Eloge du carburateur

Richard de l'Aulagnier a écrit:Il écrit bien ce que tout le monde perçoit instinctivement:le travail a de moins en moins de sens.

Ben je l'ai lu il y a quelques semaines ce bouquin qui généré tant de pages ....

J'ai été déçu, car finalement il raconte ce qu'on l'on sait déjà, non ?
Que cette société de mondialisation nécessitant une hyper spécialisation est une catastrophe pour l'individu car totalement anti naturelle !

Il le valide comme un travail universitaire classique avec citations et tout et tout, c'est sûr.... et après ?

De plus il est quand même limite malhonnête dans sa façon d'amener le lecteur à adhérer à son point de vue je trouve.

Car qu'un "intellectuel" ayant "fait des études" puissent se révéler excellent en travail manuel, c'est l'évidence même puisqu'il à reçu les clés qui vont lui permettre d'apprendre et de comprendre.

Mais le type qui ne fout rien à l'école et qui ne lit pas fera un excellent artisan ?
J'en doute très fortement !

Tout les types que j'ai connu excellent dans leur profession manuelle n'avait sans doute pas fait d'études mais sont des autodidactes haut de gamme ayant compris que pour progresser dans quelques domaines que ce soit il faut apprendre, et donc se donner les moyens de compréhension nécessaires.

A l'inverse, il n'imagine pas que foutre ses mains dans le cambouis puisse faire chier quelqu'un au maximum, pourquoi ?
Parce qu'une partie du raisonnement se casserait la gueule !

Et pourtant j'existe et la mécanique (le travail manuel en général) me fait chier.

Pourtant, j'ai fait tout seul en apprenant sur le tas la totalité de la plomberie, de l'électricité chez moi (et c'est pas petit) .... mais ça ne m'a apporté aucun plaisir !

Bref, pas mal.

Mais on peut s'en passer si on s'intéresse au monde de l'économie politique.

Il pleut aujourd'hui et je suis en train de lire le bouquin qui est une mine pour le peu que j'en ai encore lu.

Trouvé ça p.43:
"Nombre de gens présupposent sans trop y penser que la dichotomie fondamentale qui caractérise le marché du travail est celle qui distingue une population bardée de diplômes et hautement qualifiée d'une main d'oeuvre pourvue d'un niveau d'éducation élémentaire et faiblement qualifiée...La solution pour les pays riches serait par conséquent d'augmenter le niveau d'éducation de la population et de requalifier à la hausse leur main-d'oeuvre. Et si cette vision était erronée? Et si, à l'avenir la dichotomie fondamentale s'établissait entre les tâches facilement délocalisables et transmissibles par câble(ou sans câble) sans perte majeure de qualité et les tâches intrinsèquements" localisées"? Cette division non conventionnelle ne correspond guère à la distinction traditionnelle entre les professions qui exigent un haut niveau d'éducation et les autres."
C'est tiré d'un article d'Alan Blinder.

C'est tout con, mais ça a le mérite d'être dit, comme pas mal de choses dans ce livre à propos desquelles on avait pas encore mis de mots dessus.

Pour "nos jeunes", c'est aussi une question à se poser. Non pas de chercher à être" élémentairement éduqué et faiblement qualifié", mais de se demander si le travail que je choisis est-il délocalisable ou non?

Il continue de pleuvoir , je replonge...

On a aussi besoin d'ouvrier, et de les payer pas cher...
Quand je dis besoin, c'est un choix économico social.
Bref, on a encore besoin d'évoluer.

On a aussi besoin d'ouvrier, et de les payer pas cher...

Sans doute Mike, mais ayant un fils qui va bientôt devoir faire des choix, ma lecture est plutôt orientée...Et c'est exactement ce que je veux lui éviter. A lui ou à d'autres.

En fait, et pour parler vrai, je me fout un peu complétement de ce dont a besoin le pays (duquel je l'incite fortement à partir, quitte à y revenir plus tard) et d'une façon générale de la collectivité.
Je mise beaucoup plus sur un individu équilibré, conscient de ses choix, n'ayant pas trop peur de risquer et de perdre si il le faut et sur qui, finalement, la collectivité pourra compter. Bref, tout l'inverse de ce qu'on lui a proposé depuis la maternelle...

Tout ça sans être totalement inconscient de ce qu'il se passe autour de lui.

On est d'accord, d'ailleurs je pense plus a des prises de conscience individuelles qui vont faire avancer les choses, qu'a des manifs et des petitions.

Mick13 a écrit:On est d'accord, d'ailleurs je pense plus a des prises de conscience individuelles qui vont faire avancer les choses, qu'a des manifs et des petitions.

On ne peut le dire plus simplement.

Puis la première des libertés c'est de faire sans choix sans qu'ils ne nous soient dictés.

J'en parlais il n'y a pas longtemps avec un autre forumeur. Ce dont tu parles, ce n'est pas aussi évident que ça en a l'air.
Ca sous-entend d'être conscient des influences et conditionnements divers. Un choix libre (les deux termes, me semble t-il, s'excluent mutuellement) peut-il réellement exister? Je n'en suis pas persuadé.
La première (et la dernière aussi peut-être...) des libertés, comme tu dis, ne consiste t-elle pas à voir que choisir, c'est déjà exclure, limiter et par conséquent n'est-ce pas plutôt que cette liberté se passe de tout choix et ne dépend d'aucun?
Peut-on appeler" liberté" un état qui dépendrait d'un choix? Autrement dit prévisible et réductible à une option? Bien sûr que non. C'est bien en cela qu'elle est terriblement dangereuse pour toute institution quelqu'elle soit.
Alors il y a choix et choix. Le premier qui consiste à voir de façon irréfutable qu'il n'y en a aucun et qu'à partir de celui-ci, être libre de faire tout ceux qui nous passent par la tête, en sachant bien qu'à aucun de ses fragments nous ne sommes réductibles.

J.marc a écrit:Il pleut aujourd'hui et ...
"...La solution pour les pays riches serait par conséquent d'augmenter le niveau d'éducation de la population et de requalifier à la hausse leur main-d'oeuvre."
C'est tiré d'un article d'Alan Blinder. .... Il continue de pleuvoir , je replonge...

il fait froid aussi ...
Je ne sais pas si cela fera avancer votre schmilblik, mais ça en procède ou le frise éventuellement,
et dans tous les cas j'adore ce qu'exprime
Franck LePAGE,
... de même que sa vidéo n°1 sur la culture institutionnelle .... et ça ça "déride les fesses" :