Nouvelles café racer

Bon, j'hésite depuis un moment à poser la question parce que c'est pas très poli de demander aux gens si ils vous trouvent beau mais comme La Chose refuse d'en parler à ma place, je me lance.
Y a-t-il parmi vous des lecteurs de Café Racer et parmi ceux là des amateurs des nouvelles qui y sont publiées depuis 6 numéros?
Comme j'en suis l'auteur et que je me demande si je dois continuer (et commencer une deuxième série), je sollicite ici vos avis sur ce travail.
merci de vos réponses
sam

En général, je feuillette le bouquin a Auchan Je n'ai donc pas le temps de lire tout

Si tu mettais des extraits, ou le texte ici ?

@ Mick,
S'il fait des piges pour ce mag, ils en ont l'exclus et peut être qu'il n'a pas le droit de les poster ici?

Je pense que je suis proprio de mes droits (ce ne sont pas des piges) d'ailleurs un recueil est en construction avec mon pote l'illustrateur.
Je vous mettrai quelques unes de ces nouvelles un peu plus tard.

Bin oui, pourquoi pas?

Tu est l auteur de Madame Jivaro ? perso j ai adoré l histoire Frontalière

merci de ce premier retour de lecture. Madame Jivaro est la 5e de la série...

Je suis abonner, mais je bouquine pas mal de livre moto (echange avec un pote) et j'ai pas de memoire... je re jette un oeil et je te dis

café racer est le seul mag que j'achète régulièrement , je lis tes nouvelles à la fin quand j'ai lu tout le reste.......
je ne suis pas fan.

bon, pas fan c'est pas fun, mais la réponse, même laconique, a le mérite de de la sincérité.
sam

Moi je suis fan.

Je lis beaucoup, de tout (polar, bio/autobio, histoire, culture générale...), j'écris un peu, et je suis fan.

Voilà, continue sinon ça me manquera !

merci de tes encouragements, ça fait plaisir.
Comme promis, voilà le texte de la deuxième nouvelle parue: "Léon les mains sales"
Bonne lecture.

La bouteille pendait au bout de mon index gauche. Mon doigt dedans avait gonflé. Je l’extirpai difficilement du goulot dans lequel je l’avais fiché à ce moment précis de la nuit où ma conscience s’était enfin dissoute dans l’alcool et mon corps relâché. Il m’était arrivé si souvent de laisser tomber et se répandre cette satanée bouteille. De laisser tomber tant de choses. Se répandre tant de gens. Après deux jours sans dessaouler on se sent forcément coupable. D’autant plus si l’on a laissé sonné le téléphone dans le vide pendant tout ce temps. En ouvrant mon portable je trouvai un message de Sandro qui disait : « Léon… il faut que tu m’aides, putain, j’ai un Amal que je n’arrive pas régler… saloperie de camelote italienne… Je crois que si tu ne viens pas tout de suite, il faudra y mettre le feu.» Même noir comme je l’étais, l’incongruité du message m’inquiéta brutalement, comme un coup de marteau sur le pouce. Primo parce que, s’il m’arrivait parfois de filer la main à Sandro pour remonter une machine quand il était à la bourre, je savais qu’il n’avait pas besoin de moi pour régler un carburateur. Deusio parce que les Amal sont des carbu anglais. Tertio, parce que, il me l’avait expliqué maintes fois, la mécanique italienne ça n’était pas de la camelote. La moto Italienne était magnifiquement capricieuse parce qu’elle était l’expression d’un génie pur. L’Italie, disait-il, est une botte puante d’où ne sort rien de bon à l’exception des motos. Ni l’industrie japonaise ni la britannique ne lui arrivait à la cheville. Quant à la moto allemande, il ne fallait même pas lui en parler. Il n’y a ni amour, ni génie, ni talent, dans l’industrie allemande, disait-il, il n’y a rien que de la raison conquérante, du compromis industrieux. Non décidément, jamais Sandro ne dirait « saloperie de camelote italienne. »
Ce message contenait un message, me dis-je en souriant bêtement. Ce qui me fit mal au crâne.
Je laissais l’eau glacée couler doucement sur ma nuque trois longues minutes, avant de me décider à composer le numéro de mon pote.
- « Allo ?
- Sandro ?
- Non, c’est Louis.
- Louis qu’est-ce que tu fais dans le téléphone de Sandro ?
- Je répond à sa place parce que… Il est mort.
- Quoi ?
- Sandro est mort. On dirait une crise cardiaque sauf que…
- Tu veux dire mort, complètement ?
- Léon, j’ai besoin de toi. Rapplique vite fait parce que ici, il y a un truc qui cloche. Je n’ai pas encore prévenu la police… Et t’avise pas de venir en moto ou je te coffre pour conduite en état d’ivresse. »
Louis raccrocha sans me laisser en placer une. Même pas pour lui rappeler que la police, c’était lui.
Après avoir hésité un instant à prendre la Bonneville je me détournai tristement et, du fond de l’atelier, j’exhumai la vielle Motobécane 94 tt que j’avais acheté un soir de solitude nostalgique à un plus alcoolique que moi. Un doigt sur le décompresseur, un autre sur le starter, trois tour de pédales et la mob s’ébroua dans un nuage de fumée blanche si épais que je ne voyais plus ni mon lit ni miss Bonnie.
Louis n’eut pas le cœur de me verbaliser en voyant mon piteux équipage ; il ne sourit pas non plus. Malgré cette tronche de flic qu’il se faisait en permanence, on pouvait presque lire sur son visage qu’il était triste.

Sandro gisait comme seul un mort sait gésir ; dans la sciure au pied d’une jolie V7 sport. Elle, elle n’attendait que ses carburateurs pour revenir à la vie. Lui, il attendait une sépulture.
Après m’avoir laissé un moment pour me recueillir, Louis m’expliqua la raison de sa présence ici. La veille, Sandro lui avait laissé un message à lui aussi.
- « Il disait qu’il avait des pièces pour moi.
- Lesquelles ?
- J’en sais rien, il n’a pas précisé. Fichtre Dieu ! Léon… si j’étais arrivé plus tôt…
- Tu serais arrivé trop tard. Le cadavre est déjà raide.
- Ouais. Sans doute. Tu savais qu’il était diabétique ?
- Je crois qu’il me l’avait dit. Pourquoi ?
- Parce que j’ai trouvé cette seringue hypodermique posée sur le bureau avec deux flacons d’insuline.
- Comme ça, sur le bureau ?
- Ben oui pourquoi ?
- Pour rien.
Je restai un moment sans rien dire à observer l’atelier en prenant des allures de recueilli. En fait je tentai d’identifier une impression qui planait dans mon crâne entre deux vapeurs d’alcool. Une mauvaise impression.
Le Sandro que je connaissais avait une approche très aristocratique de la mécanique. Il faisait tous ses réglages avec des gants blancs. Gris clair disons. Or, le Sandro qui gisait à mes pieds avait les mains noires. Noires et grasses.
- « Louis ?
- Quoi ?
- Tu as remarqué qu’il a les mains sales ?
- …
- Et que sous la Guzzi, là, le carbu est un Keihin?
- Ouais…
- Regarde Louis, regarde autour de toi, putain ! rien n’est à sa place. A l’échelle de Sandro c’est presque un champ de bataille cet atelier.
- Tu exagères.
- A peine. Les outils ne sont pas au tableau, le pied à coulisse n’est pas dans sa boîte, et ça, Louis, ça ! »
Un bac de vidange avait été renversé et de l’huile était répandue par terre. Juste à côté du corps. J’en déduisis qu’il y avait eu du grabuge dans cette turne et que quelqu’un qui ne connaissait ni Sandro ni la mécanique avait tenté de remettre de l’ordre. La seule chose que je ne comprenais pas c’était l’état des mains de mon pote.
Ça faisait combien de temps que je le connaissais ? 10 ans, 12 peut-être. Il était arrivé en France en même temps qu’un certain nombre d’autres gauchistes indésirables en Italie. Il avait échappé au mandat d’arrêt international mais pas à la surveillance policière. C’est comme ça que Louis le pandore avait également fait sa connaissance. Sandro ne s’était jamais caché de ses sympathies, ni de son mépris pour la classe politique Italienne avide et corrompue. Mais sa réputation de mécanicien hors pair avait finalement eu raison de la méfiance administrative et lui avait valu l’amitié du commissaire.
Sandro m’avait raconté un jour de beuverie qu’il avait encore quelques activités illicites mais qu’il était moralement irréprochable. Un peu comme Robin des bois, il avait dit. Je n’avais pas cherché à en savoir d’avantage mais aujourd’hui, j’étais moins saoul, un peu moins, et les questions affluaient.
Je remarquai dans la sciure, à côte de sa tête des traînées noires. Ce que j’avais pris d’abord pour des coulées d’huile était en fait des traces de doigts. Malgré son aversion pour la saleté, Sandro s’était volontairement enduit les mains de cette huile polluée tout en agonisant.
Les petits morceaux de puzzle se mettaient en place un à un. Sandro était en possession de quelque chose qu’on avait voulu lui prendre mais qu’on n’avait pas trouvé malgré la fouille maladroite de l’atelier. Et il était mort.
- Louis, les mains sales, ça me fait penser à un truc.
- Oui moi aussi, à Sartre.
- Non, un autre truc. La campagne des juges aux mains propres, les juges anti-corruption.
- Oui…
- Si Sandro avait voulu nous dire que sa mort avait un rapport avec une affaire de corruption ?
- Léon, Sandro était mécano, pas juge.
- Oui mais il était aussi militant. Ancien militant mais il avait gardé des contacts. Imagine qu’il se soit vu confier des documents compromettants ou autre chose et que quelqu’un ait voulu les récupérer.
- Et?
- Des hommes sont venus, il n’ont rien trouvé… et ils l’ont tué.
- Tu délires Léon. Tu vas trop loin. On a fouillé l’atelier, je te l’accorde, il nous a envoyé des messages étranges, je te le concède mais de la à en déduire qu’il y a eu meurtre… »
Nous avons encore parlé un moment. Louis résistait. Ce qui l’a décidé c’est l’argument des capsules d’insuline. Laisser traîner ce genre de chose, ça n’était pas le style de Sandro. Surtout que, vu le dosage des capsules, il y avait largement de quoi faire mourir un éléphant diabétique après une longue et douloureuse agonie hypoglycémique.
- « Il faut le déshabiller Louis. Chercher les traces de piqûres.
- Tu crois vraiment ? »
L’absence de procédure le perturbait. L’idée de déshabiller un cadavre sans l’aide d’un légiste semblait au-dessus de ses forces. Pourtant, il ne nous fallut pas longtemps pour identifier sur sa cuisses les trois petits points sanguinolents, preuves qu’il avait été piqué de force.
Sandro s’était fait tuer parce qu’il n’avait pas voulu cracher le morceau. Il ne restait qu’à trouver ce qu’il cachait.
Pour Louis, le meurtre changeait tout, la force revenait à la loi, il se déchaîna. Il fouilla partout, retourna toutes les pièces, vida toutes les caisses, souffla dans tous les tuyaux. Il plongea même jusqu’aux épaules dans les grands bidons d’huile ; propre ou sale, sans distinction. Il ne trouva rien. Pourtant, il y avait quelque chose, c’était évident. Sinon les meurtriers n’auraient pas meurtri et les fouilles merde n’auraient pas fouille merdé.
Gluant d’huile et de poussière, ruisselant de sueur et de colère, Louis se retourna soudain vers moi en me demandant de lui répéter le message de Sandro.
- « … Amal, saloperie de camelote Italienne.
- C’est ça ! Qu’est-ce que je suis con ! Un camelot Italien qui s’appelle Amali, j’en connais un, cornecul ! C’est une grosse huile du BTP qui a dû quitter l’Italie un peu rapidement suite à une enquête de corruption. Depuis il prospère en France. C’est lui, j’en suis sûr. Sandro nous a donné son nom. Je vais aller chercher cette raclure !
- Louis, tu fais comme tu veux, c’est toi la loi, mais tu n’as rien contre lui. Pas la moindre preuve. Et puis il reste un truc à régler.
- Quoi ?
- Les pièces. Il t’a appelé pour ça or, on n’a rien trouvé.
- On a cherché partout, Léon, tu veux quoi, qu’on creuse ?
- Non. Mais on a cherché quelque chose de caché. Tu connais l’histoire de la lettre volée…
- Léon, tu m’emmerde avec tes références littéraires.
- Ouais, moi aussi, je m’emmerde. C’est pour ça que je lis. Trop sans doute mais ça n’est pas le sujet. Au fait, ça a existé des dell’orto en magnésium ?
- J’en sais rien, pourquoi ?
- Parce que moi, je n’en avais jamais vu et que là, dans cette caisse, y’en a 24.
- Et qu’est-ce qui te fait dire qu’ils sont en magnésium.
- Ben vu la couleur, tu veux qu’il soit en quoi ? »
Louis fut plus rapide que moi et, malgré ses maigres compétences mécaniques, il n’eut aucun mal à comprendre qu’il s’agissait de carburateurs factices. A 400 grammes le bout, y’avait là bien dix kilo d’or.
« Avec ça j’ai de quoi convaincre n’importe quel juge. Je te promets que vais coincer cette enflure d’Amali », dit-il ne s’adressant directement au cadavre. Je lui demandai de me laisser prendre une photo de la caisse en souvenir puis le laissai partir en trombe. Pour lui l’affaire se jouait ailleurs. Pour moi, non.
Je sortis de ma chemise le petit cahier que j’avais escamoté un peu plus tôt. C’était en apparence un livre de commande. Mais sur la septième page, il y avait une liste de noms, j’en connaissais certains et, en face, un chiffre : 1 ou 2. Les gars étaient tous d’anciens terroristes plus ou moins dans la mouise, certain gardien de nuits, d’autre à moitié clodo. Les chiffres ne correspondaient à rien de précis. Sauf que la somme faisait 24 !
Il ne me fallut pas longtemps pour comprendre que Sandro était le trésorier d’une sorte de caisse de retraite pour activistes en rupture de ban et qu’il redistribuait sous forme de carburateurs en or une partie de l’argent sale de la corruption italienne.
Etait-ce le pognon d’Amali ou ce dernier avait-il simplement été appâté par l’odeur de l’or ? je ne le saurais sans doute jamais. Mais je savais qu’il me restait encore une chose à faire.

J’ai envoyé la photo de la caisse de carburateurs rutilants à Amali en ajoutant : « Tu as mal cherché, ils sont toujours là. » Et puis j’ai mis l’atelier en ordre de marche. Sandro était maintenant assis sur sa chaise au fond de l’atelier. Ainsi il serait digne ; aux premières loges de la mort.
J’ai attaché tant bien que mal un petit moteur motobi sur mon porte bagage, histoire d’emporter un joli souvenir puis j’ai poussé la mob sur le trottoir d’en face. Je me suis assis sous un abris bus et j’ai attendu.
Une grosse berline allemande s’est arrêtée devant l’atelier et j’ai pensé que Sandro avait raison, il n’y avait aucun génie là-dedans, que de la raison conquérante ; mais on ne peut pas gagner à tous les coups. Trois hommes dont un obèse sont descendus. Ils ont entrouvert la porte du garage. Une grosse langue de feu les a aussitôt enveloppés goulûment et les torches humaines n’ont pas eu le temps de laisser échapper un cri. C’était moche et ça sentait fort mais que pouvais-je faire ?
Voilà Sandro, j’ai murmuré, j’ai mis le feu comme tu m’as demandé… Mais tu avoueras quand même que ce n’est pas très compliqué de faire un court-circuit avec une moto italienne.

Sam

Sympa ce récit.

C'est pas Omar qui l'a tuer alors.......
Et si c'était Natacha Amal déguisée en Monica Belluci ?

J'ai bien aimé. C'est du concentré, ça pourrait faire un bouquin honnête. Les personnages sont accrocheurs. Je verrai bien feu Guido Bettiol dans le rôle de l'expatrié Italien taciturne mais presque.
Pis quand ce sont des bécanes qui agrémentent le récit, j'aime bien aussi.
En plus un type qui roule en Bonnie et en 94TT ne peut être qu'un looser sympathique.

Dommage que je ne lise plus Café Racer depuis.....longtemps.

content que ça te plaise.
Tu ne crois pas si bien dire, Guido Bettiol, j'y ai bien pensé en créant le personnage de Sandro.
C'est effectivement du concentré, parce que c'est la contrainte de cr, 10 000 signes max. Celle-ci est celle que j'ai eu le plus de mal à ramener à une taille standard. au départ, elle était deux fois plus longue.
La 94 TT est une bécane de winner!

Tu devrais relire café racer, parce que ça a bien changé, y'a plein de plumes et d'illustrateurs d'origine très diverses et intéressants.
C'est, à mon sens, le titre de la presse moto le plus innovant et qui donne le plus à lire justement. Mais peut-être ne suis-je pas objectif?

Bon, je guetterais le prochain numéro que je vois alors.
J'ai acheté au début, c'est vrai qu'il y a toujours de belles réalisations. Mais comme je suis incapable d'en faire autant, j'ai arrêté de me faire du mal.....


Pour la 94TT, en voilà une belle ( vue dans un p'tit magasin fermé, à Saillans, dans la Drôme).


J'ai oublié de parler de ton écriture au fait. Ça aussi j'aime bien, un style tranché, des p'tites phrases qu'on relit pour le plaisir de s'en imprégner.
Oui j'ai regretté que ça ne soit pas un bouquin.
(En ce moment je lis Dennis Lehane et Thierry Jonquet, du lourd ! )

Sinon, je me suis souvent demandé comment naissait l'inspiration, comment ne pas tout le temps retomber dans les mêmes poncifs quand on écrit. Tu as une recette à toi ?

un recueil de nouvelles est en cours de construction, j'attends l'aval de mon éditeur, je te dirai le moment venu.
Lehanne c'est du lourd effectivement, Jonquet pour moi, c'est juste lourd. les premier sont bien mais dernièrement, il tombe justement dans les poncifs et la facilité.
Si tu veux essayer un polar définitif, à la limite de l'illisible pour certain tellement c'est noir, avec une écriture de lame de couteau et des personnages d'une profondeur sans fond essaie Tim Willox ou willock je ne sais plus, la trilogie noire, c'est phénoménal.
Et à propos de trilogie, je suis en train de finir un truc dingue, "le chaos en marche". Pour ceux qui acceptent de lire la littérature jeune adulte (ado en fait) c'est parfait, incroyable, intelligent, inventif, pédagogique, éthique, brutal et d'une écriture vraiment intéressante. Je conseille vraiment.
pour les trucs d'écriture pour ne pas tomber dans les poncifs, il faut que je réfléchisse et je te dis ce soir en rentrant du boulot.
sam

Merci pour tout ça. (Jonquet je lis les 2 premiers justement)
Je ne recherche pas spécialement le "noir pour le noir". Je n'ai plus envie de relire ma collec de Ellroy par exemple...

En fait ma question c'est plutôt " comment avoir de nouvelles idées ? se renouveller ...."
Est-ce que l'inspiration naît de ce que tu vois autour de toi ? de tes lectures ?
Simple curiosité, en lisant ta nouvelle je me disais "mais où va-t-il chercher tout ça ? "

Pour être franc, je ne pense pas que la nouvelle que tu as lu renouvelle grand chose: le looser sympa un peu anar et le gauchiste intrigant mais honnête, le flic dur mais juste et l'industriel mafieux, c'est pas tout neuf. Bon après on combine différemment avec notre sensibilité: dans tout ce fatras standard, tu mets une ou deux motos, une relative maîtrise de l'histoire de l'extrême gauche italienne et un peu de misanthropie et ça donne ça.
Pour tout dire, celle là m'a donné beaucoup de mal, trop dense justement pour le format.
Les suivantes, sont d'une autre inspiration, un peu plus terrienne, tu verras. Comment on trouve une intrigue ça... j'en sais rien, en cherchant. Disons, que j'ai une idée de direction qui me mène quelque part qui n'est pas encore la fin mais qu'à mesure que j'avance j'entrevoie la chute et que c'est seulement une fois la chute trouvée que je reprend le tout pour faire la cohérence. Je ne sais pas si c'est très clair mais je sais que ça n'est pas non plus une manière standard de faire. Disons, que pour moi, l'écriture prime sur l'histoire, dans le plaisir que j'y prends, et que l'histoire c'est la cerise...
Voili
merci de tes questions et de ta lecture.
sam

En tout cas, ça m'a bien plu aussi, tu peux continuer!

sameleon a écrit:Comment on trouve une intrigue ça... j'en sais rien, en cherchant. Disons, que j'ai une idée de direction qui me mène quelque part qui n'est pas encore la fin mais qu'à mesure que j'avance j'entrevoie la chute et que c'est seulement une fois la chute trouvée que je reprend le tout pour faire la cohérence. Je ne sais pas si c'est très clair mais je sais que ça n'est pas non plus une manière standard de faire. Disons, que pour moi, l'écriture prime sur l'histoire, dans le plaisir que j'y prends, et que l'histoire c'est la cerise...
sam

Le plaisir de l'écriture doit rester le moteur; ça me va bien ça !
(lorsque j'ai un rapport à faire pour mon boulot, je commence souvent par la conclusion. Ensuite j'argumente. C'est un peu la même logique.)

Bon, j'irai lire le prochain CR. A plus !

Les nouvelles c'est cool ! Ça change des faux préparateurs au 5ème sous-sol d'un garage parigot qui hante les pages d'un magazine de plus en plus café que racer...

Sympa la prose, ça me fait penser a Izzo, et a je ne sais plus qui