A tous les "penseurs" du Flatistan.....

Pour illustrer un des sujets du bac Philo 2012......A vos stylos...ordi.



Vu sur un encorbellement d'une dépendance du chateau de Savigny les Beaunes

On pourrait broder sur le thème du devoir (et donc de l'interdit) et de l'égalité de tous devant ce qui nous est imposé, ou encore sur les bienfaits du travail mais cette intéressante maxime s'adressant visiblement à des citoyens, et donc qui a dû être gravée dans les premières heures de la révolution , réactualise en fait l'interdit religieux du pêché capital de la paresse sous l'aspect d'une propagande citoyenne.
Ca me semble du coup plus rigolo de répondre en posant plutot la question sur la nature du devoir: est-il divin, absolu et non négociable puisque révélé, ou est -il citoyen, fruit d'une répartition raisonnée des besoins de la république qu'elle exige de ses citoyens? Est-il construit socialement comme une norme puis intériorisé comme le propose le SurMoi freudien? N'est-ce pas dans ce dernier cas un paradoxe intéressant de se retrouver à devoir quelque chose à soi-même, alors que l'oisiveté n'est finalement qu'une tendance naturelle que l'homme a pu satisfaire au cours de son histoire au fur et à mesure qu'il automatisait, mécanisait, ou esclavagisait ce travail...

On peut aussi réfléchir au fait que le travail a progressivement quitté son habit de devoir pour devenir un droit, après qu'il a bien fallu se rendre à l'évidence que l'oisiveté s'imposait à une partie grandissante de la population. Et on retombe alors sur une des grandes oppositions actuelles sur le statut du travailleur, entre deux conceptions d'une part celle d'un agent économique asservi à une injonction de satisfaire à son devoir de travail vis à vis de la collectivité et du système économique dans lequel il évolue-quelqu'en soit la nature et la rémunération- et celle d'autre part d'un agent social qui peut prétendre au droit à travailler, le registre du droit ouvrant par conséquence la porte à la notion de préjudice et d'indemnisation au cas ou il ne puisse pas être exercé.

Retombant ainsi sur la notion de travail, il faut alors se remémorer l'origine de ce mot, le tripalium, instrument d'immobilisation du betail à trois pieux ensuite popularisé dans le registre de la torture, parfait pour ligoter et torquemader ses semblables sans risquer un lumbago, très stable sur sol inégal.
Il est frappant de constater qu'il existe un autre dispositif semblable, permettant d'attacher deux boeufs ensemble, qu'on appelle le joug, et que sa forme latine jugalis a donné con jugalis, conjugal, relatif aux liens entre époux. Voici bien l'élément central de mon raisonnement:le devoir conjugal comme preuve de la nature intrinsèquement liée au devoir du travail.
Un devoir conjugal ne peut alors se concevoir que comme un véritable travail, reposant encore une fois sur son étymologie latine des trois pieux:
- un pieu sur lequel s'allonger, confortable et non grinçant, format 140 x 180 minimum
- un pieu sur lequel s'empaler, format 22x8 minimum
- un pieux sur lequel on peut compter pour faire ça dans le noir en récitant un rosaire de quinze dizaines (3 chapelets x 5 dizaines de 1 Pater, 10 Ave et 1 Gloria minimum.)
Si on raisonne par opposition, ne dit-on d'ailleurs pas des oisifs que ce sont des branleurs?
Au travail, messieurs! Et faites de la belle ouvrage comme il se doigt doit!




Si ma prof de philo de terminale avait pu savoir qu'un soir, plus de vingt ans après, je sacrifierai un peu de mon oisiveté, tanké dans un fauteuil confortable, pour travailler sur un devoir de philo...

NB; après vérification, la citation est tirée de l'Emile de Rousseau, punk à chien de la fin du XVIIIe, mais la citation originale précise: "Travailler est un devoir indispensable à l'homme social".
Intéressant que ce qualificatif ait disparu de l'encorbellement.

Ouf, merci pour cette précision. Ça change tout en effet. Si l'animal social que je suis décide d'aller vivre sur une ile déserte, d'amour et d'eau fraiche, rien ne m'obligerait à travailler pour m'intégrer aux "autres". Mais il n'y aura pas assez d'iles désertes pour tout le monde, on est donc voué à vivre ensemble. On aurait du rester des primitifs, chasse, pêche et tradition cueillette

tonton a écrit: On aurait du rester des primitifs, chasse, pêche et tradition cueillette

je viens de me lever.
je vais prendre un café et revenir lire avec un tete qui fonctionne, car pour le moment c'est trop ''élevé'' pour mon petit cerveau embué......
c'est vrai que c'est d'actualité, le bac philo c'étéait hier, non ???

arbeit macht frei !!!!! .........

C'est un resumé de JBT

"Travailler c'est trop dur, et voler c'est paaaaaaaaaaaaaaas bien
D'mander la charité c'est kéke chose j'peux pas faire......"

Non rien, c'était pour élever le débat....

jbt a écrit:
Il est frappant de constater qu'il existe un autre dispositif semblable, permettant d'attacher deux boeufs ensemble, qu'on appelle le joug, et que sa forme latine jugalis a donné con jugalis, conjugal, relatif aux liens entre époux. Voici bien l'élément central de mon raisonnement:le devoir conjugal comme preuve de la nature intrinsèquement liée au devoir du travail.
Un devoir conjugal ne peut alors se concevoir que comme un véritable travail, reposant encore une fois sur son étymologie latine des trois pieux:
- un pieu sur lequel s'allonger, confortable et non grinçant, format 140 x 180 minimum
- un pieu sur lequel s'empaler, format 22x8 minimum
- un pieux sur lequel on peut compter pour faire ça dans le noir en récitant un rosaire de quinze dizaines (3 chapelets x 5 dizaines de 1 Pater, 10 Ave et 1 Gloria minimum.)
Si on raisonne par opposition, ne dit-on d'ailleurs pas des oisifs que ce sont des branleurs?
Au travail, messieurs! Et faites de la belle ouvrage comme il se doigt doit!

OUAH !!!!!
J'adore tes dérapages très savamment contrôlés !

Y'a quand même de sacrés intelos au Flatistan, va falloir créer le sous groupe des philostans

Oula JBT, ça c'est un travail réfléchit, enfin, de la masturbation intellectuelle, comme quoi les intello, au même titre que les innocent, peuvent avoir les mains pleines... et que réfléchir trop intensément peut être un travail salissant... Réfléchir c'est donc travailler et un oisif qui réfléchit à son oisiveté est donc un travailleur...

Oula, on n'est pas vendredi mais c'est tout comme...

bravo JBT

un beau troisième paragraphe, pris tout en dérapage, digne d'un sidecariste sur une piste bien mouillée, ça glisse, ça se redresse et finalement ça passe bien,

mais tu n'as pas abordé le cas du "fripon", est ce si grave d'etre un fripon, la réputation du fripon n'est pas bonne, mais sa vie n'est pas si mauvaise à vivre.

Il y a des devoirs bien agréables à remplir, le devoir conjugal que tu cites , quand il affecte un célibataire, qui par définition n'a pas de joug qui le lie a une personne, peut se conjuguer à toutes les personnes,
et là l'ampleur de la tache devient si grande qu'elle ne laisse de place au devoir de travailler.

Juste si je peux me permettre, Alpha serait pas content qu'on massacre ses textes

Francesco a écrit:"Travailler c'est trop dur, et voler c'est paaaaaaaaaaaaaaas beau
D'mander la charitééééééééé c'est kéke chose que je ne puis faire......"

Flatosaure a écrit:Juste si je peux me permettre, Alpha serait pas content qu'on massacre ses textes

Francesco a écrit:"Travailler c'est trop dur, et voler c'est paaaaaaaaaaaaaaas beau
D'mander la charitééééééééé c'est kéke chose que je ne puis faire......"

Juste si je peux me permettre, Zachary Richard serait pas content qu'on massacre ses textes

A l'origine c'est une valse traditionnelle Cajun qu'il a reprise avant qu'elle ne soit elle même reprise par Julien Clerc et ensuite Alpha Blondy.


"Travailler, c'est trop dur, et voler, c'est pas beau.
D'mander la charité, c'est quéqu' chose j'peux pas faire.
Chaque jour que moi j' vis, on m' demande de quoi j'vis.
J' dis que j' vis sur l'amour, et j'espère de viv' vieux !"

J'aimerai bien être Cajun.......mais j'ai du mal....

(sinon j'avais bien "imité" la version Zacharie.)

Bah t'es dans le Doubs, ça ressemble au Canada question terrasses ensoleillées, t'as plus qu'à grandement te déranger en Camargue, et vala, t'es Cajun.
Pour adopter le style de vie, demande à Tofaix comment il a fait, lui, il boit qu'a jeun.

Bon, c'est un bon plan, j'serais le Cajun des Salins (de Giraud).
J'ai déjà la guitare et je m'entraîne à chanter " My Louise how do you do, my name is Jean Guy Thibaut Leroux....."

Euh....sinon, les écrevisses, c'est obligatoire de bouffer ça quand on est Cajun ?
(j'préfère les moules...)

Si on prend l'exemple de La Chose qui travaille dans son potager à cultiver des bons petits légumes ou Jbt qui travaille à préparer son R100, est-ce qu'on peut parler de VRAI travail ? Le travail doit-t'il nécessairement être aliénant pour être reconnu socialement et nous éviter ainsi l'appellation "branleurs" ?
Si je pouvais choisir et en vivre, je cultiverais des tomates et retaperais des R100, avec un peu de Sea, Sex and Sun, comme ça au lieu de branleur, on me traiterait de "sacré baiseur"

ben moi je vais au boulot, mais je n'y fais rien que le minimum...Je bosse à valeur de mon salaire, et dans la fonction publique, faut être patient!Mais comme je bosse dans ce qu'on appelait "un asile d'aliénés", ça le fait, non?

breizracer a écrit:ben moi je vais au boulot, mais je n'y fais rien que le minimum...Je bosse à valeur de mon salaire, et dans la fonction publique, faut être patient!Mais comme je bosse dans ce qu'on appelait "un asile d'aliénés", ça le fait, non?

T'as un signe "distinctif" pour qu'on ne te confonde pas avec un "pensionaire"....

jbt a écrit:NB; après vérification, la citation est tirée de l'Emile de Rousseau, punk à chien de la fin du XVIIIe, mais la citation originale précise: "Travailler est un devoir indispensable à l'homme social".
Intéressant que ce qualificatif ait disparu de l'encorbellement.

ça pose la question de savoir QUI a fait inscrire la chose ........(Non, pas not' Chose....je précise au cas où ...)

Si le travail était si bien que ça les puissants/riches se le réserveraient.

Richard de Sainté a écrit:Si le travail était si bien que ça les puissants/riches se le réserveraient.

Le dicton dit bien que si tu veux t'enrichir, tu fais tout sauf "Travailler"....

Richard de Sainté a écrit:Si le travail était si bien que ça les puissants/riches se le réserveraient.

Mélange pas tout: le travail aux travailleurs, le profit aux profiteurs.