R90 Saison 2022...

Et donc...?

Pas de nouvelles , très  bonnes nouvelles

Ouf !
Depuis que je suis rentré dimanche soir j'ai eu le temps de donner de nouvelles...

Je fais succinct mais je reviendrais, photos et vidéos à l'appui.


En gros, la moto marche du feu de dieu, un avion passé 5500trs. En-dessous c'est un peu creux, faut bien rester au-dessus. La légèreté et la maniabilité de la moto sont nettement en hausse !
Mais à la fin de la première sessions des essais : l'arrière de la moto est couverte d'huile, mes bottes aussi. Mon bac récupérateur des vapeurs d'huile moteur est plein et a débordé, il y a 1L dedans !
Je me dis que peut-être c'est le moteur qui fait son niveau tout seul, que j'en ai mis trop... bref, c'est un peu la panique...
J'essuie tout, je ne remets pas d'huile dans le moteur (il en reste à peu prêt 2.5L).

Je roule un peu sur des oeufs lors de la seconde séance d'essais, au bout de 5tours je vous que la pression d'huile chute lors des gros gros freinages, mais qu'elle remonte dès que je lâche les freins : le niveau est trop bas !
Je fais une belle virgule à la sortie du Garage Vert, je décide de rentrer au stands. La moto est encore pleine d'huile, mais de boîte, cette fois. La mise à l'air de la boîte s'est bouchée, et j'ai le soufflet de cardan qui a gonflé et qui a dégueulé partout... J'ai encore 0.3L d'huile dans le bac de reniflard... Malgré cela, je suis dans mes temps de qualifs de 2019, en 2'05.

La suite plus tard... !

Vite !!! 

Ben oui maintenant que t'as commencé tu peux pas nous laisser comme ça, c'est pas plus belle la vie là  .

bon! ben!   soyons  patient.......

Cool, plus de peur que de mal  !!!

Bonsoir

Superbe préparation, avec les explications claires et détaillées, un régal.

On mesure  la maitrise et le travail à la simplicité apparente de l'écrit.

Vivement la suite !!!!

Pas d'impatience pour la suite ; course le dimanche , démontage le lundi , c'est bien connu chez les pilotes amateurs ; obligé de rouler et de faire le mécano . Il faut se reposer à moment donné .

C'est du cumul de mandat .

On est vendredi soir, et mon moteur m'inquiète... Pourquoi recrache-t-il toute cette huile...? 
Je re-nettoie tout, bricole une mise à l'air propre de ma boîte de vitesses. Par mesure de précaution, j'enturbanne le soufflet de cardan dans de l'absorbant special hydrocarbure pour éponger les éventuelles nouvelles incontinences.
Comme je ne veux rien risquer pour le moteur, je décide de le gaver d'huile (je remets 1l d'huile), mais je monte un bac récupérateur de 5l (un bidon d'huile, quoi) sous la selle. De cette manière, plus de risque de débordement, le bac récupérateur contient plus que le moteur !

Et le samedi midi, 1ere qualification. Je m'accroche mais je me retrouve assez vite tout seul, sans lièvre. A la fin de la session, j'ai le 7e temps en 2'03'7, derrière deux ducati TT, le Pantah, un Suzuki 1100gsx, une Triumph Nourish 750, et.... un 750TZ. Toujours un peu tendu à guetter les fuites sur ma roue arrière, mais il ne se passe rien. La moto est hyper plaisante, elle est vraiment maniable et ne nécessite pas un fort engagement pour aller vite, le principal axe d'amélioration, ce sera le pilotage, car je suis toujours plus a l'aise dans les grandes courbes, et je perds du temps dans les petits coins qui nécessitent de rouvrir tôt les gaz. Le moteur est un régal, il prend ses 8400tours en 5e dans la ligne droite avant la courbe Dunlop, ça tracté vraiment fort. Pour être parfaitement à l'aise avant le virage du raccordement, il me faudrait 300tours de plus avant d'arriver au limiteur de régime, mais je ne veux pas faire prendre de risque au moteur avant d'en avoir profité un peu... En fin de session, le moteur dejauge a nouveau au freinage : la pression d'huile fait le yoyo entre la prise des freins et la remise du filet de gaz. 
Et de retour au paddock, je retrouve mon litre d'huile dans mon bac récupérateur. Je le vide, et remets 1,2l dans le moteur.

Samedi soir, 1ere course ! 
Pour un premier départ avec la moto dans cette configuration, je le foire magistralement ! Pas assez de régime, je lâche trop l'embrayage, le compte passe sous 5000trs, et beuuuuh, énorme trou ! Je le rechope de suite, fais hurler le moteur avant que ça ne reparte, mais les concurrents ne m'ont pas attendu : la ligne de derrière m'est passée devant ! J'enquille les rapports au rupteur et freine comme un trappeur à la chicane Dunlop, a l'intérieur : je retrouve ma septième place ! Je ne veux pas laisser partir le groupe devant et donne tout ce que je peux, je reviens gentiment au cours du premier tour, mais dans le second, à la réaccélération après le garage vert, je sens une vibration caractéristique à l'arrière de la moto, qui va en s'amplifiant pendant un tour de plus : les roulements du croisillon de cardan sont en train de rendre l'âme. Plus que dégouté, mais vraiment pas envie de tout casser non plus, c'est l'abandon...
Il reste un peu d'espoir pour demain, il me semble que j'en ai un de rechange au fond d'une caisse dans le camion...

Je viens de tomber (par hasard) sur cette photo sur le net en triant la foultitude de marque-pages sur mon navigateur.

Il y a plusieurs choses intéressantes, d'une part des détails sur le montage Cantilever de la suspension arrière.

Mais aussi, ce n'est pas le reniflard d'huile qui est ré-injecté dans le puit de la jauge à huile ?
Est-ce que cette "pratique" est encore autorisée ?

Plus probablement un reniflard supplémentaire simple et efficace

@ Pocka : Continues !!! 

Le reniflard dans le puit de la jauge ??? 
ca doit monter grave en pression ce truc !

à moins que ce soit un retour du decanteur vers la bache à huile
les vapeurs etant evacuées

Ben pas plus que dans le carter ?

désolé, nos reponses se sont croisées
je parlais de l'idée de relier le reniflard d'origine, au puit de jauge
un reniflard supplémentaire ne pose aucun soucis par contre

Le top pour un carter est de ne pas avoir de variation de pression due au mouvement des pistons et surtout pas de pressions positives. Comme on ne peut pas imaginer un carter infiniment grand, il y a les reniflards qui sont supposés laisser sortir l'air mais ne pas la laisser rentrer.

Le graal serait une légère pression négative et certains montent des pompes à vide mais ca devient compliqué...

Sur un moteur moderne poussé il y a des sorties sur les carters bas moteur et aussi haut moteur.

Cosworth avait des théories très intéressantes sur la ventilation des bas moteurs pour éviter ces effets.

goeland_ a écrit:Le top pour un carter est de ne pas avoir de variation de pression due au mouvement des pistons et surtout pas de pressions positives. Comme on ne peut pas imaginer un carter infiniment grand, il y a les reniflards qui sont supposés laisser sortir l'air mais ne pas la laisser rentrer.

Le graal serait une légère pression négative et certains montent des pompes à vide mais ca devient compliqué...

Sur un moteur moderne poussé il y a des sorties sur les carters bas moteur et aussi haut moteur.

Cosworth avait des théories très intéressantes sur la ventilation des bas moteurs pour éviter ces effets.

Sur les moteurs de side, il n'y a pas ce genre de problème : ils sont équipés de carter sec, avec une pompe d'aspiration en bout d'arbre à cames dimensionnée 1/3 plus grosse que la pompe de pression, qui pompe systématiquement tout ce qui tombe au fond du moteur pour le renvoyer dans une "bâche" à huile : un gros cylindre dans laquelle la pompe de pression puise directement l'huile moteur. La pompe d'aspiration créé une dépression dans le moteur, et le phénomène auquel je suis confronté n'existe pas.

Me voilà donc de retour au paddock, j'entends les autres qui font leur course, y a de la déprime dans l'air... Surtout qu'il me semble bien que le cardan qui est monté dans le bras oscillant de ma moto est récent... A moins que ? Je ne l'aurai pas remplacé par un reconditionné comme je le croyais ? Le doute m'envahit. Je sais que j'ai remplacé le bras oscillant cet hiver, mais ai-je fais le remplacement du cardan ?
Alors que la course n'est pas terminée, je commence le démontage : la selle, la roue arrière, le couple conique... le principal problème est que je n'ai pas l'outil pour comprimer de ressort de l'amortisseur de couple, nécessaire pour démonter le clip de la cloche de cardan. Une heure plus tard, on s'en sort avec Yohann, couchés sous la moto avec une grosse sangle à cliquet et une clé de 17 en travers de la cloche, deux tournevis plats, et le clip saute enfin. Dépose du bras oscillant, remplacement du cardan, repose du bras oscillant, repositionnement de la sangle et de la clé de 17, et après le sacrifice d'un tournevis pour replacer le clip, tout rentre dans l'ordre. 23 heures, la moto est remontée, le niveau d'huile fait (0.3L en deux tours...), et tout est prêt pour la séance de qualifications du dimanche matin 8h nouvelle heure.
Au réveil, il fait 5°, il est 7h et il fait nuit. Ca pique un peu d'enfiler la combinaison dans ces conditions...
Je veux vraiment faire la séance de qualifications en entier, car à la fin il y a les essais de départ, comme en GP, et j'ai vraiment besoin de m'entraîner !
La plupart des concurrents ne fait que deux ou trois tours avant de rentrer au stands, tandis que j'enchaîne les tours, sans forcer. Le soleil levant dévoile un ciel bleu sans nuage au-dessus du circuit, c'est beau ! Et mon essai de départ à la fin... mouais, c'est pas facile ! Avec la boîte racing, la première est très longue. Du coup il faut faire cirer l'embrayage, suffisamment pour que le régime moteur reste au-dessus de 5500trs/mn, mais pas trop car il faut avancer quand même... Le cardan neuf fonctionne parfaitement.
Retour au paddock, j'ai le 5e temps pour la course de cet après, en 2'05.
Consommation d'huile, 1L. J'ai remarqué que les chutes de pression d'huile au freinage se produisent à peu près à partir du milieu de la session, sans s'aggraver. J'en viens vraiment à penser que le moteur fait son niveau tout seul, il va falloir augmenter le volume du carter. Je n'ai pas la possibilité de faire ça ici, car ça va passer par le montage d'une entretoise de carter inférieur. Le problème, c'est que sous mon carter actuel, j'ai mon échappement 2 en 1 qui passe, et il est tellement efficace que ça me fait vraiment ch.er de le refaire... Et pourtant, il va bien falloir. Mais pour cet après-midi, je n'ai pas d'autre solution que de gaver à nouveau le moteur d'huile pour que les chutes de pression arrivent le plus tard possible.

Un peu de mécanique : remplacement d'un tendeur de câble d'accélérateur qui s'est cassé, niveau d'huile, c'est prêt pour ce soir, course à 18h.

Mise en grille, mon pote Thomas Duriez qui a fait la pôle ce matin avec sa Triumph Nourish est forfait, opération récente du genou, il a forcé la veille et ne se sent pas de faire toute la course. Je pars donc en 4e position.
Je foire encore le départ ! Les deux GSX de Fabien Debon et Roger Ruiz me déboîtent comme des balles, la Pantah de Daniel Griffe s'envole aussi, quant à la 900TT de Bruno Leroy elle ne part pas mal non plus. Le seul à foirer son départ avec moi, c'est Yves Géniès sur sa 750TZ. J'ai beau attaquer le premier freinage proprement, je n'ai personne à qui faire l'intérieur, ils sont tous 10m devant. La TZ me passe à l'accélération suivante. Là, il ne faut pas se déconcentrer et ne pas faire trop de conneries, essayer de rester au contact en espérant que les autres finissent par fatiguer ou faire une erreur. Je garde les deux 1100GSX en ligne de mire pendant plusieurs tours, jusqu'à ce que foire le freinage des S bleus, et que la Ducati TT 900 de Debesne ne me passe. Je le repique immédiatement. Le tour d'après, je fais la même ! Merde ! Il repasse et à anticipé ma manoeuvre pour le coincer, je ne pourrais que tenter de le suivre. Vu comme j'en chie dans le demi-tour qui suit, je comprends qu'il est plus rapide que moi et que je devais le gêner depuis un moment... Mais ça me permet en m'accrochant de remonter sur les Suzuki. Je vois la Ducati en passer un, puis deux. Fabien Debon, sur la première GSX, finit par se faire passer par Roger Ruiz sur la seconde. Je soupçonne un coup de mou, j'en profite immédiatement pour forcer et le passer le plus vite possible. Puis je chasse Ruiz, mais à deux tours de la fin je perds le contact en passant les attardés, puis je me fais une petite virgule à la sortie de la chicane Dunlop, je décide de calmer le jeu et de rallier l'arrivée sans risque. Le drapeau à damiers s'agite, je suis 6e au scratch, et 2e de la catégorie Classic, sur 32 partants. Meilleur tour en 2.01, mon nouveau record au Mans. Tout ceux de devant font leur meilleur tour en 2'00, il va donc falloir que je travaille un peu le pilotage, car la moto est au top ! C'est pas mal pour une première, je savoure le fait d'être à l'arrivée !

Et pour Lurcy Levis dans deux semaines, je n'ai même pas de mécanique à faire, à part augmenter le volume du carter et modifier l'échappement !

pockaman a écrit:..... je suis 6e au scratch, et 2e de la catégorie Classic, sur 32 partants.
....

Top pour une première sortie avec cette nouvelle meule.

Superbe !!!! merci de ton retour et de ton opiniâtreté 

Pour ton carter, au lieu de monter une entretoise, il y a le Fallert qui n'est pas plus haut ... mais exhorbitant en tarif !!!!

Quel récit vivant !
Quelle attaque
On si croirai

Merci

Merci pour ce récit.
Vivement la prochaine!

Bravo Gaël !
Après la célèbre "Slipery-Sam" nous allons avoir "Gretta die Fettige" 

j'avais testé au banc d'essai des clapets d'admission de 125RS Aprillia sur des moteurs solo side carter humide.
Je n'avais plus de rejets d'huile en provenance du moteur dans la boite de récupération.
faut que je retrouve le images...

Excellent ! Bravo bravo bravo Gaël ! 

Récit passionnant Gaël    merci

Merci Gaël pour ton récit, un suspense incroyable, tu t'accroches comme un fauve à sa proie, un thriller!
Faut écrire un livre!