Noël, faites de la lumière!

Bon, question neige, c'était pas vraiment ça ce matin.
Je suis allé boire un café, même pas eu froid...Ya plus d'saisons ma bonne dame!
Du coup, dans l'après-midi, je décide d'aller voir en montagne si ça glissouille un peu plus. Des copains font cuire du pain dans un four banal au sommet du col du Frêne, à près de 1000m, et il semble que ça soit enneigé là haut. En plus, c'est un super prétexte pour échapper au repas de famille!
J'extirpe au passage Arnaud de sa léthargie post réveillonnaire et on monte à deux side-car le col.
Effectivement, ça glisse, dès qu'on met les gaz l'avant glisse et les attelages tirent tout droit. M'enfin, on rigole bien quand même!
Arrivés sur place, on passe pour de valeureux roule-toujours bravant la neige alors qu'elle n'est tombée qu'à destination et que la route en était vierge...
Ambiance sympa, on démarre tout doucement le feu, il faut tout de même du temps pour réchauffer le grand four. Arnaud décide de rentrer avant la nuit, moi j'attends un peu lorsqu'une belle grosse averse de neige se déclenche...Humm, j'aime ça!
Je décide de rentrer en traversant les Bauges, par les petites routes désertes, des fois qu'il y ait encore plus de neige vers le Col de Prés...
Je repars donc sous les flocons, qui, finalement, laissent vite la place à un ciel dégagé sur lequel on perçoit encore les dernières lueurs de ce jour de Noël.
C'est pas tant pour le côté symbolique qu'elles m'importaient ces lumières, moi j'adhère pas trop à tout ça, je suis plutôt du genre à bousculer des papes un 24 décembre et à casser des sous-papes par la même occasion.
J'ai trouvé un intérêt certain aux lueurs crépusculaires dès l'instant où le phare du side a refusé brutalement d'émettre le moindre photon.
Code, que dalle, phare, que dalle. Juste les veilleuses...
Bon, pas grave, c'est le fusible qui a sauté, je connais. A une époque, c'était si fréquent que je me trimballais toujours la nuit avec une frontale allumée sur le Cromwell, histoire de parer à une obscurité subite.
Soulageant une envie pressante près d'un lampadaire doublement propice, je constate que le fusible est intact, mais que le phare ne veut rien savoir...l'ampoule à dû lacher, mais comme je n'ai aucun outil pour déposer le cuvelage de phare, ni ampoule de rechange, ça me fait une belle jambe.
Bon, il reste un peu de lumiere dans le ciel, j'avance pour arriver jusqu'au village des Aillons, je trouverai bien à me dépanenr, voire je passe le col et on verra. Façon de parler, parceque je n'y vois pas grand chose en vérité...D'autant que la neige recommence à tomber!

Quelques kilometres plus tard, j'arrive aux Aillons, et j'avise une station service 24h24, bien abritée et bien éclairée. Hop, dépoilage de la selle, du réservoir (tiens? Il est vide...Tiens, la réserve est restée ouverte...Voilà une panne qui m'en a évité une autre. Je me serai moyennement vu coincé au fond des Bauges, sous la neige, sans essence ni lumière, avec un portable hors réseau), et j'inspecte le faisceau. Le relais claque bien à la commutation de l'interrupteur des phares, mais rien ne suit.
A cet instant, une voiture arrive à la station, et je demande au conducteur s'il redescent à Chambéry et si je peux le suivre car je n'ai plus de phares.
Pas de problème, il acquiesce, et on part, le suivant à quelques mètres derrière lui.
Ayant trouvé mon bon samaritain, je décide de rentrer à la maison, après tout je n'ai qu'une trentaine de kilometres à faire.
Certes, j'aurais dû lui préciser qu'un side, ça va pas très vite dans les virages à droite. Rapidement, voyant que je suis plus ou moins, il accélère le rythme et je le perd. J'arrive encore à me repérer sur les lignes discontinues et à la rattrapper...
jusqu'à attaquer la montée du Col des Prés dans laquelle la couche de neige commence à adhérer. Je viens de regonfler les pneus, ils glissent beaucoup dès que je passe sur une trace, et du coup je n'arrive plus à suivre le rythme de la voiture qui s'éloigne de virage en virage...
Une fois le col passé, il m'attend, et apercevant mes lumignons repart de plus belle. Hé ho, faut que je sois juste derrière la voiture, moi! Pis j'ai plus d'adhérence, je vois rien sur la route, après deux virages je me retrouve dans le quasi-noir, je suis obligé de couper au début de la redescente et...
J'ai vécu pas mal de sensations différentes sur la route, mais celle-ci est particulièrement intense; sentir un side partir en glisse tout en tournant sur lui-même vers la droite -et donc susceptible de raccrocher et de se renverser aussitôt, dans le noir complet à côté d'un ravin...je le conseille à ceux qui sont blasés et revenus de tout.
Je sais pas comment, j'ai fait, j'ai fermé les yeux, de toute façon, je n'y voyais rien.
J'ai senti le side se remettre en ligne, reprendre de l'adhérence, et ralentir un peu...ouf, ça a raccroché!
Mon guide m'avait visiblement oublié, et m'attendait un peu plus loin. Je roule désormais avec un clignotant, qui a au moins le mérite d'éclairer un tout petit peu la route, mais la ligne médiane disparaît sous la neige...
Sachant que la ligne droite la plus longue du col jusqu'en bas doit faire 20 mètres, la suite du chemin fut fait de façon intense également. Je sentais que mon lièvre commençait à en avoir marre, je perdais du terrain dans tous les virages à droite, j'en regagnai dans les autres ou dès que la lune se reflétait dans le goudron humide...Terrible! D'autant que pour maintenir un maximum de visibilité, je roulais visière ouverte, et recevai toutes les projections de la voiture devant dans la tronche. Atchoum!
Peu à peu, les habitations réapparurent, me narguant de leurs illuminations et guirlandes inutiles alors que je ne demandai que quelques watts...
Une fois arrivé en bas, la ville totalement éclairée fut une délivrance!

Demain, je monte des phares additionnels avec un circuit séparé...

Bonsoir

Bin voila tout est bien qui fini bien .... Merci pour le partage

C'est bien des phares, hein ?

Tout ça parce que monsieur voulait faire le malin sur la neige avec son side, c'est bien fait, le prochain coup tu y réfléchiras à deux fois...

Ca m'est déjà arrivé de perdre les phares en roulant avec la bm ou ou ma première bagnole, ça fait bizarre, comme qui dirait que tu te sens pas très bien.

merci pour le recit, comme d'hab quand on te lit, , on s'y croirait!

J'ai pensé à toi hier soir.....en buvant un Sancerre...
Car "la pile Wonder ne s'use que si l'on s'en sert".....

Une belle histoire qui, heureusement fini bien....mais t'es un peu ouf quand même !!!

Bravo JB, encore un super récit, mais laisse quand même une lampe frontale dans ta boite a outils :clin d\'oeil:

Toi, tu aimerais le Quebec: pas besoin de monter en altitude pour avoir de la neige, tu en as plusieurs mois par année sans interruption, les sides ont un feux de position (sur le side, mais je crois que c'est pareil en France). C'est une lampe de 5 watts que je me suis depeche de remplacer par une 10 watts. Pas le Nirvana mais ca eclaire autant qu'un clignotant, mais en blanc et sans... clignoter.
En tout cas, dommage que tu ne sois pas tomber en plus en panne d'essence: ton lievre t'aurais vraiment aime... :clin d\'oeil:

Merci pour le recit.

Fred

"tain,çà me rappelle des souvenirs...de ma 500 four... (c'est con,moi le blanc,çà me rend nostalgique)

Moi, ça m'rapelle mon XT500, version moteur de la mort qui tue, et faisceau électrique ultra simplifie, il cassait les ampoules de phares a tire larigot (les vibrations essentiellement). Un automobiliste m'avait ouvert la route jusqu'à chez moi, sans que je lui demande.

Félicitations, jtb, pour cette bien belle narration ô combien évocatrice !

Chuis con, mais chuis con...
J'attaque ce matin le faisceau électrique du side par la face nord, et en me penchant sur l'attache du reservoir, je regarde avec cette fois plus de lumière et les lunettes moins embuées les fusibles.
Il y en a 4 dans un boitier artisanal, mais ils ne sont pas repérés. J'en avise un qui me semble un peu riquiqui, 5A, ça doit coller pour les phares, il est tout mince au centre mais n'a pas l'air coupé...
Et pourtant, un test au multimetre le déclare bel et bien HS, coupé en son centre.
Dire que j'en avais une dizaine dans la trousse à outils...
Chuis con, mais chuis con...
Bah, ça m'aura toujours fait une histoire à raconter!

Richard de l'Aulagnier a écrit:"tain,çà me rappelle des souvenirs...de ma 500 four... (c'est con,moi le blanc,çà me rend nostalgique)

Moi, ma 102 Peugeot!

Le Pijot,j'le compte pas (un BB3 sp,quand même) il m'a appris à me diriger aux étoiles...

une autre histoire stp une autre

tiens............je vois que le coup du fusible bon au premier abord, mais coupé au centre après un deuxième contrôle n'arrive pas qu'à moi.............. avec une perte de temps à la clé, passée a démonter et à vérifier des organes qui fonctionnaient très bien .........et pour cause

un récit avec un talent de narrateur certain. :clin d\'oeil:

encore un super post.


pour Noël prochain je commande le "best of JBT" ! (prem')

100rt89 a écrit:


pour Noël prochain je commande le "best of JBT" ! (prem')

quel numéro ......parce que là, au train où il est parti, il va y avoir plusieurs tomes d'ici Noël 2010 :clin d\'oeil:

j'adore ces récits, l'ambiance, seul pommé et "mac giver" arrive toujours à se sortir des pièges. C'est chouette la bécane.

j'ai passé un excellent moment à te lire