Réglage suspension - d'origine ?

À l'occasion de petites vacances en Bavière, je me devais de faire une petite visite au musée BMW à Munich

Il y avait une belle R5 (pas la Renault)...



...sur laquelle un truc m'a interpellé : au sommet de la fourche une commande qui ressemble fort à un réglage de dureté de l'amortissement. Encore jamais vu.
D'origine ou pas ?



* en toute logique le W doit vouloir dire Weich (souple) et le H Hart (dur).
J'imagine qu'il doit y avair une tige qui en tournant obture plus ou moins les canaux d'huile...
Très en avance (on est en 1936) !

Quelqu'un connait ?

La R5 était la superbike de l'époque, et ce réglage d'hydraulique de fourche est bien d'origine, une première pour une moto de série.

Ce n'était pas les seules innovations, 2 arbres à cames au plus près du haut moteur pour diminuer la longueur des tiges de culbus et donc, les masses en mouvement. Tout ça entrainé par chaïne avec la dynamo sur le haut du moteur montée sur excentrique pour la tension de ladite chaîne de distribution.
Ce type de distribution a suivi la R51 ensuite (une R5 avec suspension arrière coulissante), mais même la 600 sportive contemporaine de la R51, la R66 n'a qu'un seul arbre à cames car dérivé du R61 (un 600 à soupapes latérales).

Belle machine

Merci pour ces précisions Lolo

Oui très belle machine

Je n'ai pas la chance d'en posséder une.
Mais j'ai la chance de posséder la réponse de Zündapp à la R5...

L'ensemble des pièces composants la fourche de la R5 et son système de réglage de l'hydraulique.

Dans le journal BMW de Février 1936 destiné aux employés et distributeurs, 4 pages sont consacrées à la R5.



La légende de la photo du bas indique " Mauvaise route ou nids de poule ? Les deux amortisseurs hydrauliques de la R5 peuvent être réglés sur la position dure, d'un simple mouvement du poignet."

Le système sera étendu à la R17.


Quand à Moto Revue en Février 1938 offre à ses lecteurs un dessin en indiquant des amortisseurs oléopneumatiques.

Super ! Merci pour ces documents intéressants François    

ffrd a écrit:
Quand à Moto Revue en Février 1938 offre à ses lecteurs un dessin en indiquant des amortisseurs oléopneumatiques.

Bah tiens ! En haut à droite ils ont mis la KS 500, le pendant de la R5 chez Zündapp. Autre technologie ici : fourche à parallélogramme, avec amortisseur hydraulique aussi mais central et non réglable. Celui-ci est doublé d'un frein à friction réglable dont on aperçoit le levier de réglage sous la patte de phare. Un peu plus archaïque que BMW pour le coup.

Hello Zündapp'man ! 
Je me suis toujours interrogé sur le manque de rationalité des armées en général et de l'armée allemande en 40.
Pourquoi ne pas avoir fabriqué qu'un seul type de motos ? des petites, des moyennes en solo et des lourdes avec side-car tracté ?
Enfin tout cela c'est du passé. 

Le Courrier des Agents de Février 1948, éphémère publication issue de la rédaction de Moto Revue, publie quelques pages d'éclatés techniques des BMW "militaires" et de la R5, dont l'éclaté de la fourche et le système de réglage de la fourche.

ffrd a écrit:
Je me suis toujours interrogé sur le manque de rationalité des armées en général et de l'armée allemande en 40.
Pourquoi ne pas avoir fabriqué qu'un seul type de motos ? des petites, des moyennes en solo et des lourdes avec side-car tracté ?

L'effort a été réalisé, et bien avant 1940. Il y a eu tout un programme de standardisation des véhicules. Pour ce qui est des motos, la grande diversité vient de l'incorporation des machines civiles. Quant aux fabrications spécifiquement militaires, elles sont en fait limitées à quelques modèles.

Cordialement

Merci Pierre de ces précisions