La moto et ses philosophies

Très belle photo que cette G/S en tout cas 


ZR

Ouep ! La photo sauve le reste.

Chuis un peu déçu Caramba, je te l'avoue...tu nous avais habitué à plus fin et plus percutant!
C'est pourtant pas les écoles de pensée qui manquent en philomotosophie! Exemples...

Bon, on ne peux pas gagner à chaque fois. La fatigue sans doute.
Merci pour l'appréciation de la photo.

J’ai relu ton texte avec mon café ce matin, c’est pas mauvais ne t’en fait pas !
En fait nous sommes tellement sous le choc de ta belle photo (et de la chaleur qui règne encore ici...  ) que cela est passé en arrière plan   

 

ZR

zouaverifle a écrit:J’ai relu ton texte avec mon café ce matin, c’est pas mauvais ne t’en fait pas !
En fait nous sommes tellement sous le choc de ta belle photo (et de la chaleur qui règne encore ici...  ) que cela est passé en arrière plan   

 

ZR

Salut,
J'avais prudemment signalé que c'était du second degrés.

Quand j'étais plus jeune (j'ai commencé il y a 43 ans) je faisais aussi beaucoup de route, je n'avais pas de voiture. J'ai fait des concentres, des Grands Prix, des 24H du Mans moto, j'ai pris des râteaux, écrasé des volatiles, tué des lapins et j'ai même essayé un veau... mais là, j'ai perdu. Et puis je me suis spécialisé dans la gonzesse : Une vieille, une jeune et puis une en voiture, là aussi j'ai encore perdu. Par la suite, j'ai arrêté de me faire mal bêtement voyant que ça ne servait à rien.

On picolait pas mal et on dormait par terre hiver comme été. Il n'y avait pas beaucoup de flotte pour se laver à l'époque et ce n'était pas notre problème. On rencontrait des mecs assez spéciaux. Je m'en souviens d'un qui avait cousu des capsules de bière plein son blouson. Moi-même, j’essuyai ma jauge d'huile sur mon futal. C'est mieux qu'entre les doigts, surtout quand tu vas t'arrêter un peu plus loin pour bouffer ton "jambon-beurre" qui fermente depuis une demi-journée dans la sacoche de réservoir, coincé entre les canettes de Kro et le bidon de GTX. Et pis les doigts, c'est fait pour se moucher et non pour essuyer l'huile.
Quand je rentrais de Rennes à Bressuire en hiver, je m'arrêtais toujours à St Florent le Vieil chez une vieille qui avait un café et je prenais un café triple calva pour l'énergie. Red Bull n'existait pas à l'époque et on pouvait encore se désaltérer sans risquer l'injonction thérapeutique, et puis les journaux sous le blouson ça ne tenait pas toujours chaud.
Comme pour pisser, l'hiver, c'était comme de chercher une aiguille dans une botte de foin, surtout avec la combinaison Plastex, le caleçon long Thermolactil, le slip kangourou et la "Nouvelle république du centre ouest" sur la poitrine.
C'est pas un essai d'humour, c'est du vécu! Je sais, c'est pas bien. J'ai pas été un bon fils ni un bon citoyen  quoiqu'il y avait bien pire.
Que celui qui n'a pas connu ça me jette le premier boulon de 12.

J'ai aussi un pote qui est fana de la vitesse, il tourne sur le Castelet avec une Panigale. C'est le neveu d'un coureur qui s'est tué dans les années 70.
https://www.bike70.com/appieto.html
En ce qui concerne les Hypsters, je n'en connais pas, ça n'existait pas à mon époque. Mais en se documentant on arrive à voir leurs particularités propices aux moqueries
Les Harleytistes, sans commentaire. Il y en a à Abidjan....
En ce qui concerne les autres possesseurs de Harley, je les respecte comme les autres motards, bien que je ne partage pas toujours leur gout vestimentaire.
Quant aux voyageurs en 80G/S, XT ou Transalp, c'est assez similaire aux "fanatique de la route" mais avec une dimension un peu plus profonde en ce qui concerne la découverte d'autres horizons. Le voyageur est souvent un transfuge des "fanatiques de la route" dont le mode de vie est assez proche.

J'ai voulu parler de tout ça. Mais c'est sur que pris au premier degrés mes clichés sont assez basiques.

Il y a plusieurs année j'avais fait un parallèle de ce que l'on entend des banlieues mais rapporté dans une maison de retraire. Les vieux vendaient de la schnouf et une mamie s'était faite violée lors d'une tournante dans la salle de télé après un match de foot. Bon, ça n'avait pas été compris par tout le monde.

Là, c'est vrai, j'ai un peu chargé avec "Mémère et sa chenille mutante". Ca, c'est la faute à Louis Ferdinand Céline dont j'adore les textes. Pas la peine de dire que c'était un facho qui n'aimait pas les juifs. J'apprécie l'oeuvre et non le personnage.C'est sur que si je m'inspirais de l'autre Céline (Dion), ce que je raconte passerait mieux mais je me marrerais moins en écrivant et le public visé ne serait pas le même.

Quant à la chaleur, j'étais à Akjout en Mauritanie la semaine dernière, il faisait 50°C à l'ombre...et je travaillais à côté des moteurs. On ne pouvait pas tenir la rampe des escaliers.

C'est vrai qu'elle est belle cette photo.
Ca me donne même envie de t'envoyer une valise Bottelin Dumoulin blanche pour faire bisquer Gastair!

jbt a écrit:C'est vrai qu'elle est belle cette photo.
Ca me donne même envie de t'envoyer une valise Bottelin Dumoulin blanche pour faire bisquer Gastair!

C'est pris au Burkina en octobre dernier. Je l'avais retravaillée avec Lightroom. Et puis, je l'ai oubliée et c'est un copain qui m'a dit dernièrement : "Elle est pas mal cette photo".

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jbt a écrit:C'est vrai qu'elle est belle cette photo.
Ca me donne même envie de t'envoyer une valise Bottelin Dumoulin blanche pour faire bisquer Gastair!

Gastair va te répondre que le BD est une hérésie sur une 80 G/S 
ZR te dira que cela me rappelle le temps de ma 600 XLR (Paris Dakar s’il vous plait !)ainsi équipée avec une pointe de nostalgie...même si en devenant vieux schnock je n’aime plus les top case et autres valises sur un trail 



ZR

C'est très bien les BD grand Raid, beaucoup mieux que les Krauser! Solide, pratique, ça protège efficacement la moto en cas de gamelle, c'est la terre qui se cabosse.

Les mecs qui roulent en Harley m'ont toujours paru bizarres

J'en ai croisé quatre l'autre jour, je les ai salués, vous croyez qu'il m'ont répondu ? 

Et pourtant, j'étais sur mon Proutster de la mort qui tue,  le celui qui est tout rouillé, qui a sa selle déchirée, c'est peut-être parce que tout ce qu'ils ont vu de mon terrible engin est le feu arrière ?

Proteus a écrit:Les mecs qui roulent en Harley m'ont toujours paru bizarres

J'en ai croisé quatre l'autre jour, je les ai salués, vous croyez qu'il m'ont répondu ? 

Et pourtant, j'étais sur mon Proutster de la mort qui tue,  le celui qui est tout rouillé, qui a sa selle déchirée, c'est peut-être parce que tout ce qu'ils ont vu de mon terrible engin est le feu arrière ?

C'est juste que t'es un pauvre. Cherche pas

Un pauvre ?

Ah ouais, c'est p'tete ça, cette bécane ne m'a coûté que 12 sacs d'osus, je ne serai qu'un minable pour le restant de mes jours. 

Pas grave,  j'assume

Putain (pardon) qu'elle est belle cette photo !

La XLR 600 Dakar (et encore davantage 500) fait partie de mes motos préférées. Superbes motos !

Non, non pas d’hérésie avec Bottelin Dumoulin ! je suis fana de moto d'origine, mais plus largement de bécanes conforme à la philosophie de leur époque, c'est à dire que ça intègre toute préparation ou accessoire qui existait à l'époque de la moto.

La Krauser blanche unique, c'est le symbole de mon rêve de 1981... quand un moment se résume à un prospectus de moto.
A partir de cette date, à 17 ans, j'ai pris un tournant qui m'a arraché à ma naïveté et à ma jeunesse.
La vie est une arborescence. Quand on quitte ses racines, l'avancée du temps nous impose de faire des choix rapides de directions. Alors, quand on arrive prés de la canopée, quand on regarde vers le bas, on est tenté parfois de redescendre vers des points où convergeaient d'autres vies possibles... C'est chouette en roulant de voir devant soi ces mirages de choix de routes.
Ni regret ni remord, car le pire est de n'avoir jamais pris de décision, alors j'irais au paradis ou en enfer mais pas dans les limbes à errer pour l'éternité.
Ma position fœtale est simplement dans une valise blanche.

La moto et ses philosophies...

Je sais pas comment tu fais Gastair...c’est beau quand tu parles ! 

ZR

zouaverifle a écrit:Je sais pas comment tu fais Gastair...c’est beau quand tu parles ! 

ZR

Aucun talent...  juste mon autisme qui me dote d'une pupille à l’arrière de chaque œil.  
Il suffit ensuite de décrire ce que l'on voit.

Moi aussi j'ai eu une Ténéré Bottelin Duboudin. En même temps qu'une 250 XLS, une 125 CG et une PE200. Pourquoi j'ai vendu tout ça ? 

zouaverifle a écrit:Je sais pas comment tu fais Gastair...c’est beau quand tu parles ! 

ZR

Pas mieux. 

Gastair a écrit:
Ma position fœtale est simplement dans une valise blanche.

Ce qui vaut bien un sac poubelle flottant dans la Vologne, après tout.

K
K
L

Francesco a écrit:Moi aussi j'ai eu une Ténéré Bottelin Duboudin. En même temps qu'une 250 XLS, une 125 CG et une PE200. Pourquoi j'ai vendu tout ça ? 

Tiens...je savais pas qu’il y en avait eu (des valises) en d’autres couleurs que noir ! On m’a caché des choses pendant des années 

Un pote est passé me voir hier soir avec la nouvelle Ténéré 700 (il avait 80 km, il l’avait récupéré dans l’après-midi) la vache....belle bécane qui sent bon le retrait de permis !
ZR

jbt a écrit:

Gastair a écrit:
Ma position fœtale est simplement dans une valise blanche.

Ce qui vaut bien un sac poubelle flottant dans la Vologne, après tout.

Tant qu'à être dans la Mouise, je préfère la corbeille sur le Nil.

Joli!

Mea Culpa
C’est vrai, je me suis conduit comme un rustre, comme un malotru. J’ai honte.
Mais vous savez ce que c’est, on s’enferme dans une routine. Le boulot, le métro, le dimanche chez les beaux parents, le numéro spécial de la St Valentin et puis un jour on s’aperçoit que Raymond Souplex et Alice Sapritch sont décédés, que les enfants ont grandi et que le Flatistan et devenu le Cerquistan des Poètes disparus.
Alors j’ai voulu me faire pardonner de ma goujaterie.
Mais me pardonnerez vous un jour, Ô vous, bels amis du Cerquistan?
Pour cela, j’ai choisi de vous raconter une aventure que les moins de 60 ans ne peuvent pas connaître

Balade du temps jadis
Il y a de cela bien longtemps, au siècle dernier, lorsque le Roi débonnaire Gisquette 1er régnait sur le royaume de France, la bonne ville Du Mans organisa la kermesse printanière du grand rendez vous motocycliste du donner et du recevoir. C’était une époque bénie durant laquelle les Gens d’Armes ne poursuivaient pas, la nuit, les voyageurs tenaillés par la soif.

Nous partîmes, un matin d’Avril, mes amis et moi vers notre destin, nos bagages emplis de nourriture céleste.
Nous arrivâmes à la ville aux heures vespérales, à l’heure où le soleil, fils du jour et du bonheur, se couche derrière les pins. La lune, fille de la nuit et du désespoir commençait, à travers les bois, sa lente ascension qui allait la mener à l’aube d’un jour nouveau.
Nous allumâmes un grand feu puis après avoir pansé nos montures, nous déballâmes nos victuailles que ma soeur Cunégonde nous avait amoureusement préparées.
D’autres voyageurs vinrent alors se joindre à nos agapes. Alors que nous festoyons, nous chantions quelques vieilles chansons françaises à la gloire de l’artilleur de Metz, des 3 orfèvres et d’un moine capucin qui avait installé le confessionnal dans son jardin.
Au loin, les pots de détentes poussaient leur cris joyeux et le chant des mégaphones montait dans la nuit claire.


Il y eut quelques joutes mémorables entre chevaliers dont certains défendaient les destriers teutoniques, d’autre défendant les montures de la perfide Albion et d’autres encore celles du soleil levant. En ce temps là, il y avait très peu de montures provenant du nouveau monde.
Puis, à l’heure où la brume étend son linceul blanc sur la campagne, nous nous endormîmes, le regard plongé dans les abysses célestes, repus d’un liquide doré et pétillant dont nous étions friands à l’époque.
Enfin, lorsque la nature eut fini de couvrir les champs de perles de jour, nous nous levâmes, la tête dans les nuages et le foie meurtri.
Nous nous rendîmes, plein d’espoir, à l’endroit des festivités. Certains de mes camarades encourageaient les chevaux au pelage vert clair, d’autres aux couleurs rouge, blanc et bleu et d’autres encore les étalons que la nature avait doté d’une petite aile de chaque côté et qui volaient, tel des Pégasses des temps modernes, vers la victoire. Puis, après avoir dévoré force chapons et bu des nectars dont les noms Sidi Brahim ou Castelvin invitaient à la dégustation, nous reprîmes le chemin du retour.


A mi chemin, je fis une halte. Je me mis à chercher à l’intérieur de ma houppelande et après avoir enfin découvert l’objet convoité, je sortis celui-ci qui se mis aussitôt à pleurer. Quand son chagrin fut enfin apaisé, je le remis précieusement dans son écrin. Il versa encore une ou 2 larmes dans son nid douillé puis se rendormit, soulagé.
Quelques lieux plus tard, nous fîmes halte chez Dame Isabeau de Montfort qui tenait une taverne à l’entrée de la forêt de Brocéliande. Celle-ci nous servit le sang de la terre chaud et légèrement sucré qui nous réchauffa le cœur. Dame Isabeau était une gente Dame de belle prestance à la poitrine généreuse et qui n’hésitait pas à consoler un damoiseau mélancolique moyennant quelques écus sonnants et trébuchants.


Quand nous sortîmes de l’estaminet, je remarquais qu’une brume épaisse s’était levée et que la route oscillait mollement. Je mis cet étrange phénomène sur le compte d’un maléfice jeté par la Fée Mélusine ou l’Enchanteur Merlin dont Brocéliande est la demeure. Certains samedis soir, des chevaliers de la route assuraient avoir vu des Elfes volant au dessus des bois et des farfadets traversant la voie. Malheureusement toutes ces manifestations magiques ont disparu depuis que la maréchaussée circule la nuit dans les campagnes endormies.
Mon camarade, le preux Johan des Echaubrognes eut du mal à monter sur son étalon mais avec l’aide de sa fiancée, la prude Anne de Montmorency, il s’installa aux rênes de son destrier. Il ne risquait plus de tomber, il était assis.
Puis nous reprîmes la voie du retour et arrivâmes, fatigués mais heureux à notre chaumière.

Note : Le personnage d'Isabeau est librement inspiré de "Belles Tétines" qui tenait un bar restaurant quelque part au Sud de Brocéliande. Les autres personnages m'ont été inspirés par mes potes de l'époque, gais lurons, ripailleurs invétérés....et cascadeurs occasionnels.

Yo Caramba, ça gaze ?