Automouche

Dans le cadre d'une pièce de théâtre que je mets en scène, l'action se déroulant dans les années 20, je cherchais un side car d'époque dans le but d'en faire le véhicule d'un montreur de cinema itinérant.
Sans succès...toutes mes requêtes se soldant invariablement par un "quel est votre budget?".
Le budget en question étant réduit à 3 chiffres et prioritairement adressé à la location de matos, je m'étais résolu à opter pour un banal vélo triporteur.
Jusqu'à ce qu'un voisin, dont je savais qu'il avait un oncle collectionneur de vieillerie susceptible d'avoir ce genre de truc sous la main, m'a rappelé pour m'informer que le tonton en question était parti vers un monde meilleur et que je pouvais venri voir ce qui pouvait m'intéresser dans la grange...
Entre autres vieilleries, dont une Dollar que j'aimerais bien lui racheter, se trouve ce Monet Goyon Automouche qu'il m'a prêté pour le spectacle.


Presqu'un siècle tout de même...ça m'émeut un peu!



Le moteur est un Villiers 2T de 177cm3 (?), la doc évoque une cylindrée de 172 puis 175, mais pas 177...Un marquage GZ7 figure sur le carter, je n'en ai pas non plus trouvé trace dans la documentation d'époque. Les premiers Automouche avaient un marquage Gz1, uis GZ2 etc, mais logiquement si on suit les années, celui-ci se situerait à la fin des années 20 et aurait eu depuis longtemps un frein à tambour à l'avant au lieu du simple frein à patins.  Bref, je ne connais pas l'année précise...
Bref, je n'en sais pas plus, sinon que beaucoup d'anciens du coin ont reconnu ce tricycle comme étant celui du curé du village voisin, qu'il utilisait pour faire la tournée de bénédiction des maisons, accompagné de sa bonne qui montait sur le siège en osier arrière (hélas disparu), mais dos-à-dos histoire que la bonne ne se trouve pas dans une position à califourchon sur l'homme d'église (non, malgré les apparences ça n'est pas ça la position du missionnaire) que réprouverait la morale. Beaucoup m'ont aussi rapporté que le divin VRP ne crachait pas sur un petit vermouth à l'issue de la bénédiction et que le retour à la cure était parfois mouvementé, d'autant que la tenue de route devaît être folklorique avec une voie étroite,  la seule roue gauche motrice et un frein sur la seule roue arrière droite. Même si la bonne devait faire ce qu'elle pouvait (on l'appelait le singe de croix), ça n'a pas toujours suffi à rester sur la route et la légende locale rapporte que le curé était un jour rentré maculé des oeufs que ses paroissiens lui avaient offert...

Je suis en train de remettre en état les pneus pour qu'il puisse être déplacé lors du spectacle, fixer à l'arrière une caisse recevant le projecteur, puis j'essayerai de faire une remise en route du moteur.

Génial ! Bon courage pour la remise en route.

J'aime bien ce genre de truc inventé à l'époque où le deux roues se cherchait une voie nouvelle. 
Il y avait les tricycles Poirier aussi, dans le genre, mais l'Automouche est encore plus désuette.


Sinon, " maculé des oeufs", je cherche la contrepétrie....

Francesco a écrit:J'aime bien ce genre de truc inventé à l'époque où le deux roues se cherchait une voie nouvelle. 
Il y avait les tricycles Poirier aussi, dans le genre, mais l'Automouche est encore plus désuette.

J'ai aussi récupéré un Poirier aujourd'hui, pour servir de mulet pour les répètes...