Stella Alpina 2022

C'était ce week end, une édition estivale et ensoleillée...
Découverte lors de la montée: l'accès est désormais payant (8€) durant l'été.

Corrolaire: il y a des chiottes chimiques au camp de base. Tout fout le camp, où est le plaisir d'aller chier la nuit dans le ruisseau en aval duquel les allemands qui ont braillé des chansons paillardes toute la nuit fait se brossent les dents le lendemain matin?


Pas beaucoup de monde dans le camp du refuge Scarfiotti...mais au moins il y a de la place et c'est sec.



Certains ne sont pas prêt à renoncer à leur petit confort cosy...




Comme toujours, c'est le festival du trail dans le parc, mais avec de moins en moins de GS modernes (trop lourdes...) et de plus en plus de bitzas sur base légère, 600 XT, 650 KLR, des trails de petites cylindrées, du CRF flambant neuf à la 240 XT arrivée du Royaume Uni.
J'évite volontairement d'évoquer les trials et enduros venus en remorque et fourgon garés un peu plus bas... Mais visiblement les adeptes du hors piste à l'occasion du rassemblement se sont calmés. Les amendes de 1500€ distribuées par les gardes du parc qui scrutent aux jumelles et attendent à la redescente ont découragé les ardeurs.

Pas mal d'attelages aussi, pas forcément avec des side cars orientés tout terrain.
Et il y a toujours un fada pour grimper en GSXR ou avec une R1100RT. Et redescendre avec la moto dans le même état!

Parmi les vieilles, j'ai remarqué une paire de Ducati Scrambler.

Félicitations à l'inventeur du Top case de guidon.



Et pendant que la nuit tombe déjà sur le bas du camp, et la température suit le mouvement, la lune apparaît au dessus du plateau: demain, on grimpe là-haut!




Dans le même ordre d'idées que l'accès payant et les chiottes chimiques, le resto tout proche organise une soirée avec un groupe de baluche.
Certes doué, mais bon...sono à toc et spots, on n'entendait même plus les moteurs au rupteur.  
Ca participe au ternissement de la magie. C'est dommage.
Heureusement il n'y a toujours pas de réseau de téléphone là-bas. Les junkies doivent redescendre 10 km pour que ça capte.
Et, heureusement, il reste toujours des rencontres et des conversations qui mélangent 5 ou 6 langues à la fois. J'adore. Le lendemain matin, je saurai comment on dit "Tu ronfles très fort " en allemand.

A l'aube naissante, on attaque la montée vers le col.
Et naissent les premières vraies difficultés: des tentes s'étant montées comme par magie durant la nuit tout autour de la mienne, je dois trialiser pour sortir la moto. Je me tanke à 2m. de la tente en essayant de franchir un talus, piégé par un terrier de marmotte vicieux qui pose la R100GS sur son sabot.
Mon frère, sur son Himalayan, moins expérimenté en TT, attend la 1e épingle pour choir sur un coup de piston. Pas de mal.
On trouve en chemin une tente que le belge en R1100RT venait de perdre en route.
La montée s'est faite assez sereinement. J'avais monté un Karoo sur une autre jante pour remplacer le Bridgestone AX41 en fin de vie, mais en changeant la roue juste avant le départ, impossible de la passer sur les garnitures, rien à faire; Comme si le tambour s'était rétréci. J'ai fini par passer la roue sur le moyeu, mais tous freins bloqués alors que la commande était déposée. Faute de temps, j'ai remonté cet AX41.
Etonnant ce pneu. Acheté par hasard pas cher à un africatwiniste qui s'était gouré dans les dimensions, je n'ai jamais pu trouver son homologue avant faute  de disponibilité, ou alors à 180€ le pneu. J'ai pas dû faire 2000km avec, et logiquement, les crampons ont vite fondu. Mais bordel, qu'est ce que ça tracte! Associé à l'excellent amortisseur Ohlins arrière, je me suis perdu dans des chemins peu recommandables, remonté des lits de ruisseaux pleins de flotte et de galets arrondis, des coupes de bois pleines de branches au sol, des ornières boueuses, malgré la hauteur presque symbolique des crampons sur le milieu de la bande de roulement, il n'a jamais failli et la R100GS PD a toujours franchi les difficultés.
Alors c'est pas une piste façon pierrier qui grimpe à 3000m qui va l'impressionner, surtout qu'hormis la caillasse, c'est sec. Très. Pas de boue, plus de neige, mais de la poussière, beaucoup, qui force à respecter les distances de sécurité d'une moto à l'autre tant elle masque le sol.
Et après quelques efforts, avec un petit coup de pouce du réchauffement climatique, le sommet se dévoile enfin  à nous:



Ça faisait longtemps que je n'y étais pas parvenu, presqu'une vingtaine d'années je crois.


Soudain, dans le calme et la majesté du col, le silence qui sied à l'agonie du glacier dont il ne reste que de quoi agrémenter un verre de bourbon est troublé par un vrombissement sourd et continu.
Un drone? Non, c'est trop grave. Une moto électrique qui arrive? Non, elle n'aurait pas assez d'autonomie. Un sacrifice rituel d'égorgement d'un canard d'un moto club hongrois?
Bin non:

Quand les Ecossais arrivent au sommet, ils sont contents et ils sortent la cornemuse.
(Les Français, eux, se plaignent. Ca fait à peu près le même bruit. )
Chapeau au passage, parce qu'à cette altitude, c'est déjà un peu compliqué d'avoir du souffle sans jouer de cet instrument du diable.

La redescente se fait tranquille, on repacke les tentes au passage, et retour à la maison via Susa et le Mont Cenis, puis la vallée de la Maurienne pour le frangin, le col de l'Iseran, Bourg St Maurice, le Cormet de Roselend, Albertville, et le Col  du Frêne pour moi avec une belle arsouille contre une Ford Focus ST pour le dessert...



Bilan de la balade: 650 km environ, l'Himalayan n'a jamais été un boulet, mais il ne faut pas espérer effacer un camping-car d'un coup de gaz en montée.
La fourche de la GS commence à afficher un jeu à la direction préoccupant, la poussière a dû remplacer la graisse et ça fait grouik grouik quand je tourne. Le capteur de pression d'huile fuit, j'ai perdu un ressort de béquille dans la bataille et elle frotte dans tous les virages, les contacteurs de feu stop ont tous deux rendu l'âme et le MC suinte un peu.
Mais...c'est quand même toujours la moto la plus polyvalente du monde!

Merci JB pour cet agréable récit.

super récit c'est le jbt qu'on adore jc

Souvent entendu parler de ce rassemblement hors du commun mais je ne m'y suis jamais rendu ... 

Belle aventure et merci pour ce partage. 

Beau reportage.
On s'y croit et ça donne vraiment envie. 
Merci !

Salut, le retour que tu as fait je l'ai emprunté à l'aller le vendredi. 
C'était la première "grosse" sortie pour la 80ST et tout a bien été, sauf qu'elle ratatouillait un peu en arrivant au sommet de l'Iseran... on peut lui pardonner.
Dommage, on aurait pu se rencontrer, j'ai vu ta moto sur le parking, il y avait aussi une autre gs (caches culbuteurs verts) avec un astucieux système de béquille- je mets une photo - je pense m'en inspirer pour ma 80gs, un peu cintré pour passer entre le repose pieds et le sélecteur, ça fonctionne bien.

Je m'y suis fort bien plu, et les routes pour y aller sont très chouettes aussi. 
Et vous remarquerez sur la dernière photo que, inspirés par l'esprit de Géronimo après une douche sous la cascade, nous parquons désormais les motos en cercle, comme les indiens autour de la caravane qui passe...
J'y retournerai très certainement.
Salut 

Dommage qu'on se soit ratés, ça m'aurait fait plaisir de faire connaissance!

Quelques autres photos faites par le frangin, plus doué que moi: qui a un appareil vachement plus cher que le mien.





Ca ressemble beaucoup à un îlot de camaraderie et de chaleur humaine qui résiste poétiquement face à la progression des froides ténèbres dans la montagne:




En fait c'est juste un tas d'allemands en bonnet et de polonais bourrés qui racontent des conneries en écoutant très fort du rock tyrolien des années 80 pour empêcher les autres de dormir (et en enfumant les sourds et les prévoyants à boules Quies pour qu'ils en profitent aussi).

Chapeau à ceux qui ont tenté la montée - et la redescente- de nuit. Fallait oser vu la poussière qui crée un brouillard impénétrable, et en plus ça  faisait une belle retraite aux flamby (bin oui, on est en Italie, c'est le pluriel de flambeau!)


Tout l'intérêt de la promiscuité avec des bruyants ostrogoths nocturnes, c'est qu'à cette altitude, l'insomnie réserve un spectacle extraordinaire:

C'est regrettable,qu'on ne se soit pas rencontrés,car j'y étais aussi avec une 75/5 bleue,affublée d'une table-valise rouge sur l'arrière de la selle.J'étais accompagné de mon fils cadet en street triple orange mat et de deux copains à lui en vfr noire et 650 bandit.Comme toi,j'ai effectivement croisé le nantais avec sa vieille 1100gsxr à cul carré.Il ne loupe pas une édition.Il est reparti comme nous,dimanche vers 12h30.Le réchauffement était particulièrement palpable, car il n'y avait pas de neige pour entraver la montée,possible jusqu'en haut cette année.De même,les cascades entourant le camping avaient perdu leur débit.En faisant un tour dans le parc,j'ai remarqué la seule 80st présente.

Merci JBT.
c'est dommage, sans le son des images nocturnes...

Je viens ,en relisant ton récit,de découvrir ma 75/5 en photo,juste devant la katoche équipée de son top-case de guidon.Merci pour cette attention.

Ce n’est que partie remise pour se rencontrer . Sauf imprévu imprévisible j’y retourne l’an prochain. 
Le bleu va très bien a cette 75. Je me tate toujours entre le bleu et le vert fonçé pour repeindre la st….

Quand aux photos de nuit, elles ont beau être prises avec un appareil dispendieux, elle ne rendent pas exactement compte de la merveille de ce ciel protégé de la pollution lumineuse dans cette « crypte » géante. 
Rien que pour ce spectacle cela valait déjà le voyage. En ce qui me concerne, le plus beau site pour une concentration.

Le barbu au chapeau, je l'ai vu juché sur la tour, sous le drapeau de pirate, en train d'essayer de mettre de l'ambiance...
C'était réussi, tout le monde attendait qu'il tombe!

  Ah oui, question « ambiance », il en connait un rayon le jacquy

En 2019,j'étais venu avec une machine beaucoup mieux adaptée:250 honda nx de 1987,26cv pour 118kg.35 ans plus tard,une re hymalaian ne fait pas mieux:24cv,et je n'ose pas écrire le poids.

L'arrivée c'est toujours au col du Sommeiller à 3009 mètres ?

Je l'ai fait 3 fois,en 70 ,Norton 99 guidon bracelets-selle de Manx etc..bref un café racer comme ils disent aujourd'hui et en 71 avec ma 650 SS Rickman,c'était rock and roll dans les épingles des derniers kilomètres de l'ascension.J'y suis retourné en 73 avec ma 750 commando,le plus beau rallye que j'ai fait en 54 ans.

A l'époque c'était très simple,aucune organisation,Mario te remettait la médaille au col.

Je sais plus si c'est 70 ou 71 où nous sommes arrivés au col entre 2 murs de neige (mais ça c'était avant le dérèglement climatique )

On campait dans le près à la sortie de Bardonecchia avec les vaches.

En 70 nous étions .................70 et 12 nationalités,les années suivantes de plus en plus nombreux.

Vraiment des bons souvenirs d'autant que c'était très cool,calme,feu de camps avec nos amis italiens qui chantaient bien aidé par le chianti,pas de voiture,remorque,fourgon même en 73 quasi pas de trail ou assimilés, contrairement à maintenant .

Merci JBT pour ton récit et tes photos très sympas,mais je me rappelle pas qu'il y avait un lac. 

P.S : génial le bagpipe.

Caramba, encore raté.  Fin cette année avec mon épaule j’aurai pas pu.
Je pense pas à surveiller les dates de ces trucs.
En tout cas merci.
Tcherpeti, du coup t’es passé dans le coin?

Super ton reportage JBT, j'aime bien ton écriture, les photos sont sympas et j'ai reconnus quelques motos.
Bravo les amis Belges, toujours dans les bons coups. Willie, il est où? C'est peut être lui qui prend la photo. Nous allons certainement nous croiser très vite.
Merci Fanfan pour l'historique, la Stella restera toujours une belle balade. Des générations de motards ce sont croisés là-bas.

Merci, c'est très agréable à lire et à regarder.
Et ça donne envie....

luckyck a écrit:En 2019,j'étais venu avec une machine beaucoup mieux adaptée:250 honda nx de 1987,26cv pour 118kg.35 ans plus tard,une re hymalaian ne fait pas mieux:24cv,et je n'ose pas écrire le poids.

Bon, c’est fini,oui?!
Pour une fois que JBT fait preuve  de clémence envers l’Himalayan…

fanfan26 a écrit:L'arrivée c'est toujours au col du Sommeiller à 3009 mètres ?

Je l'ai fait 3 fois,en 70 ,Norton 99 guidon bracelets-selle de Manx etc..bref un café racer comme ils disent aujourd'hui et en 71 avec ma 650 SS Rickman,c'était rock and roll dans les épingles des derniers kilomètres de l'ascension.J'y suis retourné en 73 avec ma 750 commando,le plus beau rallye que j'ai fait en 54 ans.

A l'époque c'était très simple,aucune organisation,Mario te remettait la médaille au col.

Je sais plus si c'est 70 ou 71 où nous sommes arrivés au col entre 2 murs de neige (mais ça c'était avant le dérèglement climatique )

On campait dans le près à la sortie de Bardonecchia avec les vaches.

En 70 nous étions .................70 et 12 nationalités,les années suivantes de plus en plus nombreux.

Vraiment des bons souvenirs d'autant que c'était très cool,calme,feu de camps avec nos amis italiens qui chantaient bien aidé par le chianti,pas de voiture,remorque,fourgon même en 73 quasi pas de trail ou assimilés, contrairement à maintenant .

Merci JBT pour ton récit et tes photos très sympas,mais je me rappelle pas qu'il y avait un lac. 

P.S : génial le bagpipe.

 Beau choix de motos, et chapeau d’être monté le col avec  
En effet ça a du changer depuis les années 70. Le campement est environ 15 bornes après Bardoneccia,  plus haut vers 2000 m. (La ou il’y a un refuge) Ceux qui le souhaitent montent a 3009m.
Et il y a bien sûr des gens qui montent avec les motos dans la camionnette ou sur une remorque jusqu’au campement, pour gravir le dimanche matin les 10 km de chemin restant avec leur trail, pour acheter leur médaille…. Chacun son truc . ( mais il s’agit d’une minorité quand même) 

Trickeur a écrit:Caramba, encore raté.  Fin cette année avec mon épaule j’aurai pas pu.
Je pense pas à surveiller les dates de ces trucs.
En tout cas merci.
Tcherpeti, du coup t’es passé dans le coin?

Point que nenni. On s’était fixé rdv le jeudi soir dans un chouette camping à Thones, +/- 10 bornes à l’est de Annecy. 

bmw64 a écrit:Super ton reportage JBT, j'aime bien ton écriture, les photos sont sympas et j'ai reconnus quelques motos.
Bravo les amis Belges, toujours dans les bons coups. Willie, il est où? C'est peut être lui qui prend la photo. Nous allons certainement nous croiser très vite.
Merci Fanfan pour l'historique, la Stella restera toujours une belle balade. Des générations de motards ce sont croisés là-bas.

Willy devait être des nôtres, mais il a malheureusement été empêché de venir.

"Beau choix de motos, et chapeau d’être monté le col avec  "


La Norton 99 c'était ma seule moto ainsi que la 650SS Rickman et ensuite la 750 commando interstate,comme aujourd'hui ma 850 MK3 commando interstate.


En 70 j'avais pas 19 ans,j'avais du voir ça dans moto-revue certainement.


Vu 50 ans plus tard je me rends compte qu'on avait peur de rien parce que c'était pas vraiment les motos adéquates pour faire les 25 kms de piste jusqu'au col,un copain avait une 99SS et l'autre une BSA A10.  Ce rallye alpin nous a permis de découvrir la moyenne montagne qu'on a pratiqué en rando pendant des décennies dans toutes les Alpes.


Je n'y suis jamais retourner mais quand je vais sur l'Italie toujours par la même route :Briancon,mont Genevre descente sur Turin et voit sur ma droite le panneau Bardonecchia il y a comme une petite séquence émotion.


Merci pour ta réponse tcherpeti 

jbt a écrit:Bilan de la balade: 650 km environ, l'Himalayan n'a jamais été un boulet

Merci frangin, voilà une validation dont je ne suis pas peu fier.
Je pense même en faire un t-shirt pour l'occasion :

Racc00n a écrit:

jbt a écrit:Bilan de la balade: 650 km environ, l'Himalayan n'a jamais été un boulet

Merci frangin, voilà une validation dont je ne suis pas peu fier.
Je pense même en faire un t-shirt pour l'occasion :

Je te le pique pour le fil Himalayan d'ici.

Bien trouvé le slogan.
Tu vas te faire des couilles en or avec ce teeshirt, Francesco, G/seur-Trickeur, bmvince, jmarc06, …. Et combien d’autres. Ta fortune est faite