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Forum motos anciennes BMW :: On a posé les outils , on se retrouve pour discuter :: Entre nous :: A LIRE
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CR Cafe Requiem
et celui-ci aussi:
"
Ce que je retiens de ma premiere sortie sur circuit est un avis plutôt
mitigé.
Comme le but d'un mitigeur est de fournir de l'eau chaude et de l'eau
froide, commençons par la partie eau froide.
Car il y en a eu, de l'eau ce dimanche à Dijon.
Beaucoup, même.
Le samedi, on voyait bien que ça se couvrait, mais bon, avec du bol, on
passera entre les gouttes. Pis tout de même, on va pas renoncer pour ça,
au pire on roulera sur le mouillé, c'est pas grave. Vu le temps investi
dans ce projet, 6 mois de boulot pour préparer tout ça, racheter et
retaper le fourgon, tuer, ecorcher, megisser, tanner et barbecuter pour
faire disparaitre les traces quelques vaches pour me faire un pantalon
en cuir à ma taille, investir dans des gants, des bottes, et tout et
tout, préparer la moto avec 2 bô pneus neufs, la réviser aux petits
oignons pour que ça marche fort, ...on va pas reculer devant une
éventuelle pluie demain!
C'est ce que je pensais, couché, lorsque j'entendis les premières
gouttes tomber sur le Velux de la piaule. Sans jamais cesser de toute la
nuit.
Bref, on arrive avec moto, femme, enfant, bagages et moto, avec un
stock de pieces au cas ou ça tombe en panne, ou ça tombe tout court, ou
que la sonorité des vattiers n'aient pas l'heur de plaire au contrôle
technique. Bon, en fait j'ai juste utilisé deux filtres KN, parce que
les cornets sous la flotte, vu l'incompressibilité de la flotte, je suis
pas optimiste quand au résultat du pantone improvisé.
fidèle à sa légende, Marco, qui a amené son racer sur remorque, tombe en
rade avant même de descendre la remorque de la moto, en perdant un
ressort de béquille qui se coince dans la rampe. Puis il tombe en panne
de batterie mais, prévoyant, il a amené des câbles. Ya du progrès.
Il pleut, il pleut, il pleut.
Tant pis, on s'habille, on vient nous prévenir que le directeur du
circuit veut nous faire un speech avant de commencer, mais on y arrive à
la bourre, juste le temps d'entendre "faut pas rouler sur le rectangle
vert, il est conçu pour faire glisser". Bon, voilà qui est rassurant, de
toutes façons, ya pas besoin de ça vu la flotte.
Mais ça me fait pas peur, la pluie, j'ai toujours aimé roulé dessus,
donc on démarre, et c'est parti pour la première séance:
https://2img.net/r/ihimizer/img360/3120/racerr755piste001xo6.jpg
Mollo d'abord, je connais le tracé qu'en tant que spectateur, donc on
découvre avec Marco. Le premier tour se fait de façon plutôt timide,
voire timorée, partis dans les derniers, on ne remonte qu'une dizaine de
motos. Première ligne droite des stands
BRRRRRRRROOOOOOOOOOAAAAAAAAAAAAAAAWAAAAAAAAAARAAAAWAAAAAAAAAAAAPet
pet BOOOooooooo
Réserve...
Je commute, et attaque le tour suivant un peu plus en confiance.
Joli circuit, vraiment, même si c'est mouillé, ya de quoi se faire
plaisir, ne serait-ce qu'en alternant intérieurs et extérieurs aux
autres participants, qui semblent rouler avec la béquille latérale
sortie tant ils rechignent à angler un minimum.
La série est variée, ya deux autres racer avec nous, avec de grosses
préparations semble t il, roues élargies, moteurs relevés, etc. ainsi
que quelques 2V plus classiques, série 2, série 5, RS. Plus une dizaine
de 4V plus ou moins récents, 1100 et 1150 GS, RT, S etc. Bref, autant
de chicanes mobiles qui font que Marco et moi on se retrouve rapidement
à se tirer la bourre tous seuls, parfois de façon synchronisée en
rattrapant des attardés, l'un passant à l'intérieur, l'autre à l'extérieur.
Problème connu sur ma moto: après 3 ou 4 km, l'embrayage se met à
patiner...il suffit d'attendre quelques bornes de plus que tout revienne
dans l'ordre. Du coup, Marco me recolle dans la ligne droite alors que
je le sème dans le sinueux. Ce qui me permet tout de même d'assister à
certaines figures de glisse, pas forcément volontaires, mais plutôt bien
maîtrisées. A chaque fois qu'il me double, il se retourne vers moi pour
me dire: "t'a vu? Je t'ai pourri!" avant de regarder à nouveau devant
lui et de réaliser que s'il m'avait passé aussi facilement c'était parce
que j'avais freiné en prévision du virage suivant, qu'il passe avec une
trajectoire mixte (mi-bitume, mi gravier) avant de revenir sur la piste.
Bon, j'en rigole, mais j'en fais autant, alors...
Le fait est qu'on s'est bien amusés au jeu de "je te double, je glisse
de l'avant, tu me repasses, tu glisses de l'arrière sur le vibreur",
jusqu'à 3 ou 4 fois par tour.
L'embrayage ne patine plus, mais par contre, le moteur fait
systématiquement des ratés en arrivant au niveau des stands. Bizarre.
Manque d'essence? Possible, le reservoir n'a qu'un robinet. Avec un
niveau de cuve bas, ça pourrait s'expliquer...Mais pourtant, lors d'un
essai la semaine précédente sur une autoroute allemande, la moto avait
tenu 170kmh pendant 2 ou 3 km sur une longue ligne droite...à moins que
ce soit la flotte qui gène l'alimentation ou l'allumage. Bon, de toutes
façons, ça fournit à Marco une occasion de me rattraper en bout de ligne
droite à chaque fois, et on recommence notre petit manège. Preuve que je
vais tout de même plus vite que lui, héhéhé...
D'ailleurs, vers la fin de la série, je l'entends plus dans mes
oreilles, je le vois plus en me retournant, ça y est, je l'ai
largué!(ou alors il est en panne).
En plus, j'ai l'impression que la piste sèche un peu (les commissaires
de piste ont la tête qui dépasse des vagues maintenant, au début on ne
voyait que leur drapeau), je vais pouvoir prendre de vrais repères de
freinage sur la partie émergée et qui m'a l'air d'offrir un bon grip, à
l'extérieur juste avant d'attaquer le droite de la parabolique. Vu que
je suis tout seul, j'ai plus qu'à me faire le freinage à moi même.
Ce fut une opération couronnée de succès, j'ai réussi à me faire le
freinage à moi même:
A peine j'ai empoigné le levier en tirant un poil plus fort dessus que
d'habitude, que j'ai senti la roue avant se coucher, je me suis retrouvé
par terre sur le dos, et que j'ai savouré le bonheur -oui, oui, c'est un
bonheur- de glisser par terre en se sachant bien protégé (dorsale
Dainese et tout le bazar d'exosquelette +cuir) dans un environnement
fait pour ça.
Ca m'a paru long, en plus je tournais sur moi même, toujours sur le dos.
Je sais pas à quelle vitesse je suis tombé, entre 80 et 100 probablement.
J'ai donc attendu que ça se termine, finissant ma trajectoire la tête la
première, un peu comme un dos crawlé, vu l'environnement aqueux, mais
avec les bras et les jambes repliées en vue d'un éventuel raccrochage et
roulé-boulé potentiellement démembreur.
Fini?
Fini. Je me relève, je suis assis au milieu de la piste qui prend des
allures de cirque, vu que je vois littéralement des étoiles un peu
partout, comme dans les illustrés de ma jeunesse.
Deux motos arrivent sur moi, freinent, s'arrête pour voir comment ça va.
Sonné, je me lève, leur fais signe que tout va bien et de vite reprendre
la piste , ayant en mémoire les consignes de sécurité précisant que
c'est le rôle des commissaires d'intervenir et que les concurrents ont
pour consigne de ne pas s'arrêter en cas de gamelle d'un autre, sauf si
on a besoin de récupérer des pieces sur l'épave.
Ma moto, au fait? Bin j'ai réussi, je lui ai fait le freinage, elle gît
10 mètres plus loin, tout à fait à l'intérieur du virage, couchée sur un
cylindre et les roues en l'air. Le superbe phare en forme de
suppositoire à Motronic repose à côté.
Bon, pas grave, je l'avais prévu pour qu'en cas de choc il se barre.
Mais il est bien écrasé quand même, remarqué-en le ramassant au milieu
de la piste. Je fais signe à la commissaire que tout est OK, je remets
le racer dans le bon sens, qui me commande d'aller attendre la suite des
évènements de l'autre côté de la barrière de sécurité, tout en examinant
les dégâts de loin.
Aïe...je le redoutais, mais le cuvelage de phare est écrasé aussi,
replié sur lui même, la vitre du compteur fendue. M....mais bon, pas
grave, après tout j'ai eu le bol d'acheter une série5 en pieces il y a
peu, toutes ces pièces y figurent, je vais pouvoir remonter ça vite.
Seul manquerait le cerclage de phare, c'est un moindre mal.
Zut, le reservoir du maitre cylindre de frein est HS, heureusement que
j'en ai prévu un autre dans mes pieces. Mais...il manque le clou! La clé
de contact a dégagé?
Je scrute la piste lorsqu'arrive la commissaire venu aux nouvelles, qui
me tend mon demi-clou, cassé net, l'autre moitié étant restée dans le
phare.
"Merci, mais, vous l'avez trouvé où?"
"Bin, loin là bas, à une bonne vingtaine de mètres"
"Si loin?"
"Bin, vous savez, quand votre moto a percuté le rail, ça a envoyé des
morceaux un peu partout..."
Aïe...
Arrive la dépanneuse qui prend en charge ma moto, effectivement un
bracelet a l'air tordu mais on dirait que c'est tout le mal qu'il y a,
et qui me conféra le rare privilège de faire un demi-tour du circuit en
profitant du paysage.
J'arrive plein de superbe (et de regrets, et bientôt de bleus) aux
stands, on décharge tout, on rassure Steph qui avait bien entendu la
radio parler d'une chute et qui me voyait plus passer, alors que Marco
ne m'avait vu que debout derriere la barriere, à côté de la moto, la
face abimée cachée et lui assurait de bonne foi que j'étais en panne.
Bref, une photo souvenir dans les stands, ça vaut le coup, non?
https://2img.net/r/ihimizer/img140/8975/crashstandsgn8.jpg
La moto est...froissée.
En détail...Aïe.
https://2img.net/r/ihimizer/img241/7294/crashpharegn8.jpg
L'avant est tordu, le bracelet a défoncé le réservoir en fibre par la
grâce du bouton de démarreur, le tout moteur tournant, ce qui laisse
augurer pas mal de dégâts potentiels sur ces équipements.
Le phare écrasé a probablement créé quelques courts circuits. La poignée
de frein sera peut être récupérable, mais en tout cas, le désalignement
de la roue avant ne semble pas venir que d'une rotation des tubes dans
les tés. A mon avis, la fourche est tordue.
Bon, un rapide inventaire des dégâts, une tentative de remise en ligne
de la fourche: pas possible de repartir. Et je constate que la roue
arriére ne semble plus très perpendiculaire au dosseret de fourche, il m
e semble que le sommet de la roue se rapproche même de l'amortisseur
droit. Un effet indésirable de l'axe tordu? Ou plutôt une fragile boucle
arriere vrillée? Ou un bras oscillant plus aligné?
De toutes façons mon casque a frotté, il est à jeter, dommage; mais
content que ce ne soit que le casque...je suis obligé de jeter l'éponge.
Qui fait un plotch peu convainquant exprimant son manque d'enthousiasme
devant l'ampleur de l'eau à absorber à l'entour.
Tout ça pour ça...
Allez; l'essentiel est que je ne me suis pas fait mal, tant pis, c'est
les risques de la piste. C'est aussi fait pour tomber, d'ailleurs.
Je confirme que le cuir est très résistant, mon vieux blouson Sylman
acheté il y a15 ans a enfin servi, et plutôt bien, il est rapé mais il
n'y a qu'un trou dans...une épaulette, mon pantalon IXS est à peine
griffé, pareil pour les gants tous neufs que j'avais acheté il y a 2
jours en disant au vendeur que si je me bourrais avec, je reviendrai le
voir pour en réclamer le remboursement au vu de l'usure en un week en
seulement. Certes, il faisait mouillé, ce qui limite l'abrasion, mais je
pèse tout de même 130kg (à sec!) et j'ai glissé looooooongtemps. Je
commence à ressentir quelques douleurs là ou je suis tombé, en gros du
rumsteak au paleron:
http://passion-cuisine.skynetblogs.be/post/5399321/les-parties-du-boeuf
Je regarde Marco tourner sur la série suivante, il était pas chaud
chaud, mais j'ai insisté pour qu'il en profite.
Puis on remballe tout, et hop, on rentre à la maison, pas la peine
d'épiloguer sous la pluie.
Durant le trajet, je commence à faire l'inventaire des pièces à changer,
et de là ou je pourrais les prélever. J'hésite entre utiliser le cadre
epoxié de neuf que j'ai acheté il y a peu, sans papiers, mais qui aurait
pu servir à remonter une 75/5 d'origine et sur le quel il manque le bras
oscillant, ou à prélever ce qui est HS sur une épave achetée à
Fontainebleau qui traine encore, jumelle de celle qui a servi de base à
mon scrambler.
Une fois à la maison, je rappelle Marco, qui a continué à rouler toute
la journée, même sur le sec à la fin, ce qui selon lui ajoutait encore
plus à la pâtée qu'il a mis aux autres. Je n'en doute pas...
Je décharge la moto, la présente devant le garage, et prends ma décision
au vu de ce que je constate:
https://2img.net/r/ihimizer/img360/3816/decalagecadreya5.jpg
C'est irrémédiablement cuit, tout le cadre est faussé. Je m'en suis pas
rendu compte à chaud, mais à droite, le tube qui monte à l'avant du
moteur vers la colonne touche presque le bloc, alors qu'il y a 5 cm de
l'autre côté.
Bon, rest in peace!
Il reste trois semaines avant la course de Bettant, c'est assez pour que
tel le ménisque, le cafe racer renaisse de ses cendres.
Au boulot!
JBT
Et l'eau chaude, dans tout ça me direz-vous?
C'est celle dans laquelle je vais me couler maintenant pour apaiser mes
douleurs dans ma baignoire !
"
"
Ce que je retiens de ma premiere sortie sur circuit est un avis plutôt
mitigé.
Comme le but d'un mitigeur est de fournir de l'eau chaude et de l'eau
froide, commençons par la partie eau froide.
Car il y en a eu, de l'eau ce dimanche à Dijon.
Beaucoup, même.
Le samedi, on voyait bien que ça se couvrait, mais bon, avec du bol, on
passera entre les gouttes. Pis tout de même, on va pas renoncer pour ça,
au pire on roulera sur le mouillé, c'est pas grave. Vu le temps investi
dans ce projet, 6 mois de boulot pour préparer tout ça, racheter et
retaper le fourgon, tuer, ecorcher, megisser, tanner et barbecuter pour
faire disparaitre les traces quelques vaches pour me faire un pantalon
en cuir à ma taille, investir dans des gants, des bottes, et tout et
tout, préparer la moto avec 2 bô pneus neufs, la réviser aux petits
oignons pour que ça marche fort, ...on va pas reculer devant une
éventuelle pluie demain!
C'est ce que je pensais, couché, lorsque j'entendis les premières
gouttes tomber sur le Velux de la piaule. Sans jamais cesser de toute la
nuit.
Bref, on arrive avec moto, femme, enfant, bagages et moto, avec un
stock de pieces au cas ou ça tombe en panne, ou ça tombe tout court, ou
que la sonorité des vattiers n'aient pas l'heur de plaire au contrôle
technique. Bon, en fait j'ai juste utilisé deux filtres KN, parce que
les cornets sous la flotte, vu l'incompressibilité de la flotte, je suis
pas optimiste quand au résultat du pantone improvisé.
fidèle à sa légende, Marco, qui a amené son racer sur remorque, tombe en
rade avant même de descendre la remorque de la moto, en perdant un
ressort de béquille qui se coince dans la rampe. Puis il tombe en panne
de batterie mais, prévoyant, il a amené des câbles. Ya du progrès.
Il pleut, il pleut, il pleut.
Tant pis, on s'habille, on vient nous prévenir que le directeur du
circuit veut nous faire un speech avant de commencer, mais on y arrive à
la bourre, juste le temps d'entendre "faut pas rouler sur le rectangle
vert, il est conçu pour faire glisser". Bon, voilà qui est rassurant, de
toutes façons, ya pas besoin de ça vu la flotte.
Mais ça me fait pas peur, la pluie, j'ai toujours aimé roulé dessus,
donc on démarre, et c'est parti pour la première séance:
https://2img.net/r/ihimizer/img360/3120/racerr755piste001xo6.jpg
Mollo d'abord, je connais le tracé qu'en tant que spectateur, donc on
découvre avec Marco. Le premier tour se fait de façon plutôt timide,
voire timorée, partis dans les derniers, on ne remonte qu'une dizaine de
motos. Première ligne droite des stands
BRRRRRRRROOOOOOOOOOAAAAAAAAAAAAAAAWAAAAAAAAAARAAAAWAAAAAAAAAAAAPet
pet BOOOooooooo
Réserve...
Je commute, et attaque le tour suivant un peu plus en confiance.
Joli circuit, vraiment, même si c'est mouillé, ya de quoi se faire
plaisir, ne serait-ce qu'en alternant intérieurs et extérieurs aux
autres participants, qui semblent rouler avec la béquille latérale
sortie tant ils rechignent à angler un minimum.
La série est variée, ya deux autres racer avec nous, avec de grosses
préparations semble t il, roues élargies, moteurs relevés, etc. ainsi
que quelques 2V plus classiques, série 2, série 5, RS. Plus une dizaine
de 4V plus ou moins récents, 1100 et 1150 GS, RT, S etc. Bref, autant
de chicanes mobiles qui font que Marco et moi on se retrouve rapidement
à se tirer la bourre tous seuls, parfois de façon synchronisée en
rattrapant des attardés, l'un passant à l'intérieur, l'autre à l'extérieur.
Problème connu sur ma moto: après 3 ou 4 km, l'embrayage se met à
patiner...il suffit d'attendre quelques bornes de plus que tout revienne
dans l'ordre. Du coup, Marco me recolle dans la ligne droite alors que
je le sème dans le sinueux. Ce qui me permet tout de même d'assister à
certaines figures de glisse, pas forcément volontaires, mais plutôt bien
maîtrisées. A chaque fois qu'il me double, il se retourne vers moi pour
me dire: "t'a vu? Je t'ai pourri!" avant de regarder à nouveau devant
lui et de réaliser que s'il m'avait passé aussi facilement c'était parce
que j'avais freiné en prévision du virage suivant, qu'il passe avec une
trajectoire mixte (mi-bitume, mi gravier) avant de revenir sur la piste.
Bon, j'en rigole, mais j'en fais autant, alors...
Le fait est qu'on s'est bien amusés au jeu de "je te double, je glisse
de l'avant, tu me repasses, tu glisses de l'arrière sur le vibreur",
jusqu'à 3 ou 4 fois par tour.
L'embrayage ne patine plus, mais par contre, le moteur fait
systématiquement des ratés en arrivant au niveau des stands. Bizarre.
Manque d'essence? Possible, le reservoir n'a qu'un robinet. Avec un
niveau de cuve bas, ça pourrait s'expliquer...Mais pourtant, lors d'un
essai la semaine précédente sur une autoroute allemande, la moto avait
tenu 170kmh pendant 2 ou 3 km sur une longue ligne droite...à moins que
ce soit la flotte qui gène l'alimentation ou l'allumage. Bon, de toutes
façons, ça fournit à Marco une occasion de me rattraper en bout de ligne
droite à chaque fois, et on recommence notre petit manège. Preuve que je
vais tout de même plus vite que lui, héhéhé...
D'ailleurs, vers la fin de la série, je l'entends plus dans mes
oreilles, je le vois plus en me retournant, ça y est, je l'ai
largué!(ou alors il est en panne).
En plus, j'ai l'impression que la piste sèche un peu (les commissaires
de piste ont la tête qui dépasse des vagues maintenant, au début on ne
voyait que leur drapeau), je vais pouvoir prendre de vrais repères de
freinage sur la partie émergée et qui m'a l'air d'offrir un bon grip, à
l'extérieur juste avant d'attaquer le droite de la parabolique. Vu que
je suis tout seul, j'ai plus qu'à me faire le freinage à moi même.
Ce fut une opération couronnée de succès, j'ai réussi à me faire le
freinage à moi même:
A peine j'ai empoigné le levier en tirant un poil plus fort dessus que
d'habitude, que j'ai senti la roue avant se coucher, je me suis retrouvé
par terre sur le dos, et que j'ai savouré le bonheur -oui, oui, c'est un
bonheur- de glisser par terre en se sachant bien protégé (dorsale
Dainese et tout le bazar d'exosquelette +cuir) dans un environnement
fait pour ça.
Ca m'a paru long, en plus je tournais sur moi même, toujours sur le dos.
Je sais pas à quelle vitesse je suis tombé, entre 80 et 100 probablement.
J'ai donc attendu que ça se termine, finissant ma trajectoire la tête la
première, un peu comme un dos crawlé, vu l'environnement aqueux, mais
avec les bras et les jambes repliées en vue d'un éventuel raccrochage et
roulé-boulé potentiellement démembreur.
Fini?
Fini. Je me relève, je suis assis au milieu de la piste qui prend des
allures de cirque, vu que je vois littéralement des étoiles un peu
partout, comme dans les illustrés de ma jeunesse.
Deux motos arrivent sur moi, freinent, s'arrête pour voir comment ça va.
Sonné, je me lève, leur fais signe que tout va bien et de vite reprendre
la piste , ayant en mémoire les consignes de sécurité précisant que
c'est le rôle des commissaires d'intervenir et que les concurrents ont
pour consigne de ne pas s'arrêter en cas de gamelle d'un autre, sauf si
on a besoin de récupérer des pieces sur l'épave.
Ma moto, au fait? Bin j'ai réussi, je lui ai fait le freinage, elle gît
10 mètres plus loin, tout à fait à l'intérieur du virage, couchée sur un
cylindre et les roues en l'air. Le superbe phare en forme de
suppositoire à Motronic repose à côté.
Bon, pas grave, je l'avais prévu pour qu'en cas de choc il se barre.
Mais il est bien écrasé quand même, remarqué-en le ramassant au milieu
de la piste. Je fais signe à la commissaire que tout est OK, je remets
le racer dans le bon sens, qui me commande d'aller attendre la suite des
évènements de l'autre côté de la barrière de sécurité, tout en examinant
les dégâts de loin.
Aïe...je le redoutais, mais le cuvelage de phare est écrasé aussi,
replié sur lui même, la vitre du compteur fendue. M....mais bon, pas
grave, après tout j'ai eu le bol d'acheter une série5 en pieces il y a
peu, toutes ces pièces y figurent, je vais pouvoir remonter ça vite.
Seul manquerait le cerclage de phare, c'est un moindre mal.
Zut, le reservoir du maitre cylindre de frein est HS, heureusement que
j'en ai prévu un autre dans mes pieces. Mais...il manque le clou! La clé
de contact a dégagé?
Je scrute la piste lorsqu'arrive la commissaire venu aux nouvelles, qui
me tend mon demi-clou, cassé net, l'autre moitié étant restée dans le
phare.
"Merci, mais, vous l'avez trouvé où?"
"Bin, loin là bas, à une bonne vingtaine de mètres"
"Si loin?"
"Bin, vous savez, quand votre moto a percuté le rail, ça a envoyé des
morceaux un peu partout..."
Aïe...
Arrive la dépanneuse qui prend en charge ma moto, effectivement un
bracelet a l'air tordu mais on dirait que c'est tout le mal qu'il y a,
et qui me conféra le rare privilège de faire un demi-tour du circuit en
profitant du paysage.
J'arrive plein de superbe (et de regrets, et bientôt de bleus) aux
stands, on décharge tout, on rassure Steph qui avait bien entendu la
radio parler d'une chute et qui me voyait plus passer, alors que Marco
ne m'avait vu que debout derriere la barriere, à côté de la moto, la
face abimée cachée et lui assurait de bonne foi que j'étais en panne.
Bref, une photo souvenir dans les stands, ça vaut le coup, non?
https://2img.net/r/ihimizer/img140/8975/crashstandsgn8.jpg
La moto est...froissée.
En détail...Aïe.
https://2img.net/r/ihimizer/img241/7294/crashpharegn8.jpg
L'avant est tordu, le bracelet a défoncé le réservoir en fibre par la
grâce du bouton de démarreur, le tout moteur tournant, ce qui laisse
augurer pas mal de dégâts potentiels sur ces équipements.
Le phare écrasé a probablement créé quelques courts circuits. La poignée
de frein sera peut être récupérable, mais en tout cas, le désalignement
de la roue avant ne semble pas venir que d'une rotation des tubes dans
les tés. A mon avis, la fourche est tordue.
Bon, un rapide inventaire des dégâts, une tentative de remise en ligne
de la fourche: pas possible de repartir. Et je constate que la roue
arriére ne semble plus très perpendiculaire au dosseret de fourche, il m
e semble que le sommet de la roue se rapproche même de l'amortisseur
droit. Un effet indésirable de l'axe tordu? Ou plutôt une fragile boucle
arriere vrillée? Ou un bras oscillant plus aligné?
De toutes façons mon casque a frotté, il est à jeter, dommage; mais
content que ce ne soit que le casque...je suis obligé de jeter l'éponge.
Qui fait un plotch peu convainquant exprimant son manque d'enthousiasme
devant l'ampleur de l'eau à absorber à l'entour.
Tout ça pour ça...
Allez; l'essentiel est que je ne me suis pas fait mal, tant pis, c'est
les risques de la piste. C'est aussi fait pour tomber, d'ailleurs.
Je confirme que le cuir est très résistant, mon vieux blouson Sylman
acheté il y a15 ans a enfin servi, et plutôt bien, il est rapé mais il
n'y a qu'un trou dans...une épaulette, mon pantalon IXS est à peine
griffé, pareil pour les gants tous neufs que j'avais acheté il y a 2
jours en disant au vendeur que si je me bourrais avec, je reviendrai le
voir pour en réclamer le remboursement au vu de l'usure en un week en
seulement. Certes, il faisait mouillé, ce qui limite l'abrasion, mais je
pèse tout de même 130kg (à sec!) et j'ai glissé looooooongtemps. Je
commence à ressentir quelques douleurs là ou je suis tombé, en gros du
rumsteak au paleron:
http://passion-cuisine.skynetblogs.be/post/5399321/les-parties-du-boeuf
Je regarde Marco tourner sur la série suivante, il était pas chaud
chaud, mais j'ai insisté pour qu'il en profite.
Puis on remballe tout, et hop, on rentre à la maison, pas la peine
d'épiloguer sous la pluie.
Durant le trajet, je commence à faire l'inventaire des pièces à changer,
et de là ou je pourrais les prélever. J'hésite entre utiliser le cadre
epoxié de neuf que j'ai acheté il y a peu, sans papiers, mais qui aurait
pu servir à remonter une 75/5 d'origine et sur le quel il manque le bras
oscillant, ou à prélever ce qui est HS sur une épave achetée à
Fontainebleau qui traine encore, jumelle de celle qui a servi de base à
mon scrambler.
Une fois à la maison, je rappelle Marco, qui a continué à rouler toute
la journée, même sur le sec à la fin, ce qui selon lui ajoutait encore
plus à la pâtée qu'il a mis aux autres. Je n'en doute pas...
Je décharge la moto, la présente devant le garage, et prends ma décision
au vu de ce que je constate:
https://2img.net/r/ihimizer/img360/3816/decalagecadreya5.jpg
C'est irrémédiablement cuit, tout le cadre est faussé. Je m'en suis pas
rendu compte à chaud, mais à droite, le tube qui monte à l'avant du
moteur vers la colonne touche presque le bloc, alors qu'il y a 5 cm de
l'autre côté.
Bon, rest in peace!
Il reste trois semaines avant la course de Bettant, c'est assez pour que
tel le ménisque, le cafe racer renaisse de ses cendres.
Au boulot!
JBT
Et l'eau chaude, dans tout ça me direz-vous?
C'est celle dans laquelle je vais me couler maintenant pour apaiser mes
douleurs dans ma baignoire !
"
Arthur
[CR] [Long] Plat de côtes et spécialités charcutieres
Bonjour za tous.
Ce matin, alors que pointait l'aube aux doigts de rose, s'annonçait un programme
a priori sympa, ballade dans le Bugey, avec pour objectif une expo de motos
anciennes a Bettant et un marché moto pas loin, à Cormaranche en Bugey.
Premier question primordiale: il fait chaud, il va faire tres chaud. Comment
s'habiller?
Premier hypothèse : un caleçon.
Oui mais non, si tu tombes, tu vas t'usiner les rotules.
Bon, un fut' léger alors.
Bin non, ça protégera pas plus que le caleçon.
Bon, bin un gros jean, j'aurai chaud mais préserverai un peu mes jambons.
Et tant qu'a faire, je mets des bottes. Je pourrai attaquer sans arrières
pensées.
Deuxième question; quelle moto prendre ? Le side aurait été sympa pour rouler en
short...mais je suis en pantalon
La GS...préparée pour la Stella Alpina, elle ressemble à un accident entre une
moto et un caddie.
Reste le cafe racer...de toutes façons j'avais bien l'intention de le prendre!
Je rejoins Claude avec sa [HS] Guzzi [HS] et Arnaud avec sa [HS] R1150 R [HS] et
on se traîne petit à petit, à une allure lamentable , jonglant ente les
juilletistes campingcarisés et les monospaces dominicaux affublés de leurs VTT
réglementaires.
On arrive a Bettant, a deux pas de Vaux en Bugey, petit village célèbre pour
habiter autant de motos que d'habitants!
Un fléchages succinct, on prend une petite route, ça sent le mauvais plan du
type fete de la moto avec deux quads et un vendeur de barbapapa.
Et pis la route est barrée, quelques motos sont garées en épi, ya un panneau
"public" et un autre "concurrents"...tiens?
Joueur, je suis ce panneau, pénètre dans un grand champ qui délivre un parc
coureur semblable à celui des Coupes Moto Légende: 'gad, 'gad, une Manx, pis là,
'gad, une Laverda RGS, pis un basset Schmidt BM, pis...pis, pis plein de motos
avec des vrais morceaux dedans.
Claude et moi, on se pose en plein milieu, il dégaine l'appareil et moi je
m'enquiers de ce qui se passe auprès de quelques flateux à bracelets qui suent
dans leur cuir , sous un auvent.
"Bin, c'est une démonstration, pas une course, hein, y a pas de classement,
c'est sur l'ancien tracé d'une vraie course de cote, c'est juste pour le plaisir
aujourd'hui."
"Faut une licence?"
"Bin non."
"Un cuir?"
"Tu fais comme tu le sens, y'en a qui roulent en Tshirt..."
"ON S 'INSCRIT OU?"
Me voilà donc 10minutes plus tard délesté d'une quinzaine d'euros et affublé
d'une jolie plaque à numéros, 50cm de ficelle à rôti pour la fixer sur la moto
et du droit de participer aux montées, si possible sans faire de mal à
personne.
Passage du contrôle technique: "euh, ta moto , elle a plus de 25 ans?
-oui...
-elle a deux roues?
-oui...
-de l'essence?
-bin oui.
-alors c'est bon, quand on annonce que ça commence tu vas au départ et tu suis
les autres.
- Et...c'est tout?
-oui, j'ai pas le temps, là, faut faire cuire les merguez maintenant.
-mais alors...le fait que j'aie pas de combi, pas de casque intégral, une moto
qui fuit un peu du reservoir, un peu de la jauge à huile, c'est pas grave?Hé,
dites moi au moins ce que signifient les couleurs des drapeaux..."
Trop tard, ya pas l'temps, pis on n'est pas là pour se prendre la tête,
apparemment.
Dont acte. Direction la buvette, H2O uniquement, malgré le côté détendu la
merguez a du mal a descendre...je vais courir. Aussitôt mon champ de vision perd
en définition, je ne perçois que de gros pixels et devient monochromatique,
comme si j'avais un drapeau à damier à la place des lunettes...Oh, on se calme,
c'est une démonstration, t'es pas super protégé, y une botte de paille
symbolique sur un tronc sur 10, et t'auras vraiment l'air con une fois par
terre. Déja que tu joues au pilote avec une BM...
En discutant avec d'autres pilotes, ils m'apprennent que le revêtement est bon,
mais que la route est étroite et qu'il y a des épingles plutot piegeuses...bof,
comme chez moi, quoi.
J'apprends aussi que le gars assis a coté de moi est plusieurs fois champion du
monde, ou de France, en tout cas c'est pas un manche...Guy Bertin, le nom me dit
quelque chose. Voilà qui ne met pas du tout la pression. C'est pas chronométré,
on te dit...oui mais...
Et c'est parti, on saupoudre les commissaires le long du parcours, tout petit
tracé, 1km et des poussières.
J'ai le n°58, visiblement j'ai le temps avant de partir, je m'approche du
départ, et constate que tout le monde part n'importe comment, sans ordre.
La tension monte.
Je discute avec un Dijonnais qui pilote un bô basset BM, avec panier à droite,
bref le genre de truc sur lequel je collerais un phare et une plaque
d'immatriculation histoire de semer la terreur dans toute la région.
Ca chauffe de partout. En interne, d'abord, il doit faire pas loin de 40° à
l'ombre ,et sous le blouson...
et autour, les motos chauffent aussi: les moteurs, les pneus, les tympans des
spectateurs...'tain, c'est le continental circus, j'ai fait un bond
spatiotemporel, je savais que le Bugey était une région reculée, mais à ce point
là!
Des ducats monos, des triumph, des laverda, une Durandal rigide, des CB350, des
trucs bizarres avec des moteurs improbables dans des partie cycles incertaines,
le tout dans un vacarme réjouissant.
La tension monte.
Allez, je me lance. je ferme le blouson, ajuste mon casque, mes gants, démarre
le flat...merde, y marche pas, ah tiens, non, c'est une Manx qui passait qui a
couvert le bruit des vattiers!
Petit a petit la file indienne qui s'étend depuis la ligne de départ s'étiole,
chaque départ étant donné à 30 secondes d'intervalle.
Du calme ,c'est pas une course, t'as rien a gagner ni a prouver / 'tain, j'vais
tous les pourrir! / vas y mollo à la première, tu connais pas le tracé / mais je
connais ma moto!
Bref, c'est plein de ces contradictions, assistant à une manche d'Ultimate
fighting entre mon ange gardien, raisonneur et mon démon perso en full power que
je me présente devant la ligne de départ.
Glups.
J'ai a peine le temps de demander au commissaire s'il ya pas de radar fixe sur
la route (en ce moment j'y ai droit une fois par semaine, alors je me méfie) et
paf, faut y'aller. T'es con, t'aurais mieux fait de lui demander ce que
signifiait la couleur des drapeaux de piste, ou de quel côté tournait le premier
virage.
Première, deuxième, puis un long droit aveugle, je coupe les gaz, je connais
pas.
Pôv naze, ça passait facile à donf, comme le pif paf qui se profile tout de
suite.
Et pif et paf, enfilade enfilée, je m'enquiers de ma vitesse, 90km/h (la peur du
radar, toujours), je passe la trois avant de chercher du regard le prochain
virage après cette petite courbe à gauche.
Mais que font tous ces gens au milieu de la route, c'est dangereux !? Et ces
arbres aussi, c'est nul! Il ont aussi installé un talus, ces cons! Et une
buvett'...MEEEEERDE? j'avais oublié qu'il y avait des épingles, et voici la
première, à quelques mètres devant moi!
Pas grave, j'ai des bons freins, merci Mickael pour le maître cylindre de 900
CBR que je broie de la main droite.
Aussitôt la moto plonge de l'avant (photo à l'appui, le phare touchait presque
le garde boue avant, belle illustration du transfert des masses) la roue avant
s'arrête, mais l'arrière faute d'un frein aussi efficace décide de quitter le
revêtement pour doubler la moto qui saucissonne. D'où un travers de porc,
logique dans une course de côte.
J'y gagne en fierté et popularité ce que j'y perds en propreté, faudra que
j'enseigne ma technique à Rossi, n'empêche que j'ai bien failli me bourrer au
bout de 300metres, on se calme et on découvre, OK?
Bon, observons les alentours alors que je reprends de la vitesse: des arbres,
des commissaires avec des drapeaux, une moto devant, des drapeaux qui
s'agitent...merde, ça doit vouloir dire quelque chose! Mais c'est pour moi ou
pour l'autre devant que je rattrape, dirait on, finalement ma technique de
mepris des epingles aurait du bon? Pas le temps de répondre, mon pentium interne
voit sa mémoire vive accaparée par le traitement du nouveau virage qui s'amorce
. On balance un peu à droite avant un gauche à 90 (°, pas km/h) et a nouveau à
droite, et ça recommence avec un bout de ligne droite.
Bon, ya pas de doute, je le rattrape, l'autre. Pas le temps de réfléchir, je
suis lancé, sans doute les drapeaux signifient "pousse toi poireau tu gênes"
puisque le gars me laisse passer et pénétrer, auréolé de gloire sous le casque
et de sueur sous les aisselles dans le virage suivant qui s'avère être une
p..ain de salo..ie de double épingle de m..de (j'aurais pu utiliser le terme
raclure pour illustrer le bruit des caches culbus dans ce pif paf à la khon).
Bon, ca y'est, c'est fini..AAAH non, il recommence, ce virage à droite, il se
remet à tourner, de plus en plus même, il s'arrete pas, c'est plus un virage
c'est un rond point!
Finalement après avoir défini une bonne dizaine de points de corde (c'est mon
style généreux, ça) je retrouve enfin un peu de ligne droite et mets du gaz.
Tiens, cette fois il avait un drapeau rouge, le commissaire, qu'est ce que ça
veut dire?
Sans doute que c'est fini, ya plein de motos arretées au bord de la route, déjà,
c'est trop court, je veux recommencer!
J'arrête la BM, j'ai hyper mal aux mains, ça a duré très peu de temps mais j'ai
l'impression d'avoir roulé 4h, je suis en nage, je me suis fait peur et plaisir
à la fois...vite une autre!
Une fois tout le monde arrivé on redescend, j'aperçois Arnaud et Claude qui se
marrent, ya des gens qui m'applaudissent, j'ai la sourde impression qu'ils
m'encouragent à aller un peu plus vite pour que je m'en mette une bonne devant
eux et qu'ils gagnent 1500€ en envoyant le film de ma gamelle a video gag. Je ne
leur donnerai pas ce plaisir...
Deuxième montée, cette fois je fais un joli départ, ja fais bien cirer
l'embrayage en 1e, du coup il cire tout seul en 2e, en 3e, jusqu'à ce que je
coupe les gaz pour le faire recoller. Merde, t'es pas là pour exploser la
machine, je te rappelle que t'es venu avec ce matin et qu'il faut rentrer avec
ce soir...
La première épingle est passée dans un style un peu plus académique, je mélange
plus freiner et tourner. Du coup j'en sors avec une reprise d'autobus, et j'ai
m'impression de me traîner.
Pas grave, je me récupérerai dans le prochain enchaînement. Appel à droite, on
balance tout à gauche et on *PAF* enchaîne à droite. Tiens, c'était quoi ce
bruit? Apparemment la cache culbu n'a pas frotté mais il a heurté le sol, peut
être l'accotement de goudron à la corde et a fait rebondir le cafe racer,
faisant passer la moto toute seule d'un angle à l'autre.
Du talent pur, je vous dis, je suis fait pour le freestyle.
Le reste de la montée se déroule sans anicroche, cette fois il n'y pas
d'attardés, je vais faire péter un chrono...ah non, suis-je sot, y a pas de
chrono.
Arrivé, attente, pas de travers de porc ce coup -ci donc je taille une bavette
pour changer.
Redescente, réhydratation, re attente en prégrille et zou, cette fois je ménage
l'embrayage et pousse les vitesses
J'étais pas satisfait de la façon dont j'avais négocié le premier grand droit en
aveugle, donc je décide de pas couper les gaz.
Bien m'en a pris puisque j'ai pu ainsi renforcer ma popularité en glissant de
l'avant et en manquant de me bourrer à 50m du départ. Du JBT, quoi.
Imperturbable en apparence, mais avec des suées froides dans le dos et l'estomac
qui faisait un nœud pour ne pas oublier de vomir une fois arrivé en haut,
j'enquille la montée relativement proprement mais avec un doute sur l'état de
mon boudin qui m'a empêché de sortir mes tripes sur le parcours, réservant ce
moment pour l’arrivée…
Effectivement , une fois parvenu au terme de mon ascension, je vérifie les pneus
et constate que si l'arrière est à peine tiède, l'avant est quasiment froid ; il
n'a pas le temps de bien chauffer, et c'est sans doute pour cela que j'ai glissé
au début de la montée.
Donc avant la montée suivante, je fais un petit tour sur route histoire de
monter en température, avec quelques freinages appuyés et aussi pour nettoyer la
gomme d'éventuelles traces de terres ramassées lors des passages dans le
paddock.
Précaution louable puisque cette montée fut quasi parfaite. A peine une petite
glisse à la sortie de la première épingle, et un faux point mort à deux virages
de la fin…je prends confiance et décide que la prochaine sera la derniere, je me
connais et me méfie de cette prise de confiance excessive plus que tout. C’est à
ce moment là qu’on roule au-dessus de ces pompes, et comme c’est pas une course,
de toutes façons…et pis je suis complètement claqué, on dirait pas, j'ai roulé
bien 5km en attaquant et autant pour redescendre, je tire la langue tellement
j’ai soif et j’ai super mal au mains, le freinage sans doute.
Je fais donc un peu la dernière montée sur mes gardes, mais en profite bien
quand même.
Je suis resté sur le bord de la route pour voir monter encore quelques machines,
et profiter du son de la Manx ou des bassets BM…j’en ai encore les tympans qui
vibrent.
Et voilà une bonne journée, retour tranquille un peu chiant par les chemins
détournées vu que les forces de l’ordre avaient organisé à deux pas de la
manifestation un super contrôle sarko show, des souvenirs, des images et des
sensations plein la tête.
Ca me rappelle quand je m’étais inscrit à un Motocross en BM (cherchez dans les
archives du groupe à Bmotocross) avec plus de réussite ce coup ci quand même !
Yavait pas mal de flats dans le parking visiteurs, j’ai même vu un listeux haut
savoyard, si certains sont sur la liste qu'ils recommandent avec moi aux absents
de venir l’année prochaine à Bettant (01) pour la seconde édition de cette
montée historique ! De mon côté j’envisage celle de Maleval prochainement.
Et merci au xorganisateurs de cette manif d'avoir mis sur pied cette journée
dans uen ambiance extraordinaire!
Bientôt la suite de mes aventures qui montent et qui descendent avec la Stella
Alpina le week end prochain !
JBT
Ce matin, alors que pointait l'aube aux doigts de rose, s'annonçait un programme
a priori sympa, ballade dans le Bugey, avec pour objectif une expo de motos
anciennes a Bettant et un marché moto pas loin, à Cormaranche en Bugey.
Premier question primordiale: il fait chaud, il va faire tres chaud. Comment
s'habiller?
Premier hypothèse : un caleçon.
Oui mais non, si tu tombes, tu vas t'usiner les rotules.
Bon, un fut' léger alors.
Bin non, ça protégera pas plus que le caleçon.
Bon, bin un gros jean, j'aurai chaud mais préserverai un peu mes jambons.
Et tant qu'a faire, je mets des bottes. Je pourrai attaquer sans arrières
pensées.
Deuxième question; quelle moto prendre ? Le side aurait été sympa pour rouler en
short...mais je suis en pantalon
La GS...préparée pour la Stella Alpina, elle ressemble à un accident entre une
moto et un caddie.
Reste le cafe racer...de toutes façons j'avais bien l'intention de le prendre!
Je rejoins Claude avec sa [HS] Guzzi [HS] et Arnaud avec sa [HS] R1150 R [HS] et
on se traîne petit à petit, à une allure lamentable , jonglant ente les
juilletistes campingcarisés et les monospaces dominicaux affublés de leurs VTT
réglementaires.
On arrive a Bettant, a deux pas de Vaux en Bugey, petit village célèbre pour
habiter autant de motos que d'habitants!
Un fléchages succinct, on prend une petite route, ça sent le mauvais plan du
type fete de la moto avec deux quads et un vendeur de barbapapa.
Et pis la route est barrée, quelques motos sont garées en épi, ya un panneau
"public" et un autre "concurrents"...tiens?
Joueur, je suis ce panneau, pénètre dans un grand champ qui délivre un parc
coureur semblable à celui des Coupes Moto Légende: 'gad, 'gad, une Manx, pis là,
'gad, une Laverda RGS, pis un basset Schmidt BM, pis...pis, pis plein de motos
avec des vrais morceaux dedans.
Claude et moi, on se pose en plein milieu, il dégaine l'appareil et moi je
m'enquiers de ce qui se passe auprès de quelques flateux à bracelets qui suent
dans leur cuir , sous un auvent.
"Bin, c'est une démonstration, pas une course, hein, y a pas de classement,
c'est sur l'ancien tracé d'une vraie course de cote, c'est juste pour le plaisir
aujourd'hui."
"Faut une licence?"
"Bin non."
"Un cuir?"
"Tu fais comme tu le sens, y'en a qui roulent en Tshirt..."
"ON S 'INSCRIT OU?"
Me voilà donc 10minutes plus tard délesté d'une quinzaine d'euros et affublé
d'une jolie plaque à numéros, 50cm de ficelle à rôti pour la fixer sur la moto
et du droit de participer aux montées, si possible sans faire de mal à
personne.
Passage du contrôle technique: "euh, ta moto , elle a plus de 25 ans?
-oui...
-elle a deux roues?
-oui...
-de l'essence?
-bin oui.
-alors c'est bon, quand on annonce que ça commence tu vas au départ et tu suis
les autres.
- Et...c'est tout?
-oui, j'ai pas le temps, là, faut faire cuire les merguez maintenant.
-mais alors...le fait que j'aie pas de combi, pas de casque intégral, une moto
qui fuit un peu du reservoir, un peu de la jauge à huile, c'est pas grave?Hé,
dites moi au moins ce que signifient les couleurs des drapeaux..."
Trop tard, ya pas l'temps, pis on n'est pas là pour se prendre la tête,
apparemment.
Dont acte. Direction la buvette, H2O uniquement, malgré le côté détendu la
merguez a du mal a descendre...je vais courir. Aussitôt mon champ de vision perd
en définition, je ne perçois que de gros pixels et devient monochromatique,
comme si j'avais un drapeau à damier à la place des lunettes...Oh, on se calme,
c'est une démonstration, t'es pas super protégé, y une botte de paille
symbolique sur un tronc sur 10, et t'auras vraiment l'air con une fois par
terre. Déja que tu joues au pilote avec une BM...
En discutant avec d'autres pilotes, ils m'apprennent que le revêtement est bon,
mais que la route est étroite et qu'il y a des épingles plutot piegeuses...bof,
comme chez moi, quoi.
J'apprends aussi que le gars assis a coté de moi est plusieurs fois champion du
monde, ou de France, en tout cas c'est pas un manche...Guy Bertin, le nom me dit
quelque chose. Voilà qui ne met pas du tout la pression. C'est pas chronométré,
on te dit...oui mais...
Et c'est parti, on saupoudre les commissaires le long du parcours, tout petit
tracé, 1km et des poussières.
J'ai le n°58, visiblement j'ai le temps avant de partir, je m'approche du
départ, et constate que tout le monde part n'importe comment, sans ordre.
La tension monte.
Je discute avec un Dijonnais qui pilote un bô basset BM, avec panier à droite,
bref le genre de truc sur lequel je collerais un phare et une plaque
d'immatriculation histoire de semer la terreur dans toute la région.
Ca chauffe de partout. En interne, d'abord, il doit faire pas loin de 40° à
l'ombre ,et sous le blouson...
et autour, les motos chauffent aussi: les moteurs, les pneus, les tympans des
spectateurs...'tain, c'est le continental circus, j'ai fait un bond
spatiotemporel, je savais que le Bugey était une région reculée, mais à ce point
là!
Des ducats monos, des triumph, des laverda, une Durandal rigide, des CB350, des
trucs bizarres avec des moteurs improbables dans des partie cycles incertaines,
le tout dans un vacarme réjouissant.
La tension monte.
Allez, je me lance. je ferme le blouson, ajuste mon casque, mes gants, démarre
le flat...merde, y marche pas, ah tiens, non, c'est une Manx qui passait qui a
couvert le bruit des vattiers!
Petit a petit la file indienne qui s'étend depuis la ligne de départ s'étiole,
chaque départ étant donné à 30 secondes d'intervalle.
Du calme ,c'est pas une course, t'as rien a gagner ni a prouver / 'tain, j'vais
tous les pourrir! / vas y mollo à la première, tu connais pas le tracé / mais je
connais ma moto!
Bref, c'est plein de ces contradictions, assistant à une manche d'Ultimate
fighting entre mon ange gardien, raisonneur et mon démon perso en full power que
je me présente devant la ligne de départ.
Glups.
J'ai a peine le temps de demander au commissaire s'il ya pas de radar fixe sur
la route (en ce moment j'y ai droit une fois par semaine, alors je me méfie) et
paf, faut y'aller. T'es con, t'aurais mieux fait de lui demander ce que
signifiait la couleur des drapeaux de piste, ou de quel côté tournait le premier
virage.
Première, deuxième, puis un long droit aveugle, je coupe les gaz, je connais
pas.
Pôv naze, ça passait facile à donf, comme le pif paf qui se profile tout de
suite.
Et pif et paf, enfilade enfilée, je m'enquiers de ma vitesse, 90km/h (la peur du
radar, toujours), je passe la trois avant de chercher du regard le prochain
virage après cette petite courbe à gauche.
Mais que font tous ces gens au milieu de la route, c'est dangereux !? Et ces
arbres aussi, c'est nul! Il ont aussi installé un talus, ces cons! Et une
buvett'...MEEEEERDE? j'avais oublié qu'il y avait des épingles, et voici la
première, à quelques mètres devant moi!
Pas grave, j'ai des bons freins, merci Mickael pour le maître cylindre de 900
CBR que je broie de la main droite.
Aussitôt la moto plonge de l'avant (photo à l'appui, le phare touchait presque
le garde boue avant, belle illustration du transfert des masses) la roue avant
s'arrête, mais l'arrière faute d'un frein aussi efficace décide de quitter le
revêtement pour doubler la moto qui saucissonne. D'où un travers de porc,
logique dans une course de côte.
J'y gagne en fierté et popularité ce que j'y perds en propreté, faudra que
j'enseigne ma technique à Rossi, n'empêche que j'ai bien failli me bourrer au
bout de 300metres, on se calme et on découvre, OK?
Bon, observons les alentours alors que je reprends de la vitesse: des arbres,
des commissaires avec des drapeaux, une moto devant, des drapeaux qui
s'agitent...merde, ça doit vouloir dire quelque chose! Mais c'est pour moi ou
pour l'autre devant que je rattrape, dirait on, finalement ma technique de
mepris des epingles aurait du bon? Pas le temps de répondre, mon pentium interne
voit sa mémoire vive accaparée par le traitement du nouveau virage qui s'amorce
. On balance un peu à droite avant un gauche à 90 (°, pas km/h) et a nouveau à
droite, et ça recommence avec un bout de ligne droite.
Bon, ya pas de doute, je le rattrape, l'autre. Pas le temps de réfléchir, je
suis lancé, sans doute les drapeaux signifient "pousse toi poireau tu gênes"
puisque le gars me laisse passer et pénétrer, auréolé de gloire sous le casque
et de sueur sous les aisselles dans le virage suivant qui s'avère être une
p..ain de salo..ie de double épingle de m..de (j'aurais pu utiliser le terme
raclure pour illustrer le bruit des caches culbus dans ce pif paf à la khon).
Bon, ca y'est, c'est fini..AAAH non, il recommence, ce virage à droite, il se
remet à tourner, de plus en plus même, il s'arrete pas, c'est plus un virage
c'est un rond point!
Finalement après avoir défini une bonne dizaine de points de corde (c'est mon
style généreux, ça) je retrouve enfin un peu de ligne droite et mets du gaz.
Tiens, cette fois il avait un drapeau rouge, le commissaire, qu'est ce que ça
veut dire?
Sans doute que c'est fini, ya plein de motos arretées au bord de la route, déjà,
c'est trop court, je veux recommencer!
J'arrête la BM, j'ai hyper mal aux mains, ça a duré très peu de temps mais j'ai
l'impression d'avoir roulé 4h, je suis en nage, je me suis fait peur et plaisir
à la fois...vite une autre!
Une fois tout le monde arrivé on redescend, j'aperçois Arnaud et Claude qui se
marrent, ya des gens qui m'applaudissent, j'ai la sourde impression qu'ils
m'encouragent à aller un peu plus vite pour que je m'en mette une bonne devant
eux et qu'ils gagnent 1500€ en envoyant le film de ma gamelle a video gag. Je ne
leur donnerai pas ce plaisir...
Deuxième montée, cette fois je fais un joli départ, ja fais bien cirer
l'embrayage en 1e, du coup il cire tout seul en 2e, en 3e, jusqu'à ce que je
coupe les gaz pour le faire recoller. Merde, t'es pas là pour exploser la
machine, je te rappelle que t'es venu avec ce matin et qu'il faut rentrer avec
ce soir...
La première épingle est passée dans un style un peu plus académique, je mélange
plus freiner et tourner. Du coup j'en sors avec une reprise d'autobus, et j'ai
m'impression de me traîner.
Pas grave, je me récupérerai dans le prochain enchaînement. Appel à droite, on
balance tout à gauche et on *PAF* enchaîne à droite. Tiens, c'était quoi ce
bruit? Apparemment la cache culbu n'a pas frotté mais il a heurté le sol, peut
être l'accotement de goudron à la corde et a fait rebondir le cafe racer,
faisant passer la moto toute seule d'un angle à l'autre.
Du talent pur, je vous dis, je suis fait pour le freestyle.
Le reste de la montée se déroule sans anicroche, cette fois il n'y pas
d'attardés, je vais faire péter un chrono...ah non, suis-je sot, y a pas de
chrono.
Arrivé, attente, pas de travers de porc ce coup -ci donc je taille une bavette
pour changer.
Redescente, réhydratation, re attente en prégrille et zou, cette fois je ménage
l'embrayage et pousse les vitesses
J'étais pas satisfait de la façon dont j'avais négocié le premier grand droit en
aveugle, donc je décide de pas couper les gaz.
Bien m'en a pris puisque j'ai pu ainsi renforcer ma popularité en glissant de
l'avant et en manquant de me bourrer à 50m du départ. Du JBT, quoi.
Imperturbable en apparence, mais avec des suées froides dans le dos et l'estomac
qui faisait un nœud pour ne pas oublier de vomir une fois arrivé en haut,
j'enquille la montée relativement proprement mais avec un doute sur l'état de
mon boudin qui m'a empêché de sortir mes tripes sur le parcours, réservant ce
moment pour l’arrivée…
Effectivement , une fois parvenu au terme de mon ascension, je vérifie les pneus
et constate que si l'arrière est à peine tiède, l'avant est quasiment froid ; il
n'a pas le temps de bien chauffer, et c'est sans doute pour cela que j'ai glissé
au début de la montée.
Donc avant la montée suivante, je fais un petit tour sur route histoire de
monter en température, avec quelques freinages appuyés et aussi pour nettoyer la
gomme d'éventuelles traces de terres ramassées lors des passages dans le
paddock.
Précaution louable puisque cette montée fut quasi parfaite. A peine une petite
glisse à la sortie de la première épingle, et un faux point mort à deux virages
de la fin…je prends confiance et décide que la prochaine sera la derniere, je me
connais et me méfie de cette prise de confiance excessive plus que tout. C’est à
ce moment là qu’on roule au-dessus de ces pompes, et comme c’est pas une course,
de toutes façons…et pis je suis complètement claqué, on dirait pas, j'ai roulé
bien 5km en attaquant et autant pour redescendre, je tire la langue tellement
j’ai soif et j’ai super mal au mains, le freinage sans doute.
Je fais donc un peu la dernière montée sur mes gardes, mais en profite bien
quand même.
Je suis resté sur le bord de la route pour voir monter encore quelques machines,
et profiter du son de la Manx ou des bassets BM…j’en ai encore les tympans qui
vibrent.
Et voilà une bonne journée, retour tranquille un peu chiant par les chemins
détournées vu que les forces de l’ordre avaient organisé à deux pas de la
manifestation un super contrôle sarko show, des souvenirs, des images et des
sensations plein la tête.
Ca me rappelle quand je m’étais inscrit à un Motocross en BM (cherchez dans les
archives du groupe à Bmotocross) avec plus de réussite ce coup ci quand même !
Yavait pas mal de flats dans le parking visiteurs, j’ai même vu un listeux haut
savoyard, si certains sont sur la liste qu'ils recommandent avec moi aux absents
de venir l’année prochaine à Bettant (01) pour la seconde édition de cette
montée historique ! De mon côté j’envisage celle de Maleval prochainement.
Et merci au xorganisateurs de cette manif d'avoir mis sur pied cette journée
dans uen ambiance extraordinaire!
Bientôt la suite de mes aventures qui montent et qui descendent avec la Stella
Alpina le week end prochain !
JBT
Arthur
CR auvergnat.
J'en découvre que j'ai pas lu...
"Bin allez, encore une belle balade que celle torchée ce week end!
Vu que celle ci était désorganisée de main de maître par Dédé, il ne pouvait en
être autrement qu'elle fut placée sous le signe de la panne...
Je m'explique.
J'ai hérité de la R80 RT de mon frère Guillaume et ai passé les deux dernières
semaines à la retaper, avec dépoilage intégral, réfection de tous les joints,
réfection de la boite de vitesses, révision générale etc.
Bref, après m'être fait caniculer dans le garage pendant 15 jours, cette
promenade était l'occasion, fort présomptueuse je le concède, de tester mes
compétences mécaniques en rodant la moto sur un petit millier de km, avant de
l'échanger, méa culpa, contre une teutonne a 4 cylindres a plat...
Et effectivement, rien de ce que j'ai réparé avant n'est retombé en panne; par
contre, tout le reste, oui.
Je commence le trajet Chambéry- Clermont Ferrand tranquille par les routes de
montagne, histoire de ne pas immédiatement contribuer aux bénéfices de l'AREA
tout en restant coincé dans les bouchons en ce jour d'homéostasie migratoire
mensuelle estivale.
Ca commence bien, après un mois de sécheresse, en prenant la flotte au bout de 5
km. Même pas mouillé, en plus, le carénage de la RT est finalement bien ,
j'avais oublié.
Bon, les routes a moto expédiées , se présente un tronçon super chiant alternant
rond points, lignes droites et radars, je rejoins donc quand même la motoroute
et me stabilise sur la vitesse autorisée.
Las...voulant doubler un camion, je tourne la poignée de gaz et... le camion me
dépose. La moto ratatouille, c'est de saison après tout. Je passe en réserve, et
même topo. J'essaie toutes les combinaisons possibles avec les deux robinets,
les filtres a essence me renseignent sur l'arrivée de carburant, le problème
ne vient pas de là...bon sang, mais c'est bien sur! Ce matin, un pointeau
fuyait, je l'ai changé en même temps que la cuve de carbu, et j'ai dû re régler
la hauteur de cuve pour mettre fin à la fuite: c'est donc une hauteur de cuve
insuffisante. Je m'arrête sur la première aire pour valider mon hypothèse, taxe
une paire de gants Total pour épargner mon épiderme sensible aux hydrocarbures,
je ne mécanique d'ailleurs plus qu'avec des gants de chirurgien et sors la
trousse a outils pour déposer la cuve.
Qui me donna un avis immédiat sur mes compétences en mécanique en révélant,
flottant dans l'essence, un morceau de majeur de gant en latex me gratifiant
d'un doigt d'honneur, m'indiquant ainsi à quel endroit je pouvais mettre mes
prétentions.
L'importun retiré, la RT repris sa route, tout en hoquetant tout de même
parfois, le bon réglage de hauteur de cuve n'ayant été finalement trouvé que le
surlendemain apres de multiples tâtonnements entre asphyxie et débordements.
Je contourne Lyon, joue au gendarme avec les Warnings et une détermination toute
administrative à m'immislalomer entre les files de juilletistes bronzés et a
découvert croisant les aoûtiens pâles et impatients de se faire plumer sur la
côte (jusqu'à ce que je me retrouve coincé entre deux vrais cars de CRS) et
passe St Etienne, retour sur la motoroute pour arriver à l'heure au rendez vous
au camping. Je passe la description, en résumé c'est tout droit à 130 jusqu'à
Clermont Ferrand sauf quand ça tourne ou c'est limité à 110 et a la fin on paye
pour sortir. Bof.
Arrivée au camping route 99, tout le petit monde est déjà là, c'est joli comme
cadre, y a des motos partout, accueil sympa, repas convivial comme à
l'accoutumée et finition avec les spécialités locales que chacun a amené. Et
au pieu, demain les choses sérieuses commencent, va falloir montrer à Dédé que
c'est pas avec ses petites taupinières basaltiques qu'il va pouvoir pourrir un
JBT élevé au majestueux lacets alpins.
Le samedi, réveil à l'aube avec une méchante crampe au mollet, merci à Steve de
m'avoir fourni en cachets de magnésium alors que j'envisageais de râper
discrètement le carter moteur du même métal d'un GSXR garé à côté pour
rééquilibrer mon métabolisme en sels minéraux.
Je vérifie l'huile, pas une goutte ne manque, normal y a plus une fuite.
On attaque l'itinéraire que Dédé a concocter en accordant un soin tout
particulier à ne sélectionner que des routes fraîchement gravillonnées, sans
doute de manière à se prémunir contre toute tentative de dépassement hasardeux.
Il passera le week end a mettre en place des stratégies plus ou moins avouables
afin de se maintenir en tête du groupe, allant jusqu'à recourir à des armes
interdites par la convention de Genève, puisqu'il a utilisé un gaz toxique
émanant de son pot d'échappement droit à la coupure des gaz. La composition de
celui-ci reste encore inconnu, mais des rumeurs font état d'un mélange
d'hydrocarbures et de substances illicites destinées à perturber la coordination
psychomotrice des poursuivants.
Au travers des volutes bleutées que disperse la 90s deux temps du chef, nous
apercevons tout de même un paysage magnifique, qu'un arrêt ravitaillement nous
permet de contempler sans brouillard cette fois. De même qu'il me permet de
réaliser qu'une flaque d'huile s'agrandit sous la 80 RT...Enfer, j'ai pourtant
refait tous les joints moteur, amoureusement surfacé les portées de joints etc.!
Je m'accroupis pour occuler, calé sur le cul près d'un lac bucolique, que mon
moteur culbuté à immaculée combustion est désormais maculé d'huile coulant sous
la canicule, et que je ne l'ai pas calculé auparavant* , mettant les alertes
olfactives sur le compte des incontinences des fumées des guides de soupape de
la monture de notre guide qui fume aussi, mais à l'arrêt seulement. J'étais
clair, là?
* (vends livre "Les allitérations faciles, sans
effort en 12 leçons", peu servi, me contacter directement)
Fausse alerte , j'avais simplement oublié de resserrer la jauge à huile en
contrôlant le niveau, ouf, je suis rassuré sur mes capacités d'étancheur (pas
que de soif), même si au final le résultat est le même que si j'avais fait de la
mécanique gougnafiere.
On repart dans un paysage enchanteur , passant des montagnavaches aux massifs
volcaniques plus abrupts.
Re-halte rapide pour acheter un casse-croûte dans un supermarché, et au
redémarrage...bin, rien ne redémarre. Le relais cliquette certes, mais seul, et
rien n'entraîne le moulin. Pas grave, ce que j'aime dans les rassemblements
c'est qu'il y a du monde pour pousser, dont acte et ça repart. Le démarreur aura
encore quelques spasmes d'agonie afin de se taire définitivement à la fin du
week end.
Pas glop. En plus, à force de démarrer façon Le Mans, la transmission me
gratifie désormais d'un Klong a chaque fois que je démarre: la boite étant
reconditionnée, j'incrimine soit le Kardan soit le couple Khonique. M'enfin, de
pause clope (m'en fous je fume pas, sauf de l'échappement droit, un peu) en
séance de poussette, on arrive tout de même en vue du Mont Dore
Le temps est frais, c'est pas grave, je me réchauffe en me faisant une bonne
chaleur dans la montée du Puy de Sancy en essayant de suivre Dédé qui avait
révisé ses trajectoires et sans nul doute soudoyé la DDE locale (la proximité
phonétique me le laisse supposer) pour qu'elle répande une traînée de gravillons
dans un grand virage à droite sur la voie médiane d'une 3 voies. Glisse de
l'avant, appui sur le pare cylindre qui après tout est fait pour ça, du coup
délestage de l'arrière qui glisse aussi, c'est finalement un mouvement de
translation rotatif qui m'emmène sur la voie extérieure, décalé de 3 m de mon
orbite initiale. Personne en face, sinon j'aurai arrêté ma route là-bas et mon
récit ici.
Le périple continue vers le sommet du Col de la Croix Robert, ou comme ça fait
longtemps que je ne suis pas tombé en panne j'en profite pour mettre les mains
dans le moteur d'une Opel hydrofuge en rade au sommet de la montagne.
Apparemment avec succès bien que résultant d'une procédure peu orthodoxe, tout
l'intérêt d'un tel dépannage résidant dans l'art de présenter un refus poli de
laisser son adresse pour être remercié, laissant l'automobiliste éperdu de
reconnaissance croire en la bonté de l'homme alors qu'il n'est en réalité
question que de conserver son anonymat au cas où le circuit de refroidissement
étanchéifié à coups de mèches de réparation tubeless explose, court circuitant
le relais de verrouillage centralisé des portes et celui d'ouverture des vitres
électriques, et entraînant la cuisson à l'étouffée d'une famille de 5 personnes
en moins de 10 minutes, le tout aromatisé aux fleurs des montagnes d'Auvergne
qu'ils venaient de cueillir. Servir chaud, la maison recommande un petit pinot
noir * pour accompagner, ça se marie très bien avec une famille du limousin.
(*L'abus de touriste est dangereux pour la santé de l'économie locale)
La redescente vers Murol est l'occasion de remarquer que la route sert de tracé
à une course de côte locale, ce qui me titille aussitôt .Dédé aussi, je le
talonne, c'est rigolo, ça tourne dans tous les sens, les pare cylindres fondent
comme neige au soleil dans tous les virages et les moutons épouvantés s'écartent
de ce duo vrombissant qui vient troubler la quiétude de leur alpage en se
prenant pour des motos de course. Les randonneurs à pied aussi, notez.
On arrive en vue du château de Murol, qui est selon moi le plus beau du monde,
sobre, sans fioritures de garçon coiffeur comme tours, échauguettes ou
encorbellements. Non, c'est du brut bien médiéval, a peine une ou deux
meurtrières pour voir s'il fait jour ou nuit au dehors, on sent comme une
volonté chez l'architecte de reproduire un des volcans environnants avec un
profil un peu pyramidal à la base puis qui s'élève à la verticale. C'est un peu
comme un cornet KN question design, brut et taillé pour l'efficacité (et sans
doute plein de courants d'air aussi) , pas étonnant que ça me plaise, c'est
comme un flat somme toute. A mon avis, les potentiels envahisseurs se présentant
devant ont dû déprimer à la lecture du devis en considérant qu'il fallait
envisager des travaux si importants pour ne serait-ce que poser une baie vitrée
plein sud dans ces murailles de 10m d'épaisseur, en supposant qu'ils prennent le
château bien entendu, et qu'il y ait un jour du soleil dans la région, qu'ils
ont laissé tomber et ont poussé un peu plus loin au nord de la Loire où les
châteaux ont plus été designés par le Ken architecte de la poupée Barbie.
Nouvelle halte lacustre, vu l'heure tardive le Grand Timonnier décide de rentrer
par là ou on est venu. Fi de ce prétexte, j'ai bien remarqué qu'il rêvait d'en
découdre en reprenant cette fois le tracé de la course de côté dans le bon sens,
la première ne lui ayant servi qu'a réviser ses repères de freinage, le fourbe
(d'Ambert, puisqu'on est dans le coin).
Cette saison s'ouvre donc avec l'épreuve du Mont Dore qui s'annonce très relevée
cette année puisqu'elle oppose deux anciens coéquipiers de l'écurie GS, qui ont
chacun d'entre eux signé dans deux teams différents cette saison, JBT re-faisant
ses débuts sur 80RT, bien qu'il ait déjà couru il y a longtemps sur ce type de
machine pour un team officiel, et Dédé alignant le prototype phare de l'écurie
90s (faut -il y voir une allusion au temps de retard prévisible à la fin de la
montée sur ses adversaires? Une minute et demi, c'est possible...), prototype
aux solution techniques originales combinant un cycle de 4 temps avec des
émanations de 2 temps, et une distribution variable en fonction du jeu dans la
chaîne. Citons également d'autres concurrents en deuxième ligne, Steve avec son
mulet à 4 soupapes, Jacques qui reste fidèle à la R100GS et Jean Michel qui
croyait que c'était une course d'endurance et est venu avec sa coéquipière
Nathalie sur 4V également.
Le départ est donné lancé, puisque Dédé mime un semblant d'arrêt à la ligne
blanche au début du tracé pour finalement ouvrir en grand sitôt que les suivants
ont posé pied a terre, volant de fait le départ. L'avancée technologique de la
90s lui donne l'avantage et potentialise sa traîtrise initiale, puisqu'en le
suivant le revêtement imbibé des vapeurs d'huile devient glissant. Du coup je
sors ma parade et utilise a nouveau tous les points d'appui supplémentaires pour
resté rivé à la trajectoire: bottes, pare cylindres, caches culbuteurs, embouts
de guidon, rétroviseurs etc. La RT est un bonheur à balancer de virage en
virage, mais manque sérieusement de garde au sol, faudra que je revoie aussi les
amortisseurs. Je recolle rapidement au Boss, mais hesite entre lui faire un
intérieur propre mais saignant ou un extérieur sévère mais juste tant la route
est étroite et tant il semble, finalement, s'amuser. Alors autant le laisser en
profiter, il ne fait de mal a personne après tout.
Si,en fait, il a fait du mal à l'amour propre du pilote d'une FJR qu'il enrhume
dans un pif puis que j'achève à l'extérieur dans le paf. Un véritable danger,
ces chicanes mobiles, ça devrait être interdit sur les routes.
Notez qu'il a du être vexé puisqu'en passant devant nous, arrêtés au sommet de
la côte, il n'a pas eu un regard pour nous, bien qu'il me semble l'avoir entendu
éclater en sanglots après avoir disparu derrière un lacet dans la descente.
La photo finish, publié par Jacques montre les protagonistes de cette épreuve et
leurs montures dans l'ordre d'arrivée (les 4v étant hors concours).
Visible ici:
http://lavignotte.bounceme.net/~jacques/boxer-29juillet/sextette.jpg
Notez comme Dédé, toujours prêt à tricher a déjà parqué sa moto sur la route,
prêt a démarrer, et qu'il indique du doigt un mouton imaginaire en train de se
faire enlever par un aigle, là bas au sommet de la montagne afin de détourner
l'attention du reste de la troupe pendant qu'il se rue sur sa trapanelle,
tentant par cette dérisoire manœuvre de prendre l'avantage sur ses adversaires
dès le début de la redescente qui nous ramène au camping.
Pour la petite histoire, en s'arrêtant a nouveau au supermarché ou nous avions
fait nos emplettes le matin même, je constate l'activité sismique importante de
cette région volcanique puisque ma moto, il y a quelques heures parfaitement
stable sur la béquille centrale est ce soir fort moins verticale bien que garée
au même endroit. Me serais-je trompé d'ergot de béquille, ergoté-je tout en
inspectant les dessous de l'affaire?
Las, las, voyez comme elle a en si peu d'espace, son écrou de béquille laissé
choir...pas celui que j'avais remplacé avec son entretoise amoureusement tournée
au Dremel et au touret à meuler, non, l'autre, celui d'origine, conçu et
développé par des ingénieurs qui auraient tout aussi bien pu se retrouver
embauchés ailleurs à concevoir des systèmes de sécurité de centrale nucléaire
ukrainiennes, des billetteries automatique SNCF ou des portes avions de l'armée
française.
Dernier tronçon mené tambour battant par les 2v, les 4v ne peuvent pas le faire
car ils ont des freins à disque partout.
Et me voilà au camping, tout fourbu d'avoir fourbi mes armes avec le fourbe en
90s mais avec une belle collection d'images dans la tête .
Devoirs de vacances, cahier 2, page 5, leçon 3, mathématiques:
Problème: Sachant que de mon temps, une image a l'école valait 5 bons points,
calculez si les images engrangées durant cette journée compensent tous ceux que
j'ai du perdre sur mon permis durant cette journée compte tenu des infractions
commises.
Réponse: la moto est encore immatriculée au nom de mon frère, c'est donc lui qui
va se souvenir m'avoir filé sa carte grise et ses clés en recevant les cartes
postales estampillés Cerfa de mon séjour auvergnat...
Soirée barbecue au camping, plus animée que la veille puisqu'un club de stunt
égaye la terrasse. Il sont apparemment sponsorisés par une pizzeria locale à en
juger par la splendide 4 fromages tatouée qu'un de leurs membres arbore dans le
dos, trophée résultant d'un Suicide chicken double grab 360° (c'est une figure,
pas un sandwich Mac Do) bien tenté torse nu mais finalement ...rapé (le comble,
c'est que le resto du camping est tapissé de 2000 T shirts, il aurait pu en
demander un...)
Au moment du dessert, Gilbert se Gasserise (sur le gâteau), se pointant à
l'improviste en venant d'Albi avant de repartir bosser le lendemain matin à
200km de là. Mais finalement, le comparatif de bizarre aura raison de sa
détermination et il restera dormir sur place, faut dire que même les locaux,
pourtant habitués aux antigels vu les longs hivers n'ont pas fini leur
verre...je pense avoir vu des étoiles filantes, mais elles étaient finalement
peut être dans ma tête.
Du coup, au matin, je dois me réveiller en mode sans échec pour démarrer la
journée avec le minimum d'applications nécessaires pour ne pas tremper le
croissant dans la piscine et plonger dans ma tasse de café.
Rassemblement des affaires, au revoirs zémus aux zamis, on redécolle en fin de
matinée chacun de son côté, Steve et moi accompagnant Dédé jusqu'à chez lui
avant de repartir chacun vers de nouveaux horizons.
Je reviens sur ma décision initiale de la livrer à son futur propriétaire dans
la foulée, à 600 km de là comme je l'avais prévu, il y a quand même pas mal de
trucs à revoir encore. Vexée, la moto tombe en marche du premier coup.
Elle ne faiblira plus au long du chemin du retour, via Vichy, Lapalisse, Roanne,
le Beaujolais, la Dombes et le Bugey.
Ah, si, une petite dernière dans la montagne beaujolaise, j'entends un
crissement que mon ouïe altérée par les bouchons d'oreille attribue à la
béquille centrale baladeuse, avant de réaliser que ma valise droite s'est
ouverte et que la bouteille de bizarre se cramponne au couvercle avec ses petits
doigts musclés et crochus qui ont tant joué du violon avec mes neurones ce
matin. Mais elle n'a pas chu, c'est dire la puissance de ses petits doigts
ravageurs, et j'ai pu la ramener entamée non pas par le goudron mais seulement
par la convivialité qui a marqué ce rassemblement.
Bref, c'était parfaitement dédésorganisé, dans un cadre splendide avec des
participants dont la quantité était inversement proportionnelle à la qualité.
Et finalement, une RT...c'est quand même bien. Et ces motos ont ceci de
supérieur aux japonaises que si une RT peut tomber en panne, une Pan ne peut pas
tomber en RT
JBT
"Bin allez, encore une belle balade que celle torchée ce week end!
Vu que celle ci était désorganisée de main de maître par Dédé, il ne pouvait en
être autrement qu'elle fut placée sous le signe de la panne...
Je m'explique.
J'ai hérité de la R80 RT de mon frère Guillaume et ai passé les deux dernières
semaines à la retaper, avec dépoilage intégral, réfection de tous les joints,
réfection de la boite de vitesses, révision générale etc.
Bref, après m'être fait caniculer dans le garage pendant 15 jours, cette
promenade était l'occasion, fort présomptueuse je le concède, de tester mes
compétences mécaniques en rodant la moto sur un petit millier de km, avant de
l'échanger, méa culpa, contre une teutonne a 4 cylindres a plat...
Et effectivement, rien de ce que j'ai réparé avant n'est retombé en panne; par
contre, tout le reste, oui.
Je commence le trajet Chambéry- Clermont Ferrand tranquille par les routes de
montagne, histoire de ne pas immédiatement contribuer aux bénéfices de l'AREA
tout en restant coincé dans les bouchons en ce jour d'homéostasie migratoire
mensuelle estivale.
Ca commence bien, après un mois de sécheresse, en prenant la flotte au bout de 5
km. Même pas mouillé, en plus, le carénage de la RT est finalement bien ,
j'avais oublié.
Bon, les routes a moto expédiées , se présente un tronçon super chiant alternant
rond points, lignes droites et radars, je rejoins donc quand même la motoroute
et me stabilise sur la vitesse autorisée.
Las...voulant doubler un camion, je tourne la poignée de gaz et... le camion me
dépose. La moto ratatouille, c'est de saison après tout. Je passe en réserve, et
même topo. J'essaie toutes les combinaisons possibles avec les deux robinets,
les filtres a essence me renseignent sur l'arrivée de carburant, le problème
ne vient pas de là...bon sang, mais c'est bien sur! Ce matin, un pointeau
fuyait, je l'ai changé en même temps que la cuve de carbu, et j'ai dû re régler
la hauteur de cuve pour mettre fin à la fuite: c'est donc une hauteur de cuve
insuffisante. Je m'arrête sur la première aire pour valider mon hypothèse, taxe
une paire de gants Total pour épargner mon épiderme sensible aux hydrocarbures,
je ne mécanique d'ailleurs plus qu'avec des gants de chirurgien et sors la
trousse a outils pour déposer la cuve.
Qui me donna un avis immédiat sur mes compétences en mécanique en révélant,
flottant dans l'essence, un morceau de majeur de gant en latex me gratifiant
d'un doigt d'honneur, m'indiquant ainsi à quel endroit je pouvais mettre mes
prétentions.
L'importun retiré, la RT repris sa route, tout en hoquetant tout de même
parfois, le bon réglage de hauteur de cuve n'ayant été finalement trouvé que le
surlendemain apres de multiples tâtonnements entre asphyxie et débordements.
Je contourne Lyon, joue au gendarme avec les Warnings et une détermination toute
administrative à m'immislalomer entre les files de juilletistes bronzés et a
découvert croisant les aoûtiens pâles et impatients de se faire plumer sur la
côte (jusqu'à ce que je me retrouve coincé entre deux vrais cars de CRS) et
passe St Etienne, retour sur la motoroute pour arriver à l'heure au rendez vous
au camping. Je passe la description, en résumé c'est tout droit à 130 jusqu'à
Clermont Ferrand sauf quand ça tourne ou c'est limité à 110 et a la fin on paye
pour sortir. Bof.
Arrivée au camping route 99, tout le petit monde est déjà là, c'est joli comme
cadre, y a des motos partout, accueil sympa, repas convivial comme à
l'accoutumée et finition avec les spécialités locales que chacun a amené. Et
au pieu, demain les choses sérieuses commencent, va falloir montrer à Dédé que
c'est pas avec ses petites taupinières basaltiques qu'il va pouvoir pourrir un
JBT élevé au majestueux lacets alpins.
Le samedi, réveil à l'aube avec une méchante crampe au mollet, merci à Steve de
m'avoir fourni en cachets de magnésium alors que j'envisageais de râper
discrètement le carter moteur du même métal d'un GSXR garé à côté pour
rééquilibrer mon métabolisme en sels minéraux.
Je vérifie l'huile, pas une goutte ne manque, normal y a plus une fuite.
On attaque l'itinéraire que Dédé a concocter en accordant un soin tout
particulier à ne sélectionner que des routes fraîchement gravillonnées, sans
doute de manière à se prémunir contre toute tentative de dépassement hasardeux.
Il passera le week end a mettre en place des stratégies plus ou moins avouables
afin de se maintenir en tête du groupe, allant jusqu'à recourir à des armes
interdites par la convention de Genève, puisqu'il a utilisé un gaz toxique
émanant de son pot d'échappement droit à la coupure des gaz. La composition de
celui-ci reste encore inconnu, mais des rumeurs font état d'un mélange
d'hydrocarbures et de substances illicites destinées à perturber la coordination
psychomotrice des poursuivants.
Au travers des volutes bleutées que disperse la 90s deux temps du chef, nous
apercevons tout de même un paysage magnifique, qu'un arrêt ravitaillement nous
permet de contempler sans brouillard cette fois. De même qu'il me permet de
réaliser qu'une flaque d'huile s'agrandit sous la 80 RT...Enfer, j'ai pourtant
refait tous les joints moteur, amoureusement surfacé les portées de joints etc.!
Je m'accroupis pour occuler, calé sur le cul près d'un lac bucolique, que mon
moteur culbuté à immaculée combustion est désormais maculé d'huile coulant sous
la canicule, et que je ne l'ai pas calculé auparavant* , mettant les alertes
olfactives sur le compte des incontinences des fumées des guides de soupape de
la monture de notre guide qui fume aussi, mais à l'arrêt seulement. J'étais
clair, là?
* (vends livre "Les allitérations faciles, sans
effort en 12 leçons", peu servi, me contacter directement)
Fausse alerte , j'avais simplement oublié de resserrer la jauge à huile en
contrôlant le niveau, ouf, je suis rassuré sur mes capacités d'étancheur (pas
que de soif), même si au final le résultat est le même que si j'avais fait de la
mécanique gougnafiere.
On repart dans un paysage enchanteur , passant des montagnavaches aux massifs
volcaniques plus abrupts.
Re-halte rapide pour acheter un casse-croûte dans un supermarché, et au
redémarrage...bin, rien ne redémarre. Le relais cliquette certes, mais seul, et
rien n'entraîne le moulin. Pas grave, ce que j'aime dans les rassemblements
c'est qu'il y a du monde pour pousser, dont acte et ça repart. Le démarreur aura
encore quelques spasmes d'agonie afin de se taire définitivement à la fin du
week end.
Pas glop. En plus, à force de démarrer façon Le Mans, la transmission me
gratifie désormais d'un Klong a chaque fois que je démarre: la boite étant
reconditionnée, j'incrimine soit le Kardan soit le couple Khonique. M'enfin, de
pause clope (m'en fous je fume pas, sauf de l'échappement droit, un peu) en
séance de poussette, on arrive tout de même en vue du Mont Dore
Le temps est frais, c'est pas grave, je me réchauffe en me faisant une bonne
chaleur dans la montée du Puy de Sancy en essayant de suivre Dédé qui avait
révisé ses trajectoires et sans nul doute soudoyé la DDE locale (la proximité
phonétique me le laisse supposer) pour qu'elle répande une traînée de gravillons
dans un grand virage à droite sur la voie médiane d'une 3 voies. Glisse de
l'avant, appui sur le pare cylindre qui après tout est fait pour ça, du coup
délestage de l'arrière qui glisse aussi, c'est finalement un mouvement de
translation rotatif qui m'emmène sur la voie extérieure, décalé de 3 m de mon
orbite initiale. Personne en face, sinon j'aurai arrêté ma route là-bas et mon
récit ici.
Le périple continue vers le sommet du Col de la Croix Robert, ou comme ça fait
longtemps que je ne suis pas tombé en panne j'en profite pour mettre les mains
dans le moteur d'une Opel hydrofuge en rade au sommet de la montagne.
Apparemment avec succès bien que résultant d'une procédure peu orthodoxe, tout
l'intérêt d'un tel dépannage résidant dans l'art de présenter un refus poli de
laisser son adresse pour être remercié, laissant l'automobiliste éperdu de
reconnaissance croire en la bonté de l'homme alors qu'il n'est en réalité
question que de conserver son anonymat au cas où le circuit de refroidissement
étanchéifié à coups de mèches de réparation tubeless explose, court circuitant
le relais de verrouillage centralisé des portes et celui d'ouverture des vitres
électriques, et entraînant la cuisson à l'étouffée d'une famille de 5 personnes
en moins de 10 minutes, le tout aromatisé aux fleurs des montagnes d'Auvergne
qu'ils venaient de cueillir. Servir chaud, la maison recommande un petit pinot
noir * pour accompagner, ça se marie très bien avec une famille du limousin.
(*L'abus de touriste est dangereux pour la santé de l'économie locale)
La redescente vers Murol est l'occasion de remarquer que la route sert de tracé
à une course de côte locale, ce qui me titille aussitôt .Dédé aussi, je le
talonne, c'est rigolo, ça tourne dans tous les sens, les pare cylindres fondent
comme neige au soleil dans tous les virages et les moutons épouvantés s'écartent
de ce duo vrombissant qui vient troubler la quiétude de leur alpage en se
prenant pour des motos de course. Les randonneurs à pied aussi, notez.
On arrive en vue du château de Murol, qui est selon moi le plus beau du monde,
sobre, sans fioritures de garçon coiffeur comme tours, échauguettes ou
encorbellements. Non, c'est du brut bien médiéval, a peine une ou deux
meurtrières pour voir s'il fait jour ou nuit au dehors, on sent comme une
volonté chez l'architecte de reproduire un des volcans environnants avec un
profil un peu pyramidal à la base puis qui s'élève à la verticale. C'est un peu
comme un cornet KN question design, brut et taillé pour l'efficacité (et sans
doute plein de courants d'air aussi) , pas étonnant que ça me plaise, c'est
comme un flat somme toute. A mon avis, les potentiels envahisseurs se présentant
devant ont dû déprimer à la lecture du devis en considérant qu'il fallait
envisager des travaux si importants pour ne serait-ce que poser une baie vitrée
plein sud dans ces murailles de 10m d'épaisseur, en supposant qu'ils prennent le
château bien entendu, et qu'il y ait un jour du soleil dans la région, qu'ils
ont laissé tomber et ont poussé un peu plus loin au nord de la Loire où les
châteaux ont plus été designés par le Ken architecte de la poupée Barbie.
Nouvelle halte lacustre, vu l'heure tardive le Grand Timonnier décide de rentrer
par là ou on est venu. Fi de ce prétexte, j'ai bien remarqué qu'il rêvait d'en
découdre en reprenant cette fois le tracé de la course de côté dans le bon sens,
la première ne lui ayant servi qu'a réviser ses repères de freinage, le fourbe
(d'Ambert, puisqu'on est dans le coin).
Cette saison s'ouvre donc avec l'épreuve du Mont Dore qui s'annonce très relevée
cette année puisqu'elle oppose deux anciens coéquipiers de l'écurie GS, qui ont
chacun d'entre eux signé dans deux teams différents cette saison, JBT re-faisant
ses débuts sur 80RT, bien qu'il ait déjà couru il y a longtemps sur ce type de
machine pour un team officiel, et Dédé alignant le prototype phare de l'écurie
90s (faut -il y voir une allusion au temps de retard prévisible à la fin de la
montée sur ses adversaires? Une minute et demi, c'est possible...), prototype
aux solution techniques originales combinant un cycle de 4 temps avec des
émanations de 2 temps, et une distribution variable en fonction du jeu dans la
chaîne. Citons également d'autres concurrents en deuxième ligne, Steve avec son
mulet à 4 soupapes, Jacques qui reste fidèle à la R100GS et Jean Michel qui
croyait que c'était une course d'endurance et est venu avec sa coéquipière
Nathalie sur 4V également.
Le départ est donné lancé, puisque Dédé mime un semblant d'arrêt à la ligne
blanche au début du tracé pour finalement ouvrir en grand sitôt que les suivants
ont posé pied a terre, volant de fait le départ. L'avancée technologique de la
90s lui donne l'avantage et potentialise sa traîtrise initiale, puisqu'en le
suivant le revêtement imbibé des vapeurs d'huile devient glissant. Du coup je
sors ma parade et utilise a nouveau tous les points d'appui supplémentaires pour
resté rivé à la trajectoire: bottes, pare cylindres, caches culbuteurs, embouts
de guidon, rétroviseurs etc. La RT est un bonheur à balancer de virage en
virage, mais manque sérieusement de garde au sol, faudra que je revoie aussi les
amortisseurs. Je recolle rapidement au Boss, mais hesite entre lui faire un
intérieur propre mais saignant ou un extérieur sévère mais juste tant la route
est étroite et tant il semble, finalement, s'amuser. Alors autant le laisser en
profiter, il ne fait de mal a personne après tout.
Si,en fait, il a fait du mal à l'amour propre du pilote d'une FJR qu'il enrhume
dans un pif puis que j'achève à l'extérieur dans le paf. Un véritable danger,
ces chicanes mobiles, ça devrait être interdit sur les routes.
Notez qu'il a du être vexé puisqu'en passant devant nous, arrêtés au sommet de
la côte, il n'a pas eu un regard pour nous, bien qu'il me semble l'avoir entendu
éclater en sanglots après avoir disparu derrière un lacet dans la descente.
La photo finish, publié par Jacques montre les protagonistes de cette épreuve et
leurs montures dans l'ordre d'arrivée (les 4v étant hors concours).
Visible ici:
http://lavignotte.bounceme.net/~jacques/boxer-29juillet/sextette.jpg
Notez comme Dédé, toujours prêt à tricher a déjà parqué sa moto sur la route,
prêt a démarrer, et qu'il indique du doigt un mouton imaginaire en train de se
faire enlever par un aigle, là bas au sommet de la montagne afin de détourner
l'attention du reste de la troupe pendant qu'il se rue sur sa trapanelle,
tentant par cette dérisoire manœuvre de prendre l'avantage sur ses adversaires
dès le début de la redescente qui nous ramène au camping.
Pour la petite histoire, en s'arrêtant a nouveau au supermarché ou nous avions
fait nos emplettes le matin même, je constate l'activité sismique importante de
cette région volcanique puisque ma moto, il y a quelques heures parfaitement
stable sur la béquille centrale est ce soir fort moins verticale bien que garée
au même endroit. Me serais-je trompé d'ergot de béquille, ergoté-je tout en
inspectant les dessous de l'affaire?
Las, las, voyez comme elle a en si peu d'espace, son écrou de béquille laissé
choir...pas celui que j'avais remplacé avec son entretoise amoureusement tournée
au Dremel et au touret à meuler, non, l'autre, celui d'origine, conçu et
développé par des ingénieurs qui auraient tout aussi bien pu se retrouver
embauchés ailleurs à concevoir des systèmes de sécurité de centrale nucléaire
ukrainiennes, des billetteries automatique SNCF ou des portes avions de l'armée
française.
Dernier tronçon mené tambour battant par les 2v, les 4v ne peuvent pas le faire
car ils ont des freins à disque partout.
Et me voilà au camping, tout fourbu d'avoir fourbi mes armes avec le fourbe en
90s mais avec une belle collection d'images dans la tête .
Devoirs de vacances, cahier 2, page 5, leçon 3, mathématiques:
Problème: Sachant que de mon temps, une image a l'école valait 5 bons points,
calculez si les images engrangées durant cette journée compensent tous ceux que
j'ai du perdre sur mon permis durant cette journée compte tenu des infractions
commises.
Réponse: la moto est encore immatriculée au nom de mon frère, c'est donc lui qui
va se souvenir m'avoir filé sa carte grise et ses clés en recevant les cartes
postales estampillés Cerfa de mon séjour auvergnat...
Soirée barbecue au camping, plus animée que la veille puisqu'un club de stunt
égaye la terrasse. Il sont apparemment sponsorisés par une pizzeria locale à en
juger par la splendide 4 fromages tatouée qu'un de leurs membres arbore dans le
dos, trophée résultant d'un Suicide chicken double grab 360° (c'est une figure,
pas un sandwich Mac Do) bien tenté torse nu mais finalement ...rapé (le comble,
c'est que le resto du camping est tapissé de 2000 T shirts, il aurait pu en
demander un...)
Au moment du dessert, Gilbert se Gasserise (sur le gâteau), se pointant à
l'improviste en venant d'Albi avant de repartir bosser le lendemain matin à
200km de là. Mais finalement, le comparatif de bizarre aura raison de sa
détermination et il restera dormir sur place, faut dire que même les locaux,
pourtant habitués aux antigels vu les longs hivers n'ont pas fini leur
verre...je pense avoir vu des étoiles filantes, mais elles étaient finalement
peut être dans ma tête.
Du coup, au matin, je dois me réveiller en mode sans échec pour démarrer la
journée avec le minimum d'applications nécessaires pour ne pas tremper le
croissant dans la piscine et plonger dans ma tasse de café.
Rassemblement des affaires, au revoirs zémus aux zamis, on redécolle en fin de
matinée chacun de son côté, Steve et moi accompagnant Dédé jusqu'à chez lui
avant de repartir chacun vers de nouveaux horizons.
Je reviens sur ma décision initiale de la livrer à son futur propriétaire dans
la foulée, à 600 km de là comme je l'avais prévu, il y a quand même pas mal de
trucs à revoir encore. Vexée, la moto tombe en marche du premier coup.
Elle ne faiblira plus au long du chemin du retour, via Vichy, Lapalisse, Roanne,
le Beaujolais, la Dombes et le Bugey.
Ah, si, une petite dernière dans la montagne beaujolaise, j'entends un
crissement que mon ouïe altérée par les bouchons d'oreille attribue à la
béquille centrale baladeuse, avant de réaliser que ma valise droite s'est
ouverte et que la bouteille de bizarre se cramponne au couvercle avec ses petits
doigts musclés et crochus qui ont tant joué du violon avec mes neurones ce
matin. Mais elle n'a pas chu, c'est dire la puissance de ses petits doigts
ravageurs, et j'ai pu la ramener entamée non pas par le goudron mais seulement
par la convivialité qui a marqué ce rassemblement.
Bref, c'était parfaitement dédésorganisé, dans un cadre splendide avec des
participants dont la quantité était inversement proportionnelle à la qualité.
Et finalement, une RT...c'est quand même bien. Et ces motos ont ceci de
supérieur aux japonaises que si une RT peut tomber en panne, une Pan ne peut pas
tomber en RT
JBT
Arthur
CR week end savoie
"
Pfff.
Pas moyen d'être tranquille chez soi, un week end de premier mai en plus.
A l'heure ou s'éveille la nature, voilà t'y pas qu'une bande de "motards", pour
autant que ce qualificatif s'applique à des gens qui ont choisi de "rouler" sur
des motos dont la conception remonte au début du siècle précédent, sont venus
troubler la quiétude de nos belles montagnes avec leurs engins bruyants,
malodorants, pleins de fuites de fluides divers (je parle des motos, a priori,
pas des motards) et, cerise sur le gâteau, d'une esthétique franchement
insultante où la laideur le dispute à la recherche du Cx le plus déplorable (là
aussi je parle des motos) (quoique).
Bien entendu, la fiabilité de ces véhicules n’a pas manqué d’être vérifiée
puisqu’à peine arrivé (à l’heure, lui), Didier s’est précipité dans le garage
pour démonter ses carburateurs, le gicleurs baignant dans un liquide noirâtre
qui me firent soupçonner que sa 80G/S roulait à une huile végétale que n’aurait
pas dédaigné Dédé. Ces soupçons furent d’ailleurs confirmés par la suite étant
donné la propension de sa machine à projeter un nuage blanchâtre sur tous ses
suivants, leur conférant du même coup un traitement anticorrosion à vie.
L’AB ne manqua pas de signaler son arrivée par une démonstration de sa
collection de sirènes qui déclenchèrent instantanément plusieurs vêlages
abortifs dans le troupeau voisin et fit tourner la production journalière de
lait en beurre, gage de la musicalité de ces accessoires.
Bien qu’équipé d’une BM récente qu’il a dû payer l’équivalent du PNB du Togo, il
semble de toutes façons douter de ses capacités à emmener l’engin à une vitesse
permettant son insertion dans la circulation puisqu’il l’a doté d’une deuxième
paire de rétros afin de mieux voir arriver le traffic s’apprêtant à le doubler.
A moins que ce ne fût pour pouvoir contempler tout en roulant sa passagère, à
qui il inflige régulièrement le supplice de devoir passer plusieurs dizaines
d’heures par week end en moto pour subir des discussions mécaniques stériles
avec des ‘tégristes éthylisés.
A des heures indues se pointèrent Vincent, Claire et Gilbert, sur deux RT
identiques avec lesquelles ils ont joué à imiter not’belle Police tout le week
end. Très fiers de leur imitation, ils ont fait bande à part tout le temps,
restant en queue de peloton pour vérifier si les autres devant ne commettaient
pas d’infractions au code de la route afin de s’empresser de les dénoncer au
Procureur de la République. Heureusement que le traitement anti-corrosion de
Didier agît également comme floutage de vision. Peu soucieux de m’avoir fait
veiller si tard, il se permirent de surcroît des remarques concernant la
rigidité des pizzas que je leur avais préparé et amoureusement carbonisé.
Et il a fallu attendre le plus jeune représentant des Gasser, qui applique le
même traitement que l’AB et Vincent à son couple, mais en condensé : se tapant
500 km dès le vendredi soir pour venir en Haute Savoie et repartir dès le
lendemain afin d’être au boulot dimanche matin à 5h. L’exercice ne lui pose
apparemment pas de difficulté puisqu’il s’amuse à le corser en roulant sans
huile dans la boite et en se plaignant ensuite qu’elle fait comme un bruit.
Consternant.
Bref, à 3heures du matin, étaient là tous ceux qui étaient censés arriver en
avance, mais en retard. Au lit.
Le lendemain matin, je fus réveillé à l’aube par des cris de joie de la foule
massée devant la R65 RT de Vincent, constatant qu’elle avait des pièces neuves
avec une ligne d’échappement flambante. Bon, pas de quoi s’extasier, c’est un
peu comme si on avait offert un piercing à Michel Petrucciani ou un lifting à
Jeanne Calment, ça fait surtout ressortir le reste. M’enfin, chacun met ses
sous là où il veut, hein. Il a également étrenner un dispositif ingénieux
visant à alléger la direction de la RT, alourdie par le carénage, en plaçant un
top case de 50L au bout d’une flèche de 80 cm, ce qui une fois chargé procure un
bras de levier suffisant pour que le pneu avant n’effleure plus que le bitume,
l’épargnant au passage. Le fait que l’ensemble soit monté souple confère une
certaine touche de fantaisie dans les trajectoires ainsi obtenues, évitant de
s’endormir derrière le pare brise protecteur une fois des pots neufs montés.
Déjà que ça a pas été facile de réveiller, faire manger, réparer les motos de
tout le monde pour être à l’heure au resto, une fois Guillaume arrivé avec son
Panzer il a fallu encore attendre les retardataires, Frapi, , Pascal, David,
Dédé
Longtemps.
Très longtemps.
Jusqu’à recevoir un appel de quelqu’un me demandant à quelle heure on pensait
venir manger, passque ça allait être froid. Pensant avoir affaire à
l’aubergiste, je m’empressai de faire démarrer la troupe (qui au passage a
apprécié la présence de nombreuses pentes en Savoie, utiles pour démarrer en
descente leurs épaves à la batterie asthmatique, au démarreur essoufflé et à la
carburation incertaine au petit matin).
Or, une fois arrivés sur place, c’était le Frapi et Pascal qui nous
contemplaient et nous photographiaient en train de jardiner pour passer à côté
de la barrière qu’il avait préalablement saboté, nous attendant sur place
depuis deux ou trois bières.
Le repas fut interrompu par l’arrivée de David, qui obligea tout le monde à se
lever pour pouvoir rajouter une table et décala le service, compliquant la
tâche de l’aubergiste qui dût recourir à une main d’œuvre illégale, exploitée
et sous payée pour s’en accommoder.
Frapi nous ayant averti que Dédé n’avait pas fini de faire sécher l’encre des
faux papiers de sa 90s et qu’il nous rejoindrait le soir, une fois les numéros
refrappés, nous partîmes enfin en balade, ma pomme ouvrant la route en
troisième afin de laisser les estrangers s’habituer aux routes avec des
virages. Apparemment, tous avaient du laisser leur frein de direction serré au
maximum si j’en juge par leur aisance à tournicoter dans les courbes
délicieuses du coin. Au premier arrêt essence (et huile pour Didier), le ton
était donné : le rassemblement sera le premier du genre à se faire entièrement
en première vitesse, rythme qui évitait d’user inutilement les câbles
d’embrayage et qui arrangeait JD, qui de toute façon n’avait plus beaucoup de
pignons d’avance étant donné sa conception singulière de la lubrification.
La topographie nous gratifiât d’autant d’allusions ironiques : je réalisai que
ce rassemblement serait placé sous le signe de la fraîcheur au pont de la
Caille, puis traversant le plateau des bornes qu’à ce rythme là on en ferait
pas beaucoup ; les gorges de l’enfer furent l’occasion de faire un bruit
d’enfer, justement, en expliquant à Frapi qu’avoir une grosse moto ne fait pas
tout (les R100S sont aux fraises, comme le prouvent les photos), le passage
dans la commune des Clefs fut un clin d’œil à la séance de mécanique à laquelle
nous n’allions pas échapper le soir venu (afin de maintenir une bonne cohésion
du groupe et certaines idées reçues , j’ai même invité à nous suivre Claude sur
sa 900 Trident, juste pour qu’il tombe en panne au bout de 30km, justifiant
ainsi comparativement la réputation de fiabilité des BMW tant propriétaires
sont des gens susceptibles) et le pont de l’Abîme me rappela celui qui séparait
les prétentions kilométriques du road book original et les 200 pauvres
kilomètres effectués en a peine 4heures…Emmener en balade des motards manchots
amène à amputer l’itinéraire. Certains roulent tellement lentement qu’ils ont
des moucherons collés dans le dos !
Notez que j’ai évité de vous faire passer par le col du Merdassier pour éviter
toute allusion déplacée.
Conscient de son insolence mécanique, le fiston Gasser nous abandonna en cours
de route, réalisant soudainement qu’envisager un périple de 500 km sur une moto
qui n’est plus mue que par des spasmes ante mortem en transitant par
Ouin-ouinland, riante contrée où mal entretenir sa moto est passible de la
perpétuité constituait un challenge intéressant mais qui nécessitait un minimum
de temps . Je lui rend ici un hommage mérité tant il lui a fallu d’énergie pour
en 24h arriver à condenser tous les kilomètres, pannes, vantardises et flot de
paroles que le motard moyen utilise dans un rassemblement de 3 jours.
Après une première journée de cure de virages, Didier se réveille dans le col de
Leschaud (moi je préfère au réveil un bol de lait froid ) et attaque proprement.
Dès lors, une sourde rivalité nous opposera tout au long de la soirée. Conscient
de ses capacités, je tentais de préserver mes chances pour le lendemain en
tenant de rétablir un équilibre dans nos rapports poids puissance respectifs,
en lui servant double ration de diots polente lors du repas vespéral. Loin de
se laisser démonter, il en reprit puis contre-attaqua en faisant usage d’armes
neuro toxiques interdites par la convention de Genève avec un litre de bizarre
qui provoqua chez nombre des convives des troubles du discours, des
incohérences comportementales et problèmes d’équilibration que Dédé subit en
arrivant même à tomber de sa chaise en mimant une GS qui plonge de l’avant au
freinage. Faut il voir dans cet incident un effets secondaire du mélange des
alcools bizarres avec les herbes de Provence ou une soudaine prédilection pour
les vieux cailloux qu il l’amèna à se rapprocher rapidement du sol ? a moins
qu’il ne s’agisse que d’une conséquence d’une fuite d’huile mal placée sur sa
nouvelle monture, lubrifiant ses bottes qui du coup s’avérèrent glissantes…cela
dit, ne soyons pas mauvaise langue : sa 90s, bien que dégradée, « filait » à
bonne allure nyiark nyiark !
La soirée vit également l’apparition de Jacques, qui n’hésite pas à faire 800km
en train pour acheter une moto qu’il n’a jamais vue afin de participer 500km
plus loin le soir même à un rassemblement avec des gens qu’il n’ a pas vu non
plus et boire des trucs qu’il ne connaît pas.
Le lendemain, j’envisageai au réveil d’ouvrir la route avec mon frère, ce qui
aurait permis à tous de récupérer selon l’adage « accroche toi aux Tissot,
j’enlève les séquelles », mais le frangin se débina en choisissant un terrain
où il ne craindrait plus personne (ni les épingles débouchant au bout d’une
ligne droite) et qui s’est avéré être son arme de drague la plus efficace, la
balade en avion au dessus des Alpes proposés aux dames. Pascal n’a rien compris
et s’est incrusté aux côtés de Claire, et d’Evelyne qui réalisa la veille au
soir que c’était peut être parce que le pilote avait un problème de vision du
relief que le vol du lendemain était proposé à un tarif aussi intéressant.
Une fois rejoints par Jean Pierre et Arnaud, les rampants (au propre comme au
figuré) se hissèrent sur leur moto pour une nouvelle balade, direction Poisy à
côté d’Annecy pour un marché de la moto d’occasion, que de nombreux
participants perplexes perçurent comme une exposition de concept bikes japonais
étant donné les avancées technologiques présentées sur ce marché (des jantes à
bâtons, des coloris joyeux, des lignes acérées, des bagages intégrés, une
mécanique fiable avec des solutions inédites comme un ensemble moteur boite,
des transmissions par chaîne, des joints étanches etc.). Le cap fut mis ensuite
sur le Semnoz, avec un joli point de vue sur les Alpes que ceux qui étaient
arrivés à décoller les paupières purent contempler, les autres s’étant dirigés
depuis le matin au bruit et à l’odeur, en suivant mon R75/5 et la 80G/S fumante
La redescente du col de Leschaud donna lieu au traditionnel concours d’évitement
de tcheco et à une tentative de caticide de Vincent sur un pauvre matou,
immortalisé par Gilbert. Allez voir ses photos, vous constaterez également le
sens très personnel de la trajectoire de Frapi, au même endroit, et les
différences de style…
Retrouvailles au chalet du Sire ou nous pûmes déguster dans un cadre enchanteur
des grillades cuites à point par un personnel dont la grâce n’avait d’égal que
la retenue et dont le surnom évoque à lui seul une longue tradition culinaire
française faite de mets délicats servis selon un cérémonial méticuleux, voire
obséquieux, selon les préceptes définis par Brillat Savarin : on a mangé chez
CARCASS. Bon, OK, c’est peut être plus rabelaisien que brillat savarien, mais
le bonhomme vaut bien la vue qu’on a depuis chez lui. Pour ceux qui n’ont pas
eu cette chance de le connaître, comment dire…pour vous donner une idée, faute
de les départager visuellement, on différencie le chef du sanglier qu’il est
en train de faire cuire par le fait que le sanglier ne braille pas, il crépite.
La viande fait les consonnes, le patron n’a pris qu’un forfait voyelles (bAOn,
les motâAArds, quI ’est quI n’En vEUT, ‘Est pAYE faut mAAAAngEr !)
Après une sieste au soleil, un Jean Pierre bis affublé d’un 1340 Harley me
sidéra par sa technique de redescente de montagne : j’arrivais pas à le
rattraper, lui tranquille en dérive de l’arrière dans les entrées de virage, en
glisse en sortie, tout ça avec les commandes avancées et le grand
guidon…respect, j’en aurais pas dit du mal si une fois en bas il n’avait pas
été en panne. Hin hin hin…
Grand beau temps mais froid, alors on s’est dit qu’on allait vers les Elephs,
petit arrêt photo devant la fontaine des Eléphants à Chambéry (non, ce n’est
pas un hommage aux GS !) et direction le col du Chat, dans lequel Vincent se
méfia logiquement des Leschaud qui traversent la route, et qui Guillaume
immortalisa par une petite vidéo on board qui ne saurait tarder à être mise en
ligne. Arrêt extatique devant le panorama, 489 virages et 12km plus loin nous
bûmes un verre au bord du Canal de Savières, avant de rentrer vers le gîte par
la Chautagne, le Val de Fier et quelques virolos qu’il ne fallait pas rater
(dans tous les sens du terme).
La soirée fut l’occasion pour tous de se remémorer les exploits de la journée,
d’approfondir sa connaissance du terroir en augmentant son taux de cholestérol
et de comparaison des techniques de conduites, avantages des solutions
techniques utilisés sur nos montures respectives dans un esprit de franche
camaraderie et de respect des choix de chacun (bref, on s’est pourri toute la
soirée avant que la fatigue et les bouteilles de bizarre n’arrive à bout des
derniers…)
Le lendemain, comme prévu, lever à l’aube * et retour pour les uns avec moultes
kilometres au menu, rangement pour les autres et frustrations pour ceux qu’on
pas pu venir. J’ai vu avec soulagement s’éloigner le dernier de cette troupe de
barbares laissant derrière eux un territoire dévasté, et un réseau routier piègé
(avec de nombreuses traces de freinage tout droit dans les épingles, ce qui va
induire en erreur le touriste estival qui a tendance à suivre les marquages au
sol), sans parler de la faune épouvantée et la flore lubrifiée par les
émanations de certains.
Comme vous l’aurez compris, ce CR est de pure mauvaise foi.
Merci d’être venus, merci d’être restés jusqu’au bout, merci d’être repartis
aussi passque déjà que mes parents en ont marre que je stocke mes motos chez
eux mais si en plus je ramène des motards ça va plus, merci de n’être pas
tombé, ni sur la route ni en panne (ou alors pas beaucoup) , merci à tous
d’avoir amené l’ingrédient principal de ce rassemblement (non, pas le bizarre,
je pensais à la bonne humeur) et merci d’avoir presque fini les diots.
Ce matin, le Mont Blanc semblait un peu plus gris à l’horizon…
Arvi, pâ !
JBT
*Heure locale de Mexico, soit 10h en Savoie
Pfff.
Pas moyen d'être tranquille chez soi, un week end de premier mai en plus.
A l'heure ou s'éveille la nature, voilà t'y pas qu'une bande de "motards", pour
autant que ce qualificatif s'applique à des gens qui ont choisi de "rouler" sur
des motos dont la conception remonte au début du siècle précédent, sont venus
troubler la quiétude de nos belles montagnes avec leurs engins bruyants,
malodorants, pleins de fuites de fluides divers (je parle des motos, a priori,
pas des motards) et, cerise sur le gâteau, d'une esthétique franchement
insultante où la laideur le dispute à la recherche du Cx le plus déplorable (là
aussi je parle des motos) (quoique).
Bien entendu, la fiabilité de ces véhicules n’a pas manqué d’être vérifiée
puisqu’à peine arrivé (à l’heure, lui), Didier s’est précipité dans le garage
pour démonter ses carburateurs, le gicleurs baignant dans un liquide noirâtre
qui me firent soupçonner que sa 80G/S roulait à une huile végétale que n’aurait
pas dédaigné Dédé. Ces soupçons furent d’ailleurs confirmés par la suite étant
donné la propension de sa machine à projeter un nuage blanchâtre sur tous ses
suivants, leur conférant du même coup un traitement anticorrosion à vie.
L’AB ne manqua pas de signaler son arrivée par une démonstration de sa
collection de sirènes qui déclenchèrent instantanément plusieurs vêlages
abortifs dans le troupeau voisin et fit tourner la production journalière de
lait en beurre, gage de la musicalité de ces accessoires.
Bien qu’équipé d’une BM récente qu’il a dû payer l’équivalent du PNB du Togo, il
semble de toutes façons douter de ses capacités à emmener l’engin à une vitesse
permettant son insertion dans la circulation puisqu’il l’a doté d’une deuxième
paire de rétros afin de mieux voir arriver le traffic s’apprêtant à le doubler.
A moins que ce ne fût pour pouvoir contempler tout en roulant sa passagère, à
qui il inflige régulièrement le supplice de devoir passer plusieurs dizaines
d’heures par week end en moto pour subir des discussions mécaniques stériles
avec des ‘tégristes éthylisés.
A des heures indues se pointèrent Vincent, Claire et Gilbert, sur deux RT
identiques avec lesquelles ils ont joué à imiter not’belle Police tout le week
end. Très fiers de leur imitation, ils ont fait bande à part tout le temps,
restant en queue de peloton pour vérifier si les autres devant ne commettaient
pas d’infractions au code de la route afin de s’empresser de les dénoncer au
Procureur de la République. Heureusement que le traitement anti-corrosion de
Didier agît également comme floutage de vision. Peu soucieux de m’avoir fait
veiller si tard, il se permirent de surcroît des remarques concernant la
rigidité des pizzas que je leur avais préparé et amoureusement carbonisé.
Et il a fallu attendre le plus jeune représentant des Gasser, qui applique le
même traitement que l’AB et Vincent à son couple, mais en condensé : se tapant
500 km dès le vendredi soir pour venir en Haute Savoie et repartir dès le
lendemain afin d’être au boulot dimanche matin à 5h. L’exercice ne lui pose
apparemment pas de difficulté puisqu’il s’amuse à le corser en roulant sans
huile dans la boite et en se plaignant ensuite qu’elle fait comme un bruit.
Consternant.
Bref, à 3heures du matin, étaient là tous ceux qui étaient censés arriver en
avance, mais en retard. Au lit.
Le lendemain matin, je fus réveillé à l’aube par des cris de joie de la foule
massée devant la R65 RT de Vincent, constatant qu’elle avait des pièces neuves
avec une ligne d’échappement flambante. Bon, pas de quoi s’extasier, c’est un
peu comme si on avait offert un piercing à Michel Petrucciani ou un lifting à
Jeanne Calment, ça fait surtout ressortir le reste. M’enfin, chacun met ses
sous là où il veut, hein. Il a également étrenner un dispositif ingénieux
visant à alléger la direction de la RT, alourdie par le carénage, en plaçant un
top case de 50L au bout d’une flèche de 80 cm, ce qui une fois chargé procure un
bras de levier suffisant pour que le pneu avant n’effleure plus que le bitume,
l’épargnant au passage. Le fait que l’ensemble soit monté souple confère une
certaine touche de fantaisie dans les trajectoires ainsi obtenues, évitant de
s’endormir derrière le pare brise protecteur une fois des pots neufs montés.
Déjà que ça a pas été facile de réveiller, faire manger, réparer les motos de
tout le monde pour être à l’heure au resto, une fois Guillaume arrivé avec son
Panzer il a fallu encore attendre les retardataires, Frapi, , Pascal, David,
Dédé
Longtemps.
Très longtemps.
Jusqu’à recevoir un appel de quelqu’un me demandant à quelle heure on pensait
venir manger, passque ça allait être froid. Pensant avoir affaire à
l’aubergiste, je m’empressai de faire démarrer la troupe (qui au passage a
apprécié la présence de nombreuses pentes en Savoie, utiles pour démarrer en
descente leurs épaves à la batterie asthmatique, au démarreur essoufflé et à la
carburation incertaine au petit matin).
Or, une fois arrivés sur place, c’était le Frapi et Pascal qui nous
contemplaient et nous photographiaient en train de jardiner pour passer à côté
de la barrière qu’il avait préalablement saboté, nous attendant sur place
depuis deux ou trois bières.
Le repas fut interrompu par l’arrivée de David, qui obligea tout le monde à se
lever pour pouvoir rajouter une table et décala le service, compliquant la
tâche de l’aubergiste qui dût recourir à une main d’œuvre illégale, exploitée
et sous payée pour s’en accommoder.
Frapi nous ayant averti que Dédé n’avait pas fini de faire sécher l’encre des
faux papiers de sa 90s et qu’il nous rejoindrait le soir, une fois les numéros
refrappés, nous partîmes enfin en balade, ma pomme ouvrant la route en
troisième afin de laisser les estrangers s’habituer aux routes avec des
virages. Apparemment, tous avaient du laisser leur frein de direction serré au
maximum si j’en juge par leur aisance à tournicoter dans les courbes
délicieuses du coin. Au premier arrêt essence (et huile pour Didier), le ton
était donné : le rassemblement sera le premier du genre à se faire entièrement
en première vitesse, rythme qui évitait d’user inutilement les câbles
d’embrayage et qui arrangeait JD, qui de toute façon n’avait plus beaucoup de
pignons d’avance étant donné sa conception singulière de la lubrification.
La topographie nous gratifiât d’autant d’allusions ironiques : je réalisai que
ce rassemblement serait placé sous le signe de la fraîcheur au pont de la
Caille, puis traversant le plateau des bornes qu’à ce rythme là on en ferait
pas beaucoup ; les gorges de l’enfer furent l’occasion de faire un bruit
d’enfer, justement, en expliquant à Frapi qu’avoir une grosse moto ne fait pas
tout (les R100S sont aux fraises, comme le prouvent les photos), le passage
dans la commune des Clefs fut un clin d’œil à la séance de mécanique à laquelle
nous n’allions pas échapper le soir venu (afin de maintenir une bonne cohésion
du groupe et certaines idées reçues , j’ai même invité à nous suivre Claude sur
sa 900 Trident, juste pour qu’il tombe en panne au bout de 30km, justifiant
ainsi comparativement la réputation de fiabilité des BMW tant propriétaires
sont des gens susceptibles) et le pont de l’Abîme me rappela celui qui séparait
les prétentions kilométriques du road book original et les 200 pauvres
kilomètres effectués en a peine 4heures…Emmener en balade des motards manchots
amène à amputer l’itinéraire. Certains roulent tellement lentement qu’ils ont
des moucherons collés dans le dos !
Notez que j’ai évité de vous faire passer par le col du Merdassier pour éviter
toute allusion déplacée.
Conscient de son insolence mécanique, le fiston Gasser nous abandonna en cours
de route, réalisant soudainement qu’envisager un périple de 500 km sur une moto
qui n’est plus mue que par des spasmes ante mortem en transitant par
Ouin-ouinland, riante contrée où mal entretenir sa moto est passible de la
perpétuité constituait un challenge intéressant mais qui nécessitait un minimum
de temps . Je lui rend ici un hommage mérité tant il lui a fallu d’énergie pour
en 24h arriver à condenser tous les kilomètres, pannes, vantardises et flot de
paroles que le motard moyen utilise dans un rassemblement de 3 jours.
Après une première journée de cure de virages, Didier se réveille dans le col de
Leschaud (moi je préfère au réveil un bol de lait froid ) et attaque proprement.
Dès lors, une sourde rivalité nous opposera tout au long de la soirée. Conscient
de ses capacités, je tentais de préserver mes chances pour le lendemain en
tenant de rétablir un équilibre dans nos rapports poids puissance respectifs,
en lui servant double ration de diots polente lors du repas vespéral. Loin de
se laisser démonter, il en reprit puis contre-attaqua en faisant usage d’armes
neuro toxiques interdites par la convention de Genève avec un litre de bizarre
qui provoqua chez nombre des convives des troubles du discours, des
incohérences comportementales et problèmes d’équilibration que Dédé subit en
arrivant même à tomber de sa chaise en mimant une GS qui plonge de l’avant au
freinage. Faut il voir dans cet incident un effets secondaire du mélange des
alcools bizarres avec les herbes de Provence ou une soudaine prédilection pour
les vieux cailloux qu il l’amèna à se rapprocher rapidement du sol ? a moins
qu’il ne s’agisse que d’une conséquence d’une fuite d’huile mal placée sur sa
nouvelle monture, lubrifiant ses bottes qui du coup s’avérèrent glissantes…cela
dit, ne soyons pas mauvaise langue : sa 90s, bien que dégradée, « filait » à
bonne allure nyiark nyiark !
La soirée vit également l’apparition de Jacques, qui n’hésite pas à faire 800km
en train pour acheter une moto qu’il n’a jamais vue afin de participer 500km
plus loin le soir même à un rassemblement avec des gens qu’il n’ a pas vu non
plus et boire des trucs qu’il ne connaît pas.
Le lendemain, j’envisageai au réveil d’ouvrir la route avec mon frère, ce qui
aurait permis à tous de récupérer selon l’adage « accroche toi aux Tissot,
j’enlève les séquelles », mais le frangin se débina en choisissant un terrain
où il ne craindrait plus personne (ni les épingles débouchant au bout d’une
ligne droite) et qui s’est avéré être son arme de drague la plus efficace, la
balade en avion au dessus des Alpes proposés aux dames. Pascal n’a rien compris
et s’est incrusté aux côtés de Claire, et d’Evelyne qui réalisa la veille au
soir que c’était peut être parce que le pilote avait un problème de vision du
relief que le vol du lendemain était proposé à un tarif aussi intéressant.
Une fois rejoints par Jean Pierre et Arnaud, les rampants (au propre comme au
figuré) se hissèrent sur leur moto pour une nouvelle balade, direction Poisy à
côté d’Annecy pour un marché de la moto d’occasion, que de nombreux
participants perplexes perçurent comme une exposition de concept bikes japonais
étant donné les avancées technologiques présentées sur ce marché (des jantes à
bâtons, des coloris joyeux, des lignes acérées, des bagages intégrés, une
mécanique fiable avec des solutions inédites comme un ensemble moteur boite,
des transmissions par chaîne, des joints étanches etc.). Le cap fut mis ensuite
sur le Semnoz, avec un joli point de vue sur les Alpes que ceux qui étaient
arrivés à décoller les paupières purent contempler, les autres s’étant dirigés
depuis le matin au bruit et à l’odeur, en suivant mon R75/5 et la 80G/S fumante
La redescente du col de Leschaud donna lieu au traditionnel concours d’évitement
de tcheco et à une tentative de caticide de Vincent sur un pauvre matou,
immortalisé par Gilbert. Allez voir ses photos, vous constaterez également le
sens très personnel de la trajectoire de Frapi, au même endroit, et les
différences de style…
Retrouvailles au chalet du Sire ou nous pûmes déguster dans un cadre enchanteur
des grillades cuites à point par un personnel dont la grâce n’avait d’égal que
la retenue et dont le surnom évoque à lui seul une longue tradition culinaire
française faite de mets délicats servis selon un cérémonial méticuleux, voire
obséquieux, selon les préceptes définis par Brillat Savarin : on a mangé chez
CARCASS. Bon, OK, c’est peut être plus rabelaisien que brillat savarien, mais
le bonhomme vaut bien la vue qu’on a depuis chez lui. Pour ceux qui n’ont pas
eu cette chance de le connaître, comment dire…pour vous donner une idée, faute
de les départager visuellement, on différencie le chef du sanglier qu’il est
en train de faire cuire par le fait que le sanglier ne braille pas, il crépite.
La viande fait les consonnes, le patron n’a pris qu’un forfait voyelles (bAOn,
les motâAArds, quI ’est quI n’En vEUT, ‘Est pAYE faut mAAAAngEr !)
Après une sieste au soleil, un Jean Pierre bis affublé d’un 1340 Harley me
sidéra par sa technique de redescente de montagne : j’arrivais pas à le
rattraper, lui tranquille en dérive de l’arrière dans les entrées de virage, en
glisse en sortie, tout ça avec les commandes avancées et le grand
guidon…respect, j’en aurais pas dit du mal si une fois en bas il n’avait pas
été en panne. Hin hin hin…
Grand beau temps mais froid, alors on s’est dit qu’on allait vers les Elephs,
petit arrêt photo devant la fontaine des Eléphants à Chambéry (non, ce n’est
pas un hommage aux GS !) et direction le col du Chat, dans lequel Vincent se
méfia logiquement des Leschaud qui traversent la route, et qui Guillaume
immortalisa par une petite vidéo on board qui ne saurait tarder à être mise en
ligne. Arrêt extatique devant le panorama, 489 virages et 12km plus loin nous
bûmes un verre au bord du Canal de Savières, avant de rentrer vers le gîte par
la Chautagne, le Val de Fier et quelques virolos qu’il ne fallait pas rater
(dans tous les sens du terme).
La soirée fut l’occasion pour tous de se remémorer les exploits de la journée,
d’approfondir sa connaissance du terroir en augmentant son taux de cholestérol
et de comparaison des techniques de conduites, avantages des solutions
techniques utilisés sur nos montures respectives dans un esprit de franche
camaraderie et de respect des choix de chacun (bref, on s’est pourri toute la
soirée avant que la fatigue et les bouteilles de bizarre n’arrive à bout des
derniers…)
Le lendemain, comme prévu, lever à l’aube * et retour pour les uns avec moultes
kilometres au menu, rangement pour les autres et frustrations pour ceux qu’on
pas pu venir. J’ai vu avec soulagement s’éloigner le dernier de cette troupe de
barbares laissant derrière eux un territoire dévasté, et un réseau routier piègé
(avec de nombreuses traces de freinage tout droit dans les épingles, ce qui va
induire en erreur le touriste estival qui a tendance à suivre les marquages au
sol), sans parler de la faune épouvantée et la flore lubrifiée par les
émanations de certains.
Comme vous l’aurez compris, ce CR est de pure mauvaise foi.
Merci d’être venus, merci d’être restés jusqu’au bout, merci d’être repartis
aussi passque déjà que mes parents en ont marre que je stocke mes motos chez
eux mais si en plus je ramène des motards ça va plus, merci de n’être pas
tombé, ni sur la route ni en panne (ou alors pas beaucoup) , merci à tous
d’avoir amené l’ingrédient principal de ce rassemblement (non, pas le bizarre,
je pensais à la bonne humeur) et merci d’avoir presque fini les diots.
Ce matin, le Mont Blanc semblait un peu plus gris à l’horizon…
Arvi, pâ !
JBT
*Heure locale de Mexico, soit 10h en Savoie
Arthur
Week end chez Bernard
La poursuite en montagne d'une 600 GSXR...
"
Petit CR du week end.
Bernard, c'est un gars du coin qui ne roule certes pas en flat, mais qui a bon
gout. Sa moto quotidienne est une Ducati 900 SS, attention, hein, pas un truc
tout en plastoc, non, une vraie a couples coniques , grise et bleue. Ca situe un
peu le personnage, sachant que son garage comporte également quelques anglaises
du même acabit.
De longue date, il organise un concentre informelle chez lui. Principe de base:
un grand champ dans lequel on tanke les motos et on plante la tente, vu les
réjouissances futures hypothèquent la possibilité de rentrer sain et sauf le
soir même.
Un abri en tôle, tables et bancs en parpings et poutres, voilà pour le décor.
Question fréquentation, ...on y viendra plus tard, vu que la journée a commencée
par une balade organisée par mon pote Trident, qui roule en Guzzi et donc est
venu en Triumph, vu que son italienne a grillée une bobine au démarrage (la
seule piece japonaise...). On part à 5, donc une belle 90/6 de 35000km d'origine
dans les Bauges, entre Chambéry et Annecy. Temps idéal, belles routes seches,
absence de pandores cantonnés dans la vallée...que du bonheur, quoi. Sage au
départ, j'ai parfois doublé l'ouvreur pour profiter du'en belle enfialde de
virages, sur une vingtaine de bornes. Le cafe recer r75/5 marche très bien, un
peu creux avec le montage de cornets, mais a gagné à mi et hauts régimes.
Heureusement que l'aiguille du compte tours s'est décollée, car je crois que
j'étais parfois a des régimes pas raisonnables. La pompe à huile cavite à quel
régime, déjà?
Je me suis même énervé lorsqu'un 600 GSXR m'a doublé de force, en ville avant
d'attaquer la montée du Semnoz. Je garde mon calme, respecte les 50
reglementaires en ville, roule sur la pointe des vattiers devant l'hopital, puis
aperçoit l'animal qui attaque la route prévue...bon, j'essaye, je rentre un
rapport et attaque la montée, mais mollo, je l'ai pas révisée depuis des années
celle-là, et le week end ya plein de monospaces avec VTT greffés dessus. Bien
entendu, a peine la montée entamée, je passe en reserve. Le circuit met une
bonne minute à se réamorcer, donc je roule au ralenti avant de pouvoir
recommencer a attaquer.
Ca roule propre, ca frotte des 2 côtés, la route est dégagée, si bien que je
tarde pas a voir le GSXR au coin du virage.
Je vois le gars jeter un oeil amusé, puis inquiet dans le retro de temps en
temps.
"Tiens, une moto qui me suit".
Wabrooo, Wabro, Kritsh BRAAAAAOP (Comprenez un virage plus tard)
"Tiens, elle se rapproche"
Wabrooo, Wabro, Kritsh BRAAAAAOP
"Tiens, elle s'accroche!"
Wabrooo, Wabro, Kritsh BRAAAAAOP
"Mais c'est une vieille BM!"
Wabrooo, Wabro, Kritsh BRAAAAAOP
"Mais il va quand même pas me faire l'inteKritschkrsch BROOOAP cloc BROOOAPR
ieur!"
Bin si, ça fait toujours plaisir...Bon, on se calme, je suis en réserve.
J'attends les collegues, on tombe sur une concentre vespa rigolote au somet du
semnoz, même si je ne goute guère les scoots certais sont bien retapés, voire
décoré avec le mauvais gout caractéristique des 60s, avec selle en simili
léopard ou 52rétros et 24 klaxons.
Bref, on redescent chez Bernard, je tombe en panne d'essence et finit sur l'élan
jusqu'à la station, et on arrive à la concentre. Je m'attendais à voire quelques
bécanes de roule toujours, mais là...les nombreuses 90s ou R100RS paraissaient
fades par rapport aux bijous présents, Norton Commando caferisés d'époque,
Triumph de tout poils, Bonneville, Trident et modernes, des Ducats Mono, SS, F1,
Santa Monica, et des bitza improbables mais remarquablement réalisés, dont une
Triumph Trident (l'originale, hein) avec cadre treillis porteur démontable en
deux parties et injection, le tout fait maison...Bref, du régal pour les yeux et
les oreilles, le mégaton étant de rigueur.
Pour rester dans le cadre du la liste, y avait bien du flat quand même, surtout
des R100RS d'origine oulégerement préparées, quelques 90s, une belle série2
toute chromée, et bien sur les 2 cafe recer de Marc et votre serviteur. J'ai
même vu une R100R très propre accusant...280 000 km! La gars a refait 3 fois la
boite, 2 fois le Ohlins, et c'est tout.
Casse croute le soir, bonne ambiance, humour et mauvaise foi de rigueur.
Extraits: "avant de te serrer la pogne, je passe la main sur les pnaus pour voir
si je sens pas les picots de la honte...." ou encore, une nana voyant arriver un
chop avec un guidon démesurément haut : "Bin lui, il a pas trouvé de guidon
bracelet alors il a monté un guidon collier".
J'ai triché, j'ai pas planté la tente mais suis resté sobre, et je suis rentrer
dormir queques heures avant d'y retourner en side pour la ballade dominicale,
petit tour du lac du Bourget paisible. A part un énergumène en racer 125 Maico
qui a consommé 3 bougies en 2 km passqu'il engorge en dessous de 12000trs/m,
alors il doublait tout le cortege a donf, puis au bout de 5 km s'arrêtait pour
faire refroidir le moulin, roulait une clope, la fumait et recommençait le
cycle...
Bon, pour en finir, si vous me croyez pas allez faire un tour sur
http://french.themotorhead.com dans la semaine histoire de voir les photos que
Trident mettra en lignerapidement, histoire de vous régaler les pupilles.
Ne ratez pas la prochaine édition, vous pouvez même venir en japonaise moderne
ou flat motroniqué, car les nuits savoyardes sont parfois fraiches et on manque
de combustible car on garde le bois pour faire des opinels.
Enfin, l'envie me taraude de plus en plus de mettre sur pied un concentre du
style dans l'avant pays savoyard l'année prochaine, adressée aux flats et
européennes en général, avec routes de montagnes et tartiflette, voire même une
balade hors bitume pour le GS...a suivre.
JBT
"
Petit CR du week end.
Bernard, c'est un gars du coin qui ne roule certes pas en flat, mais qui a bon
gout. Sa moto quotidienne est une Ducati 900 SS, attention, hein, pas un truc
tout en plastoc, non, une vraie a couples coniques , grise et bleue. Ca situe un
peu le personnage, sachant que son garage comporte également quelques anglaises
du même acabit.
De longue date, il organise un concentre informelle chez lui. Principe de base:
un grand champ dans lequel on tanke les motos et on plante la tente, vu les
réjouissances futures hypothèquent la possibilité de rentrer sain et sauf le
soir même.
Un abri en tôle, tables et bancs en parpings et poutres, voilà pour le décor.
Question fréquentation, ...on y viendra plus tard, vu que la journée a commencée
par une balade organisée par mon pote Trident, qui roule en Guzzi et donc est
venu en Triumph, vu que son italienne a grillée une bobine au démarrage (la
seule piece japonaise...). On part à 5, donc une belle 90/6 de 35000km d'origine
dans les Bauges, entre Chambéry et Annecy. Temps idéal, belles routes seches,
absence de pandores cantonnés dans la vallée...que du bonheur, quoi. Sage au
départ, j'ai parfois doublé l'ouvreur pour profiter du'en belle enfialde de
virages, sur une vingtaine de bornes. Le cafe recer r75/5 marche très bien, un
peu creux avec le montage de cornets, mais a gagné à mi et hauts régimes.
Heureusement que l'aiguille du compte tours s'est décollée, car je crois que
j'étais parfois a des régimes pas raisonnables. La pompe à huile cavite à quel
régime, déjà?
Je me suis même énervé lorsqu'un 600 GSXR m'a doublé de force, en ville avant
d'attaquer la montée du Semnoz. Je garde mon calme, respecte les 50
reglementaires en ville, roule sur la pointe des vattiers devant l'hopital, puis
aperçoit l'animal qui attaque la route prévue...bon, j'essaye, je rentre un
rapport et attaque la montée, mais mollo, je l'ai pas révisée depuis des années
celle-là, et le week end ya plein de monospaces avec VTT greffés dessus. Bien
entendu, a peine la montée entamée, je passe en reserve. Le circuit met une
bonne minute à se réamorcer, donc je roule au ralenti avant de pouvoir
recommencer a attaquer.
Ca roule propre, ca frotte des 2 côtés, la route est dégagée, si bien que je
tarde pas a voir le GSXR au coin du virage.
Je vois le gars jeter un oeil amusé, puis inquiet dans le retro de temps en
temps.
"Tiens, une moto qui me suit".
Wabrooo, Wabro, Kritsh BRAAAAAOP (Comprenez un virage plus tard)
"Tiens, elle se rapproche"
Wabrooo, Wabro, Kritsh BRAAAAAOP
"Tiens, elle s'accroche!"
Wabrooo, Wabro, Kritsh BRAAAAAOP
"Mais c'est une vieille BM!"
Wabrooo, Wabro, Kritsh BRAAAAAOP
"Mais il va quand même pas me faire l'inteKritschkrsch BROOOAP cloc BROOOAPR
ieur!"
Bin si, ça fait toujours plaisir...Bon, on se calme, je suis en réserve.
J'attends les collegues, on tombe sur une concentre vespa rigolote au somet du
semnoz, même si je ne goute guère les scoots certais sont bien retapés, voire
décoré avec le mauvais gout caractéristique des 60s, avec selle en simili
léopard ou 52rétros et 24 klaxons.
Bref, on redescent chez Bernard, je tombe en panne d'essence et finit sur l'élan
jusqu'à la station, et on arrive à la concentre. Je m'attendais à voire quelques
bécanes de roule toujours, mais là...les nombreuses 90s ou R100RS paraissaient
fades par rapport aux bijous présents, Norton Commando caferisés d'époque,
Triumph de tout poils, Bonneville, Trident et modernes, des Ducats Mono, SS, F1,
Santa Monica, et des bitza improbables mais remarquablement réalisés, dont une
Triumph Trident (l'originale, hein) avec cadre treillis porteur démontable en
deux parties et injection, le tout fait maison...Bref, du régal pour les yeux et
les oreilles, le mégaton étant de rigueur.
Pour rester dans le cadre du la liste, y avait bien du flat quand même, surtout
des R100RS d'origine oulégerement préparées, quelques 90s, une belle série2
toute chromée, et bien sur les 2 cafe recer de Marc et votre serviteur. J'ai
même vu une R100R très propre accusant...280 000 km! La gars a refait 3 fois la
boite, 2 fois le Ohlins, et c'est tout.
Casse croute le soir, bonne ambiance, humour et mauvaise foi de rigueur.
Extraits: "avant de te serrer la pogne, je passe la main sur les pnaus pour voir
si je sens pas les picots de la honte...." ou encore, une nana voyant arriver un
chop avec un guidon démesurément haut : "Bin lui, il a pas trouvé de guidon
bracelet alors il a monté un guidon collier".
J'ai triché, j'ai pas planté la tente mais suis resté sobre, et je suis rentrer
dormir queques heures avant d'y retourner en side pour la ballade dominicale,
petit tour du lac du Bourget paisible. A part un énergumène en racer 125 Maico
qui a consommé 3 bougies en 2 km passqu'il engorge en dessous de 12000trs/m,
alors il doublait tout le cortege a donf, puis au bout de 5 km s'arrêtait pour
faire refroidir le moulin, roulait une clope, la fumait et recommençait le
cycle...
Bon, pour en finir, si vous me croyez pas allez faire un tour sur
http://french.themotorhead.com dans la semaine histoire de voir les photos que
Trident mettra en lignerapidement, histoire de vous régaler les pupilles.
Ne ratez pas la prochaine édition, vous pouvez même venir en japonaise moderne
ou flat motroniqué, car les nuits savoyardes sont parfois fraiches et on manque
de combustible car on garde le bois pour faire des opinels.
Enfin, l'envie me taraude de plus en plus de mettre sur pied un concentre du
style dans l'avant pays savoyard l'année prochaine, adressée aux flats et
européennes en général, avec routes de montagnes et tartiflette, voire même une
balade hors bitume pour le GS...a suivre.
JBT
Arthur
BMotocross
Salut a tous.
J'ai bien rigolé ce week end.
Comme c'était Téléthon, des crosseux du coin avaient organisé un moto cross à 2
pas de la ville, y allait qui voulait pour 15€, reversés au téléthon.
En passant devant samedi, ça m'a démangé...mais bon,plein de bonnes raisons pour
pas y aller: j'ai pas de moto de cross, le 600XT est lourd, la R100GS est à Aix
en Provence, j'ai pas envie de me refaire mal, j'ai pas refait de TT sérieux
depuis y a voir laissé mon genou cet hiver, j'aurais bien pris le side enduro
mais il est stocké à 50km et j'ai pas de voiture pour l'amener en remorque, elle
est en panne, d'ailleurs il faut que je change le radiateur, et pis j'ai pas
d'écran de lunette de moto. C'est fou toutes les raisons qu'on trouve pour ne
pas se faire plaisir.
Résultat, dimanche matin j'étais debout à 5h, tout excité.Objectif: emmener le
scrambler sur un terrain de cross.
Côté équipement, ça va, j'ai encore tout, et comme j'ai maigri je rentre à
nouveau dans le pantalon avec l'appendice en moins.
Le scrambler démarre sans souci, je vire le rétro qui fait désordre ,de toutes
façons je vais tous les pourrir, pas besoin de voir derriere, et refixe
correctement le réservoir qui avait tendance à se barrer en route.
Comme il est encore tôt, je décide de changer le pneu avant, bien fatigué, par
un neuf en réserve. Je joue du démonte pneu et constate quela jante avant est
fendue sur chaque rebord, sur 1ou2 cm de long, chaque fente se rejoignant
presque vers le milieu...Bof, quitte à se casser la figure en cross, autant
mettre ça sur le compte du matériel, ça me fera une excuse.
Et je pars sur le terrain par la route.
Arrivé là bas, les pilotes en vieux KTM ou HL me sautent dessus pour analyser
l'incongruité mécanique que je chevauche, mi amusés, mi-inquiets pour ma santé
mentale.
Je m'inscris, ma série est dans 1 heure, j'ai le temps de mater le terrain qui a
l'air tout tranquille, serpentant dans ce qui fut un champ de maïs aux beaux
jours.
Je retrouve 2 ou 3 potes, dont Yvan, celui qui m'avait secouru au fin fond des
Alpes cet hiver, me réchauffant et me remontant le moral pendant les 3 heures
que j'ai passé couché dans la neige à attendre les pompiers, le genou coinçé
dans une attelle en sapin (j'avais assez les boules pour faire Noël). Il ne
manque bien sur pas de me chambrer au passage, me remémorant cet épisode peu
glorieux.
Arrive ma série, je taxe à un crosseux une paire de lunettes, mais vu qu'elles
sont fumées et que le ciel est vraiment bas, je les mets sur le casque, c'est
tout.
En pré grille, ils font tous chauffer leur moto à grand coups de gaz. Pour faire
pareil, je démarre le scrambler, ce qui permet aux moqueurs de constater que ma
moto , bien que de 1972 avait déjà un démarreur, mais aussi d'attirer leur
attention. Faut dire que la réponse aux gaz est pas immédiate comme sur les
motos des autres, ça fait pas Wiiiiiiiiim ou Broawrr!, mais plutôt pot PotpOt
pot PTPTPT"Paf" Pradalapadapatapatptptp.
Le commissaire vient vers moi, scrute la moto, se penche et me demande si c'est
du courage ou de l'inconscience. Fier, je réponds que c'est de la passion.
Je suis pas sur qu'il ait compris puisqu'au même moment, le portail s'ouvre est
ça part à donf.
Je passe une vitesse, fait cirer l'embrayage pour partir sans caler...et je
réussis le holeshot!
Bon, c'est vrai, la moto qui était en premier a calé, et a créé un bouchon ça
m'a aidé à tous les passer, à moins qu'ils n'aient tous voulu rester derriere
pour me regarder me bourrer ou rester coincé dans la premiere orniere.
Du coup, j'ai l'air malin, en premiere position sur un terrain que je connais
pas avec une moto et un genou en qui je n'ai qu'une confiance que toute
relative! Mais j'ai ma fierté (ya plein de monde qui regarde), je passe la
deuxieme.
Evidemment, le premier tour a été prudent, et tout le monde m'a passé
rapidement.1ere, 2eme, la moto passe très bien en virage, mais des que c'est
droit, ça rame. Ah, tien, ya plus de piste, un effondrement? Non, ça descent
raide, les vrais sautent sur le tremplin, moi je passe tranquille sur le bord et
atteris en bas sans bobo.C'est marrant, vu de loin, on aurait pas dit que la
pente était si forte.
Ah, tien, en suite ça monte aussi, la moto peine, cogne, je passe la
premiere...merde, j'étais déjà en premiere, je prie pour qu'elle arrive en haut
sans caler...elle y arrive! Au prochain tour je prends plus d'élan!
Houlà, c'est tout défoncé, les quads ont fait des grosses vagues dans les
freinages! La fourche, dure, ecaisse bien, je suis pas certain que la jante
prédécoupée aime autant. Quand aux amortos arrière, ils sont completement
dépassés, j'ai l'impression de rouler en rigide. Bah, c'est dans l'esprit
Vintage. Par contre, les virages serrés c'est un régal, la moto bouge pas et va
ou je veux (tant que je veux rester dans l'orniere).
Tiens, je suis déjà passé par là...je viens de boucler mon premier tour, vivant.
Du coup j'accélère un peu plus, histoire d'arriver en haut des côtes sans
pousser la moto à la fin.
Bien sur, on me double encore, mais j'arrive à en accrocher quelques uns dans
les courbes , avant de les voir disparaître dans une giclée de terre dès que la
piste devient droite.
2eme tour bouclé, je commence à en avoir plein les jambes a force d'amortir les
chocs à la place de la moto. Mais je continue, je commence à me faire plaisir,
et ya de plus en plus de monde le long de la ligne droite quand j'arrive. C'est
vrai, j'ai le temps de les compter, n'empêche que j'ai passé la troisieme au
bout, cette fois.
J'entends la béquille centrale qui marmonne, pas contente. Bof, ça m'arrive
souvent, vu que j'ai du la rallonger et donc l'alourdir pour l'utilser après
réhausse de la moto, les ressorts sont trop faibles pour le poids et elle tape
le sol sur les chocs.Pas grave, ça arrive sur le bitume aussi, des fois.Sur
terre c'est moins spectaculaire, ça fait pas d'étincelles, ça fait juste pas
soigné.Ou vintage, c'est selon.
Troisieme tour, ça roule, je commence à repérer les trajectoires, la béquille
s'est tue, elle a dû s'assomer sur une bosse.
En fait non, elle s'est pas tue, elle gît au milieu d'un virage, bien au mileu
de la piste. Je m'arrête pour la récupérer, mais où poser ma moto, qui du coup
n'a plus de béquille...Heureusement Yvan arrive avec son 400DR, la béquille,
ramasse la mienne et repart vers de nouveaux horizons. Je pose l'appendice sur
mon guidon et rejoins prudemment les stands avec l'idée de la poser à la buvette
et de repartir aussitôt. Une fois arrivé la bas, mon corps d'athlete me fait
très précisément comprendre que j'aurais du l'entretenir un peu ces derniers
temps, s'exprimant par contractures aux poignets et crampes aux jambes.
Bon, allez, on arrête là, t'as bien fait le malin, la béquille te fournit une
excuse pour te retirer sans honte, l'honneur est sauf, et toi aussi par la même
occasion, ce qui n'est pas le plus mince exploit!
Je pose la moto contre un piquet, pars me décontracturer à la buvette, et croise
un copain d'Yvan qui m'apprend que celui-ci git au fond du terrain, l'épaule
dans le sac...J'ai a peine eu le temps de m'acquitter de ma dette que les
pompiers l'emmenaient déjà. Tant pis, je me gausserai de lui un peu plus tard...
Je rentre donc content, fatigué, rassuré de m'être pas fait mal et encombré par
cette béquille qui va finir par laisser la place à une latérale moins
problématique, non mais.
Le lendemain, les courbatures me font marcher comme Jeanne Calment, mais
avecl'envie de recommencer dès que j'aurai changé la béquille .
Et la jante par un modele similaire à l'arriere, en 21 avec bords larges.
Et pis le moteur en 600, c'est trop juste, faut du 800mini.
pareil pour le couple, ça tire trop long!
Et les amortisseurs arrière, etc.etc.
JBT
Arthur
Re: Recueillons nous autour de JBT
Dis, Arthur, ça devient vraiment chronophage ton post spécial JBT !
Philimael
Re: Recueillons nous autour de JBT
je ne te le fais pas dire.
Les recherches ont fini par me sortir ce que je voulais... et c'est pas fini....
Les recherches ont fini par me sortir ce que je voulais... et c'est pas fini....
Arthur
Eagle of ze road and eagle of ze sky
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Belle rencontre que l'aigle de la route que je suis a fait aujourd'hui:
il fait bô, je bosse pas, Stef non plus, Emma est à la crèche, donc on
décide d'aller casser la croûte au sommet de la ruine du château de
Montbel, proche du lac d'Aiguebelette.
J'ai repéré ce site en passant à proximité en enduro et je m'étais
promis d'y repasser a pied.
Belle balade, belle ruine, superbe vue sur la France depuis le balcon de
Savoie. Pique niquant au milieu des vieilles pierres, je décide de
pousser un peu l'exploration des environs en grimpant un pan de mur qui
possédait une ouverture donnant plein sud, sur la Charteuse.
A peine arrivé en haut, je passe la tête par le côté du trou dans la
paroi, escomptant un esbaudissement panoramesque et je vois foncer sur
moi un aigle, qui avait visiblement le même objectif que moi, à savoir
se poser à cet endroit pour profiter de la vue ou de toute autre
occupation rapacière.
On a beaucoup utilisé l'aigle comme symbole de puissance, de majesté,
etc. Je peux vous assurer que l'expression qui a passé sur la face de
celui là tenait d'abord de la surprise (j'ignore si les aigles peuvent
hausser les sourcils, mais celui-ci avait les yeux grands ouverts,
pleins d'incrédulité et qui semblaient dire: "Un OURS? Ici? Mais ils
avaient tous disparus dans la région, non? Au fait, ça bouffe des
aigles, les ours? Ah, non, chuis con, c'est des saumons...", puis une
fraction de seconde je l'ai vu m'envisager comme étant potentiellement
un record absolu de prédation de proies XXXL (imaginez seulement, ma
dépouille faisant office de peau d'ours en trophée dans l'aire, ça
aurait de la gueule, non?) avant de se raviser en se remémorant pêle
mêle les bases de la théorie de la gravité, de l'aérodynamisme et de la
sélection naturelle et d'opter pour une expression plus adaptée
semblable à l'air contrit du chien qui chie.
Un aigle qui fait un freinage en catastrophe, je vous jure, ça vaut le
coup d'oeil, surtout lorsqu'il termine sa manoeuvre d'évitement à moins
de 2 mètres de votre tronche, les serres en avant au cas ou il ait
besoin de reprendre de l'adhérence terrestre, voire cutanée. Le train
sorti, les volets aussi, il a fait une belle manoeuvre façon Cobra de
Mig, les rémiges frémissantes, à deux doigts d'y faire apparaître des
traînées de condensation!
Une ressource in extremis et hop, il dégage sur la droite façon papy
Boyington et repart en reprenant tant bien que mal son air (logique pour
un aigle) majestueux, un peu honteux de s'être laissé approcher comme un
bleu et d'avoir été pris en flagrant délit de freinage en vrac. Ses
longs cris méprisant résonnèrent quelque temps dans l'air, comme en écho
aux noms d'oiseaux (!) que j'avais cathartiquement proférés quelques
instants auparavant à l'encontre d'un automobiliste distrait qui m'avait
coupé la route pour épargner un lézard qui traversait...*
Le genre de souvenir qui s'oublie pas, contrairement à l'appareil photo...
Rentré ce soir à la maison, un message m'attendait, m'informant que le
gite qu'on avait réservé pour ce week end était finalement pris par
quelqu'un d'autre. Je sus alors ce qu'a du ressentir l'aigle à quelques
secondes de se poser...
JBT
(* Mis à part le fait qu'on puisse me confondre avec un ours, surtout
venant de la part d'un aigle dont les capacités visuelles sont réputées
excellentes, je certifie que tous les faits relatés ici sont
rigoureusement exacts!)
Belle rencontre que l'aigle de la route que je suis a fait aujourd'hui:
il fait bô, je bosse pas, Stef non plus, Emma est à la crèche, donc on
décide d'aller casser la croûte au sommet de la ruine du château de
Montbel, proche du lac d'Aiguebelette.
J'ai repéré ce site en passant à proximité en enduro et je m'étais
promis d'y repasser a pied.
Belle balade, belle ruine, superbe vue sur la France depuis le balcon de
Savoie. Pique niquant au milieu des vieilles pierres, je décide de
pousser un peu l'exploration des environs en grimpant un pan de mur qui
possédait une ouverture donnant plein sud, sur la Charteuse.
A peine arrivé en haut, je passe la tête par le côté du trou dans la
paroi, escomptant un esbaudissement panoramesque et je vois foncer sur
moi un aigle, qui avait visiblement le même objectif que moi, à savoir
se poser à cet endroit pour profiter de la vue ou de toute autre
occupation rapacière.
On a beaucoup utilisé l'aigle comme symbole de puissance, de majesté,
etc. Je peux vous assurer que l'expression qui a passé sur la face de
celui là tenait d'abord de la surprise (j'ignore si les aigles peuvent
hausser les sourcils, mais celui-ci avait les yeux grands ouverts,
pleins d'incrédulité et qui semblaient dire: "Un OURS? Ici? Mais ils
avaient tous disparus dans la région, non? Au fait, ça bouffe des
aigles, les ours? Ah, non, chuis con, c'est des saumons...", puis une
fraction de seconde je l'ai vu m'envisager comme étant potentiellement
un record absolu de prédation de proies XXXL (imaginez seulement, ma
dépouille faisant office de peau d'ours en trophée dans l'aire, ça
aurait de la gueule, non?) avant de se raviser en se remémorant pêle
mêle les bases de la théorie de la gravité, de l'aérodynamisme et de la
sélection naturelle et d'opter pour une expression plus adaptée
semblable à l'air contrit du chien qui chie.
Un aigle qui fait un freinage en catastrophe, je vous jure, ça vaut le
coup d'oeil, surtout lorsqu'il termine sa manoeuvre d'évitement à moins
de 2 mètres de votre tronche, les serres en avant au cas ou il ait
besoin de reprendre de l'adhérence terrestre, voire cutanée. Le train
sorti, les volets aussi, il a fait une belle manoeuvre façon Cobra de
Mig, les rémiges frémissantes, à deux doigts d'y faire apparaître des
traînées de condensation!
Une ressource in extremis et hop, il dégage sur la droite façon papy
Boyington et repart en reprenant tant bien que mal son air (logique pour
un aigle) majestueux, un peu honteux de s'être laissé approcher comme un
bleu et d'avoir été pris en flagrant délit de freinage en vrac. Ses
longs cris méprisant résonnèrent quelque temps dans l'air, comme en écho
aux noms d'oiseaux (!) que j'avais cathartiquement proférés quelques
instants auparavant à l'encontre d'un automobiliste distrait qui m'avait
coupé la route pour épargner un lézard qui traversait...*
Le genre de souvenir qui s'oublie pas, contrairement à l'appareil photo...
Rentré ce soir à la maison, un message m'attendait, m'informant que le
gite qu'on avait réservé pour ce week end était finalement pris par
quelqu'un d'autre. Je sus alors ce qu'a du ressentir l'aigle à quelques
secondes de se poser...
JBT
(* Mis à part le fait qu'on puisse me confondre avec un ours, surtout
venant de la part d'un aigle dont les capacités visuelles sont réputées
excellentes, je certifie que tous les faits relatés ici sont
rigoureusement exacts!)
Arthur
De retour dans le XXI e siecle
A y est, je suis enfin un homme moderne, ADSLisé, Pentium4isé avec ecranplatisé
et Freeboxé.Ma télécommande a une sacrée poussée d'acné et je ne vivrai jamais
assez vieux pour regarder tous les programmes que je raterai cette semaine.
Heureusement, pour contrebalancer tout ce progrès, je roule encore en flat
twin...
J'avais arrêté le récit de mes aventures en R80RT lors de mon retour d'Auvergne,
avec une certaine circonspection quant à mes capacités de mécanicien. N'empêche
que je suis rentré, bon...mais tout de même, la R80RT fraîchement conditionnée
avait besoin d'une phase de rodage puis d'upgrade.
J'ai donc passé une semaine a redémonter, régler, réparer, changer tout ce qui
marchait pas ou mal: le démarreur en retraite a laissé sa place à un petit jeune
qui n'en veut, la béquille centrale oscille désormais sur des bagues en bronze
et des vis indéssérables, les amortisseurs ont été remplacés par des koni
reconditionnés, avec les ressorts d'origine, amis un peu plus longs, on y gagne
en garde au sol.
J'ai redémonté et revérifié le couple conique, le bras oscillant, la boite, re
réglé l'embrayage, fignoler le commodo de freins, etc.
Ayant grosso modo fait 1000 km depuis la grosse révision, je me fends d'un
resserrage de culasses, avec re réglage des jeux aux culbus, vérification de
l'avance et réglage du jeu au rupteur.
Et ce qui devait arriver arriva: la moto démarre à la première pression sur le
démarreur, et tient un ralenti velouté et équilibré.
Je suis un héros au sens mythologique du terme, mi-mécanicien, mi-dieu.
Bref, la moto est enfin prête, et je pars pour un galop d'essai qui m'emmène 8,5
mètres plus loin, où le moteur s'arrête instantanément et refuse de repartir.
Je ramène la RT au garage (c'est quand même pratique ces pannes à domicile, on y
gagne en poussette ce qu'on y perd en autonomie)
Je dépose un antiparasite, j'y colle un bougie et tente un coup de démarreur:
niet, pas d'étincelle, sauf...lorsque je coupe le coupe contact.
J'incrimine les bobines, ou les antiparasites. Donc je dépose tout , selle et
réservoir, et avise une cosse un peu lâche sur une bobine: je la resserre, rien.
Je remplace pas a pas les bobines, les câbles de bougies, les antiparasites, par
des pièces en stock d'avance: rien.
Je dépose l'avant du carénage, le couvercle d'allumeur, vérifie une cosse un
poil lâche sur le condensateur: test, ça marche! C'était donc ça.
Tout fier de mes compétences a nouveau éprouvées mais confirmées en mécanique,
je remonte le couvercle d'allumeur, le carénage, le réservoir, la selle, je
ressors la moto, m'habille, redémarre...
Rien.
Joueur, je re-rentre la moto qui a cette fois franchi 1,86 mètres et redéployer
la selle, débranche la batterie, dépose le réservoir, l'avant du carénage, le
couvercle de l'allumeur, vérifie les connexions une à une, ouvre l'allumeur pour
re vérifier l'écartement des rupteurs, rebranche la batterie, appuie sur le
bouton de démarreur...
Ca marche!
Je débranche la batterie, remonte le couvercle d'allumeur, l'avant du carénage,
rebranche la batterie, re pose le réservoir, la selle, démarre...
Rien.
J'applique la procédure habituelle, de plus en plus rapidement en raison d'une
dextérité en progrès et d'un énervement en hausse, une fois tout a poil, la moto
redémarre au premier coup de bouton.
J'en viens à incriminer le couvercle: j'en essaie un autre de forme très
légèrement différente, supposant un court circuit avec celui monté précédemment;
je le fixe, redémarre...
rien;
Je desserre les fixations d'un tour: ça marche.
Je resserre d'un demi tour:ça marche plus.
Je finis enfin par explorer la moto par la face ouest et constate que le fil qui
part du condensateur pour aller là ou il veut, je ne l'ai pas suivi, désolé,
restait coincé entre le carter et le couvercle d'allumeur, dévié de sa
trajectoire par la durit de mise a l'air libre de l'allumeur; voilà pourquoi en
serrant, plus rien ne fonctionnait...
Une fois le problème résolu, je remonte avec plaisir tout le barda, sachant que
cette fois était la dernière, puisque lundi, la RT allait rejoindre son nouveau
propriétaire, qui achètera la BM la plus vérifiée au monde.
Ce matin, petite balade d'une centaine de kilomètres histoire de vérifier une
dernière fois que tout va bien, et c'est la cas, la moto roule parfaitement. A
peine une certaine raideur dans la fourche, il est vrai qu'avec tout ça, je n'ai
pas vidangé la fourche, faudra que j'y pense quand j'aurai le temps.
Parce que pour l'instant, il faut plutôt que je pense a freiner, et vite, parce
que la camionnette frigorifique qui me bouche le paysage juste devant vient
d'allumer ses feux stops en soulignant d'une jolie fumée blanche sortant des
pneus, avec un bruit évocateur...je m'exécute, trop tard, j'aurais pas le temps
de m'arrêter avant le contact, ah, si peut être, finalement le montage du maître
cylindre de Yam va bien, et finalement non, ça va être trop court, même si je
roulais à 30 km/h à l'approche d'un rond point...(le premier qui me dit que
j'aurais du faire déglacer mes disques de frein gagne un verre de loockheed a ma
santé)
Et paf, pas vite car en fin de phase de freinage, encore 2 mètres et c'était
bon, mais paf quand même.
La moto vient achever son freinage contre le marchepied de la camionnette en
épaisse grille d'alu, qui se plie et absorbe la majeure partie du choc.
De mon côté, je m'arque-boute et me cramponne au guidon, mais comme le
marchepied je me plie aux lois de la physique et je suis catapulté vers la porte
de la glacière géante. Je lâche la guidon pour amortir avec les mains, passe par
dessus le pare brise, même pas peur je l'ai déjà fait avec la GS, je m'aplatis
contre l'arrière de la fourgonnette, et retourne m'asseoir à ma place sur la
selle . Mais entre temps la moto a perdu son équilibre, et je m'affale sur le
côté de la baleine délicatement échouée sur son pare cylindre gauche.
Le chauffeur accourt affolé, en disant "c'est pas ma faute c'est pas ma faute!",
m'aide à redresser la moto, j'inspecte les dégâts...bien, y a rien a première
vue,ni au bonhomme ni à la moto.
J'm'esscuze platement (normal, c'est un flat), et propose au chauffeur de
régler directement les frais de réparation du marche pied endommagé, on va pas
embêter un assureur la veille du week end du 15 août, quand même. et pis c'est
toujours mon petit frère qui assure la moto, je vais pas lui faire un coup de
Trafalgar.
Le chauffeur rigole en m'informant qu'il en a rien a peter de son marchepied,
parce que début septembre ils changent toute la flotte d'utilitaires dans sa
boite et qu'on va pas s'emmerder pour une vieille bagnole, tout de même, et que
si j'avais voulu j'aurais pu le défoncer complètement ça aurait été pareil!
Je décline l'invitation poliment, ça suffira pour aujourd'hui, et regagne mes
pénates pour inspecter en détail les dégâts. Au roulage, rien n'apparaît de
bizarre, sauf une résonance dans le carénage qui n'existait pas avant.
A priori, la jante est intacte, le carénage a un peu bougé sur ses fixations,
l'araignée étant ouverte vers l'avant il a quitté 3 points de fixation sur
quatre.Et les soufflets de fourche empêchent de voir si elle a souffert.
Le futur propriétaire m'appelle alors au téléphone: "c'est toujours OK pour
lundi, hein?"
"Euh...je te réponds d'ici une heure, là j'ai un doute encore..."
et donc...je redémonte la selle, débranche la batterie, dépose le réservoir,
l'avant du carénage,(air connu) vérifie saut et voile de la roue , tout est OK,
puis la dépose , comme la fourche, le carénage:
les tubes démontés et passés au marbre restent droits dans leurs bottes comme un
ministre de droite, la fourche est intacte, ouf.
La cadre n'a rien non plus, pas de trace de vrillage ou quoi que ce soit, le
carénage est remonté sur ses fixations et la moto se sort au final avec les
honneurs de sa rencontre avec un frigo.
Ce soir, je suis un peu moins frais: même si je me rappelle pas avoir tapé la
tête et que mon casque est intact, j'ai mal au crâne, coup du lapin sans doute?
Pis un peu aux poignets, et aux genoux, au cou, aux cailloux, aux poux...bah,
demain je suis de mariage, ça me fera une excuse pour partir tôt. J'ai assez
donné dans les pièces montées cette semaine, je vais plutôt aller faire un pique
nique, j'ai maintenant l'habitude de prendre la glacière.
JBT
et Freeboxé.Ma télécommande a une sacrée poussée d'acné et je ne vivrai jamais
assez vieux pour regarder tous les programmes que je raterai cette semaine.
Heureusement, pour contrebalancer tout ce progrès, je roule encore en flat
twin...
J'avais arrêté le récit de mes aventures en R80RT lors de mon retour d'Auvergne,
avec une certaine circonspection quant à mes capacités de mécanicien. N'empêche
que je suis rentré, bon...mais tout de même, la R80RT fraîchement conditionnée
avait besoin d'une phase de rodage puis d'upgrade.
J'ai donc passé une semaine a redémonter, régler, réparer, changer tout ce qui
marchait pas ou mal: le démarreur en retraite a laissé sa place à un petit jeune
qui n'en veut, la béquille centrale oscille désormais sur des bagues en bronze
et des vis indéssérables, les amortisseurs ont été remplacés par des koni
reconditionnés, avec les ressorts d'origine, amis un peu plus longs, on y gagne
en garde au sol.
J'ai redémonté et revérifié le couple conique, le bras oscillant, la boite, re
réglé l'embrayage, fignoler le commodo de freins, etc.
Ayant grosso modo fait 1000 km depuis la grosse révision, je me fends d'un
resserrage de culasses, avec re réglage des jeux aux culbus, vérification de
l'avance et réglage du jeu au rupteur.
Et ce qui devait arriver arriva: la moto démarre à la première pression sur le
démarreur, et tient un ralenti velouté et équilibré.
Je suis un héros au sens mythologique du terme, mi-mécanicien, mi-dieu.
Bref, la moto est enfin prête, et je pars pour un galop d'essai qui m'emmène 8,5
mètres plus loin, où le moteur s'arrête instantanément et refuse de repartir.
Je ramène la RT au garage (c'est quand même pratique ces pannes à domicile, on y
gagne en poussette ce qu'on y perd en autonomie)
Je dépose un antiparasite, j'y colle un bougie et tente un coup de démarreur:
niet, pas d'étincelle, sauf...lorsque je coupe le coupe contact.
J'incrimine les bobines, ou les antiparasites. Donc je dépose tout , selle et
réservoir, et avise une cosse un peu lâche sur une bobine: je la resserre, rien.
Je remplace pas a pas les bobines, les câbles de bougies, les antiparasites, par
des pièces en stock d'avance: rien.
Je dépose l'avant du carénage, le couvercle d'allumeur, vérifie une cosse un
poil lâche sur le condensateur: test, ça marche! C'était donc ça.
Tout fier de mes compétences a nouveau éprouvées mais confirmées en mécanique,
je remonte le couvercle d'allumeur, le carénage, le réservoir, la selle, je
ressors la moto, m'habille, redémarre...
Rien.
Joueur, je re-rentre la moto qui a cette fois franchi 1,86 mètres et redéployer
la selle, débranche la batterie, dépose le réservoir, l'avant du carénage, le
couvercle de l'allumeur, vérifie les connexions une à une, ouvre l'allumeur pour
re vérifier l'écartement des rupteurs, rebranche la batterie, appuie sur le
bouton de démarreur...
Ca marche!
Je débranche la batterie, remonte le couvercle d'allumeur, l'avant du carénage,
rebranche la batterie, re pose le réservoir, la selle, démarre...
Rien.
J'applique la procédure habituelle, de plus en plus rapidement en raison d'une
dextérité en progrès et d'un énervement en hausse, une fois tout a poil, la moto
redémarre au premier coup de bouton.
J'en viens à incriminer le couvercle: j'en essaie un autre de forme très
légèrement différente, supposant un court circuit avec celui monté précédemment;
je le fixe, redémarre...
rien;
Je desserre les fixations d'un tour: ça marche.
Je resserre d'un demi tour:ça marche plus.
Je finis enfin par explorer la moto par la face ouest et constate que le fil qui
part du condensateur pour aller là ou il veut, je ne l'ai pas suivi, désolé,
restait coincé entre le carter et le couvercle d'allumeur, dévié de sa
trajectoire par la durit de mise a l'air libre de l'allumeur; voilà pourquoi en
serrant, plus rien ne fonctionnait...
Une fois le problème résolu, je remonte avec plaisir tout le barda, sachant que
cette fois était la dernière, puisque lundi, la RT allait rejoindre son nouveau
propriétaire, qui achètera la BM la plus vérifiée au monde.
Ce matin, petite balade d'une centaine de kilomètres histoire de vérifier une
dernière fois que tout va bien, et c'est la cas, la moto roule parfaitement. A
peine une certaine raideur dans la fourche, il est vrai qu'avec tout ça, je n'ai
pas vidangé la fourche, faudra que j'y pense quand j'aurai le temps.
Parce que pour l'instant, il faut plutôt que je pense a freiner, et vite, parce
que la camionnette frigorifique qui me bouche le paysage juste devant vient
d'allumer ses feux stops en soulignant d'une jolie fumée blanche sortant des
pneus, avec un bruit évocateur...je m'exécute, trop tard, j'aurais pas le temps
de m'arrêter avant le contact, ah, si peut être, finalement le montage du maître
cylindre de Yam va bien, et finalement non, ça va être trop court, même si je
roulais à 30 km/h à l'approche d'un rond point...(le premier qui me dit que
j'aurais du faire déglacer mes disques de frein gagne un verre de loockheed a ma
santé)
Et paf, pas vite car en fin de phase de freinage, encore 2 mètres et c'était
bon, mais paf quand même.
La moto vient achever son freinage contre le marchepied de la camionnette en
épaisse grille d'alu, qui se plie et absorbe la majeure partie du choc.
De mon côté, je m'arque-boute et me cramponne au guidon, mais comme le
marchepied je me plie aux lois de la physique et je suis catapulté vers la porte
de la glacière géante. Je lâche la guidon pour amortir avec les mains, passe par
dessus le pare brise, même pas peur je l'ai déjà fait avec la GS, je m'aplatis
contre l'arrière de la fourgonnette, et retourne m'asseoir à ma place sur la
selle . Mais entre temps la moto a perdu son équilibre, et je m'affale sur le
côté de la baleine délicatement échouée sur son pare cylindre gauche.
Le chauffeur accourt affolé, en disant "c'est pas ma faute c'est pas ma faute!",
m'aide à redresser la moto, j'inspecte les dégâts...bien, y a rien a première
vue,ni au bonhomme ni à la moto.
J'm'esscuze platement (normal, c'est un flat), et propose au chauffeur de
régler directement les frais de réparation du marche pied endommagé, on va pas
embêter un assureur la veille du week end du 15 août, quand même. et pis c'est
toujours mon petit frère qui assure la moto, je vais pas lui faire un coup de
Trafalgar.
Le chauffeur rigole en m'informant qu'il en a rien a peter de son marchepied,
parce que début septembre ils changent toute la flotte d'utilitaires dans sa
boite et qu'on va pas s'emmerder pour une vieille bagnole, tout de même, et que
si j'avais voulu j'aurais pu le défoncer complètement ça aurait été pareil!
Je décline l'invitation poliment, ça suffira pour aujourd'hui, et regagne mes
pénates pour inspecter en détail les dégâts. Au roulage, rien n'apparaît de
bizarre, sauf une résonance dans le carénage qui n'existait pas avant.
A priori, la jante est intacte, le carénage a un peu bougé sur ses fixations,
l'araignée étant ouverte vers l'avant il a quitté 3 points de fixation sur
quatre.Et les soufflets de fourche empêchent de voir si elle a souffert.
Le futur propriétaire m'appelle alors au téléphone: "c'est toujours OK pour
lundi, hein?"
"Euh...je te réponds d'ici une heure, là j'ai un doute encore..."
et donc...je redémonte la selle, débranche la batterie, dépose le réservoir,
l'avant du carénage,(air connu) vérifie saut et voile de la roue , tout est OK,
puis la dépose , comme la fourche, le carénage:
les tubes démontés et passés au marbre restent droits dans leurs bottes comme un
ministre de droite, la fourche est intacte, ouf.
La cadre n'a rien non plus, pas de trace de vrillage ou quoi que ce soit, le
carénage est remonté sur ses fixations et la moto se sort au final avec les
honneurs de sa rencontre avec un frigo.
Ce soir, je suis un peu moins frais: même si je me rappelle pas avoir tapé la
tête et que mon casque est intact, j'ai mal au crâne, coup du lapin sans doute?
Pis un peu aux poignets, et aux genoux, au cou, aux cailloux, aux poux...bah,
demain je suis de mariage, ça me fera une excuse pour partir tôt. J'ai assez
donné dans les pièces montées cette semaine, je vais plutôt aller faire un pique
nique, j'ai maintenant l'habitude de prendre la glacière.
JBT
Arthur
Re: Recueillons nous autour de JBT
Vas falloir qu'on le séquestre, pour qu'il écrive ce putain de bouquin !!!!
____________________
“Due to budget constraints, the light at the end of the tunnel has been temporarily shut off. Please find your way in the dark.”
Mick13
Re: Recueillons nous autour de JBT
ouais, il a écrit 3582 messages sur boxer fever et j'arrive pas à faire de recherche croisée pour avoir uniquement ceux qu'il a lançé.
Du coup, ça prend des heures de les trouver.
Mais bon, on commence à en avoir quelques uns...
Du coup, ça prend des heures de les trouver.
Mais bon, on commence à en avoir quelques uns...
Arthur
Re: Recueillons nous autour de JBT
Alors, je me rappelle qu'un jour, j'avais écrit un truc important à un mec sur BoxerFever, mais je sais plus à qui. Si tu pouvais le retrouver, vu que tu te tapes tous les messages, ça me rendrait service parce que je ne me rappelle plus ce que c'était.
Merci.
Merci.
jbt
Re: Recueillons nous autour de JBT
Le Flatistan se lance dans l'edition de livres?
Je reserve mon exemplaire du tome 1. Vous mettez quoi comme titre? Remarque, faudrait peut etre partir un nouveau post juste pour le titre...
Je reserve mon exemplaire du tome 1. Vous mettez quoi comme titre? Remarque, faudrait peut etre partir un nouveau post juste pour le titre...
____________________
Cousindamérix
**************
- Alors, tout s’est passé comme prévu ?
- Non, mais c’était prévu.
Storm
Palica Gringo
Re: Recueillons nous autour de JBT
jbt a écrit:Alors, je me rappelle qu'un jour, j'avais écrit un truc important à un mec sur BoxerFever, mais je sais plus à qui. Si tu pouvais le retrouver, vu que tu te tapes tous les messages, ça me rendrait service parce que je ne me rappelle plus ce que c'était.
Merci.
Re: Recueillons nous autour de JBT
T'es sûr que c'était toi?jbt a écrit:Alors, je me rappelle qu'un jour, j'avais écrit un truc important à un mec sur BoxerFever, mais je sais plus à qui. Si tu pouvais le retrouver, vu que tu te tapes tous les messages, ça me rendrait service parce que je ne me rappelle plus ce que c'était.
Merci.
Richard de l'Aulagnier
Re: Recueillons nous autour de JBT
jbt a écrit:Alors, je me rappelle qu'un jour, j'avais écrit un truc important à un mec sur BoxerFever, mais je sais plus à qui. Si tu pouvais le retrouver, vu que tu te tapes tous les messages, ça me rendrait service parce que je ne me rappelle plus ce que c'était.
Merci.
T'es sur que c'était sur BoxerFever?
Arthur
Rencontre du troisième âge
(Tiens, j'en ai retrouvé: )
J'ai fait un petit tour hier avec mon cafe racer, et au retour, j'ai dû m'arrêter en ville, au feu rouge, dans une rue assez étroite.
En général, dans ces cas, je fais gaffe à rouler sur la pointe des Vattiers, et jusqu'ici tout s'est bien passé, je n'ai pas provoqué d'ire gendarmesque.
La moto au ralenti, je me délecte d'ailleurs du bruit qu'elle fait. Filtré par le schuberth, le son est presque comme un cours de mécanique, on entend toutes les étapes: le bruit de succion de l'aspiration, le ticiticlitic des culbuteurs, la traversée des gaz dans l'échappement qui débouchent à l'air libre (comme les silencieux) avec un bruit sourd, grave et sec, comme frappant les trois coups majestueux qui président en général à l'ouverture de la tragédie régulièrement jouée de l'oeuvre lyrique racontant la mise à mort des kékés en japonaises avec mon tromblon, mais sur un registre beaucoup plus rythmé. Parfois, le rythme régulier du ralenti est perturbé par un pêt sonore qui enflamme inopinément des gaz frais s'étant faufilés par ci-par là, juste histoire de rajouter de la fantaisie. Passé quelques dizaines de secondes, le régime resdescent encore un peu plus, se stabilise très bas, on peut alors détailler chaque cycle moteur, et les pets évoqués se transforment en chuchotements de géant chuintant dans les tuyaux les plus graves des grandes orgues, produisant des harmoniques du plus bel effet.
J'en étais là de mes considérations musicalo-echappementesques lorsque j'avise un vieux bonhomme qui marche sur le trottoir à ma droite. L'imperméable beige impeccable, la casquette à carreaux, les lunettes du modèle homologué par la Sécu en 1952, l'octogénaire garde un belle prestance mais semble ne s'être affaissé que des zygomatiques, son visage tirant manifestement la tronche depuis que l'homme a marché sur la Lune.
Il arrive à mon niveau, mate ma moto, la détaille, puis se décide à descendre sur le trottoir et à s'approcher de moi pour m'adresser la parole.
A voir l'application et la détermination qu'il met à se caler le dentier d'un solide coup de langue en prévision de l'effort qu'il va avoir à fournir pour vaincre l'environnement sonore et l'isolation de mon casque, je m'attends à une bonne engueulade de la part de ce riverain concernant ma conception mécaniste de la musique, pas tant sur le plan mélodique que sur celui de l'intensité.
"Jeune homme..."
"HEIN?"
Deux claquements de dents afin d'accélérer la prise du Stéradent
" Jeune homme, votre moto.."
" Oui?"
" Elle fait un très beau bruit...Vraiment beau, merci."
Adepte de l'ironie ou esthète camouflé? Je tends une perche en jetant hors de la visière:
"Oui, un joli bruit, mais un peu trop fort, non?"
"Non, c'est très bien comme ça..."
Il réalise alors que le feu passe au vert, se replie rapidement sur le trottoir et m'adresse un sourire en entendant le Klong de la premiere vitesse qui passe tout en me faisant signe avec la main d'essorer la poignée de gaz en me criant "Et dans les tours, ça doit être encore mieux!"
Je ne l'ai pas déçu...
J'ai fait un petit tour hier avec mon cafe racer, et au retour, j'ai dû m'arrêter en ville, au feu rouge, dans une rue assez étroite.
En général, dans ces cas, je fais gaffe à rouler sur la pointe des Vattiers, et jusqu'ici tout s'est bien passé, je n'ai pas provoqué d'ire gendarmesque.
La moto au ralenti, je me délecte d'ailleurs du bruit qu'elle fait. Filtré par le schuberth, le son est presque comme un cours de mécanique, on entend toutes les étapes: le bruit de succion de l'aspiration, le ticiticlitic des culbuteurs, la traversée des gaz dans l'échappement qui débouchent à l'air libre (comme les silencieux) avec un bruit sourd, grave et sec, comme frappant les trois coups majestueux qui président en général à l'ouverture de la tragédie régulièrement jouée de l'oeuvre lyrique racontant la mise à mort des kékés en japonaises avec mon tromblon, mais sur un registre beaucoup plus rythmé. Parfois, le rythme régulier du ralenti est perturbé par un pêt sonore qui enflamme inopinément des gaz frais s'étant faufilés par ci-par là, juste histoire de rajouter de la fantaisie. Passé quelques dizaines de secondes, le régime resdescent encore un peu plus, se stabilise très bas, on peut alors détailler chaque cycle moteur, et les pets évoqués se transforment en chuchotements de géant chuintant dans les tuyaux les plus graves des grandes orgues, produisant des harmoniques du plus bel effet.
J'en étais là de mes considérations musicalo-echappementesques lorsque j'avise un vieux bonhomme qui marche sur le trottoir à ma droite. L'imperméable beige impeccable, la casquette à carreaux, les lunettes du modèle homologué par la Sécu en 1952, l'octogénaire garde un belle prestance mais semble ne s'être affaissé que des zygomatiques, son visage tirant manifestement la tronche depuis que l'homme a marché sur la Lune.
Il arrive à mon niveau, mate ma moto, la détaille, puis se décide à descendre sur le trottoir et à s'approcher de moi pour m'adresser la parole.
A voir l'application et la détermination qu'il met à se caler le dentier d'un solide coup de langue en prévision de l'effort qu'il va avoir à fournir pour vaincre l'environnement sonore et l'isolation de mon casque, je m'attends à une bonne engueulade de la part de ce riverain concernant ma conception mécaniste de la musique, pas tant sur le plan mélodique que sur celui de l'intensité.
"Jeune homme..."
"HEIN?"
Deux claquements de dents afin d'accélérer la prise du Stéradent
" Jeune homme, votre moto.."
" Oui?"
" Elle fait un très beau bruit...Vraiment beau, merci."
Adepte de l'ironie ou esthète camouflé? Je tends une perche en jetant hors de la visière:
"Oui, un joli bruit, mais un peu trop fort, non?"
"Non, c'est très bien comme ça..."
Il réalise alors que le feu passe au vert, se replie rapidement sur le trottoir et m'adresse un sourire en entendant le Klong de la premiere vitesse qui passe tout en me faisant signe avec la main d'essorer la poignée de gaz en me criant "Et dans les tours, ça doit être encore mieux!"
Je ne l'ai pas déçu...
Dernière édition par jbt le Lun 8 Nov 2010 - 18:55, édité 1 fois
jbt
Déglaçage des cylindres
C'est le printemps, il fait bô, c'est samedi...Marco arrive à la maison avec sa Guzzi 1000S (!) et me tanne pour aller faire un tour avec lui, manifestement il a envie de reprendre une leçon. Il a dû oublier des trucs pendant l'hiver, mais moi j'ai pas arrêté les cours pendant la mauvaise saison, héhéhé.
Je voulais prendre la GS, qur laquelle je venais de changer le pneu arrière, et pis Marco a insisté pour que je redémarre le cafe racer hiberné.
Bon, après tout pourquoi pas? Je voulais refaire tout ce qui trainait depuis la saison dernière avant de le redémarrer, mais bon...
Je rebranche la batterie, starter, un coup de démarreur et BRAAAAAAAAAAAAA démarrage instantané! Mais ralenti à 3000 trs, vu que les câbles de gaz sont grippés: c'est malheureusement inévitable avec le type de montage que j'ai qui forme un boucle vers le bas dans laquelle stagne la flotte. Mais bon, faut souffrir pour être beau. Mo qui voulais la réveiller en douceur, c'est raté. Idem pour ma fille qui termine sa sieste aussi brutalement que le cafe racer.
Une fois les câbles siliconés comme une participante à une émission de télé-réalité, je retrouve l'usage de la poignée de gaz, ferme mais utilisable (heureusement, l'entrainement de musculation hivernale du poignet droit avec Elspeth porte ses fruits).
Je conseille à mon compère de faire gaffe aux radars, vu que c'est la journée idéale (transhumance nivoconsumériste et premier WE de beau temps) et Broaaaaaa, c'est parti.
"Ha, elle fait du bruit, ta moto tout de même..." me dit Marco au premier feu rouge.
Du coup, j'essaie d'accélérer franchement jusqu'au rond point suivant pour voir si ça fait vraiment plus de bruit qu'auparavant, pourtant je viens de changer la laine de roche.
Et, à la sortie du rond point, bing, premier contrôle...à vrai dire, les motards de la police municipale étaient déjà en train de contrôler un minot en 50, examinant soupçonneusement la sortie de son pot "Kitusarace". Ils sont restés médusés en entendant le barouf précédent mon apparition, craignant que ce soit en fait un avion qui vole trop bas (c'était juste sous le couloir d'approche de l'aéroport tout proche), et n'ont pas franchement eu le temps de réagir...bon, j'ai pas non plus pris un ticket pour la file d'attente, faut dire.
A mon avis, le môme est reparti sans rien, bénéficiant d'une indulgence comparative...
Bref, direction les petites routes des Bauges, via le bout de voie rapide englué de monospaces avec des skis sur le toit. Dans un tunnel, Marco me fait remarqué que je n'ai pas de phare devant au même moment où je lui fais remarquer qu'il n'a pas de feux derriere...comme d'habitude, la "promenade" s'annonce serrée, on est toujours très proches que ce soit au chrono ou au nombre de pannes...
Ca y est premier col de la saison, quel plaisir de pouvoir à nouveau arsouiller dans les épingles! La moto marche du tonnerre, je l'ai même surpris 2 ou 3 fois à délester de l'avant à la ré-accélération! Mais je me rappelais pas qu'elle était aussi lourde à balancer en entrée de virage serré...
Premier avertissement au bout de quelques kilomètres, l'arrière glisse à la remise de gaz dans une série de pif-pafs...houla! Du calme, de toute façons, Marco est loin derrière, la Guzz est très bien dans les grandes courbes, mais dans le sinueux, c'est pas ça...
Arrivé au sommet du col des Prés, il y a encore pas mal de neige, mais la route reste dégagée...faut faire gaffe aux trainées de fonte qui regèlent en travers du bitume, et aux trous provoqués par le gel dans le revêtement.
Un peu plus loin, je suis une voiture dans un long virage à droite en attendant de pouvoir la doubler, j'en profite pour ouvrir la visière histoire de sécher la buée et de respirer le printemps...et je me prends une grande giclée de lave glace dans les yeux, au point de ne plus rien y voir et de manquer de me foutre en l'air sur le terre plein central de ce virage ( qui était un virage aveugle, j'aurais du me méfier!).
J'aime pas.
Donc je rattrape, je double, j'intercepte et j'engueule. Histoire de marque le coup.
Un bonhomme est bien descendu de la voiture histoire de mettre son grain de sel, mais il ne m'avait pas bien vu depuis le siège passager, et s'est ravisé en me voyant de face. Faut dire que la veste d'hiver Bering spécial gros me fait une carrure du genre footballeur américain qui aurait fait de la gonflette en bouffant des stéroïdes avec des épaules d'1m50 de large, déjà que j'ai pas besoin d'épaulettes... Il est sorti furax en criant "KESKIYA T'AS UN PRoblème bâtard excusez moi Monsieur de m'être emporté inconsidérément" une fois qu'il m'a considéré de plein pied, avec des yeux injectés de sang (ça c'était pas la colère, c'était le lave glace).
Bref, je rejoins Marco, et on continue mollo, d'une part parce que la route qu'on prend est à l'ombre depuis 5 mois, et que j'y vois pas grand chose avec tout ce que j'ai pris dans les yeux. Malgré ces précautions, deuxième avertissement, l'arrière glisse encore brutalement en ré-accélérant dans un virage...du calme, du calme, je vais pas reconstruire cette moto tous les ans non plus!
Malgré ça, troisième glissade quelques km plus tard, des deux roues cette fois, en passant sur une bande blanche! Bon, manifestement, il va falloir attendre que la route soit lavée par la pluie pour être plus en confiance.
Une fois rentré je m'arrête faire le plein et vérifie la pression, juste estimée suffisante avant le départ: 1.5 devant, 1.9 derrière...voilà qui explique quelques désagréments!
Quelques centaines de mètres avant la maison, nouvelle embuscade gendarmesque avec jumelles sniper dans le décor central d'un rond point. Pas grave, je me méfie toujours de cet endroit, et j'emprunte la bretelle d'évitement (quel nom approprié) qui permet de tourner à droite avant d'arriver sur le rond point, histoire de leur éviter toute tentation. Je crains cette fois que mes yeux de lapin myxomateux ne leur inspire pas tant de respect qu'une envie de me faire subir un dépistage toxico en règle, associé à d'acerbes remarques concernant le caractère artisanal des mes silencieux (ya plus place pour les petits métiers d'antan...), mes phares très peu éblouissants (y marchent plus) ou mes papiers illisibles (j'les ai oubliés à la maison...).
Du coup, je fais un petit détour diplomatique, et passe devant le garage d'un pote qui est en train de mettre le dernier tour de clé à sa Laverda 750 SF (l'ex d'Arno), et on taille une bavette en regardant la Laverda, béquillée sur la centrale, sortir toute seule du garage simplement avec les vibrations du ralenti...
Il venait justement de refaire à neuf tout l'embrayage. J'en ai profité pour le tester et tordre le coup à une vieille légende: on dit souvent que l'embrayage des Laverda est dur, la poignée difficile à actionner. C'est pas vrai.
L'embrayage des Laverda est HYPER dur, même neuf.
Heureusement que grâce à Elspeth, je n'ai pas eu de difficultés à m'en servir!
Je voulais prendre la GS, qur laquelle je venais de changer le pneu arrière, et pis Marco a insisté pour que je redémarre le cafe racer hiberné.
Bon, après tout pourquoi pas? Je voulais refaire tout ce qui trainait depuis la saison dernière avant de le redémarrer, mais bon...
Je rebranche la batterie, starter, un coup de démarreur et BRAAAAAAAAAAAAA démarrage instantané! Mais ralenti à 3000 trs, vu que les câbles de gaz sont grippés: c'est malheureusement inévitable avec le type de montage que j'ai qui forme un boucle vers le bas dans laquelle stagne la flotte. Mais bon, faut souffrir pour être beau. Mo qui voulais la réveiller en douceur, c'est raté. Idem pour ma fille qui termine sa sieste aussi brutalement que le cafe racer.
Une fois les câbles siliconés comme une participante à une émission de télé-réalité, je retrouve l'usage de la poignée de gaz, ferme mais utilisable (heureusement, l'entrainement de musculation hivernale du poignet droit avec Elspeth porte ses fruits).
Je conseille à mon compère de faire gaffe aux radars, vu que c'est la journée idéale (transhumance nivoconsumériste et premier WE de beau temps) et Broaaaaaa, c'est parti.
"Ha, elle fait du bruit, ta moto tout de même..." me dit Marco au premier feu rouge.
Du coup, j'essaie d'accélérer franchement jusqu'au rond point suivant pour voir si ça fait vraiment plus de bruit qu'auparavant, pourtant je viens de changer la laine de roche.
Et, à la sortie du rond point, bing, premier contrôle...à vrai dire, les motards de la police municipale étaient déjà en train de contrôler un minot en 50, examinant soupçonneusement la sortie de son pot "Kitusarace". Ils sont restés médusés en entendant le barouf précédent mon apparition, craignant que ce soit en fait un avion qui vole trop bas (c'était juste sous le couloir d'approche de l'aéroport tout proche), et n'ont pas franchement eu le temps de réagir...bon, j'ai pas non plus pris un ticket pour la file d'attente, faut dire.
A mon avis, le môme est reparti sans rien, bénéficiant d'une indulgence comparative...
Bref, direction les petites routes des Bauges, via le bout de voie rapide englué de monospaces avec des skis sur le toit. Dans un tunnel, Marco me fait remarqué que je n'ai pas de phare devant au même moment où je lui fais remarquer qu'il n'a pas de feux derriere...comme d'habitude, la "promenade" s'annonce serrée, on est toujours très proches que ce soit au chrono ou au nombre de pannes...
Ca y est premier col de la saison, quel plaisir de pouvoir à nouveau arsouiller dans les épingles! La moto marche du tonnerre, je l'ai même surpris 2 ou 3 fois à délester de l'avant à la ré-accélération! Mais je me rappelais pas qu'elle était aussi lourde à balancer en entrée de virage serré...
Premier avertissement au bout de quelques kilomètres, l'arrière glisse à la remise de gaz dans une série de pif-pafs...houla! Du calme, de toute façons, Marco est loin derrière, la Guzz est très bien dans les grandes courbes, mais dans le sinueux, c'est pas ça...
Arrivé au sommet du col des Prés, il y a encore pas mal de neige, mais la route reste dégagée...faut faire gaffe aux trainées de fonte qui regèlent en travers du bitume, et aux trous provoqués par le gel dans le revêtement.
Un peu plus loin, je suis une voiture dans un long virage à droite en attendant de pouvoir la doubler, j'en profite pour ouvrir la visière histoire de sécher la buée et de respirer le printemps...et je me prends une grande giclée de lave glace dans les yeux, au point de ne plus rien y voir et de manquer de me foutre en l'air sur le terre plein central de ce virage ( qui était un virage aveugle, j'aurais du me méfier!).
J'aime pas.
Donc je rattrape, je double, j'intercepte et j'engueule. Histoire de marque le coup.
Un bonhomme est bien descendu de la voiture histoire de mettre son grain de sel, mais il ne m'avait pas bien vu depuis le siège passager, et s'est ravisé en me voyant de face. Faut dire que la veste d'hiver Bering spécial gros me fait une carrure du genre footballeur américain qui aurait fait de la gonflette en bouffant des stéroïdes avec des épaules d'1m50 de large, déjà que j'ai pas besoin d'épaulettes... Il est sorti furax en criant "KESKIYA T'AS UN PRoblème bâtard excusez moi Monsieur de m'être emporté inconsidérément" une fois qu'il m'a considéré de plein pied, avec des yeux injectés de sang (ça c'était pas la colère, c'était le lave glace).
Bref, je rejoins Marco, et on continue mollo, d'une part parce que la route qu'on prend est à l'ombre depuis 5 mois, et que j'y vois pas grand chose avec tout ce que j'ai pris dans les yeux. Malgré ces précautions, deuxième avertissement, l'arrière glisse encore brutalement en ré-accélérant dans un virage...du calme, du calme, je vais pas reconstruire cette moto tous les ans non plus!
Malgré ça, troisième glissade quelques km plus tard, des deux roues cette fois, en passant sur une bande blanche! Bon, manifestement, il va falloir attendre que la route soit lavée par la pluie pour être plus en confiance.
Une fois rentré je m'arrête faire le plein et vérifie la pression, juste estimée suffisante avant le départ: 1.5 devant, 1.9 derrière...voilà qui explique quelques désagréments!
Quelques centaines de mètres avant la maison, nouvelle embuscade gendarmesque avec jumelles sniper dans le décor central d'un rond point. Pas grave, je me méfie toujours de cet endroit, et j'emprunte la bretelle d'évitement (quel nom approprié) qui permet de tourner à droite avant d'arriver sur le rond point, histoire de leur éviter toute tentation. Je crains cette fois que mes yeux de lapin myxomateux ne leur inspire pas tant de respect qu'une envie de me faire subir un dépistage toxico en règle, associé à d'acerbes remarques concernant le caractère artisanal des mes silencieux (ya plus place pour les petits métiers d'antan...), mes phares très peu éblouissants (y marchent plus) ou mes papiers illisibles (j'les ai oubliés à la maison...).
Du coup, je fais un petit détour diplomatique, et passe devant le garage d'un pote qui est en train de mettre le dernier tour de clé à sa Laverda 750 SF (l'ex d'Arno), et on taille une bavette en regardant la Laverda, béquillée sur la centrale, sortir toute seule du garage simplement avec les vibrations du ralenti...
Il venait justement de refaire à neuf tout l'embrayage. J'en ai profité pour le tester et tordre le coup à une vieille légende: on dit souvent que l'embrayage des Laverda est dur, la poignée difficile à actionner. C'est pas vrai.
L'embrayage des Laverda est HYPER dur, même neuf.
Heureusement que grâce à Elspeth, je n'ai pas eu de difficultés à m'en servir!
Dernière édition par jbt le Jeu 18 Nov 2010 - 20:19, édité 2 fois
jbt
Re: Recueillons nous autour de JBT
PITTRED a écrit:P'tain ! il est bon dans le prose, l 'animal !
Richard de l'Aulagnier
Re: Recueillons nous autour de JBT
C'est que du bonheur !!!!
J'aurai fait la route en passager, j'en n'aurai pas vu plus ! ( juste j'aurai sali mon slip..... )
J'aurai fait la route en passager, j'en n'aurai pas vu plus ! ( juste j'aurai sali mon slip..... )
Francesco
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