L'aventure continue, là haut sur la Montagne

Gastair a écrit:Et je trouve que ces contraintes sont utiles... on a ainsi des paysages cohérents.

Et des villages p'ein de vieilles maisons fermées et invendables car impossibles à rénover en raison des contraintes architecturales, mais bordés de grappes de lotissements neufs aux pentes de toit réglementaires...

Je n'ai pas envie de rentrer dans les joutes verbales chères au Flatistan.


Pas ce soir ! comme elles disent si bien.

jbt a écrit:
Et en France, il te faut l'autorisation de l'architecte des Bâtiments de France pour changer le papier peint des chiottes si tu habites à moins de 100 km d'un monument classé,

Plutôt 500 m, et seulement si tu as besoin d'une déclaration préalable ou d'un permis de construire.

Lorsqu'on est dans ce cas, il faut commencer par prendre rendez-vous (gratuit) avec le CAUE (conseil d'architecture, d'urbanisme et d'environment). Des architectes y donnent des consultations gratuites, et savent lire les documents d'urbanisme.

Puis prendre rendez-vous avec l'ABF (architecte des bâtiments de France) avant de déposer son dossier.

Gastair a écrit:
Pas ce soir ! comme elles disent si bien.

 J'ai migraine ...

NONO84 a écrit:

Gastair a écrit:
Pas ce soir ! comme elles disent si bien.

 J'ai migraine ...

R27 est dispo

Gastair a écrit:

La cohérence en France est dictée par le style des régions et le cours de l'histoire et heureusement.

Exactement.

Les règles d'urbanisme reposent en partie sur deux facteurs naturels et régionaux :

Les matériaux disponibles dans la région (et oui, on consommait déjà local à l'époque :

L'ardoise en Bretagne,
la pierre de meulière en lle de France,
Le plâtre au nord de l'Ile de France (présence de gypse), la chaux au sud de la même région,
Le grès (?) rouge à Toulouse, etc.

La pente des toits dépend des précipitations locales : faible en Provence et en Vendée, moyenne en lle de France ( 40 à 45° ), forte à la montagne.

Les matériaux de couverture dépendent de ces deux facteurs. Par exemple de l'argile dans le sol pour fabriquer les tuiles*, et l'accrochage dépend des précipitations : tuiles romanes dans le sud et en vendée, tuiles accrochées à la montagne.

* Voir la toponymie : si un lieu-dit s'appelle la Tuilerie, c'est qu'il y a ou qu'il y avait une usine de tuiles dans le coin. Et donc un gisement d'argile à proximité.
Donc si on fait construire, attention à la dilatation rétractation du sol ...

R27 a écrit:

Le plâtre au nord de l'Ile de France (présence de gypse)

Mais alors, les Gypsy King c'est pas en Camargue ? 

N'empêche, j'aime bien ces débats d'idées où j'ai tout à apprendre.

En même temps, y'a moyen de jouer. Dans le périmètre d'un truc classé, le crépis était marqué couleur "sable" pour l'accord de l'archi des bâtiment de France.
Une fois qu'il a eu signé, j'ai demandé au rédacteur : "c'est quoi comme couleur, "sable" ?"
Réponse : ce que tu veux. Y'a du sable rouge, du vert, du noir, du jaune, tu choisis ce que tu veux...

C'est un peu tiré par les cheveux...   si on t'impose l'orange tu peins en vert en précisant que c'est "orange pas mure."

georgesgiralt a écrit:
Réponse : ce que tu veux. Y'a du sable rouge, du vert, du noir, du jaune, tu choisis ce que tu veux...

Pas tout à fait. Ça, ça s'appelle se foutre de leurs gueules et globalement, ils n'aiment pas...
En revanche,et par deux fois,  j'ai fait passer des couleurs de façades qui n étaient pas dans la charte. Il faut un dossier joliment ficelé(complet, explicite et avec des échantillons et références de nuancier, un tirage n&b de la façade, crayonné couleur le plus fidéle possible, afin qu'il se rende compte au mieux du rendu final). 
 moins de tomber sur un con(idéologiquement lourdement conditionné)et si le projet n'est pas foireux(qu'il tire l'existant et l'environnement vers le haut),il y a de grandes chances que ça passe.

En Ile de France, les ABF se basent sur un livre de référence :

La maison rurale en lle de France, chez Eyrolles

https://www.eyrolles.com/BTP/Livre/la-maison-rurale-en-ile-de-france-restaurer-construire-selon-la-tradition-9782212110111/

Pour passer mon projet, j'ai acheté ce livre avant, bien potassé, et je l'ai amené lors du rendez-vous avec le constructeur chez l'ABF.

L'ABF a sorti son livre sur le bureau, j'ai sorti le mien (bataille !), et nous nous sommes mis d'accord sur les quelques modifications demandées (dimensions de fenêtres à choisir dans celles référencées dans ce livre).

Pour les couleurs des volets, il a suffi de choisir parmi les 8 couleurs proposées, qui n'avaient rien d'exotique.

«idéologiquement lourdement conditionné», puisqu'ils sont payés pour cela.
Je pense que la France est un pays très égalitariste, aucune tête ne doit dépasser,
ce doit être un reliquat de la Révolution française. Moyennant quoi il est habituel de pratiquer
une ambiance d'auberge espagnole lors de ces réunions avec l'institution .
L' ABF, du parc régional chez Richard, est toute jeune et pas du tout audacieuse .
Je suis toujours épaté, lorsque que je passe les frontières italiennes et même suisses,
de constater combien l'architecture et l'urbanisme sont infiniment moins «cul coincé»
que chez nous, où on aime bien pérenniser les horreurs et l'uniformité.
Il faut reconnaître aussi que si tu as du pognon, en passant par un vrai pro,
tu peux faire de très belles choses ! dans ce monde là, on ne cause pas à n'importe qui.

En France, des têtes qui dépassent il n'y a justement que ça... c'est ce qui fait qu'elles sont toutes à la même hauteur.

Si on passe par un architecte, on peut tout à fait faire accepter un projet audacieux, moderne, contemporain. Le «geste » de l'architecte est généralement accepté.

C'est d'autant plus vrai s'il connaît l'ABF, voire s'il déjeune régulièrement avec lui.

Ce qui ne passe vraiment pas, c'est ce qu'on appelle dans le milieu le « pastiche ».
Par exemple une chaumière normande sur la côte d'azur, un mas provençal en Alsace.


Ou des horreurs architecturales comme le chien assis (le vrai) :



«Description du chien-assis
Le chien-assis est une lucarne coiffée d'un 
toit plat en pente inversée par rapport à celle de la toiture principale, d'où son autre appellation de lucarne retroussée.»

https://www.futura-sciences.com/maison/definitions/construction-maison-chien-assis-10760/

A ne pas confondre avec la lucarne

Le Français veut avoir la liberté de faire ce qu'il veut et considère les règles comme liberticides ! mais si son voisin lui pourrit le paysage il sera le premier à dénoncer la transgression... au nom de la liberté.