Rallye de la Sarthe 2012

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Message  Dom Sam 14 Avr 2012 - 18:01

orange racer a écrit:
pockaman a écrit:
Lolo49 a écrit:
Gaêl, tu vas te prendre au jeu, une nouvelle vocation ? clin

J'aimerai bien me prendre au jeu... mais j'ai pas les moyens de faire le championnat entier.
Quand je serai riche, et avec plein de temps devant moi... siffle lang La retraite ? sourire

Peut être qu'un jour un team t'offriras un guidon,tu mériterais.Encore bravo pour ta perf' bien

Dans le contexte actuel, c'est plutôt les pilotes qui payent leur place pour rentrer dans un team Rallye de la Sarthe 2012 - Page 5 145644

Dom


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Message  pockaman Ven 20 Avr 2012 - 14:19

Heuu, pour le coup du guidon dans un team... Je me démerde à peu près avec un guidon, mais y encore un fossé à franchir pour devenir ce qu'on appelle un "pilote" ! clin siffle

Bon je vous la fais longue, mais c'est comme ça...

Alors... ce rallye de la Sarthe... !

Malgré le fait que depuis l'expérience de l'année dernière, avec Yohann nous nous répétions régulièrement qu'il ne fallait pas refaire la même erreur les semaines précédents le rallye, à savoir plusieurs marathons de la mécanique du dernier moment, un mois avant la date je décide de refaire le moteur de la moto.

Elle consomme trop d'huile, et même si elle fonctionne bien, je me dis que c'est vraiment con de rouler avec un moteur remonté de bric et de broc (j'ai encore les cylindres et pistons démontés d'une R100/7 qui devait déjà avoir dans 200000 bornes dans les segments...).
Du coup, je monte des cylindres d'occasion en meilleur état, nycasil et non plus fonte, dans lesquels je place des pistons HC des premières R100RS de 1976, qui ont une forme bien particulière et qui s'adaptent merveilleusement à mes culasses préparées, tous neufs, sortis d'un placard d'un leboncoiniste collectionneur... Et puis du « consommable », coussinets de bielles et segments neufs.

Et puis une fois que c'est remonté, ben c'est pas le tout, mais y a 1000 bornes de rodage, au cours desquels je fais quelques modifications, les carbus passent en 40 au lieu de 36, du coup faut rechercher les bons réglages, et puis je fabrique des pots plus libres, alors faut refaire des réglages, et puis je vire mes filtres à air pour monter de magnifiques cornets alu qui ne brident pas l'admission, alors faut refaire les réglages...

En parallèle, j'ai une fuite tenace entre le moteur et la boîte, je démonte une fois, puis une autre fois, puis encore une autre.

En parallèle encore, je passe mon temps à tomber en panne, d'abord la mort de la bobine d'allumage, puis mauvais contact sur le boîtier CDI (trois séances de poussette sur 5 bornes), puis panne d'essence... Lors d'un essai de nuit pour tester les phares, je me rends compte qu'au bout de 20 minutes en plein phare, avec la surcharge des longues portées, la batterie et l'alternateur ne suivent pas et que le xénon se coupe. Je bricole une patte métallique qui va permettre de monter un additionnel xénon au dessus du phare principal, et ainsi supprimer les additionnels halogènes qui consomment trop.

Sans parler des plaques numéros, des écrous à freiner, du lecteur de road book et du compteur digital à déplacer.

Cerise sur le gâteau, la veille de partir, je veux passer la moto au jet pour qu'elle ne fasse pas trop crado. Allez hop, en route pour la station de lavage la plus proche, je ferai le plein en même temps. Je monte sur la moto, j'essaie de démarrer : pas moyen de tourner la poignée d'accélérateur, elle est bloquée. Pas d'énervage, je démonte le système de tirage des câbles de gaz, tout en nickel. Par contre, c'est curieux, la gaine d'un des deux câbles fait vraiment la gueule... Je descend le long de la gaine, elle est complètement brûlée jusque... sous le réservoir au niveau du démarreur. La gaine, à force de frotter sur le démarreur, s'est abîmée et a mis à nu le métal. Puis elle n'a rien trouvé de mieux à faire que de toucher la cosse du démarreur reliée à la batterie... En gros, toute la gaine a fondu, le câble est bloqué à mort et est bon à changer, un peu plus et toute la moto cramait !
Je bricole un câble d'accélérateur avec du câble de vélo et une vieille gaine, ça rend la poignée hyper dure, mais ça fonctionne.
Allez, en route ! Du coup il est 18h30, je n'ai plus des masses de temps ce soir... mais je pars quand même laver la moto et faire le plein. Et après je dois encore monter les silencieux moins silencieux, j'attendais le dernier moment pour les poser afin de ne pas rouler avec avant le contrôle technique du lendemain, sinon la laine de roche se barre assez rapidement.
Une petite panne d'essence en arrivant sur le parking de supsup', allez, elle compte pas, celle-ci ! Je lave la moto, et zou, retour à la maison pour monter les échappements libres-mais-pas-trop. Je m'agenouille (presque religieusement) près du pot droit, la clé de 10 en main, prêt à sévir et surtout à me cramer les doigts, quand j'entends un léger « pfffffffffffffffffff ». Tout d'abord, je me dis que comme je viens de passer la moto au jet, ça doit être un peu de flotte restée dans le tambour qui bout gentiment, mais j'ai le temps de remplacer les deux silencieux, et le pffffffff et toujours là. Le pneu ramollit à vue d'oeil, et allez, une petite crevaison... J'essaie de rester calme. J'ai pas de chambre à air de rechange, et y a un clou de tapissier de deux centimètres planté dans le pneu arrière...
La mort dans l'âme, je démonte la roue arrière de la R75/5 qui traîne au fond du garage, je sors les démonte-pneus et j'opère l'échange d'une chambre à air plantée d'un clou pour une autre qui a 20 ans...

Enfin bon, la moto finit par être montée dans le camion, les cartons de pièces et les caisses d'outils par dessus, l'équipement, un duvet, une brosse à dent, et je suis fin prêt pour le départ à l'aube le lendemain.

Bref, tout ça pour dire que les enseignements tirés de l'année dernière m'ont pas servi des masses, et que je viens de me taper un mois dans le garage... Ce que j'ai oublié de dire, aussi, c'est que le camion était chez le garagiste et que je l'ai récupéré le jour même. Mais non, aucun stress, ça va le faire, je vais pas tomber en panne ni tomber tout court !

Pendant ce temps et même avant, Yohann a tranquillement installé ses xénons et ses additionnels de R8 Gordini (sacré style !) et changé ses soupapes. Mais c'était prêt avant même que je ne décide de commencer mes travaux... Il est prévoyant, lui.
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Message  pockaman Ven 20 Avr 2012 - 14:20

On y est presque !!

Yohann et Hervé, notre valeureux assistant, débarquent à la maison à l'heure dite, c'est-à-dire 8h30. C'est l'heure à laquelle je me lève, puisque je me suis rendormi quand Anne-Claire m'a réveillé une heure plus tôt pour me dire qu'elle partait et qu'il était l'heure que je lève. Mais j'étais fatigué, hé, je mécanique depuis un mois.

Bref, un petit café plus tard, les deux fourgons prennent la route de la Suze sur Sarthe, 'ttention, cette année, ça va chier !

Le programme est de passer les motos au contrôle technique le plus tôt possible pour qu'on aille repérer les spéciales en fourgon après, une fois les motos dans le parc fermé. Je l'accorde, ce serait mieux de les repérer en moto, mais si les motos ne passent pas le contrôle technique, on est marron pour faire les modifications... L'année prochaine on arrive le jeudi !

Nous débarquons donc, et à peine les motos déchargées, une délégation officieuse du contrôle technique FFM vient inspecter nos brêlasses, qui ont plus clairement l'air de prendre la route de la déchetterie que celle du circuit Bugatti. Ca sent la bombe de peinture noire et le collier Rilsan à plein nez... Et là, ils me foutent les boules, les mecs... Y se penchent sur mes durits de frein avant, et ça leur plaît pas. Pourtant, c'est du BM origine, les durits sont en bon état, mais les raccords en métal qui se promènent sous la colonne de direction, c'est pas leur tasse de thé... Je leur explique que d'origine c'est comme ça (c'est bien le seul truc d'origine, d'ailleurs...), malgré tout je les sens mitigés.
Sur la meule de Yohann, c'est le feu arrière non homologué qui est le centre de toutes les attentions. Putain, rouler tous les jours sur la route pratiquement sans se faire emmerder, et se faire remettre à sa place par des mecs en casquette, ça fout un peu les boules. Sécurité sécurité, soit, mais... Enfin.
Ca ne fait que renforcer mon sentiment que ma moto ne passera jamais le contrôle.

Puis on se balade un peu dans le paddock (comprendre camping), on taille une bonne bavette avec la bande des 600XL, on retourne bouffer... puis il est l'heure de remplir les formalités administratives... En gros, permis, licence, assurance, et on récupère les numéros à coller sur les brêles. Le temps de scotcher tout ça, on est à la bourre au CT. Enfin pas à la bourre, mais y a la queue, quoi. Vincent Roussillat, qui fait le rallye en 500XT et qui était déjà présent l'année dernière, a quelques soucis, dans la queue d'attente au contrôle technique sa moto refuse de démarrer. Imaginez quand sur une bande de trois motards, l'un tombe en panne. Les trois commencent à diagnostiquer des masses de trucs qui pourraient éventuellement clocher. Alors quand un motard est en panne au milieu de 100 motards, on pourrait carrément organiser un vote (pour la bougie, levez le bras... bien, le fil HT, maintenant... Parfait, la bobine... On passe au carburateur ?)... Tout le monde y va de son commentaire, malgré tout la moto ne veut rien savoir. Vincent finit par retourner à sa tente pour solutionner le problème au calme (finalement un fil HT tout vert au niveau de l'anti patate).
Quant à nous, nous voici face aux contrôleurs ! Je remarque l'un des contrôleurs qui est un marrant de l'année dernière, je tombe sur lui, accompagné d'un de la délégation de tout à l'heure... Le marrant jette un oeil général sur la moto :
- Ca a l'air tout bon, ça !
- Gnagnagna durit de frein gnagna, fait l'autre.
- Bon, on contrôle le bruit à combien de trs/mn, là-dessus ? 3500 ?
Et l'autre sur précipite sur son fascicule estampillé FFM :
- 5500trs.
- 5500trs, mais c'est presque le régime maxi, je fais.
Devant l'absence de réponse je ferme ma gueule.
Le marrant entortille le fil d'un compte-tours autour du fil HT, l'autre met son sonomètre en place tandis que je démarre la bête.
Je fais monter le régime doucement, je vois le marrant qui tout en jetant un oeil sur le compte-tours, garde l'autre au frais pour mater le sonomètre. On est à 3500trs, et ça fait déjà un bordel pas possible. À 4000trs, je vois l'écran du sonomètre indiquer 96dB. La limite est à 98dB, si la mesure était faite à ce régime comme l'année dernière ça passerait les doigts dans le nez... Je sais déjà qu'il va falloir que je remonte les pots d'origine...
- Top ! (ça c'est le marrant qui vient de stopper le test à 4200trs, car il vient de voir 98dB s'afficher sur le sonomètre)
- 98dB tout juste (ça c'est le sonomètreur)
Le premier me fait un grand clin d'oeil pendant que le second note 98 sur la feuille, puis il se baisse, c'est bien freiné partout, nickel.
L'autre remarque que j'ai entortillé les durits métalliques dans de la durit essence afin de faire une petite protection, ça lui plaît, tout le monde est content, et je vais mettre la moto en parc fermé. Ouf !

Mais on ne m'enlèvera pas de la tête que contrôler les twins à 5500trs c'est de la connerie pure et simple. La preuve : Yohann, en pots d'origine, fait 98dB aussi. A 5500trs. Même en origine, on passe au dB près...


Bon, il est tard, genre 17h, mais nous décidons quand même de taper de la borne en fourgon pour aller reconnaître les spéciales, qui se trouvent dans la pampa au nord du Mans. Une bonne demi-heure plus tard nous sommes à Courceboeufs, sur les lieux de la spéciale numéro1. Il s'agit de la même que l'année dernière, 3,6kms, un énorme virage très serré à gauche au 2/3 tiers. Comme quoi, je m'en rappelle très vaguement, là il s'agit de mémoriser le plus de virages possibles. Nous voilà en camion sur la ligne de départ. Et pschuuuuuuuuiit, accompagné par le bruit du turbo diesel, nous voilà partis ! Donc, une légère courbe à gauche, une grosse à droite, une courbe à gauche, un bout droit en montée, un pif paf et aisni de suite... le tout sur une route digne d'un chemin de ferme des grands jours, plein de terre et de gravillons, bien défoncé. Effectivement, on peut vraiment la scinder en deux parties distinctes, cette spéciale. Avant le gros virage, une série de courbes très rapides, avec pas de masses de visibilité, et après le gros virage, une série de coudes à 90° un coup à droite un coup à gauche sur une route encore moins large, très bombée, complètement en aveugle dans une sorte de chemin creux, avec des virages qui font de plus en plus 100°.
La vidéo (pas de moi, mais ça donne un idée) ici :
https://www.dailymotion.com/video/xhy6d4_speciale-de-courceboeufs-rallye-de-la-sarthe-2011_auto

On la fait trois fois en fourgon, « passe doucement là, je veux voir les bosses », « et là paf, tu freines ! » « si loin, putain moi ce sera plus tôt », bref, la tension, qui était tombée depuis le contrôle technique, remonte un peu...

Puis direction la seconde spéciale à Domfront via la ville étape de Ballon, où Hervé veut voir l'endroit où il devra nous rejoindre à midi pour amener à manger pour nous et à boire pour les brêles.
Et une fois à Domfront... on se rappelle tellement plus de la spéciale qu'on se perd dans toutes les intersections (les road book sont montés sur les motos, dans le parc fermé...), la route a été fraichement gravillonnée, elle est pleine de terre, bref, un vrai plan pour se péter la gueule correctement.
La vidéo (toujours pas de moi) :
https://www.dailymotion.com/video/xhv7c9_speciale-de-domfront-en-campagne-basse-qualite_auto
D'office, en voyant ça, je me dis que sur celle-là, on oublie de chrono et on se contente d'aller au bout sans tomber... On ne la refait même pas deux fois, pas la peine de s'en rappeler, en fourgon, ça rend pas grand chose. Tout ce qu'il faut se rappeler, c'est « gauche-gauche-droite-droite », qui correspond aux changements de direction principaux de route au cours de la spéciale.

Et on rentre au campement, le jour commence à décliner. Yohann démonte une des bornes électriques du campinge pour tirer une rallonge qui nous permettra de faire fonctionner un petit chauffage pour la nuit, histoire de pas trop se cailler les meules pendant la nuit, car il fait frisquet. Quant au temps, il se maintient, j'ai regardé la météo avant de partir, normalement on aura pas plus de quelques gouttes. Les heures de départ sont récupérées, aux alentours de 8h40.
Après une bonne tournée de pâtes sauce tomates au réchaud, un peu de rangement, tout le monde au lit !
Les premières minutes sont plutôt agréables, mais après ça se gâte, le courant se coupe, et on se met à geler sévère, au point que ma nuit se résumera en de micro siestes de dix minutes entrecoupées de frissons, un bonheur !
Pourtant, on trouve le moyen de se lever limite au niveau temps, on s'équipe à la hâte, on boit le café en courant presque vers le parc fermé, on est les derniers à partir, il en reste genre 5 devant nous. Tout le monde nous dit de nous magner le cul, les gants sont hyper durs à enfiler... On joue un peu les loosers, sur ce coup-là.
C'est la première nuit de la moto dehors, équipées de ses super cornets sans filtre à air, pendant un instant j'ai l'impression qu'elle ne démarrera pas... et BROOOOOOAAAAAAAP ! C'est parti mon kiki !!!
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Message  pockaman Ven 20 Avr 2012 - 14:20

On y est !!

La première liaison de 30 minutes jusqu'au circuit des 24h s'effectue en partant à deux toutes les minutes. Nous sommes les deux derniers à quitter la Suze sur Sarthe direction le circuit Bugatti, lorsque le décompte digital officiel nous indique qu'il est 8h40.

Yohann est devant, je le suis en me remettant gentiment à ce putain de road book pour valider ses décisions aux intersections. Comme l'année dernière, je suis un peu perdu, mais l'expérience parle et ça revient vite ! Nous roulons peinard, et arrivons au Bugatti en avance.
Contrairement à l'année dernière, je suis surpris de voir un peu de public, mais qui ne s'attardera pas pour les anciennes, puisque les premiers rallyemen des séries « sport », très clairement plus impressionnantes à regarder que les classiques et anciennes, sont déjà à la spéciale suivante...
Ce n'est que maintenant que nous voyons vraiment les autres concurrents classiques et anciennes : une volée de Honda 600XLR, deux Kawa 1000Z, une BM R80RT qui ressemble autant à son type MIN que ma moto au sien, deux Kawa 350 RDLC, une Suz' 750 GS, un 500XT... et un 1100GSXR.
Je ne mets pas trop la pression, mais je sais que malgré le fait que je n'ai jamais fait de roulage sur le Bugatti, c'est ici qu'il y a moyen de gagner des secondes pour le classement. L'attente est relativement longue, mais on finit par décoller pour le tour de chauffe. Le temps est menaçant, malgré tout ça devrait tenir.
Un petit tour tranquille et les commissaires de piste nous positionnent sur la grille de départ. Comme l'année dernière, nous sommes en fond de grille, sur la dernière ligne.
Puis le tour de reconnaissance, où nous partons ligne par ligne. J'envoie du gros gaz pour me remettre le circuit en tête, et je m'aperçois rapidement que l'embrayage ne colle pas passé 5500trs. Le gros de la puissance arrive à ce régime, et le diaphragme un peu fatigué a du mal à tout digérer. Je connais ce souci, ça m'est arrivé régulièrement ces derniers temps, et je sais qu'il finit par recoller à condition de ne pas le faire cirer. Tout ce que j'espère, c'est que ce sera le plus rapidement possible...
Et puis retour sur la grille de départ. Le feu rouge s'allume... Le coeur bat à tout rompre... Le feu vert prend le relais, gazzzzzzzz !!
Dans ma crainte de trop faire cirer l'embrayage, je foire un peu mon départ, j'aperçois du coin de l'oeil sur ma droite la roue avant de la moto de Yohann à hauteur de mon épaule, puis je ne regarde que devant.
Waahoo, le nouveau moteur marche vraiment très fort, sans que je ne tape trop dedans, c'est impressionnant ! Je remonte le paquet, me faufile dans le premier pif paf, dès que je met du gaz tout le monde passe derrière de manière bluffante. Et puis l'embrayage se met à patiner... Il reste devant moi la BM de Fortin, la 1000Z de Spagli (qui a remporté le Bugatti l'année dernière en classique/ancienne), la 350 RDLC de Garcia et la 1100GSXR de Nick Ayrton, qui a remporté le scratch du Bugatti l'année dernière au guidon d'une R1.
Je me dis que je vais essayer d'accrocher le wagon sans tirer trop sur mon embrayage, après tout je ne suis pas si mal placé. Pendant quelques virages, je les suis, sans ouvrir à fond. Et puis je peux pas m'empêcher de faire l'intérieur à Fortin sur un freinage, et passer Spagli quelques encablures plus loin. L'embrayage recolle, c'est parti mon kiki !!
Je remonte la 350RDLC dans la ligne droite où mon pont court me permet quand même un petit 180, je suis à son cul sous le Dunlop, puis je freine en prévision du virage que je connais bien pour avoir jardiné dans les graviers l'année dernière à cet endroit même, et... le mec en 350RD ne freine pas, et reste à l'intérieur. Je me dis dans un premier temps que je vais avoir droit à une leçon de pilotage, comment passer ce putain de virage bien fort, et finalement cette leçon je la connais, c'est comment tirer tout droit bien fort...
Du coup je suis tout seul, la 1100 Gex n'est plus qu'un lointain souvenir et il est impossible de le rattraper pour mmon niveau. Du coup je la joue calmos, en me laissant d'énormes marges de sécurité au niveau des freinages. Malgré cela, je creuse quand même un trou avec les poursuivants, que je finis par distancer d'une vingtaine de secondes.

Fin du quatrième tour, c'est le drapeau à damiers, et ça y est, pour la première fois de ma vie, je suis premier au classement provisoire des motos anciennes ! Yohann finit dans la moitié supérieure du classement, énormes progrès depuis l'année dernière !


Ensuite, 15minutes d'assistance où j'ai droit aux félicitations de quelques spectateurs, ce qui est toujours agréable.
Et puis c'est reparti pour presque une heure de liaison jusqu'à la spéciale de Courceboeuf, non fléché. J'attends Yohann, et nous traçons la route presque sans la moindre anicroche, juste qu'à un moment je saute une ligne du road book et me gourre, Yohann repasse devant et se gourre un peu plus loin. Le petit dessin indique qu'il faut tourner à gauche sur une route interdite au moins de 7,5T au bout de 2kms, et j'ai l'impression qu'il a tourné trop tôt, je fais un rapide calcul, ça doit faire moins de 500m. Je l'attends, on se rejoint et effectivement la route était plus loin, comme quoi il faut aussi faire gaffe à la distance entre les indications... C'est dingue cette montée de stress à chaque fois que l'on se gourre ou que l'on est un poil hésitant ! Qu'est ce que c'est pas agréable...

Nous pointons à l'heure mais sans avance au CH de la spéciale de Courceboeuf, pour apprendre que le premier pilote à y être passé ce matin s'est bourré correctement et que la rallye est en train de prendre un retard de dingue... Encore une ou deux chutes, et nous prenons le départ avec plus de deux heures de retard.
Ca se passe pas mal, j'essaie de me rappeler des recos de la veille et je m'en souviens relativement bien « après la côte c'est le pif paf, faut freiner par là, celui-là en aveugle il passe fort, le deuxième un peu moins... Là, l'épingle à droite... après, l'enchaînement successif de gauches et de droites» et c'est l'arrivée.
Yohann arrive, et on se dirige vers Ballon pour une étape de 30 minutes. A peine a-ton quitté la spéciale que nous sommes paumés, avec des panneaux qui ne correspondent pas du tout à ce que le road book nous indique. On jardine plusieurs minutes, puis je vois plus loin sur le road book que nous traversons Courcemont, je lève le nez et vois en vrai un panneau Courcemont, gaz, une fois à Courcemont on retrouvera bien le road book, ce qui arrive deux kilomètres plus loin.
Certain d'être à la bourre, stressé, je ne me rappelle plus l'heure du départ de la spéciale de Courceboeuf, grâce à laquelle je pourrais calculer mon heure d'arrivée à Ballon. Le CH est en vue, pas de motos à attendre leur tour de pointage, c'est donc que nous sommes à la bourre. incertain de mon coup, je pointe à 15h13 et 50 secondes.
Le type du chronométrage se marre, « mon gars c'était pas la peine de se presser, t'es en avance ! »
Et meeeeeeeeerde ! Quinze secondes de pénalité à rajouter à mon temps total... Juste derrière moi, Yohann, croyant que je suis dans la bonne minute, pointe au début de la suivante, même topo !
Dégoûtés, on se dirige vers la mise en parc fermé, car l'étape de la fin de matinée est annulée pour cause de trop gros retard.
Les chronométreurs retrouvent le pilote de la 1100GSXR, ils l'avaient perdu suite à un retard de plus de trente minutes au CH. Nick a en fait explosé sa chaîne et un morceau du carter. Il a réussi à se dépanner et à rejoindre le CH, mais trop tard, c'est l'abandon.
Il est 15h30, j'ai rien bouffé depuis 8h ce matin, et j'ai pas des masses de réserves naturelles, comment dire... je crève la dalle !
Et là, pas moyen de trouver notre assistant. Au bout d'une demi-heure nous nous comprenons enfin, il est garé deux rues plus loin. Sur le moment, je n'ai qu'une envie, mettre de la nourriture dans mon ventre. Je saute sur Hervé, lui demande où sont ces putains de couteaux de merde pour faire les foutus casses-dale, bordel. « Heu, je suis parti précipitamment ce matin j'les ai oublié » Raaaaaaaaaaaaaah, sur le moment j'étais pas fin, par contre j'avais faim. J'ai fait mes sandwichs avec une paire de ciseaux, j'ai bouffé, et me suis assoupi quelques minutes. Après une heure trente de parc fermé, c'est reparti.

Faut croire que ça m'a fait du bien cette sieste, parce qu'une fois le road book de l'étape de l'après-midi monté dans le boîtier, et nous prêts à prendre le départ, je péte la forme !
On apprend que la première spéciale de l'après midi est annulée. Fais ch', c'était à nouveau celle de Courceboeuf, l'autre me file vraiment les flubes... nous nous dirigeons donc directement vers la spéciale de Domfront, via une liaison d'une heure, que nous réalisons sans aucun souci.

Et là... Sur la ligne de départ de la spéciale, je ne comprends pas pourquoi la moto ne part pas quand je démarre au bip. En fait, c'est parce que j'avais pas passé la première. Et allez, quelques secondes de perdues...
Le reste de la spéciale est dans le même tonneau, pas à l'aise, y a du gravier partout, la route est en dévers vers l'extérieur des virages, y a de l'herbe et de la boue et des trous et de la terre sur le truc qui ressemble à une route, bref, je fais un temps plus que moyen.
On rejoint ensuite la Suze par des chemins non avouables d'une liaison tortueuse sans nous perdre du tout. Ni-ckel !

La nuit...

Une heure trente d'assistance, changement du road book, puis parc fermé. Le temps de monter la frontale sur le casque pour pouvoir lire le road book même la nuit, le temps que Yohann frime avec son éclairage de road book incorporé, le temps d'engloutir une pizza, le temps de déconner grave pour se détendre un peu, et c'est reparti.
Il fait nuit, il ne pleut pas, les xénons crachent, les échappements aussi. Nick Ayrton sur sa 1100GSXR prend le départ de la nuit. Il sera hors classement, mais il partira dernier, juste après nous. En gros, on va avoir une bombe au cul. Mais on remarque aussi que la plupart des anciennes ne prennent pas le départ de la nuit, car pour notre série uniquement, elle ne compte pas au classement du championnat. Les gars qui roulent pour la gagne ne prennent pas le risque de faire la nuit, c'est bizarre et un peu nul...

Toutes les liaisons de nuit, nous roulerons moi devant, Yohann derrière, enroulant bon train sur les petites routes sarthoises, sans nous perdre une seule fois. Du beurre, et à vrai dire j'en garde un super souvenir. Rouler fort sur des routes viroleuses de nuit, c'était génial.
Juste, au bout d'une demi-heure, mon éclairage clignote. Je sais ce que ça veut dire : y a plus que 10,5V sur le phare et ça devient trop léger pour lui... Du coup, je ne roule qu'en code sur les liaisons, pour préserver le plein phare et l'additionnel pour les spéciales.
Au bout d'une vingtaine de bornes, je vois un phare dans mon rétro qui n'est pas celui de Yohann. The GSXR's back ! Il nous passe, et clairement, le gars s'avère très difficile à suivre sur ces petits chemins. Avec sa vieille grosse sportive, faut le voir rentrer dans les virages en aveugle, sur les freins sur l'angle, en conduite supermot', c'est impressionnant ! On le laisse rapidement partir.
La première spéciale est celle de Domfront. Je m'en sors pas trop mal en 2'58, soit uniquement 5 secondes de plus que le jour. Finalement, je finis par m'en souvenir, de cette route pourrie !
Puis c'est la spéciale de Courceboeuf, dont je me souviens que j'ai pas lambiné, mais pas plus de souvenirs que ça.
A chaque spéciale, en attendant notre tour de pointage, nous sommes rejoints par la voiture balai, qui ramasse les perdus et les abandons, et qui nous a ramassé l'année dernière, dans cette cour de ferme lorsque mon étrier de frein pendait au bout de sa durit. Son conducteur est très sympa, on se marre bien.
L'étape d'après, c'est l'assistance à Ballon. Sur la route de Ballon, on se fait encore rattraper par Nick Ayrton, et je me mets dans sa roue. On reste ainsi pendant un petit quart d'heure à se faire guider à tombeau ouvert par ce doux dingue... Une pause essence. Je coupe le moteur pendant qu'Hervé met en place l'entonnoir, puis je fais le plein avec le bidon de 20L.
C'est au moment de repartir que je me rends compte que j'ai trop roulé avec le plein phare et que la batterie est vide. Je le savais qu'il ne fallait pas monter une 20Ah, que c'était trop faible...
Evidemment, le bled est tout plat, et démarrer un twin qui comprime à 10,5 à la poussette, ça se fait pas comme ça, d'ailleurs on y arrive pas !
Nous procèdons alors de la manière suivante sur une idée de Yohann : il monte sur sa moto, et me pousse en posant son pied droit sur mon pot d'échappement gauche. De cette manière, on rejoint une bonne descente dans laquelle le moteur accepte de redonner du son... petite frayeur quand même...
Et on repart pour le dernier passage sur la spéciale de Domfront.
Ca se passe encore mieux, je finis par bien l'aimer, cette spéciale, 2'55.
Et on rejoint la Suze.

Ca y est, on a fini le rallye de la Sarthe, et sans voir les feuilles de temps de trop près, je pense qu'on s'en sort pas trop mal.
Et on boit des bières pour fêter ça !
Quand on se couche, sur le coup de 5h30 du matin, on se regarde avec Yohann, « pari gagné ». C'était vraiment un super rallye.

Le lendemain, on arrive à la bourre à la remise des prix, comme on est premier et second de la catégorie ancienne, nous finissons quand même par récupérer nos coupes. Sans suspens, les vainqueurs du rallye, qu'ils soient premier, second, troisième et ainsi de suite, roulent tous en KTM 990 Superduke. Comme quoi ça doit être une bonne brêle sur ces petites routes.
Nous prenons un plateau repas en compagnie du conducteur de la voiture balai et d'un chronométreur sympa.
Puis, notre coupe sous le bras, nous terminons ce WE riche en émotions, crevés, mais avec le sentiment d'avoir accompli un petit quelque chose quand même.
pockaman
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Message  oggy Ven 20 Avr 2012 - 15:13

C'est bien cette année tu n'as pas perdu de morceaux, c'est déjà du mieux dans la préparation. Rallye de la Sarthe 2012 - Page 5 145644
oggy
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Message  Dom Ven 20 Avr 2012 - 15:35

Voilà un compte rendu que j'ai pris plaisir à lire mache ..........merci Gaël bien
Dom
Dom


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Message  jmarc06 Ven 20 Avr 2012 - 16:02

Dom a écrit:Voilà un compte rendu que j'ai pris plaisir à lire mache ..........merci Gaël bien

+1... et qui rend humble !
jmarc06
jmarc06


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Message  g-vail Ven 20 Avr 2012 - 16:16

bravo les gars ! biker
g-vail
g-vail


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Message  Francesco Ven 20 Avr 2012 - 17:01

Tu es aussi talentueux avec un stylo qu'avec un guidon.
J'ai pris mon pied à lire ta prépa, et les supputations de pannes sur la XT.... souris
Depuis ma Fiat Ritmo je ne me rappelle pas d'un tel cumul d'emmerdes.....( même une Triumph ne me faisait pas ça !)

Encore toutes mes félicitations à vous deux ! jap jap bien bien
Francesco
Francesco


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Message  GeorgeS 69 Ven 20 Avr 2012 - 19:11

Je me suis régalé à lire vos aventures bien Vive le rallye et son ambiance!
GeorgeS 69
GeorgeS 69


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Message  isabelle Ven 20 Avr 2012 - 19:33

coucou Bravo à tous les deux et merci Gaël pour ce récit, palpitant et bien enlevé bien
Vous avez déjà les dates pour 2013 ? souris
isabelle
isabelle


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Message  johakujo Ven 20 Avr 2012 - 21:35

Jo-li.
johakujo
johakujo


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Message  Lolo49 Ven 20 Avr 2012 - 22:32

pockaman a écrit:...
Ce n'est que maintenant que nous voyons vraiment les autres concurrents classiques et anciennes : une volée de Honda 600XLR, deux Kawa 1000Z, une BM R80RT qui ressemble autant à son type MIN que ma moto au sien, deux Kawa 350 RDLC, une Suz' 750 GS, un 500XT... et un 1100GSXR.
............

Gaël, dès que tu revois une Kawa 350 RDLC, prends la en photo, c'est un collector. sourire sourire


pockaman a écrit:.......
Le lendemain, on arrive à la bourre à la remise des prix, comme on est premier et second de la catégorie ancienne, nous finissons quand même par récupérer nos coupes. Sans suspens, les vainqueurs du rallye, qu'ils soient premier, second, troisième et ainsi de suite, roulent tous en KTM 990 Superduke. Comme quoi ça doit être une bonne brêle sur ces petites routes.
Nous prenons un plateau repas en compagnie du conducteur de la voiture balai et d'un chronométreur sympa.
Puis, notre coupe sous le bras, nous terminons ce WE riche en émotions, crevés, mais avec le sentiment d'avoir accompli un petit quelque chose quand même.

Si tu veux essayer une KTM 990 SM sur les petites routes du saumurois, tu viens quand tu veux, ça te changera de la R35. clin
Lolo49
Lolo49


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Message  Rock23 Ven 20 Avr 2012 - 23:17

Bravo à tous les deux ,en lisant votre récit j'ai du le faire aussi le rallye.Belle galère la préparation ....Pour le classement, ce sera difficile de faire mieux l'année prochaine.
Rock23
Rock23


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Message  Philimael Sam 21 Avr 2012 - 0:15

winner winner winner YES !!!! winner winner winner
Philimael
Philimael


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Message  FLATIX Sam 21 Avr 2012 - 18:57

Chapeau les gars et bravo !!! bien
Avec un tel résultat, vous pouvez allez à la chasse au sponsor ....Histoire d'avoir de la piece racing gratos , ça aide
FLATIX
FLATIX


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