Re: Vos gamins seront bien orientés...

loiclux Mer 7 Nov 2012 - 12:35

Ouaip mais...

C'était plus excitant à 18ans quand même, sans un rond, et en ayant tous les jours de la semaine libre à glander à penser à la prochaine fille, boisson, concert, etc.

Juan Antonio Mer 7 Nov 2012 - 12:39

loiclux a écrit:Ouaip mais...

C'était plus excitant à 18ans quand même, sans un rond, et en ayant tous les jours de la semaine libre à glander à penser à la prochaine fille, boisson, concert, etc.

libre à toi ... clin

cousin Rv Mer 7 Nov 2012 - 12:42

Salut les Flatistanais-es,

Le problème existe réellement et je suis en parfait accord avec ce qui est énoncé ci-avant.

Mon père n'étant pas du tout bricoleur mais ingénieur, j'ai découvert que l'on pouvait transformer, travailler le bois, le métal, faire du dessin industriel au collège pendant les cours de travaux manuels qui étaient sexués : atelier pour les garçons, cuisine et couture pour les filles
(ce qui ne m'a pas empêché d'avoir 14/20 à l'option couture que j'avais choisie pour le bac car il n'y avait pas d'option atelier!)

Compte tenu du désir de nos politiques de casser le noyau des professeurs et de précariser leur situation, j'ai eu l'occasion d'être prof de mathématiques et technologie en collège et lycée-pro. Qu'elle ne fut pas ma surprise de constater que la salle de technologie était pourvue d'une dizaine d'ordinateurs mais d'aucun étau ou outil.

L'enseignement technologique, aujourd'hui, consiste à poser des questions aux élèves qui doivent trouver, copier la réponse sur internet. Lorsque je leur ai fait chercher des définitions dans le dictionnaire, non seulement plusieurs n'y arrivaient pas mais j'ai eu le droit d'avoir des remarques de parents m'indiquant que je n'étais pas prof de français! Comment peut-on chercher une information sur Internet si on ne sait pas trouver la bonne définition dans un dictionnaire?

Dès la sixième, on leur parle du cahier des charges fonctionnel et des différentes fonctions d'un produit (principal, secondaire, estime, technique.) C'est ce que j'enseignais en entreprise comme consultant indépendant à des techniciens de bureau d'études qui avaient, pour certains, du mal à suivre. Alors comment des élèves de 6ème peuvent-ils s'en sortir?

De plus, concernant les maths, je peux enseigner à des lycéens de terminal pro mais pas à des 6ème général. Va comprendre?

tjouan Mer 7 Nov 2012 - 13:10

salut à tous

la solution est certainement une réforme complète du système scolaire ou l'on définit ce qu'est l'école :un lieu d'apprentissage où l’élitisme n'est pas l’élément primordial,surtout pas.
Les études sont onéreuses(premier critère de sélection) d'autant plus que les gouvernements ne se servent de ce ministère que comme variable d'ajustement puisque eux- même sont issus de l'élitisme et ne connaissent rien aux problèmes des citoyens lambda!
Peut-être que l'alternance ou l'apprentissage seraient des solutions avec une formation en classe et des entreprises qui jouent le jeu,c'est à dire qui considèrent nos enfants comme des personnes "en formation" avec à la clef une embauche et non une sous-main d'oeuvre à bon marché.
Mais tout cela a un coût et malheureusement nos dirigeants ne pensent qu'en terme d'économie !

Tout le monde y serait gagnant : l'état ,l'employeur et surtout le gosse!

tjouan Mer 7 Nov 2012 - 13:20

pour compléter ,on parle des missions régaliennes de l'état mais l’enseignement ne devrait-il pas en être une car la formation et l'apprentissage culturel ne sont-ils pas la base d'une société épanouie?
Victor Hugo disait que lorsque l'on ouvre une école,on ferme une prison.

jbt Mer 7 Nov 2012 - 13:42

Une partie de la solutin se trouve aussi sans doute dans la sélection des futurs enseignants. Actuellement, on ne recrute presque que des élèves qui ont eu une trajectoire rectiligne, sans jamais avoir été en difficulté ni expérimenté l'échec. Avec, du coup, une incapacité à se mettre à la place de ceux pour qui apprendre n'est pas aussi facile ou naturel. En aucun cas la formation initiale des profs n'aborde ces questions...
Le jour ou on prendra d'anciens cancres pour enseigner n'est peut être pas si éloigné: il y a une telle désaffection pour le métier que, dans certaine matières, on manque énormément de candidats aux concours d'enseignement.
Dans mon académie, on a moins d'inscrits en première année de licence de maths que de postes offerts au concours cinq ans plus tard.
Ca permettra peut être que d'autres profils accèdent à la fonction, moins académiquement parfaits, mais plus empathiques, ce qui faisait toute la force et l'intérêt des profs de LP.

tjouan Mer 7 Nov 2012 - 13:50

pour mes potes qui ont fait des filières CAP ou autres (techno..) les meilleurs profs qu'ils ont eus sont souvent d'anciens ouvriers qui avait ainsi une double casquette pédagogique et technique mais cela nécessite je pense que les profs aient une formation continue plus poussée pour coller au changement technologique régulier et des salles de cours avec des outils récents.
Pour ma part ,j'ai fait un lycée agricole et j'ai pu à l'époque durant mes stages compléter par une mise en pratique du théorique.
Nos politique nous gavent avec l'exemplarité de l'Allemagne ou d'autres pays en terme économique mais ne disent pas que ces pays mettent des moyens plus conséquent dans l'équipement des écoles que ce soit un CAP ou une école d’ingénieur et les entreprises y forment avec réussite leurs futurs salariés.

tjouan Mer 7 Nov 2012 - 13:52

désolé mais malgré cette discussion très passionnante,je dois aller au boulot (15-23) salut à tous

cousin Rv Mer 7 Nov 2012 - 14:04

Salut Tjouan, JBT, et les autres Flatistanais-es,

Actuellement, on ne recrute presque que des élèves qui ont eu une trajectoire rectiligne, sans jamais avoir été en difficulté ni expérimenté l'échec. Avec, du coup, une incapacité à se mettre à la place de ceux pour qui apprendre n'est pas aussi facile ou naturel.

Tout à fait d'accord avec toi : les profs "classiques" sont sélectionnés sur leurs compétences et connaissances de leur matière d'une part, et ils n'ont jamais quitté les bancs de l'école d'autre part. Comment peuvent-ils comprendre les difficultés d'un élève à appréhender leur matière? Je demande à des élèves de terminale S (la crème d'après le système) d'expliquer ce qu'est une fonction f(x) à un enfant de 10 ans. Rares, très rares ceux qui y arrivent. Pourtant :
"Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément."
Nicolas Boileau Despréaux

Le jour ou on prendra d'anciens cancres pour enseigner n'est peut être pas si éloigné

C'est presque fait avec moi!

Francesco Mer 7 Nov 2012 - 14:20

Mon beauf, chef d'atelier chez BM/Suzuki pendant 20 ans avait une technique bien à lui quand se présentait un môme qui cherchait un maître d'apprentissage.
Il lui demandait s'il avait une mob.
D'après lui ça en disait déjà long sur la volonté du gamin d'apprendre la mécanique.
Je pense comme lui sur ce point.

Francesco Mer 7 Nov 2012 - 14:27

jbt a écrit:Une partie de la solutin se trouve aussi sans doute dans la sélection des futurs enseignants. Actuellement, on ne recrute presque que des élèves qui ont eu une trajectoire rectiligne, sans jamais avoir été en difficulté ni expérimenté l'échec. Avec, du coup, une incapacité à se mettre à la place de ceux pour qui apprendre n'est pas aussi facile ou naturel.

Pareil pour les éducs. Quand j'étais en formation, à 25 ans, après plusieurs petits boulots et virages scolaires, je me suis retrouvé avec des gamines qui sortaient du bac.
Mon meilleur copain c'était un ancien surveillant de prison qui se recyclait.

Et pour l'école, combien je vois de gosses qui commencent enfin à s'accrocher à un apprentissage après un rejet total bi-latéral du système scolaire classique. En général c'est ça qui les sauve d'ailleurs. Enfin une reconnaissance de leur capacité, et du coup un envie de s'améliorer.

Proteus Mer 7 Nov 2012 - 14:32

tjouan a écrit:pour mes potes qui ont fait des filières CAP ou autres (techno..) les meilleurs profs qu'ils ont eus sont souvent d'anciens ouvriers qui avait ainsi une double casquette pédagogique et technique

Oui et non.

Oui, parce que la plupart de ces profs que j'ai eu m'ont effectivement laissé une impression profonde, ils avaient des mains calleuses d'ouvriers et certains m'ont appris des choses extraordinaires, au niveau théorique, pratique et surtout sur le plan humain. Certains d'entre eux, quand ils ne donnaient pas cours, allaient bosser en usine, pour rester dans le coup. Je pense à un prof de carrosserie qui était un vrai dieu du marteau et du tas, il nous a tout appris "à l'ancienne", dès que la couche d'enduit dépassait 2 mm, ça gueulait, fallait bien débosseler avant.

Non, parce que d'autres étaient des véritables bras cassés, qui sont entrés dans l'enseignement parce qu'ils se faisaient jeter de partout ailleurs dans le privé. Je pense à un prof de mécanique automobile qui était bien gentil, mais totalement incapable d'utiliser ses dix doigts. Un vrai poète, incroyable!

Mais dans l'ensemble, je reconnais que j'ai beaucoup appris d'eux, sur le tas, en atelier.

**breizracer** Mer 7 Nov 2012 - 16:56

Un de mes profs , en kiné, nous avait raconté son cursus.Il avait était embauché pour donner des cours très peu de temps après être sorti diplômé.
Un autre de nos profs avait une activité libérale en plus des cours qu'il nous donnait.
Ben ce que j'ai appris du second était très utile, mais par contre, le premier........no comment !!

jbt Mer 7 Nov 2012 - 17:07

Proteus a écrit:

Mais dans l'ensemble, je reconnais que j'ai beaucoup appris d'eux, sur le tas, en atelier.

Tu as appris à coups de marteau, alors, si tu étais sur le tas. C'était une punition?

caramba Mer 7 Nov 2012 - 19:38

D'après tout ce que je vois, la relève n'est pas encore là. Les anciens ne sont pas prêts d'être chomistes dans les boulots techniques.

grisou Jeu 8 Nov 2012 - 9:44

Mais tout cela a un coût et malheureusement nos dirigeants ne pensent qu'en terme d'économie

Les dirigeants sont élus sur un programme ... ils ne nous sont pas imposés !
Inutile de pleurer ... Il suffit de voter pour ceux qui prônent l' augmentation des impôts au bénéfice de l' éducation des enfants !
( ça n' était pas le cas jusque là !)
Le problème reste que peu de gens sont prêts à payer plus d' impôts ... C' est peut être ce qui explique cela !

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