le side en voyage...l'arme absolue

Zündappmann a écrit:
Cet attelage me rappelle vaguement quelque chose...
Tête de fourche Altus non ?




Mes parents vers 77/78. On ne me voit pas mais je suis dans le panier avec mon frère  

Ben voilà, les enfants au panier, bourreaux de parents...
Tout le monde n'a pas eu cette chance de voyager avec ses parents en 2 ou 3 roues...  
Heureusement que les grands enfants que nous sommes devenus se rattrapent

amerique du sud 2007

   A Los Angeles, au Chili, entrée en ville aprés avoir descendu un col vertigineux de " la cordillére des Andes "... Arrivée en ville et premier feu rouge depuis des semaines. Depuis un petit moment, la roue du side touche le garde-boue.Oh pas tout le temps mais lorsque la roue est en appui dans les virages à gauche. Pas bien le temps de regarder sur la route, tellement je suis obnubilé par la conduite. Route difficile s'il en est rendue encore plus compliqué par le cruel manque de mordant des freins dans les descentes, side chargé...
Feu rouge donc, la journée n'est pas terminée et nous avons encore des kilometres à faire pour effectuer les 200 réglementaires journaliers. Feu vert...premiére...J'embraye ...et "CLAC "... petit bruit mais grands effets. Moto bloquée sur place, au milieu du carrefour...
La broche de la roue du side cassée net. Dire que ç'aurait pu nous arriver dans la descente, en plein virage et au bord du précipice. GLUP!!!
C'en est trop pour la journée, il est decidé de pousser comme on peut la moto de l'autre côté de la route, sur un terre-plein à côté d'un restau et de se poser là pour la nuit. On verra ça demain .
Le lendemain matin, chassis du side posé sur le cric, je démonte ce qui reste de la broche et pars sur le coup de 7 h du matin en direction du centre ville ( encore heureux que ça ne soit pas arrivé en pleine campagne) Au bout de quelques centaines de métres, une espece de zone industrielle. Il est tôt, personne à l'horizon. Malgres tout, devant moi, ce qui ressemble à un atelier de mécanique. Un miracle quoi !
Aprés une tres courte attente quelqu'un qui s'approche de l'atelier. C'est Luiz qui travaille là et à qui je raconte mon histoire. Avant qu'il ait pu me répondre, voilà que Umberto arrive lui aussi. Luiz raconte à Umberto qui regarde les morceaux de la broche que j'ai en main. Alors que je m'attends à ce qu'il me réponde que ça n'est pas possible dans son atelier, il m'annonce que " si, es posible"...Un silence de ma part, puis un " quando?" timide et une réponse incroyable : "maintenant" ( j'arrête là mon pauvre espagnol)
Sitôt dit sitôt fait. Dans un acier récupéré dans un tas en vrac, sur sa machine outil d'un autre âge, il me fabriquera une broche identique à l'originale, pas de vis fin de l'écrou compris.
  A 9h, la piéce était faite, je suis aux anges...Au moment de payer, Luiz me demande si j'ai des euro. Oui, bien sûr , et lui de me dire souriant : 5 euro? ça va ?
Non, je lui réponds que ça ne va pas et au risque de faire monter les encheres la prochaine fois qu'il rencontrera un touriste en R12 en panne à " los Angeles ", je lui, en donnerai 20 tellement je  content et soulagé d'avoir pu régler si rapidement un probleme qui parraissait insoluble la veille. A midi, la broche était remontée sur la machine et nous pouvions reprendre la route.
Je ne suis pas sûr que dans notre belle France j'aurais pu régler aussi facilement, rapidement et économiquement un tel probléme...

Belle histoire et belle leçon d'humilité ...

Pour l'avoir vécu à maintes reprises, il faut croire aux "anges gardiens" !!! 

Comme tu dis...Et moi qui, en voyage particulièrement, cultive ce côté mystique qui lie l'homme à sa machine et aux entités supérieures,  lorsque tout semble sinon perdu mais au moins mal engagé à chaque fois , il m'a fait prendre conscience qu'on n'est pas grand chose devant les évenements. La foi transporte les montagnes, c'est bien connu, et un coup de pouce de là-haut est bien souvent nécessaire pour se sortir d'un mauvais pas...Bien souvent, la solution est juste derriére la colline qu'on est en train de gravir. Ceci-dit, faut pas trop tirer sur la corde et savoir renoncer, c'est là toute la difficulté !!!

Merci pour ce partage et ces moments particuliers. Ca n'existe pas par chez nous ou alors c'est très rare... La solidarité se perd depuis fort longtemps mais il y quelques exceptions.

Je ne l'avais jamais vu celle-là ! 

C'est toujours une émotion partagée de tristesse et de joie que d'entendre Jean-Pierre

En ce qui me concerne, il est toujours présent à mes côté et quand je suis sur la route, il m'accompagne chaque jour, même 15 ans aprés...
En ce qui concerne cette vidéo, je voulais mettre la suite de ce voyage ( 2003) sur youtube mais impossible pour moi de transformer les DVD que j'ai pour les "poster " ( je ne sais pas comment on dit)...dommage ( enfin je crois)

Oups! Je ne voulais pas attiser votre tristesse.

bien au contraire, merci d'avoir partagé cette vidéo ...

Super vidéo
Il était jeune le G. Trochet

Merci Zundap, et merci encore à Vince d'avoir ressorti celle-ci. Je n'ai pu m'empecher de me replonger dedans. Mais quels sentiments de liberté !!! surtout aprés les périodes que nous avons connues récemment. Tout celà à pas mal évolué depuis 2003. Prés de 20 ans certes mais malgrés tout, existe toujours le même plaisir de reprendre la route. Véritablement, à 64 ans, je peux le confirmer, y a que ça de vrai. Une moto fidèle, un ou deux copains avec qui partager les aventures et ce sont des souvenirs qui vous accompagnent toute la vie...
Le seul problème, peut-être, c'est que c'est une drogue dure et qu'on a du mal à tourner la page, voire, on n'y arrive pas du tout...Mais il y a pire dépendance, non ?
Vivement 2022 !!!

Un grand merci pour ce partage, des récits comme on les aime ... 

Félicitation et admiration pour arpenter les routes avec ce side atypique et fidèle !!! 

2022, dernière ligne droite ... 

@+ 

Le 23 avril 2014 quelquepart en Sibérie...
 J'ai depuis quelques jours laissé mon copain Bruno à Irkoutsk qui est en partance vers la France et je rentre seul pour 9000 kms en direction de la frontiére lettone. Nous avons essayé de rejoindre en Mongolie la frontiére ouest pour rentrer en Russie mais la piste est si difficile qu'il nous aurait fallu beaucoup plus de temps que notre visa mongol ne nous l'autorise...Nous sommes donc repassé par la frontiére nord, ce qui me rajoute quelques millers de kilometres et , là aussi , mon visa russe qui risque d'être un peu court ...
Bref, d'Irkoutsk, je dois faire 300kms par jour pour être dans les clous. Ca à l'air de rien mais 300 par jour , en Russie et avec une machine comme la mienne, c'est pas évident. La route, aprés le dégel, est dans un état épouvantable et les travaux ralentissent encore fortement la progression . Si bien que un soir, dans la région de Krasnoyarsk, cherchant pour la nuit, un endroit abrité où poser la tente, j'ai avant tout bien besoin de me laver pour refaire un peu surface. j'entre dans le bourg d'un village,  m'arrête et avise la sortie d'une petite usine d'où sortent quelques personnes,c'est la fin de journée de boulot.
Je me dis que peut-être l'un deux pourra m'indiquer un point d'eau et en interpelle un à qui je pose la question. Sacha, puisque c'est lui, me répond " non ". Pensant qu'il n'a pas compris ce que je lui demandais, j'insiste et le lui redemande. La réponse est toujours " non " . Ne comprenant pas, je regarde l'homme qui est présent avec nous et lui, de m'expliquer que Sacha veut m'inviter à venir chez lui pour me décrasser un brin. Aprés les remerciements d'usage, je le suis et...
                  Et là, il me prend totalement en charge. Commence par me faire un thé pour me réchauffer tout en mettant en route le " bania " que toute isba possede. Le " bania " est un sauna qu'il faut bien entendu chauffer au bois et qui demande un certain temps de mise en oeuvre. Sacha vit seul et me laisse dans sa cuisine pendant qu'il prépare tout ça. je suis tellement épuisé que je me laisse dorloter sans rien dire. Il me montre la cabine dans laquelle les muscles endoloris vont pouvoir se détendre, me donne une biére pour couronner le tout .
                J'entre, bois la biere du réconfort ( je n'en n'ai pas bu depuis plusieurs semaines) et...M'endort dans une douce torpeur !!!. Aprés pas mal de temps, Sacha frappe à la porte. Je me réveille et, je le vois entrer avec des sous-vetements neufs qu'il m'offre spontanément. Je suis abasourdis par tant  de gentillesse. Suite à ça sans que je puisse faire quoi que ce soit, il m'entraine dans la cuisine où il attaque la cuisson d'une omelette réparatrice, tout celà pratiquement sans mot dire. Mon pauvre Russe étant de peu de secours et Sacha ne parlant pas anglais, c'était peine perdue. Mais pendant que je mangeais, il me raconta néanmoins quelques bribes de sa vie, de son epouse, de sa fille vivant loin d'ici...
Puis, vint l'heure de se coucher. Je le remerçiait vivement de toutes se bontés en lui explicant que  j'allais , s'il le voulait bien, coucher dans sa cour, à côté de la moto. Et lui, de me faire comprendre qu'il n'en n'était pas question et que je restais à l'interieur de la maison. Mais pas sur le canapé, dans son lit...C'est lui, qui dormira sur le canapé. Son ton est sans appel . Il me semble des lors que ça ne servait plus à rien d'essayer de le faire changer d'avis. Ce qui fut dit fut fait et le lendemain matin, il ne me laissera pas partir sans m'avoir offert un solide petit déjeuner et, cerise sur le gâteau, au moment où je m'habille pour demarrer la moto, il ouvre son armoire et me sort une salopette fourrée en me disant qu'avec ça au moins, je n'aurais pas froid. Tant de générosité m'anéantis autant que me fait fondre. Les regards se croisent, les yeux s'embuent, Les sibériens sont d'une profondeur extraordinaire. Sacha m'aura permis, le temps d'une soirée, de me retaper formidablement pour pouvoir continuer ma route, comme ça, pour rien, juste pour le plaisir de faire quelque chose pour quelqu'un qu'il ne connaissait pas quelques heures avant et qu'il ne reverrait certainement plus jamais de sa vie.
Tout ceci me manque terriblement. Je dois y retourner, je veux y retourner... je vais y retourner !
          Ya lioubiou Russia !!!!

Très belle tranche de vie!

Je me suis encore régalé a lire cet épisode, merci ! 

Belle histoire.
Pendant un moment j'ai cru que ça aller tourner au conte de fée gay.
Mais non. 

nortonton a écrit:Belle histoire.
Pendant un moment j'ai cru que ça aller tourner au conte de fée gay.
Mais non. 

déçu ???

dumas eric a écrit:

nortonton a écrit:Belle histoire.
Pendant un moment j'ai cru que ça aller tourner au conte de fée gay.
Mais non. 

déçu ???

Plutôt pas. 
Bel épisode bien narré. 

Le plus beau bonheur est celui que l'on partage !!!  

Quelle belle rencontre ...   

nortonton a écrit:

Bel épisode bien narré. 

Pas plus que ça mais rien à voir avec le side-car, d'avantage avec les voyages, je viens à l'instant de finir le dernier Léandri ( celui de " fluide glacial ")...Voilà comment j'aimerais raconter ces anecdotes, avec humour et beaucoup d'auto dérision...Un jour peut-être ???

            Dimanche 15 octobre 2017 Turkménistan

       Pour traverser le Turkmenistan, on nous a royalement octroyé 5 jours de visa. A 200kms\jour, pas de problème à priori, ça doit le faire. Nous approchant de la frontière ousbeke  François ( Boubou) se plaint d'avoir de plus en plus souvent de problemes pour  changer de vitesse, l' embrayage étant particulièrement dur à actionner par moments. Il nous reste une journée pour sortir du pays et, à la halte du soir, François ne peut plus débrayer, définitivement, commande bloquée... A la lueur de la lampe de frontale, j'entreprends d'essayer de démonter la tige d'embrayage, pour voir... La butée sortie, impossible de retirer la tige, bloquée dans son logement. Je remonte la butée, me rends compte que je ne peux rien faire ce soir et tout le monde va se coucher, demain, il fera jour ( enfin, on l'espère)
  Discussion au sommet au petit matin avec François pour étudier les solutions à notre portée.
      (1)Se faire tracter par une auto passant par là, jusqu'à la frontière,
      (2)tracter avec ma machine la R12 de François,
      (3)dépécher une depanneuse, la faire venir de 100 kms de là et rallier la frontère comme ça ( solution, avouons le pas tres glamour)
    
     ...On stationne à la sortie de la ville, pres du poste de police, habituel à l'entrée et sortie de chaque village et on pose la question aux rares automobilistes de passage. Pas tres chauds tout de même à l'idée de faire 200 kms avec cet espece d'engin bizarre de side-car accroché derrière leur voiture, ils declinent, les uns aprés les autre l'éventualité. J'avoue que pour ma part, l'idée ne me satisfait pas non plus, un peu dangereux tout de même et manquant quelque peu de classe. L'idée de la dépanneuse est rapidement abandonnée, le tarif étant de toutes façons définitivement prohibitif pour notre budget de voyage.
    Donc, de réflexion en réflexion, ce soir, il faut impérativement être sorti du pays, il y a quand même urgence à touver une solution... Et bien, la seule,sera la suivante ( qui soit dit en passant ne faisait pas partie des trois éventualités). On démarre la moto de François en troisieme ,à la poussette, il part devant, je demarre la mienne, le suis, le double , roule devant et préviens François de chaque obstacle qui pourrait se mettre sur sa route. Et ça, sur les 200 kms restant à parcourir. La route est en mauvais état, il faudra à François faire preuve de souplesse au guidon, sans aucune possibilité de changer de vitesse.
       On stoppera tout de même à mi chemin pour faire le point, en faisant caler le moteur pour l'arrêter et, bien entendu, en sommet de côte pour redémarrer, là encore, en troisième ...
  Les 200 kms seront effectués comme ça, finalement pas si mal, il faut dire que le seul village que nous traverserons ne sera par chance,  pas trop encombré de voitures ( vive les villes sans feu rouge).
   Et ce sera la frontière où là, il faudra bien s'arrêter. Symboliquement, pour ne pas la pousser , je sortirai et accrocherait à la moto de François la sangle que nous traînons depuis le départ. C'est là, sur les quelques centaines de mêtres de traction ,que je me rendrais bien compte que nous n'aurions pas risqué de pratiquer l'opération sur tant de distance.
  Sitôt la frontière passée, en Ousbékistan, nous trouverons un endroit abrité où passer la nuit et la journée du lendemain pour résoudre le problème de boite...
On the road again, encore et encore!!!

Coucou mo Rico, C'est Boubouuuu !
Quel souvenir que ce Turkménistan qui ne voulait pas nous laisser entrer et a failli nous empêcher de sortir...!!
Pour les lecteurs de cette page, je suis un des compagnon de voyage de ce Monsieur Dumas, ou plutôt un de ses disciples, un de ses jeunes Padawan.
Voyager en R12 sur 7500 Kms avec Eric, c'est voyager en autonomie complète, avec 2 euros/j pour manger et une tente pour dormir. Un vrai voyage...
Mais c'est avant tout voyager avec Eric et seulement ça. C'est un privilège. Il vat m'engueuler mais c'est pas grave...
Aux Coupes Moto Légende (2016 ou 2017) un mec m'avait dit : "tu pars avec Eric ? Et bien bon courage !". Et bien, et je le savais avant de partir, il m'a fallu tout sauf du courage pour faire la route avec lui... Ce mec n'avait apparement rien compris à ce qui s'entend quand on parle de voyage. Le Rico, c'est Le Voyage. C'est presque impossible à raconter. Il faut avoir la chance de le vivre avec ce genre de bonhomme.
Je l'écris ici car lui ne le dira pas.
Je me permet d'agrémenter ce discours d'un montage vidéo sur la fin de notre voyage de 2017, sans prétention aucune, juste pour le plaisir de partager...
Mais comme je viens d'arriver sur ce Forum, je ne peux pas poster de liens et vous invite donc à aller regarder "Davaï 2017 - Histoire Kazakh" sur You Tube.
Des biz mon Rico et salutations à tous.