Zündapp KS 125 WC - 1978

Sympa ce petit reportage démontage/(remise en forme ?)

Ps: mon père apprécie aussi, ça lui rappelle de bons souvenir... de son ks50 à eau

vu hier matin à Montargis, une EFS des années 60 avec moteur zundapp

flatmanu a écrit:vu hier matin à Montargis, une EFS des années 60 avec moteur zundapp

Pas courant !
Il y avait pas mal de marques au final qui ont monté des moteurs Zündapp dans les années 70 : Casal, EFS, Famel, Laverda.... sans doute d'autres.

Bon après un mois de mai très chargé, je reprends un peu ce fil.

Finalement je décide d'envoyer le cylindre en traitement Nicasil, avec un piston neuf.

Cylindre à poil (sans les goujons, etc...), je sais qu'il reviendra sans peinture à cause de ce qu'on va lui faire subir, donc je commande de la peinture HT par la même occasion.



Pendant ce temps, je vais pouvoir bosser un peu sur le vilo.
La solution la plus simple et la plus sûre serait d'acheter un vilebrequin neuf qui existe en renforcé (fabrication italienne).
Mais un ami m'a fourni un kit de réparation bielle + maneton + cages à aiguilles (italien aussi) dont il ne faisait rien.
Sauf que c'est assez délicat et je n'ai jamais fait...que faire  

Bon je me lance.

D'abord extraire les roulements



Ensuite, vilebrequin entre pointes, relever soigneusement le faux rond avant démontage et prendre différentes mesures

Ensuite démontage du vilo à la presse



Là il s'agit d'être minutieux...



Maneton neuf mis en place...



Un truc m'a interpellé : il n'y a pas de rondelle de calage latéral au niveau du pied de bielle, si bien que la bielle peut se balader et percuter les masses du vilo
En fait le guidage est assuré par la tête de bielle, qui elle est ajustée latéralement dans le piston. Je ne connaissais pas, curieux



On referme !

Sacré challenge.....Mais je crois que tu aimes ça !

Bon c'est là que ça devient délicat...parce que remplacer le maneton, jusque là c'est pas ce qu'il y a de plus compliqué.
Il s'agit maintenant d'aligner parfaitement les soies du vilo.
C'est à dire que leur axe doit être concentrique par rapport à l'autre et aligné. Ce que l'on détecte par la mesure du faux rond.
Il faut pour cela faire des repères sur les masses, dans un plan puis dans un autre à 90°, et donner un coup à la massette en cuivre dans le sens radial sur la masse du vilo qui nécessite d'être légèrement pivotée autour du maneton pour mettre sa soie dans l'alignement de l'autre.
Long et fastidieux...quand c'est bon d'un côté c'est plus bon de l'autre, etc.... Mise entre pointes, comparateurs, on vérifie, on redémonte, on tape, on remonte, on vérifie, on redémonte, etc... Patience requise !!
Puis lorsque l'alignement obtenu est bon, il faut traiter "l'ouverture" des masses entre elles, dit autrement, vérifier que les axes des soies ne forment pas un angle entre eux.
Pour cela on agit avec un coin placé entre les masses puis on tape pour ouvrir, et si besoin au contraire de refermer, on reserre les masses dans un étau.
Bien entendu, ce réglage modifie le précédent (concentricité)...

Cela demande de la mesure et du doigté. Car si on bourrine, on va trop loin et le fait d'aller dans un sens et dans l'autre de manières répétitives risque d'affaiblir le serrage du maneton dans les masses, et s'ensuivra un vilebrequin qui ne restera pas aligné très longtemps.

Avant démontage, j'avais 6 centièmes de faux rond.

J'ai réussi à obtenir 2 centièmes, ce qui est dans les tolérances.

Le travail est toujours aussi précis, méticuleux et bien expliqué.
Félicitations 

Bravo très bon travail .

Je disais plus haut "après un mois de Mai chargé"..... Juin n'était pas mieux...

Je commence à remonter les roulements neufs dans les carters.



Evidemment, en cours de route il faut monter les arbres pour mesurer le jeu axial et donc en déduire les rondelles de calage à placer.



Réassemblage de l'arbre secondaire avec ses pignons fous et des billes neuves.



Voilà, prêt à refermer :


Vous voyez que les roulements du vilebrequin sont un peu spéciaux : ils sont en deux parties, ne sont pas répandus, et coûtent cher !
J'ai voulu faire le malin en me disant "leurs modèles antérieurs avaient des roulements à billes classiques et fonctionnaient très bien"...
J'ai donc commandé des roulements classiques
Sauf que je n'ai pas pensé que la bague intérieure était montée serrée sur le vilo et la bague extérieure montée également serrée, dans le carter... Impossible donc de contrôler le jeu une fois monté et de déterminer les rondelles de calage à mettre !
Super l'économie
Bref, j'ai donc quand même dû finalement commander ces deux roulements dorés à l'or fin...

Je peux m'attaquer au côté droit : embrayage, pignon de transmission primaire, tambour de sélection...



Le petit ressort sur le premier disque est censé réduire le bruit de ferraille au débrayage :



Butée à bille, fourchette de sélection et joint en place, tout est ok pour refermer, après avoir réglé le positionnement du levier d'embrayage dans le couvercle par rapport à la butée à bille (à gauche sur la photo)

C'est beau !

ça fait plaisir à lire ( mon père s'est souvenu du mécanisme de sélection un peu spécial )
Bonne continuation !

Beau travail, merci du partage!

Beau travail   pour les roulements de villo, sur ce type de moteurs, je mets du C3, après avoir refermé les carters, je mets une entretoise large entre le carter (sur la queue de villo donc), une grosse rondelle, et l'écrou sur la queue de villo, me permets donc de "tirer sur la queue de villo et donc le roulement, et d'enlever les contraintes. C'est peut être un peu difficile a expliquer ...

Mick13 a écrit: C'est peut être un peu difficile a expliquer ...

Non c'est clair.
Mais là il faut obligatoirement placer une (des) rondelles de calage pour avoir un jeu axial entre 3 et 5 centièmes.




Avec ces roulements démontables il faut :
- chauffer les carters pour y loger les bagues extérieures de roulement
- chauffer (un peu) les bagues intérieures de roulements pour les mettres sur les queues du vilebrequin
- mettre en place le vilebrequin, le joint de carter et refermer les carters avec les vis de fixation
- comme les billes ne sont pas "enfermées" dans la bague extérieure (un seul épaulement sur la bague ext), le vilebrequin est libre axialement, donc facile avec un comparateur de mesurer le jeu en tirant/poussant sur le vilo
On peut dégrossir au préalable en mesurant avec une jauge de profondeur bien sûr, ce qui permet de placer dès le départ une rondelle proche du réglage final et ça évite d'avoir à mesurer des mm sur le comparateur.

Avec des roulements classiques indémontables, ce n'est pas possible : une fois tout monté, le vilebrequin est bloqué par les roulements et tu peux tirer/pousser, le seul jeu que (éventuellement) tu peux percevoir est celui dans le roulement.
Je ne sais pas si c'est clair...

oui c'est clair, mais assez galère a effectuer !
Je me rappelle quand j'avais a acheter ces roulements "démontables" en réparation navale, pas si simple a trouver, difficile même

Bravo pour ton travail de restauration, et très intéressante l'explication de la commande de boîte à billes

Je suis à la ramasse avec ce compte-rendu

Une fois le moteur fermé, je remonte le stator. Après une petite inspection.
Et là je constate que les fils sont de la même qualité que ceux de la 1100 RT




Voilà, fils remplacés, stator remonté et moteur fermé.

Je m'occupe maintenant de la cosmétique du cylindre (que j'ai repeint) : polissage des arrêtes des ailettes

Laissons maintenant un peu le moteur de côté pour s'occuper de la partie cycle (c'est mieux avant de recevoir le moteur).

Démontage de la fourche pour nettoyage, inspection, remplacement des joints : il y avait pas mal de boue là-dedans... Mais les organes sont saufs.



Un peu de nettoyage, retouches peinture et ravivage de chromes en perspective...



Fourche remontée...

Ah ! j'avais loupé la suite. 

joli, le cylindre liquide qui copie les cylindres a air ! Pour les fils électriques, j'ai eu le même soucis avec une Volvo de 82, ils semblerait qu'ils aient tous eu les mêmes fournisseurs a une époque

C'est à croire ! Mais ce n'est qu'aux endroits où ça chauffe car le reste du faisceau est impec.

Désoxydation, nettoyage, contrôle, remplacement de cabochons fêlés...




Quelques retouches de peinture anti-corrosion sur le cadre et un petit coup de barbouille sur certaines pièces



Roulements de roues aussi...

Après tout ça, il est temps de replacer le moteur dans le cadre...


Piston en place

Elle va être magnifique