La galéjade du jour

Un homme d’un certain âge, issu de famille de grande bourgeoisie, va, d’un coup de Porsche Cayenne, chez son docteur.
-          Bonjour Monsieur !
-          Bonjour docteur.
Puis, dans un silence religieux et d’un calme éduqué, lentement et avec raffinement, il se dévêt.
Il ôte ses richelieus en croco qu’il place bien parallèlement sous son siège après avoir replié les lacets à l’intérieur.
Il enlève son blazer infroissable en nanofibres de carbone de son ami Karl, qu’il pose soigneusement sur le dossier de la chaise pour ne pas le déformer et, d’un coup de main léger, il en profite pour épousseter les épaulettes.
Il retire sa lavallière de soie en l’étirant un peu dans l’espoir de la défroisser.
Il ouvre soigneusement sa ceinture de galuchat et, élégamment, il déboutonne sa braguette pour faire glisser son pantalon en bas des chevilles. Avec  légèreté, il le quitte, le pend par les ourlets, le reforme en suivant précautionneusement les plis et le pose sur son veston.
Après avoir enlevé les fermaux des manchettes, toujours posément, de haut en bas, bouton après bouton, il dégrafe méticuleusement sa chemise de vigogne bleue pastel. Délicatement il la retire tel un effeuillage pour la placer par-dessus son complet.
Enfin il quitte son caleçon de taffetas et se retrouve ainsi en chaussette dans le plus simple appareil devant le généraliste qui, courageusement, patiente depuis un quart d’heure.
D’un ample mouvement du bras, doigts de la main serrés et tendus avec le pouce plié sur la paume, il montre ses testicules.
-          Voyez-vous docteur ?
-          Non !
-          Il y en a une qui est plus basse que l’autre.
-          Oui et alors ?
-          Et bien ça fait désordre.


(Bidonnez vous s'il-vous-plait, je me suis décarcassé)