Ma R80G/S de 1986
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Re: Ma R80G/S de 1986
merci encore pour le partage, les photos et les textes
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“Due to budget constraints, the light at the end of the tunnel has been temporarily shut off. Please find your way in the dark.”
Mick13
Episode 24 LA Tanzanie
Bonjour à tous,
Me voici de retour avec un texte sur la Tanzanie. Et quelques photos qui vous donneront l'envie de partir avec vos vieux G/S.
François
Episode 24 La Tanzanie
Le 18 Novembre nous entrons en Tanzanie. Nous avons acheté notre visa en ligne pour la totale somme de 100€ pour nous deux.
Après les formalités d’usage, et les éternelles vérifications COVID, nous sommes autorisés à entrer en Tanzanie. Pour la première fois nous n’avons pas à nous acquitter de frais de route.
Le changement visuel est radical. Alors que nous sommes en basse altitude au Malawi, et donc dans une zone relativement sèche et chaude, nous grimpons très rapidement vers les sommets des montagnes. La route est bien goudronnée, virevolte à plaisir, la nature reprends des couleurs. Très vite nous rattrapons les champs de thé. La route sinueuse invite à balancer la moto dans les virages. Une merveille. Notre première étape nous conduit à Tukuyu où nous en profitons pour récupérer une carte SIM ce qui va nous occuper pour deux bonnes heures et passer à la banque. Ces deux actions nous deviennent routinières, après chaque passage de frontières. Carte SIM car comme il n’y a pas de panneaux indicateurs, retrouver les logements est facilité par le GPS du téléphone en ville. Et comme il n’y a pas forcément des terminaux de paiement électronique partout, mieux vaut être équipés en argent liquide. Pour cette première nuit, nous logeons dans un ancien hôtel « Landmark Hotel » qui devait être à l’époque la référence dans les environs. Coût de la nuitée 22€. La chambre est immense. Le service de restauration aussi lent comme d’habitude en Afrique. Alors nous commandons et revenons 45 minutes plus tard pour manger un poisson avec des frites. La température est à nouveau clémente, douce. Les chaleurs du Malawi sont derrière nous pour ce premier soir en Tanzanie. Le lendemain nous continuons à prendre de l’altitude et l’air devient frais vers 2000m. Puis nous redescendons vers ce qui va être l’enfer. Nous rejoignons en effet la route principale Dar El Salaam / Lusaka. Les camions se suivent les uns derrière les autres. Comme ce que nous avions vécu en Zambie en montant voir les chimpanzés dans le nord. Dans les montées, les camions plafonnent à 25km/h et comme il est difficile de dépasser avec le trafic venant en sens inverse, il nous faut plusieurs fois prendre notre mal en patience. La route comme en Zambie est par endroit dégradée, voire très dégradée. Les nids de poule ou les ormières se succèdent. Après une journée difficile, avec une route chargée de camions, nous atteignons fatigués la ville de Makambako. Nous y trouvons un hôtel convenable doté d’un restaurant. Pas de chance, le réceptionniste nous attribue une chambre au deuxième étage. Il faut donc ôter tous les bagages des motos et tout monter au deuxième étage par les escaliers. Les sacs jaunes deviennent lourds à force. Le soir, le cuisinier, qui ne parle pas anglais, nous prépare une soupe dans laquelle nous trouvons des carottes, des pommes de terre et des morceaux de poulets. Délicieux. Les motos vont quant à elles rester dehors sous la surveillance du gardien de nuit, un jeune de 18 ans dont les dents sont toutes gâtées. Il doit souffrir. Il n’a jamais dû voir un dentiste. Au matin Il me suit pas à pas pour ma vérification des niveaux d’huile moteur et les compléments. A côté, des tanzaniens discutent autour d’une voiture BMW qui a roulé sans suffisamment d’huile et par conséquent la voiture ne fonctionne plus très bien….
Nous repartons au matin en ayant la chance de voir un train à la gare de la ville, un de ces trains en inox qui relie Mombasa à Mbeya. Rare train sur cette voie unique, train pris d’assaut par les voyageurs. Puis c’est le retour dans l’enfer des camions et circulations folles. Nous avons de nouveau peur car il nous faut éviter en permanence les camions et les autocars qui considèrent que puisqu’ils sont plus gros que les motos, ces dernières doivent quitter la route quand ils ont besoin de doubler ! La loi du plus gros bat son plein ! Nous atteignons Iringa où nous déjeunons dans un petit café. Les tanzaniens qui y travaillent, sont fiers de nous recevoir. Peu d’européens doivent s’y arrêter.
Après notre pause déjeuner nous entrons dans la vallée des baobabs. Ces derniers ont de nouveau fait leur apparition, altitude basse oblige et température plus chaude. Dans cette vallée, ils sont partout et d’ailleurs protégés. Il s’agit de fait d’une forêt de baobab. Au moins ici ils ne sont pas tronçonnés comme au Malawi. Il fait de plus en plus chaud et nous allons finir par recevoir quelques gouttes de pluie ce qui nous oblige pour la troisième fois depuis Cape Town à enfiler nos combinaisons de pluie. Finalement après 5 bonnes minutes de pluie retour au soleil, et deuxième arrêt, cette fois pour retirer les combinaisons car il fait bien trop chaud pour continuer ainsi. En fin de journée nous arrivons à Mikumi où on nous a recommandé un hébergement tenu par un couple suisse/tanzanien. Nous en profitons le soir pour déguster une spécialité de fromage suisse ! Le lendemain, nous devons traverser le parc de Mikumi où les animaux sauvages circulent en liberté. Les gens sont inquiets pour nous car nous devons le traverser en moto. Mais nous en avons déjà vu d’autres ! A l’approche du parc, des panneaux d’information nous mettent en garde. Après réflexion et au regard du trafic de poids-lourds il ne doit pas y avoir beaucoup de chance de croiser un lion ou un léopard ! Exact. Pas de lion ou léopard mais des éléphants, des antilopes, des buffles, des zèbres, des phacochères etc… Tout ceci à la vitesse maximale de 70km/h max que nous respectons mais que les camions dépassent allègrement. Le long de la route qui traverse le parc, on trouve bouteille en plastique et pneu en tout genre… à méditer pour l’avenir.
L’enfer continue le lendemain puisque nous sommes toujours sur cette route de liaison vers Dar El Salaam. A la station-service de Morogoro, impossible de dévisser mon bouchon de réservoir. Il est midi. Le soleil tape dur. Tout le monde s’y met. Mais rien à faire. Le personnel de la station-service se met à la recherche d’une pince quand Claudie y met toute sa hargne et parvient à tourner le bouchon. Visiblement quand il fait chaud la dilatation joue à plein, et il devient très difficile d’ouvrir ce bouchon. Cela se répètera encore quelques fois au cours du voyage.
En approche de Dar El Salaam, nous obliquons vers le nord pour éviter les embouteillages de camions suite aux contrôles douaniers nombreux sur la route directe. Cette info nous a été donnée par un canadien qui vit à Dar El Salaam lors de notre arrêt à Mikumi. Effectivement, la route est belle, libérée de tous les camions, nous pouvons enfin profiter du paysage, et seuls les éternels ralentisseurs perturbent le trajet. Nous respirons enfin. Nous logeons dans un hôtel perdu dans la nature, appartenant à un général de l’armée tanzanienne à la retraite. Il est très fier de nous recevoir dans son établissement. Après un bon dîner poulet/pates et une bonne nuit, nous repartons à l’attaque de Dar El Salaam et son trafic intense. Les 90 kilomètres sont de nouveau parsemés de ralentisseurs qui continuent de me broyer les organes génitaux. Ça devient douloureux à force. Arrivés en ville, nous nous rendons à un hôtel/backpacker peu cher de l’autre côté de la baie. Pour ce faire nous tournons un peu en ville, près du palais présidentiel où les gardes de sécurité ne veulent absolument pas que nous mettions un pied à terre. Finalement, nous trouvons l’entrée du bac. De notre point de vue d’européen, la confusion règne. Pour les locaux, cela semble au contraire très clair. Nous serons finalement pilotés par un automobiliste qui ira jusqu’à payer pour nous notre traversée. Interdiction de faire des photos sur le bac. La traversée ne dure que quelques minutes puisque seulement 200 mètres séparent les deux berges. Ça grouille de passagers. Le bac est complet, voire davantage…. Nous gagnons notre hébergement qui donne sur une plage de sable blanc, comme sur les cartes postales. Nous ne résistons pas bien longtemps pour aller nous baigner, et la température de l’eau doit avoisiner les 32 degrés. Un vrai bain. Puis nous nous offrons un petit plaisir, 8 jours sur l’ile de Zanzibar. Mais auparavant nous allons aller garer nos motos chez ce même canadien que nous avions rencontré à Mikumi et qui nous avait proposé de garder nos motos pendant nos « vacances ». La chose est faite le lendemain. Nous quittons le continent pour l’île.
A notre retour 9 jours plus tard, nous emménageons dans un hôtel tenu par des chinois et qui a l’avantage d’être à proximité du garage de nos motos. J’en profite pour faire un premier réglage de soupape sur la mienne car ça claque un peu côté droit maintenant. Le mécanicien de notre ami canadien est venu mais ne connait rien à nos motos. Je déboulonne les 3 vis du cache culbuteur gauche, et explique à ce mécanicien, qu’on tapotera avec le maillet pour ne pas abimer le joint. Je passe au cylindre droit, après déboulonnage, je tapote avec mon maillet et extrais le cache culbuteur sans souci. Je repasse côté gauche pour découvrir que le mécanicien a retiré le cache culbuteur sans m’attendre. Résultat : le joint est cassé. Par chance, sur la partie supérieure. Je ne dispose pas de joint de rechange. Après réglage, je referme avec beaucoup d’attention les cache-culbuteurs, et tout particulièrement le gauche pour que ça ne fuit pas trop. Ça claque moins mais je trouve le claquement toujours un peu fort. Bizarre c’est venu d’un seul coup. Après avoir réglé le jeu des soupapes sous la chaleur écrasante de Dar El Salaam, j’en profite pour me faire emmener en 125cc dans un magasin pour acheter une ampoule de feu arrière pour Claudie car le feu stop ne s’allume plus. Ampoule claquée.
Nous recevons alors des nouvelles de Martin le Hollandais et Richard le nouveau Zélandais que nous avions rencontrés en Zambie puis croisés au Malawi. Ils sont aussi sur Dar El Salaam. Nous organisons un déjeuner dans un restaurant italien. Ils nous expliquent que suite aux difficultés pour entrer désormais en Ethiopie, ils ont fait le choix d’embarquer leur moto dans un bateau à Mombasa pour le Sultanat d’Oman. Cette affaire est bien tentante mais après il n’y a que 3 solutions pour rentrer en Europe ;
· Passage par Israël où la frontière est particulièrement pénible
· Passage par l’Iran mais les manifestations en cours suite au décès de la jeune iranienne dans un poste de police, n’invitent pas vraiment au tourisme
· Ou passage par l’Irak qui n’est pas encore le pays le plus sécuritaire qui soit.
Nous ne donnons pas de réponse immédiatement. Ils sont très intéressés de nous avoir à bord car cela diviserait le prix du conteneur par 4 au lieu de 2. A réfléchir.
Nous repartons sous une forte chaleur de Dar El Salaam pour notre objectif initial le Kilimandjaro. Nous remontons vers Moshi où nous devrions voir le fameux plus haut sommet d’Afrique.
Pour éviter les routes de camions, nous allons cette fois emprunter de plus petites routes. Puis pour se faire plaisir, nous sortons de nos routes goudronnées pour se faire une belle piste de liaison avec de la terre rouge comme sur les photos de magasines. Tout d’abord la piste caillouteuse et peu aisée devient plus étroite puis finit par une belle piste de terre, couleur latérite.
Sur la piste rouge.
Nous traversons de nombreux villages, puis obliquons ensuite vers le nord par une piste qui se terminera par un sentier se réduisant à un mètre de large. Nous jonglons entre les épineux et bosses. Nous rejoignons la route où une carcasse de bus totalement détruite nous souhaite un bon retour sur le goudron ! Tous les passagers ont dû y perdre la vie. Nous couchons dans un hôtel dans la petite ville de Koromgwe. (19€) Au soir une cérémonie d’anniversaire de mariage se prépare. La moitié des invités arrive par Tuk Tuk. Ces derniers sont décorés avec des guirlandes de noël. Comme les rues ne sont pas éclairées, on les repère de loin. Alors que nous nous apprêtons à nous diriger vers notre chambre, en nous disant que la nuit sera courte (car la musique, comme partout en Afrique, est joué à fort volume) soudainement le silence se fait, et la salle de réception plonge dans le noir. Finalement il n’y aura pas de problème pour dormir car à chaque réarmement du disjoncteur, et redémarrage de la musique, l’électricité se coupe. Dommage pour eux et très bien pour nous, pourrions-nous dire égoïstement.
La frayeur du voyage survient quelques jours plus tard. Nous roulons sur cette belle route. Notre voie de gauche est libre, le goudron est beau, le paysage grandiose. Un camion s’approche venant d’en face. Soudain, un autocar se décide de doubler le camion ; il se déplace et vient face à nous, nous sommes à 100 mètres. Je coupe les gaz, et dérive naturellement vers la gauche, vers le bas-côté. Je commets l’erreur de ne pas regarder dans le rétro. Claudie légèrement en retard, freine comme elle peut mais l’autocar est déjà sur elle. La seule solution qui lui reste consiste à se glisser entre moi et l’autocar. Je sens soudain ma moto basculer vers la gauche, et voit Claudie me dépasser par ma droite entre l’autocar et ma moto. Mon dieu Claudie est passée à moins de 5 centimètres de l’autocar. Nous nous arrêtons pour reprendre notre calme car si nous le pouvions, nous irions bien discuter avec le chauffeur du bus pour lui parler du pays… Nous constatons les stigmates du quasi accident. La valise arrière gauche de Claudie a laissé une trainée incrustée dans le réservoir de 42 litres blanc. Aujourd’hui encore la trace noire reste visible. Je n’ai pas réussi à la supprimer. Il me faudra voir un carrossier pour demander des conseils. Se percuter à près de 90 kilomètres/heure ; ce n'est pas courant. Heureusement nous nous en sortons sans douleur.
Nous quittons la route qui nous mène vers le Kilimandjaro pour passer quelques jours dans les montagnes de Lushoto. Il y fait nettement plus frais, et nous prenons plaisir à enrouler les virages sur une route étroite mais asphaltée. Au village en question, nous rencontrons deux allemands sur des 700 ténéré de Yamaha. L’un ne parle qu’allemand, tandis que l’autre maîtrise la langue de Molière. Ils sont partis de Cologne, sont passés par la Turquie, puis l’Iran. Bateau jusqu’à Dubaï puis Arabie Saoudite. Suite à l’impossibilité de passer par l’Ethiopie, retour à Dubaï. De là les motos sont parties en fret aérien jusqu’à Nairobi. Et maintenant ils sont en Tanzanie et leur destination finale est Cape Town. Finalement avec celui qui se prénomme Alain et qui parle français, nous sommes rencontrés déjà deux fois à Cologne, la première fois lors de la remontée vers la France en Mai 2023, et une deuxième fois en Mars 2024. Les voyages, c’est aussi de bonnes rencontres.
Après une randonnée dans les montagnes avec un guide pour voir les singes que nous ne verrons pas, et après une bonne pluie qui nous maintient près d’une heure dans une refuge qui prend l’eau, nous quittons la région et redescendons en moto sur la plaine qui s’étend jusqu’au Kilimandjaro. Mais comme nous n’aimons pas les routes à fort trafic, nous contournons les montagnes d’Ivuga et longeons le parc binational du Tsavo. La route asphaltée est quittée à Mikomazi. Un peu comme d’habitude les premiers kilomètres sont détestables. La piste est fortement empruntée et composée de cailloux qui font mal aux pneumatiques. Nous continuons et le paysage un peu aride devient plus vert au fur et à mesure que nous montons vers le nord.
Nous trouvons des lacs, puis même des rizières.
La piste devient plus roulante, et nous passons deux ponts de bois que nous allons immortaliser par des photos et un film. Nous dénichons un petit hôtel au milieu de rien. Près de l’entrée du parc sud. Le standard est européen. Très propre, excellent design. Je me renseigne pour faire une visite dans le parc. Malheureusement je réalise rapidement que tous les tarifs sont grandement excessifs. Entrée du Parc. 90$ par personne, 200$ pour la location de la voiture et 80$ pour le guide. Bref ce sera pour d’autres que nous. Nous nous vengeons sur un tour à pied avec la guide de l’hôtel dans la forêt avoisinante et au détour d’une rivière à sec nous sommes au milieu de centaines de papillon. Heureusement pour nous il n’y aura pas de rencontre avec des éléphants ou des buffles, car ces deux derniers quittent souvent la réserve pour gambader dans les environs. Il faut savoir en effet qu’il n’y a aucune barrière dans les parcs tanzaniens.
Le surlendemain nous atteignons le sommet le plus haut d’Afrique. Il apparait au détour d’un virage. Nous nous arrêtons. Première photo (car on ne sait jamais avec la météo, les nuages recouvrent souvent le sommet). Voilà nous avons rempli notre contrat personnel.
Nous sommes heureux. Puis au programme dans les jours suivant, tour du Kilimandjaro dont une partie se fait en piste mais sans bagage, plus facile. Nous aurons à cette occasion loisir de croiser de nombreux Masaï, hommes, femmes. Ils sont remarquables par les couleurs chatoyantes de leurs habits et avec tous leurs bijoux notamment leurs longues boules d’oreilles. Comme la zone est peu habitée nous surprenons une petite horde d’Eland, les plus grosses antilopes d’Afrique (entre 400 et 800 kilos) qui peuvent sauter par-dessus une barrière de plus de 3 mètres de haut. La piste nous entraine d’abord sur la face sud-ouest asséchée par le vent en provenance du rift puis sur la face nord Est à l’opposé très humide et forcément verte. De ce côté-là, l’homme exploite une immense forêt. On se croirait dans les Vosges.
Noël approche, et nous avons décidé de le passer dans la ville de Mwanza, située sur le lac Victoria. Nous repartons donc vers l’Est. Nous nous arrêtons dans une petite ville, à un petit magasin composé de 4 planches pour acquérir une nouvelle ampoule pour le feu arrière de Claudie car elle est de nouveau claquée. Pas de chance. J’en prends deux. On ne sait jamais. Finalement nous n’aurons jamais plus besoin d’ampoule jusqu’en France. Puis nous perdons de l’altitude et traversons ce premier rift, très sec comme je viens de le dire puis reprenons de la hauteur côté ouest et tout redevient vert.
Après quelques étapes, quelques journées de route traversant toujours plus de paysages magnifiques, et de nouveau des rizières, nous approchons de Mwanza et le lac Victoria, le plus grand lac d’Afrique. Mais avant cela pour la dernière étape, nous allons traverser une zone de pluie tropicale. Nous avions eu de la chance jusque-là, mais pour cette journée nous allons être servis. La douche commence environ 30 minutes après le départ de la ville de Nzega. Nous l’avions vue arriver. Aussi en bons motards que nous sommes, nous avions mis les combinaisons de pluie pour la quatrième fois du voyage. Généralement ça ne dure jamais très longtemps sauf cette fois-ci. Ça commence à tomber un peu, puis plus fort, et enfin on n'y voit plus rien. Une seule solution arrêt dans les stations-service. Nous ne sommes pas seuls. Tous les motards des environs en 125cc sont arrêtés comme nous. 1 heure puis 2 heures ainsi. Quand ça se calme, on repart pour mieux s’arrêter 30 minutes plus tard dans une autre station-service mais en construction….. Nous sommes trempés, gants, bottes sauf celles de Claudie qui sont parfaitement étanches. Finalement nous arrivons à Mwanza avec 3 heures de retard. Il ne pleut plus mais toutes les routes sont trempées. Notre hôtel est situé sur une colline, nous nous y rendons. La première chose à faire est de sortir toutes les affaires et faire sécher. Les sacs Northface, bien qu’annoncés étanches, n’auront pas résisté à la pluie. Nous passons 3 jours à Mwanza, et en profitons pour visiter la ville construite par les allemands au début du XXème siècle et fêter Noël en dégustant des spaghetti natures car cela fait 3 jours que j’ai mal au ventre après avoir bu un boisson de Mangue/banane au petit déjeuner…..
Après cette pause à Mwanza, nous reprenons la route vers l’Ouganda. Il nous reste 2 jours de motos. En quittant la ville qui augmente sous l’effet de la démultiplication de la population, nous traversons une des bras du lac Victoria grâce à un bac. Les motos ne payent pas. Les tanzaniens très accueillant par ailleurs viennent à notre rencontre pendant la traversée. Ils nous prennent de nombreuses fois en photo, bien que nous ne soyons pas autorisés à prendre des clichés du bateau. Côté sud de la traversée, les chinois sont au travail pour la construction du pont qui permettra aux habitants de circuler plus facilement entre les deux rives moyennant un péage.
La route devient alors totalement déserte. Aucune voiture à l’horizon, quelques huttes disséminées de ça, de là.
On s’attend à voir des animaux sauvages mais nous ne verrons rien. Même lors de la traversée du parc Bihamulo. Sauf quelques groupes de babouins que de gros males surveillent et qui n’incitent pas à la prise de photo. Bien sûr pas de restaurant ou guinguette, et nous sommes contents d’avoir emporté avec nous quelques petites choses pour se mettre sous la dent.
Nous arrivons à Bukoba où nous logeons à l’hôtel Kolping. De notre chambre vue sur le lac et l’île en face. Cette fois nous sommes au troisième étage sans ascenseur. Bizarre, l’hôtel est quasiment vide et nous n’avons pas le droit aux chambres du rez-de-chaussée….
Le lendemain départ pour l’Ouganda. C’est donc notre dernière journée de route en Tanzanie. La route est encore une fois déserte et traverse de merveilleux paysages. On ne douterait pas que l’Ouganda et la Tanzanie se sont affrontés militairement dans la zone à la fin des années 70. Tout parait calme et nous ne détectons aucun stigmate de cette guerre.
Côté moto :
Toujours mes suintements d’huile sur la boite de vitesse en provenance du filtre à air. Suintement en provenance de l’axe de roue avant, et perte du caoutchouc de visée moteur (près du bouchon de remplissage d’huile) et enfin suintement sur le côté droit du capot avant (qui enferme l’alternateur et la synchro d’allumage)
Pour Claudie, deux ampoules de feu arrière.
Entrée 18 Novembre 2022
Sortie 28 Décembre 2022 soit un total de 40 jours et près de 3287kilomètres.
Le parcours
Me voici de retour avec un texte sur la Tanzanie. Et quelques photos qui vous donneront l'envie de partir avec vos vieux G/S.
François
Episode 24 La Tanzanie
Le 18 Novembre nous entrons en Tanzanie. Nous avons acheté notre visa en ligne pour la totale somme de 100€ pour nous deux.
Après les formalités d’usage, et les éternelles vérifications COVID, nous sommes autorisés à entrer en Tanzanie. Pour la première fois nous n’avons pas à nous acquitter de frais de route.
Le changement visuel est radical. Alors que nous sommes en basse altitude au Malawi, et donc dans une zone relativement sèche et chaude, nous grimpons très rapidement vers les sommets des montagnes. La route est bien goudronnée, virevolte à plaisir, la nature reprends des couleurs. Très vite nous rattrapons les champs de thé. La route sinueuse invite à balancer la moto dans les virages. Une merveille. Notre première étape nous conduit à Tukuyu où nous en profitons pour récupérer une carte SIM ce qui va nous occuper pour deux bonnes heures et passer à la banque. Ces deux actions nous deviennent routinières, après chaque passage de frontières. Carte SIM car comme il n’y a pas de panneaux indicateurs, retrouver les logements est facilité par le GPS du téléphone en ville. Et comme il n’y a pas forcément des terminaux de paiement électronique partout, mieux vaut être équipés en argent liquide. Pour cette première nuit, nous logeons dans un ancien hôtel « Landmark Hotel » qui devait être à l’époque la référence dans les environs. Coût de la nuitée 22€. La chambre est immense. Le service de restauration aussi lent comme d’habitude en Afrique. Alors nous commandons et revenons 45 minutes plus tard pour manger un poisson avec des frites. La température est à nouveau clémente, douce. Les chaleurs du Malawi sont derrière nous pour ce premier soir en Tanzanie. Le lendemain nous continuons à prendre de l’altitude et l’air devient frais vers 2000m. Puis nous redescendons vers ce qui va être l’enfer. Nous rejoignons en effet la route principale Dar El Salaam / Lusaka. Les camions se suivent les uns derrière les autres. Comme ce que nous avions vécu en Zambie en montant voir les chimpanzés dans le nord. Dans les montées, les camions plafonnent à 25km/h et comme il est difficile de dépasser avec le trafic venant en sens inverse, il nous faut plusieurs fois prendre notre mal en patience. La route comme en Zambie est par endroit dégradée, voire très dégradée. Les nids de poule ou les ormières se succèdent. Après une journée difficile, avec une route chargée de camions, nous atteignons fatigués la ville de Makambako. Nous y trouvons un hôtel convenable doté d’un restaurant. Pas de chance, le réceptionniste nous attribue une chambre au deuxième étage. Il faut donc ôter tous les bagages des motos et tout monter au deuxième étage par les escaliers. Les sacs jaunes deviennent lourds à force. Le soir, le cuisinier, qui ne parle pas anglais, nous prépare une soupe dans laquelle nous trouvons des carottes, des pommes de terre et des morceaux de poulets. Délicieux. Les motos vont quant à elles rester dehors sous la surveillance du gardien de nuit, un jeune de 18 ans dont les dents sont toutes gâtées. Il doit souffrir. Il n’a jamais dû voir un dentiste. Au matin Il me suit pas à pas pour ma vérification des niveaux d’huile moteur et les compléments. A côté, des tanzaniens discutent autour d’une voiture BMW qui a roulé sans suffisamment d’huile et par conséquent la voiture ne fonctionne plus très bien….
Nous repartons au matin en ayant la chance de voir un train à la gare de la ville, un de ces trains en inox qui relie Mombasa à Mbeya. Rare train sur cette voie unique, train pris d’assaut par les voyageurs. Puis c’est le retour dans l’enfer des camions et circulations folles. Nous avons de nouveau peur car il nous faut éviter en permanence les camions et les autocars qui considèrent que puisqu’ils sont plus gros que les motos, ces dernières doivent quitter la route quand ils ont besoin de doubler ! La loi du plus gros bat son plein ! Nous atteignons Iringa où nous déjeunons dans un petit café. Les tanzaniens qui y travaillent, sont fiers de nous recevoir. Peu d’européens doivent s’y arrêter.
Après notre pause déjeuner nous entrons dans la vallée des baobabs. Ces derniers ont de nouveau fait leur apparition, altitude basse oblige et température plus chaude. Dans cette vallée, ils sont partout et d’ailleurs protégés. Il s’agit de fait d’une forêt de baobab. Au moins ici ils ne sont pas tronçonnés comme au Malawi. Il fait de plus en plus chaud et nous allons finir par recevoir quelques gouttes de pluie ce qui nous oblige pour la troisième fois depuis Cape Town à enfiler nos combinaisons de pluie. Finalement après 5 bonnes minutes de pluie retour au soleil, et deuxième arrêt, cette fois pour retirer les combinaisons car il fait bien trop chaud pour continuer ainsi. En fin de journée nous arrivons à Mikumi où on nous a recommandé un hébergement tenu par un couple suisse/tanzanien. Nous en profitons le soir pour déguster une spécialité de fromage suisse ! Le lendemain, nous devons traverser le parc de Mikumi où les animaux sauvages circulent en liberté. Les gens sont inquiets pour nous car nous devons le traverser en moto. Mais nous en avons déjà vu d’autres ! A l’approche du parc, des panneaux d’information nous mettent en garde. Après réflexion et au regard du trafic de poids-lourds il ne doit pas y avoir beaucoup de chance de croiser un lion ou un léopard ! Exact. Pas de lion ou léopard mais des éléphants, des antilopes, des buffles, des zèbres, des phacochères etc… Tout ceci à la vitesse maximale de 70km/h max que nous respectons mais que les camions dépassent allègrement. Le long de la route qui traverse le parc, on trouve bouteille en plastique et pneu en tout genre… à méditer pour l’avenir.
L’enfer continue le lendemain puisque nous sommes toujours sur cette route de liaison vers Dar El Salaam. A la station-service de Morogoro, impossible de dévisser mon bouchon de réservoir. Il est midi. Le soleil tape dur. Tout le monde s’y met. Mais rien à faire. Le personnel de la station-service se met à la recherche d’une pince quand Claudie y met toute sa hargne et parvient à tourner le bouchon. Visiblement quand il fait chaud la dilatation joue à plein, et il devient très difficile d’ouvrir ce bouchon. Cela se répètera encore quelques fois au cours du voyage.
En approche de Dar El Salaam, nous obliquons vers le nord pour éviter les embouteillages de camions suite aux contrôles douaniers nombreux sur la route directe. Cette info nous a été donnée par un canadien qui vit à Dar El Salaam lors de notre arrêt à Mikumi. Effectivement, la route est belle, libérée de tous les camions, nous pouvons enfin profiter du paysage, et seuls les éternels ralentisseurs perturbent le trajet. Nous respirons enfin. Nous logeons dans un hôtel perdu dans la nature, appartenant à un général de l’armée tanzanienne à la retraite. Il est très fier de nous recevoir dans son établissement. Après un bon dîner poulet/pates et une bonne nuit, nous repartons à l’attaque de Dar El Salaam et son trafic intense. Les 90 kilomètres sont de nouveau parsemés de ralentisseurs qui continuent de me broyer les organes génitaux. Ça devient douloureux à force. Arrivés en ville, nous nous rendons à un hôtel/backpacker peu cher de l’autre côté de la baie. Pour ce faire nous tournons un peu en ville, près du palais présidentiel où les gardes de sécurité ne veulent absolument pas que nous mettions un pied à terre. Finalement, nous trouvons l’entrée du bac. De notre point de vue d’européen, la confusion règne. Pour les locaux, cela semble au contraire très clair. Nous serons finalement pilotés par un automobiliste qui ira jusqu’à payer pour nous notre traversée. Interdiction de faire des photos sur le bac. La traversée ne dure que quelques minutes puisque seulement 200 mètres séparent les deux berges. Ça grouille de passagers. Le bac est complet, voire davantage…. Nous gagnons notre hébergement qui donne sur une plage de sable blanc, comme sur les cartes postales. Nous ne résistons pas bien longtemps pour aller nous baigner, et la température de l’eau doit avoisiner les 32 degrés. Un vrai bain. Puis nous nous offrons un petit plaisir, 8 jours sur l’ile de Zanzibar. Mais auparavant nous allons aller garer nos motos chez ce même canadien que nous avions rencontré à Mikumi et qui nous avait proposé de garder nos motos pendant nos « vacances ». La chose est faite le lendemain. Nous quittons le continent pour l’île.
A notre retour 9 jours plus tard, nous emménageons dans un hôtel tenu par des chinois et qui a l’avantage d’être à proximité du garage de nos motos. J’en profite pour faire un premier réglage de soupape sur la mienne car ça claque un peu côté droit maintenant. Le mécanicien de notre ami canadien est venu mais ne connait rien à nos motos. Je déboulonne les 3 vis du cache culbuteur gauche, et explique à ce mécanicien, qu’on tapotera avec le maillet pour ne pas abimer le joint. Je passe au cylindre droit, après déboulonnage, je tapote avec mon maillet et extrais le cache culbuteur sans souci. Je repasse côté gauche pour découvrir que le mécanicien a retiré le cache culbuteur sans m’attendre. Résultat : le joint est cassé. Par chance, sur la partie supérieure. Je ne dispose pas de joint de rechange. Après réglage, je referme avec beaucoup d’attention les cache-culbuteurs, et tout particulièrement le gauche pour que ça ne fuit pas trop. Ça claque moins mais je trouve le claquement toujours un peu fort. Bizarre c’est venu d’un seul coup. Après avoir réglé le jeu des soupapes sous la chaleur écrasante de Dar El Salaam, j’en profite pour me faire emmener en 125cc dans un magasin pour acheter une ampoule de feu arrière pour Claudie car le feu stop ne s’allume plus. Ampoule claquée.
Nous recevons alors des nouvelles de Martin le Hollandais et Richard le nouveau Zélandais que nous avions rencontrés en Zambie puis croisés au Malawi. Ils sont aussi sur Dar El Salaam. Nous organisons un déjeuner dans un restaurant italien. Ils nous expliquent que suite aux difficultés pour entrer désormais en Ethiopie, ils ont fait le choix d’embarquer leur moto dans un bateau à Mombasa pour le Sultanat d’Oman. Cette affaire est bien tentante mais après il n’y a que 3 solutions pour rentrer en Europe ;
· Passage par Israël où la frontière est particulièrement pénible
· Passage par l’Iran mais les manifestations en cours suite au décès de la jeune iranienne dans un poste de police, n’invitent pas vraiment au tourisme
· Ou passage par l’Irak qui n’est pas encore le pays le plus sécuritaire qui soit.
Nous ne donnons pas de réponse immédiatement. Ils sont très intéressés de nous avoir à bord car cela diviserait le prix du conteneur par 4 au lieu de 2. A réfléchir.
Nous repartons sous une forte chaleur de Dar El Salaam pour notre objectif initial le Kilimandjaro. Nous remontons vers Moshi où nous devrions voir le fameux plus haut sommet d’Afrique.
Pour éviter les routes de camions, nous allons cette fois emprunter de plus petites routes. Puis pour se faire plaisir, nous sortons de nos routes goudronnées pour se faire une belle piste de liaison avec de la terre rouge comme sur les photos de magasines. Tout d’abord la piste caillouteuse et peu aisée devient plus étroite puis finit par une belle piste de terre, couleur latérite.
Sur la piste rouge.
Nous traversons de nombreux villages, puis obliquons ensuite vers le nord par une piste qui se terminera par un sentier se réduisant à un mètre de large. Nous jonglons entre les épineux et bosses. Nous rejoignons la route où une carcasse de bus totalement détruite nous souhaite un bon retour sur le goudron ! Tous les passagers ont dû y perdre la vie. Nous couchons dans un hôtel dans la petite ville de Koromgwe. (19€) Au soir une cérémonie d’anniversaire de mariage se prépare. La moitié des invités arrive par Tuk Tuk. Ces derniers sont décorés avec des guirlandes de noël. Comme les rues ne sont pas éclairées, on les repère de loin. Alors que nous nous apprêtons à nous diriger vers notre chambre, en nous disant que la nuit sera courte (car la musique, comme partout en Afrique, est joué à fort volume) soudainement le silence se fait, et la salle de réception plonge dans le noir. Finalement il n’y aura pas de problème pour dormir car à chaque réarmement du disjoncteur, et redémarrage de la musique, l’électricité se coupe. Dommage pour eux et très bien pour nous, pourrions-nous dire égoïstement.
La frayeur du voyage survient quelques jours plus tard. Nous roulons sur cette belle route. Notre voie de gauche est libre, le goudron est beau, le paysage grandiose. Un camion s’approche venant d’en face. Soudain, un autocar se décide de doubler le camion ; il se déplace et vient face à nous, nous sommes à 100 mètres. Je coupe les gaz, et dérive naturellement vers la gauche, vers le bas-côté. Je commets l’erreur de ne pas regarder dans le rétro. Claudie légèrement en retard, freine comme elle peut mais l’autocar est déjà sur elle. La seule solution qui lui reste consiste à se glisser entre moi et l’autocar. Je sens soudain ma moto basculer vers la gauche, et voit Claudie me dépasser par ma droite entre l’autocar et ma moto. Mon dieu Claudie est passée à moins de 5 centimètres de l’autocar. Nous nous arrêtons pour reprendre notre calme car si nous le pouvions, nous irions bien discuter avec le chauffeur du bus pour lui parler du pays… Nous constatons les stigmates du quasi accident. La valise arrière gauche de Claudie a laissé une trainée incrustée dans le réservoir de 42 litres blanc. Aujourd’hui encore la trace noire reste visible. Je n’ai pas réussi à la supprimer. Il me faudra voir un carrossier pour demander des conseils. Se percuter à près de 90 kilomètres/heure ; ce n'est pas courant. Heureusement nous nous en sortons sans douleur.
Nous quittons la route qui nous mène vers le Kilimandjaro pour passer quelques jours dans les montagnes de Lushoto. Il y fait nettement plus frais, et nous prenons plaisir à enrouler les virages sur une route étroite mais asphaltée. Au village en question, nous rencontrons deux allemands sur des 700 ténéré de Yamaha. L’un ne parle qu’allemand, tandis que l’autre maîtrise la langue de Molière. Ils sont partis de Cologne, sont passés par la Turquie, puis l’Iran. Bateau jusqu’à Dubaï puis Arabie Saoudite. Suite à l’impossibilité de passer par l’Ethiopie, retour à Dubaï. De là les motos sont parties en fret aérien jusqu’à Nairobi. Et maintenant ils sont en Tanzanie et leur destination finale est Cape Town. Finalement avec celui qui se prénomme Alain et qui parle français, nous sommes rencontrés déjà deux fois à Cologne, la première fois lors de la remontée vers la France en Mai 2023, et une deuxième fois en Mars 2024. Les voyages, c’est aussi de bonnes rencontres.
Après une randonnée dans les montagnes avec un guide pour voir les singes que nous ne verrons pas, et après une bonne pluie qui nous maintient près d’une heure dans une refuge qui prend l’eau, nous quittons la région et redescendons en moto sur la plaine qui s’étend jusqu’au Kilimandjaro. Mais comme nous n’aimons pas les routes à fort trafic, nous contournons les montagnes d’Ivuga et longeons le parc binational du Tsavo. La route asphaltée est quittée à Mikomazi. Un peu comme d’habitude les premiers kilomètres sont détestables. La piste est fortement empruntée et composée de cailloux qui font mal aux pneumatiques. Nous continuons et le paysage un peu aride devient plus vert au fur et à mesure que nous montons vers le nord.
Nous trouvons des lacs, puis même des rizières.
La piste devient plus roulante, et nous passons deux ponts de bois que nous allons immortaliser par des photos et un film. Nous dénichons un petit hôtel au milieu de rien. Près de l’entrée du parc sud. Le standard est européen. Très propre, excellent design. Je me renseigne pour faire une visite dans le parc. Malheureusement je réalise rapidement que tous les tarifs sont grandement excessifs. Entrée du Parc. 90$ par personne, 200$ pour la location de la voiture et 80$ pour le guide. Bref ce sera pour d’autres que nous. Nous nous vengeons sur un tour à pied avec la guide de l’hôtel dans la forêt avoisinante et au détour d’une rivière à sec nous sommes au milieu de centaines de papillon. Heureusement pour nous il n’y aura pas de rencontre avec des éléphants ou des buffles, car ces deux derniers quittent souvent la réserve pour gambader dans les environs. Il faut savoir en effet qu’il n’y a aucune barrière dans les parcs tanzaniens.
Le surlendemain nous atteignons le sommet le plus haut d’Afrique. Il apparait au détour d’un virage. Nous nous arrêtons. Première photo (car on ne sait jamais avec la météo, les nuages recouvrent souvent le sommet). Voilà nous avons rempli notre contrat personnel.
Nous sommes heureux. Puis au programme dans les jours suivant, tour du Kilimandjaro dont une partie se fait en piste mais sans bagage, plus facile. Nous aurons à cette occasion loisir de croiser de nombreux Masaï, hommes, femmes. Ils sont remarquables par les couleurs chatoyantes de leurs habits et avec tous leurs bijoux notamment leurs longues boules d’oreilles. Comme la zone est peu habitée nous surprenons une petite horde d’Eland, les plus grosses antilopes d’Afrique (entre 400 et 800 kilos) qui peuvent sauter par-dessus une barrière de plus de 3 mètres de haut. La piste nous entraine d’abord sur la face sud-ouest asséchée par le vent en provenance du rift puis sur la face nord Est à l’opposé très humide et forcément verte. De ce côté-là, l’homme exploite une immense forêt. On se croirait dans les Vosges.
Noël approche, et nous avons décidé de le passer dans la ville de Mwanza, située sur le lac Victoria. Nous repartons donc vers l’Est. Nous nous arrêtons dans une petite ville, à un petit magasin composé de 4 planches pour acquérir une nouvelle ampoule pour le feu arrière de Claudie car elle est de nouveau claquée. Pas de chance. J’en prends deux. On ne sait jamais. Finalement nous n’aurons jamais plus besoin d’ampoule jusqu’en France. Puis nous perdons de l’altitude et traversons ce premier rift, très sec comme je viens de le dire puis reprenons de la hauteur côté ouest et tout redevient vert.
Après quelques étapes, quelques journées de route traversant toujours plus de paysages magnifiques, et de nouveau des rizières, nous approchons de Mwanza et le lac Victoria, le plus grand lac d’Afrique. Mais avant cela pour la dernière étape, nous allons traverser une zone de pluie tropicale. Nous avions eu de la chance jusque-là, mais pour cette journée nous allons être servis. La douche commence environ 30 minutes après le départ de la ville de Nzega. Nous l’avions vue arriver. Aussi en bons motards que nous sommes, nous avions mis les combinaisons de pluie pour la quatrième fois du voyage. Généralement ça ne dure jamais très longtemps sauf cette fois-ci. Ça commence à tomber un peu, puis plus fort, et enfin on n'y voit plus rien. Une seule solution arrêt dans les stations-service. Nous ne sommes pas seuls. Tous les motards des environs en 125cc sont arrêtés comme nous. 1 heure puis 2 heures ainsi. Quand ça se calme, on repart pour mieux s’arrêter 30 minutes plus tard dans une autre station-service mais en construction….. Nous sommes trempés, gants, bottes sauf celles de Claudie qui sont parfaitement étanches. Finalement nous arrivons à Mwanza avec 3 heures de retard. Il ne pleut plus mais toutes les routes sont trempées. Notre hôtel est situé sur une colline, nous nous y rendons. La première chose à faire est de sortir toutes les affaires et faire sécher. Les sacs Northface, bien qu’annoncés étanches, n’auront pas résisté à la pluie. Nous passons 3 jours à Mwanza, et en profitons pour visiter la ville construite par les allemands au début du XXème siècle et fêter Noël en dégustant des spaghetti natures car cela fait 3 jours que j’ai mal au ventre après avoir bu un boisson de Mangue/banane au petit déjeuner…..
Après cette pause à Mwanza, nous reprenons la route vers l’Ouganda. Il nous reste 2 jours de motos. En quittant la ville qui augmente sous l’effet de la démultiplication de la population, nous traversons une des bras du lac Victoria grâce à un bac. Les motos ne payent pas. Les tanzaniens très accueillant par ailleurs viennent à notre rencontre pendant la traversée. Ils nous prennent de nombreuses fois en photo, bien que nous ne soyons pas autorisés à prendre des clichés du bateau. Côté sud de la traversée, les chinois sont au travail pour la construction du pont qui permettra aux habitants de circuler plus facilement entre les deux rives moyennant un péage.
La route devient alors totalement déserte. Aucune voiture à l’horizon, quelques huttes disséminées de ça, de là.
On s’attend à voir des animaux sauvages mais nous ne verrons rien. Même lors de la traversée du parc Bihamulo. Sauf quelques groupes de babouins que de gros males surveillent et qui n’incitent pas à la prise de photo. Bien sûr pas de restaurant ou guinguette, et nous sommes contents d’avoir emporté avec nous quelques petites choses pour se mettre sous la dent.
Nous arrivons à Bukoba où nous logeons à l’hôtel Kolping. De notre chambre vue sur le lac et l’île en face. Cette fois nous sommes au troisième étage sans ascenseur. Bizarre, l’hôtel est quasiment vide et nous n’avons pas le droit aux chambres du rez-de-chaussée….
Le lendemain départ pour l’Ouganda. C’est donc notre dernière journée de route en Tanzanie. La route est encore une fois déserte et traverse de merveilleux paysages. On ne douterait pas que l’Ouganda et la Tanzanie se sont affrontés militairement dans la zone à la fin des années 70. Tout parait calme et nous ne détectons aucun stigmate de cette guerre.
Côté moto :
Toujours mes suintements d’huile sur la boite de vitesse en provenance du filtre à air. Suintement en provenance de l’axe de roue avant, et perte du caoutchouc de visée moteur (près du bouchon de remplissage d’huile) et enfin suintement sur le côté droit du capot avant (qui enferme l’alternateur et la synchro d’allumage)
Pour Claudie, deux ampoules de feu arrière.
Entrée 18 Novembre 2022
Sortie 28 Décembre 2022 soit un total de 40 jours et près de 3287kilomètres.
Le parcours
francois62
Re: Ma R80G/S de 1986
Merci pour tes récits passionnants ,
C’est marrant que tu rencontres un gars Alain ( allemand ) à plusieurs reprises dans tes périples ,
Il m’est arrivé la même chose avec avec un français , Alain que j’ai rencontré une fois dans le massif central , une fois en lybie et une dernière à Madagascar .
C’est marrant que tu rencontres un gars Alain ( allemand ) à plusieurs reprises dans tes périples ,
Il m’est arrivé la même chose avec avec un français , Alain que j’ai rencontré une fois dans le massif central , une fois en lybie et une dernière à Madagascar .
THIERRY67
Re: Ma R80G/S de 1986
Bonjour Thierry,
Oui finalement il n'y a pas autant de voyageurs que cela. En conséquence il peut arriver de rencontrer parfois les mêmes à l'autre bout de monde. Après ce voyage nous continuons toujours le contact avec les autres voyageurs rencontrés. Il se crée des liens forts, surtout quand les situations ont été moins faciles. Et vous verrez par la suite, si Dieu me prête vie, - car il me faut encore finir l'écriture de tous les épisodes de cette traversée - que nous allons retrouver bien plus tard des motards et non motards dans des pays bien différents aussi.
Merci à vous Thierry et Gastair pour votre participation à ce fil.
Mais maintenant place à l'épisode 25
François
Oui finalement il n'y a pas autant de voyageurs que cela. En conséquence il peut arriver de rencontrer parfois les mêmes à l'autre bout de monde. Après ce voyage nous continuons toujours le contact avec les autres voyageurs rencontrés. Il se crée des liens forts, surtout quand les situations ont été moins faciles. Et vous verrez par la suite, si Dieu me prête vie, - car il me faut encore finir l'écriture de tous les épisodes de cette traversée - que nous allons retrouver bien plus tard des motards et non motards dans des pays bien différents aussi.
Merci à vous Thierry et Gastair pour votre participation à ce fil.
Mais maintenant place à l'épisode 25
François
francois62
Re: Ma R80G/S de 1986
Episode 25 l’Ouganda
Le passage d’une frontière peut toujours se révéler compliqué ou alors très simple. Cette fois, on nous demande une copie de nos attestations de non COVID. Mais comment faire à ce poste frontière où il n’y a rien. Bien sûr des personnes bien intentionnées vous proposent de vous aider pour 10€ la photocopie…. Soit 20€ pour nous deux. Comme je n’ai jamais cédé à ces magouilles depuis le départ d’Afrique du Sud, je leur donne les papiers originaux qu’ils taponnent et que d’autres à quelques guichets plus loin nous prennent définitivement. Adieu nos attestations… Ce poste frontière est mixte, cad géré par les deux pays de manière commune. Cela devrait faciliter les choses mais finalement pas vraiment. Les bureaux sont mélangés et rend la succession des démarches quelque peu ténébreuse. Finalement nous quitterons le poste frontière sans avoir effectué toutes les démarches, mais nous ne le comprendrons qu’en quittant le pays quelques semaines plus tard. Le seul hic est que l’employé de sortie du poste frontière a tamponné le bulletin de sortie de l’Ouganda… de notre carnet de passage. Je lui demande alors d’annoter le feuillet pour indiquer son erreur. Je sais néanmoins qu’il me faudra palabrer avec ses collègues quand nous sortirons du pays.
Nous entrons dans le pays africain qui restera le plus beau pays d’Afrique à mes yeux, la Namibie restant le plus beau pour Claudie. Pays de grande variété de paysage et de climat, avec de grandes zones encore sauvages bien que la population double tous les 20 ans comme dans tous les autres pays d’Afrique.
Mais pour le moment il nous faut rejoindre la première ville digne de ce nom, situé à 90 kilomètres plus au nord. Il faut trouver une banque et une carte SIM. Ce que nous ne savons pas encore au poste frontière, c’est que cette route n’a jamais dû être refaite depuis la guerre. Ce n’est plus une route, mais un champ de cratère. On ne peut plus parler de nids de poule à ce stade. Nous allons mettre près de 2 heures 30, en comptant les arrêts de police et de contrôle pour parcourir les 90 kilomètres. Nous aurions préfèré une bonne piste. D’ailleurs à l’un des contrôles de police nous devons retenir nos rires en voyant un policier portant fièrement la même moustache qu’un fameux dictateur des années 40….. Comme d’habitude avec les policiers rencontrés jusque-là, tout se passe dans la joie et la bonne humeur. Comme les policiers ne voient pas beaucoup d’étrangers en voyage, l’occasion est trop bonne pour eux pour nous poser des tas de question.
Arrivés à Masaka, nous choisissons un hôtel qui parait très convenable sur le papier. En effet nous souhaitons souffler 3 jours et ainsi passer le réveillon du jour de l’an. Si la chambre est de bonne facture, la cuisine laisse à désirer. Il faudra donc 90 minutes pour notre plat de spaghetti. Et l’eau de la douche est froide. Déménagement le lendemain et nous voilà dans un petit centre pour voyageurs situé sur le haut de la colline. La cuisine est délicieuse. Au moins le réveillon se passe bien.
Nous en profitons pour faire quelques kilomètres sur la route de Kampala afin de nous immortaliser sur la ligne de l’équateur. On ne sait jamais si nous ne trouvons pas d’autre panneau, celle-ci sera faite.
Pause obligatoire, l'un dans l'hémisphère Sud, et l'autre dans l'hémisphère Nord.
Finalement nous croiserons la ligne si souvent que nous aurons l’occasion de faire d’autres photos. Par contre sur la route vers Kampala est très fréquentée, nous retombons dans les travers de la circulation que nous avions connus en Zambie et Tanzanie où nous avons failli mourir. Les plus gros ont la priorité. Détestable.
Dès le début janvier 2023, nous rechargeons les bagages sur nos motos et prenons la direction Ouest. Nos amis allemands rencontrés en Tanzanie nous avaient parlés de la rencontre avec les gorilles dans l’Ouest de l’Ouganda. Ils nous ont transmis les infos, aussi nous allons voir si nous pouvons faire de même. Après une étape à Mbarara, au petit hôtel « GKAT » (42€) en sortie de la ville où je profite pour refaire un réglage des soupapes côté droit - je commence en effet à faire une fixation sur ce claquement, nous nous approchons du but le lendemain.
Sur une petite piste nous menant vers l'Ouest vers les montagnes des forêts impénétrables.
Mais avant cela, nos amis nous ont dit que la route goudronnée s’arrête à une quarantaine de kilomètres et la piste ensuite n’est pas facile. En effet, pas facile mais superbe paysage. La piste sillonne à mi-hauteur des collines bariolées de vert et de jaune. Il y a des habitants et des maisons partout. Chaque famille cultive son lopin de terre à flanc de colline.
Sur la piste menant aux forêts près du Congo, avant que les choses ne deviennent plus compliqués..
Quelques passages se révèlent délicats mais Claudie assure très bien. Nous nous présentons à l’hôtel où par chance nous sommes les seuls. Nous expliquons notre souhait de partir à la recherche des gorilles le lendemain matin. Le propriétaire nous certifie qu’il va obtenir les autorisations nécessaires. Alors que nous dinons sous la paillote et observons une antilope à une vingtaine de mètre, le bruit d’un véhicule se fait entendre. Et nous entendons du français. Quelle surprise ! Cela faisait longtemps. Nous sommes rejoints au diner par un groupe de 4 françaises, accompagnées d’un guide français également. Bien entendu, nous engageons la parole. Et ces dames vont également à la recherche des gorilles le lendemain. Le lendemain matin, au lieu d’être 2, nous sommes 6 à grimper vers l’entrée du parc avec le propriétaire. Le guide français vient avec le véhicule. Nous réglons les frais de permis de pistage pour la modique somme de 750$ par personne. Et finalement les autorités ont décidé de mettre tous les français ensemble. Nous restons donc ensemble. Mais avant de partir dans la forêt impénétrable, voilà qu’un des rangers nous appelle pour nous faire voir l’une des 3 espèces d’éléphant africain. Nous connaissions déjà fort bien les éléphants de la savane, nous avions raté de très peu les éléphants du désert en Namibie, mais voilà que nous sommes à quelques mètres des éléphants des forêts. Pour tout vous dire, ces éléphants ressemblent beaucoup à leur cousin d’Inde. Même petites oreilles, et corpulence faible par rapport à ceux de la savane, petites défenses également. L’agilité est leur petitesse sont leurs points forts. La journée commence bien. Puis nous partons tous ensemble, accompagnés d’un guide, d’une équipe de pisteur, et d’un carabinier car on ne sait jamais. La journée n’est pas de tout repos. Marcher dans la forêt tropicale, dans les enchevêtrements de branche, de feuille, sans savoir vraiment où on pose les pieds, relève de l’effort physique intense. Ça ne fait que monter ou descendre, avec un taux d’humidité proche des 100%. Après 3 heures de recherche, les gorilles sont enfin localisés. Mais ils sont énervés. On nous rapporte que ce groupe s’est battu avec un autre en début de matinée. Le groupe de gorille qui nous a été affecté, se déplace en permanence. Néanmoins, nous rencontrons le groupe au détour d’arbres. Ils dégustent des feuilles, et poussent des grognements de satisfaction. Quand nous approchons davantage, le mal dominant émet alors de petits grognements d’inquiétude. Le guide lui répond aussitôt, et le groupe reprend ses soupirs de satisfaction. Impressionnant. Encore plus quand nous nous rapprochons du mâle dominant, reconnaissable à son dos argenté. Quelle musculature ! et à 2/3 mètres seulement la rencontre est impressionnante. Il y a également 2 bébés qui suivent le male dès qu’il se déplace. Le groupe est composé d’une quinzaine de membre. Quand ils nous regardent, nous avons ordre de ne pas bouger, ni crier. Un moment inoubliable de ce voyage.
De retour à l’hôtel, les 4 françaises repartent camper un peu plus loin sur la route goudronnée. Le jeune guide français Marc nous refile une info sur un camp sympa dans le parc Elisabeth un peu plus au nord. On peut y louer des tentes au milieu du parc. Nous notons cela. Encore deux jours de route pour y aller. Le lendemain, il nous reste à refaire dans le sens opposé cette très belle mais technique piste que nous avions faite. Cette fois il nous faudra seulement 60 minutes. Après une nuit à Ntungamo, nous circulons sur une merveilleuse route goudronnée qui monte et descend au gré des collines rencontrées, tout ceci sans aucune voiture. Le paysage est plus ouvert que dans les montagnes, les champs plus grands, et tout est cultivé. Et que de monde à pied sur cette route.
En début d’après-midi, nous stoppons au niveau de l’épaulement du rift où l’activité volcanique a été intense il y a quelques centaines de milliers d’année quand les plaques ont commencé à se séparer créant la zone d’effondrement ou « rift » en anglais. Il y a là de nombreux cratères de volcan éteint depuis très longtemps. Certains se sont remplis d’eau, et ceux-là sont à voir. C’est ce que nous faisons en empruntant une piste qui nous conduit à un promontoire nous permettant d’en voir plusieurs en un seul coup d’œil. De retour sur la route, nous découvrons en contrebas le rift Ouest africain avec les deux lacs Georges au nord et Edward au sud. Grandiose. S’en suit la grande descente vers le rift et donc le parc. La température augmente petit à petit. Les panneaux nous indiquent que nous rentrons dans le parc, et que les animaux sauvages y sont en liberté. Pour illustrer l’information, nous apercevons sur notre gauche un éléphant à quelques centaines de mètre dans la plaine herbeuse. Nous trouvons l’entrée de notre campement, et récupérons une tente équipée de deux petits lits. 84€ pour la nuit avec les diners Parfait ! Frissons garantis quand les hyènes, les hippopotames ou les léopards se promènent à la nuit tombée. D’ailleurs pas question de sortir de sa tente la nuit sans se signaler au veilleur de nuit. Le soir arrive le groupe de filles françaises que nous avions rencontré dans la forêt impénétrable. Soirée sympa tous ensemble. Le lendemain, nous partons en « Game Drive » dans le parc après avoir négocié un chauffeur et une voiture avec l’hôtel. Nous aurons la chance de rencontrer les éternels éléphants, gnous, zèbre etc.. mais aussi lions, et léopard, ce qui est toujours plus rare.
Dans la plaine du parc Élisabeth, un fauve se promène, bien camouflé ! A vous de le découvrir.
L’après-midi, nous sommes invités par le groupe des françaises à se joindre à elles pour faire la liaison en bateau entre le lac George et le lac Edward sur le canal Kazunga. Quelle chance. Nous avions étudié la chose mais les seules sorties bateau nous conduisaient à mi-parcours, et nous devions faire demi-tour. Cette fois, le bateau va passer d’un côté à l’autre en empruntant entièrement le canal. Nous reviendrons dans le véhicule des françaises. Trop de chance. Et quel spectacle mes amis. La nature la plus profonde. Au-delà des mammifères que nous connaissons bien depuis tant d’années en Afrique, nous découvrons une multitude d’oiseaux, inconnus de nous. Seconde soirée tous ensemble. Après une bonne nuit de sommeil, nous levons le camp pour se préparer à pister les chimpanzés dans le parc. Tout a un prix. Comme pour les gorilles, il faudra marcher près de 3 heures avant de découvrir quelques individus tout en haut d’un arbre. Nous nous observons, eux dans haut, nous d’en bas. De retour au camp, nous nous séparons pour la deuxième fois, avec de potentielles retrouvailles dans l’hémisphère nord au le parc des chutes, Murchinson, deuxième plus grand parc du pays.
Nous reprenons la route. Très vite, nous croisons un petit panneau indiquant que nous franchissons à nouveau l’équateur. Nous sommes à quelques kilomètres à l’Est du Congo. Les motos fonctionnent parfaitement si ce n’est que la mienne continue de fuir de l’huile par tous les orifices. Je continue donc les remplissages tous les 4/5 jours. Celle de Claudie semble presque neuve à côté de la mienne. Retrouver la route goudronnée signifie maltraitance pour nos soufflets de fourche ainsi que pour mes testicules ; les ralentisseurs sont de retour dans tous les villages. Bien sûr jamais signalés. Mais toujours aussi destructeurs. Le soir je repositionne comme je peux les soufflets le plus haut possible et les bloque avec du chatterton noir. Pas forcément jolis mais c’est mieux que rien et ça protège les tubes des poussières dans les pistes.
Nous remontons vers le Nord petit à petit. Et nous retrouvons le rift Ouest africain au niveau du lac Albert. Une nouvelle fois, la vue est déconcertante, avant de plonger dans le rift. Ce lac immense, et de l’autre côté toujours le Congo. Nous en profitons arrivés en bas pour nous rendre sur la presqu’ile de Butiaba. La population nous explique que le niveau de l’eau monte. Il pleut de plus en plus dans la région, dérèglement climatique ?? Les autorités ont donc commencé le déplacement des habitants. Par contre la route qui mène au bout de l’avancée est toute neuve. J’avoue ne pas comprendre tout. Alors que la route fonce droit vers le rivage, elle s’arrête nette sur la plage. Après quelques photos aves des locaux, nous repartons en direction du parc.
Avec les motards de la presqu'ile.
Les routes sont également neuves. Finalement nous comprenons. Total, la compagnie française, refait les routes des environs en vue de la réalisation du chantier d’extraction du pétrole dans le parc naturel des chutes Murchinson. Tout s’explique donc.
A l’entrée du parc, guérite. Il faut garer la moto et aller payer. L’employé du parc m’informe qu’il est au regret de ne pas pouvoir nous laisser entrer avec les motos. Depuis la mort de deux motards allemands qui ne respectaient pas les limitations de vitesse, le parc est interdit aux motos. Gloups ! Alors on commence à palabrer. Après quelques minutes, l’employé appelle les responsables du parc basé à Kampala et nous décrit comme étant de gentils motards….. Finalement nous avons le droit d’entrée mais nous ne devons pas emprunter les pistes, et surtout respecter les limitations de vitesse. Nous jurons et nous crachons. Et nous allons tenir nos engagements. Une fois encore les routes du parc sont de belles factures. Magnifique enrobé. Marquages au sol parfaits. Et une fois encore nous comprenons, il y a quelques puits d’exploration dans les environs. Photo bizarre de Gadget au milieu de la nature primaire…ENous trouvons notre campement après une dizaine de kilomètres. Il se situe à 2 kilomètres du Nil blanc. Et dans la soirée arrive le groupe des 4 françaises ! Ça repart, diner et soirée ensemble et le lendemain nous partons tous en bateau, remontant le Nil pour trouver la chute d’eau dénommée Murchinson. Sur le parcours fluvial, les animaux sont surpris de notre arrivée et nous observent comme nous les observons. Le décor est inoubliable, les chutes également. Dommage d’y trouver quelques bouteilles d’eau minérales flottant à la surface.
L’après-midi, Nous partons en moto vers les chutes, et avoir l’occasion de s’approcher encore plus d’elles. Ce parc restera différent à notre regard par le fait qu’il est essentiellement boisé. Nous n’y avons pas vu de clairière, encore moins de prairies. Peut-être au nord ? mais c’était interdit en moto.
Après une nuit à Masindi, nous décidons de reprendre la piste pour traverser le Nil blanc par un bac local. Il y a une cinquantaine de kilomètres de piste. Après la traversée, il nous restera encore un peu plus de 200 kilomètres pour rejoindre la ville de Lira. La première partie avant le bac est relativement roulante. Pas de véhicule si ce n’est que des vélos ou 125cc chargés comme des mulets et de nombreuses personnes à pied. Là encore, une multitude d’habitant cultivant de chaque côté. La traversée du Nil se fait par un bac que l’on attend, car il n’y a pas d’horaire précis. D’ailleurs on l’aperçoit sur l’autre rive au loin. Que le Nil blanc est large ici. Avant d’embarquer nous devons noter nos noms mais en contrepartie le bac est gratuit. Nous sommes les seuls étrangers. Les locaux viennent à nous pour discuter, notamment les heureux propriétaires de deux roues qui vont traverser avec nous. Le bac emporte avec lui 3 voitures et une vingtaine de 125cc. Nous voilà à bord. Ça flotte. Tant mieux. La traversée prend quelques minutes tout de même. Le bac approche la rive. Alors que je m’attends à un ralentissement de la vitesse, j’entends les moteurs rugir et comprends trop tard que l’arrivée sera chaude. En effet alors que Claudie et moi toujours assis sur nos motos, prenons des photos, le bac heurte la rive et s’arrête d’un coup. Tous les locaux ont la main sur le frein sauf nous deux. Et voilà les deux motos qui s’encastrent dans les 125cc et que nous peinons à arrêter avec nos pieds. Finalement on ne s’en sort pas si mal. Nous faisons les frais de nombreux sourires… Eux ont l’habitude. Nous débarquons en sautant une belle marche entre la passerelle et le sol du rivage. Nous reprenons notre piste, et obliquons légèrement pour prendre celle qui longe la vallée. Elle me semble sur la carte plus intéressante. La piste est en reconstruction. Elle mesure 20 mètres de large. Un vrai billard. Après plusieurs arrêts photos, et quelques dizaines de kilomètres, la piste retourne à son état d’origine, soit 2/3 mètres de large, et pas forcément très roulante. Ça devient un peu plus sport. Beaucoup de poussière, beaucoup de fatigue. Nous stoppons dans un des villages traversés. Nous en profitons pour acheter des boissons américaines pour nous désaltérer (la publicité est interdite). Claudie est invitée à jouer à un jeu de point. Les badauds s’approchent. Les gens semblent heureux. Ils s’amusent à voir une européenne jouer avec eux. Un grand moment au village.
En attendant que Claudie finisse sa partie...
Mais il n’y a rien pour nous accommoder pour la nuit. Nous repartons donc. Finalement nous arrivons à Lira, fatigués et couverts de poussière, sur le visage également car nous avons roulé souvent la visière ouverte et malheureusement la circulation est devenue intense sur les 40 derniers kilomètres. Nous restons deux jours sur Lira. Nous profitons de notre temps pour visiter la ville, et notamment la gare ferroviaire abandonnée avec un chauffeur de 125cc. A trois sur une 125cc, je n’avais jamais fait. Belle expérience.
Après Lira, nous stoppons à Kumi pour aller étudier les gravures rupestres et les peintures. Les gravures sont d’un type singulier que l’on rencontre qu’à un seul autre point en Afrique, au sud Cameroun exactement. Des représentations de ces gravures sont d’ailleurs représentées sur les billets de banque du pays. Là encore je suis déçu par l’environnement. La zone des gravures a été déclarée patrimoine de l’UNESCO. Le monde entier a donc financé les travaux de protection et le parc/musée. Or à l’arrivée, le parc est couvert de détritus de toute sorte. 4 personnes dans la maisonnette du garde, dont 3 jouent avec leur portable. On nous demande ensuite de nous acquitter de la somme de 19 Euros pour la visite. Nous le faisons, et forçons le guide à constater toute la pollution le long du chemin. Au bout de quelques minutes, nous sommes à trois à ramasser ce qui aurait dû être ramassé pour les employés du parc et qui préfèrent jouer avec le téléphone. Si le niveau de pollution est hallucinant pour un site au milieu de rien (sachant qu’il faut rouler sur une piste pendant 20 kilomètres pour arriver là), les gravures sont extraordinaires et valent le détour par leur taille et l’histoire qu’elles racontent.
Après Lira nous continuons notre route vers l’Est pour nous rendre aux chutes SIPI situées sur un flanc d’un ancien volcan éteint. Nous prenons un raccourci par la campagne où là encore les gens marchent sur la piste étroite. Comme nous sommes le 16 Janvier 2023, je fais une photo de ma moto car c’est son anniversaire. Je l’avais sortie du magasin le 16 janvier 1986 (D’ailleurs à ce titre j’avais partagé une photo sur la piste) Puis arrivons au pied du volcan que nous gravissons sans aucun problème malgré un fort pourcentage. Que nos motos roulent bien. Après quelques jours passés sur les flancs de la montagne, et après une randonnée pour observer les chutes de 100 mètres de haut, nous repartons pour notre dernière journée en terre ougandaise. La très bonne route goudronnée devient une route en construction, puis une piste jusqu’à la frontière. Encore une bonne raison de manger de la poussière, et d’en avoir plein les yeux.
Nous voilà à la frontière. Opérations carnet de passage. Au bureau concerné, les deux employés déjeunent. Il faut donc attendre. Peu de temps à vrai dire. 10 minutes. Ils tamponnent nos carnets non sans avoir demandé pourquoi le feuillet de sortie est déjà tamponné, ce qui me vaut des explications précises. Je dois les convaincre car ils balancent la tête de droite à gauche en disant que ce n’est pas du bon travail. Ils me demandent ensuite le ticket de paiement des routes que je n’ai pas, puisque personne ne me l’a donné/vendu à l’entrée. Encore des discussions. En arrivant par la Tanzanie j’aurais dû payer une taxe de route et conserver le reçu. Comme je ne l’ai pas payée, je n’ai pas de reçu. Alors ils me disent que nous avons de la chance. Qu’ils ne vont rien nous faire payer et que nous pouvons nous sauver vers le Kenya. Nous remercions, nous faisons tamponner nos passeports, et nous en voilà terminés avec l’Ouganda.
Le parcours:
Côté moto :
Les soufflets de fourche des deux motos sont tous déchirés. Vive le chatterton.
Ça continue de fuir par le filtre à air, les petits trous sur le côté gauche du moteur, le haut du tube de fourche droit, l’axe de roue avant mais ça roule toujours.
Entrée 29 décembre 2022
Sortie 18 Janvier 2023 soit un total de 21 jours et près de 1727 kilomètres.
Pas de pluie.
Voilà pour cet épisode 25 de la vie de ma moto. Je vous ai choisi les photos qui j'espère, vous plairont.
Je me mets à l'écriture de l'épisode 26 le Kenya.
A bientôt
François
Le passage d’une frontière peut toujours se révéler compliqué ou alors très simple. Cette fois, on nous demande une copie de nos attestations de non COVID. Mais comment faire à ce poste frontière où il n’y a rien. Bien sûr des personnes bien intentionnées vous proposent de vous aider pour 10€ la photocopie…. Soit 20€ pour nous deux. Comme je n’ai jamais cédé à ces magouilles depuis le départ d’Afrique du Sud, je leur donne les papiers originaux qu’ils taponnent et que d’autres à quelques guichets plus loin nous prennent définitivement. Adieu nos attestations… Ce poste frontière est mixte, cad géré par les deux pays de manière commune. Cela devrait faciliter les choses mais finalement pas vraiment. Les bureaux sont mélangés et rend la succession des démarches quelque peu ténébreuse. Finalement nous quitterons le poste frontière sans avoir effectué toutes les démarches, mais nous ne le comprendrons qu’en quittant le pays quelques semaines plus tard. Le seul hic est que l’employé de sortie du poste frontière a tamponné le bulletin de sortie de l’Ouganda… de notre carnet de passage. Je lui demande alors d’annoter le feuillet pour indiquer son erreur. Je sais néanmoins qu’il me faudra palabrer avec ses collègues quand nous sortirons du pays.
Nous entrons dans le pays africain qui restera le plus beau pays d’Afrique à mes yeux, la Namibie restant le plus beau pour Claudie. Pays de grande variété de paysage et de climat, avec de grandes zones encore sauvages bien que la population double tous les 20 ans comme dans tous les autres pays d’Afrique.
Mais pour le moment il nous faut rejoindre la première ville digne de ce nom, situé à 90 kilomètres plus au nord. Il faut trouver une banque et une carte SIM. Ce que nous ne savons pas encore au poste frontière, c’est que cette route n’a jamais dû être refaite depuis la guerre. Ce n’est plus une route, mais un champ de cratère. On ne peut plus parler de nids de poule à ce stade. Nous allons mettre près de 2 heures 30, en comptant les arrêts de police et de contrôle pour parcourir les 90 kilomètres. Nous aurions préfèré une bonne piste. D’ailleurs à l’un des contrôles de police nous devons retenir nos rires en voyant un policier portant fièrement la même moustache qu’un fameux dictateur des années 40….. Comme d’habitude avec les policiers rencontrés jusque-là, tout se passe dans la joie et la bonne humeur. Comme les policiers ne voient pas beaucoup d’étrangers en voyage, l’occasion est trop bonne pour eux pour nous poser des tas de question.
Arrivés à Masaka, nous choisissons un hôtel qui parait très convenable sur le papier. En effet nous souhaitons souffler 3 jours et ainsi passer le réveillon du jour de l’an. Si la chambre est de bonne facture, la cuisine laisse à désirer. Il faudra donc 90 minutes pour notre plat de spaghetti. Et l’eau de la douche est froide. Déménagement le lendemain et nous voilà dans un petit centre pour voyageurs situé sur le haut de la colline. La cuisine est délicieuse. Au moins le réveillon se passe bien.
Nous en profitons pour faire quelques kilomètres sur la route de Kampala afin de nous immortaliser sur la ligne de l’équateur. On ne sait jamais si nous ne trouvons pas d’autre panneau, celle-ci sera faite.
Pause obligatoire, l'un dans l'hémisphère Sud, et l'autre dans l'hémisphère Nord.
Finalement nous croiserons la ligne si souvent que nous aurons l’occasion de faire d’autres photos. Par contre sur la route vers Kampala est très fréquentée, nous retombons dans les travers de la circulation que nous avions connus en Zambie et Tanzanie où nous avons failli mourir. Les plus gros ont la priorité. Détestable.
Dès le début janvier 2023, nous rechargeons les bagages sur nos motos et prenons la direction Ouest. Nos amis allemands rencontrés en Tanzanie nous avaient parlés de la rencontre avec les gorilles dans l’Ouest de l’Ouganda. Ils nous ont transmis les infos, aussi nous allons voir si nous pouvons faire de même. Après une étape à Mbarara, au petit hôtel « GKAT » (42€) en sortie de la ville où je profite pour refaire un réglage des soupapes côté droit - je commence en effet à faire une fixation sur ce claquement, nous nous approchons du but le lendemain.
Sur une petite piste nous menant vers l'Ouest vers les montagnes des forêts impénétrables.
Mais avant cela, nos amis nous ont dit que la route goudronnée s’arrête à une quarantaine de kilomètres et la piste ensuite n’est pas facile. En effet, pas facile mais superbe paysage. La piste sillonne à mi-hauteur des collines bariolées de vert et de jaune. Il y a des habitants et des maisons partout. Chaque famille cultive son lopin de terre à flanc de colline.
Sur la piste menant aux forêts près du Congo, avant que les choses ne deviennent plus compliqués..
Quelques passages se révèlent délicats mais Claudie assure très bien. Nous nous présentons à l’hôtel où par chance nous sommes les seuls. Nous expliquons notre souhait de partir à la recherche des gorilles le lendemain matin. Le propriétaire nous certifie qu’il va obtenir les autorisations nécessaires. Alors que nous dinons sous la paillote et observons une antilope à une vingtaine de mètre, le bruit d’un véhicule se fait entendre. Et nous entendons du français. Quelle surprise ! Cela faisait longtemps. Nous sommes rejoints au diner par un groupe de 4 françaises, accompagnées d’un guide français également. Bien entendu, nous engageons la parole. Et ces dames vont également à la recherche des gorilles le lendemain. Le lendemain matin, au lieu d’être 2, nous sommes 6 à grimper vers l’entrée du parc avec le propriétaire. Le guide français vient avec le véhicule. Nous réglons les frais de permis de pistage pour la modique somme de 750$ par personne. Et finalement les autorités ont décidé de mettre tous les français ensemble. Nous restons donc ensemble. Mais avant de partir dans la forêt impénétrable, voilà qu’un des rangers nous appelle pour nous faire voir l’une des 3 espèces d’éléphant africain. Nous connaissions déjà fort bien les éléphants de la savane, nous avions raté de très peu les éléphants du désert en Namibie, mais voilà que nous sommes à quelques mètres des éléphants des forêts. Pour tout vous dire, ces éléphants ressemblent beaucoup à leur cousin d’Inde. Même petites oreilles, et corpulence faible par rapport à ceux de la savane, petites défenses également. L’agilité est leur petitesse sont leurs points forts. La journée commence bien. Puis nous partons tous ensemble, accompagnés d’un guide, d’une équipe de pisteur, et d’un carabinier car on ne sait jamais. La journée n’est pas de tout repos. Marcher dans la forêt tropicale, dans les enchevêtrements de branche, de feuille, sans savoir vraiment où on pose les pieds, relève de l’effort physique intense. Ça ne fait que monter ou descendre, avec un taux d’humidité proche des 100%. Après 3 heures de recherche, les gorilles sont enfin localisés. Mais ils sont énervés. On nous rapporte que ce groupe s’est battu avec un autre en début de matinée. Le groupe de gorille qui nous a été affecté, se déplace en permanence. Néanmoins, nous rencontrons le groupe au détour d’arbres. Ils dégustent des feuilles, et poussent des grognements de satisfaction. Quand nous approchons davantage, le mal dominant émet alors de petits grognements d’inquiétude. Le guide lui répond aussitôt, et le groupe reprend ses soupirs de satisfaction. Impressionnant. Encore plus quand nous nous rapprochons du mâle dominant, reconnaissable à son dos argenté. Quelle musculature ! et à 2/3 mètres seulement la rencontre est impressionnante. Il y a également 2 bébés qui suivent le male dès qu’il se déplace. Le groupe est composé d’une quinzaine de membre. Quand ils nous regardent, nous avons ordre de ne pas bouger, ni crier. Un moment inoubliable de ce voyage.
De retour à l’hôtel, les 4 françaises repartent camper un peu plus loin sur la route goudronnée. Le jeune guide français Marc nous refile une info sur un camp sympa dans le parc Elisabeth un peu plus au nord. On peut y louer des tentes au milieu du parc. Nous notons cela. Encore deux jours de route pour y aller. Le lendemain, il nous reste à refaire dans le sens opposé cette très belle mais technique piste que nous avions faite. Cette fois il nous faudra seulement 60 minutes. Après une nuit à Ntungamo, nous circulons sur une merveilleuse route goudronnée qui monte et descend au gré des collines rencontrées, tout ceci sans aucune voiture. Le paysage est plus ouvert que dans les montagnes, les champs plus grands, et tout est cultivé. Et que de monde à pied sur cette route.
En début d’après-midi, nous stoppons au niveau de l’épaulement du rift où l’activité volcanique a été intense il y a quelques centaines de milliers d’année quand les plaques ont commencé à se séparer créant la zone d’effondrement ou « rift » en anglais. Il y a là de nombreux cratères de volcan éteint depuis très longtemps. Certains se sont remplis d’eau, et ceux-là sont à voir. C’est ce que nous faisons en empruntant une piste qui nous conduit à un promontoire nous permettant d’en voir plusieurs en un seul coup d’œil. De retour sur la route, nous découvrons en contrebas le rift Ouest africain avec les deux lacs Georges au nord et Edward au sud. Grandiose. S’en suit la grande descente vers le rift et donc le parc. La température augmente petit à petit. Les panneaux nous indiquent que nous rentrons dans le parc, et que les animaux sauvages y sont en liberté. Pour illustrer l’information, nous apercevons sur notre gauche un éléphant à quelques centaines de mètre dans la plaine herbeuse. Nous trouvons l’entrée de notre campement, et récupérons une tente équipée de deux petits lits. 84€ pour la nuit avec les diners Parfait ! Frissons garantis quand les hyènes, les hippopotames ou les léopards se promènent à la nuit tombée. D’ailleurs pas question de sortir de sa tente la nuit sans se signaler au veilleur de nuit. Le soir arrive le groupe de filles françaises que nous avions rencontré dans la forêt impénétrable. Soirée sympa tous ensemble. Le lendemain, nous partons en « Game Drive » dans le parc après avoir négocié un chauffeur et une voiture avec l’hôtel. Nous aurons la chance de rencontrer les éternels éléphants, gnous, zèbre etc.. mais aussi lions, et léopard, ce qui est toujours plus rare.
Dans la plaine du parc Élisabeth, un fauve se promène, bien camouflé ! A vous de le découvrir.
L’après-midi, nous sommes invités par le groupe des françaises à se joindre à elles pour faire la liaison en bateau entre le lac George et le lac Edward sur le canal Kazunga. Quelle chance. Nous avions étudié la chose mais les seules sorties bateau nous conduisaient à mi-parcours, et nous devions faire demi-tour. Cette fois, le bateau va passer d’un côté à l’autre en empruntant entièrement le canal. Nous reviendrons dans le véhicule des françaises. Trop de chance. Et quel spectacle mes amis. La nature la plus profonde. Au-delà des mammifères que nous connaissons bien depuis tant d’années en Afrique, nous découvrons une multitude d’oiseaux, inconnus de nous. Seconde soirée tous ensemble. Après une bonne nuit de sommeil, nous levons le camp pour se préparer à pister les chimpanzés dans le parc. Tout a un prix. Comme pour les gorilles, il faudra marcher près de 3 heures avant de découvrir quelques individus tout en haut d’un arbre. Nous nous observons, eux dans haut, nous d’en bas. De retour au camp, nous nous séparons pour la deuxième fois, avec de potentielles retrouvailles dans l’hémisphère nord au le parc des chutes, Murchinson, deuxième plus grand parc du pays.
Nous reprenons la route. Très vite, nous croisons un petit panneau indiquant que nous franchissons à nouveau l’équateur. Nous sommes à quelques kilomètres à l’Est du Congo. Les motos fonctionnent parfaitement si ce n’est que la mienne continue de fuir de l’huile par tous les orifices. Je continue donc les remplissages tous les 4/5 jours. Celle de Claudie semble presque neuve à côté de la mienne. Retrouver la route goudronnée signifie maltraitance pour nos soufflets de fourche ainsi que pour mes testicules ; les ralentisseurs sont de retour dans tous les villages. Bien sûr jamais signalés. Mais toujours aussi destructeurs. Le soir je repositionne comme je peux les soufflets le plus haut possible et les bloque avec du chatterton noir. Pas forcément jolis mais c’est mieux que rien et ça protège les tubes des poussières dans les pistes.
Nous remontons vers le Nord petit à petit. Et nous retrouvons le rift Ouest africain au niveau du lac Albert. Une nouvelle fois, la vue est déconcertante, avant de plonger dans le rift. Ce lac immense, et de l’autre côté toujours le Congo. Nous en profitons arrivés en bas pour nous rendre sur la presqu’ile de Butiaba. La population nous explique que le niveau de l’eau monte. Il pleut de plus en plus dans la région, dérèglement climatique ?? Les autorités ont donc commencé le déplacement des habitants. Par contre la route qui mène au bout de l’avancée est toute neuve. J’avoue ne pas comprendre tout. Alors que la route fonce droit vers le rivage, elle s’arrête nette sur la plage. Après quelques photos aves des locaux, nous repartons en direction du parc.
Avec les motards de la presqu'ile.
Les routes sont également neuves. Finalement nous comprenons. Total, la compagnie française, refait les routes des environs en vue de la réalisation du chantier d’extraction du pétrole dans le parc naturel des chutes Murchinson. Tout s’explique donc.
A l’entrée du parc, guérite. Il faut garer la moto et aller payer. L’employé du parc m’informe qu’il est au regret de ne pas pouvoir nous laisser entrer avec les motos. Depuis la mort de deux motards allemands qui ne respectaient pas les limitations de vitesse, le parc est interdit aux motos. Gloups ! Alors on commence à palabrer. Après quelques minutes, l’employé appelle les responsables du parc basé à Kampala et nous décrit comme étant de gentils motards….. Finalement nous avons le droit d’entrée mais nous ne devons pas emprunter les pistes, et surtout respecter les limitations de vitesse. Nous jurons et nous crachons. Et nous allons tenir nos engagements. Une fois encore les routes du parc sont de belles factures. Magnifique enrobé. Marquages au sol parfaits. Et une fois encore nous comprenons, il y a quelques puits d’exploration dans les environs. Photo bizarre de Gadget au milieu de la nature primaire…ENous trouvons notre campement après une dizaine de kilomètres. Il se situe à 2 kilomètres du Nil blanc. Et dans la soirée arrive le groupe des 4 françaises ! Ça repart, diner et soirée ensemble et le lendemain nous partons tous en bateau, remontant le Nil pour trouver la chute d’eau dénommée Murchinson. Sur le parcours fluvial, les animaux sont surpris de notre arrivée et nous observent comme nous les observons. Le décor est inoubliable, les chutes également. Dommage d’y trouver quelques bouteilles d’eau minérales flottant à la surface.
L’après-midi, Nous partons en moto vers les chutes, et avoir l’occasion de s’approcher encore plus d’elles. Ce parc restera différent à notre regard par le fait qu’il est essentiellement boisé. Nous n’y avons pas vu de clairière, encore moins de prairies. Peut-être au nord ? mais c’était interdit en moto.
Après une nuit à Masindi, nous décidons de reprendre la piste pour traverser le Nil blanc par un bac local. Il y a une cinquantaine de kilomètres de piste. Après la traversée, il nous restera encore un peu plus de 200 kilomètres pour rejoindre la ville de Lira. La première partie avant le bac est relativement roulante. Pas de véhicule si ce n’est que des vélos ou 125cc chargés comme des mulets et de nombreuses personnes à pied. Là encore, une multitude d’habitant cultivant de chaque côté. La traversée du Nil se fait par un bac que l’on attend, car il n’y a pas d’horaire précis. D’ailleurs on l’aperçoit sur l’autre rive au loin. Que le Nil blanc est large ici. Avant d’embarquer nous devons noter nos noms mais en contrepartie le bac est gratuit. Nous sommes les seuls étrangers. Les locaux viennent à nous pour discuter, notamment les heureux propriétaires de deux roues qui vont traverser avec nous. Le bac emporte avec lui 3 voitures et une vingtaine de 125cc. Nous voilà à bord. Ça flotte. Tant mieux. La traversée prend quelques minutes tout de même. Le bac approche la rive. Alors que je m’attends à un ralentissement de la vitesse, j’entends les moteurs rugir et comprends trop tard que l’arrivée sera chaude. En effet alors que Claudie et moi toujours assis sur nos motos, prenons des photos, le bac heurte la rive et s’arrête d’un coup. Tous les locaux ont la main sur le frein sauf nous deux. Et voilà les deux motos qui s’encastrent dans les 125cc et que nous peinons à arrêter avec nos pieds. Finalement on ne s’en sort pas si mal. Nous faisons les frais de nombreux sourires… Eux ont l’habitude. Nous débarquons en sautant une belle marche entre la passerelle et le sol du rivage. Nous reprenons notre piste, et obliquons légèrement pour prendre celle qui longe la vallée. Elle me semble sur la carte plus intéressante. La piste est en reconstruction. Elle mesure 20 mètres de large. Un vrai billard. Après plusieurs arrêts photos, et quelques dizaines de kilomètres, la piste retourne à son état d’origine, soit 2/3 mètres de large, et pas forcément très roulante. Ça devient un peu plus sport. Beaucoup de poussière, beaucoup de fatigue. Nous stoppons dans un des villages traversés. Nous en profitons pour acheter des boissons américaines pour nous désaltérer (la publicité est interdite). Claudie est invitée à jouer à un jeu de point. Les badauds s’approchent. Les gens semblent heureux. Ils s’amusent à voir une européenne jouer avec eux. Un grand moment au village.
En attendant que Claudie finisse sa partie...
Mais il n’y a rien pour nous accommoder pour la nuit. Nous repartons donc. Finalement nous arrivons à Lira, fatigués et couverts de poussière, sur le visage également car nous avons roulé souvent la visière ouverte et malheureusement la circulation est devenue intense sur les 40 derniers kilomètres. Nous restons deux jours sur Lira. Nous profitons de notre temps pour visiter la ville, et notamment la gare ferroviaire abandonnée avec un chauffeur de 125cc. A trois sur une 125cc, je n’avais jamais fait. Belle expérience.
Après Lira, nous stoppons à Kumi pour aller étudier les gravures rupestres et les peintures. Les gravures sont d’un type singulier que l’on rencontre qu’à un seul autre point en Afrique, au sud Cameroun exactement. Des représentations de ces gravures sont d’ailleurs représentées sur les billets de banque du pays. Là encore je suis déçu par l’environnement. La zone des gravures a été déclarée patrimoine de l’UNESCO. Le monde entier a donc financé les travaux de protection et le parc/musée. Or à l’arrivée, le parc est couvert de détritus de toute sorte. 4 personnes dans la maisonnette du garde, dont 3 jouent avec leur portable. On nous demande ensuite de nous acquitter de la somme de 19 Euros pour la visite. Nous le faisons, et forçons le guide à constater toute la pollution le long du chemin. Au bout de quelques minutes, nous sommes à trois à ramasser ce qui aurait dû être ramassé pour les employés du parc et qui préfèrent jouer avec le téléphone. Si le niveau de pollution est hallucinant pour un site au milieu de rien (sachant qu’il faut rouler sur une piste pendant 20 kilomètres pour arriver là), les gravures sont extraordinaires et valent le détour par leur taille et l’histoire qu’elles racontent.
Après Lira nous continuons notre route vers l’Est pour nous rendre aux chutes SIPI situées sur un flanc d’un ancien volcan éteint. Nous prenons un raccourci par la campagne où là encore les gens marchent sur la piste étroite. Comme nous sommes le 16 Janvier 2023, je fais une photo de ma moto car c’est son anniversaire. Je l’avais sortie du magasin le 16 janvier 1986 (D’ailleurs à ce titre j’avais partagé une photo sur la piste) Puis arrivons au pied du volcan que nous gravissons sans aucun problème malgré un fort pourcentage. Que nos motos roulent bien. Après quelques jours passés sur les flancs de la montagne, et après une randonnée pour observer les chutes de 100 mètres de haut, nous repartons pour notre dernière journée en terre ougandaise. La très bonne route goudronnée devient une route en construction, puis une piste jusqu’à la frontière. Encore une bonne raison de manger de la poussière, et d’en avoir plein les yeux.
Nous voilà à la frontière. Opérations carnet de passage. Au bureau concerné, les deux employés déjeunent. Il faut donc attendre. Peu de temps à vrai dire. 10 minutes. Ils tamponnent nos carnets non sans avoir demandé pourquoi le feuillet de sortie est déjà tamponné, ce qui me vaut des explications précises. Je dois les convaincre car ils balancent la tête de droite à gauche en disant que ce n’est pas du bon travail. Ils me demandent ensuite le ticket de paiement des routes que je n’ai pas, puisque personne ne me l’a donné/vendu à l’entrée. Encore des discussions. En arrivant par la Tanzanie j’aurais dû payer une taxe de route et conserver le reçu. Comme je ne l’ai pas payée, je n’ai pas de reçu. Alors ils me disent que nous avons de la chance. Qu’ils ne vont rien nous faire payer et que nous pouvons nous sauver vers le Kenya. Nous remercions, nous faisons tamponner nos passeports, et nous en voilà terminés avec l’Ouganda.
Le parcours:
Côté moto :
Les soufflets de fourche des deux motos sont tous déchirés. Vive le chatterton.
Ça continue de fuir par le filtre à air, les petits trous sur le côté gauche du moteur, le haut du tube de fourche droit, l’axe de roue avant mais ça roule toujours.
Entrée 29 décembre 2022
Sortie 18 Janvier 2023 soit un total de 21 jours et près de 1727 kilomètres.
Pas de pluie.
Voilà pour cet épisode 25 de la vie de ma moto. Je vous ai choisi les photos qui j'espère, vous plairont.
Je me mets à l'écriture de l'épisode 26 le Kenya.
A bientôt
François
Dernière édition par francois62 le Ven 14 Juin 2024 - 19:15, édité 1 fois
francois62
Re: Ma R80G/S de 1986
J’ai pas encore tout lu je me réserve pour ce soir ,
Je me réjouis déjà pour le Kenya que j’ai également parcouru en 1991 , je me permet de mettre une photo de mon ami Alain qui a fêté ses 80 ans en Mongolie
Mais qui a vendu son HDJ 100 après plusieurs périples à travers le monde il pense arrêter ( Alain ) à cause de sa santé
Voilà sinon j’ai raté la Namibie où j’aurai pu aller avec Eddie Hau ( ex ZUNDAPP et BMW ) qui organise des raids là bas , la Namibie ex colonie allemande et les chevaux du Namib qui serait selon ce que j’ai lu des descendants des chevaux de l’armée Allemande qui a tout abandonné sur place en 1918 .( de lignée des Holstein ) marrant car les Holstein sont des grands chevaux et ceux du namib tout petits ..
Je me réjouis déjà pour le Kenya que j’ai également parcouru en 1991 , je me permet de mettre une photo de mon ami Alain qui a fêté ses 80 ans en Mongolie
Mais qui a vendu son HDJ 100 après plusieurs périples à travers le monde il pense arrêter ( Alain ) à cause de sa santé
Voilà sinon j’ai raté la Namibie où j’aurai pu aller avec Eddie Hau ( ex ZUNDAPP et BMW ) qui organise des raids là bas , la Namibie ex colonie allemande et les chevaux du Namib qui serait selon ce que j’ai lu des descendants des chevaux de l’armée Allemande qui a tout abandonné sur place en 1918 .( de lignée des Holstein ) marrant car les Holstein sont des grands chevaux et ceux du namib tout petits ..
THIERRY67
Re: Ma R80G/S de 1986
Merci francois62 pour ce nouveau texte. Très intéressant et agréable à lire.
Gastair
Re: Ma R80G/S de 1986
Pas mieux, un vrai plaisir à lire et à regarder.
Tu as pris des notes pour avoir une mémoire aussi précise des évènements successifs, j'imagine ?
Tu as pris des notes pour avoir une mémoire aussi précise des évènements successifs, j'imagine ?
Francesco
Re: Ma R80G/S de 1986
Waw, quel récits !
Je suis impressionné.
ça mériterait, si ce n'est déjà fait, que ce soit édité.
Je suis impressionné.
ça mériterait, si ce n'est déjà fait, que ce soit édité.
wafid
Re: Ma R80G/S de 1986
Salut,
Je découvre ce fil de discussion. C'est passionnant à lire Comme un roman qu'on n'arrive pas à lâcher. Ca fait voyager aussi!
Merci pour ce partage et les photos. Pas encore lu tous les épisodes. Combien de km ton GS?
Je découvre ce fil de discussion. C'est passionnant à lire Comme un roman qu'on n'arrive pas à lâcher. Ca fait voyager aussi!
Merci pour ce partage et les photos. Pas encore lu tous les épisodes. Combien de km ton GS?
@lex39
Re: Ma R80G/S de 1986
Bonjour à tous,
Voyager est addictif. Je comprends très bien cet Alain que vous avez rencontré à différents endroits du globe. Et vous aussi d'ailleurs car vous semblez voyager également souvent. J'ai commencé à 23 ans comme vous avez pu le lire dans les pages précédentes. Maintenant les années passent. J'espère repartir avec ma G/S pour encore 2 autres voyages. Après j'arrêterai.
Concernant les notes, je vous surprendrais si je vous disais que je n'en ai pas prise une seule. Et c'est la vérité. Par contre, Claudie tenait un livre de compte. Cela me permet de me recaler temporellement quand j'hésite. Par contre, j'ai une bonne mémoire visuelle et du passé, et j'adore la cartographie. Je retrouve tous les hébergements en utilisant les services en ligne. Le revers de la médaille est que je ne souhaite jamais retourner au même endroit car ma tête conserve presque tout. Alors il n'y a pas de surprise.
Concernant l'édition d'un livre je partage avec vous les aspects davantage liés à la moto et nos aventurettes sur la route. Je prépare mon livre pour mes enfants qui reprendra une bonne partie de ce que vous lisez et ajoute des points plus personnels avec Claudie. Je prépare aussi un film qui reprend les 10 mois et 3 jours de route pour rentrer au pays. Le film reste moins prioritaire, je n'en suis qu'au Zimbabwe ! il me faudra encore quelques années je pense.
Et pour finir, les deux motos totalisent un peu moins de 200 000 km. Difficile d'être plus précis car les totalisateurs des deux motos fonctionnent aléatoirement. Je vais d'ailleurs reprendre tous nos calculs journaliers pour me mettre à jour.
Depuis notre retour, mon docteur G/S nous a remis les motos en état, et il y avait du travail afin que nous puissions repartir. Notre souhait est de faire en fin d'été le tour de la péninsule ibérique afin de tester les motos avant de repartir pour plus loin. Pas de chance, de l'huile coule de mon pont arrière. Il va falloir démonter tout seul car nous avons élu domicile en Corrèze, loin de notre docteur. Alors je vais prendre le temps. On verra bien.
Voilà. Bonne continuation à vous tous et merci encore de vos commentaires, ça motive à continuer le partage.
François
Voyager est addictif. Je comprends très bien cet Alain que vous avez rencontré à différents endroits du globe. Et vous aussi d'ailleurs car vous semblez voyager également souvent. J'ai commencé à 23 ans comme vous avez pu le lire dans les pages précédentes. Maintenant les années passent. J'espère repartir avec ma G/S pour encore 2 autres voyages. Après j'arrêterai.
Concernant les notes, je vous surprendrais si je vous disais que je n'en ai pas prise une seule. Et c'est la vérité. Par contre, Claudie tenait un livre de compte. Cela me permet de me recaler temporellement quand j'hésite. Par contre, j'ai une bonne mémoire visuelle et du passé, et j'adore la cartographie. Je retrouve tous les hébergements en utilisant les services en ligne. Le revers de la médaille est que je ne souhaite jamais retourner au même endroit car ma tête conserve presque tout. Alors il n'y a pas de surprise.
Concernant l'édition d'un livre je partage avec vous les aspects davantage liés à la moto et nos aventurettes sur la route. Je prépare mon livre pour mes enfants qui reprendra une bonne partie de ce que vous lisez et ajoute des points plus personnels avec Claudie. Je prépare aussi un film qui reprend les 10 mois et 3 jours de route pour rentrer au pays. Le film reste moins prioritaire, je n'en suis qu'au Zimbabwe ! il me faudra encore quelques années je pense.
Et pour finir, les deux motos totalisent un peu moins de 200 000 km. Difficile d'être plus précis car les totalisateurs des deux motos fonctionnent aléatoirement. Je vais d'ailleurs reprendre tous nos calculs journaliers pour me mettre à jour.
Depuis notre retour, mon docteur G/S nous a remis les motos en état, et il y avait du travail afin que nous puissions repartir. Notre souhait est de faire en fin d'été le tour de la péninsule ibérique afin de tester les motos avant de repartir pour plus loin. Pas de chance, de l'huile coule de mon pont arrière. Il va falloir démonter tout seul car nous avons élu domicile en Corrèze, loin de notre docteur. Alors je vais prendre le temps. On verra bien.
Voilà. Bonne continuation à vous tous et merci encore de vos commentaires, ça motive à continuer le partage.
François
francois62
Re: Ma R80G/S de 1986
Bonjour,
Ah ben on est pareil point de vue mémoire, j'ai en tête les moindres moments de ma vie en image. Un film détaillé avec le son et ce depuis que je suis enfant.
Si chaque moto a 100 000 km il faudrait penser à changer la distribution : soupapes, guides... et bien entendu chaine, patin etc
Ah ben on est pareil point de vue mémoire, j'ai en tête les moindres moments de ma vie en image. Un film détaillé avec le son et ce depuis que je suis enfant.
Si chaque moto a 100 000 km il faudrait penser à changer la distribution : soupapes, guides... et bien entendu chaine, patin etc
Gastair
Re: Ma R80G/S de 1986
Oui les voyages plus on en fait mieux on voyage , on se débrouille , le stress baisse d’ailleurs , à la fin le seul stress qui me restait était lié à l’approvisionnement en essence et en flotte , le reste on se démerde sur place , j’en ai même oublié mon permis de conduire en France ..
J’ai fais tout Madagascar sans .. et lors des contrôles , bein .. on discute ( on ment un peu .. c’est le guide qui l’a … il est à l’hôtel ) j’ai aussi une fois voyagé en stop en Europe juste avec une carte d’identité et le gars qui m’a emmené était tellement fatigué que je lui ai proposé de prendre le volant , sauf qu’à la douane le douanier m’a demandé les papiers et mon permis . … bon ça s’est bien finit , j’ai encore rouler 400 kms comme ça jusqu’au domicile de mon bienfaiteur ..
J’ai fais tout Madagascar sans .. et lors des contrôles , bein .. on discute ( on ment un peu .. c’est le guide qui l’a … il est à l’hôtel ) j’ai aussi une fois voyagé en stop en Europe juste avec une carte d’identité et le gars qui m’a emmené était tellement fatigué que je lui ai proposé de prendre le volant , sauf qu’à la douane le douanier m’a demandé les papiers et mon permis . … bon ça s’est bien finit , j’ai encore rouler 400 kms comme ça jusqu’au domicile de mon bienfaiteur ..
THIERRY67
Re: Ma R80G/S de 1986
Oui Thierry, c'est exactement cela.
On prend l'habitude de ne plus s'en faire. Il y a toujours une solution, mais il faut la trouver.
Nous aurions bien aimé faire Madagascar. Ce sera pour une prochaine fois. HiHi
De notre côté nous avons remis en route nos vieilles G/S. Mais fuite d'huile sur le couple conique après changement du joint. Dommage. J'ai démonté et j'ai apporté le couple à un vrai mécanicien pour ne pas rater la remise en place. Tout tient. Encore un petit tour avant de repartir mais cette fois pas trop loin. Je souhaite tester les deux motos après avoir tout démonté et remis à neuf les machines.
Allez on retourne aux épisodes. Je vous donnerai des nouvelles dans quelques semaines.
F
On prend l'habitude de ne plus s'en faire. Il y a toujours une solution, mais il faut la trouver.
Nous aurions bien aimé faire Madagascar. Ce sera pour une prochaine fois. HiHi
De notre côté nous avons remis en route nos vieilles G/S. Mais fuite d'huile sur le couple conique après changement du joint. Dommage. J'ai démonté et j'ai apporté le couple à un vrai mécanicien pour ne pas rater la remise en place. Tout tient. Encore un petit tour avant de repartir mais cette fois pas trop loin. Je souhaite tester les deux motos après avoir tout démonté et remis à neuf les machines.
Allez on retourne aux épisodes. Je vous donnerai des nouvelles dans quelques semaines.
F
francois62
Re: Ma R80G/S de 1986
Episode 26 Kenya
L’entrée au Kenya se passe plutôt facilement si ce n’est qu’il n’y a personne pour nous recevoir pour la validation des carnets de passage. L’officier de police nous demande de patienter à l’ombre car une réunion importante se tient, et tous les employés y ont été invités.
Finalement après près de 30 minutes, un officier nous reçoit et se confond en excuse. Comme la réunion continue, les vérifications se résumeront au minimum, c’est-à-dire aucune vérification des numéros moteurs et cadre. Tampons sur les carnets et nous voilà au Kenya. Première mission comme d’habitude, récupérer un peu d’argent du pays, en l’occurrence des shillings, et une carte SIM au cas où, et pour trouver des lieux d’hébergement si le WIFI n’est pas disponible dans les hébergements à venir. Malheureusement pour nous, la DDE locale refait la route. Nous roulons alors sur une épaisse couche de goudron mélangé à du gravier. Ces derniers volent de partout. Les visières sont baissées pour ne pas en prendre sur le visage. Ça colle sur les cylindres, les valises, le cadre, bref, nous sommes crottés et les motos aussi. Il faut dire à ce stade qu’il est bien difficile d’éviter cette opération car les employés goudronnent la route dans toute sa largeur en une seule passe….
Arrivés à la ville de Kitale, et après être passé par la banque pour retirer de l’argent, je fais la queue devant un magasin de téléphonie pour obtenir la fameuse carte SIM pour Claudie, un agent de sécurité s’affaire à placer tous les clients dans l’ordre d’arrivée les uns derrière les autres et se fait fort de faire respecter cette consigne. On ne plaisante pas avec les files d’attente en Afrique. Puis grand sens de l’orientation obligatoire pour se repérer dans cette ville où grouille la vie. A chaque mètre. J’arrive tout de même à nous remettre sur la route vers le Nord car nous avons eu un contact avec des Suisses allemands rencontrés à Lusaka en Zambie. Ils sont dans un petit hébergement avec leur Toyota 4x4 entièrement équipé pour sillonner l’Afrique et ils nous attendent pour partager une bolognaise maison un peu au nord de Kitale. Nous ne pouvons résister après tant de poulet frites au cours des dernières semaines. Sur la route, je passe à 90 kilomètres/heure devant un agent de police, qui me faisait signe de m’arrêter d’après Claudie qui roule derrière moi, mais que je n'ai pas vu. Il faut dire que sans panneau d’annonce et sans voiture, deux policiers sans baudrier, il n’est pas trop aisé de les voir.
Nous passons donc notre première soirée en bonne compagnie avec Urs et Ursula, mais aussi les singes Colobus et leur fameuse longue queue de poil blanc.
Ils sont curieux, et un peu bruyants. Le logement est tenu par un homme veuf, âgé, et qui nous parle de l’ancien temps. (le temps sacré des colonies comme chanterait un chanteur connu de notre beau pays) Nous dinons chez cet homme tous ensemble pour le second soir. Repas préparé comme si nous étions de la famille. Il est motard, ou plutôt était, d’ailleurs comme le monsieur suisse l’est également le Kenyan m’explique alors la route que nous devrions prendre pour éviter l’intense circulation Est/Ouest sur la route principale jusqu’à Nairobi. Dans notre chambrette, à la lumière de la torche frontale, j’enregistre dans ma mémoire à l’aide la carte du pays, le chemin à suivre pour le lendemain.
Nos amis suisses partent eux vers l’Ouganda. Nous leurs offrons notre carte routière avec nos points d’intérêt ainsi que notre carte SIM non épuisée. Je leurs donne aussi les infos à propos du poste frontière et la piste qui suivra. Nous nous quittons et depuis nous sommes toujours en contact même si nous ne nous sommes pas encore revus.
Nous partons aussi, mais vers le Nord. Cet itinéraire est particulièrement magnifique. Par contre ce qu’il ne nous a pas dit, la route monte jusqu’à 3300 mètres, juste un détail mais le petit vent du Nord nous oblige à remettre une couche supplémentaire. Les points de vue extraordinaires se succèdent au fil des kilomètres. Après un petit ravitaillement au milieu de nulle part, nous repartons vers le chaud et la ville de Iten., là où s’entrainent les marathoniens. Malheureusement pour nous, dans la descente qui suit la ville, la DDE locale surface la route comme ils l’avaient fait à notre entrée dans le pays. Nous avons droit à une seconde couche. Dommage aussi car nous devons faire extrèmement attention alors que la route aurait dû nous offrir des vues fantastiques sur cette nouvelle vallée du rift. En bas, mon dieu qu’il fait chaud, aussi nous remontons vite vers la ville de Kabernet où nous trouverons un hôtel pour nous accueillir. Les motos sont descendues dans le parking encore en construction, mais au moins elles ne trainent pas dans la rue. Au soir nous nous rendons au restaurant où nous commandons une salade d’avocat, et … un poulet frite. La salade arrive rapidement. Nous la dégustons. Puis nous attendons. Après 40 minutes d’attente, temps moyen pour l’obtention d’un plat, j’interroge la serveuse quant à savoir où se trouve notre poulet. Zut me répond-elle. « j’ai oublié de le dire au chef cuisinier et il a fermé sa cuisine »….. Nous nous rabattons sur des bananes qui trainent dans une corbeille de fruit. Nous mangerons plus copieusement demain. C’est aussi un peu cela l’Afrique.
Le lendemain, après une sortie difficile du parking parmi les gravats de construction, nos affaires sont descendues et apportées par les employés de l’hôtel sans que nous ne demandions de l’aide. C’est aussi ça l’Afrique. Nous partons cette fois vers Nakuru, ce qui nous oblige à descendre une nouvelle fois dans un rift et franchir une nouvelle fois l’équateur. Séance photo obligatoire avec tous les panneaux. On ne sait jamais, une photo un peu floue… Toujours vers le sud, j’arrive avec brio à me débrouiller avec les routes et ma carte, pas vraiment à jour. Une fois à Nakuru, ce n’est plus la même chanson. Le trafic est intense, et je m’en remets au téléphone de Claudie pour m’orienter et me placer sur le bon chemin. En effet, il s’agit maintenant d’un chemin qui traverse des constructions de bric et de broc pendant près de 10 kilomètres. Multitude de chemins dans tous les sens. Puis la galère commence. Nous savons que le camp est proche mais avec tout ce réseau de sentier et petit chemin, je me prends la tête gentiment. Google Maps nous indique que nous sommes tout prêts. Mais aucune indication. Mal m’en prend, je me résous à demander à une personne passant près de nous. Il m’indique aussitôt avec un grand sourire la route ou plutôt le chemin. J’invite Claudie à rester où elle se trouve pendant que je pars en repérage. Nous ne sommes pas loin effectivement, peut-être 200 mètres. Mais le chemin indiqué me conduit à un beau mur. Environ 25 mètres de longueur pour gravir une bonne dizaine de mètres. J’hésite, puis je m’y lance. Je gravis donc les 20 premiers mètres en maîtrisant la moto et l’ensemble des bagages. Puis arrivé presque au sommet, je rentre dans une partie sableuse où je perds totalement l’adhérence. Me voilà à l’arrêt à moins de 2 mètres de l’arrivée. Impossible de repartir, la roue arrière creuse un sillon dans le sable. Je commence même à descendre tout frein serré. Ma grand taille est un atout. Mes longues jambes me permettent de conserver l’équilibre, mais l’exercice n’est pas facile. Je suis presque en bas quand la roue avant sort du sillon et provoque ma chute dans un beau nuage de poussière. Je me relève aussitôt, et coupe le contact. La moto est renversée, les pneus en l’air, et le guidon à terre. Je n’arrive pas à la déplacer. Je décroche aussi vite que possible le gros sac jaune et une valise car l’essence coule et j’ai peur que la moto s’enflamme. Je verse alors la moto sur un flanc et la fait pivoter sur un pare-cylindre. Avec un peu d’effort, me voilà dans une meilleure position avec la moto de nouveau sur les roues. 2 jeunes du coin, m’apportent un coup de main pour remettre la valise et le gros sac jaune. J’ai eu chaud. Il aurait fallu un peu plus de vitesse, et je remportais le match. De temps en temps il faut s’avouer vaincu. Je redémarre la moto sans aucun souci, mais elle fume blanc pendant un bon kilomètre. D’ailleurs Claudie me voyant, détecte aussitôt qu’il y a eu un incident. Je fume blanc, je suis couvert de poussière ainsi que la moto. Mais j’ai trouvé où se trouve le camp. Il suffisait de continuer un peu plus loin et tourner sur notre droite et la piste nous conduisait au camp de tente. Quand je raconte mon aventure au propriétaire, ce dernier m’explique qu’il a arrêté de mettre des panneaux en bois indiquant le chemin car ils sont systématiquement volés pour servir de combustible….. en contrepartie au diner de cette journée singulière le propriétaire nous offre gracieusement de grosses parts de gâteau.
Après cette péripétie, nous nous dirigeons non sans mal vers Nairobi, la capitale du pays où nous avons rendez-vous avec le propriétaire d’un centre de voyageur en ville. L’intérêt de ce point de chute réside dans le fait que le propriétaire est un ancien de BMW Allemagne. Il connait bien les r80G/S puisqu’il a été formé sur ces engins lors de sa formation initiale. Je l’avais contacté lorsque nous étions en Tanzanie, puisque je focalisais sur ce petit claquement de soupape côté droit de ma moto.
Je dis non sans mal, car la nationale qui nous emmène vers Nairobi est saturée de véhicule. Aussi les taxi - ces petits camionnettes Toyota- cherchent par tous les moyens de se faufiler même quand le bon sens vous guiderait à un peu de patience. Nous nous retrouvons par deux fois face à des taxis qui cherchent à dépasser des véhicules roulant plus lentement dans le sens opposé. Bien entendu, nous sommes dans l’obligation de nous arrêter sur notre file face à ces véhicules, ou de sortir de la route pour les laisser passer. Claudie qui commence à s’énerver ne résiste pas à asséner un coup de poing dans la carrosserie de l’un d’entre eux, au risque de se déséquilibrer. Par l’intermédiaire de notre système de communication je l’implore de se calmer car il ne nous arrivera rien de bien de cette façon-là. A ajouter à cela que la journée est très fraiche puisque nous sommes à nouveau en montagne, et que le vent souffle gentiment.
Nous arrivons enfin à l’hébergement, où nous rencontrons le propriétaire Christopher, qui parle français.
Bien que nous eussions signalé notre arrivée plusieurs semaines à l’avance, Christopher ne peut travailler sur nos motos avant plusieurs jours, ce qui va nous donner l’opportunité de visiter un peu la ville et également retrouver un couple d’allemands que nous avions rencontré près du Kilimandjaro.
Quand Christopher commence les opérations sur la moto, il me demande si tout va bien. Je lui confie ma perplexité au sujet des claquements de soupape côté droit et lui indique que ma moto consomme 1 litre de plus que celle de Claudie. Il me répond qu’il adore les carburateurs et qu’il va regarder. Entre autres, nous ferons la vidange moteur + boite et ponts. Et faisons les niveaux d’eaux des batteries. Oui elles ne sont pas ouvrables, mais en Afrique pas facile de trouver toutes les batteries, alors ils les ouvrent pour les remplir de mélange eau/acide. Comme je transporte avec moi quelques pièces et joints, et que notre ami hollandais Martin nous a rapporté de son aller-retour de Noël à Amsterdam un joint de cache culbuteur, nous sommes parés à presque toutes les interventions à faire. C’est ce que je crois alors. Quand je passe à l’atelier plus tard dans la journée, je découvre avec stupeur mes deux carburateurs complètement démontés. Ils ont été démontés et nettoyés. Christopher me montre que sur l’un des deux carbus, une membrane « chinoise » a remplacé la membrane allemande. La détente de cette membrane est beaucoup plus importante que sur la membrane allemande, ce qui pourrait expliquer la surconsommation d’essence. Je me souviens alors que lors d’une maintenance à Johannesbourg en 2017, il m’avait été indiqué qu’une membrane avait été changée. Christopher intervient également sur la vis de serrage du tube de fourche qui fuit depuis un bon moment. Comme la moto est franchement en pièce détachée, j’en profite pour étudier mon réservoir kevlar qui avait fait l’objet d’une intervention pour le rendre étanche puisqu’il fuyait sur les parties basses (voir autre fil sur ce site). Je découvre avec stupeur qu’il y a un petit trou sur la face interne côté droit. Avec les vibrations, le réservoir est venu vibrer près que la bobine. Or une des arrêtes du support de la bobine est très aigue. Elle a perforé le réservoir. Alors que j’en suis très inquiet car cela remet en cause la suite du voyage, Christopher me tranquillise et me dit qu’il a un produit américain qui colle tous les matériaux. Et c’est vrai, le réservoir va être colmaté et ne fuira plus du voyage, tout comme les attaches pour les robinets d’essence droit et gauche.
Nous regardons également mon souci de fuite d’huile en provenance du filtre à air. Le flanc gauche du moteur est recouvert d’huile depuis plusieurs mois maintenant. Je vérifie bien entendu mon niveau régulièrement et je complète de temps en temps sans toutefois me placer au maximum. Mon docteur G/S en France m’a demandé de vérifier si la soupape de respiration moteur n’avait pas cassé. Au démontage tout semble en bon état, et un test moteur tournant nous montre en effet que la soupape fait bien son travail. Alors d’où vient toute cette huile ?? peut-être une remontée par le carburateur gauche, voire même droit. Comme je place souvent la moto sur la béquille pendant la journée ceci explique cela ?? (elle reste cependant sur sa béquille centrale la nuit)
Finalement les deux motos sont prêtes et je décide de faire un petit tour pas trop loin au cas où…. Bien m’en a pris. Nous partons de Nairobi, et lors de mon premier arrêt, le moteur se coupe de lui-même lorsque la fourche s’est écrasée. Il redémarre dès la sollicitation du démarreur, mais cela se reproduit à chaque freinage. Nous continuons tout de même et roulons autour du lac Naivasha puis remontons dans les montagnes. La moto de Claudie fonctionne à merveille tandis que la mienne pétarade dès que nous sommes en altitude.
Après 3 jours, nous sommes de retour chez Christopher où je ne lui cache pas ma déception. Il m’explique alors qu’il a changé les différents petits joints de mes carburateurs sans avoir ceux d’origine, mais que mes carburateurs sont également très vieux. Alors….. Nous trouvons une solution avec un réglage légèrement différent. Le moteur a tendance à descendre en régime au freinage mais au moins il ne s’arrête plus.
Cette fois nous repartons définitivement. Christopher m’a invité à prendre une petite route qui s’avèrera très tranquille en effet, et sur laquelle nous allons rencontrer plusieurs fois des masaïs. Nous souhaitons encore une dernière fois apercevoir le sommet du Kilimandjaro. Et faire quelques photos.
Mais avant de partir de Nairobi, je rentre en négociation avec l’Automobile club de France pour le renouvellement de nos carnets de passage. Ceux-ci s’arrêtent fin Mars, or nous serons encore par route et chemin dans des pays exigeant le carnet. Il faut donc obtenir une prolongation. Après contact avec les spécialistes à Strasbourg, la réponse est négative. Il nous faut obtenir des nouveaux carnets. Deuxième question, peut-on obtenir alors ces nouveaux carnets en 3 semaines et les récupérer à Mombasa ? Réponse NON. A distance nous reprenons la procédure de fabrication des carnets en soumettant tous les papiers via Internet. Et nous demandons à qu’ils soient envoyés à Riad en Arabie Saoudite puisque le délai est incompressible. Quand nous en parlons avec nos colistiers vers le Sultanat d’Oman, le nouveau Zélandais me raconte qu’après avoir pris contact avec son automobile club, ces derniers ont accepté la prolongation. Résultats : 30€ pour lui, et 10 fois plus pour chacune de nos motos, soit 600 €. 1 journée de démarchage au bureau de Nairobi, pour nous 3 semaines de délai. Et obligation de passer par Ryad. Vive la France ….
Mais revenons à notre Kilimandjaro. Pas de chance, le sommet sera presque toujours couvert de nuage. Nous ne l’apercevons qu’une seule fois en fin de journée pendant quelques minutes seulement. Dernières photos, et après une dernière nuit, nous partons pour le Nord du pays. Après le service de nos motos nous avons confirmé à Martin le Hollandais ainsi qu’à Richard le Nouveau Zélandais que nous serons avec eux pour le transfert de nos motos vers la péninsule arabique, puisque les portes de l’Ethiopie sont toujours fermées aux véhicules étrangers. Le prix du conteneur sera donc divisé par le nombre de motard. 4 motos pour un petit conteneur. Ensuite nous découvrons au fur et à mesure qu’il y a d’autres motards qui se trouvent dans la même situation, tout aussi coincés. Ils vont se rallier au fur et à mesure à notre organisation, et finalement 9 motos seront enfermées dans notre conteneur.
Mais nous avons encore du temps avant le départ de nos motos. Alors je suis joueur, la diplomatie française recommande de ne pas aller à Marsabit, sur la route de l’Ethiopie. On peut se faire attaquer et dévaliser. Mais je ne résiste pas à aller nous promener dans le parc national de Marsabit. En effet, les guides touristiques décrivent un lieu magique, recouvert de forêt, et dans lesquels circulent une faune encore très sauvage. Pour ce faire nous repartons donc vers le nord, en traversant une zone où la route est traversée par des zèbres, puis atteignons la route nationale Nairobi Mombasa que nous traversons à Emali, et nous nous enfonçons sur une belle et longue piste qui nous conduit à Mukuyuni où nous retrouvons le goudron quelques kilomètres en amont. Puis magnifique route peu fréquentée bien goudronnée, qui nous emmène à travers un massif montagneux à couper le souffle. Nous arrivons à Machakos où nous cherchons un hébergement. Après avoir bien tournés, et s’être fait refoulés par une gérante d’un hôtel de bonne figure (certainement nous voir couverts de poussière l’a invitée à nous dire que son hôtel était complet…) nous découvrons un superbe hôtel à 100 mètres dans lequel le gérant nous accueille avec un grand sourire. Chambre digne d’un best western européen pour 60 Euros. Une bonne douche plus tard nous voilà attablés au restaurant pour manger enfin autre chose que du poulet. Le lendemain nous partons par les petites routes toujours vers le nord, et passons sur le site de la mystérieuse eau qui remonte la pente. Le site s’appelle Kituluni Gravity Magnetic Magic hill. Au Kenya, il s’agit d’un site extrêmement connu. Les gens y viennent par centaine par jour. Bien entendu des autochtones versent de l’eau sur la route à la demande des visiteurs (pour gagner quelques sous), et effectivement l’eau remonte vers le sommet. Ce que l’on ne dit pas, c’est que la route est située dans une très étroite vallée et le vent très fort venant du nord repousse l’eau vers le sud et du côté où ça monte. Bref. Un bon moment de rigolade avec les Kenyans qui croient dur comme fer à cette anomalie de la nature. Ceci expliqué, cette route qui gravit ce bloc montagneux mérite le détour.
A Tala, après un arrêt pour prendre en photo quelques 504 Peugeot, toujours en service, et faire le plein.
Nous repartons vers le nord, en faisant le tour du Oi Donyo Sabuk National Park. On change de décor, le climat devient très aride et seul le mont est couvert de végétaux. La belle nouvelle route goudronnée laisse soudainement place à une piste défoncée, sur laquelle nos vieilles G/S progressent lentement. Mais peu importe, ça monte, ça descend, il y a des cailloux mais ça passe pour nous deux. A Kilimanbogo, nous rejoignons une route à fort trafic. Puis la A2, une grosse autoroute montant vers l’Ethiopie et le mont Kenya. Nous terminons la journée à Karatina, épuisée par la piste difficile et ensuite cette route où les conducteurs font à peu près tout ce que l’on peut imaginer comme ânerie. L’hôtel a connu des heures de gloire il y a bien longtemps. Mais nous nous en contenterons et pour 35 Euros, nous n’allons pas nous plaindre. J’en profite pour régler un souci., une vis a disparu du support Go Pro. Il faut donc en trouver une nouvelle. En demandant à l’hôtel, un habitant de la ville me prend sous son aile, et nous voilà partis en ville dans les petites ruelles où jamais je n’aurais osé m’aventurer seul. Visiblement, l’homme qui m’accompagne doit être important car il est respecté par tous les piétons qu’il manque d’écraser, car il roule imbibé d’alcool. Finalement nous trouvons le magasin qui va résoudre mon problème, mais pour en repartir l’affaire se corse. Incapable de gérer le volume de son gros 4x4, nous voilà bloqués dans une ruelle, et nous allons manœuvrer pendant 15 minutes pour nous sortir du guêpier. Nous y arriverons après avoir râpé un côté de la voiture et fait tomber un deux roues, le tout avec l’aide d’une vingtaine de Kenyans qui aide à la manœuvre. Par des cris et des gestes. Pour faire court, très content d’être de retour dans notre hôtel « 0 » étoile. Gentillesse absolue des habitants. C’est ça aussi le Kenya. Après finalement une très bonne nuit nous quittons la ville pour rejoindre la ville de Nanyuki et ainsi profiter du mont Kenya, le mont le plus élevé du pays. Cette fois-ci, superbe hôtel pour 54 Euros. Mais avec vue sur le mont Kenya depuis notre chambre. Bonne nourriture. Bonne nuit. Et nous voilà repartis vers le nord. Sur la route, arrêts photo pour immortaliser ce pic rocheux.
Puis arrêt définitif vers 13H00 à Isiolo dans un immense hôtel où ne réside plus personne. 35 Euros la nuit, et restaurant sur place. En approchant de la ville, l’atmosphère change. Les gens deviennent davantage musulmans. Les mosquées fleurissent un peu partout. D’ailleurs une très belle nous intéresse, et nous nous y rendons à pied. Quand nous nous apprêtons à faire quelques clichés, nous sommes assaillis par des gardiens de la mosquée, qui nous intiment l’ordre de ne pas prendre de photo. Une petite troupe commence à se rassembler, et nous préférons abandonner la partie de peur de nous retrouver dans les ennuis. Si les Kenyans non musulmans sont relax, ceux qui le sont, sont très tendus. Peut-être des affaires internes au pays génèrent cet état d’esprit. Mais dommage pour nous qui nous devons nous enfoncer encore davantage vers le nord et dans la zone musulmane. Les affaires étrangères ne se sont pas trompées. Il faudra faire attention. J’en profite pour faire réparer ma deuxième botte de moto dont la semelle s’est détachée. La semelle de la chaussure gauche se séparait à Maun au Botswana et je l’avais fait recoudre, cette fois c’est la chaussure droite. Avec une grosse aiguille et un morceau de bois, l’artisan répare en quelques minutes ma chaussure. Nous en profitons également pour faire recoudre une des sandales de Claudie. (pour la petite histoire, j’opère toujours avec ces bottes). L’étape suivante est plus délicate. Nous avons 250 kilomètres à parcourir et il n’y aura rien sur cette route. Nous partons tôt car la zone est une zone très aride. Nous allons nous apercevoir que finalement le Kenya ne ressemble pas aux films fauniques que l’on veut bien nous montrer. A part la zone au sud du pays proche de la Tanzanie, finalement le pays est très sec. Par contre la route que nous faisons ce jour est absolument fantastique, digne de ces belles routes de Namibie. Nous prenons clichés sur clichés.
Comment faire autrement ? Bien sûr des contrôles militaires agrémentent régulièrement notre trajet. Un sera d’ailleurs assez pénible avec un jeune militaire de 25 ans qui devient très tatillon. Finalement nous serons sauvés de son zèle par l’arrivée derrière nous d’une voiture chargée dans tous les recoins. Bien sur les militaires nous mettent en garde pour le reste de la route, mais que peut-on faire ? A chaque fois que nous nous arrêtons, nous regardons devant, sur les côtés et derrière s’il n’y a pas la présence de personne que nous jugerions louche. Et de manière surprenante nous commençons à croiser les dromadaires certains en total liberté, d’autres entravés par des cordes aux pattes avants. Après le passage sur le pont de Merille, la moto pétaradante fortement et le ralenti ne tenant presque plus, je règle la richesse une nouvelle fois. Je dois devenir pas trop mauvais car la moto fonctionne nettement mieux. Et à noter que la consommation d’essence est descendue à 5 litres, bien moins qu’autrefois, depuis le passage chez Chritopher. Cette membrane devait vraiment altérer le fonctionnement du moteur.
Et après 5 heures de route nous arrivons à Henry & Rosanna Camp. Un pasteur allemand a pris pour femme une Kenyanne et s’est installé là, où il dispense sa foi et a ouvert un camping pour les voyageurs. Nous passons deux nuits et en profitons pour louer les services d’un guide et de son 4x4 car les motos sont interdites dans le parc. Et là, grosse déception. L’entrée du parc est chère, 60 euros par personne, mais à cela, il faut payer l’entrée du guide et sa voiture. Les montagnes du parc se sont donc formées grâce à 3 volcans, éteints aujourd’hui. Comme nous prenons de l’altitude, l’air chaud du désert se compresse, et crée naturellement un air plus humide, propice au développement de la végétation. Et bien qu’il fasse de plus en plus chaud de manière générale à l’échelle de la planète, les deux premiers volcans sont encore couverts d’arbre, extrêmement hauts. Au premier cratère, nous sommes comme sur l’arche de Noé. Tous les animaux sont regroupés autour du cratère, encore rempli d’eau suite à la saison des pluies. Bien qu’il ne pleuve plus depuis 2 mois, il reste encore de l’eau au centre. Après de multiples photos, nous partons au deuxième cratère. Point d’eau cette fois, mais le fond du cratère est recouvert d’une belle prairie verte. Pas d’animaux. Mais comme nous sommes sur le bord du cratère, la vue est époustouflante. Ensuite il nous faut négocier pour aller voir le 3eme cratère et nous allons comprendre. Le 3ème cratère est en dehors du parc. Mais quand nous approchons de la sortie, nous rencontrons des troupeaux de chèvres, de dromadaires et de vaches. Des kenyans coupent les petits arbres de la réserve, qui tombent ainsi, et ce qui permet aux différents troupeaux de s’alimenter. Plus on s’approche de la sortie, plus les arbres sont coupés, et plus il fait chaud. A ce rythme-là, la végétation du deuxième cratère devrait disparaitre au cours des 20 prochaines années. Quel malheur, mais il faut bien aussi que la population en augmentation mange. Quel dilemme insoluble.
Le troisième cratère ne peut s’observer que d’un seul point. Et ce point a fait l’objet d’une construction d’un hôtel. Construction illégale par un politique kenyan, qui n’a pas obtenu l’agrément pour ouvrir. Le site est donc cloturé et gardé en permanence en attendant le renversement de tendance politique au sommet de l’état. Nous négocions notre entrée. Chose faite rapidement, nous déambulons dans cet hôtel vide qui par manque de maintenance sombre dans l’abandon. Au bord du cratère, nous sommes fascinés par la taille de cet ancien volcan. Nous apercevons quelques habitants tout au fond dans des huttes. On se demande comment ils font pour subvenir à leur besoin, et aussi en eau. Il n’y a plus aucun arbre. Tout a été coupé il y a déjà des années.
Il nous faut rentrer par la même route car sinon il ne reste que des pistes pour rejoindre Garissa, autre ville fortement déconseillée par le ministère. Et ces pistes sont fortement déconseillées. Alors on va suivre les recommandations.
Nous repartons donc et traversons à nouveau le grand désert.
Nous en profitons pour immortaliser quelques tornades qui traversent la route, mêlant brindilles de toute sorte avec le sable. Et tentons également de faire quelques photos avec nos amis dromadaires. Pas facile, ils sont quelque peu peureux.
En arrivant de nouveau à Isiolo, nous sélectionnons un hôtel différent de manière à repartir le lendemain plus rapidement vers le flanc Est du mont Kenya.
Le lendemain nous circulons sur cet axe faisant le tout du mont Kenya, et nous nous arrêtons dans la ville de Meru. Nous prenons un peu d’argent liquide et remettons un peu de data sur la carte SIM de Claudie. Nous faisons l’attraction avec nos deux motos chargées, et les deux seuls blancs dans les environs. Tout cela dans une ambiance détendue, ce qui nous change de Isiolo. Après moultes selfies, avec les passants, nous repartons. Un peu plus loin, nous stoppons pour faire quelques emplettes et ainsi déjeuner. Il y a toujours de nombreux marchés sur le bord des routes. Le souci vient du fait que les marchandes veulent toutes nous vendre quelque chose. Les avocats et des bananes feront l’affaire, pour aujourd’hui mais impossible d’acheter 4 bananes, il faut acheter un régime entier. Pas facile sur une moto. Au départ de cette pause, d’ailleurs forte agréable car en altitude et au couvert de grands arbres, Claudie repart en tête et je reste derrière à essayer de démarrer. Il semble que la batterie ne soit plus suffisamment rechargée. Bizarre, nous roulons presque tous les jours. Je kicke les deux motos tous les matins pour les faire partir, donc nous ne sollicitons pas vraiment les batteries. Le soir venu, je démonte la batterie et je la recharge. Pas très compliqué, mais il faut enlever le boulon de fixation de l’amortisseur pour faciliter la sortie de la batterie. Nous continuons ensuite vers Garissa. Garissa est sur la route vers la Somalie dont on connait tous les difficultés politiques que ce pays traverse depuis bien longtemps. La végétation diminue au fur et à mesure que nous avançons vers le nord-est. L’altitude aussi. Il fait de plus en plus chaud. A l’approche d’une petite bourgade, nous apercevons des centaines de dromadaires. La route est surélevée, et nous observons les dromadaires dans le contrebas à droite. Il y a un puit, et les bêtes font leur réserve d’eau pour les jours à venir. Un Kenyan à qui j’ai demandé l’autorisation de prendre des photos, m’invite sympathiquement à descendre. Nous descendons donc tous les deux. Après quelques clichés, il souhaite nous offrir du lait de chamelle. Nous refusons car nous nous inquiétons toujours des éventuelles complications alimentaires. Soudain le propriétaire du troupeau s’approche, et nous parle en arabe. Son facies somalien ne cache en rien ses origines. On nous avait prévenu, la frontière est si poreuse entre le Kenya et la Somalie qu’il faut se méfier des hommes qui se disent kenyan et qui n’en n’ont pas l’air. Ils n’ont généralement pas le droit d’être là. L’homme porte un poignard à lame courbée, qu’il tient prêt à sortir. Nous ne comprenons pas mais il ne semble pas aimable, le moins que l’on puisse dire. La relation commence à virer vinaigre. Le premier homme qui nous avait invité tente de nous traduire, et explique donc que le propriétaire est mécontent que nous soyons près de ses bêtes, que nous dérangeons, et qu’il faut partir. Alors que nous allions déguerpir, nous comprenons qu’il faut maintenant donner de l’argent pour les photos. Je sors l’équivalent de 1€ et nous partons sans demander notre reste. Ce fut notre premier moment un peu délicat de notre voyage de 10 mois, il y en aura deux au total.
La route est droite, il n’y a presque plus aucune végétation.
Nous croisons quelques villages balayés par les vents. La zone est de plus en plus fortement islamisée avec l’ensemble des femmes revêtant des tuniques noires de la tête au pied. Mais elles nous font signe, quasiment à chaque fois. Ces gens vivent dans un dénouement minimaliste. En arrivant sur la ville de Garissa, qui fut l’objet d’une attaque terroriste de grande ampleur quelques années plus tôt en 2015 avec 147 morts, nous sommes contrôlés par la police. Dans la ville, il en va de même. Notre hôtel est gardé par de nombreux hommes armés. Pour résumer c’est un peu fort Alamo. Nous rencontrons des suédois qui viennent contrôler si l’argent envoyé par l’Europe pour les écoles est proprement utilisé. Ils circulent avec des gardes du corps. Ils nous expliquent qu’ils repartent sur Mombasa, eux en avion car la route vers Malindi n’est pas sûre. Et c’est la route que nous allons prendre le lendemain…..
Le directeur de l’hôtel nous explique que depuis les chinois ont nettoyé les abords de la route, qui est goudronnée de bout en bout. Autrefois les groupes terroristes se cachaient à proximité de la route et dès l’arrêt d’une voiture, sortaient les armes, et en fonction de la chance du jour, on en ressortait en slip, ou mort… ou en otage. La messe est dite.
Le lendemain, après avoir à nouveau remis en charge ma batterie, nous quittons notre magnifique hôtel avec piscine à 32 degrés pour une journée qui va nous faire bien peur. 340 kilomètres à parcourir. Le peu de village traversé sur les 250 kilomètres se déroule sous les signes de main des villageois. Peu de contrôle militaire, mais l’entrée et la sortie des villages sont contrôlées par la police ou les militaires. Nous avons même la chance de pouvoir discuter avec certains d’entre eux car ils ne voient quasiment jamais de touriste.
Nous avançons assez bien, et vers 13H00 nous sommes dans le village de Garsen où nous essayons d’entrer dans un hôtel pour manger, mais personne ne semble presser pour nous accueillir. Nous repartons donc sans avoir manger ce qui sera peut-être une des causes de la chute de Claudie quelques kilomètres plus loin. Nous approchons de Malindi, but de notre journée. Comme je vous l’écrivais dans mes précédents épisodes, les entrées de village, ainsi que les sorties sont protégées des circulations trop rapides par des gendarmes couchés non signalisés. Je me fais surprendre par l’un de ceux là alors que je suis à 50 kilomètres. Mais, ces dos d’ânes sont si hauts qu’il faut les passer à 15 kilomètres par heure. Surtout avec nos motos chargées. Je freine donc efficacement. Claudie surprise, va freiner avec un peu de retard supplémentaire avec le frein. La route est légèrement sablée, ce qui entraine Claudie dans une perte d’adhérence de sa roue avant. Devant, je n’entends qu’un bruit de ferraille. J’ausculte mes rétros, et je vois la moto de Claudie qui glisse et franchit le dos d’âne. Mon premier réflexe est de freiner mais si je le fais la moto de Claudie va me percuter. Je relâche alors et je m’arrête une dizaine de mètres plus loin. Déjà, une dizaine d’habitant ont entouré Claudie qui s’est relevée seule, et ils replacent la moto sur ses roues. Je vérifie la situation auprès de Claudie, qui me raconte avoir fortement tapé sa tête contre le bitume. En effet le casque est marqué. Au-delà, de cela, douleurs à l’épaule, à l’intérieur de la cuisse droite, et au pouce gauche. A priori, cela aurait pu être pire. Je fonce à la moto et la descend sur le bas-côté. Le guidon est tordu, la poignée de frein un peu limée sur son bout rond, le couvercle de liquide de frein râpé mais encore intègre. Le pare-cylindre droit est déformé, et repose sur le cylindre tandis que le cache culbuteur profondément marqué ne fuit pas. Ouf !
C’est alors que Claudie me rejoint buvant un coca cola que j’avais fait acheter au magasin voisin grâce à nos bonnes âmes. Elle me demande alors ce que nous faisons là ???? Elle n’a plus aucun souvenir de ce qu’il s’est passé. Je suis obligé de lui montrer son blouson déchiré à l’épaule, lui faire sentir ses douleurs, et lui montrer la moto pour qu’elle daigne me croire. Je fais un premier bilan comme au rugby pour juger de la profondeur du choc à la tête, mais elle me répond parfaitement à toutes les questions. Seule le moment de la chute a disparu.
Nous faisons une pause de 60 minutes pour reprendre nos esprits, puis avoir avalé quelques biscuits, nous repartons tous les deux sur nos motos à la recherche d’un hôtel plus proche que celui anticipé. Nous allons trouver un hébergement très sympa, mais malheureusement disponible pour une seule nuit. Au moins Claudie va pouvoir se reposer et essayer de récupérer des chocs physiques. Son épaule se colore un peu mais rien en comparaison de l’intérieur de la cuisse qui prend une tournure très bleu vert sur une surface très importante. Visiblement rien de casser. Mais elle souffre.
Après une bonne nuit, Claudie est toujours en souffrance mais nous n’avons pas le choix, il nous faut changer d’hôtel. Nous rechargeons les motos, et je découvre alors que mon porte-bagage centrale arrière a cassé. Avec mes attaches, je maintiens l’ensemble et ça tiendra bien une cinquantaine de kilomètres. Claudie éprouve des difficultés à passer sa jambe droite au-dessus de la selle, et à débrayer. Nous parcourons ces quelques kilomètres pour rejoindre Mark, un américain qui a demandé à se joindre à nous pour le transfert de sa moto. Nous allons rester 4 nuits dans cet établissement pour permettre à Claudie de se reposer. En déchargeant la moto seul avec les gros sacs North Face, voilà que je me fais mal au dos. Zut, il ne manquait plus que cela. Le soir même je pars en ville avec un employé du camp qui m’accompagne chez une de ses relations pour souder mon porte bagage. Et voilà mon souci qui disparait en quelques minutes.
Nous passons les 3 journées à circuler en Tuk-tuk. Nous visitons d’ailleurs Nnarani une des premières villes fondées par les Swahili au 14ème siècle. Comme il est rare de visiter des sites anciens en Afrique subsaharienne, il ne faut pas hésiter.
Un soir nous ambitionnons un petit diner en bord de mer. Aussi nous commandons une voiture pour nous y rendre. Presque à l’heure convenue, le chauffeur se présente. La voiture est propre, et nous voilà partis. A la sortie de la ville, contrôle de police. Le chauffeur est invité à s’arrêter par le policier. Bien que les deux personnes parlent local, nous commençons à comprendre que nous sommes coincés là pour un peu de temps, car le véhicule n’est pas le sien, il n’a pas les papiers etc…. Nous sortons alors discrètement du véhicule, et nous abandonnons notre chauffeur à la police, car visiblement, ça va durer longtemps. Nous sautons dans un Tuk tuk et gagnons un restaurant différent car la soirée a déjà bien avancé….
Notre rendez-vous avec les autres motards et le transitaire approche. Nous quittons ensemble la ville pour nous rendre à Mombasa. Arrêt en route pour manger un poulet frites…… et nous entrons dans le centre de Mombasa, avec Mark devant ouvrant la route facilement avec l’aide de son GPS. L’avantage de cet hôtel est qu’il est situé en plein milieu de la ville historique. Nous pouvons donc nous promener en ville et visiter les différents sites sans prendre les motos. De plus, cet ancien hôtel a accueilli différentes stars dans les années 1960. Nous déambulons dans la vieille ville, et visitons le vieux fort portugais pendant que Claudie reste allongée à l’hôtel.
Le 26 février, au terme de 7 mois de voyage, et près de 22 995 kilomètres en Afrique, nous rangeons nos 2 R80G/S avec les 7 autres motos dans un grand conteneur.
Voyagent avec nos deux G/S :
La moto de Martin (hollandais), une 250 Honda
La moto de Richard, (nouveau zélandais) une KTM 550
La moto de Mark (americain), une Kawasaki 650 KLM
La moto de Konsti (allemand), une KTM 600
La moto de Raoul (espagnol), une Yamaha 700
La moto de Roy, sud africain) une GS800 BMW
Et la moto d’Henriette (danoise), une 250 Honda
Le transfert par conteneur nous revient à 405 € par moto au départ du Kenya. La traversée durera normalement 7 jours. Mais le bateau ne partant que le mardi, nous préférons tous attendre le départ du bateau avant de nous envoler vers le Sultanat d’Oman, et ainsi continuer notre retour jusqu’en France.
Entrée 18 Janvier 2023
Sortie 26 Février 2023 soit un total de 39 jours et près de 3445 kilomètres.
Pas de pluie.
Côté technique ;
La moto de Claudie tourne comme une horloge, même après sa chute. J’ai redressé le pare cylindre, déstressé le guidon en dévissant les écrous de fixation. Même la valise droite d’origine BMW a tenu le choc. On note quelques éraflures mais rien de bien méchant. Changement des plaquettes de frein à Nairobi. Et bien sûr changement de tous les liquides et du filtre à huile.
La mienne ratatouille à chaque fois que je prends de l’altitude ou quand je redescends suite à l’intervention de Christopher. Du coup, je gère avec mes vis de richesse. Ma batterie semble rendre l’âme mais impossible de trouver une nouvelle batterie à Mombasa. Je recharge presque tous les jours. Je deviens un pro du démontage de la batterie. Et aussi du remontage. Mon réservoir est bien étanche après le collage par Christopher. J’ai retrouvé la consommation d’autrefois grâce à la remise d’un membrane BMW. Mon tube de fourche droit ne fuit plus à son sommet. Soudage de mon porte bagage. Il me faudra trouver quelqu’un pour m’aider à la carburation dans la deuxième partie du voyage.
Le parcours:
L’entrée au Kenya se passe plutôt facilement si ce n’est qu’il n’y a personne pour nous recevoir pour la validation des carnets de passage. L’officier de police nous demande de patienter à l’ombre car une réunion importante se tient, et tous les employés y ont été invités.
Finalement après près de 30 minutes, un officier nous reçoit et se confond en excuse. Comme la réunion continue, les vérifications se résumeront au minimum, c’est-à-dire aucune vérification des numéros moteurs et cadre. Tampons sur les carnets et nous voilà au Kenya. Première mission comme d’habitude, récupérer un peu d’argent du pays, en l’occurrence des shillings, et une carte SIM au cas où, et pour trouver des lieux d’hébergement si le WIFI n’est pas disponible dans les hébergements à venir. Malheureusement pour nous, la DDE locale refait la route. Nous roulons alors sur une épaisse couche de goudron mélangé à du gravier. Ces derniers volent de partout. Les visières sont baissées pour ne pas en prendre sur le visage. Ça colle sur les cylindres, les valises, le cadre, bref, nous sommes crottés et les motos aussi. Il faut dire à ce stade qu’il est bien difficile d’éviter cette opération car les employés goudronnent la route dans toute sa largeur en une seule passe….
Arrivés à la ville de Kitale, et après être passé par la banque pour retirer de l’argent, je fais la queue devant un magasin de téléphonie pour obtenir la fameuse carte SIM pour Claudie, un agent de sécurité s’affaire à placer tous les clients dans l’ordre d’arrivée les uns derrière les autres et se fait fort de faire respecter cette consigne. On ne plaisante pas avec les files d’attente en Afrique. Puis grand sens de l’orientation obligatoire pour se repérer dans cette ville où grouille la vie. A chaque mètre. J’arrive tout de même à nous remettre sur la route vers le Nord car nous avons eu un contact avec des Suisses allemands rencontrés à Lusaka en Zambie. Ils sont dans un petit hébergement avec leur Toyota 4x4 entièrement équipé pour sillonner l’Afrique et ils nous attendent pour partager une bolognaise maison un peu au nord de Kitale. Nous ne pouvons résister après tant de poulet frites au cours des dernières semaines. Sur la route, je passe à 90 kilomètres/heure devant un agent de police, qui me faisait signe de m’arrêter d’après Claudie qui roule derrière moi, mais que je n'ai pas vu. Il faut dire que sans panneau d’annonce et sans voiture, deux policiers sans baudrier, il n’est pas trop aisé de les voir.
Nous passons donc notre première soirée en bonne compagnie avec Urs et Ursula, mais aussi les singes Colobus et leur fameuse longue queue de poil blanc.
Ils sont curieux, et un peu bruyants. Le logement est tenu par un homme veuf, âgé, et qui nous parle de l’ancien temps. (le temps sacré des colonies comme chanterait un chanteur connu de notre beau pays) Nous dinons chez cet homme tous ensemble pour le second soir. Repas préparé comme si nous étions de la famille. Il est motard, ou plutôt était, d’ailleurs comme le monsieur suisse l’est également le Kenyan m’explique alors la route que nous devrions prendre pour éviter l’intense circulation Est/Ouest sur la route principale jusqu’à Nairobi. Dans notre chambrette, à la lumière de la torche frontale, j’enregistre dans ma mémoire à l’aide la carte du pays, le chemin à suivre pour le lendemain.
Nos amis suisses partent eux vers l’Ouganda. Nous leurs offrons notre carte routière avec nos points d’intérêt ainsi que notre carte SIM non épuisée. Je leurs donne aussi les infos à propos du poste frontière et la piste qui suivra. Nous nous quittons et depuis nous sommes toujours en contact même si nous ne nous sommes pas encore revus.
Nous partons aussi, mais vers le Nord. Cet itinéraire est particulièrement magnifique. Par contre ce qu’il ne nous a pas dit, la route monte jusqu’à 3300 mètres, juste un détail mais le petit vent du Nord nous oblige à remettre une couche supplémentaire. Les points de vue extraordinaires se succèdent au fil des kilomètres. Après un petit ravitaillement au milieu de nulle part, nous repartons vers le chaud et la ville de Iten., là où s’entrainent les marathoniens. Malheureusement pour nous, dans la descente qui suit la ville, la DDE locale surface la route comme ils l’avaient fait à notre entrée dans le pays. Nous avons droit à une seconde couche. Dommage aussi car nous devons faire extrèmement attention alors que la route aurait dû nous offrir des vues fantastiques sur cette nouvelle vallée du rift. En bas, mon dieu qu’il fait chaud, aussi nous remontons vite vers la ville de Kabernet où nous trouverons un hôtel pour nous accueillir. Les motos sont descendues dans le parking encore en construction, mais au moins elles ne trainent pas dans la rue. Au soir nous nous rendons au restaurant où nous commandons une salade d’avocat, et … un poulet frite. La salade arrive rapidement. Nous la dégustons. Puis nous attendons. Après 40 minutes d’attente, temps moyen pour l’obtention d’un plat, j’interroge la serveuse quant à savoir où se trouve notre poulet. Zut me répond-elle. « j’ai oublié de le dire au chef cuisinier et il a fermé sa cuisine »….. Nous nous rabattons sur des bananes qui trainent dans une corbeille de fruit. Nous mangerons plus copieusement demain. C’est aussi un peu cela l’Afrique.
Le lendemain, après une sortie difficile du parking parmi les gravats de construction, nos affaires sont descendues et apportées par les employés de l’hôtel sans que nous ne demandions de l’aide. C’est aussi ça l’Afrique. Nous partons cette fois vers Nakuru, ce qui nous oblige à descendre une nouvelle fois dans un rift et franchir une nouvelle fois l’équateur. Séance photo obligatoire avec tous les panneaux. On ne sait jamais, une photo un peu floue… Toujours vers le sud, j’arrive avec brio à me débrouiller avec les routes et ma carte, pas vraiment à jour. Une fois à Nakuru, ce n’est plus la même chanson. Le trafic est intense, et je m’en remets au téléphone de Claudie pour m’orienter et me placer sur le bon chemin. En effet, il s’agit maintenant d’un chemin qui traverse des constructions de bric et de broc pendant près de 10 kilomètres. Multitude de chemins dans tous les sens. Puis la galère commence. Nous savons que le camp est proche mais avec tout ce réseau de sentier et petit chemin, je me prends la tête gentiment. Google Maps nous indique que nous sommes tout prêts. Mais aucune indication. Mal m’en prend, je me résous à demander à une personne passant près de nous. Il m’indique aussitôt avec un grand sourire la route ou plutôt le chemin. J’invite Claudie à rester où elle se trouve pendant que je pars en repérage. Nous ne sommes pas loin effectivement, peut-être 200 mètres. Mais le chemin indiqué me conduit à un beau mur. Environ 25 mètres de longueur pour gravir une bonne dizaine de mètres. J’hésite, puis je m’y lance. Je gravis donc les 20 premiers mètres en maîtrisant la moto et l’ensemble des bagages. Puis arrivé presque au sommet, je rentre dans une partie sableuse où je perds totalement l’adhérence. Me voilà à l’arrêt à moins de 2 mètres de l’arrivée. Impossible de repartir, la roue arrière creuse un sillon dans le sable. Je commence même à descendre tout frein serré. Ma grand taille est un atout. Mes longues jambes me permettent de conserver l’équilibre, mais l’exercice n’est pas facile. Je suis presque en bas quand la roue avant sort du sillon et provoque ma chute dans un beau nuage de poussière. Je me relève aussitôt, et coupe le contact. La moto est renversée, les pneus en l’air, et le guidon à terre. Je n’arrive pas à la déplacer. Je décroche aussi vite que possible le gros sac jaune et une valise car l’essence coule et j’ai peur que la moto s’enflamme. Je verse alors la moto sur un flanc et la fait pivoter sur un pare-cylindre. Avec un peu d’effort, me voilà dans une meilleure position avec la moto de nouveau sur les roues. 2 jeunes du coin, m’apportent un coup de main pour remettre la valise et le gros sac jaune. J’ai eu chaud. Il aurait fallu un peu plus de vitesse, et je remportais le match. De temps en temps il faut s’avouer vaincu. Je redémarre la moto sans aucun souci, mais elle fume blanc pendant un bon kilomètre. D’ailleurs Claudie me voyant, détecte aussitôt qu’il y a eu un incident. Je fume blanc, je suis couvert de poussière ainsi que la moto. Mais j’ai trouvé où se trouve le camp. Il suffisait de continuer un peu plus loin et tourner sur notre droite et la piste nous conduisait au camp de tente. Quand je raconte mon aventure au propriétaire, ce dernier m’explique qu’il a arrêté de mettre des panneaux en bois indiquant le chemin car ils sont systématiquement volés pour servir de combustible….. en contrepartie au diner de cette journée singulière le propriétaire nous offre gracieusement de grosses parts de gâteau.
Après cette péripétie, nous nous dirigeons non sans mal vers Nairobi, la capitale du pays où nous avons rendez-vous avec le propriétaire d’un centre de voyageur en ville. L’intérêt de ce point de chute réside dans le fait que le propriétaire est un ancien de BMW Allemagne. Il connait bien les r80G/S puisqu’il a été formé sur ces engins lors de sa formation initiale. Je l’avais contacté lorsque nous étions en Tanzanie, puisque je focalisais sur ce petit claquement de soupape côté droit de ma moto.
Je dis non sans mal, car la nationale qui nous emmène vers Nairobi est saturée de véhicule. Aussi les taxi - ces petits camionnettes Toyota- cherchent par tous les moyens de se faufiler même quand le bon sens vous guiderait à un peu de patience. Nous nous retrouvons par deux fois face à des taxis qui cherchent à dépasser des véhicules roulant plus lentement dans le sens opposé. Bien entendu, nous sommes dans l’obligation de nous arrêter sur notre file face à ces véhicules, ou de sortir de la route pour les laisser passer. Claudie qui commence à s’énerver ne résiste pas à asséner un coup de poing dans la carrosserie de l’un d’entre eux, au risque de se déséquilibrer. Par l’intermédiaire de notre système de communication je l’implore de se calmer car il ne nous arrivera rien de bien de cette façon-là. A ajouter à cela que la journée est très fraiche puisque nous sommes à nouveau en montagne, et que le vent souffle gentiment.
Nous arrivons enfin à l’hébergement, où nous rencontrons le propriétaire Christopher, qui parle français.
Bien que nous eussions signalé notre arrivée plusieurs semaines à l’avance, Christopher ne peut travailler sur nos motos avant plusieurs jours, ce qui va nous donner l’opportunité de visiter un peu la ville et également retrouver un couple d’allemands que nous avions rencontré près du Kilimandjaro.
Quand Christopher commence les opérations sur la moto, il me demande si tout va bien. Je lui confie ma perplexité au sujet des claquements de soupape côté droit et lui indique que ma moto consomme 1 litre de plus que celle de Claudie. Il me répond qu’il adore les carburateurs et qu’il va regarder. Entre autres, nous ferons la vidange moteur + boite et ponts. Et faisons les niveaux d’eaux des batteries. Oui elles ne sont pas ouvrables, mais en Afrique pas facile de trouver toutes les batteries, alors ils les ouvrent pour les remplir de mélange eau/acide. Comme je transporte avec moi quelques pièces et joints, et que notre ami hollandais Martin nous a rapporté de son aller-retour de Noël à Amsterdam un joint de cache culbuteur, nous sommes parés à presque toutes les interventions à faire. C’est ce que je crois alors. Quand je passe à l’atelier plus tard dans la journée, je découvre avec stupeur mes deux carburateurs complètement démontés. Ils ont été démontés et nettoyés. Christopher me montre que sur l’un des deux carbus, une membrane « chinoise » a remplacé la membrane allemande. La détente de cette membrane est beaucoup plus importante que sur la membrane allemande, ce qui pourrait expliquer la surconsommation d’essence. Je me souviens alors que lors d’une maintenance à Johannesbourg en 2017, il m’avait été indiqué qu’une membrane avait été changée. Christopher intervient également sur la vis de serrage du tube de fourche qui fuit depuis un bon moment. Comme la moto est franchement en pièce détachée, j’en profite pour étudier mon réservoir kevlar qui avait fait l’objet d’une intervention pour le rendre étanche puisqu’il fuyait sur les parties basses (voir autre fil sur ce site). Je découvre avec stupeur qu’il y a un petit trou sur la face interne côté droit. Avec les vibrations, le réservoir est venu vibrer près que la bobine. Or une des arrêtes du support de la bobine est très aigue. Elle a perforé le réservoir. Alors que j’en suis très inquiet car cela remet en cause la suite du voyage, Christopher me tranquillise et me dit qu’il a un produit américain qui colle tous les matériaux. Et c’est vrai, le réservoir va être colmaté et ne fuira plus du voyage, tout comme les attaches pour les robinets d’essence droit et gauche.
Nous regardons également mon souci de fuite d’huile en provenance du filtre à air. Le flanc gauche du moteur est recouvert d’huile depuis plusieurs mois maintenant. Je vérifie bien entendu mon niveau régulièrement et je complète de temps en temps sans toutefois me placer au maximum. Mon docteur G/S en France m’a demandé de vérifier si la soupape de respiration moteur n’avait pas cassé. Au démontage tout semble en bon état, et un test moteur tournant nous montre en effet que la soupape fait bien son travail. Alors d’où vient toute cette huile ?? peut-être une remontée par le carburateur gauche, voire même droit. Comme je place souvent la moto sur la béquille pendant la journée ceci explique cela ?? (elle reste cependant sur sa béquille centrale la nuit)
Finalement les deux motos sont prêtes et je décide de faire un petit tour pas trop loin au cas où…. Bien m’en a pris. Nous partons de Nairobi, et lors de mon premier arrêt, le moteur se coupe de lui-même lorsque la fourche s’est écrasée. Il redémarre dès la sollicitation du démarreur, mais cela se reproduit à chaque freinage. Nous continuons tout de même et roulons autour du lac Naivasha puis remontons dans les montagnes. La moto de Claudie fonctionne à merveille tandis que la mienne pétarade dès que nous sommes en altitude.
Après 3 jours, nous sommes de retour chez Christopher où je ne lui cache pas ma déception. Il m’explique alors qu’il a changé les différents petits joints de mes carburateurs sans avoir ceux d’origine, mais que mes carburateurs sont également très vieux. Alors….. Nous trouvons une solution avec un réglage légèrement différent. Le moteur a tendance à descendre en régime au freinage mais au moins il ne s’arrête plus.
Cette fois nous repartons définitivement. Christopher m’a invité à prendre une petite route qui s’avèrera très tranquille en effet, et sur laquelle nous allons rencontrer plusieurs fois des masaïs. Nous souhaitons encore une dernière fois apercevoir le sommet du Kilimandjaro. Et faire quelques photos.
Mais avant de partir de Nairobi, je rentre en négociation avec l’Automobile club de France pour le renouvellement de nos carnets de passage. Ceux-ci s’arrêtent fin Mars, or nous serons encore par route et chemin dans des pays exigeant le carnet. Il faut donc obtenir une prolongation. Après contact avec les spécialistes à Strasbourg, la réponse est négative. Il nous faut obtenir des nouveaux carnets. Deuxième question, peut-on obtenir alors ces nouveaux carnets en 3 semaines et les récupérer à Mombasa ? Réponse NON. A distance nous reprenons la procédure de fabrication des carnets en soumettant tous les papiers via Internet. Et nous demandons à qu’ils soient envoyés à Riad en Arabie Saoudite puisque le délai est incompressible. Quand nous en parlons avec nos colistiers vers le Sultanat d’Oman, le nouveau Zélandais me raconte qu’après avoir pris contact avec son automobile club, ces derniers ont accepté la prolongation. Résultats : 30€ pour lui, et 10 fois plus pour chacune de nos motos, soit 600 €. 1 journée de démarchage au bureau de Nairobi, pour nous 3 semaines de délai. Et obligation de passer par Ryad. Vive la France ….
Mais revenons à notre Kilimandjaro. Pas de chance, le sommet sera presque toujours couvert de nuage. Nous ne l’apercevons qu’une seule fois en fin de journée pendant quelques minutes seulement. Dernières photos, et après une dernière nuit, nous partons pour le Nord du pays. Après le service de nos motos nous avons confirmé à Martin le Hollandais ainsi qu’à Richard le Nouveau Zélandais que nous serons avec eux pour le transfert de nos motos vers la péninsule arabique, puisque les portes de l’Ethiopie sont toujours fermées aux véhicules étrangers. Le prix du conteneur sera donc divisé par le nombre de motard. 4 motos pour un petit conteneur. Ensuite nous découvrons au fur et à mesure qu’il y a d’autres motards qui se trouvent dans la même situation, tout aussi coincés. Ils vont se rallier au fur et à mesure à notre organisation, et finalement 9 motos seront enfermées dans notre conteneur.
Mais nous avons encore du temps avant le départ de nos motos. Alors je suis joueur, la diplomatie française recommande de ne pas aller à Marsabit, sur la route de l’Ethiopie. On peut se faire attaquer et dévaliser. Mais je ne résiste pas à aller nous promener dans le parc national de Marsabit. En effet, les guides touristiques décrivent un lieu magique, recouvert de forêt, et dans lesquels circulent une faune encore très sauvage. Pour ce faire nous repartons donc vers le nord, en traversant une zone où la route est traversée par des zèbres, puis atteignons la route nationale Nairobi Mombasa que nous traversons à Emali, et nous nous enfonçons sur une belle et longue piste qui nous conduit à Mukuyuni où nous retrouvons le goudron quelques kilomètres en amont. Puis magnifique route peu fréquentée bien goudronnée, qui nous emmène à travers un massif montagneux à couper le souffle. Nous arrivons à Machakos où nous cherchons un hébergement. Après avoir bien tournés, et s’être fait refoulés par une gérante d’un hôtel de bonne figure (certainement nous voir couverts de poussière l’a invitée à nous dire que son hôtel était complet…) nous découvrons un superbe hôtel à 100 mètres dans lequel le gérant nous accueille avec un grand sourire. Chambre digne d’un best western européen pour 60 Euros. Une bonne douche plus tard nous voilà attablés au restaurant pour manger enfin autre chose que du poulet. Le lendemain nous partons par les petites routes toujours vers le nord, et passons sur le site de la mystérieuse eau qui remonte la pente. Le site s’appelle Kituluni Gravity Magnetic Magic hill. Au Kenya, il s’agit d’un site extrêmement connu. Les gens y viennent par centaine par jour. Bien entendu des autochtones versent de l’eau sur la route à la demande des visiteurs (pour gagner quelques sous), et effectivement l’eau remonte vers le sommet. Ce que l’on ne dit pas, c’est que la route est située dans une très étroite vallée et le vent très fort venant du nord repousse l’eau vers le sud et du côté où ça monte. Bref. Un bon moment de rigolade avec les Kenyans qui croient dur comme fer à cette anomalie de la nature. Ceci expliqué, cette route qui gravit ce bloc montagneux mérite le détour.
A Tala, après un arrêt pour prendre en photo quelques 504 Peugeot, toujours en service, et faire le plein.
Nous repartons vers le nord, en faisant le tour du Oi Donyo Sabuk National Park. On change de décor, le climat devient très aride et seul le mont est couvert de végétaux. La belle nouvelle route goudronnée laisse soudainement place à une piste défoncée, sur laquelle nos vieilles G/S progressent lentement. Mais peu importe, ça monte, ça descend, il y a des cailloux mais ça passe pour nous deux. A Kilimanbogo, nous rejoignons une route à fort trafic. Puis la A2, une grosse autoroute montant vers l’Ethiopie et le mont Kenya. Nous terminons la journée à Karatina, épuisée par la piste difficile et ensuite cette route où les conducteurs font à peu près tout ce que l’on peut imaginer comme ânerie. L’hôtel a connu des heures de gloire il y a bien longtemps. Mais nous nous en contenterons et pour 35 Euros, nous n’allons pas nous plaindre. J’en profite pour régler un souci., une vis a disparu du support Go Pro. Il faut donc en trouver une nouvelle. En demandant à l’hôtel, un habitant de la ville me prend sous son aile, et nous voilà partis en ville dans les petites ruelles où jamais je n’aurais osé m’aventurer seul. Visiblement, l’homme qui m’accompagne doit être important car il est respecté par tous les piétons qu’il manque d’écraser, car il roule imbibé d’alcool. Finalement nous trouvons le magasin qui va résoudre mon problème, mais pour en repartir l’affaire se corse. Incapable de gérer le volume de son gros 4x4, nous voilà bloqués dans une ruelle, et nous allons manœuvrer pendant 15 minutes pour nous sortir du guêpier. Nous y arriverons après avoir râpé un côté de la voiture et fait tomber un deux roues, le tout avec l’aide d’une vingtaine de Kenyans qui aide à la manœuvre. Par des cris et des gestes. Pour faire court, très content d’être de retour dans notre hôtel « 0 » étoile. Gentillesse absolue des habitants. C’est ça aussi le Kenya. Après finalement une très bonne nuit nous quittons la ville pour rejoindre la ville de Nanyuki et ainsi profiter du mont Kenya, le mont le plus élevé du pays. Cette fois-ci, superbe hôtel pour 54 Euros. Mais avec vue sur le mont Kenya depuis notre chambre. Bonne nourriture. Bonne nuit. Et nous voilà repartis vers le nord. Sur la route, arrêts photo pour immortaliser ce pic rocheux.
Puis arrêt définitif vers 13H00 à Isiolo dans un immense hôtel où ne réside plus personne. 35 Euros la nuit, et restaurant sur place. En approchant de la ville, l’atmosphère change. Les gens deviennent davantage musulmans. Les mosquées fleurissent un peu partout. D’ailleurs une très belle nous intéresse, et nous nous y rendons à pied. Quand nous nous apprêtons à faire quelques clichés, nous sommes assaillis par des gardiens de la mosquée, qui nous intiment l’ordre de ne pas prendre de photo. Une petite troupe commence à se rassembler, et nous préférons abandonner la partie de peur de nous retrouver dans les ennuis. Si les Kenyans non musulmans sont relax, ceux qui le sont, sont très tendus. Peut-être des affaires internes au pays génèrent cet état d’esprit. Mais dommage pour nous qui nous devons nous enfoncer encore davantage vers le nord et dans la zone musulmane. Les affaires étrangères ne se sont pas trompées. Il faudra faire attention. J’en profite pour faire réparer ma deuxième botte de moto dont la semelle s’est détachée. La semelle de la chaussure gauche se séparait à Maun au Botswana et je l’avais fait recoudre, cette fois c’est la chaussure droite. Avec une grosse aiguille et un morceau de bois, l’artisan répare en quelques minutes ma chaussure. Nous en profitons également pour faire recoudre une des sandales de Claudie. (pour la petite histoire, j’opère toujours avec ces bottes). L’étape suivante est plus délicate. Nous avons 250 kilomètres à parcourir et il n’y aura rien sur cette route. Nous partons tôt car la zone est une zone très aride. Nous allons nous apercevoir que finalement le Kenya ne ressemble pas aux films fauniques que l’on veut bien nous montrer. A part la zone au sud du pays proche de la Tanzanie, finalement le pays est très sec. Par contre la route que nous faisons ce jour est absolument fantastique, digne de ces belles routes de Namibie. Nous prenons clichés sur clichés.
Comment faire autrement ? Bien sûr des contrôles militaires agrémentent régulièrement notre trajet. Un sera d’ailleurs assez pénible avec un jeune militaire de 25 ans qui devient très tatillon. Finalement nous serons sauvés de son zèle par l’arrivée derrière nous d’une voiture chargée dans tous les recoins. Bien sur les militaires nous mettent en garde pour le reste de la route, mais que peut-on faire ? A chaque fois que nous nous arrêtons, nous regardons devant, sur les côtés et derrière s’il n’y a pas la présence de personne que nous jugerions louche. Et de manière surprenante nous commençons à croiser les dromadaires certains en total liberté, d’autres entravés par des cordes aux pattes avants. Après le passage sur le pont de Merille, la moto pétaradante fortement et le ralenti ne tenant presque plus, je règle la richesse une nouvelle fois. Je dois devenir pas trop mauvais car la moto fonctionne nettement mieux. Et à noter que la consommation d’essence est descendue à 5 litres, bien moins qu’autrefois, depuis le passage chez Chritopher. Cette membrane devait vraiment altérer le fonctionnement du moteur.
Et après 5 heures de route nous arrivons à Henry & Rosanna Camp. Un pasteur allemand a pris pour femme une Kenyanne et s’est installé là, où il dispense sa foi et a ouvert un camping pour les voyageurs. Nous passons deux nuits et en profitons pour louer les services d’un guide et de son 4x4 car les motos sont interdites dans le parc. Et là, grosse déception. L’entrée du parc est chère, 60 euros par personne, mais à cela, il faut payer l’entrée du guide et sa voiture. Les montagnes du parc se sont donc formées grâce à 3 volcans, éteints aujourd’hui. Comme nous prenons de l’altitude, l’air chaud du désert se compresse, et crée naturellement un air plus humide, propice au développement de la végétation. Et bien qu’il fasse de plus en plus chaud de manière générale à l’échelle de la planète, les deux premiers volcans sont encore couverts d’arbre, extrêmement hauts. Au premier cratère, nous sommes comme sur l’arche de Noé. Tous les animaux sont regroupés autour du cratère, encore rempli d’eau suite à la saison des pluies. Bien qu’il ne pleuve plus depuis 2 mois, il reste encore de l’eau au centre. Après de multiples photos, nous partons au deuxième cratère. Point d’eau cette fois, mais le fond du cratère est recouvert d’une belle prairie verte. Pas d’animaux. Mais comme nous sommes sur le bord du cratère, la vue est époustouflante. Ensuite il nous faut négocier pour aller voir le 3eme cratère et nous allons comprendre. Le 3ème cratère est en dehors du parc. Mais quand nous approchons de la sortie, nous rencontrons des troupeaux de chèvres, de dromadaires et de vaches. Des kenyans coupent les petits arbres de la réserve, qui tombent ainsi, et ce qui permet aux différents troupeaux de s’alimenter. Plus on s’approche de la sortie, plus les arbres sont coupés, et plus il fait chaud. A ce rythme-là, la végétation du deuxième cratère devrait disparaitre au cours des 20 prochaines années. Quel malheur, mais il faut bien aussi que la population en augmentation mange. Quel dilemme insoluble.
Le troisième cratère ne peut s’observer que d’un seul point. Et ce point a fait l’objet d’une construction d’un hôtel. Construction illégale par un politique kenyan, qui n’a pas obtenu l’agrément pour ouvrir. Le site est donc cloturé et gardé en permanence en attendant le renversement de tendance politique au sommet de l’état. Nous négocions notre entrée. Chose faite rapidement, nous déambulons dans cet hôtel vide qui par manque de maintenance sombre dans l’abandon. Au bord du cratère, nous sommes fascinés par la taille de cet ancien volcan. Nous apercevons quelques habitants tout au fond dans des huttes. On se demande comment ils font pour subvenir à leur besoin, et aussi en eau. Il n’y a plus aucun arbre. Tout a été coupé il y a déjà des années.
Il nous faut rentrer par la même route car sinon il ne reste que des pistes pour rejoindre Garissa, autre ville fortement déconseillée par le ministère. Et ces pistes sont fortement déconseillées. Alors on va suivre les recommandations.
Nous repartons donc et traversons à nouveau le grand désert.
Nous en profitons pour immortaliser quelques tornades qui traversent la route, mêlant brindilles de toute sorte avec le sable. Et tentons également de faire quelques photos avec nos amis dromadaires. Pas facile, ils sont quelque peu peureux.
En arrivant de nouveau à Isiolo, nous sélectionnons un hôtel différent de manière à repartir le lendemain plus rapidement vers le flanc Est du mont Kenya.
Le lendemain nous circulons sur cet axe faisant le tout du mont Kenya, et nous nous arrêtons dans la ville de Meru. Nous prenons un peu d’argent liquide et remettons un peu de data sur la carte SIM de Claudie. Nous faisons l’attraction avec nos deux motos chargées, et les deux seuls blancs dans les environs. Tout cela dans une ambiance détendue, ce qui nous change de Isiolo. Après moultes selfies, avec les passants, nous repartons. Un peu plus loin, nous stoppons pour faire quelques emplettes et ainsi déjeuner. Il y a toujours de nombreux marchés sur le bord des routes. Le souci vient du fait que les marchandes veulent toutes nous vendre quelque chose. Les avocats et des bananes feront l’affaire, pour aujourd’hui mais impossible d’acheter 4 bananes, il faut acheter un régime entier. Pas facile sur une moto. Au départ de cette pause, d’ailleurs forte agréable car en altitude et au couvert de grands arbres, Claudie repart en tête et je reste derrière à essayer de démarrer. Il semble que la batterie ne soit plus suffisamment rechargée. Bizarre, nous roulons presque tous les jours. Je kicke les deux motos tous les matins pour les faire partir, donc nous ne sollicitons pas vraiment les batteries. Le soir venu, je démonte la batterie et je la recharge. Pas très compliqué, mais il faut enlever le boulon de fixation de l’amortisseur pour faciliter la sortie de la batterie. Nous continuons ensuite vers Garissa. Garissa est sur la route vers la Somalie dont on connait tous les difficultés politiques que ce pays traverse depuis bien longtemps. La végétation diminue au fur et à mesure que nous avançons vers le nord-est. L’altitude aussi. Il fait de plus en plus chaud. A l’approche d’une petite bourgade, nous apercevons des centaines de dromadaires. La route est surélevée, et nous observons les dromadaires dans le contrebas à droite. Il y a un puit, et les bêtes font leur réserve d’eau pour les jours à venir. Un Kenyan à qui j’ai demandé l’autorisation de prendre des photos, m’invite sympathiquement à descendre. Nous descendons donc tous les deux. Après quelques clichés, il souhaite nous offrir du lait de chamelle. Nous refusons car nous nous inquiétons toujours des éventuelles complications alimentaires. Soudain le propriétaire du troupeau s’approche, et nous parle en arabe. Son facies somalien ne cache en rien ses origines. On nous avait prévenu, la frontière est si poreuse entre le Kenya et la Somalie qu’il faut se méfier des hommes qui se disent kenyan et qui n’en n’ont pas l’air. Ils n’ont généralement pas le droit d’être là. L’homme porte un poignard à lame courbée, qu’il tient prêt à sortir. Nous ne comprenons pas mais il ne semble pas aimable, le moins que l’on puisse dire. La relation commence à virer vinaigre. Le premier homme qui nous avait invité tente de nous traduire, et explique donc que le propriétaire est mécontent que nous soyons près de ses bêtes, que nous dérangeons, et qu’il faut partir. Alors que nous allions déguerpir, nous comprenons qu’il faut maintenant donner de l’argent pour les photos. Je sors l’équivalent de 1€ et nous partons sans demander notre reste. Ce fut notre premier moment un peu délicat de notre voyage de 10 mois, il y en aura deux au total.
La route est droite, il n’y a presque plus aucune végétation.
Nous croisons quelques villages balayés par les vents. La zone est de plus en plus fortement islamisée avec l’ensemble des femmes revêtant des tuniques noires de la tête au pied. Mais elles nous font signe, quasiment à chaque fois. Ces gens vivent dans un dénouement minimaliste. En arrivant sur la ville de Garissa, qui fut l’objet d’une attaque terroriste de grande ampleur quelques années plus tôt en 2015 avec 147 morts, nous sommes contrôlés par la police. Dans la ville, il en va de même. Notre hôtel est gardé par de nombreux hommes armés. Pour résumer c’est un peu fort Alamo. Nous rencontrons des suédois qui viennent contrôler si l’argent envoyé par l’Europe pour les écoles est proprement utilisé. Ils circulent avec des gardes du corps. Ils nous expliquent qu’ils repartent sur Mombasa, eux en avion car la route vers Malindi n’est pas sûre. Et c’est la route que nous allons prendre le lendemain…..
Le directeur de l’hôtel nous explique que depuis les chinois ont nettoyé les abords de la route, qui est goudronnée de bout en bout. Autrefois les groupes terroristes se cachaient à proximité de la route et dès l’arrêt d’une voiture, sortaient les armes, et en fonction de la chance du jour, on en ressortait en slip, ou mort… ou en otage. La messe est dite.
Le lendemain, après avoir à nouveau remis en charge ma batterie, nous quittons notre magnifique hôtel avec piscine à 32 degrés pour une journée qui va nous faire bien peur. 340 kilomètres à parcourir. Le peu de village traversé sur les 250 kilomètres se déroule sous les signes de main des villageois. Peu de contrôle militaire, mais l’entrée et la sortie des villages sont contrôlées par la police ou les militaires. Nous avons même la chance de pouvoir discuter avec certains d’entre eux car ils ne voient quasiment jamais de touriste.
Nous avançons assez bien, et vers 13H00 nous sommes dans le village de Garsen où nous essayons d’entrer dans un hôtel pour manger, mais personne ne semble presser pour nous accueillir. Nous repartons donc sans avoir manger ce qui sera peut-être une des causes de la chute de Claudie quelques kilomètres plus loin. Nous approchons de Malindi, but de notre journée. Comme je vous l’écrivais dans mes précédents épisodes, les entrées de village, ainsi que les sorties sont protégées des circulations trop rapides par des gendarmes couchés non signalisés. Je me fais surprendre par l’un de ceux là alors que je suis à 50 kilomètres. Mais, ces dos d’ânes sont si hauts qu’il faut les passer à 15 kilomètres par heure. Surtout avec nos motos chargées. Je freine donc efficacement. Claudie surprise, va freiner avec un peu de retard supplémentaire avec le frein. La route est légèrement sablée, ce qui entraine Claudie dans une perte d’adhérence de sa roue avant. Devant, je n’entends qu’un bruit de ferraille. J’ausculte mes rétros, et je vois la moto de Claudie qui glisse et franchit le dos d’âne. Mon premier réflexe est de freiner mais si je le fais la moto de Claudie va me percuter. Je relâche alors et je m’arrête une dizaine de mètres plus loin. Déjà, une dizaine d’habitant ont entouré Claudie qui s’est relevée seule, et ils replacent la moto sur ses roues. Je vérifie la situation auprès de Claudie, qui me raconte avoir fortement tapé sa tête contre le bitume. En effet le casque est marqué. Au-delà, de cela, douleurs à l’épaule, à l’intérieur de la cuisse droite, et au pouce gauche. A priori, cela aurait pu être pire. Je fonce à la moto et la descend sur le bas-côté. Le guidon est tordu, la poignée de frein un peu limée sur son bout rond, le couvercle de liquide de frein râpé mais encore intègre. Le pare-cylindre droit est déformé, et repose sur le cylindre tandis que le cache culbuteur profondément marqué ne fuit pas. Ouf !
C’est alors que Claudie me rejoint buvant un coca cola que j’avais fait acheter au magasin voisin grâce à nos bonnes âmes. Elle me demande alors ce que nous faisons là ???? Elle n’a plus aucun souvenir de ce qu’il s’est passé. Je suis obligé de lui montrer son blouson déchiré à l’épaule, lui faire sentir ses douleurs, et lui montrer la moto pour qu’elle daigne me croire. Je fais un premier bilan comme au rugby pour juger de la profondeur du choc à la tête, mais elle me répond parfaitement à toutes les questions. Seule le moment de la chute a disparu.
Nous faisons une pause de 60 minutes pour reprendre nos esprits, puis avoir avalé quelques biscuits, nous repartons tous les deux sur nos motos à la recherche d’un hôtel plus proche que celui anticipé. Nous allons trouver un hébergement très sympa, mais malheureusement disponible pour une seule nuit. Au moins Claudie va pouvoir se reposer et essayer de récupérer des chocs physiques. Son épaule se colore un peu mais rien en comparaison de l’intérieur de la cuisse qui prend une tournure très bleu vert sur une surface très importante. Visiblement rien de casser. Mais elle souffre.
Après une bonne nuit, Claudie est toujours en souffrance mais nous n’avons pas le choix, il nous faut changer d’hôtel. Nous rechargeons les motos, et je découvre alors que mon porte-bagage centrale arrière a cassé. Avec mes attaches, je maintiens l’ensemble et ça tiendra bien une cinquantaine de kilomètres. Claudie éprouve des difficultés à passer sa jambe droite au-dessus de la selle, et à débrayer. Nous parcourons ces quelques kilomètres pour rejoindre Mark, un américain qui a demandé à se joindre à nous pour le transfert de sa moto. Nous allons rester 4 nuits dans cet établissement pour permettre à Claudie de se reposer. En déchargeant la moto seul avec les gros sacs North Face, voilà que je me fais mal au dos. Zut, il ne manquait plus que cela. Le soir même je pars en ville avec un employé du camp qui m’accompagne chez une de ses relations pour souder mon porte bagage. Et voilà mon souci qui disparait en quelques minutes.
Nous passons les 3 journées à circuler en Tuk-tuk. Nous visitons d’ailleurs Nnarani une des premières villes fondées par les Swahili au 14ème siècle. Comme il est rare de visiter des sites anciens en Afrique subsaharienne, il ne faut pas hésiter.
Un soir nous ambitionnons un petit diner en bord de mer. Aussi nous commandons une voiture pour nous y rendre. Presque à l’heure convenue, le chauffeur se présente. La voiture est propre, et nous voilà partis. A la sortie de la ville, contrôle de police. Le chauffeur est invité à s’arrêter par le policier. Bien que les deux personnes parlent local, nous commençons à comprendre que nous sommes coincés là pour un peu de temps, car le véhicule n’est pas le sien, il n’a pas les papiers etc…. Nous sortons alors discrètement du véhicule, et nous abandonnons notre chauffeur à la police, car visiblement, ça va durer longtemps. Nous sautons dans un Tuk tuk et gagnons un restaurant différent car la soirée a déjà bien avancé….
Notre rendez-vous avec les autres motards et le transitaire approche. Nous quittons ensemble la ville pour nous rendre à Mombasa. Arrêt en route pour manger un poulet frites…… et nous entrons dans le centre de Mombasa, avec Mark devant ouvrant la route facilement avec l’aide de son GPS. L’avantage de cet hôtel est qu’il est situé en plein milieu de la ville historique. Nous pouvons donc nous promener en ville et visiter les différents sites sans prendre les motos. De plus, cet ancien hôtel a accueilli différentes stars dans les années 1960. Nous déambulons dans la vieille ville, et visitons le vieux fort portugais pendant que Claudie reste allongée à l’hôtel.
Le 26 février, au terme de 7 mois de voyage, et près de 22 995 kilomètres en Afrique, nous rangeons nos 2 R80G/S avec les 7 autres motos dans un grand conteneur.
Voyagent avec nos deux G/S :
La moto de Martin (hollandais), une 250 Honda
La moto de Richard, (nouveau zélandais) une KTM 550
La moto de Mark (americain), une Kawasaki 650 KLM
La moto de Konsti (allemand), une KTM 600
La moto de Raoul (espagnol), une Yamaha 700
La moto de Roy, sud africain) une GS800 BMW
Et la moto d’Henriette (danoise), une 250 Honda
Le transfert par conteneur nous revient à 405 € par moto au départ du Kenya. La traversée durera normalement 7 jours. Mais le bateau ne partant que le mardi, nous préférons tous attendre le départ du bateau avant de nous envoler vers le Sultanat d’Oman, et ainsi continuer notre retour jusqu’en France.
Entrée 18 Janvier 2023
Sortie 26 Février 2023 soit un total de 39 jours et près de 3445 kilomètres.
Pas de pluie.
Côté technique ;
La moto de Claudie tourne comme une horloge, même après sa chute. J’ai redressé le pare cylindre, déstressé le guidon en dévissant les écrous de fixation. Même la valise droite d’origine BMW a tenu le choc. On note quelques éraflures mais rien de bien méchant. Changement des plaquettes de frein à Nairobi. Et bien sûr changement de tous les liquides et du filtre à huile.
La mienne ratatouille à chaque fois que je prends de l’altitude ou quand je redescends suite à l’intervention de Christopher. Du coup, je gère avec mes vis de richesse. Ma batterie semble rendre l’âme mais impossible de trouver une nouvelle batterie à Mombasa. Je recharge presque tous les jours. Je deviens un pro du démontage de la batterie. Et aussi du remontage. Mon réservoir est bien étanche après le collage par Christopher. J’ai retrouvé la consommation d’autrefois grâce à la remise d’un membrane BMW. Mon tube de fourche droit ne fuit plus à son sommet. Soudage de mon porte bagage. Il me faudra trouver quelqu’un pour m’aider à la carburation dans la deuxième partie du voyage.
Le parcours:
francois62
Re: Ma R80G/S de 1986
Episode 27 le Sultanat d’Oman
Le Sultanat d’Oman. Quel beau pays ! Pays chargé d’histoire et dont les habitants furent de si glorieux aventuriers des mers et des fiers combattants. Quel changement avec l’Afrique, pourtant si proche. Les Omanis avaient pourtant colonisé la côte Est de l’Afrique , installant des comptoirs et mettant sous leur joug les fiers africains. Pourtant à part quelques traces entre Malindi et Mombasa, puis Zanzibar, nous n’avions pas encore pu nous apercevoir de la puissance de cette ethnie.
Le changement nous le trouvons dès les premiers jours de notre arrivée à Salalah. La propreté règne partout, même dans les quartiers moins développés. La signalisation routière nous apparait comme une oasis au milieu du désert. La signalisation au sol accompagne la signalisation verticale, et plus encore, les chauffeurs respectent les feux rouges. Nous avons l’impression d’avoir aluni.
Notre porte-conteneur est arrivé mardi 07 Mars. Nous l’avons vu à quai, lors des opérations de déchargement quand nous nous sommes rendus à la frontière du Yemen avec une voiture de location. Par contre nous devions attendre l’appel du transitaire du port de Salalah. Après réception de l’appel tant attendu, deux colistiers Martin et Konsti se portent volontaire pour effectuer les démarches de douane du conteneur et des 9 motos. Il nous faut donner temporairement nos passeports ainsi que les carnets de passage en douane. En fin de journée, nous recevons un appel de Martin nous demandant de nous rendre à la sortie de la ville avec un taxi pour récupérer les motos. En effet, un magnifique camion porte-conteneur trône au milieu d’un terrain vague. A l’intérieur nos 9 motos. Le chauffeur du poids lourds a placé la remorque adossée à une rampe de déchargement. D’ailleurs je me demande encore ce que fait une telle rampe au milieu d’un espace vide….
Le chauffeur du poids-lourd est pressé. Pas de temps à perdre. Nous sortons les motos une par une. Chacun participe à la manœuvre. Puis nous immortalisons ce moment avec une photo de groupe avant le démarrage des motos. Après avoir rebranché les deux batteries (obligation de débrancher les batteries pour la traversée), je démarre les deux motos au kick.Aucun souci pour nos deux motos. Par contre un seul motard ne peut démarrer la sienne. Il s’agit de notre ami Roy, le sud-africain avec sa BMW 800 GS. Nous y allons tous de notre petite idée, mais force est de constater que nous ne trouvons pas la solution. Le soir va tomber, aussi nous décidons de récupérer une sangle chez un marchand à 1 kilomètre, pour tirer la moto récalcitrante. Votre serviteur avec sa vieille R80G/S se retrouve dans la situation plutôt comique de tracter une de ces nouvelles GS 800. Nous retournons tous au même endroit car nous avons tous loué une chambre dans le même établissement. Ensuite dernière soirée ensemble autour d’un bon repas.
Pendant la nuit Roy va visionner Youtube pour essayer de trouver une solution à son problème technique. Au matin, il démonte son système de clé de contact, et découvre un des fils débranchés. Après remise en place, la moto démarre, le voilà près au départ. Mais déjà Raoul, et Mark sont partis tôt ce matin. De notre côté, le temps de nous affairer correctement et nous partons juste avant midi vers le nord en longeant la côte. Sur la route, dès la sortie de la ville, nous nous arrêtons pour régler les carburateurs.
La moto de Claudie a tendance à ne pas vouloir descendre dans les tours quand Claudie coupe les gaz. Quant à la mienne, elle pétarade. Après cet arrêt technique, les deux motos fonctionnent nettement mieux. Nous déjeunons dans la petite ville de Mirbat (enfin autre chose qu’un poulet frites) et visitons ce qui est appelé communément le château/musée de Mirbat mais qui se trouvait être surtout la maison du représentant du sultan. Quelle maîtrise de la construction. Superbe, faisant office de tour de guet de la baie du même nom. L’eau ici est encore plus transparente que sur l’île de Zanzibar. Et surtout gros avantage, aucun touriste.
Nous reprenons notre route dans l’après midi pour atteindre le village de pécheur de Sadha. Nous trouvons un hébergement absolument horrible, mais il n’y a pas vraiment le choix. Nous rejoignent deux touristes italiens dans un véhicule de plus de 35 ans d’âge. Ils sont aussi surpris de la rudesse du lieu. Nous échangeons quelques mots, puis comme le restaurant n’ouvre pas ce soir, nous n’avons pas d’autre choix que de partir en ville. Les italiens nous invitent à monter dans leur voiture. Dans la petite ville, les habitants sont très sympathiques et vraiment accueillants. Nous trouvons un petit restaurant où nous sommes accueillis comme des rois. Le tout pour la somme de 9,5€ pour deux….
Au matin, nous faisons le plein de courses, et notamment pour notre petit déjeuner. Ensuite nos motos enfilent cette merveilleuse route goudronnée (peut-être une des plus belles qu’il m’ait été donné de faire dans ma vie) le long de la côte grimpant en haut des falaises pour mieux retomber au niveau de la mer 2 kilomètres plus loin. Après les longues lignes droites africaines, quel changement ! Notre niveau de satisfaction aurait pu être altéré par une circulation automobile intense mais que nenni. Nous sommes seuls dans ce désert côtier où presque rien ne pousse. Seuls quelques Wadi trouent de leur couleur verte les immensités d’ocre et de jaune, alors que la mer renvoie son bleu intense.
Le seul bémol de cette journée, est que je me sens bizarre, depuis la visite du musée antique de Salalah. L’air conditionné ne me fait jamais du bien, et je ressens quelques étourdissements deux jours plus tard. Et de la fatigue. Cela ne m’arrête pas pour autant, et nous enfilons les kilomètres en passant à proximité du canyon au nord de Fararah. Nous finissons notre magnifique journée de route dans un petit hôtel dans la seule ville des environs, Shalim. Malheureusement pour moi et pour Claudie, nous allons devoir y passer plusieurs jours. Le soir de notre installation, cela va de mal en pis pour moi. J’ai désormais de la température et j’approche les 40°. A 22h00, ne tenant plus, nous nous rendons avec ma moto à l’hôpital situé à l’entrée de la ville. Rencontre avec l’infirmière de garde. Nous nous expliquons en anglais, et je leur explique que j’ai commencé un anti biotique pour lutter contre une infection pulmonaire. La chef du service valide le traitement mais préfère appeler la médecin de l’hôpital qui vient nous rendre visite vers 22H45. Nouveau point de la situation. La fièvre est intense. Radio des poumons. On ne prend pas de risque avec les touristes. Quel accueil dans ce pays musulman. Un régal. Finalement je lutte correctement contre cette infection, annonce la médecin. Mes poumons sont encore clairs. Une inhalation est proposée, ce que je fais aussitôt. Nous quittons l’hôpital après acquittés la somme de 3 €. Minuit est passée et toutes les routes profitent d’un éclairage municipal à faire pâlir nos villes françaises. J’ai encore 2 séances à faire avant de quitter la ville. Au cours de ce retour vers le petit hôtel, je découvre que mon voyant de charge batterie est légèrement allumé. Il semblerait que mes problèmes de batterie trouvent leur cause plutôt dans un souci d’alternateur. Oups !!
Finalement je n’ai vraiment pas envie de quitter la ville car je suis trop faible. Je passe 48 heures alité, le temps pour mon corps attaqué de se remettre. Je profite seulement d’un moment de lucidité pour démonter la selle, et vérifier avec mon voltmètre la tension de la batterie seule, et moteur en marche. Je suis à 11,5 V à vide, et 12,3 V moteur en marche, ce qui est bien peu. On verra si ça tient dans le temps.
Le mardi 14 Mars, nous repartons avec l’espoir de trouver un hébergement dans la ville de transit de Haima. Les puits de gaz nous accompagnent pendant une soixantaine de kilomètres au départ de Shalim. Décor à l’opposé de notre dernier jour de route où il n’y avait rien, içi des derricks se dressent un peu partout. Et des gens s’affairent tout autour. Des tuyaux sillonnent le désert. Intéressant à voir mais vraiment pas beau.
A Haima, nous découvrons une ville triste. Sans cachet. Une vraie ville de transit. Les hôtels sont tous plus minables les uns que les autres. Après avoir mangé un peu, nous décidons alors de poursuivre notre route vers un endroit plus sympathique. La route que nous prenons ensuite traverse la région dénommée le désert blanc. Le sable est effectivement blanc, et non jaune ou ocre comme jusqu’à présent. Nous pourrions aussi y voir des Oryx blanc qui sont extrêmement rares et que l’on trouve seulement dans la péninsule arabique et en Jordanie. Ils étaient autrefois répartis sur l’ensemble des pays du golfe, mais la chasse aura eu raison de ces beaux animaux. Ce sont d’ailleurs des cousins des Oryx de Namibie, mais ils sont blancs. Pas de chance nous ne les verrons pas dans ce pays, mais un peu plus loin.
Nous arrivons à Duquum où nous louons pour 2 nuits un petit appartement. On va donc souffler, et pour ma part je vais pouvoir récupérer après ces longues heures sur la selle. 479 kilomètres pour une reprise….
Richard, le nouveau zélandais, nous rejoint dans l’après-midi en provenance de Salalah. Nous visitons tous les 3 le lendemain soir le site de Rocks Park. Lieu étrange par ces concrétions de roche qui s’élèvent vers le ciel, et mises en lumière par un éclairage subtil à la nuit tombée.
Après deux nuits à Duquum, nous repartons tous les deux vers 09H30, Richard étant déjà en route. Nous allons au même hôtel ce soir, mais nous roulerons ainsi chacun à son rythme.
Le désert défile sous nos roues. De temps en temps nous soulageons nos fesses par des pauses photos et pour déguster nos fruits le long de la route. Des Omanis, nous voyant arrêtés font de même pour nous offrir de l’eau. Dans le désert, l’eau représente la vie. Si tu as de l’eau, tu la partages avec l’autre.
Nous quittons la route 32 pour filer à travers un nouveau désert qui va se muer en mer de dunes. Cette mer de sable se jette dans la mer d’un bleu incroyablement intense. Peu de voitures sur cette petite route, il nous semble être les deux seuls êtres humains au milieu du vide.
Arrivés à Al Ashkharah, nous retrouvons notre ami Richard à l’hôtel du même nom. Simple mais bien entretenu, nous allons y passer une très bonne nuit pour 29 €. Nous profitons de la soirée pour nous promener en ville, et au détour de vieilles bâtisses nous sommes invités par des femmes portant la burqa à entrer dans leur demeure afin de visiter leurs maisons anciennes. On nous donne de l’eau et des graines à déguster. Quelle gentillesse. On accepte Claudie alors que ses cheveux sont laissés à la vue. Les habitants semblent ravis de nous voir. On ressent ce plaisir de la rencontre.
Le lendemain, nous roulons tous les 3 pour nous rendre à Sour, ancienne ville chargée d’histoire. Mais sur la route, lors d’un arrêt sur une plage, on vient nous offrir, eau, orange et bananes. Nous repartons plus chargés qu’à l’arrivée. Le prochain arrêt sera à Al Had où un ancien fort est à visiter, et où Richard nous dégote une plage pour nous mettre à l’eau. Sur la plage la haute température du sable nous oblige à courir. Nos plantes de pied brulent. Et nous ne sommes pas encore en été….
L’eau est aux alentours de 30°. Une merveille. Personne sur la plage.
Puis nous faisons les derniers kilomètres jusqu’à Sour. Nous obtenons les deux dernières chambres, une pour Richard, la seconde pour Claudie et moi. Alors que Richard négocie les deux chambres, un couple de français s’approche. Ils nous ont aperçus sur la route, et comme nos plaques françaises ont capté leur attention, ils nous ont suivi jusqu’à l’hôtel. Chose plus étonnante, nous avons un ami commun qui habite Brest. Le monde est petit. Pour éviter de faire perdurer la discussion alors que nous sommes encore avec nos casques, nous nous donnons RDV le soir. Entre temps, nous prenons une douche, nous revêtons des habits plus amples, et partons en ville. Le soir impossible de remettre la main sur ce couple de français. Nous envoyons message sur message mais rien n’y fait.
Le lendemain nous partons sur Mascate, la capitale. Entre temps nous nous arrêtons au Wadi Shab. Nous partons en petit canoé, en laissant toutes nos affaires sur les motos, casques, vestes, etc… Pas de voleur ici. Puis nous remontons à pied dans le lit du torrent. Parfois de vraies baignoires nous invitent à faire trempette mais le nombre de touriste nous repoussent. Pas facile de se retrouver avec tant de gens autour de soi en pleine nature. Le choc est un peu violent.
Une magnifique autoroute à flanc de falaises nous emmène droit sur Mascate, et nous opérons un arrêt photo pour immortaliser notre passage du tropique du cancer. Photo que vous avez reçue en avant-première il y a 17 mois maintenant.
A Mascate, nous choisissons le même hôtel que le couple de français que nous avons raté à Sour. Au moins nous devrions nous retrouver. Diner entrecoupé de traduction pour notre ami Richard.
Le lendemain, visite de la ville, avec son Opéra, sa plus grande mosquée, le souk et le palais du Sultan. Ici, on ne lésine pas sur les moyens. Il y en a !
J’ai aussi cherché à me rapprocher de BMW Mascate pour régler la carburation et changer les petits joints de carburateur. Le chef d’atelier préfère que je ne vienne pas car il n’a pas de pièce et ni de synchronisateur de carburation. Nos motos sont sacrément solides mais trouver du savoir-faire devient de plus en plus difficile désormais. Pas grave, je vais continuer de gérer ma vis de richesse en fonction de l’altitude.
Puis après cette journée touristique, chacun repart de son côté. Richard veut s’affronter aux montagnes ; quant à nous, nous sommes davantage intéressés par l’histoire. Nous en profitons tout de même pour grimper au sommet de la montagne à l’Est de Nizwa, à plus de 2000 mètres d’altitude. Au sommet, un gros orage crache ses larmes et nous voilà bien arrosés. Nous devons enfiler nos combinaisons de pluie. La dernière fois c’était en Tanzanie. Comme ces montagnes sont classées en zone sensible, des policiers stoppent tous les véhicules et récupèrent tous les passeports des visiteurs. Et les nôtres sans exception. Au retour il faudra s’arrêter et récupérer nos papiers.
Dans cette ville de Nizwa, chargée d’histoire, et ancienne capitale, subsiste encore la vieille ville, et son fort. Aujourd’hui on visite ce musée où l’on apprend des tas de choses sur la culture Omani. Nous logeons pour deux nuits dans un hôtel pour routard, où les motos sont stationnées dans une cour. Très propre. J’en profite pour recharger ma batterie une nouvelle fois, désormais opération quotidienne. Nous profitons de cette pause pour remplir les formulaires pour obtenir le visa de l’Arabie Saoudite. Coût de l’opération 264€, soit 132€ par personne. Heureusement il n’y a pas de visa pour les Emirats Arabes Unis, notre prochaine destination.
Puis nous repartons vers Jabrin qui abrite un fort d’une taille remarquable.
Le lendemain départ vers Ibri, finalement pas très loin, mais sur la route il y a aussi ce deuxième château de Jabrin à visiter. Tout aussi remarquable que le premier, mais plus petit.
Par contre deux mauvaises nouvelles pour commencer cette journée. Cette fois mon porte valise droit a cassé au niveau d’une soudure. Il faut donc trouver un atelier de réparation automobile. Mais tout est fermé en ce matin. Nous retournons au restaurant turque où nous avions diné la veille, et nous apprenons, que le ramadan vient de commencer. Conséquence, impossible de trouver de la nourriture pendant la journée. Or nous n’avons pas eu de petit déjeuner à l’hôtel, d’ailleurs certainement pour cette raison. Presque tout est fermé. Je m’enquiers tout de même d’un garage ouvert. Je prends note. Mais avant cela il nous faut trouver quelque chose à nous mettre sous la dent. Direction la station-service que nous avons vue sur la route. Par chance, l’employé n’est pas musulman. Il nous autorise à acheter un peu de nourriture et de l’eau, puis nous déjeunons dans sa boutique après la fermeture des rideaux, ainsi personne ne peut nous voir. A peine terminé, il vaporise une bombe odorante pour masquer l’odeur de nos pains au chocolat. Mais au moins nous sommes sauvés pour aujourd’hui.
Ensuite direction ce garage où le propriétaire Omani dirige une équipe de pakistanais. Le soudeur de l’équipe est affecté à notre opération de réparation.
15 minutes après nous repartons avec avoir remonté le porte valise droit. Et il tiendra jusqu’à notre arrivée en France. Impossible de payer car le propriétaire ne le souhaite pas. Culture arabe, il faut aider le voyageur.
A Ibri, nous logeons dans un hôtel sur la route principale. Mais peu de bruit dans cette zone désertique du sultanat. Et de toute façon la ville semble morte jusqu’à 18H30 environs c’est à dire la fin du jeûne. Le soir nous profitons pour manger comme nous le pouvons et autant que possible. Nous faisons aussi les courses pour le lendemain matin, et midi. On verra pour le lendemain soir aux Emirats.
Côté moto :
Rien de plus qu’à notre sortie du Kenya, mais le porte valise dessoudé. Et un bruit de claquement que je n’ai jamais entendu lors de notre montée à toute vitesse dans les montagnes près de Nizwa. Et beaucoup d’explosion dans le pot d’échappement lors de la descente. De l’huile coule à nouveau par le boitier de filtre à air, mais toujours côté gauche. La boite de vitesse semble aussi se teinter d’une fine couche d’huile. J’ai l’impression que cela vient du filtre à air, mais en dessous de la boite, l’huile ne me parait pas être de l’huile moteur. A suivre.
Pour Claudie, sa moto accidentée roule parfaitement. Claudie s’est habituée à son guidon légèrement tordu côté droit. Tout va bien depuis que j’ai modifié son mélange de richesse. La moto freine correctement dès la remise à zéro des gaz. Le frein moteur est de retour.
Entrée 09 Mars 2023
Sortie 24 Mars 2023 soit un total de 15 jours et près de 2035 kilomètres.
Une après-midi de pluie dans les montagnes. Sinon grand ciel bleu.
Le parcours:
Le Sultanat d’Oman. Quel beau pays ! Pays chargé d’histoire et dont les habitants furent de si glorieux aventuriers des mers et des fiers combattants. Quel changement avec l’Afrique, pourtant si proche. Les Omanis avaient pourtant colonisé la côte Est de l’Afrique , installant des comptoirs et mettant sous leur joug les fiers africains. Pourtant à part quelques traces entre Malindi et Mombasa, puis Zanzibar, nous n’avions pas encore pu nous apercevoir de la puissance de cette ethnie.
Le changement nous le trouvons dès les premiers jours de notre arrivée à Salalah. La propreté règne partout, même dans les quartiers moins développés. La signalisation routière nous apparait comme une oasis au milieu du désert. La signalisation au sol accompagne la signalisation verticale, et plus encore, les chauffeurs respectent les feux rouges. Nous avons l’impression d’avoir aluni.
Notre porte-conteneur est arrivé mardi 07 Mars. Nous l’avons vu à quai, lors des opérations de déchargement quand nous nous sommes rendus à la frontière du Yemen avec une voiture de location. Par contre nous devions attendre l’appel du transitaire du port de Salalah. Après réception de l’appel tant attendu, deux colistiers Martin et Konsti se portent volontaire pour effectuer les démarches de douane du conteneur et des 9 motos. Il nous faut donner temporairement nos passeports ainsi que les carnets de passage en douane. En fin de journée, nous recevons un appel de Martin nous demandant de nous rendre à la sortie de la ville avec un taxi pour récupérer les motos. En effet, un magnifique camion porte-conteneur trône au milieu d’un terrain vague. A l’intérieur nos 9 motos. Le chauffeur du poids lourds a placé la remorque adossée à une rampe de déchargement. D’ailleurs je me demande encore ce que fait une telle rampe au milieu d’un espace vide….
Le chauffeur du poids-lourd est pressé. Pas de temps à perdre. Nous sortons les motos une par une. Chacun participe à la manœuvre. Puis nous immortalisons ce moment avec une photo de groupe avant le démarrage des motos. Après avoir rebranché les deux batteries (obligation de débrancher les batteries pour la traversée), je démarre les deux motos au kick.Aucun souci pour nos deux motos. Par contre un seul motard ne peut démarrer la sienne. Il s’agit de notre ami Roy, le sud-africain avec sa BMW 800 GS. Nous y allons tous de notre petite idée, mais force est de constater que nous ne trouvons pas la solution. Le soir va tomber, aussi nous décidons de récupérer une sangle chez un marchand à 1 kilomètre, pour tirer la moto récalcitrante. Votre serviteur avec sa vieille R80G/S se retrouve dans la situation plutôt comique de tracter une de ces nouvelles GS 800. Nous retournons tous au même endroit car nous avons tous loué une chambre dans le même établissement. Ensuite dernière soirée ensemble autour d’un bon repas.
Pendant la nuit Roy va visionner Youtube pour essayer de trouver une solution à son problème technique. Au matin, il démonte son système de clé de contact, et découvre un des fils débranchés. Après remise en place, la moto démarre, le voilà près au départ. Mais déjà Raoul, et Mark sont partis tôt ce matin. De notre côté, le temps de nous affairer correctement et nous partons juste avant midi vers le nord en longeant la côte. Sur la route, dès la sortie de la ville, nous nous arrêtons pour régler les carburateurs.
La moto de Claudie a tendance à ne pas vouloir descendre dans les tours quand Claudie coupe les gaz. Quant à la mienne, elle pétarade. Après cet arrêt technique, les deux motos fonctionnent nettement mieux. Nous déjeunons dans la petite ville de Mirbat (enfin autre chose qu’un poulet frites) et visitons ce qui est appelé communément le château/musée de Mirbat mais qui se trouvait être surtout la maison du représentant du sultan. Quelle maîtrise de la construction. Superbe, faisant office de tour de guet de la baie du même nom. L’eau ici est encore plus transparente que sur l’île de Zanzibar. Et surtout gros avantage, aucun touriste.
Nous reprenons notre route dans l’après midi pour atteindre le village de pécheur de Sadha. Nous trouvons un hébergement absolument horrible, mais il n’y a pas vraiment le choix. Nous rejoignent deux touristes italiens dans un véhicule de plus de 35 ans d’âge. Ils sont aussi surpris de la rudesse du lieu. Nous échangeons quelques mots, puis comme le restaurant n’ouvre pas ce soir, nous n’avons pas d’autre choix que de partir en ville. Les italiens nous invitent à monter dans leur voiture. Dans la petite ville, les habitants sont très sympathiques et vraiment accueillants. Nous trouvons un petit restaurant où nous sommes accueillis comme des rois. Le tout pour la somme de 9,5€ pour deux….
Au matin, nous faisons le plein de courses, et notamment pour notre petit déjeuner. Ensuite nos motos enfilent cette merveilleuse route goudronnée (peut-être une des plus belles qu’il m’ait été donné de faire dans ma vie) le long de la côte grimpant en haut des falaises pour mieux retomber au niveau de la mer 2 kilomètres plus loin. Après les longues lignes droites africaines, quel changement ! Notre niveau de satisfaction aurait pu être altéré par une circulation automobile intense mais que nenni. Nous sommes seuls dans ce désert côtier où presque rien ne pousse. Seuls quelques Wadi trouent de leur couleur verte les immensités d’ocre et de jaune, alors que la mer renvoie son bleu intense.
Le seul bémol de cette journée, est que je me sens bizarre, depuis la visite du musée antique de Salalah. L’air conditionné ne me fait jamais du bien, et je ressens quelques étourdissements deux jours plus tard. Et de la fatigue. Cela ne m’arrête pas pour autant, et nous enfilons les kilomètres en passant à proximité du canyon au nord de Fararah. Nous finissons notre magnifique journée de route dans un petit hôtel dans la seule ville des environs, Shalim. Malheureusement pour moi et pour Claudie, nous allons devoir y passer plusieurs jours. Le soir de notre installation, cela va de mal en pis pour moi. J’ai désormais de la température et j’approche les 40°. A 22h00, ne tenant plus, nous nous rendons avec ma moto à l’hôpital situé à l’entrée de la ville. Rencontre avec l’infirmière de garde. Nous nous expliquons en anglais, et je leur explique que j’ai commencé un anti biotique pour lutter contre une infection pulmonaire. La chef du service valide le traitement mais préfère appeler la médecin de l’hôpital qui vient nous rendre visite vers 22H45. Nouveau point de la situation. La fièvre est intense. Radio des poumons. On ne prend pas de risque avec les touristes. Quel accueil dans ce pays musulman. Un régal. Finalement je lutte correctement contre cette infection, annonce la médecin. Mes poumons sont encore clairs. Une inhalation est proposée, ce que je fais aussitôt. Nous quittons l’hôpital après acquittés la somme de 3 €. Minuit est passée et toutes les routes profitent d’un éclairage municipal à faire pâlir nos villes françaises. J’ai encore 2 séances à faire avant de quitter la ville. Au cours de ce retour vers le petit hôtel, je découvre que mon voyant de charge batterie est légèrement allumé. Il semblerait que mes problèmes de batterie trouvent leur cause plutôt dans un souci d’alternateur. Oups !!
Finalement je n’ai vraiment pas envie de quitter la ville car je suis trop faible. Je passe 48 heures alité, le temps pour mon corps attaqué de se remettre. Je profite seulement d’un moment de lucidité pour démonter la selle, et vérifier avec mon voltmètre la tension de la batterie seule, et moteur en marche. Je suis à 11,5 V à vide, et 12,3 V moteur en marche, ce qui est bien peu. On verra si ça tient dans le temps.
Le mardi 14 Mars, nous repartons avec l’espoir de trouver un hébergement dans la ville de transit de Haima. Les puits de gaz nous accompagnent pendant une soixantaine de kilomètres au départ de Shalim. Décor à l’opposé de notre dernier jour de route où il n’y avait rien, içi des derricks se dressent un peu partout. Et des gens s’affairent tout autour. Des tuyaux sillonnent le désert. Intéressant à voir mais vraiment pas beau.
A Haima, nous découvrons une ville triste. Sans cachet. Une vraie ville de transit. Les hôtels sont tous plus minables les uns que les autres. Après avoir mangé un peu, nous décidons alors de poursuivre notre route vers un endroit plus sympathique. La route que nous prenons ensuite traverse la région dénommée le désert blanc. Le sable est effectivement blanc, et non jaune ou ocre comme jusqu’à présent. Nous pourrions aussi y voir des Oryx blanc qui sont extrêmement rares et que l’on trouve seulement dans la péninsule arabique et en Jordanie. Ils étaient autrefois répartis sur l’ensemble des pays du golfe, mais la chasse aura eu raison de ces beaux animaux. Ce sont d’ailleurs des cousins des Oryx de Namibie, mais ils sont blancs. Pas de chance nous ne les verrons pas dans ce pays, mais un peu plus loin.
Nous arrivons à Duquum où nous louons pour 2 nuits un petit appartement. On va donc souffler, et pour ma part je vais pouvoir récupérer après ces longues heures sur la selle. 479 kilomètres pour une reprise….
Richard, le nouveau zélandais, nous rejoint dans l’après-midi en provenance de Salalah. Nous visitons tous les 3 le lendemain soir le site de Rocks Park. Lieu étrange par ces concrétions de roche qui s’élèvent vers le ciel, et mises en lumière par un éclairage subtil à la nuit tombée.
Après deux nuits à Duquum, nous repartons tous les deux vers 09H30, Richard étant déjà en route. Nous allons au même hôtel ce soir, mais nous roulerons ainsi chacun à son rythme.
Le désert défile sous nos roues. De temps en temps nous soulageons nos fesses par des pauses photos et pour déguster nos fruits le long de la route. Des Omanis, nous voyant arrêtés font de même pour nous offrir de l’eau. Dans le désert, l’eau représente la vie. Si tu as de l’eau, tu la partages avec l’autre.
Nous quittons la route 32 pour filer à travers un nouveau désert qui va se muer en mer de dunes. Cette mer de sable se jette dans la mer d’un bleu incroyablement intense. Peu de voitures sur cette petite route, il nous semble être les deux seuls êtres humains au milieu du vide.
Arrivés à Al Ashkharah, nous retrouvons notre ami Richard à l’hôtel du même nom. Simple mais bien entretenu, nous allons y passer une très bonne nuit pour 29 €. Nous profitons de la soirée pour nous promener en ville, et au détour de vieilles bâtisses nous sommes invités par des femmes portant la burqa à entrer dans leur demeure afin de visiter leurs maisons anciennes. On nous donne de l’eau et des graines à déguster. Quelle gentillesse. On accepte Claudie alors que ses cheveux sont laissés à la vue. Les habitants semblent ravis de nous voir. On ressent ce plaisir de la rencontre.
Le lendemain, nous roulons tous les 3 pour nous rendre à Sour, ancienne ville chargée d’histoire. Mais sur la route, lors d’un arrêt sur une plage, on vient nous offrir, eau, orange et bananes. Nous repartons plus chargés qu’à l’arrivée. Le prochain arrêt sera à Al Had où un ancien fort est à visiter, et où Richard nous dégote une plage pour nous mettre à l’eau. Sur la plage la haute température du sable nous oblige à courir. Nos plantes de pied brulent. Et nous ne sommes pas encore en été….
L’eau est aux alentours de 30°. Une merveille. Personne sur la plage.
Puis nous faisons les derniers kilomètres jusqu’à Sour. Nous obtenons les deux dernières chambres, une pour Richard, la seconde pour Claudie et moi. Alors que Richard négocie les deux chambres, un couple de français s’approche. Ils nous ont aperçus sur la route, et comme nos plaques françaises ont capté leur attention, ils nous ont suivi jusqu’à l’hôtel. Chose plus étonnante, nous avons un ami commun qui habite Brest. Le monde est petit. Pour éviter de faire perdurer la discussion alors que nous sommes encore avec nos casques, nous nous donnons RDV le soir. Entre temps, nous prenons une douche, nous revêtons des habits plus amples, et partons en ville. Le soir impossible de remettre la main sur ce couple de français. Nous envoyons message sur message mais rien n’y fait.
Le lendemain nous partons sur Mascate, la capitale. Entre temps nous nous arrêtons au Wadi Shab. Nous partons en petit canoé, en laissant toutes nos affaires sur les motos, casques, vestes, etc… Pas de voleur ici. Puis nous remontons à pied dans le lit du torrent. Parfois de vraies baignoires nous invitent à faire trempette mais le nombre de touriste nous repoussent. Pas facile de se retrouver avec tant de gens autour de soi en pleine nature. Le choc est un peu violent.
Une magnifique autoroute à flanc de falaises nous emmène droit sur Mascate, et nous opérons un arrêt photo pour immortaliser notre passage du tropique du cancer. Photo que vous avez reçue en avant-première il y a 17 mois maintenant.
A Mascate, nous choisissons le même hôtel que le couple de français que nous avons raté à Sour. Au moins nous devrions nous retrouver. Diner entrecoupé de traduction pour notre ami Richard.
Le lendemain, visite de la ville, avec son Opéra, sa plus grande mosquée, le souk et le palais du Sultan. Ici, on ne lésine pas sur les moyens. Il y en a !
J’ai aussi cherché à me rapprocher de BMW Mascate pour régler la carburation et changer les petits joints de carburateur. Le chef d’atelier préfère que je ne vienne pas car il n’a pas de pièce et ni de synchronisateur de carburation. Nos motos sont sacrément solides mais trouver du savoir-faire devient de plus en plus difficile désormais. Pas grave, je vais continuer de gérer ma vis de richesse en fonction de l’altitude.
Puis après cette journée touristique, chacun repart de son côté. Richard veut s’affronter aux montagnes ; quant à nous, nous sommes davantage intéressés par l’histoire. Nous en profitons tout de même pour grimper au sommet de la montagne à l’Est de Nizwa, à plus de 2000 mètres d’altitude. Au sommet, un gros orage crache ses larmes et nous voilà bien arrosés. Nous devons enfiler nos combinaisons de pluie. La dernière fois c’était en Tanzanie. Comme ces montagnes sont classées en zone sensible, des policiers stoppent tous les véhicules et récupèrent tous les passeports des visiteurs. Et les nôtres sans exception. Au retour il faudra s’arrêter et récupérer nos papiers.
Dans cette ville de Nizwa, chargée d’histoire, et ancienne capitale, subsiste encore la vieille ville, et son fort. Aujourd’hui on visite ce musée où l’on apprend des tas de choses sur la culture Omani. Nous logeons pour deux nuits dans un hôtel pour routard, où les motos sont stationnées dans une cour. Très propre. J’en profite pour recharger ma batterie une nouvelle fois, désormais opération quotidienne. Nous profitons de cette pause pour remplir les formulaires pour obtenir le visa de l’Arabie Saoudite. Coût de l’opération 264€, soit 132€ par personne. Heureusement il n’y a pas de visa pour les Emirats Arabes Unis, notre prochaine destination.
Puis nous repartons vers Jabrin qui abrite un fort d’une taille remarquable.
Le lendemain départ vers Ibri, finalement pas très loin, mais sur la route il y a aussi ce deuxième château de Jabrin à visiter. Tout aussi remarquable que le premier, mais plus petit.
Par contre deux mauvaises nouvelles pour commencer cette journée. Cette fois mon porte valise droit a cassé au niveau d’une soudure. Il faut donc trouver un atelier de réparation automobile. Mais tout est fermé en ce matin. Nous retournons au restaurant turque où nous avions diné la veille, et nous apprenons, que le ramadan vient de commencer. Conséquence, impossible de trouver de la nourriture pendant la journée. Or nous n’avons pas eu de petit déjeuner à l’hôtel, d’ailleurs certainement pour cette raison. Presque tout est fermé. Je m’enquiers tout de même d’un garage ouvert. Je prends note. Mais avant cela il nous faut trouver quelque chose à nous mettre sous la dent. Direction la station-service que nous avons vue sur la route. Par chance, l’employé n’est pas musulman. Il nous autorise à acheter un peu de nourriture et de l’eau, puis nous déjeunons dans sa boutique après la fermeture des rideaux, ainsi personne ne peut nous voir. A peine terminé, il vaporise une bombe odorante pour masquer l’odeur de nos pains au chocolat. Mais au moins nous sommes sauvés pour aujourd’hui.
Ensuite direction ce garage où le propriétaire Omani dirige une équipe de pakistanais. Le soudeur de l’équipe est affecté à notre opération de réparation.
15 minutes après nous repartons avec avoir remonté le porte valise droit. Et il tiendra jusqu’à notre arrivée en France. Impossible de payer car le propriétaire ne le souhaite pas. Culture arabe, il faut aider le voyageur.
A Ibri, nous logeons dans un hôtel sur la route principale. Mais peu de bruit dans cette zone désertique du sultanat. Et de toute façon la ville semble morte jusqu’à 18H30 environs c’est à dire la fin du jeûne. Le soir nous profitons pour manger comme nous le pouvons et autant que possible. Nous faisons aussi les courses pour le lendemain matin, et midi. On verra pour le lendemain soir aux Emirats.
Côté moto :
Rien de plus qu’à notre sortie du Kenya, mais le porte valise dessoudé. Et un bruit de claquement que je n’ai jamais entendu lors de notre montée à toute vitesse dans les montagnes près de Nizwa. Et beaucoup d’explosion dans le pot d’échappement lors de la descente. De l’huile coule à nouveau par le boitier de filtre à air, mais toujours côté gauche. La boite de vitesse semble aussi se teinter d’une fine couche d’huile. J’ai l’impression que cela vient du filtre à air, mais en dessous de la boite, l’huile ne me parait pas être de l’huile moteur. A suivre.
Pour Claudie, sa moto accidentée roule parfaitement. Claudie s’est habituée à son guidon légèrement tordu côté droit. Tout va bien depuis que j’ai modifié son mélange de richesse. La moto freine correctement dès la remise à zéro des gaz. Le frein moteur est de retour.
Entrée 09 Mars 2023
Sortie 24 Mars 2023 soit un total de 15 jours et près de 2035 kilomètres.
Une après-midi de pluie dans les montagnes. Sinon grand ciel bleu.
Le parcours:
francois62
Re: Ma R80G/S de 1986
Bonjour François et merci de prendre le temps de partager dans le détail ta vie de baroudeur et tes voyages.
J'ai découvert ce fil il y a quelques jours vraiment par hasard. Ce qui me fait rebondir sur ce que certains disaient quelques pages en arrière : ils s'étonnaient que ce fil ne suscite pas plus de réactions que ça.
Je me demande si la réponse n'est pas tout simplement dans le titre
Personnellement je n'ai pas songé une seule fois à cliquer sur "Ma R80 G/S de 1986"...
Il me semble qu'un titre plus évocateur attirerait d'avantage de lecteurs car je ne doute pas une seconde que ce genre de récits en régalerait plus d'un
Ça me rappelle (toutes proportions gardées) les récits de voyages que je lisais dans Le Monde la moto quand j'étais ado, ça me faisait rêver
Bravo à tous les deux car il faut tout de même de l'audace pour se lancer dans une telle aventure.
J'attends la suite avec impatience...
J'ai découvert ce fil il y a quelques jours vraiment par hasard. Ce qui me fait rebondir sur ce que certains disaient quelques pages en arrière : ils s'étonnaient que ce fil ne suscite pas plus de réactions que ça.
Je me demande si la réponse n'est pas tout simplement dans le titre
Personnellement je n'ai pas songé une seule fois à cliquer sur "Ma R80 G/S de 1986"...
Il me semble qu'un titre plus évocateur attirerait d'avantage de lecteurs car je ne doute pas une seconde que ce genre de récits en régalerait plus d'un
Ça me rappelle (toutes proportions gardées) les récits de voyages que je lisais dans Le Monde la moto quand j'étais ado, ça me faisait rêver
Bravo à tous les deux car il faut tout de même de l'audace pour se lancer dans une telle aventure.
J'attends la suite avec impatience...
Re: Ma R80G/S de 1986
Oh il y a quand même près de 20.000 vues sur le sujet et je pense que les habitués sur le forum ne ratent pas une étape de leur périple.
Oui , je suis toujours les récits de raids et voyages ( nombreux dans les années 70) ça me fait toujours rêver .
Un titre plus aguicheur attire plus c’est clair , 2 BMW G/S à travers le monde .. ça laisse de la marge ..
Oui , je suis toujours les récits de raids et voyages ( nombreux dans les années 70) ça me fait toujours rêver .
Un titre plus aguicheur attire plus c’est clair , 2 BMW G/S à travers le monde .. ça laisse de la marge ..
THIERRY67
Re: Ma R80G/S de 1986
Bonjour Zundappman et Thierry,
Oui j'ai eu du mal à me situer dans les rubriques du site au tout début.
J'avais fait une tentative il y a une douzaine d'année, sans succès. Et puis j'ai essayé à nouveau il y a quelques années, et j'ai réussi. Pour le titre, j'aurais du en effet mettre un plus évocateur, mais mon objectif n'est pas la notoriété, mais le plaisir de partager quelques histoires et aussi quelques photos de nos G/S dans un cadre différent. J'en prends plaisir et espère en donner aux autres.
Concernant la remarque sur l'audace, je m'y associe totalement. Avec le recul, partir en juillet 2022 avec des motos de 160 000 kilomètres à travers l'Afrique pour rentrer en France, oui je crois que le terme audace est le plus adapté. Claudie et moi avons vécu une belle aventure. Nous rêvons de repartir. Mais avant il nous faut régler un petit souci de fuite sur l'axe de la came de frein pour la mienne, et un petit bruit dans la boite de vitesse sur celle de Claudie, bruit parfaitement audible quand je déplace la moto moteur arrêté. Je vais faire déposer une nouvelle fois la boite pour tenter de découvrir la cause. Après nous serons de nouveau libre.
A bientôt pour un nouveau récit.
François
Oui j'ai eu du mal à me situer dans les rubriques du site au tout début.
J'avais fait une tentative il y a une douzaine d'année, sans succès. Et puis j'ai essayé à nouveau il y a quelques années, et j'ai réussi. Pour le titre, j'aurais du en effet mettre un plus évocateur, mais mon objectif n'est pas la notoriété, mais le plaisir de partager quelques histoires et aussi quelques photos de nos G/S dans un cadre différent. J'en prends plaisir et espère en donner aux autres.
Concernant la remarque sur l'audace, je m'y associe totalement. Avec le recul, partir en juillet 2022 avec des motos de 160 000 kilomètres à travers l'Afrique pour rentrer en France, oui je crois que le terme audace est le plus adapté. Claudie et moi avons vécu une belle aventure. Nous rêvons de repartir. Mais avant il nous faut régler un petit souci de fuite sur l'axe de la came de frein pour la mienne, et un petit bruit dans la boite de vitesse sur celle de Claudie, bruit parfaitement audible quand je déplace la moto moteur arrêté. Je vais faire déposer une nouvelle fois la boite pour tenter de découvrir la cause. Après nous serons de nouveau libre.
A bientôt pour un nouveau récit.
François
francois62
Re: Ma R80G/S de 1986
Tout mes vœux de rétablissement aux 2 G/S qui ont déjà largement prouvé leur fiabilité .
Oui Madagascar si un jour tu as l’occasion , il y a plusieurs pays et continents sur cette ïle , la population également est changeante selon l’endroit .Je n’en dis pas plus .
Oui Madagascar si un jour tu as l’occasion , il y a plusieurs pays et continents sur cette ïle , la population également est changeante selon l’endroit .Je n’en dis pas plus .
THIERRY67
Re: Ma R80G/S de 1986
Bonjour François,francois62 a écrit: j'aurais du en effet mettre un plus évocateur, mais mon objectif n'est pas la notoriété, mais le plaisir de partager
Le but de ma remarque n'était pas de te faire gagner en notoriété, mais bien de rendre ton récit visible à tous ceux potentiellement intéressés qui passent à côté faute d'un titre explicite...
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