Sainte gamelle priez pour nous

Fraichement bizuté, je me permet d'ouvrir ce topic ayant pour objectif de raconter nos gamelles.
Pas tellement pour connaitre les malheurs des Huns ou autres, mais plutôt les leçons qu'on en a tiré, les erreurs commises qui nous ont conduits à la cata étaient conséquentes bien souvent à une faute personnelle de conduite, car il est rare dans ce cas de figure que l'on ait rien à se reprocher.
Pour que notre expérience perso puisse servir, bien que je doute qu'il y ait beaucoup de tits jeunes parmi nous, à part moi !!
Etant tout de même déjà bien expérimenté en la matière je reviendrais donc narrer ces déboires et surtout comment cela aurait pu être évité. M'enfin tout de suite non, il me faut vaquer, et non pas vraquer, justement.
Après vous, je n'en ferais rien...

Tiens m'en souvient d'une.
Ma TXE Peugeot vibrait pas mal et les vis des caches lateraux avaient tendance à se faire la malle.
Un jour, dans un chemin en cendrée je sent que le cache droit commence à prendre du jeu.
J'essaye de revisser de la main gauche avant un virage à gauche.
Ça n'a pas loupé, tout le monde au tapis (mon frère était à l'arrière).

Ma première gamelle en deux roues motorisé eut lieu après un loooooong apprentissage de la route et des trajectoires, et forcément, à chercher les limites, bin j'ai fini au tas.
A vrai dire, à peine emprunté la bleue du grand père, embarqué le frangin derrière, j'ai négocié superbement le premier virage à droite, le second à gauche débouchant sur une allée herbeuse aussi, et dès le troisième, j'ai commencé à intégrer le concept de variation d'adhérence selon le revêtement.
Et hop, tout le monde dans les orties.
Je ne le savais pas encore, mais ça allait être la première d'une looooooongue série.

La suivante eût probablement lieu un an plus tard, vu que j'avais désormais le droit de conduire cette brêle. Rentrant de la ville ou j'avais déniché un rare disque des Ludwig von 88 que je portais serré contre mon coeur sous le blouson, pressé de rentrer l'écouter, j'ai attaqué un peu fort sur le bitume mouillé après une averse dans un long virage à gauche. Et hop, première glisse sur le mouillé!
J'ai pas eu de mal, par contre le 33t des Ludwing s'écoutait désormais en translation pas en rotation. Dégoûté.

A la même époque, en rentrant d'un bal fort arrosé, j'étais derrière un copain, sur son 103 kité qui marchait fort, mais éclairait moins.
Comme celui de devant qui ouvrait la route n'avait même pas de phares, il se dirigeait en fonction des lumières des lampadaires parsemant la campagne, indiquant le cap à suivre.
A un moment, on s'est demandé pourquoi il se mettait à danser sur sa mob, devant. Pis on a compris qu'il avait coupé un virage, avait continué dans un champ, en emportant au passage le fil électrique de la clôture qui l'électrocutait par intermittence. Une fois par terre, le fil nous est revenu dans la tronche, et on a compris quel effet ça faisait à notre tour. Et hop, tout le monde au tas.

Toujours dans la même période, un copain arrive un jour au guidon d'une 200IT. Waaaaaa...la moto!
"Eh, steup', tu fais essayer? "
"Euh, non, pas trop, c'est la moto de mon frère, il sait pas que je lui ai piqué..."
"Allez, quoi, je connais ces bécanes, fais essayer!"
"Bon, d'acc, mais je monte derrière"
En fait de connaissance des motos, je n'avais essayé qu'une fois une 125 RG, en duo. Donc, j'ai appliqué la même recette pour démarrer: poignée de gaz ouverte à fond pour aller chercher les chevaux et on lâche l'embrayage pour pas câler.
A vrai dire, sur ce coup je ne suis pas vraiment tombé. Disons que je suis resté les deux pieds au sol, mais que la moto à bondi entre mes jambes, s'esquivant de sous les fessiers des deux neuneus qui la chevauchaient. Je ne voulais pas l'abimer, donc je n'ai pas lâché le guidon, ce qui a eu pour effet de la voir se cabrer devant moi, à plein régime, la roue arrière rebondissant dans un bruit épouvantable; bien entendu, cramponné au guidon, je ne pouvais pas relâcher les gaz. J'ai entendu le copain prêteur derrière hurler " coupe les gaz, coupe les gaz!"
" Mais je peux pas! Je tiens le guidon!"
"Couche là alors!"
Bon. Je me suis exécuté, et aussitot le pneu arrière à cessé sa danse bondissante pour retrouver de l'adhérence et effectuer une superbe rotation autour de ma propre personne comme pivot, ne pouvant toujours pas lâcher le guidon étant donné la vigueur de la manoeuvre.
Je n'avais pas pensé (et lui non plus) que mon passager était tombé par terre lors de l'érection soudaine de la moto: il était toujours là, derrière moi, alors la moto lui a roulé dessus. Deux fois. Après, je me suis dit qu'il ne m'en voudrait pas si j'abîmais sa moto, vu qu'il avait mal ailleurs, il n'y penserai plus, alors je l'ai lâchée et elle a fini dans le même buisson d'orties qu'à la première gamelle.
Et il ne m'a plus jamais prêté de moto.

Vu que ma carrière de pilote s'annonçait sous les meilleurs auspices, et que personne ne voulait plus me prêter de moto, j'ai investi ma première paye à 18 ans dans l'achat d'un redoutable 125 TY, lequel m'a fait découvrir les joies du tout terrain et le possibilités décuplées de gamelles qu'il permet.

A suivre...

Je pense que tu voulais dire "hospice"...

Ouarf ouarf ouarf ... (après gamelle) trop bon
(va falloir que j'en raconte keks zunes)

JBT ;

Excellent.
Allez je commence par la pire et la plus récente, au moins comme ça suis débarrassé, mais je doute qu'elle fasse rire autant que je me suis amusé à vous lire.

Rétrogradage à la volée, seconde pour négocier le droit qui précède la ligne droite des stands. Gaz en grand à la sortie, trois, quatre, cinq dans le rouge, pas possible de mettre la six, le léger gauche en devers nécessite de couper un peu avant d'en remettre une petite couche pour vite sauter sur les freins et prendre la corde du droit qui se referme. Ah, j'ai encore repris quelques mètres à la ducati devant, mais ce ne sera pas pour ce tour là...
L'épingle, le gauche parabolique, je grapille ici et là, les rétines loin devant sur la bonne traj'.
A nouveau le droite avant la ligne des stands, le V4 qui martèle son vacarme devient discret dans les pots du Ducat', ça y est je suis dans sa roue, on attaque le léger gauche en devers où, chaud bouillant, je vais tenter l'intérieur...
Le feu stop italien s'allume !
Mais qu'est ce qu'il branle ce il me ferme la porte en plus !
Pas le temps de réfléchir les réflexes ont pris le relais, évitement par l'extérieur de justesse sinon je le percute grave. Pas moyen de rester dans la courbe.
Dans ce hors piste à deux vingt environ, mon étalon rue, saute, rebondit, c'est dégagé devant moi mais le sol est inégal. Rodéo infernal.
Sur une déformation du terrain plus importante que les autres la bête me désarçonne. Salto avant, double boucle piquée, triple axel, rétablissement en plusieurs fois sur l'épaule, le dos, et la tête alouette. Le terrible manège a cessé.
Tiens y'a pas mal de monde autour, j'ai du partir dans le sirop quelques instants. Où qu'il est l'abruti qui freine là où on coupe seulement ??
Mais je respire mal la douleur me vrille et je repars dans le potage.
Ah ben non l'abruti c'est moi, jamais je n'aurais du risquer cet inter avec ce pilote qui avait déjà montré quelques défaillances techniques, j'aurais mieux fait de faire un ou deux tours d'observation derrière et de choisir avec soin le lieu.
Mon erreur a été de croire qu'il n'en ferait pas.
Bilan assez lourd, un poumon percé par une côte et l'épaule en miettes.
Au total un an de perdu entre les opérations, les soins, la rééducation, je ne dois plus rouler, terminé.
Enfin, ça fait treize ans que je ne devrais plus rouler...
Moralité, même sur circuit, ne faites pas confiance aveugle aux autres pilotes !!
(Je l'ai revu plus tard, il m'a dit qu'il ne m'avait même pas vu débouler... )

On y viendra à l'hospice.
Les gamelles en tout terrain, c'est pas du jeu, je les compte pas toutes, mais j'en conte jusque quelques unes.
Au début, pour sûr, elles sont fréquentes. Pis en trial, c'est même le but du jeu, non? J'étais pas trop doué à vrai dire, à chaque fois que j'arrivais en haut d'une marche, ma moto se mettait à la verticale et je courrai derrière, les mains coincées sur l'accélérateur, selon la figure inaugurée en 200IT et qui est resté ma spécialité. J'ai essayé aussi la variante consistant à coucher la moto. Bin en trial, c'est presque plus facile à monter qu'à redescendre, les obstacles.
Une fois le permis obtenu, j'ai joué dans la cour des grands avec un 600XT qui est passé en un an de 25000 à 100000km, de routes et de chemins.
Nombreuses furent les gamelles à cause d'une trajectoire en crabe dans les ornières de chemins, la roue avant choisissant une ornière, la roue arrière glissant dans l'autre...J'ai aussi eu droit dans un chemin raviné à la roue avant qui s'enfile dans une ornière qui se rétrécit brutalement en crevasse qui bloque la roue d'un coup...et hop, over the bar! Je me suis aussi retrouvé à me casser la figure sur un chemin gelé, juste avant d'atteindre une passerelle au dessus d'une rivière, en plein février. J'ai rattrapé le pilier de la passerelle d'une main, la moto de l'autre, lui évitant le plongeon fatal...et j'ai réalisé que personne ne passerait probablement ici avant avril. Sauf qu'un gamin en bonnet et mobylette que j'avais dédaigneusement doublé un peu plus haut est arrivé, m'a remis sur pieds et pneu et est reparti sans sourciller alors que je pédalais encore.
Une fois les beaux jours revenus, quelques kilomètres en aval de cette funeste passerelle, un copain m'assure que je peux traverser à gué à un endroit. "Vas y, facile, tu suis le sentier, y a un peu de flotte mais c'est pas profond, j'y passe tous les jours pour aller faire du bois".
Effectivement, je suis le sentier, trouve une flaque sombre, je continue doucement...jusqu'à descendre brutalement de 75cm et de noyer la moto dans la flotte. Bin oui, il allait faire du bois avec un Caterpillar, et pour ne pas s'enliser dans le passage, il y avait immergé deux gros troncs. J'avais roulé sans le savoir sur l'un d'eux jusqu'à ce que la roue ripe...

Mais j'en ai eu également quelques unes sur bitume avec la 600XT 1e edition, la plupart sur le tracé de la course de côte de Frangy, proche de la maison, qui servait d'étalon à mes modifs de carburation, de pneu ou taux de psychotropes dans le sang. Je la connais par cœur, cette route, je pourrais même la faire les yeux fermés. Tellement que je suis tombé dans tous les virages. La plus belle des gamelles de cette série fut probablement celle ou ma selle, mal accrochée, s'est détachée de la moto alors que je déhanchais...j'ai continué tout seul la selle entre les jambes dans un champ labouré.
Bon, ça faisait pas trop mal non plus. Quelques pizza et basta. J'ai eu la chance de ne jamais heurter d'obstacle fixe.
Je me souviens toutefois d'une rentrée scolaire dans un collège ou j'étais pion, accueilli par les élèves de l'année précédente qui flashaient sur ma belle moto..."Allez, msieu, faites nous une roue arrière!"
"Non, pas là; je suis tombé la semaine dernière, j'ai la jambe toute raide, regarde: je suis obligé de kicker à la main et de monter un repose pied à l'avant du moteur!
...
Bon; d'accord"
On pourrait croire que ça fait moins mal de tomber sur des croûtes, qui forment une sorte de protection naturelle. Il n'en n'est rien.
Cet épisode m'a certes causé une démarche claudiquante durant quelques mois, mais également une popularité proche de l'hilarité dans tout le collège pour toute l'année.

Un jour, un ami qui avait besoin de suivre une course de VTT en moto me propose de m'emprunter mon 600XT, en échange de la 360WR Husqvarna. Pas de problèmes, il ne manquait qu'un outil à la hauteur de mon talent en TT, et ça tombe bien, il y a un motocross amical organisé au village le lendemain. Je m'y inscris donc, après avoir roulé une journée avec la Husqy histoire de m'approprier ce truuuuuuuuuuuuuuuuuc qui pouuuuuuuuuuuuuuuuusohptain'ptain'ptain!
Au troisième tour, fermement décidé à leur montrer ce qu'est un freinage avant le virage en demi-lune, je plante les freins. En plein dans le creux au pied du virage relevé, pendant que l'arrière se détend sur une bosse précédente. Tant et si bien que je passe par dessus la moto, qui s'envole au dessus de moi pour s'écraser en haut du virage et me retomber pile sur la poitrine. Mon pare pierre était cassé, moi pas trop. C'est ce coup ci que j'ai appris à rayonner une roue, du coup...

Je précise que je n'ai gardé qu'un an cette 600 XT...intense, non?
Puis, je suis devenu raisonnable, mon banquier m'imposant de choisir entre la voiture et la moto, j'ai revendu la XT...et tenu trois jours avant de racheter une moto. Ce fut une R65LS, pas cher et pas loin, qui a déclenché tout ce qui m'amène à causer ici.

Je ne crois pas m'être mis au tas avec la R65LS. Enfin, si, indirectement. Habitué à me garer sous l'abri à vélo dans la cour des Beaux Arts ou j'artistemaudissais, le jour ou j'ai revendu ma BM pour racheter un 600TT, j'ai gardé mon habitude matinale, tout fier sur mon bel enduro et devant les regards des étudiantes admiratives de la facilité avec laquelle je me suis mangé le toit du hangar dans le casque, n'ayant pas intégré les 30 cm supplémentaires de hauteur de selle. "Elle est chouette ta nouvelle moto, la selle rouge va bien avec ton nez qui saigne..."

Cette 600TT qui fut mon unique véhicule pendant un an également a finalement peu fini par terre, même si je lui infligeais 60km de chemins quotidiens pour aller bosser. Et pourtant, l'éclairage en 6V et le phare enduro n'étaient pas terribles la nuit.
J'ai progressé, avec cette moto, j'ai plus appris à éviter les gamelles qu'à en prendre.

Elle a laissé place à une K100RT, que je n'ai pas vraiment foutu par terre, juste débéquillée à côté d'un pilier en granit, mais le résultat est à peu près le même. Puis à une 80G/S, vite préparée en cafe racer avec un moulin de RS, qui claquait trop de coussinets de bielle pour avoir le temps de tomber.

Puis, je suis devenu motard dans la Douane, et pour ça, il m'a fallu tomber, retomber, re-retomber...ce que je raconterai au prochain épisode!

Ah, tiens, j'y pense au passage: mon frangin s'était fait payer un Peugeot 50 Country. Croisement d'un BMX et d'un 103, assez rigolo, mais très mal suspendu puisque seule la version haut de gamme avait droit à une fourche "amortie" (en fait juste suspendue). Pour l'arrière: une bonne selle et basta, le cadre était rigide, la roue juste surmontée d'un garde boue haubanné et d'un porte paquets. Cet appendice avait rapidement dégagé, d'ailleurs, peu solide.
Je m'amusais à descendre un champ à fond (parcequ'à la montée, c'était toujours à fond mais beaucoup moins amusant, sans variateur) lorsque j'ai compris que le porte paquet n'avait pas qu'une fonction utilitaire mais aussi protectrice: désarçonné de la selle par une taupinière massive érigée en dépit des règles d'urbanisme et du POS, je me suis retrouvé assis directement sur la roue arrière, l'entrejambe du pantalon happée par la roue à crampons qui l'emmenait vers la bouche menaçante des étriers de freins situés sur le cadre et enserrant la jante...Imaginez la situation! Accélérer, c'était entrainer encore plus vite la décomposition de mon jean dont les lambeaux laissaient apparaître ma lingerie fine.
Freiner, c'était avancer encore plus avec le transfert de masse vers cette déchiqueteuse, l'action sur les etriers rendant le passage encore plus étroit à mes pauvres gonades...
Finalement j'ai choisi de me foutre au tas pour éviter la castration peugeotesque. Et j'ai remonté un garde boue. Et j'ai racheté un fute.

De retour... Après avoir narré la dernière en date, je reviens dans le temps sur la toute première "bonne", du reste à part une glissade de l'avant dans une prairie avec un Suzuk' van van, ne me souviens de rien, même s'il y a eu c'est certain.

Début des années quatre vingt, je suis jeune et beau , invincible et immortel. Ça fait au moins six-huit mois que j'ai mon permis et ma moto, mon premier bijou, magnifique 500XT kité 570, je l'ai bien en main je sais tout j'ai tout compris je suis un grand je suis admis dans le monde motard, depuis que je roule avec on me salue et j'y répond..
Nous partons de chez moi, avec quatre amis, mais eux montent en voiture, et bibi évidemment pas question ce serait déshonorant, même si nous allons au même endroit. Bien sûr le temps d'enfiler le casque, les gants, fermer la maison plus le cérémonial du démarrage au kick ils ont pris de l'avance. A la sortie du village et quelques coups de pistons plus loin, la descente de la coopérative, belle ligne droite qui se termine par un embranchement en Y, où je tournerais à droite vers st Trop', parcours déjà archi connu.
Voilà leur bagnole dans la ligne droite, je vais leur montrer comment ça passe en courbe, un mono gonflé comme son pilote...
Là, je dois ouvrir une parenthèse pour plus de précision sur le détail qui a tout fait chavirer et finir de planter le décor;
La route, de campagne très dégagée, a un endroit, présente une différence de déclivité, de telle sorte que si la vision du décor reste parfaite, on ne distingue pas l'asphalte lui même.
Pas de voiture en face, tout est parfait le soleil brille les grillons stridulent, j'ai l'habitude de passer à 110 sans risques suis peut être 5 km/h plus vite, mais c'est insignifiant. Juste après avoir doublé la DS, au moment où je vais transférer les masses contre la force centrifuge et inscrire mon trail dans la courbe, m'apparait le goudron. C'est recouvert de graviers !!
Sont en train de refaire la route... Hier au soir encore, non, mais il est midi et ce matin je n'ai pas bougé. Dans l'étincelle de temps qui suit, je me souviens avoir hésité une fraction entre freiner et par conséquent tirer droit ou prendre quand même la trajectoire et assurément finir en charcuterie.
Les pauvres tambours ont à peine servi, j'ai vu alors le talus bordant la vigne, plus haut que moi et presque droit comme un mur, se précipiter sur moi à la vitesse d'un train, et dans mon cerveau paralysé la pensée qui me transperce :
"je suis mort !"
Dans les millièmes de secondes qui suivent, je suis en l'air comme un skieur sur les tremplins olympiques, passer par dessus la grande pancarte publicitaire en bois où est adossé, assis, un tunisien en train de manger un casse croûte, je vois la route, je vois le ciel, je vois tout d'en haut.
On pourrait compter les secondes...
Ce que je n'avais pas vu, c'était le haut trottoir bordant la route avant le fossé avant le gros talus, qui m'a fait décoller.
Mais l'atterrissage est un peu raide, sur le dos, avec la moto qui m'a suivi et me rebondit dessus.
Je me croyais vivant mais je vais mourir à nouveau car je ne respire plus, je vous mettrais un balèze uppercut au plexus que ça serait une rigolade en comparaison.
Et les secondes sont longues mais longues, comme une carpe, hors de l'eau, à chercher un air qui ne veut ni entrer ni sortir, c'est sûr je vais crever comme un couillon, asphyxié !
Je vois le gars avec son casse dalle débouler en courant, les yeux exorbités. Au moment méme où il me touche le poignet, c'est la délivrance, allez savoir pourquoi ce contact, coïncidence peut être, à remis la machine pulmonaire en marche.
D'un bond je suis sur mes pieds, j'arrache mon casque neuf tout de traviole et fortement marqué dans la profondeur de sa coque, c'est pas un pneu qui a fait ça, et je pleure presque en m'alarmant;
"ma moto, ma moto, elle est cassée !!"
Comme je la redresse et tandis que les copains, enfin les deux garçons, les deux filles sont restées dans l'auto terrifiées à l'idée de me voir en bouillie, enfin tandis qu'ils arrivent en courant et que l'autre gars, hébété, me voit rekicker, et le moteur s'ébrouer, mes jambes se mettent à flageoler et m'obligent à m'assoir, sonné, avec vertiges limite nausée. Un de mes amis ;
"T'es fou, tu vas pas repartir comme ça ! T'es barjo pas question !"
"Mais si mais si !"
"Ah que non ! Jo tu prends la bécane, tu fais gaffe si tout est tordu, et toi tu viens avec nous en bagnole on t'emmène à l'hosto !"
J'ai eu beau m'opposer on a fait comme il a dit. Les deux copines étaient blanches comme le service médical qui m'a reçu.
Et qui m'a relaché, sans une égratignure, avec parait il une commotion cérébrale comme seule conséquence.
J'ai repris la moto dans la cour de l'hôpital sous l'œil toujours désemparé de mes amis. Me suis arrêté chez le motociste du coin pour lui acheter et y remplacer le guidon, seul dommage visible dans cette extraordinaire cascade.
En fin d'après midi enfin, rentrant chez moi, je m'arrête dans la fameuse courbe, où je retrouve sans contestation possible la grosse trace de pneu contre le trottoir, puis je vais marcher dans la vigne à la recherche de mon passage. Bigre, c'est une belle et haute pancarte publicitaire, si j'avais volé plus bas... encore plus bas j'aurais sûrement tué ce brave gars, dans sa pause sandouiche (francisé), surement un des ouvriers de cette voie publique...
Enfin je retrouve le point d'impact au sol façon météorite dans la terre très meuble et retournée fraichement, et encore y avait il pour m'amortir un pied de vigne qui s'est couché, j'avais entendu parler des vignes du seigneur, pour de bon je suis un miraculé !
Car depuis cet endroit, lorsque mes yeux se sont relevés vers le point de choc initial, j'aurais été une gonzesse je crois que je me serais évanoui !! Et là oui, j'ai eu peur et pris pleinement conscience de la dimension du truc qui venait quelques heures à peine de m'arriver.
Précisément je ne sais plus, mais autour de soixante mètres de vol plané, puisque c'est approximativement le nombre de grandes enjambées que j'ai compté pour revenir à mon talus. Un casque foutu, un guidon tordu, les vêtements à mettre à la machine à laver, et basta.
Ce jour là j'ai appris que quand on double, ça cache le piège de ne plus voir les panneaux, surtout les temporaires jaunes placés au sol, et que les parcours les plus connus sont les plus dangereux parce qu'on y est le plus confiant.
Hey, même pas mal ! De la chance, moi, vous rigolez ? Suis immortel et invincible, alors...
N'empêche, après celle là, j'en suis moins sûr.

Puisque j'ai ouvert ce 'pic sur nos gamelles, et apporter un peu d'eau au moulin de cette première, j'y reviens faire un aparté :
Avant même d'avoir les sous pour m'offrir mon premier cyclo à vitesses, je savais ce que je voulais, et je n'avais pas encore de machine, que la toute première chose que je me suis offerte, c'est un casque intégral. Tellement je trouvais ça beau.
Et puis j'avais dans la tête l'image du motard des films, du vrai, de ceux qui me faisaient rêver quand je les croisais sur la route, tous en cuir...
Dès lors que j'ai commencé à rouler vraiment, toute cette panoplie a suivi, le blouson, les gants, les bottes et aussi le froc, inutile de vous dire que je mettais tout cela, et d'ailleurs cette bonne vieille habitude n'a pas changé, même sous notre soleil de plomb.
Je n'ai jamais pu, su rouler en tee shirt, ou sans casque, ou les mains nues, jamais.
Écervelé à l'époque, certes, mais harnaché toujours. Acharné aussi, oui, décharné pas encore mais ça viendra.
Et ça m'a sauvé la mise plus d'une fois, cette magnifique "première" notamment, ou mon bel intégral était effroyablement meurtri.
Alors rajouter l'évidente nécessité de rouler protégé me parait superflu.

Allez puisque je suis en verve ce soir, si si avec un v, et que notre bon conteur jbt m'en a remémoré deux occultées, je m'en va poursuivre.
Comment c'est pas français ? Oui ben on est au flatistan, hein, alors, je poursuis.
Nous sommes quelques dix huit mois plus tard, avec toujours mon fidèle XT si fidèle qu'il m'avait suivi dans mes essais aériens relatés plus tôt, mais il a radicalement changé de look. On dirait une véritable moto d'enduro, tout ce qui était lourd et superflu n'est plus, même la batterie, elle est plus légère que jamais. Mais peu importe, nous sommes en plein Paris, rendez vous pour la première fois place de la Bastille avec tous les membres du club XT au sein duquel je suis tout nouveau et inconnu. Il y a là une trentaine de gars et de machines, ça va de l'origine jusqu'à la plus modifiée et deux ou trois sont encore plus puissantes que la mienne. Après ce joli rassemblement et leur retrouvailles, qui dure un moment et où je me sens un peu dans mon coin, le groupe décide d'aller boire un pot sur les champs Élysée, enfin le groupe se réveille mais se divise entre ceux qui y vont et ceux qui rentrent parce qu'ils ont de bonnes raisons.
Bref, nous voilà une bonne grosse demi douzaine, et moi avec les huitres j'ai voulu évidemment leur montrer ma perle.
Comme je maitrisais bien mes roues arrières, depuis le temps, il m'arrivait dans les meilleures conditions d'arriver à mettre la cinq en l'air, alors deux trois quatre c'était du beurre.
Pis imaginez facilement une brochette de gugusses entre vingt et trente, roulant de concert avec la même machine ou presque entre les mains, pas la peine de vous peindre un tableau... Mais je n'avais pas encore sorti l'arme secrète.
Vient l'étoile, la fameuse avenue avec tous ses feux tricolores, réglés comme une symphonie. Un rouge, au moins dix bécanes alignées, tous les regards sur le signal qui va changer de couleur.
Gaaaaaaaz !
Oups, un peu trop optimiste, celle là, en plus mon voisin de droite m'oblige à une traj' un peu en oblique où je la sens mal barrée, la réception.
Je vais m'y mettre, je vais m'y mettre ! Ah ben oui je m'y met avec mon coup de frein arrière sans être dans l'axe et la roue avant en crabe, belle glissade avec les pneus des autos derrière qui crissent au freinage sur les pavés.
Ouf, quel con ! Rien, sinon mon réservoir plastoc qui fuit l'essence, les commandes râpées comme mon cuir et le genou qui enfle...
"Bon ça va t'as rien mais tu nous as fait peur ! Tu sais la roue arrière ça s'improvise pas !"
Grrrrr
C'est ma seule et unique journée de membre actif, ils ne m'ont jamais revus, la honte sans doute...
Moralité, en groupe, les risques sont accrus, épater la galerie se finit au tapis.

Environ un an s'est écoulé depuis ce bel épanchement de synovie, je suis toujours avec mon XT. Enfin non pas le mien, puisque que le mien, mon ami l'a pris en revenant d'Inde pour redescendre dans le sud et le retaper. Enfin si c'est le mien, puisque je l'ai racheté à mon copain qui l'avait acheté à mon ami qui lui avait vendu avant de partir en Inde. Enfin on va pas coucher dehors, mais ça pourrait finir par là si je vous contais la totalité.
Bref, je suis avec son XT devenu mien, ben oui du coup j'en ai deux, et c'est le jour du départ définitif dans le sud, où je vais rejoindre mon ami qui a mon XT avec le sien mien. Banlieue parisienne, juste avant le départ, le fils de ma petite (enfin grande, elle aurait pu presque être ma mère) amie me lance, avec les yeux qui brillent;
"Allez, steup', fais moi une roue arrière !"
Comment lui refuser ça ? Tiens, regarde : Vrroap, une, deux, tr.. Ah non raté, elle est pas belle celle là. Faut dire c'est le vrai 500, pas mon presque 600. Allez je la refais. Une, deux, trois, je pose, encore pas terrible, attends, tu va voir, c'est rien, je m'échauffe, cette fois c'est la bonne...
Faut manifestement plus de gaz. Go !! Une, deux, trois, qu.... merd merd merd merd...
Concert de métaux raclés en décibels majeurs, étincelles, poussière.
"Woah putain la vache, tu t'es pas fait mal ??"
Comme il arrive en courant je suis déjà debout, en train de faire le bilan des dégâts, juste avant de prendre l'autoroute...
Mouais ça ira.
"Mal ? Tu rigoles j'en ai vu d'autres !!"
Sur un ton décontracté, genre le melon les chevilles qui enflent. Ah non, c'était le poignet qui enflait ce jour là...
Du reste en arrivant dans le var, bien tard, après une autre série d'aventures mais sans gamelle cette fois, je ne parvenais plus à débrayer tellement la douleur rendait tout mouvement insupportable.
Mais je l'ai déjà dit, épater la galerie se termine souvent au tapis, faut croire que la première fois n'avait pas servi...
Et d'ailleurs, mon ami, oui celui du XT, et qui est parmi nous, doit encore en rire en lisant cela !

Saga gamelles XT, suite et fin.

Une autre, une autre !!
Oui bah z'êtes sympas les copains, mais ça ira comme ça, entre mon expérience UFO non conventionnel et mes weelings à la masse, ou à la terre, c'est pareil, je n'allais tout de même pas entamer une collection juste pour le plaisir de les exposer.

Chronologiquement, celle là, je ne sais plus, peut être entre les deux précédentes, mais plus probablement avant, donc après le coup du trail volant. Mais celle ci est banale, vue et revue, sans aucune recherche de style ni talent particulier. Dans Paris, encore, et sur les quais, à l'heure de pointe matinale ou c'est la ruée vers les boulots respectifs. Vu que c'est dense, évidemment je suis entre les deux files de caisses et fend cette houle tel un jet-ski entre des péniches.
Ça n'a pas manqué. Un gros break jaunâtre sur la voie de gauche trouvant celle de droite un peu moins lente se déporte au dernier moment, sans avertir ni même contrôler. Vous connaissez un peu ou beaucoup le billard, le vrai j'entends, là je l'ai faite en trois bandes ;
Ma blanche dans la jaune pleine numéro 1, qui m'envoie contre la belle bleue number two à droite, qui me renvoie en pleine noire huit sur gauche à nouveau, bien massive et m'arrête net. La totale, enfin je n'ai pas fini au trou. Mais c'est la jaune surtout qui m'avait un peu cassé la jambe, la queue était intacte heureusement, m'enfin les boules !!!
Ah sûr, le métier rentrait, enfin là il était rentré un peu profond quand même, je n'ai pas pu essuyer les plâtres tout de suite, il m'a fallu les garder deux mois.
Bien après cet apprentissage, je me suis mis au pool anglais, moins risqué que l'américain sur les quais de seine...

... prions

Vache folle?

A y est, j'connaissais pas les symptomes

Ben ça va pas être facile de passer derrière le JBT et le Doubletwin !! mais bon, vais quand même tenter ma chance
Habitant en pleine cambrousse depuis mon jeune age, j’ai commencé assez tôt mon apprentissage de la conduite. En 4 roues avec le père, au volant de sa minimoke, en deux roues aussi, grâce à l’inconscience de mon cousin qui me laissait piloter son peugeot bb et montait derrière moi !!! Quel barge le couze quand j’y pense …
Je n’ai pas vraiment de souvenir de gamelles datant de cette époque, je tentais plutôt de me faire bien voir, meilleure solution pour continuer la conduite

C’est un peu plus tard, en solo, que mon réel potentiel m’est apparu. Mon premier vrai exploit survint en sortant du village de Saint-Tropez, j’attaque le dépassement d’un car à la hussarde en tirant à mort les rapports de mon 50 (fantic caballero) Il roulait bien à sa droite, plutôt à faible vitesse, tu parles !!! il se préparait à tourner à gauche pour entrer dans le parking de la compagnie de bus …
Je pense que c’est ce jour la que j’ai découvert l’existence des clignotants, leurs importance
surtout !!! Y m’a coupé la route, le con, j’ai cru un instant que j’allais le pulvériser, pis non !!! me suis retrouvé parterre avec ce mastodonte qui continuait à avancer sur moi, pffffffffffffffff grosse frayeur, mais plus de peur que de mal, au final le pire a été l’engueulade que je me suis prise par le
chauffeur
Je venais donc de prendre ma première vraie gamelle, les autres pouvaient suivre désormais, y’en a eu !!! Tellement que ça se perd dans les méandres de ma mémoire …
Une autre me revient, par son côté amusant (en partant du principe qu’une gaufre peut être amusante !! )
Donc, toujours avec mon pauvre Fantic, j’essore la poignée comme un malade mental, un bout d’droit, un gauche sans visibilité qui passe à toc, et une autre ligne droite derrière…
Bon, ce jour là y passait pas « à toc » le gauche !!! y’avait un poireau en bagnole en plein sur la trajo pour corser le truc y’a une bâtisse sur droite, avec de gros cailloux à l’aplomb du mur, je percute la big caillasse et me répand sur le sol avec fracas. Eclaté de toutes parts, pizzaïfié mahousse …
Un coup d’œil à ma brèle, mouais, j’ai explosé le tambour de frein mais ça peut repartir, mon attention est ailleurs, je venais de récup un pistolet à plombs, il était dans mon futal, pis l’est plus là !!! j’allais justement chez mon oncle pour lui montrer, tout d’un coup, je l’aperçois pas loin de mon point d’impact, le ramasse et là !!! le gros responsable de ma vautre en profite juste pour sortir de sa caisse. J’ai pas percuté tout de suite (sans jeu de mots) mais le gars a pensé que je lui voulais du mal avec mon pétard à la main, une de mes rares pelles où je me suis marré au lieu de geindre comme dab’.

Hé hé, bravo !
la morale de ton histoire, juste pour placer une petite maxime ; Le deux temps, c'est de l'argent.

Bon j'y reviens vous en conter une, qui date de 1988, mais j'aurais du mal à la tourner en dérision, d'ailleurs j'ai beau la retourner en tous sens, elle ne m'a jamais éclaté.
Quoique, selon le sens du verbe...
Me voilà enfin sur mon premier flat, une R 75/5/6/7, selon la pièce regardée. Le carton disait 5, lui. Enfin, le gris, parce que le carton en question, c'est plutôt dans le mille ! Bref.
Nous voilà partis. Nous, parce que souhaitant profiter de mon aller vers mon futur domicile, mon pote Serge grimpe en passager, sans que ça me détourne vraiment, je n'aurais qu'à le déposer chez le mécano où son 1000Z l'attend, prêt à reprendre la route.
Justement, comme je ne suis pas seul, pas question de rouler comme le cramé qu'il m'arrivait d'être en ce temps.
Plein jour, feu de croisement allumé, belle ligne droite à l'allure règlementaire, soit 90 tranquille. Au petit carrefour plus loin, une caisse en sens contraire est stoppée contre l'axe médian, attitude normale du gars qui va tourner à gauche (à ma droite) et qui attend que la voie soit libre pour traverser. Enfin stoppée, elle roule, mais à l'arrêt, quoi, le genre 0,5 km/h, le genre du type qui a conservé un tout petit rien pour relancer plus facile une fois que je serais passé devant lui.
Seulement plus je m'approche, plus son 0,5 se transforme en un, puis deux, avec l'auto qui commence à réduire sérieusement ma voie.
Quand je réalise il est déjà trop tard, son deux s'est mué en cinq et il coupe franchement sous mon nez !
Malgré ma coupure de gaz la seconde d'avant, le simple disque série 7 manque de mordant, à 80 km/h et deux sur la bécane, vu la distance restante...
J'ai serré à droite au maxi dans le freinage. Je revois encore dans la dernière seconde le papy les yeux en l'air devant lui, toujours à chercher si c'est bien là qu'il tourne. Et sa moitié à côté, enfin une grosse moitié, hein, ouvrir des yeux comme des soucoupes en me voyant lui fondre dessus. Comme j'avais tiré à droite tout ce qu'il était possible, et j'ai compris alors peu après ce qu'était la sécurité passive d'un flat, c'est le cylindre gauche qui a percuté l'extrême avant du véhicule par le travers. Avec toute autre bécane j'y laissais ma jambe gauche. La roue avant n'a rien touché, elle est passée devant la caisse. C'est le moteur qui a immobilisé la bécane sur place, dans un fracas terrible.
Inutile de vous dire que nous, on est pas restés sur place, tranquillement assis. Perso j'ai fait un beau looping qui m'a projeté à plat dos sur la route de l'autre côté de la bagnole, et mon Serge en a fait un plus haut que le mien qui l'a envoyé plus loin. Mais mon infortuné copain s'est ramassé sur une bordure de fleurs, entourée d'un parterre de pierres.
Lui ne s'est pas relevé. Pompiers, gendarmes, tout le branle bas malheureusement classique est intervenu sans trop tarder.
Je vous rassure, une semaine plus tard il était sur pied, et un mois en tout totalement remis, aujourd'hui il roule en 800GS vertical.
Mais sur le moment, j'ai eu la trouille bleue de l'avoir handicapé salement, même si ma responsabilité là dedans était nulle, je me sentais la culpabilité de cette navrante mésaventure. Bilan réel, quatre ou cinq côtes fracturées, plus contusions et hématomes variés.
Pour ma part je me suis redressé après une minute au sol en état second, avec rien du moins je le croyais, mais quand j'ai voulu enlever mon casque pour finir de détruire la bagnole de ce p... d'en... de m... vérolé qui nous avait inconsciemment coupé la route, ma main ne voulait plus, incapable du moindre mouvement. Forcément, mais ça je l'ai appris un peu plus tard par les radios, le scaphoïde, petit lâche, avait déclaré forfait. Résultat, plâtré deux mois jusqu'au biceps pour un des os les plus ridicules du squelette humain.
Le plus incroyable, c'est que le moteur n'a pratiquement rien eu, hormis une culasse, quelques ailettes, coude d'échappement et collerette.
Mais il a tordu le cadre ! Comme quoi, un flat, c'est costaud, je vous l'affirme.
Et la leçon, en dehors de cette sécurité passive non négligeable ; n'oubliez jamais que ce n'est pas parce que vous le voyez bien qu'il vous a vus, lui, même de face !!

Tant que tout le monde n'a rien, c'est l'essentiel.
J'ai eu un peu le même scenario, sans carton avec ma 90S, un bus qui m'a refusé la priorité en vertu du fait qu'étant beaucoup plus gros qu'une moto, ça lui donnait la priorité. Jolie frayeur, et 15 jours après, je mettais un MC au guidon

voila le genre de post que j'ai d'habitude du mal à lire... et là, c'est tellement bien fait!
Ca fait plaisir de voir cette chance et cet acharnement!

Je devais avoir -+ 17 ans,je bricolais a qui mieux mieux,on aprennais sur le tas,moi ce jour la c'est dans le tas.....
c'etais une petite suzuki 50 ac ..... bleu,avec des jantes a rayons,j'avais dégoté des roues a branches,le muste en est -+ en 77 !!! c'est loin déja.
bref,la séance de mécanique commença et le premier probléme se présenta,c'est pas vraimment les mêmes commandes de frein.
impatient je me pointe chez le vélociste du coin pour lui acheter deux cables,de la gaine et des nipples a visser....
dans la precipitation,j'adapte tout ça et ne résiste pas a l'envie d'une petite sortie avec des potes.......
arrivé dans une petite route sinueuse en descente,deuxieme épingle en vue,je poigne dans le frein avant et ho suprise plus rien ....... je passe a coté de mon pote et sa yam mauve (vous vous rappelez ? )
qui lui n'en reviens pas du culot que j'ai de lui tenter le freinage a cette endroit..... (même pas peur).....
j'écrase la pédale de frein ar en me disant ça va le faire et ...... horreur , plus rien.....
ni une ni deux,alors que je vois l'épingle se rapprocher a la vitesse VV ,je frole le talus en quittant l'asphalte en me disant que peu etre avec de la chance .......
bref,une demi heure plus tard je me réveille avec le casque toujours sur la tête,de la terre jusque dans la bouche avec des saloperie de fourmis..... qui piquent.
l'ambulance va arriver,le dos en compote...... et ma petite suzuki remise sur sa béquille avec les deux cables qui pendent lamentablement éfilochées ......
acte 1
verdique,tassement de vertébres et commotions......
le début d'une histoire d'amour avec la moto,
je t'aime moi non plus !!!
depuis les nipples,je les soude !!!!
maintenant que j'y pense,mes deux hernies discales opérées ,c'est peu etre ça !!!!!

mais des fois,on as vraiment l'air con ......
17 ans -+,un bultaco dans les mains,la moustache fournie et trés fier .....
j'avais repérée LA nana,bref,un petit canon,un petit c .... mais je m'égare.....
je passais des journées entieres sur la bul,des roues ar a n'en plus finir,debout,assis,ect.....
je le sentais bien,elle étaient avec ses copines sur un banc public,j'me dit,"punaise,je vais les épater" mais qu'on est con a cet age!!!
bref,j'entame ma roue ar a -+200 metres des gonzesses,et je je pensais que arriver a leur hauteur,un petit salut doublé d'un dévastateur serait une belle entrée en matier pour sortir mon blabla habituel......
que se passa t il ? j'ai toujours pas compris,le soleil ...... le cul a l'air,une pizza sur la fesse,et un réservoir (polyestere) arrache ......l'air malin de pousser la bul pour le retour!!!
bref,un coup dans l'eau .....
mais qu'on est con a 17 ans !!!!

Super la tof de la Bultac' !!
Et bravo à tous pour vos talents d'écrivains, je me suis bien marré en vous lisant !

Moi, des accidents j'en ai pas eu......depuis longtemps ( encore heureux diront ceux qui trouvent que je me traîne que c'en est une honte....)

En fait je les ai tous eu entre 15 et 18 ans. L'âge ou l'on croit que la priorité est un droit que les bagnoles respectent, ou l'on pense que le verglas fond devant les roues des bécanes, que les roues arrières finissent toujours bien .....
Ça m'a valu pas mal de crashes....un survol de Renault 4 sans la toucher, quelques belles entailles quand les scéances de cross improvisées finissaient sur les canettes de bière cassées par les spectateurs du Moto Cross de la veille....
J'ai encore un bout de verre de rétro dans une paupière, suite à une roue arrière dont le passage de la bécane sur un trou non prévu m'a fait donner un super coup de boule dans le rétro ( sans casque bien sûr...)
J'ai aussi arraché un pare-choc de Deudeuche en en chopant l'arceau avec mon pied qui s'était solidarisé avec le repose-pied de ma 125 Yam sur ce coup-là...

Depuis je suis devenu très très méfiant, j'imagine souvent le gravillon répandu, le caisseux qui va démarrer au STOP juste quand j'arrive à sa portée, la portière qui va s'ouvrir quand je remonte la file à l'arrêt, le chien qui va traverser devant le bus à l'arrêt.....
Bref, sans tomber dans la parano, je me donne une marge de manoeuvre et je suis plutôt calme au guidon. Et du coup je roule en été en short et sans gants....

Voilà, après 35 ans de deux roues quasi quotidiennement, je ne veux surtout donner de leçon à personne. J'ai trouvé ma manière de me faire plaisir en 2 roues sans me faire mal et basta !

Et les Fantic Caballero j'ai connu aussi !

Bravo !! Mais Malagutti ne profites jamais....

Tous en choeur
U-nautre, u-nautre, u-nautre !
Ouais enfin ça commence à bien faire là déjà, non ?
Une autre ?
Bon allez suis généreux, voilà encore du rab, au risque de passer pour un allumé, mais tout de même, y'a une fin à tout, du moins j'espère !

Nous sommes en septembre 1989, ben oui j'sais bien, le scaphoïde droit n'est pas réparé depuis si longtemps puisqu'il a explosé seulement 13 ou 14 mois auparavant, mais c'est ainsi !
Que me voilà encore un peu, presque à la bourre pour reprendre le taf en début d'aprême.
Le 100GS me catapulte joliment du pif dans le pif sur ma petite route quotidienne, faite exclusivement de pifs et de pafs, sans trop de visibilité ici où là.
Là, comme ce droit qui saute carrément façon cross si on rentre un peu fort, vu que c'est une courte mais belle grimpette, 25/35 mètres, suivie d'un virage à plat...

Y'a une bagnole toute rouge en train de tourner au milieu de la route, là ! Là là j'ai une fraction de temps pour choisir :
Je freine en ligne et je percute ou je me vautre comme une merde pour la loterie ?
Que faites vous à ma place, votre avis m'intéresse ?
Hey les mecs magnez vous ça urge grave, je peux pas y passer la nuit !
Tant pis je me passerais de vos conseils, merci les amis, gros coup de frein arrière la moto délestée, c'est mieux, pour se répandre direct presque sans choc, contre le macadam et perfectionner ma glisse naturelle.
Je vois mon gros trail en parfait état partir devant moi et télescoper la petite trois portes qui s'immobilise dans l'impact, avec la bécane qui rebondit sur gauche. J'en profite pour faire un 180 et continuer en brasse coulée devant la calandre défoncée...
Enfin la brasse coulée indienne, hein, j'ai pas trop fait le cow-boy dans ce coup là.
Tiens ! La manche de mon cuir qui remonte sur l'avant bras, qui en profite aussi un peu, du macadam.
Figure libre dès le départ, mais finalement imposée à ma qualité de spectateur, enfin là aussi il faut bien que ça s'arrête, à un moment.
Un petit instant étalé contre ce cher macadam pour tout réunir les esprits, check-up, et han, debout...
Aïe ouille. La blondinette au volant est tétanisée sur son siège, tiens oui, il y a ce ridicule chemin d'accès vers une villa, fermée, devant sa bagnole explosée.
Comme elle me voit indemne à l'invectiver ;
"Mais vous êtes dingue de tourner à un endroit pareil !!!"
Elle descend alors doucement de sa polo bien défoncée tandis que je vais redresser mon mille flat en gros dégats partie-cycle, réservoir, selle, une culasse, aïe là j'arrête de regarder davantage j'ai mal aux yeux.
On commence à faire un attroupement et s'engueuler un peu ;
"C'est incroyable de tourner pareillement, vous vous rendez même pas compte !"
"Mais enfin je voulais tourner ici dans cette maison..."
" Et alors ?! Avec le portail fermé, c'est plus de la moitié de la bagnole qui reste sur la route, carrément dangereux !!"
Quand on commence à échanger les papiers de véhicules, constat, je percute encore mieux;
Huit mois de permis, touriste parisienne, bagnole de loc, comme elle est mignonne...
Je ne suis pas en reste de la moto, casque cuit, tout mon équipement cuir est rapé tanné, un peu le cul tanné aussi en cutané l'avant-bras sanguinolent.
Les municipaux en giro bleu qui se pointent, contrôles, vérifs, questions d'usage ;
"Où alliez vous ?"
"Je voulais aller là, chez des amis !"
"C'est votre ami, monsieur X ? Car il n'est pas là actuellement et ne revient pas avant l'an prochain..."
"Euh enfin non, chez des amis plus bas, je faisais demi tour et il est arrivé vite il m'a foncé dedans !"
"Et vous où alliez vous ?"
"En principe travailler, mais là je crois que je suis en retard..."
"Bien, vous n'avez rien, un camion arrive pour ramasser les véhicules, vous êtes priés de passer à la gendarmerie vers les 15h pour une déclaration ?!"

Parenthèse, on est plus dans la gamelle, mais si je poursuis, c'est parce que c'est maintenant que ça devient comique.

Au poste de ces messieurs, place de la Garonne.
Nous y sommes tous deux elle et moi à poireauter un peu devant la charmante hôtesse d'accueil moustachue au regard sombre et broussailleux. Ah non, trois, la mère de la blondinette entre à son tour. Ça part fort...
"Alors, c'est vous le fou ?"
Un deuxième gendarme entre avec des papiers;
"Bonjour, vous venez pour ce rapport d'accident arrivé à 13h30, rte etc etc ? Sans blessé ?"
"Non, ma fille n'a rien, enfin bien secouée, et monsieur est là, alors..."
Il nous demande à chacun notre version des faits
La mère, qui explique presque à la place de la fille, pour ponctuer en final;
"Encore un motard qui roulait trop vite !"
Ce coup ci c'est un peu fort de café à mon gout, jusque là je suis resté zen, mais faut quand même pas dec', j'éclate presque ;
"Alors déjà mademoiselle exécute un demi tour sur une route étroite, derrière un tournant sans visibilité, elle n'a même pas un an de permis et donc ne devrais pas être au volant d'un véhicule de location, et c'est le motard qui porte le chapeau ??"
"Vous n'aviez qu'à rouler moins vite aussi !"
"En principe elle n'a même pas le droit d'être au volant de cette voiture ! Il faut minimum trois ans de permis (je crois bien à l'époque) pour louer une auto donc vous lui avez prêté, et elle fait une manœuvre inconsciente n'importe où !"
"Non non le loueur ne nous a rien dit !!"
"Madame, il me semble bien l'agence Y Hertz est celle d' ici et son responsable monsieur Z est mon patron !! Le connaissant donc très bien, il vous a parfaitement informée..."
"Hem... On a pas idée de rouler si vite ! Ah, ces motards !!"
Le gendarme, après un œil courroucé vers la dame puis à mon adresse ;
"Désirez vous porter plainte, monsieur ?"
La gamine de 18 ans a pris de jolies couleurs, rouge, jaune, blanche, bleue, et la mère dans les tons verdâtre.
"Non je vais rester bon prince si elles s'excusent du préjudice, elle n'a plus sa voiture de vacance, j'ai cassé mon véhicule de transport pour aller travailler, sans compter tout ce temps perdu, mes vêtements... Enfin heureusement que je n'étais pas en fourgon, par exemple, sinon votre fille ne s'en sortait moins bien, ou tout autre que moi avec une grosse voiture rapide, comme souvent aussi..."
Là ce fut épique. Epique et colle et drame.

Pour conclure, l'expert, bien plus tard, à allègrement regonflé mon préjudice, parvenant au total de la valeur cotée de ma moto, plus équipement cuir assez complet. Cuirassé, oui !
Et donc mon bon GS comme moi même refaits de neuf !
Alors pour une fois que ça finit bien...