présente comme agent d’immigration. Il veut voir nos passeports. Je lui demande alors sa carte de service puisqu’il n’a pas d’uniforme. Il me répond que le gouvernement n’a pas d’argent pour acheter tous les uniformes et fournir des cartes officielles. Je repars en lui disant que rien ne prouve qu’il soit un agent officiel de l’état, donc je ne lui donne pas nos passeports. Pas de souci pour lui. C’est ça aussi l’Afrique.
Nous nous arrêtons à Khondowe au camp Chitimba, tenu par un couple d’Hollandais depuis 2005. Ils ont tout quitté pour vivre une vie plus libre au Malawi. Propre, fonctionnel, et bonne nourriture. Nous restons 4 jours là car nous devons attendre la date du 18 novembre pour entrer en Tanzanie – visa oblige. Nous allons randonner à pied dans les environs pour économiser l’essence et notamment monter jusqu’à Livingstonia. Le paludisme décimait les nouveaux arrivants sur les berges du lac. En montant en altitude, les colons blancs s’affranchissaient des moustiques. Livingstonia fut donc créé en altitude, et son nom provient du fameux explorateur anglais Livingstone.
Nous profitons aussi de cet arrêt pour nous promener sur la plage où nous rencontrons des pécheurs. Munis de pirogue creusée dans un tronc d’arbre, ils partent sur le lac, principalement la nuit, et avec une petite lampe, attrapent les quelques poissons qui restent. La surpopulation générale autour du lac entraine une sur-pêche. De ce fait, il devient de plus en plus difficile de pécher du gros poisson. Les pécheurs ramènent essentiellement des petits poissons, type sardine, qu’ils font sécher sur des filets et parfois à même le sol, et qu’ils revendent.
Puis nous repartons plus au nord passer deux nuits à Karonga. Nous profitons de cet arrêt pour effectuer la visite du musée de la ville financé par la Suède, qui abrite la reproduction d’un squelette de dinosaure retrouvé à quelques kilomètres. Malheureusement le musée semble à l'abandon....
Arrive enfin la journée du 18 novembre. Nous en avons fini avec le Malawi. Le problème d’approvisionnement d’essence ne nous aura pas permis de visiter le pays comme nous l’avions souhaité. Voyager c’est aussi cela, se plier aux réalités du terrain.
Côté moto :
Toujours mes suintements d’huile sur la boite de vitesse. Un de mes soufflets de fourche a craqué. Réparation avec du chatterton.
Pour Claudie, tout va bien si ce n’est qu’un de ses soufflets de fourche a aussi rendu l’âme. Réparation avec du Chatterton également.
Entrée 03 Novembre 2022
Sortie 18 Novembre 2022 soit un total de 15 jours et près de 1552 kilomètres.
Un après-midi de pluie. Le reste du temps un beau ciel bleu.
Le parcours :
francois62
Re: Ma R80G/S de 1986
Bon, je vois que les Hollandais n'ont pas envahi que nos belles régions françaises.....
Merci pour le dépaysement !
Merci pour le dépaysement !
Francesco
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