R90S Rigal Replica Tour de France 1975

Je connais un gars qui s'est monté ça :




C'est la réplique de la R90S qui a gagné le tour de France 1975 avec Rigal à son guidon. Je l'ai essayé, j'peux vous dire que ça pousse grave, et c'est pour rien que je suis en train de préparer un peu mon flat...

Prépa du cadre :
Le cadre est allégé au niveau des supports de pots à l'arrière, mais le principal de la modification réside dans le surrélèvement du moteur. La tige de support moteur passe à travers du tube du berceau et non plus en dessous.
Le problème, c'est que la trappe du filtre à huile est inaccessible. Pas grave, le cadre est coupé en deux endroits(!) pour permettre de sortir le filtre sans avoir à tomber le moteur... et boulonné. Naturellement, le tout a été fait dans les règles de l'art, et la rigidité de l'ensemble n'en est pas affectée. On peut voir la découpe sur une des photos.
Deux barres en tubes relient l'avant et l'arrière du cadre.

Partie cycle :
La roue arrière est désaxée pour permettre le montage d'un pneu plus large, et le bras oscillant élargi pour pouvoir monter (ou démonter) la roue arrière, qui ne passe plus entre le bras et les machoires de frein.
Le freinage est d'origine à l'arrière, à l'avant c'est plus costaud, deux pinces Lookeed reliées à un maître cylindre directement actionné par la poignée (plus de câble) serrent deux disques en fonte faits maison.
La fourche est d'origine, mais les ressorts ont eu droit à une cale pour durcir l'ensemble. Les amortisseurs arrière sont d'origine.
Une paire de commandes reculées fabrication maison remplacent le sélecteur et la pédale de frein d'origine.

Le coeur du bolide, le moteur :
Là, ça ne rigole carrément plus.
Le moulin est réalésé en 1043cc, comprimé à 10,5:1, les culasses ont commencé leur carrière sur une R100RS premier modèle, donc avec soupapes d'admission plus grosses (44mm au lieu de 42) et coudes d'échappement en 40mm au lieu de 38mm. Les pistons Mahle ayant leur axe positionné plus haut que sur les pistons d'origine, il a fallu usiner les cylindres de 14mm pour que les pistons compriment correctement, et raccourcir les tiges de culbuteurs. Du coup, la garde au sol est nettement meilleure.
Les pistons sont montés sur des bielles allégées (à la main, 'me rappelle plus combien de grammes elles ont perdu...).
La distribution est modifiée par le montage d'un arbre à cames sport 336°, contre 308° d'origine. Le moteur avale son essence par l'intermédiaire de deux carbus Dell Orto de 40, au lieu des 38 d'origine.
Naturellement, le volant moteur est issu des derniers flats pour plus de légèreté.
Avec tout ça, le bolide développe 90 chevaux à la roue arrière, testé sur banc.



Mon essai, je suivais le proprio qui roulait en 1100S...
La position... bon, c'est sport, hein, je suis pas habitué, mais c'est pas désagréable, penché en avant sur les poignets, le cul au fond de la selle monoplace, les pattes repliées pour atteindre les commandes reculées.
'Tain, les vitesses sont galères à passer, le sélecteur mériterait d'être un poil plus bas. Mais bon, elles passent comme dans du beurre, on ne sent même pas.

On entame quelques ronds-points pas trop humides, ça penche tout seul, un vrai vélo !, L'ensemble est bien rigide, mais reste confortable. La bécane est pleine de couple, dès 3000 tours on sent qu'il y a du coffre, mais je ne pousse pas trop le moulin, faut que ça chauffe, hein... le ralenti étant pas loin de 3000trs, l'habituel coup de gaz au rétrogradage est inutile et même assez dangereux : le moindre coup de gaz sur le ralenti fait s'envoler le compte-tours à plus de 5000trs, et on est projeté en avant au moment de rembrayer...

Puis, en sortie du dernier rond point, j'entends devant moi le vrombissement du R1100S qui décolle ! Pas question de laisser partir ce gros oiseau rouge, j'ouvre en grand... et alors là, métamorphose du tromblon ! J'en prends plein la tronche, ça pousse grave jusqu'à la zone rouge sur tous les rapports, rien à voir avec ma pétoire !

Devant moi, le R1100S avance toujours... On enquille deux ronds-points en attaquant un peu, la bécane est littéralement collée à la route. Faut dire que les pneus piste, ça doit aider aussi.

Les accélérations sont impressionnantes, l'avant se déleste au passage des vitesses (les premières, hein, c'est pas une bécane de grand prix non plus...), j'essaie de faire frotter quelque chose, pas moyen. Le fait que ce soit réhaussé n'y ait sûrement pas pour rien... Pourtant, je sais pas si c'est le fait d'être penché en avant comme ça, mais j'ai l'impression de prendre des angles de dingues !
Ce qui est dangereux, c'est que sans vouloir avoiner, une fois toutes les vitesses passées au régime qui semble adéquat, on est pas loin de 160... Un bout droit, je tire le plus long que le pont 32/11 me permet de le faire entre deux virages espacés, j'atteins un bon 210, et ça montait toujours...
Au niveau du freinage, ça n'a rien à voir non plus avec l'origine. Ca freine bien (enfin, moins que la 1200GS, qui est ma seule référence de moto neuve à mettre à côté...), mille fois mieux que le maître cylindre sous le réservoir. Faut dire qu'il y a deux pinces Lookeed à doubles pistons, ça aide !

Voilà...

Il va de soi que l'ensemble de cet essai a été réalisé sur circuit...

pockaman a écrit:Il va de soi que l'ensemble de cet essai a été réalisé sur circuit...

Et c'est pas gênant les ronds points sur circuit ?

Nan, ça se fait... :114719.gif:

Jolie replique, ca change des café racers carennés :bravo:
Et joli récit :550381.gif:

C'est pas vraiment mon truc mais elle a une gueule d'enfer ! :bravo:

Ahah je viens de tomber la dessus!!    C'est vrai qu'elle tape cette 90S !!!!!

J'ai eu l'occasion d'essayer celle d'Alain TAILLEUX 

http://www.flat-twin-bmw.com/t21160-alain-tailleux

Un bon Flat préparé, c'est inouï surtout en version light