Erode trip: La Slovénie atlantique.

Coup de fil d'Acatène vendredi soir : "J'ai un plan vacances qui vient de tomber à l'eau, 2 semaines libres, on va rouler?"
"Ca tombe bien j'avais prévu d'aller me balader dans les Dolomites"
"Bah, j'y suis allé l'année dernière, mais j'y retournerai volontiers..."
"OK, je t"attends demain soir à la maison et on y va".

Le lendemain, coup d'oeil à la météo prévue...boarf. Pluie et orages sur l'arc alpin.
"Dis, fait moche en Slovénie...ça te dit d'aller dans les Asturies plutôt?"
"Bah, tu sais, moi, tant qu'on fait de la moto..."
Changement inopiné de cap donc, et départ dimanche matin moi de Haute Savoie, lui du Vaucluse, pour se retrouver à Marvejols.
J'en profite pour aller présenter mes hommages à Ffrd...et tomber en panne sèche à 2km de chez lui. J'apprends au passage que lorsqu'on branche une jauge à essence sur une K75, bin faut plus trop se fier au témoin de réserve qui ne s'allume plus...
Bref, dépannage express de François, café à la maison, découverte du nouveau missile à 2 soupapes, et traversée de la Margeride pour atteindre Loopingville.


Une fois Acatène retrouvé, direction Toulouse par les petites routes pour une étape chez Pizza Roller, où en plus du gîte et du couvert, un tour en C1 électrique nous fût offert!
Le lendemain, en faisant la pression des pneus Acatène réalise qu'il y a du jeu dans la roue arrière...et quel jeu! Les pivots de paralever, fraichement changés, ne s'étaient pas bien mis en place. Bien entendu, il faut une grosse BTR de 12 pour la resserrer, on en a pas. Donc Acatène gagne en plus un tour de T5 R32 pour aller à  Castorama...



Nous voilà repartis avec un peu de retard sur l'horaire, direction le Pays Basque, où nous parvenons en fin de journée



C'est très beau les lacs des Dolomites, et grand surtout!


Un petit gymkhana pour accéder au parking de l'hôtel, coincé entre la route et la falaise, mais qui nous assure une vue imprenable sur...la route.


L'aube aux doigts de rose réveille de son souffle frais les motos, leur inspirant qu'elles feraient bien de se magner le cul parce qu'on doit être dans les Asturies ce soir.



On longe donc la côte basque via Bilbao jusqu'à Santander, puis on fait une halte à Santillana del Mar, chouette village medieval, où l'on croise un Breton en 500 Enfield sur la route du Portugal.
L'affluence sur la photo vous donne une idée de la fréquentation actuelle: d'ordinaire,c'est le Mont Saint Michel question tourisme...là, personne.

Puis cap au Sud, et hop! nous voilà en Asturies.


Quelques kilomètres après, je vis une révélation motocyclistique.  Un de ces moments de roulage, rares, qui restent gravés dans la mémoire, une de ces routes panthéonisées qui approchent la perfection. Le Desfiladero de la Hermida, 20km de gorges coincés entre Cantabrie et Asturies, une route qui tournicote entre des dentelles de calcaire qui feraient passer la ôte bretonne déchiquetée pour les plaines de la Beauce. Extraordinaire. Un orgasme motocycliste. J'ai même pas voulu interrompre cet instant pour prendre une photo, mais voilà à quoi ça ressemble...


A peine remis du choc esthétique, on en profite pour en remettre une couche avec la grimpette du col de San Glorio. En espagnol, ça veut dire: Pikes Peak. Bitume parfait, virages  rapprochés et relevés, circulation absente, paysage somptueux, rythme varié. La perfection!
Jusque là, je plaçais 3 routes sur mon podium perso: La D901 entre Villefort et Mende, Les Portile de Fiere le long du Danube entre Roumanie et Serbie, et le col du Splügen pour ses virages impossibles.
Il va falloir faire de la place pour ce tracé!

Et puis, chemin faisant, on arrive au bout du voyage, l'objectif fixé: Riaño.

Et ses fameuses saucisses à huit pattes.

belle balade , j'aime beaucoup Santander ,surtout " la pointe " ou il y a l'ancien château de villégiature des rois d'Espagne . et les saucisses a huit pattes j'en raffole ... 

C'était le meilleur pulpo a la gallega que j'ai jamais mangé. A peine grillé à l'extérieur, et fondant à l'intérieur, sans rien du morceau de pneu qu'on a souvent l'impression d'avoir à mastiquer.  Le secret du cuistot, c'est de ne prendre que des poulpes de roche...

jbt a écrit:C'était le meilleur pulpo a la gallega que j'ai jamais mangé. A peine grillé à l'extérieur, et fondant à l'intérieur, sans rien du morceau de pneu qu'on a souvent l'impression d'avoir à mastiquer.  Le secret du cuistot, c'est de ne prendre que des poulpes de roche...

le poulpe de roche est plus gouteux et il est très facilement reconnaissable , il a deux rangées de ventouses par tentacule , l'autre n'en a qu'une . sinon pour la cuisson c'est simple , si possible le congeler au moins 24 heures avant de le consommer mais pas obligatoire . puis le faire cuire 40 minutes a l'autocuiseur avec un verre d'eau et un petit bouquet de thym . là il est fondant . après tu le cuisine a ta guise .
sinon il y a la méthode Toulonnaise bien connu dans le pays , tu le faire cuire dans une cocote avec une clé a molette , quand la clé a molette a fondu c'est que le poulpe est cuit !!!

Riaño, c'est très joli. Très très. Un peu comme le lac d'Annecy sans savoyards ni touristes, un fjord en Espagne, avec un lac en forme d'étoiles à trois branches qui se love au milieu des montagnes.


 
Lors de mon dernier passage, le lac était à sec et on pouvait rouler sur l'ancienne route habituellement recouverte.

C'est pas le tout, mais on n'a que 6 jours, on est partis il y a 3 jours, donc...retour.
On traverse au petit matin une réserve naturelle, et dans la montée d'un col, Acatène remarque trois loups en train de prendre le petit déjeuner sur la terrasse, au fond d'un ravin...
Ensuite, changement de décor. Signe que la géographie de ce voyage, c'est décidément n'importe quoi, on met cap à l'Est...et on se retrouve dans l'Ouest américain.
On traverse les grands plateaux de Castille, Leon et Navarre, sur des routes droites, bordées de champs de blés en train d'être moissonnés, bercés par les effluves de lisier de porc. On sifflotte Ennio Morricone, on se cale sur 110kmh et on file, traversant de temps à autre un village isolé dans lequel la vie doit être bien morne si on n'est pas passionné de mécanique agricole et qu'on n'aime pas la charcuterie.
On trompe l'ennui en faisant du Francesco Style...



Ou un petit tour de piste au milieu des éoliennes:



De temps à autre, une volée de virolos signale un changement d'altitude, on descend de quelques centaines de mètres, et on repart pour de longues lignes droites.

A l'occasion, cette fracture porte des marques d'une ancienne exploitation de mines de sel, dont subsistent les bassins de décantation.


On traverse la Rioja, et après un bon vin, c'est le desert.


Ca aurait été bête de ne pas passer aux Bardenas Reales, tout de même! Surtout que vu le peu de fréquentation touristique, pour un désert, c'était désertique!














Le lendemain, Acatène, trouvant sa selle trop inconfortable (il avait ramassé un oreiller dans une poubelle pour soulager son postérieur, au grand étonnement d'un belge rencontré en route qui, s'étant enquéri du pourquoi d'une telle installation, s'était vu répondre qu'un oreiller sur la selle c'était pour mieux se coucher dans les virages, et en était reparti encore plus perplexe), il décide de troquer sa monture pour une autre plus légère, plus maniable, et plus facile pour jouer au quidditch qu'une R1150GS.

Je mentionnais plus haut l'étonnante absence d'insectes sur la visière. C'est vrai qu'il n'y en a pas beaucoup...mais il y en a de très gros!



L'oeil acéré d'Acatène n'a eu de cesse de scanner toutes les plaques d'immatriculation jusqu'à trouver celle qu'il cherchait depuis qu'on était arrivés en Espagne...
Petite pause au pied des Pyrénées, avant de grimper à Andorre faire des emplettes, puis de s'y séparer, Acatène poursuivant jusqu'à Cahors et moi jusqu'à Prades pour la dernière étape avant de rentrer par les petites routes à la maison le lendemain.


Bilan:
si vous allez en Espagne, ne comptez pas y faire bronzette. Le port du masque est systématique, tout le temps, partout, par tout le monde.

Du coup je risque d'avoir un faciès de zèbre à la rentrée.
La K75GS a rempli parfaitement le cahier des charges pour lequel je l'avait réalisée, à savoir une moto de voyage capable de faire un peu de TT, fiable, confortable (autant du fait des suspensions que par la possibilité offerte de changer de position en roulant facilement, manquent les repose-pieds avancés sur les pare-cylindres pour faire Easy Rider), économique (4.7L/100). Elle se révèle d'une facilité confondante, par sa neutralité à balancer en virage, sa légèreté et la souplesse extraordinaire du moteur, qui reprend à 20kmh en 5e jusqu'à...beaucoup plus. Les longues heures quotidienne ( des étapes de 700km, jusqu'à 12 le cul sur la selle!) ont été une simple formalité. Acatène a pas mal souffert de chaque arrêt et remise en route, difficile de grimper et descendre de la R1150GS, alors que la K75, plus basse et légère, s'enfourche facilement.
Les pneus Continental montés par hasard ont été une bonne surprise, permettant sans problème de limer les embouts de béquille en virage et qui ont résisté à toutes mes tentatives de les faire décrocher sur piste pour faire joli sur les photos en projetant une gerbe de cailloux.
Il n'y a que sur autoroute que le manque de protection fatigue vite, à cause des remous dans le casque et du bruit. A corriger par l'ajoût d'un petit pare brise plus haut. La position debout reste perfectible en raison de la largeur du réservoir qui gêne au niveau des genoux. Mais une R100GS n'est pas mieux lotie à ce niveau...Je vais essayer de sacrifier un réservoir pour voir si je peux l'aplatir un peu à ce niveau.
La conso d'huile durant ces 3000km est quasi-nulle, malgré ce qui reste LE gros défaut: elle fume au redémarrage quand on la béquille sur la latérale!

Fumée noire... Tu ne serais pas un peu riche?
Merci pour le partage, les photos et l’humour, c’est très exotique pour moi (les photos, pas l’humour. Quoi que....). Bref, ça fait envie.

Merci pour le partage.
J'ai bien reconnu la route de la face nord du Jaizkibel, offrant une vue dégagée de toute la côte basque (sud), de Pasaia  jusqu'à... au moins Getaria et un peu plus...
J'adore cette côte, mais il faut aimer les virages.

Formidable.
beau CR, belle balade,
mention bien pour la K75GS.


j'ai retenu la cuisson à la clef à molette...

Magnifiques images, paysages pittoresques, mots qui coulent et nous entraînent dans le voyage sur cette toujours chouette K75GS. Merci.

Oui, chouette reportage!

Avec ta liste des plus belles routes je viens de me rendre compte que je n’ai peut être toujours pas fait le Splügen.
Cette année encore on a passé la nuit à Chiavenna mais comme on partait sur le Tyrol...
Bon la saison n’est pas terminée.

Chouette Balade, les routes en Espagne le long des pyrénées sont de veritable circuit. Tu pourrait en ajouter un paquet sur ta liste de route.
Bon c'est couillon vous auriez pu passer par la maison .

Sûr qu'on aurait pu passer, mais le temps disponible était malheureusement un peu trop contraint pour faire la tournée de la diaspora flatistanaise, nous avons donc dû opérer une rigoureuse sélection.
Pizza a su nous appâter à coups de C1 électrique!
C'est vrai que j'ai vu des routes magnifiques dans les Pyrénées, c'est pas impossible que j'y retourne fin Août.

Tu siffles avant d'arriver ....

[quote="Phil..."]Formidable.
beau CR, belle balade,
mention bien pour la K75GS.


[size=10]j'ai retenu la cuisson à la clef à molette...[/size]


[size=10] [/size][/quote]

[size=28]absolutamente

Merci pour ce beau récit, agrémenté de belles images. à vous deux[/size]

Merci pour cette belle balade.

Voilà un beau parcours, merci pour le compte rendu avec photos... les Pyrénées en moto, quel beau souvenir en ce qui me concerne . Asturies , castille ça je ne connais pas.
Y’a un truc qui m.echappe , de France vous êtes partis dans les Dolomites , pour faire à peu près volte face pour le pays basque ?

Les Dolomites étaient la première idée, abandonnée cause météo.
Pas grave, j'irai y faire un tour une autre fois, peut-être la semaine prochaine ou fin Août.
L'intérêt de l'endroit ou j'habite pour aller rouler en montagne, c'est que tu es rapidement au coeur du sujet. Sauf pour les Pyrénées et les monts Cantabriques!
Ca fait un moment que j'ai envie de me taper tout l'arc alpin en jouant à saute-montagne, et de terminer par les Carpates!

TILT . 

jbt a écrit:Les Dolomites étaient la première idée, abandonnée cause météo.
Pas grave, j'irai y faire un tour une autre fois, peut-être la semaine prochaine ou fin Août.
L'intérêt de l'endroit ou j'habite pour aller rouler en montagne, c'est que tu es rapidement au coeur du sujet. Sauf pour les Pyrénées et les monts Cantabriques!
Ca fait un moment que j'ai envie de me taper tout l'arc alpin en jouant à saute-montagne, et de terminer par les Carpates!

Ben si tu passes, tu dis.

Beau voyage qui change de la plage espagnole et ces touristes!
Encore!