Le monde est fou ?

Néanmoins et depuis le néolithique d’autres savaient :

"Regardez mes frères, le printemps est venu, la terre a reçu les baisers du soleil et nous verrons bientôt les fruits de cet amour. Chaque graine est éveillée, et de même, tout animal est en vie. C'est à ce pouvoir mystérieux que nous devons nous aussi notre existence. C'est pourquoi nous concédons à nos voisins, même nos voisins animaux, autant de droit qu'à nous d'habiter cette terre.
Cependant écoutez-moi mes frères, nous devons maintenant compter avec une autre race, petite et faible quand nos pères l'ont rencontrée pour la première fois, mais aujourd'hui, elle est devenue tyrannique. Fort étrangement, ils ont dans l'esprit la volonté de cultiver le sol, et l'amour de posséder est chez eux une maladie. Ce peuple a fait des lois que les riches peuvent briser mais non les pauvres. Ils prélèvent des taxes sur les pauvres et les faibles pour entretenir les riches qui gouvernent. Ils revendiquent notre mère à tous, la terre, pour eux seuls et ils se barricadent contre leurs voisins. Ils défigurent la terre avec leurs constructions et leurs rebuts. Cette nation est comme le torrent de neige fondue qui sort de son lit et détruit tout sur son passage."
Tatanka Yotanka, ou Sitting Bull, grand chef Sioux

Sans autre commentaire car au bout du compte et comble du paradoxe nous sommes parfois amenés à défendre l’état actuel du système comme si nos idéaux avaient été réalisés.

Des paroles prémonitoires, pleines de sagesse. Moi qui n'aime pas trop les religions qui souvent enferment l'homme plus qu'il ne l'aide, j'aime bien la vision des indiens qui vénèrent le ciel la terre et l'eau, respectent l'animal et la terre, et les voisins non hostiles.

Puisque nous partageons une même sensibilité existentielle, allez en voici une autre :
«Quand le dernier arbre sera abattu, la dernière rivière empoisonnée, le dernier poisson capturé, alors seulement vous vous apercevez que l’argent ne se mange pas ».
Un indien Cree.

Si nous ne voulons pas solder notre existence sur notre planète, c’est bien sur ce point que nous devons concentrer notre recherche :

« La science économique est la science de l'administration des ressources rares. Elle étudie les formes que prend le comportement humain dans l'aménagement de ces ressources ; elle analyse et explique les modalités selon lesquelles un individu ou une société affecte des moyens limités à la satisfaction de besoins nombreux et illimités » (Economie politique, PUF, 1959).

Suis je plus pessimiste,cynique ou paranoïaque que vous en pensant que la fuite en avant actuelle n'est pas une erreur mais une décision choisie qui permettra la sélection naturelle d'éliminer les plus faibles et préservera les plus riches/forts?

La civilisation est l'ensemble des traits qui caractérisent l'état d'évolution d'une société, tant sur le plan technique, intellectuel, politique que moral. La civilisation inclut donc une notion de progrès et s'oppose par définition à la barbarie, la sauvagerie.

La civilisation est niée dès qu’on tente de fonder un jugement ou une appréciation dans la seule relation affective, sans contrat éthique, sans espace réservé à la responsabilité. La civilisation est niée dès qu’on refuse l’aide et le soutien d’une seule personne. Et surtout, évitons d’évoquer ici l’humanisme qui finit de perdre son sens dans le discours galvaudé du politique.

Comment mobiliser la conscience des proches que nous sommes dans une société qui vit au rythme de la performance, à une nécessité biologique absurde (métro-boulot-dodo), sous le signe de l’anonymat généralisé et de la déresponsabilisation permanente. Pourtant cette société institue ce qui, à la fois, relie les êtres entre eux et leur permet de se distinguer. Les hommes peuvent ainsi tenter des relations pacifiées tout en se coltinant avec des enjeux forts. Puisque ce n'est pas la faute des autres (journalistes ou autres politiques), il s'agit bien alors d'une responsabilité commune et à partager. Mais, rassurez-moi, le mot partager n’est pas un gros mot ? Oui, car partager pour nombre d’entre nous est compris comme dépossédé, spolié, dépouillé voire le signe de l’abolition du territoire, de l’espace privé.

A mon sens, l’idée de solidarité doit recentrer notre projet de société. La cohérence de la conduite personnelle doit être recherchée. La coordination prégnante et conscientisée du comportement humain et de la responsabilité citoyenne doit s’accompagner d’une réaction vraie par la révision de nos pratiques et de notre pensée. Car, avoir la terre en partage aujourd’hui, dans les conditions économiques, environnementales et politiques du monde tel qu’il est, suppose la mise en œuvre d’une approche globale et non stigmatisée. Un continuum convenu, des comportements instinctifs que nous devons adopter tels l’empathie, la générosité et la solidarité. Ces valeurs pas très à la mode mais essentielles doivent venir soutenir notre guidance pour l'élaboration d’une révolution de notre pensée, de notre culture via un nouveau projet sociétal.
Car, c'est par l'échec de la perpétuation de nos comportements de génération en génération que le mode de vie de l'être humain chez les civilisations occidentales est aujourd'hui aussi peu adapté à la vie sur Terre.

C'est simple et vrai, malheureusement, on a pas appris a être humains, CAD a partager, respecter, écouter. Des civilisations dites primitives savent mieux le faire que nous. Ce qui m'étonne, c'est que normalement, en temps de crise, les gens sont plus solidaires, mais autours de moi, je ne vois rien en ce sens. Les gens sont sans doute suffisamment lobotomisés pour s'accrocher a leur TV géante écran plat, tel un radeau de la méduse. Je suis sans doute un peu dingo, ça me rassure de voir que je ne suis pas seul. Le fait d'avoir vécu ailleurs qu'en France, dont dans des pays pauvres m'aide aussi sans doute. Je vois autours de moi plus de la résignation que de la révolte. Le métro boulot dodo doit sans doute aider a vivre au jour le jour sans penser aux générations futures ?

Richard de l'Aulagnier a écrit:Suis je plus pessimiste,cynique ou paranoïaque que vous en pensant que la fuite en avant actuelle n'est pas une erreur mais une décision choisie qui permettra la sélection naturelle d'éliminer les plus faibles et préservera les plus riches/forts?

Mick13 a écrit:C'est simple et vrai, malheureusement, on a pas appris a être humains, CAD a partager, respecter, écouter. Des civilisations dites primitives savent mieux le faire que nous. Ce qui m'étonne, c'est que normalement, en temps de crise, les gens sont plus solidaires, mais autours de moi, je ne vois rien en ce sens. Les gens sont sans doute suffisamment lobotomisés pour s'accrocher a leur TV géante écran plat, tel un radeau de la méduse. Je suis sans doute un peu dingo, ça me rassure de voir que je ne suis pas seul. Le fait d'avoir vécu ailleurs qu'en France, dont dans des pays pauvres m'aide aussi sans doute. Je vois autours de moi plus de la résignation que de la révolte. Le métro boulot dodo doit sans doute aider a vivre au jour le jour sans penser aux générations futures ?

La petite histoire de Tout le monde, Quelqu'un, Chacun et Personne...

Il y avait quelque chose d'important à faire,
Et on a demandé à Tout le monde de le faire.
Tout le monde était persuadé que Quelqu'un le ferait.
Chacun pouvait l'avoir fait, mais en réalité Personne ne le fit.
Quelqu'un se fâcha car c'était le travail de Tout le monde !
Tout le monde pensa que Chacun pouvait le faire
Et Personne ne doutait que Quelqu'un le ferait…
En fin de compte, Tout le monde fit des reproches à Chacun
Parce que Personne n'avait fait ce que Quelqu'un aurait pu faire.

MORALITÉ

Sans vouloir le reprocher à Tout le monde,
Il serait bon que Chacun
Fasse ce qu'il doit sans nourrir l'espoir
Que Quelqu'un le fera à sa place…
Car l'expérience montre que
Là où on attend Quelqu'un,
Généralement on ne trouve Personne !

Mick13 a écrit:(...) malheureusement, on a pas appris a être humains, CAD a partager, respecter, écouter. (...)

On a pas appris ou bien on s'en souvient plus ou bien il nous faut réapprendre ou bien on a oublié ou bien c'est bien là que le bas blesse.

breizracer a écrit: "Ti bouffe, ou ti bouffe pas, ti crèv' quand même" Pierre Pechin, La cigale è la foulmi, livre 3 verset 4.

"Intérêt est principal" disait la fourmi.
A quand le règne des cigales ?

C'est plutôt celui des mygales.

Richard de l'Aulagnier a écrit:C'est plutôt celui des mygales.

Ce règne des mygales me convient aussi, c'est selon comme comme on voit la vie.

Il semble aussi que l'argent fasse disparaître l'entraide, le partage, l'empathie et une forme de respect.
Dans les villages pauvres, le milieux ouvrier, l'entraide existe, le fada, on se fout de sa gueule, mais si un étranger l'emmerde, on le défends.
L'argent classe les idiots dans la caste "supérieure". Attention je ne dis pas que c'est systématique, il y a des gens riches intelligents et humains, mais dans cette classe, l'argent donne un pouvoir de regarder les autres de haut, même si c'est puérile.

"L'argent est l'argent, quelles que soient les mains où il se trouve. C'est la seule puissance qu'on ne discute jamais."
Extrait de La Question d'argent, Alexandre Dumas (1802 - 1870)

La réflexion ne date pas d'aujourd'hui

Il n'est pas concevable que tout dans l'univers soit soumis à l'empire de la force et que l'homme y soit contraint alors qu'il est fait de chair et de sang et que sa pensée vagabonde au gré des émotions sensibles.
Il n'y a qu'un choix à faire : Rechercher dans l'univers un autre principe que la force ou bien reconnaître la force comme maîtresse et souveraine des relations humaines. Inutile de chercher l’absurdité, elle est criante.

Comme il était utopique de penser qu’un noir américain puisse monter à l'avant d’un bus, il était utopique de vivre dans un régime autre que monarchique en France ; il était utopique d’imaginer qu’un enfant de 8 ans n’aille pas travailler dans une usine pour contribuer à nourrir sa famille; il était utopique de penser prendre des vacances en étant payé ; il était utopique de penser que les femmes puissent s’exprimer, qu’elles puissent voter, qu’elles puissent avorter, etc.

Maintenant ceci paraît logique à tout le monde. Preuve que les seules limites sont dans notre courage, parfois même interroge notre lâcheté. Comme le disait Léo Ferré, il faut faire la révolution dans nos têtes avant même pouvoir penser pouvoir la faire dans la rue.

Chapeau pour ton analyse et ta prose G2BM

Il y a des sujets sur lesquels il vaut mieux éviter de m'embarquer sinon courir le risque d'une logorrhée épistolaire.
Et parce que le sujet "le monde est fou ?" (merci d'avoir posé la question) me permet d'exprimer des idées qui pétrissent mes convictions, j'apporterais une version complémentaire sur les ressources dont dispose l'humanité.

Je t’invite alors à poser un regard sur une autre partie de notre histoire :
Ci-joint le lien d’une série de documentaires sur l’Espagne en 1936 :


C’est un modèle de société improvisée, néanmoins organisée, suite à la révolution anarchiste de 1936 : « Pacifiste, antimilitariste, humaniste et cultivée, c’est tout. (…) l’idée de la liberté ».
Document exceptionnel sur l’anarchisme libertaire (partie 2).
Entre le début et la 30ème seconde de la partie 1, le texte en espagnol est commenté en français. Il est donné une possible définition de l’histoire. L’intelligence de cette pensée induit une notion de sens à l’existence. Je partage cette pensée. Les propos sont très explicites.

Pendant les 30 secondes suivantes, les commentaires de cet honorable personnage sont essentiels et d’une grande humilité.
Manifestement, c’est du vécu ! Il ne s’agit pas d’un agile calcul, non plus une version imaginée.
Ces témoignages expriment ce de quoi les hommes sont capables lorsqu’ils se sentent opprimés. Si l’action révolutionnaire est aujourd’hui achevée, c’est bien de cette phase de l’histoire que nait la catalogne indépendante d’aujourd’hui.

une minorité dicte ses règles quoi. ça me rappelle l'histoire passée de toutes les démocraties. L'histoire se répète sous divers formes, mais on évolue en même temps. Je retiens ça aussi, même si on perds des acquis, on a créer le smig, les congés payés, la sécu, la retraite. Il faut non pas un élan de destruction de ce qui existe, mais un élan de créativité qui rendra obsolète les mots dont souffrent nos societés.
Put... j'ai presque l'impression de faire une dicerte de philo, mais ça fait du bien !

PS : il y avait ce soir sur la TV une très bonne émission sur le problème du logement.

Mick13 a écrit:une minorité dicte ses règles quoi. ça me rappelle l'histoire passée de toutes les démocraties. L'histoire se répète sous divers formes, mais on évolue en même temps. Je retiens ça aussi, même si on perds des acquis, on a créér le smig, les congés payés, la sécu, la retraite. Il faut non pas un élan de destruction de ce qui existe, mais un élan de créativité qui rendra obsolète les mots dont souffrent nos societés.
Put... j'ai presque l'impression de faire une dicerte de philo, mais ça fait du bien !

Oui, néanmoins si l'utilisation du verbe créer au passé composé c'est bien, il nous faudrait maintenant penser à le conjuguer au futur, voire utiliser le gérondif.

"On" n'a pas créé,des gens se sont battu pour obtenir.

C'est vrai ... des gens............. et nous?

Mick13 a écrit: on a créer le smig, les congés payés, la sécu, la retraite.

Tout cela est issu du manifeste du CNR rédigé en 1943 sous l'occupation par l'ensemble des courant de pensée de l'époque (des royalistes aux communistes)et mis en place à la fin de la guerre
Il est manifeste que notre gouvernement actuel a comme objectif de démanteler ces acquis (et les valeurs de solidarités qui les sous-tendent) comme l'a si bien dit un ex N° 2 du Medef (Kessler)
Extrait des "Mesures à appliquer dès la libération du territoire"
un rajustement important des salaires et la garantie d’un niveau de salaire et de traitement qui assure à chaque travailleur et à sa famille la sécurité, la dignité et la possibilité d’une vie pleinement humaine ;
un plan complet de sécurité sociale, visant à assurer à tous les citoyens des moyens d’existence, dans tous les cas où ils sont incapables de se le procurer par le travail, avec gestion appartenant aux représentants des intéressés et de l’Etat ;
une retraite permettant aux vieux travailleurs de finir dignement leurs jours ;
Mais aussi
l’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale, impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l’économie ;
une organisation rationnelle de l’économie assurant la subordination des intérêts particuliers à l’intérêt général et affranchie de la dictature professionnelle instaurée à l’image des Etats fascistes ;

Etc etc a lire et relire tellement c'est d'actualité !....

ça me fait penser a I had a dream de martin Luther king, ou Imagine de Lenon, ce sont des rêves des fantasmes, que j'ai, que quelques uns ont, et je pense que la réponse est individuelle, a chacun de nous de nous d'essayer de se comporter en humain, de défendre ses idées, de regarder le SDF, de lui parler éventuellement, comme a n'importe quel pekin. Car on est aussi les riches de certains. D'autant plus si on raisonne en thermes d'humanité. On a tendance a s'enfermer dans des castes, mes amis vont du RMiste au gars qui a de très gros moyens financiers, mais tous ont un point commun, cette humanité. Autours de moi, je vois une très grosse majorité de personnes enfermées dans leur castes, leur prisons dorées.
Tiens, pour ceux qui ne l'on pas lu, je vous conseille "mon utopie"

http://www.evene.fr/livres/livre/albert-jacquard-mon-utopie-20980.php

Merci G2BM , Mick et vous tous , je me sens moins seul ! Une p'tite suggestion comme ça pour rire : Un Lundi tout le monde reste au lit , va se promener avec ses gosses ou préparer le repas avec des potes, voisins..,le Mardi idem ,on continue le Mercredi et ainsi de suite .Eh bien je pense que ce d'en haut se poserait vite les questions qu'il faut !
Alors qu'est ce qu'on fait , hé ?

...ceux d'en haut se poseraient...(excusez moi !)

il faut comprendre d'où vient notre situation où l'humanité est écrasée par la finance
il y avait un bon entretien ce matin sur france inter vers 6h45 à propos de l'époque de l'esclavage avec Françoise Vergès, Politologue et historienne, auteure de "L'homme prédateur" : Ce que nous enseigne l'esclavage sur notre temps Editions Albin Michel
vous pouvez écouter l'entretien d'1/4h sur le site de l'émission:
cliquer sur "L'invité d'Audrey" sur la page http://sites.radiofrance.fr/franceinter/em/six-sept/
Je pense que ce n'est valable que aujourd'hui; Après ce sera en podcast

fredo06 a écrit: Merci G2BM , Mick et vous tous , je me sens moins seul ! Une p'tite suggestion comme ça pour rire : Un Lundi tout le monde reste au lit , va se promener avec ses gosses ou préparer le repas avec des potes, voisins..,le Mardi idem ,on continue le Mercredi et ainsi de suite .Eh bien je pense que ce d'en haut se poserait vite les questions qu'il faut !
Alors qu'est ce qu'on fait , hé ?

Bin,ça fait plus d'un an que j'ai commencé et rien n'a bougé.

[/quote]
Bin,ça fait plus d'un an que j'ai commencé et rien n'a bougé. [/quote]
Il faudrait médiatiser ton action comme le premier acteur de la révolution douce..

Salut Richard
Toi qui aime le doux gazouilli

des AK47 le soir au dessus des cases, viens faire un tour à Ouaga, il y a eu un grand concert pendant 2 jours la semaine dernière.